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Kiev viole les accords de Minsk, Washington approuve

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Kiev viole les accords de Minsk,

Washington approuve

 

6.06.15 — Les Forces armées ukrainiennes ont déplacé dans l’aire de Kramatorsk, au nord de Donetsk (depuis l’été 2014 contrôlée par les troupes de Kiev) trois batteries de missiles « Tocka-U ».  Contropiano.org 

 

C’est le vice-ministre de la Défense de la République Populaire de Donetsk, Édouard Bassourine qui l’a rendu public. Basourine, pendant qu’il soulignait que Kramatorsk se trouve à 70 km de la ligne de démarcation entre les forces gouvernementales et celles des milices populaires, il a dit aussi que celui-ci n’est pas le seul cas de délocalisation d’armes lourdes dans le Donbass de la part de Kiev et ceci arrive sur le fond des déclarations du président Porochenko selon lequel il entend conduire des négociations seulement avec un « Donbass ukrainien ».

 

Des affirmations qui ne semblent pas vraiment en ligne avec les accords de Minsk de février dernier (d’ailleurs, dans les derniers jours Kiev a informé officiellement ses propres « partenaires européens » du rapprochement de l’artillerie lourde de la ligne de démarcation, en violation de ces accords) sur le statut spécial à attribuer au Donbass.

 

Des affirmations qu’il semble aussi difficile de ne pas lier à la nouvelle d’aujourd’hui sur la démission de la charge par la représentante spéciale OSCE pour l’Ukraine, la suisse Heide Tagliavini : plusieurs observateurs associent la décision de Mme Tagliavini justement à la violation ouverte, de la part de Kiev, le 3 juin dernier, des accords de Minsk et la nouvelle exacerbation du conflit dans le Donbass qui en est la conséquence. En rapport à la décision de Mme Tagliavini, le représentant de la République Populaire de Lugansk à ce qu’on a appelé le « Groupe de contact » (le groupe de travail pour la mise en exécution des accords de Minsk qui réunit des représentants de Kiev, Moscou, Républiques Populaires et OSCE), Vladislav Dejnego, a exprimé le souhait que cela n’influence pas cependant, les colloques de Minsk et a exclu que la démission, à son avis, puisse être motivée par les résultats insuffisants obtenus au cours de la dernière tournée de colloques, le 2 juin dernier.

 

D’autres observateurs pointent de l’index précisément la rencontre de mardi dernier, pendant laquelle les parties n’avaient pas trouvé d’accord ni sur l’ultérieur échange de prisonniers, ni sur l’amnistie des miliciens, ni sur les modifications à apporter à la Constitution ukrainienne (concernant le statut du Donbass : autonomie, « décentralisation » : dans tous les cas, assurance de droits certains par rapport au pouvoir central), ni sur la promotion d’élections locales dans le Donbass. Une source proche du Groupe de contact a déclaré à Interfax que Tagliavini, après avoir renvoyé la prochaine rencontre au 16 juin, en raison de la position d’ultimatum exhibée par les représentants de Kiev le 2 juin, aurait pris la décision de la démission.

 

Et c’est ainsi que le faucon Premier ministre Arseni Iatseniouk, en couple avec le ministre des Finances, l’Ukraino-Américaine Natalie Jaresko décide de voler aux USA à la recherche d’ultérieurs soutiens financiers à la politique agressive de Kiev dans le Donbass.

 

En plus des représentants du Congrès, le duo a en programme des rencontres avec les représentants du FMI, avec la communauté ukrainienne, tout en intervenant ensuite au forum du Comité judéoaméricain. Il sera intéressant de voir si la communauté hébraïque américaine accueillera favorablement un Premier ministre qui se maintient au gouvernement grâce aux bataillons néonazis, qui érige au rang de fêtes nationales les dates de naissance soit du collabo Ostap Bandera, soit de son armée philonazie, qui collabora avec les SS à l’extermination de centaines de milliers de soldats soviétiques, de citoyens ukrainiens, hébreux et polonais, ou si au contraire les intérêts actuels des lobbies financiers et industriels en soutien à la politique de Kiev finiront par prévaloir.

