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TTF : la France prête à s’asseoir sur 36 milliards d’euros

TTF : la France prête à s’asseoir sur 36 milliards d’euros | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Crédit photo : MARKUS SCHOLZ DPA/dpa Picture-Alliance/AFP

 


TTF : la France prête à s’asseoir sur

36 milliards d’euros

 

 

36 milliards d’euros par an, c’est ce que rapporterait la taxe européenne sur les transactions financières en France, selon le rapport d’un institut allemand de recherche économique publié le 9 mars.

 

Publié lundi 9 mars, la veille du conseil européen des ministres des Finances (Ecofin) un rapport de l’Institut allemand de recherche économique (DIW) estime qu’une taxe européenne sur les transactions financières (TTF) pourrait rapporter jusqu’à 36 milliards d’euros par an rien qu’en France. Ce rapport annonce « que la taxe européenne sur les transactions financières (TTF) pourrait rapporter des montants encore plus élevés que ceux prévus initialement », souligne un communiqué de Aides, Attac France, Coalition PLUS et Oxfam France.

 

« En appliquant les principes de résidence et du lieu d’émission et des taux de 0,1 % (actions et obligations) ou 0,01 % (produits dérivés), les recettes générées en Allemagne seraient comprises entre près de 19 et près de 45 milliards d’euros. Les recettes de la France seraient comprises entre un peu plus de 14 et près de 36 milliards d’euros. Les recettes italiennes seraient comprises entre un peu plus de 3 et 6 milliards d’euros. L’Autriche pourrait réaliser des recettes comprises entre environ 700 millions d’euros et un peu plus de 1,5 milliard d’euros. » [1]

 

Mais, « selon diverses sources bruxelloises proches des négociations européennes, la France continue de demander l’exemption des transactions sur titres étrangers. Elle l’applique d’ailleurs déjà concernant sa propre « mini-TTF » nationale, qui de ce fait ne rapporte que 800 millions d’euros par an », rappellent les ONG. Cette position trouble du gouvernement français sur les exemptions à la TTF va à l’encontre des déclarations publiques de François Hollande ». Le président de la République a affirmé le 5 janvier vouloir taxer « tous les produits de la finance ».

 

Les ONG craignent que « la France [soit] prête à s’asseoir sur 36 milliards d’euros » : « Exempter ces transactions (sur titres étrangers) coûterait des milliards d’euros aux budgets des États européens engagés dans ce projet, en premier lieu la France. Ce serait autant de financement en moins pour la solidarité internationale, pour l’éradication du sida et l’adaptation au changement climatique des pays les plus pauvres. En réduisant grandement le champ des transactions taxées, cette exemption aboutirait également à priver la TTF d’une grande part de son pouvoir anti-spéculation ».

 

La Commission européenne a pourtant publié en mars 2013 un projet de directive ambitieux qui prônait une taxe touchant l’ensemble des produits financiers, dont les produits dérivés qui représentent plus de 80 % des transactions et constituent une source majeure de profits. Les pays européens qui veulent mettre en place une TTF, dont la France et l’Allemagne, ne sont cependant pas parvenus à s’entendre sur l’assiette de la future taxe.

 

 

Par Thierry Brunpolitis.fr – le 9 mars 2015

 

[1] Le rapport de DIW est disponible ici (en allemand)

Le résumé du rapport en français est disponible ici.


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La faim profite (encore) aux banques

La faim profite (encore) aux banques | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Issouf Sanogo/AFP

 

La faim profite (encore) aux banques

 

Deux ans après un premier rapport, l’ONG Oxfam France dévoile que les financiers spéculent toujours sur les matières premières agricoles.

 

En lançant, en 2013, une campagne contre les activités spéculatives des banques françaises sur les matières premières agricoles, l’ONG Oxfam France avait jeté un pavé dans la mare boueuse des pratiques bancaires. Prises en défaut par les révélations d’Oxfam, les mastodontes Crédit Agricole, BNP Paribas, Société Générale et le groupe BPCE s’étaient engagés – ou pas – à réduire significativement le volume de leurs fonds spéculatifs sur ce marché.

 

Deux ans après, où en sommes-nous ?

 

C’est la question à laquelle répond l’ONG dans un rapport publié aujourd’hui. Et le constat est sans appel : la faim aiguise toujours les appétits des grandes banques françaises.

 

En 2013, Oxfam avait calculé que la valeur totale des 18 fonds permettant aux quatre grandes banques soupçonnées de spéculer sur les matières premières agricoles était de 2 583 millions d’euros. Après engagements pris par les banques de faire diminuer ces chiffres, ces mêmes fonds représentent aujourd’hui… 3 561 millions d’euros !

 

Oxfam révèle dans le détail que seul le Crédit Agricole a respecté ses engagements et ne possède plus aucun fonds de ce type. BNP Paribas et la Société Générale spéculent toujours autant et le groupe BPCE, qui n’avait pas eu l’outrecuidance de s’engager en 2013, a fait grimper le montant de ses fonds agricoles de 43 % en deux ans. Une liste de chiffres et de produits bancaires qui pourraient paraître un peu techniques, voire obscurs. À ceci près que spéculer sur les matières premières agricoles n’est pas anodin. « Ces activités aggravent la volatilité des prix et rendent l’accès aux denrées alimentaires de base de plus en plus difficile pour les populations les plus pauvres du monde », rappelle Oxfam.

 

Et si l’ONU estime à 800 millions le nombre de personnes souffrant de la faim à travers le monde – une personne sur neuf –, la production de nourriture à l’échelle mondiale est largement suffisante pour tous nous rassasier.

 

 

Jusqu’à 181 % d’augmentation 
pour le blé en trois ans

 

Le nœud du scandale se situe donc entre le producteur et le consommateur, dans cette vaste zone grise qu’est la finance. « Les marchés agricoles se financiarisent de manière spectaculaire », souligne Oxfam, qui précise que, « conjuguée à la promotion des agrocarburants, à l’abandon des politiques de stockage, aux effets du changement climatique et au manque d’investissements structurel dans les agricultures paysannes (cette) spéculation excessive (…) pousse des millions de personnes dans la pauvreté absolue, et augmente l’insécurité alimentaire mondiale ».

 

Ainsi, de février 2005 à février 2008 (année d’une crise alimentaire sans précédent), « les prix alimentaires ont globalement augmenté de 83 % », et jusqu’à 181 % pour le blé ! Une hausse des prix qui « touche plus sévèrement les ménages les plus pauvres des pays du Sud, qui peuvent consacrer jusqu’à 75 % de leur budget à l’alimentation, alors que les ménages des pays développés n’y consacrent, en moyenne, que 10 à 20 % de leurs revenus », explique Oxfam.

 

Dans la spirale infernale de la faim, la responsabilité du secteur bancaire est accablante. Celle des politiques aussi. Dans son rapport, l’ONG rappelle qu’en 2012, le candidat Hollande s’était engagé à « mettre fin aux produits financiers toxiques qui enrichissent les spéculateurs et menacent l’économie ». Promesse non tenue.

 

 

 

Par MARION D’ALLARDL’Humanité – le 23 février 2015

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