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La Commission européenne propose à la Belgique d’accueillir plus de 1.800 migrants

La Commission européenne propose à la Belgique d’accueillir plus de 1.800 migrants | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


La Commission européenne propose à la

Belgique d’accueillir plus de 1.800 migrants

 

La Commission européenne a proposé mercredi que la Belgique accepte sur son territoire, au nom de la solidarité entre les 28 membres de l’UE, 1.364 migrants à « relocaliser » d’Italie et de Grèce (soit 3,41 % des 40.000 personnes concernées) et 490 réfugiés à « réinstaller » (soit 2,45 % sur un total de 20.000), soit un total de 1.854 personnes. La relocalisation est un mécanisme d’intervention d’urgence activé pour la première fois de l’histoire de l’UE pour soulager l’Italie et la Grèce, soumises à un afflux sans précédent de dizaines de milliers de demandeurs d’asile fuyant la misère et les conflits, ont expliqué des responsables européens.

 

La réinstallation proposée par l’exécutif européen consister à « inviter » les États membres à accepter 20.000 personnes provenant d’un pays tiers « et dont le HCR (Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU) a reconnu qu’elles ont manifestement besoin d’une protection internationale ». Mais la Commission se refuse à parler de « quotas ».

 

Cette proposition a été présentée mercredi par le commissaire aux affaires intérieures, Dimitris Avramopoulos, au collège des commissaires. Elle impose une clef de répartition fondée sur quatre critères (PIB, population, taux de chômage et nombre de demandes d’asile déjà enregistrées par le pays).

 

Dans les deux cas, c’est l’Allemagne qui est, des 28, la plus sollicitée, priée d’accepter 8.763 des 40.000 migrants à « relocaliser » (24.000 depuis l’Italie et 16.000 depuis la Grèce) et 3.086 des 20.000 réfugiés à « réinstaller ».

 

 

PAR BELGA ET LA RÉDACTION EN LIGNE DE LALIBRE.BE – le 27 mai 2015.


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Fidèle à son goût pour la liberté, l’Islande dit définitivement «Non Merci» à la dictature européenne

Fidèle à son goût pour la liberté, l’Islande dit définitivement «Non Merci»  à la dictature européenne | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : dans les villes et sur les routes d’Islande, des panneaux publicitaires comme celui-ci appellent les Islandais à rejeter l’adhésion à l’Union européenne. Financés par les opposants à cette adhésion, ils portent la mention « Nei takk ! », qui signifie « Non Merci ! » en islandais. Comme d’ailleurs en norvégien. « Non Merci ! », c’est exactement ce que le gouvernement islandais vient de dire aux dirigeants de l’Union européenne ce 12 mars 2015, en renonçant définitivement à adhérer à l’UE.

 

 

Fidèle à son goût pour la liberté, l’Islande

dit définitivement « Non Merci ! »

 à la dictature européenne

Par François Asselineau (*)


Cette journée du 12 mars 2015 a constitué un revers, puissant, nouveau et très symbolique, pour les idéologues de la prétendue « construction européenne ». C’est en effet ce jour-là que l’Islande a renoncé définitivement à adhérer à l’Union européenne. Une décision théoriquement impossible, selon le dogme européiste.


Une semblable décision est pourtant inconcevable pour les partisans du Dogme de l’Européisme, car l’Islande cumule les facteurs qui devraient, à les en croire, rendre son adhésion techniquement indispensable :

.

  • L’Islande est un petit pays en superficie : avec 103 125 km2 seulement, elle est environ 6 fois plus petite que la France.


  • La population islandaise est très faible : 330 000 habitants seulement. La France est exactement 200 fois plus peuplée que l’Islande.


  • Le PIB de l’Islande est également minuscule. Estimé à 13,1 milliards de dollars en 2013, il est environ 173 fois plus faible que le PIB de la France, estimé à 2 276 milliards de dollars la même année.


À en croire les bobards de la propagande européiste, débités à longueur d’antenne par les Delors, Giscard, Attali, Rocard, Sarkozy, Hollande et consorts, un pays aussi petit que l’Islande ne devrait même pas pouvoir survivre sans adhérer à l’UE.


Ces prétendus « experts en mondialisation » nous assurent en effet, depuis des années, que la France serait beaucoup trop petite pour refuser de se fondre dans une structure politique pilotée par Washington. Mais que disent-ils alors de la décision de l’Islande, qui est, par sa taille, sa population et son PIB, un véritable nain en comparaison de la France ?


C’est très simple : ils n’en disent rien. Car la décision souveraine prise par les Islandais aujourd’hui jette une lumière aveuglante sur l’immensité du mensonge selon lequel il serait absolument nécessaire et impératif de « construire l’Europe ».


Ce qui est également très instructif dans cette décision islandaise, c’est qu’elle n’a pas du tout été prise à la légère ou sur un coup de tête pour des motifs politiciens.


Elle résulte tout au contraire d’un bilan minutieux de l’appartenance ou non de l’Islande à l’UE. Un bilan qui s’est étalé sur plusieurs années, qui a été dressé puis examiné sereinement au Parlement islandais de Reykjavik. Lequel en a conclu que, décidément, il ne fallait pas que l’Islande adhère à l’UE.