 

Dans tous les cas, à Moscou on regarde avec préoccupation la diminution et l’affaiblissement des opportunités de réaliser les accords de Minsk, suite à l’exacerbation de la situation dans le Donbass et à l’ouverte violation du cessez-le-feu, enregistrées cette semaine. C’est ce qu’a déclaré le porte-voix présidentiel Dmitri Peskov, en répondant de cette façon à la question qui lui a été posée par quelques médias, si étaient encore actuelles les paroles prononcées il y a quelques jours par Vladimir Poutine au cours d’une interview au Corriere della Sera (parue aujourd’hui sur le quotidien milanais), selon lequel avec la réalisation des accords de Minsk on avait pu interrompre les actions de guerre les plus actives dans le sud-est de l’Ukraine et on avait pu éloigner l’artillerie lourde.

 

En ce sens, même le président du Parlement de la DNR, Andreï Pourguine a dit que la réactivation du conflit est le résultat du manque de volonté, de la part de Kiev, de conduire un dialogue politique concret avec les Républiques populaires de Donetsk et de Lugansk ; « En l’absence d’un processus politique » a dit Purghin, « on a naturellement une péjoration de la situation militaire. Si le cessez-le-feu n’est pas soutenu par un dialogue politique, si les temps de ce dialogue ne sont pas satisfaisants, si les politiques se taisent, alors, tôt ou tard, ce sont les canons qui vont parler. »

 

Mais, comme désormais depuis quelques jours, soit depuis les premiers bombardements ukrainiens sur Marïnka et Krasnogorovka, vont en répétant plusieurs observateurs, le plan de ceux qui ont rallumé les mèches ne prévoit pas de dialogue politique. Ou, du moins, il le prévoit en une tout autre direction.

 

C’est ainsi que dans la fin de la soirée de vendredi, selon ce qui a été rapporté par Interfax, Porochenko s’est entretenu au téléphone soit avec Barack Obama soit avec Angela Merkel, pour « coordonner » les positions à assumer concernant les sanctions anti-russes à la veille du G7 de dimanche et lundi en Bavière, en vue aussi probablement d’une direction de marche non univoque entre Washington et quelques capitales européennes. En particulier, Mme Merkel a parlé ces jours-ci de l’intention allemande de discuter, au sommet du G7, de la coopération avec la Russie, exclue du « G8 » pour sa réaction au putsch philo-occidental et à l’agression armée ukrainienne contre le Donbass, mais qui peut toujours être utile lorsque les choses tournent au vinaigre pour Kiev, ou bien quand sur le tapis il y a les questions moyen-orientales ou libyennes, comme l’a admis le ministre des Affaires étrangères allemand Frank-Walter Steinmeier.

 

Et encore en vue du sommet G7, selon des sources d’information états-uniennes, rapportées par Ria-Novosti, le chef du Pentagone, Ashton Carter, aurait conduit le 5 juin une réunion secrète à Stuttgart, avec la participation de diplomates et de militaires américains en Europe, consacrée spécifiquement au thème « Russie », à sa « contention », aux sanctions contre Moscou, à l’ultérieure aide militaire par certains pays européens, au financement de « sphères non traditionnelles », comme celle de la cybersécurité. Selon Carter, les sanctions ne sont pas au fond si efficaces « pour contraindre Poutine à changer son cours » et les USA devront recourir « à d’autres ressources », tout en reconnaissant l’« agressivité » de Moscou.

 

Pendant que le président Porochenko, dans la conférence de presse d’aujourd’hui au terme des colloques avec le Premier ministre canadien Stephen Harper, a déclaré, l’air de rien, qu’en ce moment Kiev ne poursuit pas le déplacement de systèmes de missiles occidentaux en Ukraine et, par ailleurs, les instructeurs canadiens arriveront dans peu de temps dans le pays pour l’entraînement des militaires ukrainiens, nous verrons dans les prochains jours si le « jeu de rôles » entre les deux rives de l’Atlantique, qui est en train de se poursuivre aussi au G7, mènera à une ultérieure dégradation de la situation dans le sud-est de l’Ukraine ou bien au retour à la discussion politique. 

 

 

 

Par Fabrizio Poggi (contropiano.org) — PAR SEGESTA3756http://blogs.mediapart.fr — le 8 juin 2015.

