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Ukraine/Donbass : il y a un an, des dizaines d’opposants étaient brûlés vifs à Odessa

Ukraine/Donbass : il y a un an, des dizaines d’opposants étaient brûlés vifs à Odessa | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Evgenia Krayzman, n° 2 des Femen en Ukraine et proche de Praviy Sektor, se revendique de Bandera devant le bâtiment de la maison des syndicats à Odessa. Nous sommes le 2 mai 2014 vers 18 h 40. Dans quelques dizaines de minutes, les opposants au régime de Kiev enfermés dans ce bâtiment seront massacrés, pour la plupart brûlés vifs par les amis des Femen (source)…

 

 

 

Ukraine/Donbass : il y a un an, des dizaines d’opposants étaient brûlés vifs à Odessa

 

Alors que Kiev s’apprête à lancer, sinon une offensive, du moins des provocations de grande ampleur pour les commémorations des 70 ans de la victoire des Alliés sur le IIIe Reich, Odessa vit dans la peur. La ville est quadrillée par la garde nationale et par les unités spéciales de la police et du SBU depuis plusieurs jours, des rafles d’opposants ou prétendus tels ont eu lieu à plusieurs reprises, la terreur règne. Il y a un an, plusieurs dizaines de citoyens qui refusaient le coup d’État du Maïdan mourraient brûlés vifs, pour la plupart, dans le bâtiment des syndicats, assassinés par la racaille « nationaliste » dite « ukrainienne ». La ville est toujours sous le choc et la junte ne pouvait tolérer la moindre commémoration un an après. Pour plus d’un million d’habitants que compte Odessa, l’espoir de délivrance est dans le Donbass, en Nouvelle Russie.

 

À Kiev comme à Paris, le pouvoir mondialiste évoque une possible dépénalisation des drogues. À Paris, les Femen tendent le bras en public et font référence, toute honte bue, au IIIe Reich. En Ukraine, leurs sœurs se revendiquent de Stepan Bandera, un des principaux collaborateurs « ukrainien » du Reich hitlérien.


À Kiev, la liberté d’expression version Femen impose de remplacer les télés russes censurées par des chaines pornographiques ; et de se réjouir de l’assassinat d’adversaires politiques…


À Kiev, une délégation ouvrière voulant commémorer le 1er Mai a été promptement passée à tabac par une bande armée de nervis d’extrême droite. Que le mouvement ouvrier ose tenter de s’exprimer publiquement ne plait pas aux chiens de garde des oligarques mondialistes. En Ukraine « proeuropéenne », la fête du travail et des travailleurs n’a plus droit de cité. Un journaliste italien, Franco Fracassi, vient d’être expulsé d’Ukraine pour avoir osé écrire un article rappelant le massacre de dizaines d’opposants à Odessa il y a un an. Que dit Reporters sans frontières ? Rien !

 

 

 

 

Le néonazi Igor Mozychuk (Ihor Mosiychuk en sabir galicien) élu de la Rada, un des piliers des Patriotes ukrainiens et ancien porte-parole du « bataillon Azov » s’est félicité des crimes d’Odessa d’il y a un an, affirmant « être fier de ce qui est arrivé ! »

 

En décembre dernier, cet individu se félicitait des actions terroristes des jihadistes tchétchènes. Et l’unité qu’il soutient vient ces derniers jours d’assassiner par crucifixion et immolation vivante pas un, mais quatre prisonniers indépendantistes près de Mariupol. Ces crimes particulièrement barbares viennent d’être authentifiés, ils ne seront pas punis par la chaine de commandement dont dépend « Azov ».

 

À Kiev, comme à Paris, la béhachélisation des mentalités progresse chez les tenants du pouvoir. Et cela, sous les applaudissements de la caste politico-médiatique pour qui informer, c’est forcément mentir.

 

 

Augmentation des attaques kiéviennes sur le front

 

Le nombre d’attaques ukrainiennes au cours de cette journée a augmenté de façon spectaculaire. Le ministère de la Défense de la République populaire de Donetsk a reçu une nouvelle confirmation de la préparation de provocations kiéviennes pour les commémorations patriotiques des 8 et 9 mai. Selon le renseignement militaire des forces de Nouvelle Russie, le regroupement de moyens militaires des forces ukrainiennes correspondrait à un prépositionnement avant une attaque générale : environ 400 chars T-64, T-72 et T-80 de diverses versions, dans les 2.000 véhicules blindés d’infanterie (BTR, BMP…) et plus de 1.200 pièces d’artillerie lourde seraient en ce moment massés aux abords de la ligne de front, contrevenant aux principes des accords signés à Minsk.

 

 

 

 

Deux civils ont été blessés ce matin, lors de tirs de l’artillerie ukrainienne sur Yasinuvata, entre Donetsk et Gorlovka. L’homme a un traumatisme crânien et la femme, un éclat dans le cou. Ils sont actuellement hospitalisés. Ils se rendaient en voiture à Gorlovka quand ils ont été pris pour cible par des tirs de mortiers.

 

Depuis hier soir, après 22 h (heure locale), les forces de Kiev multiplient les frappes et les attaques localisées sur un arc de cercle autour de la grande agglomération de Donetsk allant du sud-est d’Avdeevka jusqu’au sud-ouest de Donetsk vers Marinka, en passant par Spartak, la zone aéroportuaire et Peski.

 

Toute la nuit des accrochages et des tirs d’artillerie ont été entendus vers l’ouest et le nord de Donetsk. De 22 heures jusqu’à minuit, on notait des attaques incessantes dans la zone de l’aéroport ; vers 23 h, des frappes au moyen d’obus incendiaires étaient constatées sur ce secteur, alors que vers Peski des accrochages se multipliaient.

 

Sur le secteur de Shirokino, à l’est de Mariupol, les accrochages se poursuivent aussi. Hier soir comme ce matin, on se battait à coups de mortiers de 82 et de 120 mm, d’AGS-17, de mitrailleuses lourdes et d’armes légères. Hier soir, vers 20 h et pendant au moins une heure, un accrochage plus intense a eu lieu avec un détachement du « régiment » (sic) de néonazis « Azov ».

 

L’OTAN croit savoir qu’une « nouvelle offensive russe » se prépare dans le Donbass… Ce sera donc la mille énième offensive russe sur le Donbass, si l’on en croît l’Alliance atlantique jamais avare d’invraisemblances. Et le renseignement militaire ukrainien s’émeut de la présente de groupements tactiques mécanisés sur les arrières de la ligne de front (conformément aux accords de Minsk) prêts à intervenir rapidement en cas d’attaque kiévienne. Ce qui est sûr, c’est que les FAN vont sans doute encore devoir corriger comme il se doit la soldatesque kiévienne, dans le courant du printemps ou de l’été, si cette dernière met ses funestes plans à exécution.

 

 

 

Par Jacques FrèreNationsPresse.info – le 2 mai 2015

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Graham Phillips : l’Ukraine que je connaissais est morte à jamais

Graham Phillips : l’Ukraine que je connaissais est morte à jamais | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Illustration : l’Ukraine est morte. Qu’est-ce qui la remplacera ?

 

 

Graham Phillips (*) : l’Ukraine que je connaissais

est morte à jamais

 

C’est dur à dire et triste pour ceux d’entre nous qui aimaient l’Ukraine, comme je l’ai aimée – j’y ai vécu deux ans avant la guerre – c’était un pays que j’aimais beaucoup –, mais après Euromaïdan, l’Ukraine est morte.

 

Voici pourquoi :

 

1. Sans loi, il n’y a pas de pays, mais un État en faillite

La récente vague d’assassinats de quiconque est perçu comme anti-régime en Ukraine, accompagnée non seulement du refus d’enquêter, mais aussi de l’approbation effectivement officielle des assassins – le fait que la police en Ukraine s’en remette au groupe néonazi terroriste Pravy Sektor pour assurer l’ordre. Ce n’est que le début d’une longue liste. Il n’y a aucune loi, d’aucune sorte, dans l’Ukraine post-Euromaïdan.

 

 

2. S’il y a pas de démocratie, ce n’est pas un pays

 

C’est une république bananière. Le 22 février 2014, Euromaïdan a chassé non seulement un président démocratiquement élu, mais un gouvernement démocratiquement élu. Il a attendu trois mois avant la tenue d’élections pour un nouveau président, huit mois pour un nouveau parlement. À ce moment, c’était déjà trop tard, l’élément extrémiste avait pris les manettes de l’État sans contrôle électoral – le parti néonazi Svoboda, malgré un score inférieur à 5 % dans les élections législatives, assure sa prééminence au parlement de l’Ukraine, envoie régulièrement des combattants sur le front. Le leader du groupe terroriste néonazi Pravy Sektor, Dmitry Yarosh, qui a récolté moins de 1 % des voix à l’élection présidentielle est sur la liste des personnes recherchées par Interpol, et il est maintenant conseiller du chef d’état-major de l’armée ukrainienne.

 

 

3. Il n’y aura jamais la paix en Ukraine

 

Il y a maintenant un passé, et un futur, de révolution violente. Maidan a créé un précédent, en installant son président en Ukraine par un coup d’État. Pourtant Maidan était composé de différentes factions, toutes ne soutenaient pas le président, loin de là.

 

En fait, le bataillon néonazi Azov a souvent affirmé son intention de provoquer un nouveau Maidan en transportant le combat du Donbass à Kiev. Même le journal pro-Kiev Moscow Times a parlé de la probabilité d’un autre Maidan.

 

Maidan a fixé les modalités pour la démolition institutionnalisée de la démocratie en Ukraine – quelques centaines d’extrémistes, et une masse facilement dupée par des slogans patriotiques, dans le centre de Kiev, peuvent renverser violemment n’importe quel gouvernement. Le président de l’Ukraine Porochenko le sait, il fait tout ce qu’il peut pour apaiser les radicaux. Toute personne objective sait que, quoiqu’il arrive, il n’y aura jamais de paix dans l’Ukraine post-Euromaïdan.

 

 

4. La Crimée

 

Après que le territoire d’or du pays a tenu un référendum pour voter sa séparation de l’Ukraine, il n’y reviendra jamais, même la chancelière allemande Angela Merkel l’a admis avec sa récente déclaration : « Nous ne l’oublierons pas » (mais nous ne ferons rien à ce sujet).

Lorsqu’un pays perd une partie de son territoire, il ne sera jamais plus le même pays.

 

 

5. Les Républiques populaires de Donetsk et de Lugansk ne reviendront jamais


Les Forces ukrainiennes n’ont récupéré aucun territoire là-bas depuis juillet 2014, elles en ont seulement perdu. Les forces de la DPR et de la LPR ont consolidé leurs lignes, et s’il y a mouvement, ce sera pour prendre plus du Donbass – actuellement, elles ont environ un tiers de la région qui a produit autrefois 80 % du charbon de toute l’Ukraine, mais la DPR et la LPR ne fournissent plus l’Ukraine, la production industrielle dans le reste de l’ancien centre industriel du Donbass est essentiellement au point mort.

 

La DPR et la LPR ont organisé un référendum, et une élection, pour se séparer de l’Ukraine. La majorité des personnes du Donbass a voté pour la sécession. Pendant ce temps le reste de l’Ukraine devient à la fois moins préoccupé par la reconquête des territoires, et plus ambivalent envers l’Ukraine en raison du point suivant.

 

 

6. La vie normale est presque impossible en Ukraine

 

L’inflation en Ukraine a été de 272 % en 2014, l’hryvnia, la monnaie ukrainienne, est tombée à moins de 40 % de ce qu’elle était il y a un an. L’inflation a explosé, les salaires se sont effondrés, les entreprises à travers l’Ukraine ont fermé. En bref, les gens n’ont plus d’argent en Ukraine – ventes de voitures neuves en baisse de 67 % d’une année sur l’autre, production de voitures en baisse de 96 %, 46 banques déclarées insolvables dans la dernière année.


Quant à l’épine éternelle dans le pied de l’Ukraine, la corruption, qui apparemment était l’un des objectifs justifiant le Maidan, elle est encore pire que ce qu’elle était avant.

 

Et pour les soldats ukrainiens tués en action dans Donbass, leur nombre est estimé à plus de 20 000 en août dernier. J’ai vu les corps de dizaines de soldats ukrainiens, dont on a pu identifier moins d’un quart. L’extrême pauvreté, l’hyperinflation, le chômage, les parents qui sont partis ou ont été mobilisés pour combattre dans le Donbass et disparus à jamais et dont le sort ne sera jamais connu, tout cela fait qu’il n’y a désormais plus rien de normal en Ukraine.

 

 

7. La dette de l’Ukraine est de plus de  80 milliards de $

 

Cent milliards de dollars, bientôt, 100 % d’un PIB en chute libre. Un récent programme de sauvetage du FMI de 17,5 milliards de dollars ne ferait que gratter la surface. L’économie de l’Ukraine a rétréci de 7,5 % en 2014, selon des estimations prudentes. Les estimations pour cette année varient de 6 % à plus de 20 %. Les gouvernements européens s’engagent à soutenir le pays, alors que les entreprises européennes se retirent en masse, des centaines ont déjà quitté le marché ukrainien, la plupart des 600 entreprises allemandes opérant en Ukraine effectuent un audit pour décider d’un éventuel retrait du marché.

 

Le commerce avec le pays qui était de loin le principal importateur et exportateur, la Russie, est évidemment décimé, l’économie de l’Ukraine est frappée, et condamnée au déclin.

 

 

8. La signification de l’Ukraine a totalement changé 

 

Il suffit de regarder l’évolution de l’image de l’Ukraine entre 2011, 2012 et 2015. L’Ukraine est maintenant associée avec le sang, la mort, et la guerre. Il y a du sang associé au drapeau ukrainien par ses tirs militaires à Odessa, à Marioupol, et ses bombardements sans relâche des zones civiles du Donbass. La perception, l’identité, la définition même de l’Ukraine ont changé pour toujours.

 

 

9. Il n’y a personne qui pourrait réunifier l’Ukraine

 

Il n’y a pas de personnalité politique qui puisse unir l’ancien pays. Nul personnage élu ou imposé à Kiev ne pourra jamais gagner le soutien des régions qui se sont détachées et qui refuseront toujours de revenir dans le giron de Kiev. Aucune personnalité politique ne serait jamais élue dans ces régions sécessionnistes sur l’idée de l’Ukraine unie. Il n’y a tout simplement personne qui peut refaire l’Ukraine.

 

 

10. Il y aura une Ukraine, quelle qu’elle soit, à l’avenir

 

Mais l’Ukraine, qui était pour certains Une Ukraine est terminée. Morte. Le plus tôt les pro-Ukrainiens l’accepteront, le plus de vies seront sauvées et plus vite ils pourront comprendre ce qu’est devenue l’Ukraine, où elle va, et commencer à construire, plutôt que de détruire l’ancienne Ukraine.

 

 

Par Graham Phillips (Russia Insider) - traduit par jj, relu par Diane pour le Saker Francophone - le 23 avril 2015.

 

 

(*) Graham William Phillips : (né le 26 janvier 1979, Nottingham, Royaume-Uni) est un citoyen britannique qui a travaillé de façon autonome et en freelance comme journaliste pour Russia Today en raison des conflits sur le territoire ukrainien. À la fin de juillet 2014, Phillips a été détenu en Ukraine pour une deuxième fois, puis il a été expulsé parce qu’il travaillait pour RT.  (Source Wikipédia – traduit de l’anglais). Il est devenu une cible du régime de Porochenko. Il a été placé sur une liste de criminels : https://psb4ukr.org/criminal/fillips-grem/ (Source : http://blogs.mediapart.fr

En mars 2015, il a été arrêté à l’aéroport d’Heathrow de Londres en raison de son activité professionnelle de journaliste reporter sur le territoire de la Nouvelle Russie. Il a été soumis pendant quatre heures à un interrogatoire serré. Il lui a été reproché d’avoir reçu la Médaille de la Nouvelle Russie et de s’être rendu à Moscou. Il revenait en Grande-Bretagne pour y voir sa famille et y passer des vacances. (voir : http://sco.lt/7vIlOL).

Selon Ria Novosti, le journaliste a également noté qu’aucune accusation ne lui a été signifiée à l’issue de l’interrogatoire, et il n’a pas été inculpé. (le-blog-sam-la-touch.over-blog.com)

 

 

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Ukraine/Donbass : fêter Pâques sous le feu

Ukraine/Donbass : fêter Pâques sous le feu | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it



Ukraine/Donbass : fêter Pâques sous le feu

 

« Khristos voskrese » (Christ est ressuscité) ! C’est la Pâque orthodoxe. Dans l’Ukraine « proeuropéenne », cela se traduit par des brutalités, de la discrimination et des crimes envers les chrétiens orthodoxes rattachés au patriarcat de Moscou. Dans le Donbass, les églises sont pleines, du moins celles qui n’ont pas été détruites par les forces de la junte. Sur la ligne de front, Kiev en profite pour démultiplier les provocations. Durant la nuit sainte, deux compagnies d’infanterie ukrainiennes ont tenté une attaque dans le voisinage de l’aéroport de Donetsk. Des tirs d’artillerie sont signalés çà et là, y compris contre des lieux de culte et des hôpitaux. L’Ukraine béhachélisée ne respecte rien, ni personne.

 

 

 

La Russie n’a jamais réalisé de préparatifs indiquant qu’elle s’apprêtait à envahir militairement l’Ukraine, contrairement aux assertions américaines à ce sujet. Ce n’est pas un « agent russe » qui l’affirme, et encore moins un « poutinolâtre » (selon l’expression crétine des imbéciles atlantisés de l’extrême droite consanguine et identitaire). Mais le général Christophe Gomart, directeur du renseignement militaire français. Intervenant devant la commission de la défense et des forces armées de l’Assemblée nationale, le général de corps d’armée Christophe Gomart a constaté que le renseignement américain avait fourni des données erronées selon lesquelles « les Russes allaient envahir l’Ukraine » (source).

 

« La vraie difficulté avec l’OTAN, c’est que le renseignement américain y est prépondérant, tandis que le renseignement français y est plus ou moins pris en compte (…). L’OTAN avait annoncé que les Russes allaient envahir l’Ukraine alors que, selon les renseignements de la DRM, rien ne venait étayer cette hypothèse »

 

Il y a exactement un an, un groupe armé dirigé par un colonel jusqu’alors inconnu du grand public, Igor Strelkov, lançait à Slaviansk, petite ville du Donbass toute aussi inconnue, une insurrection armée qui allait prendre une ampleur inégalée depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et tenir tête aux forces atlantistes et mondialistes qui avaient pris le pouvoir par la force à Kiev.

 

Aujourd’hui, les forces de Nouvelle Russie, qui sont filles de ce groupe de volontaires dirigé par Strelkov, achèvent le nécessaire effort de réorganisation entrepris depuis l’été dernier et accéléré après la chute de la poche de Debaltsevo. À l’heure actuelle, plus de 90 % des troupes présentes dans les régions de Lugansk et de Donetsk sont soumises au commandement républicain. Cette centralisation des FAN devrait être achevée courant mai, avec l’apparition de nouvelles unités (bataillons et brigades).

 

Le renseignement de la République populaire de Donetsk croit savoir que Kiev préparerait un certain nombre de provocations en utilisant quelques-uns de ses paramilitaires revêtus d’uniformes semblables à ceux portés par les FAN ou les forces russes. Vers Dniepropetrovsk, des éléments paramilitaires kiéviens auraient été aperçus habillés de la sorte à bord de véhicules se dirigeant en direction du Donbass. À suivre.