Enfin, cette décision s’inscrit logiquement dans l’histoire millénaire de l’Islande. Cette île, déserte jusqu’aux alentours du VIIIe siècle, fut peuplée par des moines celtiques, des Vikings, puis par de nombreux autres colons émigrés, principalement normands, et leurs serfs, dont beaucoup étaient irlandais ou écossais. Toute cette population fonda un État libre islandais, souverain de toute allégeance extérieure, qui dura de l’an 874 à 1262.


Ravagée par les épidémies de peste du Moyen-Âge, l’Islande passa sous la coupe du royaume de Norvège, puis de celui de Danemark, jusqu’à ce qu’apparaisse, dès 1814, un fort mouvement d’indépendance, conformément au goût pour la liberté de ce peuple de pêcheurs, de soldats et d’aventuriers.


Ce patriotisme islandais parvint à obtenir, en 1918, la création d’un royaume d’Islande « souverain dans le cadre d’une union personnelle avec le Danemark ». Mais cette souveraineté était encore limitée puisque la diplomatie islandaise était traitée par le gouvernement de Copenhague, conformément aux dispositions de l’Acte d’Union dano-islandais du 1er décembre 1918.


Finalement, le peuple islandais obtint son indépendance pleine et entière en mai 1944, suite à un référendum de quatre jours portant sur l’opportunité de mettre fin à l’union avec le Danemark, d’abolir la monarchie et d’instaurer la république. Le vote fut de 97 % pour la fin de l’union et de 95 % en faveur de la nouvelle constitution républicaine.


Ces scores écrasants montrèrent à quel point le peuple islandais demeure, dans la profondeur de son instinct collectif, un peuple insoumis et avide de conserver sa liberté et son indépendance.

 

 

La lettre du 12 mars 2015 informant les européistes de la décision de l’Islande de renoncer à adhérer à l’UE.


La meilleure illustration de tout ce qui précède se trouve dans la lettre même que le ministre islandais des Affaires étrangères, Gunmar B. Sveinsson, a adressée, en date du 12 mars 2015 :

d’une part à son homologue Edgars Rinkēvičs, ministre letton des Affaires étrangères (qui exerce la présidence semestrielle du Conseil de l’Union européenne) 
d’autre part à l’Autrichien Johannes Hahn, Commissaire européen à l’élargissement.


Cette lettre est très intéressante par sa sobriété (1 page et demi), par sa clarté, par son franc-parler, par sa maturité, et par sa sérénité.


Le lecteur pourra en juger lui-même puisque je place ci-dessous, à la suite, le scan de la lettre elle — même — dont l’original est en anglais — et la traduction en français que j’en ai réalisée.


La publication de cette lettre a été accompagnée d’un commentaire, sur le site du ministère islandais des affaires étrangères, dont le caractère lapidaire et concis clôt toute discussion et signe l’acte historique : « Les intérêts de l’Islande sont mieux servis en dehors de l’Union européenne. »


Puisse le peuple français méditer cette phrase et s’inspirer au plus vite de l’exemple de ce vaillant peuple islandais, pourtant 200 fois moins nombreux que lui.

 

 

Pour lire la version en anglais du Scan de la lettre du 12 mars 2015, voir ici : http://www.upr.fr/actualite/europe/fidele-a-son-gout-pour-la-liberte-lislande-dit-definitivement-non-merci-a-la-dictature-europeenne

 

  

TRADUCTION DE LA LETTRE DU 12 MARS 2015 DU MINISTRE ISLANDAIS DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ADRESSÉE À LA PRÉSIDENCE LETTONE DU CONSEIL EUROPÉEN ET AU COMMISSAIRE EUROPÉEN CHARGÉ DE L’ÉLARGISSEMENT

 

 

 MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES                                  ISLANDE

 

Destinataires :

S.E. M. Edgars Rinkēvičs

Présidence lettone du Conseil de l’Union européenne

 

M. Johannes Hahn

Commissaire européen à l’élargissement et à la politique européenne de voisinage

Reykjavik, le 12 mars 2015

 

Cher Edgars,

Monsieur le Commissaire Hahn,

 

Depuis sa prise de fonction en 2013, le gouvernement de l’Islande a mis en place une nouvelle politique claire sur les négociations d’adhésion à l’UE.


Cette politique a été réaffirmée lors de la réunion du gouvernement le 10 mars 2015, avec l’adoption de la présente lettre contenant des précisions complémentaires.

 

Les principaux éléments de cette politique étaient, dans un premier temps, de suspendre complètement les négociations d’adhésion, de dissoudre les structures de négociation, et de réaliser une évaluation du processus d’adhésion ainsi que de l’évolution de l’UE.

 

En outre, et conformément à la décision de suspendre totalement le processus d’adhésion, le gouvernement a décidé de s’abstenir de participer à toute activité liée à son statut de candidat à l’adhésion.

 

Cette politique a été expliquée au cours de réunions entre le Premier ministre d’Islande, le Président de la Commission européenne et le président du Conseil européen en juillet 2013.