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Le problème de Moscou, c’est qu’il lui faut traiter avec des imbéciles et des vassaux

Le problème de Moscou, c’est qu’il lui faut traiter avec des imbéciles et des vassaux | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Le problème de Moscou, c’est qu’il lui faut traiter

avec des imbéciles et des vassaux

Par Finian CUNNINGHAM (*)

 

La Russie a un dilemme. Comment peut-on travailler à un règlement pacifique du conflit ukrainien — et éviter une plus grande, plus terrible guerre — quand on a comme interlocuteurs des imbéciles et des vassaux ? Je veux parler des dirigeants américains et européens, respectivement.

 

Le problème quand on essaie d’avoir une conversation avec des imbéciles, c’est qu’ils sont tout simplement incapables de voir plus loin que le bout de leur nez. Ils souffrent de dissonance cognitive et ils en sont fiers. En fait, plus ils sont bêtes plus on les félicite de leur force. On ne peut rien apprendre aux imbéciles ; leur regard grossier et obtus sur le monde leur interdit toute perspective différente, même si elle est plus juste. Ils ont d’ailleurs horreur qu’on les corrige, ce qui ne fait qu’aggraver leur bêtise.

 

Le problème quand on a à faire à des vassaux, c’est qu’ils ne peuvent pas changer de cap — même s’il leur reste encore quelque capacité à penser par eux-mêmes et à se rendre compte que la perspective qu’on leur propose est plus juste ou plus censée.

 

C’est le problème qu’a la Russie dans ses relations avec Washington et ses alliés européens sur le conflit en Ukraine.

 

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui s’exprimait à Munich le week-end dernier, a déploré le manque d’indépendance des Européens sur le sabotage systématique de l’ordre international par Washington. Lavrov a été blâmé pour avoir osé dire la vérité, surtout qu’il a étayé son propos avec des arguments logiques et des preuves historiques.

 

Les États-Uniens stupides, eux, remplacent les arguments rationnels par des slogans et des accusations. Ils sont aveuglés par leur propre propagande qu’ils finissent par croire. Et ils sont contents d’eux... Dieu bénisse l’Amérique !

 

Le président américain Barack Obama, qui est censé être l’un des politiciens américains les plus réfléchis, n’est pas capable de voir plus loin que les phrases toutes faites de la narrative convenue qui affirme, sans la moindre preuve, que « tout est de la faute de la Russie » dans le conflit en Ukraine.

 

En présence de la chancelière allemande, Obama a dit cette semaine à la Maison-Blanche qu’il envisageait d’envoyer des armes létales au régime de Kiev « pour aider l’Ukraine à renforcer ses défenses face à l’agression séparatiste ». Obama a accusé la Russie d’alimenter le conflit et de vouloir violer l’intégrité territoriale de l’Ukraine « à la pointe du pistolet ».

 

Voilà ce qui se passe en réalité : les Ukrainiens d’origine russe sont tués dans leurs maisons, leurs caves, leurs écoles et leurs rues par le régime de Kiev soutenu par l’Occident, qui a lancé une guerre absurde dans l’est de l’Ukraine il y a dix mois, qui a déjà fait plus de 5 500 morts et plus d’un million de personnes déplacées — et pourtant pour Obama la violence est la conséquence de « l’agression séparatiste » et il veut envoyer des armes plus meurtrières aux agresseurs.

 

Si d’Obama, on descend dans la hiérarchie, les choses ne font qu’empirer. Le vice-président, Joe Biden, a déclaré à la conférence sur la sécurité à Munich la semaine dernière que « les Ukrainiens ont le droit de se défendre » et par conséquent, nous, les États-Unis, devrions leur envoyer de l’aide militaire pour faire face à « l’agression russe ».

 

Alors, M. Biden, qu’en est-il du droit des Ukrainiens d’origine russe à se défendre ? N’ont-ils pas le droit de le faire ? Ne sont-ils pas Ukrainiens ? Ou peut-être que, parce qu’ils sont d’origine russe, vous les considérez comme des êtres inférieurs ?

 

Le chef de la diplomatie étatsunienne, John Kerry, une personne soi-disant courtoise, multilingue et cosmopolite, répète les mêmes accusations irrationnelles et sans fondement, contre la Russie, affirmant qu’elle est la « plus grande menace pour l’Ukraine ». Kerry veut aussi envoyer des armes à l’Ukraine pour donner une leçon à la Russie.