 

 

Sous le feu des forces de Kiev

 

Au nord-ouest de Lugansk, sur le secteur nord de la « Piste Bahmutka », des mouvements importants de troupes kiéviennes sont signalés, en plus de tirs réguliers de l’artillerie lourde sur les positions républicaines ou les villages tenus par la milice. Les FAN ont dû riposter à plusieurs reprises. Dans la zone de la vallée de la Severski Donets, ces dernières 48 heures 5 combattants ukrainiens ont été soit tués, soit blessés, un char a été endommagé, de même qu’un BTR. On signale aussi 2 tués et 9 blessés suite à divers accrochages sur ce secteur de la ligne de front, avec en plus 3 chars, un mortier et 2 blindés d’infanterie détruits. Les FAN, de leur côté, auraient perdu 2 blindés d’infanterie, 1 char et 1 MT-LB, avec en plus 5 blessés.

 

Plus à l’ouest, les tirs de harcèlement des forces de Kiev sur la zone nord-ouest de Gorlovka ont blessé 2 miliciens. Mais le secteur le plus atteint ces derniers jours par les provocations des forces ukrainiennes reste la zone de Donetsk. Un milicien a été tué le 9 avril à la suite de tirs de chars ukrainiens au sud-est d’Avdeevka. Tout le secteur nord et nord-ouest de Donetsk est sous pression constante des forces ukrainiennes qui cherchent l’incident et cela oblige les FAN à maintenir un groupe mécanisé en alerte permanente.

 

L’armée ukrainienne a continué d’attaquer les positions de la milice dans la soirée d’hier, à la périphérie de la ville, en plus des salves de mortiers récurrentes (et même parfois d’obusiers lourds) contre les quartiers résidentiels de la ville, et près de Spartak et de Peski. Sur cette dernière localité, à l’ouest exactement, au moins une compagnie du « bataillon » spécial de police « Sich » est arrivée en renfort. Il s’agit de paramilitaires idéologiquement proches de Svoboda. Plusieurs tentatives de reconnaissances offensives ont même eu lieu près de l’aéroport de Donetsk, notamment par la 9e compagnie de la 93e brigade mécanisée. Dans la matinée du 12 avril, des tirs d’artillerie ont été signalés dans les environs de l’église des Trois Saints dans le quartier Kuibyshev, à l’heure de l’office religieux en ce jour de Pâques. Vers 11 h (heure locale), l’hôpital numéro 21 a été touché par des obus de mortier de 82 mm. Le personnel hospitalier est resté en place, malgré les tirs. Dans la journée, deux journalistes ont été blessés du côté républicain, ils ont été pris en charge dans un hôpital.

 

Ce soir, vers 18 h (heure locale), la zone ouest de Peski était sous le feu roulant des batteries d’automoteurs d’artillerie des forces ukrainiennes.

 

 

Praviy Sektor fait encore des siennes

 

Gros problème à l’ouest de Peski, depuis avant-hier, entre les quelques dizaines de paramilitaires néobandéristes du « bataillon OUN » et la 93e brigade mécanisée de l’armée ukrainienne : il semblerait que les extrémistes issus de Praviy Sektor rechigneraient à se conformer aux ordres de l’armée dans laquelle ils devraient être intégrés. Un groupe de militaires de la 93e aurait même eu pour ordre de désarmer les paramilitaires sur ordre du chef d’état-major Victor Muzhenko, puis de les obliger à se retirer des premières lignes.

 

C’est le commandant adjoint de l’unité, Basil Kindratskyy, un ancien parachutiste, qui gère l’affaire du côté du « bataillon ». Avec les mesures de Porochenko d’intégration des irréguliers bandéristes au sein de l’armée, il y a de fortes chances à ce que nombre de repris de justice soient mis sur le banc de touche. Ainsi, le « capitaine » Nicholas Kokhanivsky, commandant du « bataillon OUN », a un casier judiciaire chargé. Il a été condamné en 2009 pour des « articles politiques » et pour dégradations volontaires sur un bien public. Il prétend aujourd’hui qu’il s’agissait d’une « statue de Lénine ». Mais dans l’Ukraine béhachélisée, un tel délit aurait été amnistié depuis longtemps… Il se dit « nationaliste révolutionnaire » (sic), et affirme être « opposé au régime actuel ». C’est bien là que le bât blesse : il y a de fortes chances que « OUN » soit dissout dans la masse et doive abandonner ses principaux chefs. Kokhanivsky prétend que son unité aurait « plus de 150 » paramilitaires. Dans L’Express dernièrement, il n’en revendiquait que 120… En fait, il n’y en disposerait que 70 en première ligne, mal armés, mal équipés, le reste serait « en rotation ».

 

 

Pression sur Shirokino

 

Après une période de trois jours de calme relatif dans le village de Shirokino (Est de Mariupol), hier soir, les combats ont repris, selon le rapport de la mission de l’OSCE.

 

Vers Berdyansk (2 km à l’ouest de Shirokino), samedi à 18 h 35, les observateurs de l’OSCE ont entendu des tirs de chars lourds. Puis, les forces de Kiev ont pilonné les positions de la milice à l’ouest du village côtier au moyen de batteries lourdes (sans doute la batterie de 122 D-30 qui appuie « Azov » ou celle de 2S1 Gvozdika qui se trouve sur Sopino). On signale, en outre, que des tirs de snipers ukrainiens ont fait des victimes parmi les civils dans Shirokino. Vers 18 h (heure locale), on signalait un pilonnage d’artillerie contre Shirokino de la part des unités kiéviennes.

 

Cette situation à l’est de Mariupol oblige les forces républicaines à maintenir, à quelques kilomètres à l’est de Shirokino, une unité mécanisée d’intervention rapide au cas où les forces de Kiev tenteraient une percée.

 

 

Odessa sous la botte

 

 

  

La visite, vendredi, à Odessa, du président de l’Ukraine Petro Porochenko, pour participer à la célébration du 71e anniversaire de la libération de la ville, a été rythmée par des manifestations de contestataires et d’opposants politiques qui ont eu le courage de braver les interdits de la junte. La cérémonie a débuté avec 30 min de retard et plusieurs affrontements ont eu lieu entre partisans du régime, venus par cars entiers de Kiev et de Galicie et manifestants locaux. Les forces de l’ordre ont procédé à une cinquantaine d’interpellations. Ces personnes seront poursuivies ultérieurement pour délit d’opinion. Dans l’Ukraine « proeuropéenne », toute forme de contestation du pouvoir est prohibée !

 

Ces manifestants exprimaient néanmoins une colère bien légitime quand on apprend que Yuriy Choukhevytch (chef néonazi de l’UNA-UNSO élu sous les couleurs du parti radical de Lyachko) et fils de Roman Choukhevytch, un des plus célèbres chefs de compagnie Schuma (milice auxiliaire subordonnée au service de sécurité des SS) impliquée dans la Shoah par balles, vient de faire adopter à la Rada une loi destinée à commémorer « la mémoire des combattants pour l’indépendance ukrainienne au XXe siècle ». Comprendre : tous ceux qui furent impliqués dans la collaboration active avec le IIIe Reich, y compris les volontaires de la division « Galizien » de la Waffen-SS. Et ni les Fabius, ni les Fourest, ni les bien-pensants germanopratins de tous bords, et surtout pas BHL, n’y trouvent à redire !

 

La guerre faite par le régime de Kiev au peuple du Donbass n’épargne pas les plus jeunes. Plus de 200 enfants ont été tués depuis un an, essentiellement des suites de tirs et de pilonnages de la part des troupes fidèles à la junte. Un programme de soutien médical à ces petites victimes a été mis en œuvre par le ministère russe des Situations d’urgence dans la région de Rostov-sur-Don, où des enfants gravement malades ou blessés ont été admis dans des établissements médicalisés. De son côté, l’ONU n’a strictement rien fait jusqu’à présent. Est-ce si étonnant ?

 

 

 

Par Jacques Frère NationsPresse.info – le 12 avril 2015.

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Ukraine/Donbass : Washington se prépare à faire la guerre à la Russie

Ukraine/Donbass : Washington se prépare à faire la guerre à la Russie | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Ukraine/Donbass : Washington se prépare

à faire la guerre à la Russie

 

Le FMI est venu à la rescousse de l’Ukraine « proeuropéenne » à deux doigts de la faillite financière, après une déroute militaire rarement égalée. Cela permettra au régime de durer encore un peu, jusqu’à l’été, le temps de se préparer à une revanche militaire dans le Donbass. Washington s’y apprête dès à présent, et commence même à mettre en condition son opinion publique quant à une guerre éventuelle directement contre la Russie. Sur le terrain, l’accalmie est toute relative, et pour la 10e fois, Kiev a annoncé avoir tué Arsen Pavlov dit Motorola… Et pour la 10e fois, Arsen Pavlov est ressuscité. Cela devient une habitude chez lui…

 

Afin d’inverser la situation militaire en Ukraine, il serait nécessaire de tuer le plus grand nombre de Russes possible, a osé affirmer un général américain sur Fox News, chaîne proche de l’extrême droite néoconservatrice. Les États-Unis doivent aider Kiev à tuer le plus de soldats russes possible, estime le général Bob Scales, analyste de la chaîne de télévision : « Le seul moyen permettant aux États-Unis d’exercer leur influence et de renverser la situation dans la région est de commencer à tuer des Russes. Tuer autant de Russes qu’il faut pour empêcher les médias de Poutine de dissimuler le fait que ceux-là regagnent leur patrie dans des sacs mortuaires. […]

 

Cependant, vu le niveau du soutien que nous apportons à l’Ukraine et la possibilité des Ukrainiens de contrattaquer les 12.000 soldats russes retranchés sur leur territoire (sic), il est malheureusement peu probable que cela puisse arriver », a conclu Bob Scales.

 

Une déclaration qui n’est pas anodine et qui explique en partie la forte présente de « contractors » et autres « conseillers » occidentaux (et plus particulièrement américains) sur le sol ukrainien. Une déclaration qui est à prendre avec la plus grande considération puisqu’elle s’insère dans une campagne de mise en condition de l’opinion publique américaine en prévision d’une possible guerre ouverte contre la Russie de la part des États-Unis. Rappelons-nous qu’à partir de fin 2001 – début 2002, de semblables propos, mêlant outrance, affabulations et désinformation, avaient été tenus sur Fox News par d’anciens militaires américains ou d’ex-conseillers à la Maison-Blanche et au Pentagone sur l’Irak de Saddam Hussein.



75 millions de dollars pour continuer la guerre


On peut légitimement craindre que Kiev utilise son financement spécial accordé par le FMI pour ses opérations militaires dans le Donbass. Le conseil d’administration du FMI a approuvé un programme d’assistance financière à l’Ukraine de 17,5 milliards de dollars sur quatre ans, avec une première tranche d’aide de 5 milliards de dollars. Comme l’a déclaré Christine Lagarde, au cours de l’année en cours, l’Ukraine recevra 10 milliards de dollars.

 

Le vice-président américain Joe Biden vient de confirmer à Porochenko que les États-Unis vont augmenter leur aide militaire à Kiev de 75 millions de dollars. Il est question de fournir en plus à la dictature « proeuropéenne » 30 Humvees blindés M114 et 200 autres en version classique, ainsi que des systèmes de communication, des radars de contre-batterie et d’autres équipements comme des drones. Ces matériels pourraient arriver en Ukraine dans les prochaines semaines.

 

Une information qui intervient au moment où la présence de « contractors » occidentaux opérant dans les rangs des forces de Kiev est une fois de plus confirmée. Pour la période allant du 2 mai 2014 au 15 février 2015, environ 1.200 mercenaires étrangers insérés dans les rangs des troupes ukrainiennes ont été soit tués, soit blessés, dont :

— 394 Polonais de la société de guerre privée ASBS Othago ont été tués ou blessés

— 180 mercenaires américains de Greystone ont été tués ou blessés, de même que 269 employés d’Academi (ex Blackwater) et 25 agents de la CIA et de la Sécurité nationale des États-Unis.

 

En outre, environ 25 % des effectifs présents avant l’offensive sur le chaudron de Debaltsevo (soit quelque 2.200 individus) étaient affiliés de près ou de loin à l’OTAN où étaient des mercenaires étrangers. Soit : une vingtaine de militaires appartenant ou ayant appartenu aux forces spéciales (SAS, SBS…) du Royaume-Uni, une quinzaine de membres des Forces spéciales des États-Unis (Rangers, Green Berets…), une dizaine ayant appartenu à la Légion étrangère, une dizaine de Polonais, une dizaine d’Israéliens (sans doute des personnels de sociétés d’armement), une dizaine de Croates.

Ceci explique l’intense activité diplomatique des dirigeants de l’Ouest pour faire cesser, en vain, l’offensive.


 


Tension au nord de Lugansk et à l’est de Mariupol

 

On note, ces dernières 24 heures, d’importants mouvements de batteries d’artillerie ukrainiennes sans pour autant être en mesure de savoir si elles se positionnent ou se retirent du front. Il s’agit pour l’essentiel de batteries Uragan (220 mm) du 27e régiment d’artillerie de Sumy, de batteries Smerch (300 mm) de la 13e brigade, de batteries mécanisées d’automoteurs 2S3 Akatsiya (152 mm), et de batteries tractées de 152 mm Giasint-B.

Dans le secteur de Donetsk, les observateurs de l’OSCE ont pu noter la présence de plusieurs dizaines de batteries lourdes ukrainiennes qui n’avaient pas encore été déplacées.


Sur la ligne de front, en dépit du refus des forces de Kiev de respecter les accords de Minsk en retirant leur arsenal, on note une très relative accalmie dans les accrochages et les tirs d’artillerie. À signaler, tout de même, un renforcement des effectifs des forces de Kiev au nord du front. Près de Stanitsa Luganskaya et de Shachtye, au cours de la dernière semaine les troupes ukrainiennes ont très sérieusement augmenté d’environ 2 500 combattants et 150 à 170 équipements divers leurs capacités offensives dont 6 lanceurs Grad. Selon les observations des forces de Nouvelle Russie, les Ukrainiens se prépareraient essentiellement à renforcer leur défense, avec la mise en place de postes de contrôle supplémentaires, de nouveaux réseaux de tranchées, de bunkers, de champs de mines.

 

 

 

Autre point chaud : la ligne de contact à l’est et au nord-est de Mariupol, passant par Pavlopol, Kominternovo et Shirokino. En milieu d’après-midi, le 10 mars, des éléments d’« Azov » ont tenté une reconnaissance offensive sur Shirokino. L’unité néonazie a maintenant engagé trois compagnies de combat, en fait les deux compagnies d’infanterie dont dispose le bataillon et une section de reconnaissance renforcée.


Encore une preuve que les combats ne sont pas de tout repos pour les agresseurs kiéviens : le « régiment » (sic) « Azov » reconnaît avoir des « dizaines de pièces d’équipement endommagées » qui auraient « besoin de réparation » suite aux affrontements de ces derniers jours. L’équipe technique de l’unité aurait déjà réparé une petite partie du matériel roulant endommagé, mais manquerait de compétences et de techniciens.


L’artillerie lourde ukrainienne n’est toujours pas retirée de la zone d’affrontement : ainsi, les forces de Kiev au contact sur la ligne Pavlopol – Kominternovo – Shirokino bénéficient de l’appui d’au moins trois batteries de BM-21 : à Gnutovo (3 km au nord-ouest de Kominternovo) il y a 4 lance-roquettes multiples de 122 mm BM-21 ; au nord du village de Stary Krym (nord-ouest de la banlieue de Mariupol) une nouvelle batterie d’artillerie BM-21 vient d’être positionnée et à 6 km au nord-est du village Starognatovka (à 7 km au nord-ouest de Granitnoe), là encore une section de BM-21 a été mise en batterie.

 

 

Dans le paradis « proeuropéen » de l’Ukraine béhachélisée…

 

Le gouverneur de la région de Dniepropetrovsk, l’oligarque israélo-ukraino-chypriote Ihor Kolomoisky, fourrier de Praviy Sekor et des « bataillons » d’extrême droite (« Azov », « Aydar », « Dnepr-1 »…), vient de lancer une opération de captation de propriétés à grande échelle ayant appartenu à d’anciens responsables ou proches du parti des Régions de Yanoukovitch, au risque d’entrer en conflit avec le président Petro Porochenko en personne. La Verkhovna Rada, grâce au lobbying de députés élus grâce à l’entremise de Kolomoisky (dont nombre d’extrémistes comme Yaroch), vient de créer une commission spéciale sur les grandes privatisations destinée à remettre en cause ces dernières et, de fait, à permettre au groupe financier de Kolomoisky de s’accaparer nombre d’entreprises à bon prix. Ce dernier peut aussi compter sur ses « bataillons » pour faire pression sur le pouvoir kiévien en cas de résistance éventuelle de ce dernier.

 

Le tribunal de district d’Odessa a refusé de rendre publics les résultats de l’enquête médico-légale sur les corps de 48 victimes mortes dans des conditions tragiques lors de l’incendie du siège des syndicats le 2 mai 2014 qui avait été attaqué par des extrémistes de Svoboda, de Praviy Sektor, des Patriotes ukrainiens et de l’UNA-UNSO. L’objectif pour le pouvoir est d’enterrer cette affaire en catimini parce qu’elle met en cause nombre de personnalités politiques au pouvoir à Kiev, dont de très nombreux élus de la Rada.


Le régime autoritaire de Kiev entend mettre en place un vaste plan de renforcement du contrôle des médias et même des consciences d’ici quelques semaines. Avec l’intention de « contrer la propagande russe », le pouvoir kiévien va mettre en place une politique de bourrage de crâne digne des pires dictatures du XXe siècle. C’est tout d’abord en direction des médias (du moins ceux qui sont encore tolérés dans le pays) que des « recommandations » très particulières vont être assénées, en privilégiant le modèle occidental de désinformation qui a cours.

 

La « matière » journalistique ne sera fournie que par le « centre de surveillance » mis en place par la junte, ce qui ne devrait pas affecter l’immense majorité des correspondants occidentaux qui ne prennent généralement pas la peine de sortir de leur hôtel de luxe pour rédiger leurs articles…

 

Il s’ensuivra très rapidement une interdiction totale des chaines russes et russophones dans les régions de Lugansk et de Donetsk, grâce notamment au remplacement des tours de Starobilsk, Kramatorsk, Lisichansk, Konstantinovka, Debaltsevo, Artemovsk, Popasna, Krasnoarmisk et une augmentation de la puissance des émetteurs contrôlés par Kiev. Toute une batterie de mesures de rétorsion pour les réfractaires sont prévues, comme la suppression de la licence télévisuelle ou encore des peines de prison.