 

Lors de ces rencontres, les deux dirigeants des institutions de l’UE ont fait clairement savoir qu’une clarification du processus d’adhésion de l’Islande serait souhaitable. En outre, de nombreux contacts ont eu lieu entre l’Islande et l’UE en ce qui concerne les projets de l’Instrument d’aide de préadhésion (IAP) pour la dernière partie de 2013.

 

Depuis lors, l’évaluation du processus d’adhésion de l’Islande a été finalisée et la question longuement discutée au Parlement islandais. Les contrats sur des projets IAP ont été résiliés par la Commission.

 

Récemment, nous avons tenu des consultations avec vous sur l’état d’avancement du processus d’adhésion.

 

En référence à ce qui précède, le gouvernement islandais tient à préciser davantage ses intentions. Le gouvernement de l’Islande n’a pas l’intention de reprendre les pourparlers d’adhésion. En outre, tous les engagements pris par le gouvernement précédent dans les négociations d’adhésion sont remplacés par la politique actuelle.

 

À la lumière de ce qui précède, le gouvernement a pris la décision ferme que l’Islande ne doit plus être considérée comme un pays candidat à l’adhésion à l’UE. Il estime qu’il convient que l’UE ajuste ses méthodes de travail en conséquence.

 

Permettez-moi de rappeler l’importance de maintenir des relations étroites et la coopération entre l’UE et l’Islande sur la base, notamment, de l’Espace Économique Européen (EEE). Le gouvernement s’est engagé à maintenir d’étroites relations, indépendamment de toute considération d’adhésion.

 

En outre, le Gouvernement tient à souligner l’importance qu’il attache à l’unité et à la coopération, dans les moments difficiles de l’histoire européenne, alors que des éléments fondamentaux de la sécurité et de la prospérité économique sont en jeu.

 

Sincèrement vôtre,

Gunmar B. Sveinsson

Ministre des Affaires étrangères

 

 

 

Par François Asselineau (*)Agoravox.fr – le 13 mars 2015-03-14 

 

(*) François Asselineau 55 ans, est le président fondateur de l’UPR (Union Populaire Républicaine), mouvement politique qu’il a créé en mars 2007 pour convier tous les Français à se rassembler provisoirement, en dehors du clivage droite-gauche, afin de faire sortir au plus vite la France de l’Union européenne, de l’euro et de l’OTAN. Diplômé de HEC Paris, vice major de l’ENA, Inspecteur général des finances, il a été membre de cabinets ministériels (notamment auprès de Gérard Longuet, ministre de l’Industrie et du Commerce extérieur, et d’Hervé de Charette, ministre des Affaires étrangères) puis directeur de cabinet du président du Conseil général des Hauts de Seine Charles Pasqua de 2000 à 2004. François Asselineau a également été Conseiller de Paris, de 2001 à 2008, et Délégué général à l’intelligence économique à Bercy de 2004 à 2006.

 

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La dette grecque : l’arbre qui cache la forêt des produits dérivés

La dette grecque : l’arbre qui cache la forêt des produits dérivés | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it



La dette grecque :

l’arbre qui

cache la forêt

des produits dérivés

 

La dette grecque s’élève à 320 milliards d’euros, c’est-à-dire à 175 % du PIB grec.[1]


Si en rapport « dette sur PIB », elle atteint des records, elle reste en valeur absolue loin derrière celles du Royaume-Uni (autour des 2 000 milliards), de l’Italie (plus de 2000 milliards d’euros), de l’État fédéral américain : plus de 16 000 milliards de dollars (et plus de 100 % du PIB) ou du Japon, où elle dépasse les 230 % du PIB.

 

 

Privatiser les profits, socialiser les pertes

 

Si en 2010, la dette publique grecque était détenue par les investisseurs privés, après deux plans d’aide (en 2010 et 2012) et une restructuration de la dette publique détenue par le secteur privé en mars 2012 (plan Private Sector Involvement), elle est aujourd’hui majoritairement entre les mains d’États ou d’organismes publics : 10 % des titres sont détenus par la BCE, 17 % par des États européens, 45 % par le Fonds européen de stabilité financière (FESF), 19 % par les banques et le reste par le FMI. En clair, dans la logique d’une privatisation des profits et d’une socialisation des pertes, les banques européennes insolvables ont été renflouées par l’État grec, à son tour renfloué par l’argent public de la zone euro.

 

Seulement, en transférant les dettes des banques « too big to fail » aux États, ces derniers sont devenus à leur tour « too big to fail », c’est-à-dire, trop gros pour qu’on puisse, de façon comptable, acter leur faillite et liquider leur dette.