 

Idem pour Ashton Carter, le nouveau secrétaire à la Défense. Idem pour Michel Flournoy, qui est pressenti pour être secrétaire à la Défense si Hillary Clinton remporte la présidentielle de 2016. Idem pour Bobby Jindal, un concurrent républicain sérieux à la présidentielle. Idem pour Bob Corker, le chef de la politique étrangère républicaine. Idem pour le général Martin Dempsey, chef d’état-major des armées des États-Unis. Idem pour les membres de l’establishment de la politique étrangère américaine de l’Institut Brookings et du Conseil de l’Atlantique. Idem pour les comités de rédaction des grands médias américains, dont le New York Times et le Washington Post.

Tous répètent sans sourciller le mantra qui dit que le conflit en Ukraine est dû à l’agression russe et que fournir des armes au régime de Kiev est idéal pour faire la paix. Tous régurgitent la même histoire mensongère et éculée qui dépeint le président russe Vladimir Poutine en « dictateur du milieu du 20e siècle » avec la même veine « expansionniste » qu’Adolf Hitler ou Benito Mussolini. (Sans même se rendre compte que le fascisme du milieu du 20e siècle fut une stratégie secrète élaborée par les puissances capitalistes occidentales pour attaquer l’Union soviétique qui s’est soldée par 30 millions de morts russes. Une politique qui se poursuit aujourd’hui sous forme de soutien américain au régime néonazi de Kiev pour déstabiliser la Russie.)

 

La chose la plus effrayante à propos des imbéciles américains, c’est qu’il ne leur vient même pas à l’idée qu’ils pourraient être endoctrinés. Ils sont des clones orwelliens qui croient que la guerre est la paix, l’esclavage est la liberté, et que la vérité est celle qu’on vous serine.

 

Les politiciens américains qui ont participé à la Conférence sur la sécurité de Munich ont traité de « conneries » les efforts de la chancelière allemande Merkel et du président français, François Hollande, pour amener Poutine à discuter de la crise en Ukraine.

 

Les trois dirigeants se proposent de poursuivre cette semaine les longues discussions qu’ils ont entreprises à Moscou le week-end dernier, lors d’une seconde réunion à Minsk, la capitale du Bélarus. Il n’est pas sûr du tout que Poutine, Merkel et Hollande parviennent à obtenir du régime de Kiev qu’il s’assoie à la même table que les séparatistes prorusses d’Ukraine orientale. Les brutes étatsuniennes vont certainement faire de leur mieux pour faire capoter le dialogue avant même qu’il ait commencé à porter ses fruits.

 

Contrairement aux Américains Gung-Ho(**), les Européens commencent à se rendre compte que fournir plus d’armes en Ukraine n’est pas la solution, qu’il faut même éviter ça à tout prix, et que les aspirations à l’autonomie des séparatistes sont raisonnables et méritent d’être prises en compte.

 

Les Européens, au moins publiquement, n’ont sans doute pas renoncé à la narrative éculée selon laquelle c’est la Russie qui déstabilise l’Ukraine avec ses troupes ou son soutien militaire clandestin aux séparatistes. Moscou nie catégoriquement ces allégations. Mais au moins, les Européens semblent avoir assez de subtilité intellectuelle pour réaliser que montrer hystériquement Poutine du doigt est contre-productif et qu’il n’y a peut-être pas qu’une seule version des faits.

 

Il faut reconnaître qu’Angela Merkel a résisté à la pression américaine pour augmenter l’implication militaire en Ukraine. À Washington cette semaine, elle a catégoriquement nié partager l’idée d’envoyer plus d’armes en Ukraine. L’opposition de Merkel aux propositions américaines a été dénoncée par les principaux sénateurs républicains qui l’ont accusée de vouloir « apaiser » Poutine, en la comparant stupidement avec Chamberlain et Hitler à la conférence de Munich de 1938.