 

Kiev prévoit de diffuser de plus en plus d’émissions de propagande sur ses chaînes de télévision, auxquelles s’ajouteront au moins 50 % de programmes en langue ukrainienne et 50 % d’autres issus de programmes de l’UE et des pays membres de l’OTAN (dont les États-Unis). Ces programmes devant vanter les succès de « l’intégration européenne », même si les supermarchés présentent des étales désespérément vides et que l’économie s’est effondrée en à peine un an…

 

À cela, s’ajoutera la diffusion de films et de documentaires à « haute valeur ajoutée » ventant les mérites des « nationalistes ukrainiens », y compris ceux impliqués dans la collaboration avec l’Allemagne hitlérienne comme Bandera, stigmatisant le peuple, la langue et la culture russes, réécrivant à l’occasion l’histoire, y compris en niant la participation active de ces « nationalistes ukrainiens » à la Shoah, afin de montrer finalement que l’Ukraine est le dernier rempart européen contre les Mongols, Asiates et autres « sous-hommes » de l’Est…

 

En matière d’information stricto sensu concernant la guerre civile à l’est du pays, seuls les « succès » (ou prétendus tels) de l’armée ukrainienne et des « bataillons » répressifs seront mis en avant et couvriront quelque 60 à 70 % du temps d’antenne des journaux télévisés et des émissions politiques. Bien évidemment, les pertes subies par les troupes de Kiev et la situation militaire réelle devront être soigneusement falsifiées dans la présentation qui en sera faite. Il n’est pour l’instant pas prévu de renommer le centre de propagande kiévien chargé de superviser cet hallucinant bourrage de crâne du nom du Dr. Josef Göbbels.

 

Et encore un « suicide » inopiné d’un opposant à la junte ayant été proche du pouvoir précédent ! Aleksandr Peklushenko, 59 ans, l’ex-gouverneur de la région Zaporozhye, a été retrouvé mort à son domicile dans le village de Sunny. Selon les informations préliminaires, la cause du décès serait due à une blessure par balle à la nuque. Il s’agit de la 7e mort suspecte d’un ancien dirigeant ou proche du pouvoir déchu lors du coup d’État du Maïdan depuis le début de cette année. Et ce n’est certainement pas le dernier.

 

 

 

Par Jacques FrèreNationsPresse.info – le 12 mars 2015

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« Les 300 », le symbole oublié de Zaporojié

« Les 300 », le symbole oublié de Zaporojié | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


« Les 300 », le symbole oublié de Zaporojié

Par Laurent Brayard (1)

 

Le courage de ces hommes a été passé sous silence en Occident, soit par mépris, soit par ignorance totale des faits. Ceci s’est passé dans une ville symbole de l’Ukraine, sur la frontière historique entre ce pays et ce qui fut l’Hetmanat des Cosaques qui se soulevèrent contre les Ukrainiens et les Polonais au XVIIe siècle. Vous ne connaissez pas cette histoire ? Vous pourriez en aborder quelques-unes des facettes en lisant les lignes de Tarass Boulba du grand auteur russe et ukrainien Nicolas Gogol (1809-1852). Les Cosaques y construisirent une Sitch (2) dans une île du Dniepr et lancèrent des raids vers l’Ouest et le Sud. C’est dans cette ville que quelques dizaines de courageux russophones ont été au cœur d’un acte à la fois sensationnel et ignoble.

 

Sur le Dniepr, Zaporojié est une ville de contraste, comme toutes les villes sur ce grand fleuve. Les Russophones étaient avant la guerre 57 %, les Ukrainiens seulement 42 %. Cela plante déjà le décor. Depuis toujours elle fut un lieu de passage, emprunté d’ailleurs par toutes les armées envahissantes pour les uns l’Est, pour les autres l’Ouest : Polonais, Cosaques, Russes, Tatars, Allemands, Bolcheviques, Blancs, Verts, Nazis… La ville était aussi sur la fameuse ligne du Dniepr, ligne de défense qui fut le dernier espoir des Hitlériens de se maintenir en Ukraine et qui fut forcée par l’Armée rouge en octobre 1943. Elle eut beaucoup à souffrir des combats et des destructions. Ville industrielle parmi les plus grandes d’Ukraine, elle comptait plus de 760 000 habitants en 2013.

 

Alors que le mouvement Euromaïdan était sorti vainqueur dans sa lutte pour le pouvoir, en utilisant massivement les militants néonazis des Partis Svoboda et Pravy Sektor, la situation en avril 2014 était explosive en Ukraine. Ayant pris une importance capitale dans l’appareil du pouvoir en train de naître après le coup d’État du Maïdan, les nationalistes-ultras sortirent de l’Ouest de l’Ukraine et de Kiev pour se répandre dans tout le pays. Ils furent encore une fois à l’avant-garde de toutes les manifestations russophobes, antisémites et pro-européennes. Passages à tabac d’opposants russophones, intimidations, destructions de biens privés, pillages, mises à bas de monuments et de sculptures rappelant la période soviétique : statues de Lénine, cimetières militaires, plaques commémoratives des combattants de l’Armée rouge, vestiges de la Seconde Guerre mondiale, cimetières juifs ou de soldats soviétiques, porteurs de rubans de Saint-Georges (symbole patriotique soviétique et russe), tout cela fut mis à bas, détruit, saccagé, persécuté, tabassé.

 

Le 13 avril 2014, quelques dizaines de russophones s’étaient rassemblés à Zaporojié sur une place publique pour protester contre la tournure du Maïdan, tournure clairement néonazie à ce moment-là et qui allait se dévoiler par le massacre d’Odessa quelques jours plus tard. Les opposants russophones furent bientôt, comme vous le verrez sur cette vidéo, encerclés par une foule vociférante composée de fanatiques armés de bâtons, de barres de fer, de marteaux et d’autres armes contondantes, y compris des couteaux. Les opposants russophones n’étaient pas armés, ils étaient venus ici pour protester pacifiquement. Ils furent bientôt entourés par une horde véritablement hystérique, les quelques dizaines de russophones étant encerclés par des « septembriseurs » prêts au massacre et dix fois plus nombreux. C’est avec peine que la police, par ailleurs très molle a protégé la vie de ces hommes. Ils furent insultés pendant six longues heures, canardés de farine, d’œufs, puis de pierres, de bouteilles et d’autres projectiles. Formant un cercle de défense compacte, pour exprimer leur protestation de manière démocratique, ils ont été insultés de la pire des manières.

 

Les néonazis présents étaient venus en nombre et entrainèrent probablement la foule dans son hystérie. À un moment, les manifestants russophones pacifiques furent même atteints, certains traînés et roués de coups, avec l’intention avérée de les lyncher sans autre forme de procès. Courageusement ils firent face, devant subir les outrages d’une foule surexcitée de plus en plus nombreuse. Les fascistes lançaient des slogans et des appels au meurtre, ils promettaient la mort à ceux qui ne jetteraient pas les rubans de Saint-Georges, à ceux qui ne s’agenouilleraient pas au sol et qui ne chanteraient pas l’hymne national ukrainien.

 

Aucun d’entre eux même malgré l’évidence que leurs vies étaient en danger ne mit le genou à terre. L’ironie du sort est qu’ils furent finalement embarqués par la police, comme des criminels, chargés dans des paniers à salade par les forces de l’ordre et emmenés au poste. Ils furent ici interrogés, malmenés, pressés psychologiquement et fichés comme de vulgaires délinquants. Les fanatiques assoiffés de sang les avaient suivis jusque devant le commissariat de Police… où ils durent encore être exfiltrés par les policiers sous les injures…

 

Ces hommes ont donné à l’Europe un symbole très fort, de liberté, de refus de se soumettre, de lutte pour la Démocratie et la liberté d’expression. Il n’était pas convenable pour des journalistes de parler de leur histoire. Ils étaient russophones donc du mauvais côté. Il n’était pas convenable de les montrer en exemple, comment expliquer que le mouvement Euromaïdan n’était nullement démocratique, qu’il y avait déjà des persécutions à caractère politique et racial en Ukraine quand les médias vendaient leurs fables de la méchante Russie ? Ils furent passés sous silence. Auraient-ils été massacrés comme à Odessa que les médias français et européens auraient sans doute tronqué le sujet. C’est l’histoire de tous les civils morts en Ukraine depuis le début de l’Euromaïdan, d’abord à Kiev, puis dans toutes les villes et enfin surtout dans l’Est de l’Ukraine.

 

Alors, toi, citoyen français qui regardera cette vidéo, demande-toi de quel côté est la Démocratie. Demande-toi pourquoi notre gouvernement soutient les hommes qui étaient armés de matraques et de barres de fer. Ce sont les sbires de Porochenko, ce sont eux qui sont montrés comme des « héros ». Devant cette injustice, pour ne pas finir à genou, les gens du Donbass eux ont choisi de répondre, de se défendre par les armes. Des milliers d’entre eux sont déjà morts, la France a participé à leur assassinat en supportant l’Armée ukrainienne, en fournissant de l’argent avec l’Union européenne, jusqu’à faire les honneurs au chef suprême de cette « Ukraine démocratique » du Palais de l’Élysée. Est-ce cela la Démocratie des Charlie ? En voulez-vous plus citoyens français ?

 

 

Par Laurent Brayard (1) - Novorossia Vision – le 26 février 2015

 

 

 

(1) Laurent Brayard : né à Clermont-Ferrand (origines dans la Bresse et le Lyonnais). Historien spécialiste des Armées de la Révolution et de l’Empire, secrétaire de la SEHRI, la société d’études historiques révolutionnaires et impériales et membre correspondant de la Société d’Émulation de l’Ain, l’une des plus anciennes sociétés savantes de France (créée en 1746). Rédacteur et journaliste à La Voix de la Russie vivant à Moscou depuis bientôt deux ans. Il poursuit ses travaux historiques en Russie et écrit un livre sur une famille russe durant la tourmente de la Seconde Guerre mondiale, de 1940 à 1948… (Source : ici)

 

(2) La sitch ou sietch, (Січen ukrainien) était le centre politique démocratique des cosaques, particulièrement des Zaporogues. L’instance suprême de décision de la sitch était la Rada, l’assemblée des Cosaques. (Source Wikipédia

 

 

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Ukraine : où en est-on ? (Partie 1/2)

Ukraine : où en est-on ? (Partie 1/2) | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Source de la carte : liberation.fr


 

Ukraine : où en est-on ? (Partie 1/2)

 Par Bernard Frederick,

Journaliste, ancien correspondant de « l’Humanité » à Moscou

 

Près de 6 000 morts dans le Donbass ; une économie en ruine ; une situation sociale explosive ; l’autoritarisme croissant d’un pouvoir aux abois, en grande partie contrôlé par les groupes fascistes et leurs milices armées ; une rupture catastrophique des liens ancestraux – économiques, mais aussi culturels et religieux — avec la Russie et la quasi-totalité de l’ex-URSS à l’exception des États baltes ; une souveraineté limitée à la fois par la puissance tutélaire américaine et par les contraintes de l’Union européenne : tel est, pour être rapide, le bilan de l’Ukraine un an après le coup d’État ; tel est aussi le bilan de l’UE et celui des États-Unis, les grands instigateurs de la « transition démocratique » qui s’opère à Kiev sous les couleurs de l’UPA — l’Armée insurrectionnelle ukrainienne – et son leader pronazi, Stepan Bandera. Soixante – dix ans après la capitulation du Reich !

 

Cependant, deux événements majeurs marquent cet anniversaire en ce mois de février 2015 : la défaite totale des troupes de Kiev – armée régulière et bataillons fascistes – dans l’opération « antiterroriste » au Donbass et l’accord intervenu le jeudi 12 février au matin entre Angela Merkel, François Hollande, Vladimir Poutine et le président ukrainien Petro Porochenko.

 

L’abandon de la ville de Debaltsevo, la piteuse retraite des forces kiéviennes et les lourdes pertes humaines et matérielles qu’elles ont subies témoignent de l’impossibilité de résoudre la crise par les armes. On pouvait le concevoir dès le mois d’avril au lancement de cette aventure, le lendemain d’une visite sur place du vice-président américain Jo Biden dont le fils, Hunter, après avoir été viré de la Navy pour usage de cocaïne, a rejoint le conseil d’administration de Burisma Holdings, très intéressé par la prospection de gaz de schistes dans l’est et le sud de l’Ukraine.

 

L’accord de Minsk du 12 février est la conséquence directe de cette défaite militaire annoncée. La France et l’Allemagne ont commencé à mesurer, semble-t-il, l’extrême gravité de la situation en Ukraine et les répercussions qu’elle a déjà sur l’Europe et qui risquent de s’aggraver encore si les États-Unis livraient de l’armement à Kiev comme il l’envisagent. En outre, la guerre des sanctions que se livrent Occidentaux et Russes atteint économiquement et financièrement l’UE aussi bien que la Russie, sans parler des mouvements d’opinions de plus en plus sensibles à la catastrophe humanitaire que subissent les régions de Donetsk et Lougansk.

 

Dans ces conditions, les termes de l’accord empruntent beaucoup aux postillons défendues par Vladimir Poutine depuis le début de la crise : neutralité de l’Ukraine par rapport à l’OTAN ; examen des conséquences pour la Russie du contrat d’association entre Kiev et Bruxelles ; large autonomie des régions de l’est du pays…

 

Un tel document aurait pu être signé dès mars ou avril 2014. On aurait économisé 6.000 vies humaines !

 

Alors pourquoi a-t-il fallu attendre la Bérézina des troupes kiéviennes ? Pour le comprendre, il faut remonter dans le temps.

 

 

Un coup d’État venu d’ailleurs

 

Il y a donc un an le 21 février 2014, à l’issue de près de quatre mois de manifestations, des émeutes sanglantes dont l’origine prête encore à interrogation [1] et de deux jours de négociations, le président élu [2], Viktor Yanoukovitch, et les dirigeants des partis d’opposition Vitali Klitschko (UDAR), Arseni Iatseniouk (Batkivchtchina) et Oleg Tiagnibok (Svoboda), animateurs de l’« Euromaïdan », concluaient un accord sur le règlement de la crise en Ukraine. Ce document, qui prévoyait entre autres d’une élection présidentielle anticipée et un accroissement des pouvoirs de la Verkhovna Rada (La Rada suprême, Parlement) et du Premier ministre, était signé en présence du ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, de son homologue polonais Radoslaw Sikorski et du directeur d’Europe continentale du ministère français des Affaires étrangères Éric Fournier qui agissait au nom de Laurent Fabius, lui-même présent à Kiev. Le représentant spécial du président russe, Vladimir Loukine, participait également aux négociations. [3]

 

Quelques heures après la signature de l’accord, Viktor Yanoukovitch était contraint de prendre la fuite ; un pouvoir « révolutionnaire » se mettait en place, aussitôt reconnu par les Occidentaux.

 

Au début de ce mois, Barack Obama a reconnu l’implication directe des USA dans ce putsch. Dans une interview accordée à CNN, il a affirmé que les USA avaient réussi à « faire transférer le pouvoir » en Ukraine. On le savait. Sa secrétaire d’État adjointe, Victoria Nuland, a même laissé tombé un chiffre : le 13 décembre 2013, dans une intervention à la US-Ukraine Foundation ; elle révélait que depuis l’indépendance de l’Ukraine en 1991, les États-Unis « ont investi près de 5 milliards de dollars » afin d’assister l’Ukraine dans « sa transition démocratique ».

 

L’Ukraine est pour les Américains, la pierre angulaire de leur nouveau « containment » de la Russie. Dans un livre publié en France en 1997, Zbigniew Brzezinski, l’ancien conseiller pour la sécurité nationale du président Carter, écrit : « Le nouvel État important qu’est l’Ukraine est un centre géopolitique. Son existence même permet à la Russie de changer. Sans l’Ukraine, la Russie n’est plus qu’une grande puissance asiatique. Si la Russie obtient à nouveau sous son contrôle l’Ukraine avec ses 52 millions d’habitants, les richesses de son sous-sol et son débouché sur la mer Noire, alors la Russie redevient une grande puissance qui s’étend sur l’Europe et l’Asie. L’Europe doit être un tremplin pour poursuivre la percée de la démocratie en Eurasie. Entre 2005 et 2010, l’Ukraine doit être prête à des discussions sérieuses avec l’OTAN. Après 2010, le principal noyau de sécurité en Europe consistera en : la France, l’Allemagne, la Pologne et l’Ukraine. Via un partenariat transatlantique plus consistant, la tête de pont américaine sur le continent eurasien doit se renforcer ». Tout cela pour empêcher la Russie de « recouvrer un jour le statut de deuxième puissance mondiale ». [4] Toute « l’école » des « révolutions » de couleur découle directement de la « théorie » Brzezinski. Le rôle des États-Unis dans les révolutions colorées, est mis en évidence dans un article de G. Sussman et S. Krader de la Portland State University [5] : « Entre 2000 et 2005, les gouvernements alliés de la Russie en Serbie, en Géorgie, en Ukraine et au Kirghizistan ont été renversés par des révoltes sans effusion de sang. Bien que les médias occidentaux en général prétendent que ces soulèvements sont spontanés, indigènes et populaires (pouvoir du peuple), les « révolutions colorées » sont, en fait, le résultat d’une vaste planification. Les États-Unis, en particulier, et leurs alliés ont exercé sur les États postcommunistes un impressionnant assortiment de pressions et ont utilisé des financements et des technologies au service de l’aide à la démocratie ».

 

Pour ce faire les Américains ont installé à Belgrade un centre de « formation », le Center for Applied Non Violent Action and Strategies (CANVAS) pour des opposants de tout acabit, pro-occidentaux va s’en dire, et qu’inspire la théorie de l’Américain Gene Sharp dont l’ouvrage « From Dictatorship to Democracy » (De la dictature à la démocratie) est le bouquin de chevet des « élèves » de la CANVAS.

 

Autre « école » pour « révolutionnaire » de couleur et, notamment les Ukrainiens, c’est en Europe celle du Parti populaire européen (PPE) qui rassemble les principaux partis de la droite européenne dont le CDU (Union chrétienne-démocrate d’Allemagne) de la chancelière allemande Angela Merkel et sa Fondation Konrad Adenauer (Konrad Adenauer Stiftung). Les États-Unis ne sont pas loin, il est vrai. Le PPE entretient des relations étroites avec l’International Republican Institute (IRI) du sénateur John McCain. Les « chefs » du Maïdan, Ioulia Timochenko, Vitali Klitschko, Arseni Iatseniouk et leurs partis réciproques ont tous été formés, encadrés, financés, en Europe, par le PPE, la CDU et leurs organes et, bien entendu, par les officines américaines dont l’IRI de McCain.

 

Ni les Allemands ni les Américains n’ont estimé que le copinage de leurs amis « libéraux » avec les fascistes du parti « Svoboda » ou du « Pravy sektor (Secteur droit) [6] pouvait ternir la cause de la « démocratie ». Bien au contraire, ces néonazis et leurs équipes de choc – dit « service d’ordre » du Maïdam – ont été le fer de lance du putsch et le sont depuis avril et jusqu’aujourd’hui dans la guerre contre Donetsk et Lougansk, mais aussi contre l’opposition démocratique et les communistes dans toute l’Ukraine. De ce point de vue, il est scandaleux que les médias européens et notamment français, aient pratiquement passé sous silence le crime de ces fascistes le 2 mai 2014 à Odessa où l’incendie criminel de la Maison des syndicats et les tirs d’armes à feu ont causé la mort de plus de quarante personnes – les assassins courent toujours !