 

C’est ce qu’a souligné le 13 janvier Alexis Tsipras dans sa lettre aux Allemands publiée par le quotidien Handelsblatt :

 

« En 2010, l’État grec a cessé d’être en mesure de servir sa dette. Malheureusement, les dirigeants européens ont décidé de faire croire que ce problème pourrait être surmonté par l’octroi du plus grand prêt jamais consenti à un état [110 milliards d’euros sur 3 ans], sous condition que certaines mesures budgétaires seraient appliquées, alors que celles-ci, manifestement, ne pouvaient que diminuer le revenu national destiné au remboursement des nouveaux et anciens prêts. Un problème de faillite a été donc traité comme s’il s’agissait d’un problème de liquidité. En d’autres termes, l’attitude adoptée était celle du mauvais banquier qui, au lieu d’admettre que le prêt accordé à la société en faillite a « sauté », lui accorde des prêts supplémentaires, prétextant que les anciennes dettes restent servies et prolonge ainsi la faillite à perpétuité. »

 

Rajoutons à cela qu’en chiffres nets, le montant de la dette grecque n’a pas sensiblement évolué. Il est même en recul par rapport au pic de 2011 : 355 milliards.

 

Cependant, en raison de l’effondrement de l’économie grecque, visible dans le recul de son PIB, le ratio de la dette par rapport au PIB (le seul chiffre qui fait référence pour les opérateurs de marché) ne cesse de progresser. Car, les politiques d’austérité imposées par la troïka ont fait en sorte que le PIB grec est passé de 237,42 milliards d’euros à la fin 2009 à 178,8 milliards à la fin du troisième trimestre 2014. Une chute de 25 % depuis le début de la crise financière dans la zone euro, alors que l’Europe a prêté 240 milliards d’euros…

 

Pour réduire ce ratio dette/PIB, la troïka conseille évidemment d’infliger une cure supplémentaire d’austérité draconienne : privatisation du secteur public, licenciements de masse, réduction des budgets de la santé, de la culture et de l’éducation, dans le but de dégager le surplus budgétaire inscrit dans le mémorandum d’aide… alors que c’est précisément cette politique qui dégrade le ratio dette/PIB !

 

 

Le FMI savait que c’était dingue

 

Panayotis Roumeliotis, l’ex-représentant du FMI en Grèce, a reconnu dans les pages du New York Times qu’au début de la crise grecque, un débat à fait rage au sein de l’institution sur les plans de sauvetage qu’elle préconisait. « Nous savions dès le début que ce programme était impossible à mettre en œuvre », notamment parce que la Grèce, étant dans l’euro, ne pouvait pas dévaluer. Le FMI a fini par accepter de financer le programme grec, parce que le risque systémique lié à la contagion de la crise grecque était très élevé.

 

Dans une autocritique spectaculaire, l’ancien directeur Europe du FMI, Reza Moghadam, reconnaît, dans le Financial Times du 25 janvier 2015, que les nouveaux plans de la troïka « menaceraient la cohésion sociale et anéantiraient toute chance de reprise économique ». Pour sa part, il préconise ce qu’il s’est bien gardé de suggérer lorsqu’il était au FMI : « la réduction de moitié de la dette grecque ! »

 

Comme on le voit, la Troïka a donc agi... contre l’avis des économistes les plus réalistes du FMI ! La raison en est très simple : derrière la dette grecque se loge un autre monstre, celui de la bulle spéculative des produits dérivés, construite sur elle.

 

 

La bombe des produits dérivés

 

Pour le site financier Valuewalk, « en cas d’un effacement de la dette grecque », tous les pays du Sud de l’Europe seraient en position de réclamer à leur tour cette solution :

 

« L’effacement de la dette est un déclencheur majeur des produits financiers dérivés non régulés à travers la zone euro. Le volet le moins connu dans les négociations grecques est l’impact inconnu des contrats de dérivés qui sous-tendent le système économique. Quelles banques y sont exposées ? À quel point leur exposition est interconnectée et quels sont les seuils capables de déclencher une crise semblable au crash des dérivés de 2008 ? »

 

ValueWalk rapporte qu’en coulisse, pour les responsables de l’ONU, « le joker, appelé « défaut sur produits dérivés non régulés » et « son impact imprévisible sur la sécurité mondiale », sont un sujet de grave préoccupation.

 

Car un effacement, même partiel de la dette serait forcément perçu, par les agences de notation et les acteurs des « marchés », comme « un événement de crédit », c’est-à-dire un défaut ou un défaut partiel d’un pays. Un tel événement provoquerait automatiquement l’explosion de la gigantesque bulle de produits financiers dérivés construite sur la dette, en particulier les Credit Default Swaps (CDS), c’est-à-dire les « primes d’assurance contre le risque de défaut ».

 

C’est sur la gestion de la crise des dérivés, qu’on occulte pour le grand public tellement elle est gravissime, qu’à Washington, Paris, Francfort et Bruxelles, les « valets » de l’oligarchie financière s’entre-déchirent.

 

Les partisans de la flexibilité, comme Matthieu Pigasse de la banque Lazard, sont prêts à concéder un effacement partiel de la dette pour calmer le jeu et mettre la zone euro hors de danger. Ceux de la ligne dure répondent qu’au contraire, tout geste pour la Grèce « contaminerait » fatalement l’ensemble de la zone euro. Au passage ils évoquent hypocritement la question de « l’aléa moral » : un effacement de la dette « inciterait » les emprunteurs à être moins rigoureux dans le futur.

 

Tous refusent de remettre en cause un système financier devenu une machine à spéculer et à détruire les peuples.

