Ukraine/Donbass : Kiev prépare une offensive de printemps | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Ukraine/Donbass : Kiev prépare

une offensive de printemps

 

Porochenko est à Berlin pour aller demander de le soutenir dans son refus de respecter ses engagements signés à Minsk. Les forces de Nouvelle Russie s’attendent à une nouvelle offensive de Kiev, au début de ce printemps, donc incessamment sous peu. Tout semble aller en ce sens : violations répétées du cessez-le-feu, arrivées de renforts militaires importants au nord, à l’ouest et au sud de Donetsk, refus de se conformer aux accords de Minsk, manœuvres en Galicie et à Kharkov encadrées par des « conseillers » américains et britanniques. Et pendant ce temps, l’Union européenne cherche à entraver l’enquête russe concernant l’assassinat de Boris Nemtsov, homme politique proche de l’ambassade des États-Unis à Moscou. On comprend l’embarras des européistes qui veulent à tout prix mettre ce crime sur le dos de Vladimir Poutine afin de déstabiliser la Russie.

 

Une centaine de citoyens allemands auraient rejoint les rangs des forces indépendantistes dans le Donbass, selon Welt am Sonntag. Il s’agit principalement de migrants en provenance de l’ancienne Union soviétique et d’anciens soldats de la Bundeswehr. Certains politiciens membres de la coalition au pouvoir à Berlin ont demandé des sanctions contre ces volontaires, alors qu’ils restent passifs face aux départs de jihadistes pour la Syrie.

 

La Serbie, sous pression des États-Unis et de l’Union européenne, a elle aussi menacé de poursuites judiciaires ses citoyens qui sont déjà présents dans le Donbass ou désireraient rejoindre les forces de Nouvelle Russie. Et l’Espagne poursuit en ce moment certains militants ayant passé plusieurs mois du côté des séparatistes. Ces exemples pourraient faire école au sein des pays soumis à la volonté de Washington, alors que ces mêmes pays ne mènent aucune action décisive pour empêcher le recrutement de volontaires islamistes dans les rangs de Daech.

 

 

 

Sur le secteur nord de Donetsk, comme au nord-ouest de Gorlovka, le nombre de violations du cessez-le-feu et de provocations ukrainiennes augmente depuis 48 heures. La plupart des tirs sont réalisés avec des mortiers de 82 et de 120 mm pour faire accroire que les batteries lourdes ont été retirées. À Kramatorsk, à Severodonetsk, à Kostantinovka, à Mariupol, des renforts ukrainiens, surtout en artillerie, sont signalés en provenance de Kharkov. Vers Zhytomyr, Lviv, Kharkov, on s’entraine et on forme la future chair à canon destinée à défendre les intérêts des oligarques sur le front du Donbass au printemps.


 

 

 

 

 

 

 

 

La guerre à outrance de Turchinov

 

Le responsable de la poursuite des affrontements à l’est de Mariupol n’est autre que le « Feldmarschal » Oleksandr Turchinov, secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense et ci-devant président « par intérim » de l’Ukraine après le putsch. L’ex-pasteur baptiste, très introduit dans les milieux américains, entend ainsi peser politiquement face à Porochenko en instrumentalisant le « régiment » néonazi « Azov » et quelques unités éparses présentes sur cette zone, dans le but de relancer plutôt que prévu les hostilités à grande échelle. Champion de la guerre à outrance contre la Russie, il est de ceux qui, à Kiev, verraient bien Porochenko être remplacé par un extrémiste belliciste tout acquis aux intérêts de Washington.


En attendant les résultats de la savante stratégie de cet incapable notoire, on signalait ce matin de violents combats vers Granitnoe, alors que des accrochages se poursuivaient sur Shirokino. Toujours dans la matinée, une nouvelle attaque a eu lieu à l’ouest de ce village côtier avec des éléments d’« Azov ». Hier, les divers accrochages, qui se sont succédé sur la ligne de contact dans ce secteur, se seraient soldés par seulement un blessé du côté des paramilitaires ukrainiens, avec une main blessée. Un compte-rendu peu crédible dans la mesure où « Azov » évoque sur ses pages Facebook et VK « deux heures » de pilonnage de la part des FAN avec des mortiers de 120 contre ses positions.

 

 

 

 

Les nettoyeurs BHLo-compatibles

 

L’extrême droite néobandériste et néonazie a lancé depuis le début de l’année une vaste opération d’élimination physique des opposants, avec le soutien des maîtres de Kiev, de l’Union européenne et des Américains. Qu’ils soient communistes ou autres, peu importe, ils apparaissent comme étant de potentiels obstacles aux volontés de domination de Washington sur la région. Et pour les déjantés qui forment le noyau répressif du régime de Kiev, tout opposant est forcément un « communiste », tout « Moskali » (terme raciste désignant les russophones) est même obligatoirement un « communiste ». Il faut donc les éradiquer définitivement, y compris les femmes, les enfants et les personnes âgées.


D’ailleurs, une petite dizaine de « suicides » inopinés est signalée depuis le début de cette année dans les rangs d’anciens dirigeants politiques et économiques ukrainiens. Ce n’est que le début d’une vaste opération qui devrait durer des mois. À Mariupol, ce sont des quartiers entiers que l’on quadrille désormais pour qu’ils soient vidés. Et c’est Pavlo Danilchuk, activiste néonazi des Patriotes ukrainiens et élu de la ville de Lutsk en Volhynie (région où les adeptes de Bandera massacrèrent des dizaines de milliers de Polonais et de juifs), qui a craché le morceau récemment : « Nous ferons tout notre possible pour désactiver le parti communiste en Volhynie. Ce ne sera pas humain, mais nous sommes fascistes ! » Dont acte.

 

 

Par Jacques FrèreNationsPresse.info – le 15 mars 2015.