 

Il n’y avait donc de spontané à Kiev, il y a un an, que la colère des gens face à la corruption avérée du pouvoir en place et aux effets d’une crise économique qui n’en finissait pas d’appauvrir le peuple en enrichissant les oligarques. Et c’est cette colère qui a été détournée – comme elle l’a été ailleurs – pour lui faire prendre un tour nationaliste et xénophobe : ici l’hystérophobie des Russes et de la Russie. À quoi cela a-t-il conduit outre à une guerre fratricide qu’on devine perdue ? À une aggravation sans précédent de la crise économique et sociale.

 

 

L’abîme économique

 

L’Ukraine, jadis l’une des républiques soviétiques les plus riches, ne survit plus que sous perfusion occidentale. Elle risque d’entraîner l’Union européenne dans un bourbier où même la Grèce dont elle a si peur ne pourrait pas l’y conduire. À moins qu’au final, Bruxelles n’abandonne Kiev à son triste sort comme on laisse une maîtresse dont les charmes sont fanés.

 

Une récente étude économique de la Coface, un leader mondial de l’assurance-crédit, établit que « Le repli de l’économie ukrainienne se poursuivra en 2015, mais pourrait être atténué par une légère reprise des investissements en fin d’année, sous réserve que la situation politique ne se détériore pas à nouveau ». Selon l’étude, « La consommation des ménages devrait rester contrainte par le niveau élevé de l’inflation et le coût du crédit. Les prix à la consommation augmenteront encore en 2015, sous l’effet d’une nouvelle hausse des tarifs du gaz (40 % en mai 2015) conformément à l’accord conclu avec le FMI en 2014 ainsi qu’à l’impact de la dévaluation continue du cours de l’Hryvnia » [7]. Les statistiques de la Coface révèlent que le PIB de l’Ukraine pourrait chuter de 6 % en 2015 après un repli de 8 % en 2014, tandis que l’inflation passerait de 12,5 % à 15 % et que la Dette publique atteindrait 66 % du PIB.

 

Les données officielles montrent, de leur côté, que les prix des produits alimentaires et boissons non alcoolisées ont augmenté de 25 % ; ceux des fruits et céréales de 56 % à 77 % ; ceux des services médicaux de 17 % à 30 % et le transport de 42 %. Les services de base (électricité, eau et gaz) ont augmenté de 34,3 %.

 

Des programmes sociaux ont subi de lourdes coupes, tandis que les salaires et les pensions ont été gelés. L’Organisation internationale du travail (OIT) estime que chômage en Ukraine a augmenté de 9,3 % entre janvier et septembre 2014. L’agression armée contre Donetsk et Lougansk, outre qu’elle engloutit une bonne partie des financements internationaux, s’est retournée comme un boomerang contre Kiev. L’Est correspond à l’essentiel de la production industrielle, puisqu’avec ses 6 régions il réalise plus de 40 % du PIB de l’Ukraine, mais aussi près de 60 % de ses exportations. La zone Centre est une zone de consommation, avec le poids de Kiev, qui est la capitale du pays, et qui reçoit une large part des recettes fiscales du pays (qui sont en partie issues de la zone Est). La zone Ouest est composée des régions agricoles du pays. L’industrie, écrit le chercheur Jacques Sapir, « est largement liée à la Russie, que ce soit par l’énergie consommée ou par les matières premières. Mais, les exportations de cette zone sont néanmoins supérieures à ses importations. La balance commerciale de la zone Est est ainsi excédentaire alors que la zone centrale du pays est très largement déficitaire. Cela implique que si le déficit extérieur de l’Ukraine est de 13,6 milliards de dollars (en 2013), si on ne prend que les zones Ouest et Centre, il se monte à 22,6 milliards de dollars (en 2013). C’est l’une des raisons pour lesquelles il est impératif de garder l’Ukraine unie. De même, si le déficit budgétaire est élevé (4,3 % du PIB en 2013), si l’on ne prend que les zones Ouest et Centre il passe à 13 % du PIB, une valeur qui devient insupportable ».

 

Dans ces conditions, pour Jacques Sapir « La réduction des dépenses, que le FMI est déjà en train d’imposer au gouvernement provisoire, va aggraver considérablement la situation de toute la population, mais en particulier des segments les plus pauvres. Cependant, si l’on veut chercher à ramener le déficit à 3 % du PIB, cela implique d’imposer à la population des zones Ouest et Centre un ajustement de 10 % du montant du PIB de l’Ukraine unie, et de 16,6 % de l’Ukraine ramenée aux zones Ouest et Centre » [8].

 

En lançant la guerre contre l’Est qui ne voulait que la fédéralisation du pays afin d’y pouvoir parler sa langue – le russe – et d’y cultiver son histoire – celle notamment de la résistance à l’occupant nazi quand l’Ouest s’enfonçait dans la collaboration et les massacres de Juifs, de Polonais, de Résistants et de soldats soviétiques — Kiev s’est tiré une balle dans les deux pieds.

 

On se demande bien comment les Américains qui n’en ont que faire ou les Européens empêtrés dans leur propre crise, pourrait remplacer le manque à gagner des échanges avec la Russie abandonnés. Au demeurant l’UE elle-même doit faire ses comptes.

 

 

 

Par Bernard Frederick (journaliste, ancien correspondant de « l’Humanité » à Moscou) - josefort.over-blog.com - le 23 février 2015

 

 

Notes :

[1] Le 20 février des manifestants e t des policiers sont tués par des snipers. Yanoukovitch en est accusé. Depuis, un document a été présenté lors d’un séminaire le 1er octobre 2014 par le professeur Katchanovski du département de Science Politique de l’Université d’Ottawa au Canada. Celui-ci indique : « le massacre des manifestants et de policiers a représenté un renversement du gouvernement de l’Ukraine et un crime majeur contre les droits de l’homme. Ce renversement violent a constitué un changement de gouvernement par des moyens non démocratiques. Il a donné lieu à un violent conflit qui a tourné à la guerre civile dans l’Est de l’Ukraine, à une intervention russe en soutien aux séparatistes de Crimée et du Donbass, et à l’éclatement de facto de l’Ukraine. Il a aussi été la cause d’une escalade internationale entre l’Ouest et la Russie au sujet de l’Ukraine. Les évidences indiquent qu’une alliance entre les mouvements d’opposition de Maïdan et l’extrême droite est impliquée dans le meurtre de masse de manifestants et de policiers, tandis que l’implication des forces spéciales de la police dans le meurtre d’autres manifestants ne peut être exclue sur la base des évidences publiquement disponibles ». La vérité sur Maïdan, blog de Jacques Sapir, 19 novembre 2014.

[2] Le 8 février 2010, le lendemain du scrutin présidentiel, Joao Soares, le président de l’Assemblée parlementaire de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) déclarait : « L’élection a offert une démonstration impressionnante de démocratie. C’est une victoire pour tout le monde en Ukraine. Il est temps maintenant pour les dirigeants politiques du pays d’écouter le verdict du peuple et de faire en sorte que la transition de pouvoir soit pacifique et constructive ». Le Monde du 8 février 2010.

[3] Cf Bernard Frederick La crise ukrainienne point par point, 6 mars 2014, sur ce site : http://www.lafauteadiderot.net/

[4] Le Grand Echiquier, paru en France en 1997 aux éditions Bayard, et sous-titré : L’Amérique et le reste du monde.

[5] G. Sussman et S. Krader, « Template Revolutions : Marketing U.S. Regime Change in Eastern Europe », Westminster Papers in Communication and Culture, University of Westminster, London, vol. 5, n° 3, 2008, p. 91-112

[6] Cf mon article du 6 mars 2014 sur ce site.

[7] http://www.coface.com/fr/Etudes-eco....

[8] En Ukraine, le temps presse.26 mars 2014 Par Jacques Sapir. http://russeurope.hypotheses.org/2148

 

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La Russie, ultime recours avant la Chute ?

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Photo : Nikita Mikhalkov, cinéaste russe

 

La Russie, ultime recours avant la Chute ?

 

L’EUROPE EST UN HOSPICE, ET MERKEL EST

LE SEUL HOMME ENCORE VALIDE

 

Interview donnée à Russia 24 le 30 janvier 2015. 

 

Regardez les visages de Turchinov, Porochenko, Iatseniouk, de cette dame pas très équilibrée qui voulait utiliser l’arme atomique. [Probablement une des hystériques qui officie au Département d’État US, note du Saker Francophone]

 

C’est un comportement de gens instables et sans racines.


Vous connaissez ce jeu dans les foires, où vous visez des têtes, et elles se mettent à bouger dans tous les sens ? C’est à ce jeu que me fait penser tout ce qui vient de ce gouvernement. On en arrive à de l’absurdité totale.


On prétend que les gens se sont brûlés eux-mêmes à Odessa. On argumente avec des chiffres invraisemblables. On dit qu’Auschwitz a été libéré par les Ukrainiens. On affirme sérieusement que le Front ukrainien [1] a libéré ce camp… et ainsi de suite.


Imaginez un clochard à moitié fou qui marmonne des trucs en pleine rue, ou un enfant de deux ans qui babille. Vous les prendriez au sérieux, vous essaieriez de leur répondre ? Non, vous vous contenteriez d’écouter, de sourire et de hausser les épaules.

 

Que peut-on répondre à quelqu’un qui affirme que l’URSS a envahi l’Ukraine et l’Allemagne, comme l’a dit l’un des dirigeants les plus importants d’Ukraine [Iatseniouk, Premier ministre, aux médias allemands, comme l’on sait], un grand pays dont les relations avec la Russie sont historiquement difficiles et multiformes ?

 


— Ces gens qui ont ouvert la boîte de Pandore, ont-ils conscience de ce qu’ils font ?

 

Ils agissent consciemment, mais ils ne sont pas certains de la façon dont tout cela va finir. Il ne s’agit pas de la Libye, de la Géorgie, ni de l’ancienne Ukraine. Et la situation leur réserve déjà bien des surprises. Le pays fait défaut, et l’argent, qui devrait aider la population qui souffre de la crise, est simplement volé ; le gaz est volé ; un oligarque vend à sa propre armée des gilets pare-balles pour trois fois leur prix : ils vivent dans une réalité parallèle. Je suis sûr qu’ils agissent sans penser un instant à leur pays, sans imaginer les conséquences. À chaque instant, ils se retournent pour vérifier que l’Oncle Sam est bien là, pour les soutenir au cas où. Ils en arrivent à des actions complètement insensées. Plus incroyable encore, inconsciemment, ils sont de plus en plus terrifiés en réalisant la façon dont tout cela pourrait finir pour eux.

 

J’ai entendu une histoire incroyable. Une personne s’est rendue à une conférence internationale, pas à la tribune, mais dans les couloirs, pour essayer de montrer aux Européens des photos du Donbass. Personne n’a regardé. Ils détournaient le regard. L’un d’eux a même simplement fermé les yeux. Pour éviter d’avoir à réagir. Un tel manque de responsabilité... c’est vraiment comme dans la mafia sicilienne [eux au moins étaient des hommes d’honneur, note du Saker Francophone], je ne vois rien, je n’entends rien, donc ça n’existe pas. Parce que si je vois, il faudra que je réagisse. Et comment ferais-je, si je regarde ces photos, pour continuer à prétendre qu’ils se sont brûlés eux-mêmes, ou bien que les miliciens brûlent les maisons de leurs propres voisins et de leurs familles ?

 

C’est tout l’infantilisme de cette Europe gavée et lâche, qui n’est plus rien d’autre aujourd’hui qu’une colonie. Ils ne comprennent pas, ils ont vécu les cinquante dernières années à l’abri du parapluie nucléaire américain. Ils ont créé une communauté, en s’imaginant qu’avec vingt-huit vieillards on peut fabriquer un jeune homme. Sans comprendre que ce qu’ils ont créé n’est qu’un hospice, avec des toilettes bien chauffées, des pantoufles confortables, le petit-déjeuner, le déjeuner et le dîner, tout va très bien, et puis… boum !

Paris. Et après ? Je suis Charlie ? Qu’est-ce que c’est « Je suis Charlie » ? La liberté d’expression ? « Nous sommes un pays libre, nous avons des caricatures depuis le XVIIe siècle ». Et alors ? « Alors on peut le faire. » Non, vous ne pouvez pas [ou alors, caricaturez aussi les puissants, note du Saker Francophone].

 

Qu’est-ce que la démocratie pour vous ? La protection contre ceux qui vous gavent, ou la permission à eux donnée de vous gaver ? Quand les gens défilent ensemble, en serrant les coudes, contre le terrorisme, cela signifie qu’ils défendent le droit d’insulter les sentiments religieux, sacrés, d’autres personnes. Ce double standard, il se paye avec du sang. Si vous jetez ou si vous brûlez le Coran, vous payez, c’est votre affaire, et c’est votre droit.

 

Ilyin a dit : « Nous avons besoin de vivre pour quelque chose au nom de quoi nous sommes prêts à mourir. » Ces gens acceptent de mourir pour le prophète Mohamed. Vous acceptez de mourir pour un dessin ? Vraiment ? OK, alors ne vous plaignez pas.


Le résultat : en Afrique, en Asie, des chrétiens paient pour ça, et ce sont des gens qui n’ont rien à voir avec toute cette histoire ! À cause de ça, on tue et on brûle des églises dans d’autres pays. C’est de la provocation globalisée.

 

L’infantilisme : c’est la perte du sens du danger qui existe quand on insulte un autre être humain. C’est un conflit de civilisation, et pas seulement un conflit entre des Arabes et des Européens.

 

L’Europe est repue, endormie, et ne sait pas quoi faire à présent. Tous les leaders européens en parlent, mais il ne reste qu’un seul homme valide : c’est Merkel. Les autres sont des eunuques. Ils ne sont rien du tout. Qui sont-ils ? Assument-ils ce qu’ils disent ? Sont-ils capables de dire « oui » [aux US sûrement, note du Saker Francophone] et « non » ? Sont-ils responsables de leurs actes ? Peuvent-ils défendre leurs concitoyens ? Ramener l’ordre ? Ils s’agrippent les uns aux autres pour démontrer leur solidarité. Solidarité pour quoi ?

De toute façon, vous y passerez, puisque vous ne pouvez pas comprendre qu’il existe des choses pour lesquelles on accepte de mourir. Trois à dix personnes ont commis des meurtres, et vingt, trente, quarante, cinquante millions glorifient leurs noms. Et dans le vaste monde musulman, ils passent pour des saints. Il va falloir que vous compreniez ça.

 

Il existe un autre danger, et à mon avis c’est le plus grand danger. Les États-Unis : un pays dépourvu de toute peur quant à la guerre. Ils n’ont jamais eu à combattre des ennemis sur leur propre territoire.

 

— J’aimerais vous interroger sur ce sujet. Il y a aujourd’hui une grande peur relativement à la guerre. Je redoute de le dire, car c’est comme si le fait d’en parler concrétisait la menace. La guerre semble se concrétiser quand les gens se mettent à la croire possible, quand ils se mettent à y penser, de plus en plus souvent. D’un côté, je voudrais vous demander comment faire pour cesser d’y penser, mais de l’autre, si on n’y pense pas, alors on devient inconscient du danger. Comment peut-on réagir à ce spectacle télévisé quotidien de la guerre qui vient ?

 

C’est une Fenêtre Overton [2] : on implante dans les consciences la croyance qu’il n’y a rien de mal à ce qu’un garçon vive avec un garçon, une fille avec une fille ; pourquoi donc un enfant aurait-il besoin d’un père et d’une mère ? Il suffit d’un parent numéro 1 et d’un parent numéro 2. – « Mais vous êtes fou, et pourquoi pas le cannibalisme ? » – « Il y a des tribus qui pratiquent le cannibalisme… au fond, quand il n’y a plus rien à manger… et puis la personne est morte de toute façon. » – « Vous êtes fou ? »non, non, non… on ne fait que parler, nous sommes des scientifiques, nous sommes compétents pour parler de tout. »

 

Cela consiste à implanter dans la conscience une possibilité, qui ensuite tend à être perçue comme quelque chose d’inévitable. Et c’est très dangereux. C’est une guerre hybride idéologique, une guerre de communication, où les armes sont plus destructrices que des bombes atomiques, parce qu’elles détruisent le subconscient des individus et le transforment en une non-conscience. C’est effrayant.

 

Quand l’Amérique envoie ses soldats en Libye, en Afrique, en Corée, au Viêt Nam, ce qui revient c’est un cercueil. Une tragédie familiale. Un garçon est tué, les parents pleurent, on donne à la famille une médaille, il est enterré recouvert d’un drapeau américain – rien de tout cela n’a quoi que ce soit à voir avec l’expérience de la guerre.

 

Quand elle a lieu sur votre propre territoire, la moindre chose fait la guerre : le soldat, l’enfant, une femme, un rouge à lèvres, un cendrier, un verre, un crayon, une bague, un banc, les forêts et les champs. Brûlé par le soleil 2 [3] parle de cela. De Dieu dans la guerre. Une petite araignée est dans le viseur, le tireur essaye de l’enlever avant de tirer, il prend une balle dans la tête, une souris se met à courir, il tombe et renverse une lampe à pétrole, le pétrole se répand, et la souris déplace les morceaux de verre avec sa queue, un rayon de soleil frappe les morceaux de verre, et la forteresse, que nul n’était parvenu à conquérir en deux années de guerre, explose. La moindre chose fait la guerre. C’est le sens métaphysique de la présence de Dieu dans le conflit. Un peuple ne pourra jamais comprendre ce qu’est la guerre s’il ne l’a jamais connue comme présence d’un agresseur étranger sur son propre territoire.

 

C’est ce qui est le plus effrayant. Et vous me demandez comment chasser de telles pensées ? On ne devrait pas les chasser, sinon notre vulnérabilité face au réel sera encore plus effrayante. Enfin, il faut comprendre que c’est là l’ultime frontière : là, nous n’avons plus nulle part où aller. Aujourd’hui, nous sommes le seul pays [la Russie] qui peut encore dire « non » à ce monde d’agression. Le seul. Les autres se tiennent derrière nous, non pas parce que nous allons les défendre, mais parce que, plus que tout autre, nous possédons l’expérience pluriséculaire de la défense de notre patrie. Et c’est une chose sacrée. Il ne s’agit pas de quantité de bombes et de canons. C’est le fait de se sentir combattant jusque dans la moelle épinière.

 

Regardez les nombreux pays qui ont été détruits par des sanctions. D’abord ils résistent calmement, puis ils acceptent, et se disent que peut-être ce n’est pas plus mal, et alors on leur rend un peu de ce qu’on leur a volé.

 

Mais qu’en est-il de nous ? Si nous ne recevons que de légères tapes sur la tête, nous engraissons et devenons paresseux, mais dès qu’on vient se frotter à nous plus méchamment, notre réaction change du tout au tout : « Quoi ? Comment ? », et on sort la trique, car c’est le sentiment intime du bon droit, qui est la base de toute victoire. Alors, nous nous sentons bien.

 

Si on parle de la Crimée… Tous ces doutes sur la question de savoir si la Crimée nous appartient… Elle nous a toujours appartenu ! Quand on coupait le pays en morceaux, à Belovezhkaya Pusha [4], Eltsine aurait eu l’occasion de négocier ça, au moins : « Bon, les pays baltes, je peux comprendre. Mais, l’Ukraine, les gars, vous rigolez… » Et on a envoyé un télégramme à Gorbatchev pour lui annoncer qu’il n’était plus président. « Kravtchuk [5], écoute, rends-nous la Crimée. 1956. C’est à nous. Quand on divorce, ça se passe comme ça : rends-moi les affaires de ma mère, et prends tout le reste ! »

 

Il fallait le faire. Je suis absolument certain que si nous étions restés sans rien faire, en Crimée, les combats auraient été cent fois plus cruels qu’au Donbass.