 

Pour le citoyen, cela a le mérite de clarifier les enjeux : sans fermer le casino mondial des produits dérivés et de la titrisation irresponsable, c’est-à-dire les produits phares de la City et de Wall Street, dont on discute aujourd’hui à Bruxelles, toute renégociation de la dette est tout simplement impossible : la Grèce en est une démonstration clinique, les emprunts toxiques de Dexia qui empoisonnent nos collectivités et nos hôpitaux en sont une autre.

Avec raison, Alexis Tsipras avait déclaré dès 2012, lors d’un entretien dans The Guardian, que :

 

« La seule solution viable est une réduction de la dette non seulement pour la Grèce, mais pour toute la périphérie sud de l’Europe... C’est la raison pour laquelle nous proposons une conférence similaire à celle qui a eu lieu à Londres en 1953, qui a soulagé l’Allemagne d’environ 60 % de sa dette. »

 

Aidons-le à faire bien plus : une « conférence internationale sur la dette » pourra, en repartant sur des bases assainies, jeter les bases de ce « nouveau Bretton Woods » que réclame Lyndon LaRouche et Jacques Cheminade et que les pays des BRICS ont déjà commencé à construire.

 

 

 

Par Karel Vereycken Solidarité & Progrès – le 16 février 2015

 

[1] À titre de comparaison, le PIB français pèse plus de 2 000 milliards et celui de la zone euro plus de 9000 milliards.

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Tremonti sur les réformes de l’UE «Même Thatcher n’aurait pas osé»

Tremonti sur les réformes de l’UE  «Même Thatcher n’aurait pas osé» | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Image : d’après l’ancien ministre italien Tremonti, l’UE ressemble de plus en plus à la cour de l’empereur romain Elagabal, l’un des plus décadents. Crédit : http://www.boston.com

 

 

 Tremonti sur les réformes de l’UE :

« Même Thatcher n’aurait pas osé »

 

L’ancien ministre des Finances italien, Giulio Tremonti, qui est aujourd’hui sénateur, a pris la parole devant le Sénat le 18 mars après un discours du Premier ministre Matteo Renzi, pour dénoncer l’actuelle politique de l’UE à l’égard de la Grèce.

 

Au regard des souffrances subies par la population grecque, a-t-il fait remarquer, même Margaret Thatcher n’aurait pas osé mettre de l’avant de telles réformes. Il a ensuite comparé Bruxelles à la cour de l’empereur romain Elagabal, l’un des plus dégénérés (règne : 218-222 après J.-C.).

 

C’était la première intervention remarquée de Tremonti après la démission forcée du gouvernement dont il faisait partie en décembre 2011, suite aux manigances de l’UE et de la BCE.

 

L’ancien secrétaire américain Timothy Geithner et l’ancien Premier ministre espagnol Zapatero ont tous deux publié des indications montrant l’existence d’une conspiration pour renverser le gouvernement dont Tremonti faisait partie et pour le remplacer par un cabinet de technocrates dirigé par Mario Monti.

 

Celui-ci avait pour mission d’appliquer le même type d’austérité en Italie que celle qui a presque tué la Grèce. Ainsi, lorsqu’il fait référence à la Grèce, Tremonti parle aussi pour l’Italie et au nom de ceux qui soutiennent, toujours plus nombreux en Italie, les Grecs dans leur combat contre l’UE.

 

Le problème n’est pas que la Grèce est entrée en Europe, mais que l’Europe est entrée en Grèce. Les causes de la crise ne sont pas, comme l’affirment certains, liées à un budget grec obscur et opaque, qui est une entité presque négligeable. La véritable tragédie grecque est venue du côté de la finance privée, en commençant par l’euro. Dans une euphorie qui a débuté en 2002, d’énormes flux de capitaux ont été prêtés par les banques européennes à la société grecque, finançant joyeusement les Jeux olympiques, l’achat de piscines et de voitures (ces dernières n’étant pas exactement fabriquées en Grèce), et d’autres illusions.

 

Pendant une décennie, on s’amusait des deux côtés, tant chez les débiteurs que les créditeurs, qui encaissaient d’immenses sommes sur les intérêts accumulés. Fatalement, la crise éclata.

 

Vous voyez, selon les principes de l’économie de marché, si le débiteur fait défaut, le créditeur fait défaut lui aussi. Dans le cas de la Grèce, c’est le contraire qui s’est produit. D’où l’aide à la Grèce, incluant ce que nous avons fait de manière très généreuse, en aidant tout le monde et en particulier les banques créditrices allemandes et françaises – tout le monde sauf les Grecs.

 

Après la cure européenne, le gouvernement grec a vu sa dette grimper et le PIB du pays s’est effondré. Et pourtant, de manière compulsive, l’Europe continue à demander encore plus de privatisations, plus de libéralisation. En regardant la condition dans laquelle se trouve aujourd’hui le peuple grec, même Margaret Thatcher n’aurait pas exigé de telles mesures !

 

Les valeurs européennes de base, a poursuivi Tremonti, ne sont plus « celles de notre tradition historique », mais celles d’un « passé préchrétien et païen ». « Je voudrais être clair : Elagabal, avec ses valeurs et son style de vie, s’y retrouverait parfaitement à la cour de Bruxelles. »

 

L’historien B.G. Niebuhr fait remarquer que « la renommée d’Elagabal dépasse celle de tous les autres dans l’histoire » à cause de sa « vie véritablement dégoûtante ».

 

 

 

Par la Rédaction de Solidarité & Progrès – le 23 mars 2015.

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Grèce : petit guide contre les bobards médiatiques - Partie 1/2

Grèce : petit guide contre les bobards médiatiques  - Partie 1/2 | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Grèce : petit guide contre les bobards médiatiques

(Partie 1/2) - Par CAC France 

 

 

Malgré l’ingérence et la pression des dirigeants de l’Union Européenne, le peuple grec a décidé de prendre courageusement son destin en main et d’en finir avec les politiques d’austérité qui ont plongé le pays dans la misère et la récession. Dans les pays victimes de la Troïka, mais aussi dans de nombreux autres pays européens, cette victoire est perçue comme un formidable encouragement à lutter pour mettre un terme à des politiques profitables aux marchés financiers et désastreuses pour les populations.

 

Mais déjà les grands médias relaient l’idée absurde selon laquelle l’annulation de la dette grecque « coûterait 600 euros à chaque contribuable français ». À mesure que les négociations vont se durcir entre la Grèce et la Troïka, la propagande va s’intensifier et notre travail d’éducation populaire sur la question de la dette publique va devenir de plus en plus décisif. Ces réponses aux idées reçues sur la dette grecque ont vocation à y contribuer.

 

 

Idée reçue n° 1 : Annuler la dette grecque : 636 € par Français ?

 

 

Le discours officiel sur la Grèce

« Il n’est pas question de transférer le poids de la dette grecque du contribuable grec au contribuable français » (Michel Sapin, ministre de l’Économie, Europe N° 1, 2/02), « une ardoise de 735 € par Français » (Le Figaro, 8 janvier), 636 € selon TF1 (2 février).

 

Pourquoi c’est faux ?

 

La France est engagée à la hauteur de 40 milliards € par rapport à la Grèce : une petite partie a été prêtée à ce pays dans le cadre de prêts bilatéraux, le reste (environ 30 milliards d’euros) étant apporté en garantie au Fonds européen de solidarité financière |1| (FESF), lequel a emprunté sur les marchés financiers pour prêter à la Grèce.

Dans les deux cas, ces prêts sont déjà comptabilisés dans la dette publique française (environ 2 000 milliards €). Leur annulation n’augmenterait donc pas la dette.


La France devra-t-elle débourser ces sommes en cas d’annulation de la dette grecque ? Non, car en fait, la France, comme la plupart des pays, ne rembourse jamais vraiment sa dette. Lorsqu’un emprunt vient à échéance, la France le rembourse en empruntant de nouveau. On dit que l’État fait « rouler sa dette ».


La seule chose que perdraient les contribuables français, ce sont les intérêts versés par la Grèce, soit 15 € par Français et par an |2|.


La BCE pourrait résoudre facilement le problème de la dette grecque. Elle pourrait rayer d’un trait de plume les 28 milliards qu’elle détient. Elle pourrait racheter aux institutions publiques (États, FESF) les titres grecs qu’ils détiennent, et les annuler également. Ou bien les transformer – comme le demande la Grèce – en obligations perpétuelles, avec un taux d’intérêt fixe et faible, et pas de remboursement du capital. De toute façon une banque centrale ne court aucun risque financier puisqu’elle peut se refinancer elle-même par création monétaire.

 

 

Quelles leçons pour la France et l’Europe ?

 

En France aussi la dette publique est insoutenable et ne pourra pas être remboursée. Les taux d’intérêt sont très faibles aujourd’hui ? Oui, mais c’est parce que la France mène une politique d’austérité qui plaît aux marchés financiers. C’est aussi parce que les investisseurs financiers ne veulent plus courir le risque d’investissements dans le secteur productif. Pour en finir avec cette politique en France et en Europe, il faudra aussi alléger le poids des dettes, d’une façon ou d’une autre : restructuration, remboursement partiel par un prélèvement exceptionnel sur les grandes fortunes, annulation partielle… toutes les hypothèses doivent être étudiées et faire l’objet de choix démocratiques.

 

 

Idée reçue n° 2 : Quand on doit, on rembourse ?

 

Le discours officiel sur la Grèce


« La Grèce devra rembourser sa dette » (Michel Sapin, 2 février) « Une dette est une dette. Rembourser est un devoir éthique pour un État de droit » (Marine Le Pen, 4 février)

 

Pourquoi c’est faux ?


Sauf rares exceptions, un État ne rembourse pas sa dette : il réemprunte pour faire face aux échéances. Au budget de l’État figurent les intérêts de la dette, jamais le remboursement de la somme empruntée (le principal). Contrairement à un particulier, l’État n’est pas mortel, il peut s’endetter sans fin pour payer ses dettes. C’est la différence avec l’emprunt d’une mère de famille qui, elle, est obligée de rembourser sa dette.