 

 

 

Par Nikita Mikhalkov - traduit de l’anglais par Philippe Cappelle relu par jj pour le Saker Francophone - le 30 janvier 2015 - Source (en anglais) FortRuss


Nikita Sergueievich Mikhalkov est un acteur et réalisateur soviétique et russe. Il dirige l’Union cinématographique russe (activité controversée qui lui vaut beaucoup d’inimitiés dans son propre pays).

 

Notes :

[1] : pendant la Grande Guerre patriotique, l’Armée rouge était répartie en Fronts ou groupes d’armées, désignés par le lieu de leur activité militaire. L’appellation Front d’Ukraine n’a donc rien à voir avec l’appartenance ethnique, si l’on peut dire, des soldats qui y servaient, n’en déplaise à la diplomatie polonaise, qui s’est surpassée avec cette incongruité.

[2] : modèle d’ingénierie sociale développé dans les années 1990 par le sociologue américain Joseph P. Overton. Selon sa théorie, une fenêtre est l’ensemble des idées susceptibles d’être acceptées à un moment donné, et que la parole publique peut formuler ouvertement sans passer pour extrémiste.

http://fr.sputniknews.com/french.ruvr.ru/2014_10_03/Overton-comment-accepter-linacceptable-8835/?slide-1]

[3] : film de Mikhalkov (1994)

[4] : à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie, lieu où se tinrent d’importantes négociations en vue de l’éclatement de l’URSS.

[5] Leonid Kravtchuk, premier président de l’Ukraine indépendante.

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Ukr. - Odessa aussi résiste


Odessa aussi résiste

Par Karine Bechet-Golovko

 

Alors que Poroshenko avait choisi Odessa, ville martyre de l’extrémisme du nouveau pouvoir (les événements du 2 mai 2014, voir ici), pour déclarer vouloir anéantir le Donbass, les habitants de la ville ne se rendent pas. Une forme de résistance souterraine s’affirme, malgré les pressions. 


Le 21 novembre au soir, comme l’écrit le blogger Colonel Cassad, les habitants d’Odessa ont, eux aussi, à leur manière, fêté l’unité nationale. Avec un jeu de laser, le drapeau de Novorossia se met à danser sur la façade du bâtiment de l’Administration de la région. Une provocation de taille en plein cœur de la ville. (Voir la vidéo ci-dessus)


Mais même avant cela, des prises de position s’affichent dans la ville. Exemple : « Odessa, capitale sud de Novorossia » (inscrit en grand sur un panneau de la ville). Ou encore, sur de simples maisons, Odessa est associée à Novorossia, avec le Donbass. Le Drapeau de Novorossia est parfois hissé. Finalement une simple vérité est rappelée aux passants par une inscription sur un mur : « L’Ukraine est morte le 2 mai ».

 

C’est peut-être ce qu’il ne faut pas oublier. Ce crime, qui fut un tournant dans l’horreur quotidienne, a inauguré une longue série. Ce fut un crime gratuit. Contre des gens sans armes. Des dizaines morts, coincés dans le bâtiment de la Maison des Syndicats, gazés, brûlés, torturés. Des gens sautant par les fenêtres et se faisant tirer dessus par la foule en bas. L’inertie complice de la police. Ce jour-là, le nouveau régime a montré son vrai visage, depuis il ne l’a plus quitté. Il a franchi la ligne rouge. Odessa se souvient, même si aucun responsable n’est inquiété. Ce jour-là l’Ukraine, telle que nous la connaissions est morte. Comment imposer aux populations de vivre ensemble après cela ? 

 

 

Par Karine Bechet-Golovko - russiepolitics.blogspot.ru – le 24 novembre 2014

 

(*) Karine Bechet-Golovko est une française et une experte en droit russe, professeur invité à la faculté de droit l’Université d’État de Moscou (Lomonossov). 


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Ukraine/Donbass : provocations, répression, rafles et tortures « proeuropéennes »

Ukraine/Donbass : provocations, répression, rafles et tortures « proeuropéennes » | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Image : traduction : « Je me souviens, je suis fier »

 

 

Ukraine/Donbass : provocations, répression, rafles et tortures « proeuropéennes »

 

Selon l’hebdomadaire britannique The Economist, l’économie ukrainienne a affiché en 2015 les pires résultats au niveau mondial. Voilà où a mené le coup d’État « proeuropéen » du Maïdan : la misère, la guerre, les déchirements de toutes parts, l’anéantissement prévisible d’un pays. Aussi, le pouvoir multiplie les provocations de toutes sortes, accentue la répression contre toute forme d’opposition, torture, rafle, tue les habitants du Donbass avec son artillerie lourde. La bête, blessée, est devenue particulièrement méchante et dangereuse. Son agonie sera terrible. En attendant, il est revenu le temps du muguet…

 

 

 

 

Alors que Kiev cherche à tout prix à provoquer une riposte de grande ampleur de la part des forces de Nouvelle Russie sur la ligne de front, afin d’inciter l’OTAN à finalement intervenir directement, la Russie a affirmé ne pas pouvoir accepter de Casques bleus dans le Donbass sans le consentement de toutes les parties impliquées dans ce conflit. Or, pour le régime « proeuropéen », seule la partie « ukrainienne » a droit de cité dans les négociations, Kiev refusant de reconnaître les droits les plus élémentaires aux populations du Donbass. Et c’est justement pour tenter d’impliquer encore plus l’Alliance atlantique dans ce conflit, et l’étendre de facto à l’ensemble de la région, que des « instructeurs » américains, polonais, canadiens, britanniques et même géorgiens sont présents sur le sol ukrainien. D’ailleurs, les GI’s se sont déjà distingués pour leur savoir-faire…

 

À peine les instructeurs de la 173e brigade de parachutistes US ont-ils pris leurs quartiers en Ukraine dans le cadre d’une période de manœuvres et de formations d’unités de l’armée et de paramilitaires, qu’ils se sont permis de s’illustrer dans une discothèque de Lviv (Galicie) en la saccageant, ivres et arrogants, molestant les clients, les injuriant. C’est sans doute cela que le maître de Kiev, Porochenko, qualifiait d’« expérience inestimable » quand il a accueilli en vassal servile ces représentants de la soldatesque états-unienne.

 

Comme au Kosovo et en Bosnie dans les années 1990, les ONG occidentales et les journalistes de pays membres de l’OTAN fournissent les contingents les plus importants d’espions dans les zones de conflit, le Donbass n’y échappe pas, hélas !

 

Fin février début mars, six membres de l’International Rescue Committee dirigés par le chef des opérations humanitaires Bryce Perry sont arrivés à Donetsk sous prétexte d’aider la population locale et ont immédiatement débuté leurs activités dans la zone de la ligne de front. L’enquête menée par les services de sécurité de la République populaire de Donetsk a permis de découvrir que les membres de cette mission avaient réuni des informations sur le potentiel militaire des indépendantistes. En outre, du matériel d’écoute électronique a été découvert dans les locaux occupés par ce groupe, des outils de travail bien surprenants pour une simple ONG « humanitaire » (source).

 

Et dans la journée, sur le secteur de Donetsk, un groupe de saboteurs potentiels a été arrêté par les forces spéciales de Nouvelle Russie.

 

Désormais, au nord de la ligne de front, la consommation et la vente aux militaires et aux paramilitaires ukrainiens de boissons alcoolisées (y compris de la bière) est prohibée. C’est une décision des autorités kiéviennes qui affrontent depuis le début des opérations répressives les aléas de l’ivrognerie proverbiale de leurs troupes, y compris en première ligne. Dernièrement, plusieurs incidents ont coûté la vie à nombre de militaires des suites de soirées (et même de matinées) bien arrosées. Outre le fait que l’on peut s’étonner que cette décision de bon sens (bien que trop tardive) ne concerne que la partie nord de la ligne de front (nord et nord-ouest de Lugansk en somme), on note en outre qu’aucun moyen efficace ne semble avoir été mis en œuvre pour garantir l’interdiction de consommation d’alcool…

 

 

L’offensive qui se prépare…

 

Comme nous le signalions précédemment, les renforts ukrainiens importants arrivent à proximité de la ligne de contact et ils se font de moins en moins discrets. À 50 km au sud-ouest de Donetsk, une section de 3 BM-27 Uragan s’est installée dernièrement, dans Kurahovo (29 km à l’ouest de Donetsk), c’est une batterie de 6 obusiers de 122 mm D-30 qui est signalée, à Novotroitskoe (28 km au sud-ouest de Donetsk), une autre de 4 obusiers du même type vient d’être acheminée de l’arrière et à 20 km au nord de Donetsk, c’est une batterie de 152 MSTA-B qui est signalée ; enfin vers Prokhorovka (47 km au sud-ouest de Donetsk), 5 BM-21 Grad viennent de prendre position.

 

On notera que cet acheminement de moyens en artillerie lourde se situe sur tout le pourtour sud-est à nord-ouest de Donetsk, comme s’il s’agissait de mettre en place les moyens nécessaires pour préparer une offensive d’ici quelques jours ou quelques semaines tout au plus.

 

Depuis plusieurs jours, les troupes ukrainiennes ont intensifié leurs pilonnages contre les zones résidentielles des grandes villes comme Gorlovka et Donetsk. Cela fait deux nuits consécutives que des tirs ont été entendus dans toute la capitale du Donbass. L’impression générale est que nous sommes revenus au même point qu’il y a trois mois. D’autant que la pression kiévienne ne faiblit pas au nord-nord-ouest de Donetsk (Spartak-Avdeevka) et à l’ouest comme au sud-ouest de la grande agglomération.

 

La milice a signalé que dans la nuit du 30 avril, à la périphérie de Donetsk, plusieurs reconnaissances offensives kiéviennes avaient été lancées. Elles ont toutes été repoussées, les troupes ukrainiennes furent contraintes de se replier sur leurs positions initiales.

 

Le commandant de l’unité paramilitaire « Karpatska Sich » Oleg Kutsyn (lié à Svoboda) a reconnu avoir subi des pertes (des morts et des blessés) dans ses rangs. La nuit dernière, deux des sept groupes subversifs ukrainiens engagés pour pénétrer le dispositif républicain auraient été éliminés. La police de la ville et l’équipe militaire de réaction rapide (SOBR) se maintiennent en alerte.

 

Dans la matinée, ce premier jour du mois de mai, à Donetsk semblait être calme, selon l’administration de la ville.

 

Autre point chaud de la ligne de front : l’est de Mariupol. Dans la soirée du 29 avril, Shirokino a encore subi une attaque d’environ 40 minutes de la part d’un détachement du « régiment » (sic) de néonazis « Azov ». Les assaillants auraient eu 3 blessés.

 

Le 30 avril au matin, à partir de 9 h 10, des frappes de mortiers ont atteint le village, occasionnant des pertes parmi les rares civils qui y résident encore, dont un homme de 45 ans qui est décédé à l’hôpital.

 

Face à la permanence de ces coups de forces, essentiellement de la part d’« Azov » et de l’unité DUK (qui comporte des islamistes tchétchènes), le commandement ukrainien du secteur de Mariupol reconnaît son impuissance à faire respecter ses consignes et évoque même, sans rire, une « troisième force ». L’attaché de presse du « Secteur M », Dmitry Gorbunov, parle « de petits groupes qui agissent entre nos soldats et les séparatistes. »

 

C’est la première fois qu’officiellement le commandement opérationnel kiévien reconnaît qu’il ne contrôle pas une partie des éléments engagés en première ligne. En revanche, ce même commandement aura bien du mal à expliquer qu’il ne contrôle pas non plus son artillerie lourde qui aurait dû être retirée de la zone : pas moins de deux batteries de 122 D-30, une batterie de 2S1 Gvozdika et une batterie de BM-21 appuient régulièrement les attaques « incontrôlées » d’« Azov » et des Tchétchènes de Praviy Sektor. Sans cet appui-feu conséquent, il y a fort à parier que ces attaques continuelles n’auraient jamais eu lieu.

 

 

 

 

Actuellement, un détachement de volontaires français d’unité continentale tient toujours les positions à Zaichenko (6 km au nord de Shirokino) renforcé par les combattants du bataillon « Sparta ». Ce village se trouve à 800 mètres en contrebas de Kominternovo, sur une route secondaire stratégique reliant Mariupol à Telmanovo.

 

« Azov » n’est pas présent que sur Shirokino, il y en a même une partie qui se serait « perdue » en Crimée. Un paramilitaire néonazi de ce « bataillon » vient d’être arrêté en Crimée, selon le procureur de la République Natalia Poklonskaya. Selon elle, l’individu qui a été incarcéré est soupçonné d’implication dans l’incendie du bâtiment de la mosquée « Chukurcha » à Simferopol et de tentative d’attentat contre les locaux du parquet de Crimée. Ce provocateur stipendié devait sans doute faire partie de la « troisième force » évoquée par Gorbunov…

 

 

La répression s’aggrave un an après le massacre d’Odessa

 

La junte a peur et elle multiplie les arrestations et les violences à l’encontre de l’opposition. Les nervis de Praviy Sektor s’en sont pris au conseil municipal de la ville de Berdyansk, près de Mariupol, en armes, exigeant qu’on leur livre les élus qui avaient voté pour la démission du maire de la ville mis en place sans élection par la junte au printemps dernier.

 

À un an presque jour pour jour de la commémoration du massacre d’Odessa qui a vu mourir près d’une centaine d’opposants non armés et pacifiques, pour la plupart brûlés vifs par les nervis de l’extrême droite néobandériste et néonazie dans le bâtiment abritant les syndicats de la ville, le régime multiple les rafles.

 

Dans la matinée du 1er mai, un détachement spécial des unités Alpha provenant d’autres régions de l’Ukraine, ainsi que des paramilitaires de la garde nationale encadrés par des « contractors » anglophones, ont bloqué plusieurs quartiers de la ville et raflé plusieurs dizaines de civils. Une opération répressive qui fait suite aux arrestations arbitraires de ces derniers jours. Dans la matinée du 29 avril, le SBU avait interpellé Artem Buzila, le dirigeant de l’Assemblée populaire de Bessarabie, avec une douzaine d’autres personnes (source).

 

« Grosse erreur du régime de Kiev qui agresse ainsi cette région ethnique du sud de l’ex-Ukraine qui s’étend entre Odessa et le Pridnestrovie (Transnistrie) et a refusé à 90 % la mobilisation forcée », souligne à juste titre sur sa page Facebook le géopolitologue Yves Bataille.

 

Et de préciser : « C’est une région où la tendance séparatiste s’affirme, renforcée par la présence de communautés russes, bulgares, roumaines et gagaouzes en désaccord avec Kiev et qui marquent leur solidarité avec le Donbass. On y signale depuis peu des groupes de partisans. L’Assemblée populaire de Bessarabie proclamée récemment à Odessa fait peur à Kiev. »

 

Dans le même temps, le Conseil de l’Europe a menacé de sanctionner le Service ukrainien de sécurité (SBU) et les forces armées du pays pour les traitements inhumains et dégradants infligés à l’encontre des combattants indépendantistes faits prisonniers dans le Donbass.

 

En janvier dernier, le Comité du Conseil de l’Europe pour la prévention de la torture avait déjà publié un rapport similaire dans lequel il constatait des cas d’utilisation disproportionnée de la force par les agents du Service ukrainien de sécurité lors de « l’opération spéciale » menée dans l’est du pays. Les cas de torture et de mauvais traitements de détenus ont été décuplés depuis un an dans l’Ukraine « proeuropéenne ». Les victimes sont non seulement des opposants et des miliciens indépendantistes, mais aussi de simples civils capturés lors des nombreuses rafles opérées çà et là par les organes de répression, dont le SBU. Bien entendu, ces observations alarmantes n’ont eu aucune suite…

 

 

 

Par Jacques FrèreNationsPresse.info – le 1er mai 2015.

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Ukraine/Donbass : augmentation de l’intensité des affrontements sur la ligne de contact

Ukraine/Donbass : augmentation de l’intensité des affrontements sur la ligne de contact | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it



Ukraine/Donbass : augmentation de l’intensité des affrontements sur la ligne de contact

 

Le front du Donbass se réchauffe très sérieusement, à tel point que des unités républicaines, jusqu’alors placées en retrait, seraient sur le point de remonter en ligne (certaines, comme la brigade « Vostok » le sont déjà). Une hausse inquiétante de l’intensité des combats qui intervient justement au moment où l’OTAN déploie ses troupes terrestres dans l’ouest de l’Ukraine, en Galicie. Les observateurs de l’OSCE auront beau compiler point par point les preuves des innombrables violations des accords de Minsk (voir ici) par la junte, cela ne changera strictement rien aux événements qui vont très prochainement suivre. Les combats à grande échelle reprendront bientôt, très bientôt.

 

Le commandement de l’OTAN entend mettre en place une tête de pont opérationnelle en Ukraine, sous couvert de la formation des unités de l’armée et de la garde nationale du régime. Les mouvements de troupes canadiennes, américaines et britanniques de ces dernières semaines, en provenance du territoire polonais et sur les aéroports de Lviv, de Kiev et de Kharkov, semblent confirmer ces informations.

 

On note en outre, au sein des colonnes de l’US Army, la présence d’importants moyens de commandement et de logistique inhérents aux postes de commandement de campagne (générateurs tractés, PC tactiques modulaires – Tactical HQ —, moyens de transmission satellitaires, hôpitaux de campagne, etc.) de brigades motorisées ou aéromobiles. Il apparaît que ce sont des éléments de la 173e brigade aéromobile, initialement basée à Vicenza en Italie, qui composent la base opérative de ce déploiement qui n’en est qu’à ces débuts.

 

Il s’agit in fine d’une opération de déstabilisation générale de l’Europe centrale. Car ce déploiement US ne concerne pas seulement l’Ukraine : des unités américaines sont en ce moment en Roumanie, dans les États baltes et en Pologne.

 

 

 

 

Le quotidien de la ligne de front

 

D’une manière générale, l’intensité des attaques à l’artillerie lourde de la part des forces de Kiev, sur l’ensemble des principaux points de la ligne de front, est en hausse depuis 24 heures, sauf à de très rares exceptions. Il en est de même quant à l’intensité des accrochages, surtout au niveau de la zone de l’aéroport de Donetsk (après une baisse relative de l’intensité des combats signalée avant-hier).

 

Sur la partie nord, la zone de la « Piste Bahmutka » reste toujours un secteur où la tension est particulièrement importante. Près de Krymskoe, sur la Seversky Donets, le « bataillon Kiev-2 » et plusieurs compagnies de la 24e brigade continuent de mettre la pression sur les forces républicaines. Quotidiennement, on signale des accrochages et des tirs d’artillerie (généralement de mortiers de 120). La zone est constamment survolée par des drones d’observation ukrainiens.

 

Durant les 24 dernières heures, plusieurs tentatives de reconnaissances offensives kiéviennes ont été stoppées par les forces de Nouvelle Russie. Bilan : une vingtaine de blessés du côté de Kiev, et notamment 4 BTR, 1 BMP, 1 char et 1 MT-LB ont été endommagés. Les forces républicaines ont eu 8 blessés, 2 BTR, 2 BMP et 1 BRDM endommagés. Ce matin, 6 km à l’est de Krymskoe sur la rivière Donets, vers 10 h 30, un très important accrochage a eu lieu sur le village de Trehizbenke, occasionnant des combats de rues et des tirs de mortiers lourds et de canons de 23 mm. On note l’arrivée sur ce secteur du front du Donbass de renforts républicains mécanisés prêts à intervenir en cas de dégradation de la situation.

 

Sur Gorlovka, la tension ne baisse toujours pas sur la partie nord-ouest de la ville : hier soir, on signalait des tirs d’artillerie des forces de Kiev dans cette zone. Il est probable qu’une partie des tirs d’artillerie et des accrochages soient directement dus à une consommation excessive d’alcool de la part des troupes kiéviennes. Une hypothèse soulevée aujourd’hui par le commandant adjoint du ministère de la Défense de la République populaire de Donetsk, Eduard Basurin. Il est évident que la discipline au sein de l’armée de Kiev laisse nettement à désirer et c’est un euphémisme.

 

On notait hier matin une nette diminution de l’intensité des combats de la part des forces de Kiev dans la région de Donetsk. Le ministère de la Défense de la RPD a souligné que c’était la première fois depuis trois jours que l’intensité des affrontements décroissait. L’attaque localisée de Kiev sur la zone de la capitale du Donbass était alors tout simplement en train de s’épuiser. Selon le commandant de l’unité spéciale « Varyag », Aleksandr Matyushin, les « troupes ukrainiennes ont abandonné leurs tentatives de briser [la] ligne de défense » des FAN dans la zone de Peski et de Spartak, afin d’y établir une tête de pont au niveau de l’aéroport, puis de pousser plus avant en direction du centre de l’agglomération de Donetsk. Ce matin encore, au petit jour, plusieurs accrochages ont été signalés au sud-est d’Avdeevka. Depuis, les frappes d’artillerie ont repris, de même que les affrontements. Les positions républicaines de Spartak jusqu’à Peski en passant par l’aéroport sont tenues par les éléments de la brigade « Vostok » et du bataillon renforcé « Somali ».

 

 

 

En ce qui concerne la situation sur Peski, la reprise du village semble très compromise pour les FAN : après les avancées significatives de l’hiver dernier, les troupes de Kiev ont profité de la trêve de Minsk 2 pour reprendre très progressivement l’avantage sur une zone semi-urbaine qui forme une sorte de boyau est-ouest, traversé par une coupure humide et bordé d’importantes zones minées. Les forces ukrainiennes contrôlent désormais Peski à environ 90 %, tandis que les forces républicaines s’accrochent à la sortie est du village.

 

L’importance de cette petite agglomération tient à ce qu’elle contourne par le sud la zone aéroportuaire et pourrait permettre aux troupes ukrainiennes de contourner l’est de Peski, à l’entrée de Donetsk. Pour ce faire, les forces de Kiev ont maintenu un certain nombre de positions d’artillerie lourde (dont des obusiers de 122 et de 152 mm et des BM-21) au nord et à l’ouest de Donetsk.

 

Autre secteur très important pour Kiev : la zone de Granitnoe, au sud-est de Volnovakha, entre Donetsk et Mariupol. Le commandement ukrainien considère ce secteur comme stratégiquement important sur le sud du front, situé au point le plus étroit entre la ligne de contact et la frontière russe. Une percée ukrainienne sur cette zone pourrait couper les forces de Nouvelle Russie concentrées plus au sud vers Shirokino, de l’ensemble des forces républicaines du Donbass. On comprend mieux le sens du maintien de la pression ukrainienne sur ce village côtier a priori peu stratégique. Il est bien évident que les FAN maintiennent sur zone des éléments mécanisés prêts à intervenir si besoin.

 

 

Assassinats et répression de printemps

 

Oles Bouzina a été assassiné à Kiev avant-hier matin en pleine rue devant chez lui.


Les assassinats politiques se poursuivent en Ukraine béhachélisée : Olga Moroz, rédactrice en chef de Neteshinsky Gazette, a été retrouvée sans vie dans son appartement avec des traces de mort violente. Il s’agit d’une campagne d’élimination physique des opposants revendiquée par une « Armée insurrectionnelle ukrainienne » (en référence à l’UPA de la Seconde Guerre mondiale) qui affirme vouloir « assassiner un certain nombre de politiciens de l’opposition et des journalistes, qui se sont rendus coupables d’activités anti-ukrainiennes et antinationales. »

 

Il y a de fortes chances qu’il s’agit là d’un faux-nez grossier du SBU, la police politique de la junte soumise à l’antenne kiévienne de la CIA. Anton Gerashenko, le conseiller très spécial du ministre des Affaires intérieures, si proche des milieux néonazis et des néobandéristes, s’est empressé de désigner « les Russes » comme étant les auteurs de ces crimes… comme à son habitude. Un élément de plus qui accrédite notre thèse !

 

 

La répression politique est telle en Ukraine « proeuropéenne » que les Républiques populaires de Lugansk et de Donetsk doivent désormais accueillir des milliers de réfugiés qui fuient la tyrannie béhachélo-compatible de Kiev. Cette vague d’assassinats ciblés n’est qu’une partie émergée de l’iceberg.

 

À Odessa, les arrestations massives se multiplient. Une manifestation contre la hausse des tarifs des services publics, les faibles retraites et les salaires en baisse a été durement réprimée après que plusieurs dizaines de personnes aient été interpellées préventivement quelques heures avant la démonstration de rue. Les forces du ministère des Affaires intérieures étaient secondées par des nervis armés de Praviy Sektor et d’AutoMaidan (proche de Svoboda et des Patriotes ukrainiens via Andryi Dzidzia qui est depuis membre du « bataillon » de néonazis « Azov »).

 

Sous couvert de lutte contre le « séparatisme », on s’en prend aux plus fragiles de la société ukrainienne, à ceux qui protestent contre la casse sociale « proeuropéenne » et la misère insufflée par le régime en place.

 

Partout on traque, partout on arrête, partout on interdit, partout on réprime, partout on torture (la systématisation des mauvais traitements aux détenus par les forces répressives de la junte a été dénoncée à plusieurs reprises par des ONG occidentales). La démocratie avance à la Schlague…

 

 

 

Par Jacques Frère – NationsPresse.info – le 18 avril 2015.


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Ukraine/Donbass : un pays sous tension un pays quasi anéanti, un pays qui se meurt

Ukraine/Donbass : un pays sous tension un pays quasi anéanti, un pays qui se meurt | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Ukraine/Donbass : un pays sous tension,

un pays quasi anéanti, un pays qui se meurt

 

L’Ukraine « proeuropéenne » ne vit plus que grâce aux diverses perfusions que lui administrent les pays membres de l’OTAN, dans un seul et unique but : poursuivre la guerre dans le Donbass le plus longtemps possible. Quelques millions de dollars, chichement accordés, alors qu’il en faudrait des milliards, quelques dizaines de blindés et de véhicules de combat, un peu de matériel sophistiqué, quelques milliers de « contractors » et de « conseillers » militaires, ne suffiront pas à venir à bout du peuple du Donbass et d’une opposition qui se structure et s’organise partout dans le pays. Car l’Ukraine est à bout : anéantie dans son unité, dans son identité, dans ses structures sociales et économiques, au sein de ses relais de solidarité, dans sa foi en l’avenir. Dans le Donbass, les affrontements, de moindre intensité, se poursuivent sur l’ensemble de la ligne de front, chacun s’apprête à ce que le printemps soit chaud, très chaud.

 

Pendant la journée, la situation dans la République de Donetsk et dans celle de Lugansk est restée tendue. Selon le renseignement des FAN, les forces ukrainiennes continuent de réorganiser leurs unités (renforts, rotations…), d’améliorer leurs positions défensives le long de la ligne de contact et d’accumuler leurs stocks de munitions, sans pour autant retirer l’essentiel de leurs batteries d’artillerie lourde.

 

À Konstantinovka, on continue d’arrêter les suspects et de retenir arbitrairement dans les geôles du régime à Kharkov ceux qui eurent l’audace de dénoncer le drame qui a coûté, la semaine dernière, la vie à une petite fille de 7 ans et à sa tante. L’attitude des forces d’occupation kiéviennes, dans la partie du Donbass encore sous le contrôle de la junte, ne change pas. Vendredi, vers 20 h, dans Kramatorsk, une voiture conduite par un officier de police a heurté un garçon de 11 ans, qui a eu une fracture ouverte de la jambe.

 

 

 

 

L’armée américaine en Europe déploie en ce moment près de 300 GI’s en Ukraine pour former les paramilitaires (dont de nombreux extrémistes néobandéristes et néonazis) de la garde nationale. Ces soldats américains appartiennent à la 173rd Airborne Brigade Combat Team, basée à Vicenza en Italie. Ils avaient déjà participé à l’exercice Rapid Trident de l’OTAN en septembre dernier près de Lviv. Ils rejoignent progressivement le centre de formation à Yavoriv, près de la frontière occidentale de l’Ukraine avec la Pologne. La mission de formation commencera fin avril et se poursuivra jusqu’en automne. Il n’est pas précisé si ces soldats US accompagneront sur le front du Donbass les paramilitaires une fois formés afin de les encadrer sur le champ de bataille. Mais c’est probable.

 

La Turquie islamiste et atlantiste d’Erdogan vient d’offrir 10 millions de dollars d’aide « humanitaire » (sic) à l’Ukraine, en plus d’un prêt de 50 millions de dollars pour couvrir le déficit budgétaire. On se souvient qu’Ankara s’était démené début 2014 pour acheminer par air des islamistes tatars engagés alors sur le front de Syrie contre le régime de Bachar al-Assad, afin de faire le coup de poing contre les unités spéciales de la police lors des émeutes insurrectionnelles qui allaient permettre le coup d’État antidémocratique du Maïdan. Ankara reste donc plus que jamais aux côtés de Kiev, comme il est du côté des jihadistes de Libye, de Tunisie et bien entendu de Daech et du Front al-Nosra. Dis-moi qui te soutient, je te dirais qui tu es !

 

 

La ligne de front de Lugansk à Donetsk sous tension

 

Gros accrochage, le 19 mars, sur le secteur de Stanitsa Luganskaya, quand autour de 19 h un groupe de combat ukrainien a mené une action de diversion sur un pont traversant la rivière Donets avant de le faire sauter avec un véhicule rempli d’explosifs. La zone située au nord et au nord-ouest de Lugansk reste particulièrement sous tension malgré le cessez-le-feu.

 

Une situation comparable perdure sur Gorlovka et Donetsk, où les accrochages avec les forces de Kiev se multiplient. Dans la nuit du 21 mars, près du village d’Opytnoe (face à l’aéroport), plusieurs affrontements d’une intensité variable ont eu lieu, alors que sur l’ouest de Peski, des échanges de tirs de mortiers de 82 et de 120 ont été signalés. Au nord de Donetsk, les positions de la milice au niveau du pont Putilovsky ont été prises à partie par une batterie de mortiers de 120 positionnée sur Avdeevka.

 

 

 

 

Après l’attentat manqué contre le colonel Alekseï Mozgovoï, chef de la brigade « Prizrak », il est évident que l’ordre de décapiter les unités les plus efficaces sur le champ de bataille semble avoir été ordonné au plus haut niveau décisionnaire de la junte (source : Erwan Castel, qui est sur place).

 

Alors que Petro Porochenko vient de lancer la construction d’une seconde ligne de « défense » dans le Donbass, le secteur de Mariupol se renforce en fortifications de toutes sortes : il y aurait déjà trois lignes de défense renforcées sur la partie est et nord-est de la cité portuaire, protégées par des champs de mines. Aussi, le commandement ukrainien a décidé de construire une série de points de résistance à l’intérieur même de l’agglomération et sur le front de mer. Chaque jour depuis deux semaines des tranchées sont creusées sur la côte et rien n’est épargné, pas même les installations de jeux pour les enfants…

 

 

Il serait sans doute utile de rappeler au commandement ukrainien que les lignes de défense fixes n’ont jamais arrêté seules la moindre offensive bien préparée.

 

 

Le secteur de Shirokino continue de faire parler de lui. Hier soir vers 21 h 30 et jusqu’à 22 h 30 (heure de Moscou), un accrochage relativement important a eu lieu dans cette zone entre des éléments d’« Azov » et un détachement de la milice, avec emploi de part et d’autre de mortiers de 82 et de 120 mm. L’ensemble de la ligne de front reste sous tension vers Mariupol. Ce matin, plusieurs accrochages d’une intensité variable ont eu lieu, dont un vers 11 h avec tirs de missiles antichars guidés ont été tirés près de Staromarevki, juste au sud de Granitnoe (nord-est de Mariupol). Les batteries lourdes kiéviennes changent constamment de positions après leurs tirs, pour ne pas attirer l’attention des observateurs de l’OSCE.

 

 

Un pays sous tension

 

La région de Kharkov est désormais en zone opérationnelle « antiterroriste » pour le régime de Kiev. La région d’Odessa et sans doute aussi celle de Kherson devraient suivre dans les mois qui viennent. Le développement des actions des partisans est la raison essentielle de cette mise sous tutelle répressive de l’oblast de Kharkov. Quelque 300 points de contrôle devraient être mis en place dans la région, en se concentrant sur et autour de la capitale régionale.

 

Ce qui n’empêche pas les actions des partisans de se poursuivre. Ainsi, vers 4 h le 20 mars plusieurs utilitaires Ford de l’entreprise ukrainienne « à but spécial » Skhidniy Korpus ont été incendiés ou partiellement endommagés.

 

À Odessa, bientôt un an après le massacre de la maison des syndicats par les nervis de l’extrême droite néonazie et néobandériste, la population exprime de façon de plus en plus nette son rejet du régime putschiste : des résidents sont descendus dans les rues pour protester contre la répression politique, les restrictions alimentaires, les interdictions de toutes sortes et la brutalité avec laquelle le régime « proeuropéen » s’est imposé contre la volonté du peuple.

 

 

 

 

Dans les heures qui ont suivi, le SBU a lancé une « opération spéciale » visant à « nettoyer la ville ». Plus de 60 civils ont été raflés, l’opération devrait s’étendre à l’ensemble de la ville de plus de 1,2 million d’habitants.

 

La tension qui règne sur les arrières du front du Donbass s’agrège à l’agitation qui parcourt l’ensemble du pays depuis des semaines. Ainsi, le 13 mars, environ 3.000 personnes ont protesté dans le centre de Kiev contre l’augmentation des tarifs des transports publics et la flambée des prix du pain (+ 30 %) en arborant des mouchoirs blancs qui sont censés symboliser le drapeau blanc que le maire de Kiev, Vitaly Klitchko, doit lever en signe de démission. Les manifestations exigeant le départ de Klitchko se sont multipliées à Kiev ces dernières semaines (source).

 

Un raid mené par un groupe d’hommes armés en tenue de combat contre une compagnie pétrolière appartenant à l’État dans la capitale ukrainienne a provoqué un tollé au Parlement vendredi. L’oligarque Ihor Kolomoisky, financier de Praviy Sektor et de nombre de « bataillons » de paramilitaires extrémistes et néonazis s’est vu reprocher, en pleine séance de la Rada, de faire des OPA agressives contre des entreprises qu’il convoite en utilisant les bandes armées qu’il finance largement comme moyen de pression. Un scandale qui s’en ajoute à d’autres impliquant toute la mouvance de Secteur droit et des groupes activistes néobandéristes et néonazis du Maïdan que l’on a armé et encouragé depuis plus d’un an.

 

Corruption, maraudes, vols organisés, enlèvements contre rançons, trafics d’armes et de stupéfiants, viols, assassinats, il n’y a pas une semaine sans que l’on évoque dans l’Ukraine béhachélisée les méfaits de ces « bataillons » aux motivations plus que douteuses. Des centaines de cas, essentiellement depuis le début du conflit au printemps, ont été ainsi recensés. Ces groupes armés, se revendiquant de Praviy Sektor ou de tout autre groupe activiste extrémistes, sont désormais plus puissants que les forces de police réunies. Ils disposent de soutiens et de relais au cœur du pouvoir (ministère de l’Intérieur, de la Défense, Conseil national de sécurité et de défense…), au cœur de la Rada (comme le vice-président, Andriy Parubiy, ancien responsable néonazi) et à l’ambassade des États-Unis à Kiev.

 

 

 

Par Jacques FrèreNationsPresse.info – le 21 mas 2015.

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Ukraine/Donbass : la guerre ne s’exportera pas à Moscou

Ukraine/Donbass : la guerre ne s’exportera pas à Moscou | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photos :

1) quelques heures après l’annonce de son assassinat, des T-shirts à l’effigie de Nemtsov étaient déjà tirés… Étonnant, non ?

2) Oleksiy Goncharenko

 


Ukraine/Donbass : la guerre ne s’exportera pas à Moscou

 

Les forces ukrainiennes refusent toujours de se conformer aux accords à Minsk en maintenant leurs armements lourds à proximité de la ligne de contact. Plusieurs accrochages ont encore eu lieu au nord de Lugansk, vers Donetsk et à l’est de Mariupol. Mais, ce dimanche, la guerre en Ukraine a tenté de s’exporter dans les rues de Moscou, au milieu des quelques dizaines de milliers de séides pro-occidentaux hostiles à la politique de redressement national et patriotique de Vladimir Poutine, quand plusieurs groupes de provocateurs venus d’Ukraine ont tenté de faire dégénérer la manifestation en hommage à Boris Nemtsov. Il y a eu plusieurs arrestations. La guerre ne se portera pas à Moscou.

 

La manifestation moscovite de l’« opposition » (sic) stipendiée par les ONG occidentales pour déstabiliser la Russie n’aura finalement pas mobilisé plus de 20.000 personnes, en comptant large. À l’échelle de la Fédération de Russie, autant dire que cela ne représente rien. Nemtsov représentait lui-même à peine quelques pour cent, alors que Poutine reste à 85 % d’opinion favorable.

 

L’individu était pour le nettoyage ethnique des russophones du Donbass par le régime totalitaire kiévien, alors que l’immense majorité des Russes y sont opposés. Il recevait même des instructions de l’ambassade des États-Unis (source). Une représentation diplomatique dont on sait que l’ambassadeur est un spécialiste des « révolutions de couleurs » : il a été successivement représentant des États-Unis en Lituanie (2000-2003), en Géorgie (2005-2009), puis en Ukraine (2009-2013), avant d’être nommé à Moscou.

 

Mais l’essentiel pour les médias occidentaux est de faire accroire aux moutons que les Russes veulent majoritairement retourner au chaos de l’ère Eltsine, qu’ils cherchent à retrouver la misère des années 1990, le mal-vivre et la prédation ultralibérale d’oligarques sans scrupules…

 

 

Arrestation d’un provocateur du Maidan

 

Le risque pour les autorités russes, ce dimanche, était surtout de savoir quel type de provocation pouvait être entrepris par les groupes subversifs qui encadraient la manifestation, pour certains, et qui la noyautaient pour d’autres. Plusieurs petits groupes très mobiles, coordonnés par smartphones, ont bien évidemment été repérés par les forces de l’ordre. D’aucuns auraient bien aimé porter la guerre civile ukrainienne en plein cœur de Moscou, sous la forme d’un Maidan russe. Ce ne sera pas pour ce coup-ci.