 

Mais quand les marchés financiers ne veulent plus prêter à un État, ou exigent des taux d’intérêt exorbitants, et que l’Etat n’a plus accès à la création monétaire de la Banque Centrale de son pays, les choses se gâtent. C’est pourquoi en 2011, quand les banques ont pris peur devant les difficultés de la Grèce, la BCE et les États européens ont dû lui prêter.

 

C’est ce qui leur permet aujourd’hui d’exercer un brutal chantage en menaçant de couper les crédits à la Grèce si son gouvernement maintient les mesures anti-austérité promises aux électeurs : hausse du SMIC et des retraites, réembauche des fonctionnaires licenciés, arrêt des privatisations.

 

De nombreuses expériences historiques de pays surendettés (Allemagne 1953, Pologne 1991, Irak 2003, Équateur 2008, Islande 2011, Irlande 2013…) ont pourtant abouti à la même conclusion : quand la dette est trop lourde (190 % du PIB pour la Grèce !), il faut l’annuler et/ou la restructurer pour permettre un nouveau départ.


Chacun sait – même le FMI et la BCE – que l’actuel fardeau de la dette est trop lourd pour la Grèce. Une renégociation est nécessaire, portant sur une annulation partielle, sur les taux d’intérêt et l’échéancier. Il faut pour cela une conférence européenne sur la dette comme ce fut le cas en 1953 pour la République Fédérale Allemande.

 

Pour être efficace, cette conférence doit pouvoir prendre appui sur les travaux d’une commission internationale et citoyenne d’audit de la dette grecque. Cet audit déterminera quelle est la part légitime de la dette, dont il convient de s’acquitter, même avec taux d’intérêt et des délais renégociés, et la part illégitime, qui peut être contestée.

 

Est légitime la dette contractée légalement pour financer des investissements ou des politiques profitables à la population. Est illégitime la dette qui n’a pas servi les intérêts de la population, mais a bénéficié à des minorités privilégiées. Selon la jurisprudence internationale, une dette peut même avoir un caractère odieux ou être illégale, selon la façon dont elle a été contractée.

 

 

Quelles leçons pour la France et l’Europe ?

 

En France aussi, une démarche large d’audit citoyen est nécessaire pour sensibiliser l’opinion et montrer qui sont les véritables bénéficiaires du système de la dette. Le premier rapport d’audit citoyen publié en mai 2014 a montré que 59 % de la dette française pouvait être considérée comme illégitime, de par son origine (taux d’intérêt excessifs, cadeaux fiscaux). Restructurer la dette française dégagerait des ressources pour les services publics, la transition écologique… Nous allons organiser une conférence européenne des mouvements sociaux sur la dette, afin de généraliser la démarche.

 

 


Idée reçue n° 3 : Les Grecs se sont goinfrés, ils doivent payer ?

 

Le discours officiel sur la Grèce

 

La Grèce, c’est une « administration pléthorique, 7 % du PIB contre 3 % en Europe », une « difficulté à lever l’impôt et à maîtriser les dépenses » (Claudia Senik, économiste)

 

Pourquoi c’est faux ?

 

Selon l’OCDE, les fonctionnaires représentaient en Grèce 7 % de l’emploi total en 2001, et 8 % en 2011, contre 11 % en Allemagne et 23 % en France (incluant la sécurité sociale). Les dépenses publiques de la Grèce représentaient en 2011 42 % du PIB contre 45 % (Allemagne) et 52 % (France).

 

Pourquoi donc, avant même la crise financière et la récession, la dette publique grecque était-elle déjà de 103 % du PIB en 2007 ? Une étude récente montre que la flambée de la dette grecque ne résulte pas du tout d’une gabegie de fonctionnaires et de prestations sociales. Les dépenses sont restées globalement constantes en % du PIB, de 1990 jusqu’à 2007. Comme en France, ce sont les taux d’intérêt excessifs et les cadeaux fiscaux qui ont gonflé la dette. Mais en plus, les diktats de la Troïka (Commission européenne, BCE et FMI) ont fait plonger le PIB grec de 25 % depuis 2010, ce qui a provoqué mécaniquement une hausse de 33 % du rapport entre la dette et le PIB !

 

Les taux d’intérêt exigés par les prêteurs entre 1990 et 2000 ont été extravagants : en moyenne 7,5 % (taux réel corrigé de l’inflation), pour une croissance du PIB de 2,5 %. D’où un effet « boule de neige » : l’État grec s’est endetté pour parvenir à payer ces intérêts exorbitants. Si le taux d’intérêt réel était resté limité à 3 %, la dette publique grecque aurait représenté 64 % du PIB en 2007 au lieu de 103 %.

 

Concernant les recettes publiques, pour remplir le critère de Maastricht sur le déficit maximum de 3 %, la Grèce a très fortement augmenté les impôts dans les années 1990 : de 28 % à 42 % du PIB. Mais dès l’entrée dans la zone euro en 2001, les riches grecs ont fait la fête. Ainsi entre 2004 et 2008 la Grèce a réduit les droits de succession, diminué par deux fois les taux d’imposition sur le revenu et décrété trois lois d’amnistie fiscale pour les fraudeurs (Études économiques de l’OCDE, Grèce 2009). Les recettes fiscales sont retombées à 38 % du PIB. Si elles avaient gardé leur niveau de 2 000, la dette publique grecque aurait représenté, en 2007, 86 % du PIB au lieu de 103 %.