 

Un de ces provocateurs, Oleksiy Goncharenko (photo), a été arrêté en tenue paramilitaire. Il s’était déjà fait remarquer à Odessa, en Ukraine, le 2 mai dernier lors du massacre de la maison des Syndicats où une soixantaine d’opposants au régime de Kiev avaient été assassinés dans un incendie criminel. Comme beaucoup d’activistes d’extrême droite, y compris des néonazis, Goncharenko a trouvé le moyen de se faire élire à la Rada avec une étiquette politique modérée.

 

Il est interrogé par les enquêteurs russes (il y avait eu des plaintes déposées auprès du parquet de Moscou en mai dernier) sur l’affaire d’Odessa. Il ne fait aucun doute qu’il s’est félicité du massacre, voire qu’il l’a carrément encouragé. Sur la chaîne de télévision Ukraina, sur son site Internet, sur les réseaux sociaux, il a témoigné de son enthousiasme pour la tuerie, exposant même des photos de cadavres qu’il avait prises lui même. Il y a peu de chances qu’un Maïdan à Moscou voit le jour d’ici peu, mais une nouvelle provocation sous faux drapeau est toujours possible.

 

 

Kiev se prépare pour le printemps

 

Selon le renseignement militaire de Nouvelle Russie, les mouvements de troupes observés ces derniers temps laissent à penser que l’armée ukrainienne va tenter le même plan d’attaque qu’en juin dernier, à savoir l’encerclement des FAN en pénétrant par les flancs la ligne de front le long de la frontière entre la Russie et le Donbass. Les déplacements de moyens militaires lourds, ces dernières 48 heures, au nord de la Seversky Donets seraient des opérations de repositionnement et de reconsolidation de la ligne de front, en vue d’une offensive au printemps. Ceci expliquerait alors pourquoi on note toute une agitation depuis une semaine au nord de Stanitsa Luganskaya et même vers Krymskoe.

 

L’offensive au nord et au nord-est de Lugansk serait coordonnée avec une attaque à partir de Volnovakha et de Mariupol, le tout étant de prendre en tenailles les forces de Nouvelle Russie.

 

Ce plan, s’il était confirmé, serait pour le moins hasardeux, puisqu’il présente les mêmes désavantages que celui de l’été dernier qui a eu les conséquences que l’on sait pour les forces de Kiev.

 

De plus, plusieurs sources font état d’une possible reconstitution du « bataillon Aydar », alors que ce dernier était mis de côté depuis trois mois au moins et que Kiev entendait même le dissoudre. Il est possible que l’unité bénéficie du même traitement hormonal qu’« Azov » en décembre dernier, avec l’apport d’effectifs supplémentaires, un encadrement de « contractors », des matériels modernes et des équipements lourds.

 

Un projet qui intervient bien mal puisque l’unité est mise en cause dans des activités criminelles, y compris dans des cas d’extorsions de fonds et de trafic d’armes. C’est ce qui lui a fallu sa suspension et qui a bien failli la faire radier des effectifs du ministère des Affaires intérieures.

 

Une partie d’« Aydar » aurait déserté, explique-t-on à Kiev, afin d’entreprendre des activités illégales de pillage, de vol, de racket dans les villes et villages contrôlés par les militaires ukrainiens. En somme, ces paramilitaires feraient illégalement ce que les paramilitaires de « Dnepr-1 » ou d’« Azov » font quotidiennement et de manière tout à fait légale.

 

Il est également question de la saisie à Kiev d’un arsenal qui, selon le ministère d’Arsen Avakov, devait être utilisé pour « déstabiliser la situation » du régime en place.

 

C’est justement dans cette unité « Aydar » que le magazine Elle avait déniché son égérie néonazie en novembre dernier : la petite dégénérée Vita Zaverukha, bien connue des réseaux sociaux pour afficher ses préférences hitlériennes, avait fait l’objet d’un reportage très glamour, à la limite de la complaisance avec le summum de la barbarie au XXe siècle.

 

 

Accalmie très relative sur la ligne de front

 

Avec le retrait très partiel des pièces lourdes des forces de Kiev, on note une accalmie toute relative sur la ligne de front, mis à part sur le nord-ouest de Lugansk et sur l’est de Mariupol.

 

Outre une activité toujours intense au nord de la ligne Lugansk – Pervomaïsk, on note ces dernières 24 heures la permanence de pilonnages à l’artillerie lourde sur Gorlovka et des accrochages à l’arme automatique au nord-ouest de cette agglomération, vers Maïorsk. Mêmes constatations à l’ouest et au nord-ouest de Donetsk où les attaques au mortier se sont succédé.

 

Les forces de la République populaire de Donetsk ont annoncé la découverte sur la zone de l’aéroport de 373 corps de soldats et de paramilitaires ukrainiens, tombés au feu lors des affrontements de janvier. Un chiffre énorme qui, s’il était confirmé, remettrait totalement en cause et de façon publique la version officielle de Kiev qui a toujours minimisé ses pertes.

 

Hier soir, plusieurs salves de mortiers de 120 ont touché l’agglomération de Shirokino à l’est de Mariupol qui est toujours disputée par les belligérants. Les tirs venaient de positions tenues par le « bataillon Azov ».

 

 


 

 

 

Par Jacques FrèreNationsPresse.info – le 1er mars 2015

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Ukrainegate : des armes de l’OTAN pour la trêve

Ukrainegate : des armes de l’OTAN pour la trêve | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : le président Porochenko et son nouveau matériel.

 

 

Ukrainegate : des armes de l’OTAN pour la trêve

 

L’Ukraine est un pays, un État, mais pas une Nation. Ses dirigeants actuels se comportent comme les précédents : ils sont aujourd’hui pro-US, mais pourraient changer de bord s’ils y trouvaient un intérêt personnel. Ils reçoivent quantité d’armes de l’OTAN pour écraser les Novorussiens, mais préfèrent les vendre au plus offrant — y compris aux Novorussiens ou aux Syriens — plutôt que d’attaquer Donestk. Pourtant, en pleine trêve, l’OTAN continue à alimenter ce puits sans fond.

 

Au départ, il semblait surprenant qu’au premier jour des négociations 
marathon [1] qui se sont tenues à Minsk une proposition de loi offrant de 
« fournir des armes létales au gouvernement d’Ukraine afin qu’il se 
défende contre les rebelles séparatistes appuyés par la Russie dans 
l’Est de l’Ukraine » ait été déposée devant le congrès
 états-unien [2].

 

Toutefois, il devint vite clair que son sponsor, le sénateur
 James Inhofe, ne se fait tout simplement aucune illusion [3] au sujet de 
l’aptitude ou du pouvoir de ses partenaires ukrainiens à remplir leurs 
obligations. Il comprend que Kiev violera inévitablement le cessez-le-feu 
et que Washington devra aussitôt expliquer pourquoi les milices dans la 
région dévastée de ce que l’on nomme le « chaudron de Debaltsevo »
 [4] sont en possession d’un nombre aussi important d’armes capturées
 provenant des pays de l’OTAN.

 


Et il ne peut y avoir le moindre doute que cela arrivera. La milice 
continue de fournir des preuves documentées de l’usage par Kiev 
d’armement standard de l’OTAN, comme l’obusier automoteur Paladin 
M109, les systèmes d’armes antichars portables Javelin, et des armes 
légères (fusils d’assaut M16 et autres).

 

 

 

 

 

 

 

 

L’âge et la condition de ces armes suggèrent que l’Occident vend 
tout simplement à l’armée ukrainienne de l’équipement qui était
 déjà destiné à la casse. Par exemple, la Grande-Bretagne a tout
 d’abord produit ses blindés de transport de troupes, Saxon, en 1983, et ils
 furent retirés du services en 2008. Maintenant, ils sont expédiés [5] à 
travers le port d’Odessa à la compagnie Ukroboronprom, qui les adaptera 
aux besoins de l’armée ukrainienne.

 

Le gouvernement ukrainien dépense 
à peu près 51 000 dollars pour chaque Saxon AT-105. Il importe de noter que, compte tenu de la situation de crise générale qui règne là-bas, les 
Ukrainiens ont repoussé l’idée de produire leur propre véhicule
 blindé Dozor-B.

 

Selon les statistiques officielles, l’armée allemande possédait 570 
obusiers automoteurs M109. Mais il n’en reste plus un seul. Où 
croyez-vous qu’ils sont passés ? La réponse est simple ; en décembre
 2014, les responsables ukrainiens fermèrent inopinément les aéroports de
 Dnepropetrovsk, Zaporozhye et Kharkov en raison d’une soi-disant menace 
provenant de troupes russes aéroportées (!), tandis que plusieurs avions 
de transport C-130 Hercule et C-17B Globemaster de l’OTAN s’y sont 
posés. Des témoins à Zaporozhye et Dnepropetrovsk virent quatre obusiers
 automoteur Paladin (et leurs boîtes de munitions) être déchargés. Des 
témoins à Kharkov affirment que deux LAROM MLRS roumains et un Teruel-3
 espagnol y ont été acheminés.

 

Des convois militaires, qui ont régulièrement franchi la frontière 
polono-ukrainienne depuis l’été 2014, parviennent au 169e centre 
d’entrainement des troupes terrestres ukrainiennes dans la région de 
Chernihiv, où des instructeurs des pays de l’OTAN organisent des exercices 
avec des soldats servant au sein des forces de sécurité ukrainiennes, de 
façon à les entrainer au maniement d’armes de l’OTAN. Le général
 polonais Boguslaw Pacek est à la tête du groupe de conseillers
 militaires de l’OTAN en Ukraine.



  


L’incompétence de l’armée ukrainienne, aussi bien que la question
 de son approvisionnement constituent un problème très sérieux. Les 
systèmes d’armes de l’OTAN sont difficiles à manipuler et requièrent
 de grosses quantités de munitions appropriées qui ne sont pas produites
 en Ukraine. Mais les canaux de livraison de ces munitions en Ukraine ont
 déjà été établis.

 

Par exemple, début février le navire-cargo Yasar
 Abi [6] a navigué de Burgas (Bulgarie) jusqu’au port d’Oktyabrsk (région
 de Mykolai en Ukraine) transportant un chargement de 680 tonnes de
 munitions ex-soviétiques et de l’OTAN.

 


Bref, la proposition de loi du sénateur Inhofe ne porte pas sur la 
fourniture d’assistance militaire au gouvernement fantoche de Kiev, mais
 est plutôt une manière de légitimer les fournitures qui ont déjà été
 livrées.

 

Comme d’habitude, seules les armes les plus anciennes et les 
plus vétustes finissent dans la région où l’opération antiterroriste
 est en cours — ce qui signifie que les responsables ukrainiens réexportent 
tout ce qui vaut la peine d’être revendu à des pays tiers [7], y compris la 
Syrie. Personne ne peut garantir que les armes qui seront fournies 
légalement à l’Ukraine ne seront pas un jour utilisées contre les 
intérêts états-uniens dans les points chauds du globe. Toutefois, il 
semblerait que cette menace n’effleure pas l’esprit des sénateurs US.

 

 

 

Par le RÉSEAU VOLTAIRE INTERNATIONAL - MOSCOU (RUSSIE) – le 21 FÉVRIER 2015 - Traduction : Milko Terzić - Source : Oriental Review (Russie)

 

Notes :

[1] « Marathon talks produce Ukraine peace deal ; cease-fire Sunday”, Yuras Karmanau & Jim Heitz, AFP, February 12, 2015.

[2] “A bill to provide lethal weapons to the Government of Ukraine in order to defend itself against Russian-backed rebel separatists in eastern Ukraine”, James Inhofe, Congress.gov, 11 February, 2015.

[3] “Here’s The Ukrainian Delegation That Gave Misleading Photos To Senator’s Office”, Rosie Gray, BuzzFeed News, February 13, 2015.

[4] “What’s Cooking in the Debaltsevo Cauldron ?”, Riley Waggaman, Russia Insider, February 17, 2015.

[5] « Britain’s Ugliest Cold War Vehicle Is Back … In Ukraine », Thomas Newdick, Medium.com, February 17, 2015.

[6] “Yasar Abi IMO 8922395”, Vessel Finder.

[7] “Where will the US arms for Ukraine actually end up ?”, Andrey Polevoy, Oriental Review, February 11, 2015.


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Poutine et le baromètre ukrainien

Poutine et le baromètre ukrainien | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Sommet de Minsk © REUTERS/KIRILL KUDRYAVTSEV

 

 

 Poutine et le baromètre ukrainien

Françoise Compoint (*) interviewe Jean Géronimo (**)

 

Plus vaste dans ses enjeux que certains ne le pensent, le conflit ukrainien dans toute son infinie complexité est en quelque sorte la pierre de touche ou le baromètre de la stratégie poutinienne.

 

Les dernières interventions de Vladimir Poutine ainsi que celles de son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov et celles du représentant permanent de la Russie auprès du conseil de sécurité de l’ONU, Vitali Tchourkine, confirment cette volonté prépondérante de stabilisation multilatérale caractérisant une politique d’équilibre que certains penseurs qualifient de westphalienne.

 

On a beau dire que la Russie est un pays agresseur obsédé par des douleurs fantômes acquises suite à l’effondrement de l’URSS, il n’en demeure pas moins certain que les évènements qui ont démarré par le putsch de février 2014 et qui ont progressivement conduit à l’impasse de Debaltsevo ne résultent pas d’une mainmise de l’armée russe sur le Donbass — sans quoi nous parlerions déjà de l’impasse de Kiev —, mais bien d’une série de provocations fomentées de l’extérieur et dont la visée fait écho aux pronostics formulés par Brzezinski en 1997. (NDLGazette : voir ici le PDF du livre complet « Le Grand Échiquier, l’Amérique et le reste du monde » ici).


Ils se résument à ceci : l’Ukraine sera l’un des cinq pivots stratégiques nécessaires à l’avènement de la domination anglo-américaine à l’échelle mondiale, sa vocation consistera à être le noyau critique de la sécurité de l’Europe avec la France, l’Allemagne et la Pologne ce qui gommera automatiquement son statut de trait d’union entre l’Est et l’Ouest.

 

Or, comme on a pu le constater dès le printemps, ces plans furent contrariés par le soulèvement du Donbass auquel la Russie ne s’est pas opposée sans toutefois, contrairement à ce qu’on lui reproche, recourir à l’ingérence cette pratique étant plus familière à l’OTAN. Déçu, l’auteur du Grand Échiquier enjoint les pays occidentaux à « prépositionner » des troupes dans les pays baltes parce que Poutine pourrait essayer de tester la force de frappe de l’OTAN. Qui sait si le maître du Kremlin n’irait pas jusqu’à mettre la main sur Riga et Tallin ? Autrement dit, il s’agirait de dissuader un leader de faire quelque chose qu’il ne lui serait jamais venu à l’idée de faire dans la mesure où cela n’aurait aucun sens. Le ridicule frise l’absurde et ne sert une fois de plus qu’à endoctriner les foules.

 

Jean Géronimo est docteur en économie et spécialiste des questions économiques et géostratégiques. Il est l’auteur de La pensée stratégique russe, entre réforme et inertie et nous a livré son analyse du positionnement de la Russie face au drame ukrainien.

 

Radio Sputnik. « Le sommet qui s’est récemment tenu à Minsk a été qualifié de « sommet de la dernière chance », sinon, c’est la guerre. De quelle guerre s’agirait-il selon vous ? Serait-ce une guerre entre l’OTAN et la Russie si l’on va jusqu’au bout du raisonnement ?

 

Jean Géronimo. Il s’agit avant tout d’une stratégie de dramatisation pour accélérer l’accord, mais aussi pour faire pression sur Moscou en le culpabilisant. Après, il est vrai qu’un risque de conflit entre la Russie et l’OTAN existe bel et bien ce qui nous amène à nous interroger sur deux points. Théoriquement, une guerre entre la Russie et l’OTAN est impossible l’Ukraine n’appartenant pas à l’Alliance. Qui plus est, tant la Russie que l’OTAN sont a priori contre toute idée de guerre. Pratiquement, la guerre est néanmoins possible. Si des dérapages interviennent — j’entends par dérapages des pièges tendus par des États hostiles à la Russie comme la Pologne ou les États baltes — il n’est pas exclu que l’OTAN invoque un devoir moral d’ingérence ce qu’il avait fait durant la guerre en Irak en 2003, en ex-Yougoslavie en 1999 et en Libye plus récemment.

 

Par ailleurs, je considère que la guerre a commencé au début des années 2000, c’est ce que j’ai appelé dans mon livre « la guerre tiède ». Depuis cette période précise, l’Ukraine est considérée comme une pièce stratégique sur l’échiquier eurasien. Cette guerre tiède et le statut stratégique de l’Ukraine au cœur de celle-ci explique deux choses : d’une part, la révolution de couleur qui a eu lieu à Kiev avec le coup d’État du 22 février, d’autre part, le conflit périphérique auquel nous assistons. Cette révolution est l’expression du soft power développé dans la doctrine américaine actuelle et présenté comme étant une alternative aux guerres frontales. Elle fait appel au quatrième pouvoir et aux ONG. Son objectif fondamental consiste à pénétrer l’espace postsoviétique afin de donner le pouvoir à des dirigeants dociles et contrôler les espaces énergétiques vitaux, en l’occurrence ukrainiens.

 

Radio Sputnik. 80 % des Ukrainiens mobilisés ont refusé de se rendre dans le Donbass pour ne pas mener une guerre, primo, inutile, secundo, fratricide. Ne croyez-vous pas qu’à ce rythme-là le pays risque d’imploser radicalement avant même le renforcement des hostilités dans le Donbass, quitte à imaginer que Porochenko soit destitué à la suite de son prédecesseur ?

 

Jean Géronimo. Une partie de l’Ukraine rejette l’évolution politique issue du Maïdan via l’ingérence occidentale et qui a provoqué une fracture irréversible. Celle-ci s’est faite en deux temps, d’abord par le putsch du 22 février 2014 qui n’est pas reconnu par une partie de la population, entre autres parce que le pouvoir qui en est issu prône une politique anti-russe et ultranationaliste s’inspirant de certains éléments propres à l’idéologie néonazie, ensuite par l’élection de Petro Porochenko le 16 mai 2014 celui-ci verrouillant l’inflexion pro-otanienne de l’Ukraine en imposant un modèle ultralibéral prévu par l’accord d’association et de libre-échange.


D’autre part, il légalise la politique répressive menée dans le Donbass depuis le 24 avril 2014 en accentuant de fait la division politique de l’Ukraine. De ce point de vue, la légitimité de Porochenko pose problème : il n’a été élu que par une partie du pays, notamment par l’Ouest. En découle que s’il a été élu avec 54 % de voix, cela ne représente que 33 % du corps électoral inscrit.

 

Il y a donc une menace d’implosion, voire celle d’un deuxième putsch vu la pression exercée par les ultranationalistes et certains courants néonazis. La révolution du Maïdan a réveillé la fracture Est-Ouest en empêchant tout retour en arrière suite au caractère sanglant du conflit, notamment celui d’Odessa occulté par les médias.

 

Je pense qu’à ce stade il reste une autonomie à négocier qui s’apparenterait à une République autonome, la décentralisation proposée étant une option irréaliste. C’est le seul moyen qui reste pour éviter une implosion totale, car l’Ukraine est une bombe géopolitique à retardement.

 


Radio Sputnik. Quelle est selon vous la stratégie de Vladimir Poutine à travers Minsk 2 ?

 

 

Jean Géronimo. Elle est simple et se résume à la défense des intérêts nationaux. Il y a une dimension diplomatique, stratégique et humanitaire.

 

Il s’agit premièrement de lutter contre l’isolement diplomatique de la Russie en développant son image internationale et en renouant le dialogue avec l’Occident.

 

Il s’agit deuxièmement de réduire la politique anti-russe et de sécuriser la périphérie postsoviétique où l’Ukraine a une part stratégique colossale. La défense de ce grand glacis de sécurité présuppose la neutralité du territoire ukrainien ce qui apparaît impossible dans le cadre de l’expansion otanienne et l’implantation projetée du bouclier antimissile américain. Si l’Ukraine appartient à l’OTAN, tôt ou tard se posera la question de la poursuite de l’expansion du système de défense antimissile américain. Cet ensemble d’enjeux fait partie des menaces prises en compte par la nouvelle doctrine de sécurité russe.

 

 

Il s’agit enfin de protéger les Russes de l’étranger. On voit bien que certains sont considérés dans les États baltes comme étant des non-citoyens ce qui fait penser aux Untermensch de l’époque hitlérienne. Il faut donc les protéger des doctrines ultranationalistes et néonazies la politique ukrainienne actuelle signifiant leur renouveau à travers la haine du Russe ou du communiste.

 

En somme, nous avons affaire à une stratégie centrée sur les intérêts nationaux, une stratégie qui est dominée par le souci de Vladimir Poutine de ne pas déstabiliser la région ».

 

 

Commentaire de l’auteur. L’abcès de Debaltsevo vient d’être crevé, mais les pertes de l’armée sont aussi grandes que profondes sont les plaies des 42 millions d’habitants d’un pays pour qui Minsk 2 représente une dernière lueur d’espoir. Si le dénouement est encore loin — quid de Kharkov, de Marioupol et d’Odessa ? — l’avenir politique de Porochenko est d’une extrême fragilité, sans quoi, aurait-il évacué sa famille hors d’Ukraine ? Cette vulnérabilité est à l’image de l’unité fragilissime d’un pays miné par la faillite et les affrontements nationaux, terrain propice à l’éclosion des pires courants extrémistes.

Plus que quiconque, Poutine en a conscience ce qui explique sa fermeté face aux provocations les plus grossières et le fait qu’il ait plus d’une fois souligné — aspect passé sous silence par le mainstream médiatique — son attachement à l’unité de l’Ukraine. Mais l’unité, au stade où nous en sommes, n’est-ce pas la paix et l’interaction des régions ? Probablement. À Kiev et aux Républiques de voir comment ces conditions seront remplies.

 

 

 

Par Françoise Compoint (*) - fr.sputniknews.com – le 19 février 2015

  

(*) Françoise Compoint : journaliste. Diplômée de l’Université Lomonossov de Moscou, master de philosophie, professeur agrégée. Journaliste depuis 2012, a fait ses premières armes au sein de la « Voix de la Russie ». Sujets de prédilection : relations internationales, géostratégie, sociologie. Français et russe – langues maternelles, anglais – couramment.

 

(**) Jean Géronimo : docteur, chercheur en économie, spécialiste et expert sur les questions de la pensée économique et stratégique russe. Localisé à l’université Pierre Mendès France de Grenoble II. Il est régulièrement publié dans des revues et sites géopolitiques français, russes (et de la CEI) et italiens.

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Ukraine/Donbass : la situation tourne à la catastrophe pour les forces kiéviennes

Ukraine/Donbass : la situation tourne à la catastrophe pour les forces kiéviennes | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Ukraine/Donbass : la situation tourne

à la catastrophe pour les forces kiéviennes

 

La situation militaire est largement à l’avantage des forces indépendantistes, mais plusieurs réactions et tentatives de contre-attaques ukrainiennes, ces dernières 24 heures, montrent que les forces de Kiev n’ont pas dit leur dernier mot. En plus des pilonnages intensifs des quartiers résidentiels, les troupes du régime « proeuropéen » tentent de percer le front au nord-ouest de Gorlovka et de Donetsk et au sud-est de Donetsk (secteur de Volnovakha), afin de pousser les FAN à déplacer des unités engagées sur la poche de Debaltsevo et soulager ainsi les forces kiéviennes encerclées (ou presque). Sur leurs arrières, la multiplication des actions de guérilla, de plus en plus efficaces et avec une intensité croissante, permet de maintenir une menace constante sur leur logistique et sur le moral des troupes et de leurs familles. 

 

 

 

 

Après seulement deux semaines de combats, les forces envoyées par Kiev pour réprimer le petit peuple du Donbass ont perdu quelque 1.100 soldats et paramilitaires sur le champ de bataille, en plus de 100 blindés détruits ou capturés par les défenseurs républicains, des dizaines de soldats et d’officiers ukrainiens ont été faits prisonniers.

 

 

Nord de Pervomaïsk : combats pour le sud de la route menant à Lisichansk

 

Des renforts ukrainiens, à effectifs réduits, viennent d’arriver au nord de la Seversky Donets : le 26 janvier le « bataillon » spécial de la police « Lviv » est monté en ligne avec l’effectif d’une compagnie motorisée portée sur divers véhicules dont 5 SUV (Nissan Patrol, Nissan Navara, Mitsubishi L-200, Jeep Grand Cherokee et Chevrolet monospace), dont le financement par les réseaux mondialistes oligarchiques kiéviens ne fait aucun doute.

 

À défaut de pouvoir reprendre l’initiative au sud de la Seversky Donets jusqu’à Zolotoe, les forces ukrainiennes multiplient les tirs d’artillerie contre l’agglomération de Lugansk. Plusieurs salves de Smerch ont touché ces dernières 48 heures une centaine d’habitations dans la grande ville du Donbass. En quand ce ne sont par les Smerch (300 mm) ce sont les Uragan (220 mm) : on compte désormais plusieurs centaines de blessés suite à ces frappes aveugles.

 

Plus au nord-ouest, le 3e bataillon de la 2e brigade de l’armée de la République populaire de Lugansk doit nettoyer les dernières poches de résistance au sud de la rivière et tenter d’exploiter au mieux les différentes têtes de pont au nord de la Donets, notamment vers Krymskoe.

 

Il y a eu une nouvelle tentative de la part des forces de Kiev de contre-attaquer vers Novotoshkovkskoe (ouest) et par Krymskoe (plus au nord) afin de tenter de reprendre l’initiative sur la « Piste Bahmutka ». Les forces ukrainiennes cherchent à ne plus perde de positions sur les axes Lisichansk-Pervomaïsk, Lisichansk-Frunze, et notamment elles espèrent reprendre le point fort 31.

 

Lisichansk a été transformée en camp retranché, par crainte d’une poussée au nord des FAN dans les jours à venir. La reprise de cette agglomération, avec Severodonetsk, serait une catastrophe majeure pour les forces de Kiev. Une compagnie renforcée du « bataillon Donbass », montée sur BTR-70, véhicules divers et KrAZ Cougars, est positionnée au sud de Lisichansk au cas où les FAN viendraient à percer plus au sud vers Groskoe (point fort 27) et menaceraient cette zone plus au nord de la ligne de front. L’unité dispose d’une section antichar avec des missiles guidés Fagot (AT-4 Spigot en code OTAN). Le commandant du bataillon est l’ancien chef d’état-major et premier commandant adjoint de l’unité : le lieutenant-colonel Vyacheslav V. Vlasenko, dit « Hibou ». Quant au « glorieux » ex-chefaillon de « Donbass », Konstantin Grishin dit Semen Semenchenko, sa principale préoccupation du jour est le nombre d’abonnés qu’il a obtenu sur sa page Facebook… Il en aurait 200.000 ! Gloire à l’Ukraine ! On apprend aussi que le « bataillon Kiiv-1 » serait arrivé en renforts pour le front du Donbass.

 

 

  

Plusieurs points clé sur la partie la plus au sud de la route menant au secteur de Lisichansk et de Severodonetsk ont été saisis par les FAN ou sont sur le point de l’être, alors que Troitskoe plus au sud-ouest reste sous le contrôle de la garde nationale. Depuis hier, un bataillon renforcé de la 2e brigade tente de prendre le contrôle de Troitskoe qui n’est qu’à 7 km au sud de Popasna. Dans ce secteur, les forces républicaines poursuivent leurs pilonnages d’artillerie sur les positions avancées des troupes ukrainiennes. Dans la journée, on notait des avancées d’éléments de pointe des FAN sur le sud et sur le nord de Troitskoe.

 

 

 

Les salves de batteries lourdes de lance-roquettes multiples Smerch ont causé de nombreuses victimes sur la zone de Stakhanov. Pour cette seule agglomération, une douzaine de personnes auraient été blessées.

 

 

Debaltsevo est maintenant isolée

 

La milice aurait bloqué la voie principale d’approvisionnement de Debaltsevo. Mais il semblerait qu’une colonne ait été aperçue se déplaçant sur la M03, composée de 70 véhicules divers dont des BTR et des blindés légers. Cette nuit, les combats n’ont pas baissé d’intensité, notamment sur le secteur nord de la poche, zone stratégique pour fermer ou maintenir ouvert le saillant. Un accrochage aurait éliminé une trentaine de combattants ukrainiens, avec la destruction d’un char et de blindés divers.

 

 

 

Les combats se poursuivent sur tous les secteurs de la poche de Debaltsevo. La zone de Sanzharovka, au nord-est de la poche, tenue par les cosaques de l’ataman Pavel Dremov, a subi plusieurs contre-attaques localisées : 5 chars et plusieurs BMP ukrainiens auraient été neutralisés.

 

 

 

Alors que Debaltsevo est maintenant isolée et que les FAN contrôlent même la partie nord-est de la ville, dans Nikishino plus au sud, des affrontements intenses ont causé de lourdes pertes dans les rangs de la milice (une soixantaine de tués et de blessés sur une période de 3 jours).

 

La prise de Novoorlovka (sud de la poche), hier, permet une avancée significative dans le système défensif kiévien au sud. Dans la journée, les combats se sont poursuivis dans le bourg de Shevchenko (1 km à l’ouest de Novoorlovka). Ce soir, Shevchenko serait libéré de l’occupation kiévienne.

 

Sur le versant ouest de la poche, la localité d’Uglegorsk, bien qu’à portée de tir direct, n’est toujours pas prise. On note néanmoins la neutralisation par l’artillerie républicaine de plusieurs positions d’artillerie des forces de Kiev.

 

 

Contre-attaques ukrainiennes au nord-ouest

 

Les pilonnages intensifs et quasi continus contre l’agglomération de Gorlovka causent chaque jour de nombreuses victimes civiles : hier 10 personnes ont encore été blessées, dont trois enfants, 5 autres ont été tuées. Les services de santé de la ville ont enregistré depuis l’intensification des frappes d’artillerie des blessures de gravité variable pour 235 résidents dont 17 enfants, et 115 habitants ont déjà été tués.

 

 


Le nord-est de Gorlovka reste particulièrement agité et les faubourgs de Dzerzhynsk (au sud-est) font encore l’objet d’accrochages, même si aucune progression des FAN n’est signalée aujourd’hui sur ce secteur. En fin de soirée, hier, une colonne mécanisée ukrainienne a tenté une reconnaissance par le feu sur Artemovo, point faible dans la défense républicaine, mais a été stoppée par les équipes antichars des FAN et des tirs de canons de 100 mm T12 Rapira.

 

De nouveaux renforts ukrainiens sont arrivés au nord-ouest de Gorlovka : un bataillon de chars appuyé par une batterie de 6 automoteurs d’artillerie. Vers Artemovsk, au nord de Gorlovka (vidéo ci-dessous), on signale une colonne blindée ukrainienne en approche composée d’environ 16 chars T-64BV et 22 BMP, avec en plus 9 véhicules blindés légers, un bataillon réduit d’artillerie de 9 BM-21 Grad, 6 Ural et 12 GAZ-66 tractant des 122 D-30 (2 batteries), 8 ZIL-130 pour la logistique, 1 bataillon d’artillerie 2S1 Gvozdika et divers engins de soutien et de commandement (MT-LBu…). Cela sent la contre-attaque d’ici quelques heures.

 

 

 

Le sud-est d’Avdeevka reste partiellement contrôlé par les forces républicaines, mais aucune avancée ne semble possible pour le moment. D’ailleurs, au nord-ouest d’Avdeevka, 40 chars lourds renforcés par une compagnie mécanisée de 15 BMP, une autre motorisée de 10 BTR, le tout appuyé par 12 automoteurs de 122 mm 2S1 Gvozdika (soit deux batteries) viennent de prendre position pour mener à bien une contre-attaque au nord-ouest de Donetsk. Et une reconnaissance offensive a même eu lieu dans la nuit du 27 janvier, lorsque des éléments mécanisés kiéviens ont tenté de pénétrer dans la partie nord de Makeevka, en tentant une percée par Yasinuvata. L’attaque ukrainienne, comme d’habitude, a été précédée par une préparation d’artillerie, non seulement contre les positions de la milice, mais aussi contre les zones résidentielles de Makeevka. Au bout de plusieurs heures d’affrontements vers Yasinuvata, les forces de Kiev ont dû faire demi-tour.

  

 

 

 

Opytnoe, au nord de l’aéroport de Donetsk, reste un point fort où se concentrent encore les batteries ukrainiennes qui frappent régulièrement Donetsk et Peski.


Plusieurs des groupes de sabotage et de reconnaissance des forces de Kiev ont été interceptés et neutralisés à Donetsk et dans les agglomérations voisines ces jours derniers et des armes, y compris des mortiers, ont été saisies par les forces spéciales de la RPD (Unité SOBR).


Les combats perdurent dans Marinka, au sud-ouest de Donetsk, sans qu’il n’y ait pour le moment d’avancée décisive d’un côté comme de l’autre. Néanmoins, on signale la destruction par les FAN, la nuit dernière, d’un important poste de contrôle fortifié, de même qu’un poste de commandement.


Sur le secteur d’Elenovka, agglomération au sud de Donetsk sur la N20 qui mène à Mariupol, les tirs de contre-batterie se poursuivent, alors qu’une inquiétante concentration de forces mécanisées ukrainiennes est signalée plus au sud-ouest sur Volnovakha, menaçant la zone fortifiée de Dokuchaevsk tenue par les FAN. Il est probable que le commandement ukrainien tente par là d’entreprendre une attaque de diversion destinée à soulager ses forces sur Debaltsevo. De plus, la perte de ce secteur par les FAN ouvrirait certainement la voie pour les forces de Kiev en direction du sud de Donetsk.

  

 


 

Au nord-est de Mariupol, vers Granitnoe – Nikolaevka, cela se passe mal pour les paramilitaires néonazis d’« Azov » : selon les médias ukrainiens, ce matin, six d’entre eux ont été admis aux urgences pour des blessures diverses, deux autres auraient été tués (confirmé sur les réseaux sociaux par l’unité en question). Cette unité, qui relève plus de l’escadron de la mort que d’autre chose, n’a jamais été conçue pour affronter une armée de volontaires motivés, bien encadrés, bien entrainés et suffisamment armés, mais uniquement des civils inoffensifs. Lors des combats d’Ilovaisk, à l’été dernier, « Azov » avait été retiré des premières lignes dès que la situation militaire avait dégénéré aux dépens des Ukrainiens.

 

 

De la chair à canon pour le Donbass

 

Selon les médias ukrainiens, il s’avère que seulement 10 % des Ukrainiens mobilisés à Ternopil sont considérés comme apte au service. Le reste aurait des « problèmes de santé ». La fameuse quatrième mobilisation se passe mal pour la junte. Peu de jeunes et de moins jeunes se sentent avoir des velléités de guerriers pour affronter les forces indépendantistes. Surtout lorsque l’on sait que les principales figures les plus extrémistes du Maidan sont à l’arrière, bien au chaud à l’abri avec les cantinières. 

 

 

 

Ce refus tient aux piètres résultats de bientôt un an de guerre à l’initiative de la junte contre ses propres populations du Donbass. Pire : des rumeurs persistantes, et qui finiront bien par se confirmer comme d’autres précédemment, font état de l’emploi de paramilitaires politisés de la garde nationale contre des éléments de l’armée régulière, comme dernièrement dans la poche de Debaltsevo avec un détachement de la 128e brigade mécanisée de montagne qui refusait de suivre des ordres absurdes. Pire encore : Kiev ne donne même pas les moyens de se battre à ses propres prétoriens. Ainsi, Nicolas Kochanowski, chef du « bataillon OUN », formation paramilitaire d’idéologie néobandériste, voire néonazie, a maintes fois évoqué la cruelle pénurie d’armes dont souffraient ses volontaires à Peski et sur l’aéroport face aux troupes de « Motorola » et de « Givi ». Sur la chaîne de télévision « 112 Ukraine », il a déclaré qu’en dépit d’un nombre suffisant de bénévoles, un tiers de ses hommes n’avaient même pas d’armes légères, pour ne pas mentionner les armes lourdes (mitrailleuses, AGS…) et l’artillerie d’appui (mortiers lourds et moyens).


Cela tient aussi à ce que la population, en dépit du matraquage de la propagande, se rend bien compte de l’incapacité de l’armée kiévienne et sa très faible infanterie à faire face à l’inéluctable : le détachement ferme et définitif du Donbass du reste de l’Ukraine et sans doute aussi d’autres régions comme Kharkov et Odessa.


Les forces républicaines, manœuvrant mieux que leurs adversaires, sont devenues de facto un ennemi insaisissable pour Kiev, même si le régime refuse de l’avouer. Après l’échec de l’offensive ukrainienne du 9 au 12 janvier contre Donetsk et son aéroport, les forces républicaines ont pu contre-attaquer à partir du 13, expulser ce qui restait de forces kiéviennes sur la zone aéroportuaire, et il a fallu plus d’une semaine pour que la junte se décide enfin à le reconnaître… Il ne reste plus qu’aux forces répressives à pilonner encore et toujours les zones résidentielles afin de s’en prendre directement aux populations.


L’objectif final pour la junte est bien évidemment l’épuration ethnique de 5 à 7 millions de civils du Donbass, dans la mesure où il n’y a pas d’autre alternative pour Kiev pour gérer une population qui lui est forcément hostile. D’ailleurs, une grande partie des structures étatiques kiéviennes se trouve être entre les mains d’extrémistes de droite (comme Andriy Paruby, néonazi notoire devenu vice-président de la Rada après avoir été secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense), dont l’idéologie génocidaire et criminogène n’est un secret pour personne.


D’ailleurs, rien de bien sérieux ne semble être entrepris par le commandement ukrainien pour tenter de sortir les milliers d’hommes et leurs nombreux matériels quasi enfermés dans la poche de Debaltsevo. Les quelques tentatives infructueuses de contre-attaques significatives des forces de Kiev se sont essentiellement concentrées au nord (Avdeevka-Yasinuvata) et au sud (Dokuchaevsk-Elenovka) de Donetsk. Sans résultat pour le moment.

 

 

Par Jacques FrèreNationsPresse.info – le 28 janvier 2015

Koter Info's insight:


Une belle taloche aux nazis !


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