 

Au total, avec des taux d’intérêt « raisonnables » et un simple maintien des recettes publiques, la dette grecque aurait été deux fois plus faible en 2007. Autrement dit on peut considérer que la moitié de la dette grecque était illégitime à cette date : elle a découlé d’une ponction opérée par les créanciers, nationaux ou étrangers, et d’une baisse des impôts au bénéfice principal des plus riches. L’explosion de la dette depuis 2007, quant à elle, est entièrement due à la récession infligée par la Troïka. Elle est donc encore plus illégitime.

 

 

Quelles leçons pour la France et l’Europe ?

 

Le Collectif pour un audit citoyen de la dette publique a déjà montré que les mêmes mécanismes (taux d’intérêt excessifs et cadeaux fiscaux) expliquent 59 % de la dette publique française. En France aussi on pourrait en finir avec les politiques d’austérité si l’on remettait en cause le fardeau de cette dette, par une annulation partielle et/ou des mesures de restructuration.

 

 

Idée reçue n° 4 : On a aidé les Grecs, ils doivent nous remercier ?

 


Le discours officiel sur la Grèce


« La Grèce doit cesser d’être un puits sans fond » (Wolfgang Schäuble, ministre allemand des Finances, 12/02/2012)

 

Pourquoi c’est faux ?

 

De 2010 à 2013 la Grèce a reçu 207 Milliards d’euros en prêts des États européens et des institutions européennes assortis de plans de réformes. Il s’agirait « d’aides à la Grèce ».

 

Une étude d’ATTAC Autriche |3| décortique les destinations des 23 tranches de financement imposées à la Grèce de 2010 à 2013. 77 % de ces prêts ont servi à recapitaliser les banques privées grecques (58 Mds €) ou ont été versés directement aux créanciers de l’État grec (101 Mds €), pour l’essentiel des banques européennes et américaines.

Pour 5 euros empruntés, 1 seul est allé dans les caisses de l’État grec !

Le mensuel Alternatives économiques (février 2015) complète l’analyse : de 2010 à fin 2014, 52,8 Mds € de ces prêts ont servi à payer les intérêts des créanciers. Seuls 14,7 Mds € ont servi à financer des dépenses publiques en Grèce.

 

Ces 207 Mds € ont donc beaucoup « aidé » les banques et les créanciers, mais très peu la population grecque. Celle-ci, en revanche, doit subir l’austérité imposée par la Troïka (BCE, Commission FMI) lors de la négociation de ces prêts. De plus, l’État grec doit payer les intérêts sur l’intégralité de ces plans d’aide. Il est endetté encore pour 40 ans, jusqu’en 2054 ; 30 Mds € sont à verser en 2015.

 

Qui sont les véritables créanciers de la dette grecque et qui décide de son utilisation ? Pour une dette totale de 314 Mds €, les créanciers sont : le Fonds européen de stabilité financière (FESF, maintenant remplacé par le MES, 142 Mds), les autres États européens (53 Mds), le FMI (23 Mds), le secteur privé (39 Mds), la BCE (27 Mds) et d’autres créanciers privés (31 Mds).

 

Le Mécanisme Européen de Stabilité (MES), entré en vigueur en 2012, gère désormais les prêts aux États de l’UE. Il contracte des prêts sur les marchés financiers et décide de leur affectation (principalement le sauvetage des banques privées). Les acteurs des marchés financiers se financent auprès des banques centrales, dont la BCE, à des taux très inférieurs à l’inflation. Le siège du MES est au Luxembourg, paradis fiscal bien connu.

 

À aucun moment, l’État grec n’a la main sur les fonds souscrits par le MES. En plus des réformes imposées par la Troïka, les Grecs payent pour des prêts qui ne leur ont pas été versés et qui pour l’essentiel profitent au secteur de la finance !

 

 

Quelles leçons pour la France et l’Europe ?

 

Les « aides » bénéficient en fait aux banques et sont payées au prix fort par les populations. Entre satisfaire les besoins fondamentaux (nourriture, logement, protection sociale, santé et éducation) ou engraisser les principaux créanciers, le choix va de soi : la priorité n’est pas le remboursement, mais l’audit des dettes publiques et la clarté sur l’usage des fonds des soi-disant « sauvetages ».

 

 

 

Par CAC France - cadtm.org – le 12 mars 2015


Source : Collectif pour un audit citoyen de la dette, France

 

 

Notes

|1| Le FESF, Fonds européen de solidarité financière, créé en 2010, vise à préserver la stabilité financière en Europe en fournissant une assistance financière aux États de la zone euro. Cette aide est conditionnée à l’acceptation de plans d’ajustement structurel. Il a été remplacé par le Mécanisme européen de solidarité (MES) en 2012.

|2| Ivan Best, La Tribune, 5 février

|3| Plans de sauvetage de la Grèce : 77 % des fonds sont allés à la finance : https://france.attac.org/nos-idees/...

 

 

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