 

Traiter avec ces imbéciles d’Américains est donc impossible. Ils vivent dans un monde mental différent de la plupart des autres. Leur monde est un mélange de propagande qui ne tient aucun compte des faits historiques, et de comportements brutaux qui rendent le dialogue, la réciprocité ou la réflexion socratique tout à fait improbables. Leur arrogance et leur vanité obtuses font obstacle à la vraie communication et à la compréhension mutuelle. Et tout ça, c’est la faute de Poutine ; tout cela vient de ces affreuses hordes russes ; c’est le retour de l’empire soviétique du mal. Une opération illégale de changement de régime à Kiev contre un gouvernement élu soutenu par les États-Unis ? Un régime soutenu par les Américains qui mène une guerre contre les russophones de l’est de l’Ukraine ? Êtes-vous fou, espèce de crétin d’apologiste de Poutine ?

 

Comment peut-on traiter avec des gens pareils ? On ne peut pas, c’est impossible.

 

À cela s’ajoute un autre problème. Les Européens ne sont pas libres d’agir en fonction de ce qu’ils pensent réellement. Il est clair que Merkel, Hollande et de nombreux autres dirigeants européens se rendent compte que le projet étatsunien d’inonder l’Ukraine d’armes encore plus meurtrières est une idée catastrophique qui pourrait déclencher une Troisième Guerre mondiale. Il est clair que de nombreux Européens pensent que les sanctions US contre la Russie ne sont pas seulement contre-productives, mais que c’est, en fait, une politique bêtement hostile qui nuit aux travailleurs, aux agriculteurs et aux économies européennes autant qu’à la Russie.

 

Le problème c’est que les États européens sont des vassaux des États-Unis. Ils sont obligés de suivre la ligne dictée par Washington, aussi stupide soit-elle. L’Allemagne est considérée comme le moteur de l’Europe et la quatrième plus grande économie du monde. Pourtant, comme le politologue allemand Christof Lehmann nous le rappelle, l’Allemagne n’a jamais eu une politique véritablement indépendante depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Elle n’a pas de constitution digne d’un État moderne, et elle continue d’être occupée par les forces militaires des alliés américains et britanniques « victorieux ». Selon Lehmann, « l’Allemagne est une colonie de facto des États-Unis. À tout moment, en vertu de la loi fondamentale d’après-guerre (***), les troupes américaines peuvent prendre les manettes de l’Allemagne qui est techniquement et juridiquement un état occupé, un état vassal ».

 

L’espionnage américain de la chancelière Merkel par la NSA, révélé en 2013 par Edward Snowden, en est un exemple. Plus révélateur encore est le fait que Merkel n’ait pas répondu à cette violation flagrante de la « souveraineté » allemande avec toute la force requise. Elle a docilement accepté l’intrusion comme une manifestation de l’hégémonie américaine d’après-guerre.

 

Lehmann souligne que, depuis la guerre, les États-Unis et son allié britannique ont opposé leur veto à toutes les velléités allemandes de se créer une politique étrangère indépendante, en particulier une politique qui impliquerait un rapprochement avec la Russie. « Nous avons pu constater que tous les efforts des chanceliers Willy Brandt et Gerhard Schroeder pour améliorer les relations avec la Russie ont été sabotés à chaque fois par Washington et Londres », note Lehmann.

 

C’est pourquoi la résistance héroïque de Merkel cette semaine contre le militarisme américain en Ukraine est méritoire. Son opposition ouvre peut-être une brèche dans les relations américano-européennes. Elle a, en effet, contesté une ligne rouge fondamentale de Washington : à savoir que les États européens, et en particulier l’Allemagne, ne peuvent pas et ne doivent pas se permettre de remettre en cause l’hégémonie américaine et sa politique d’hostilité à long terme contre la Russie.


Merkel et Hollande ont peut-être enfin entendu le message des millions de citoyens ordinaires de l’UE qui s’opposent de tout leur cœur à la politique belliciste que les États-Unis mènent contre la Russie aux dépens de l’Europe. Mais étant donné que les vassaux européens de ces crétins d’Étatsuniens auront bien du mal à secouer leur joug traditionnel, il est difficile de savoir s’il y aura ou non une percée en faveur de la paix. Le leadership européen est encore prisonnier des griffes de Washington. Mais les masses européennes sont si dégoûtées qu’elles pourraient bien forcer leurs leaders à briser ce joug absurde.

 

 

 

Par Finian CUNNINGHAM (*) - traduction : Dominique Muselet - legrandsoir.info – le 16 février 2015

 

 

Source :

http://www.strategic-culture.org/news/2015/02/10/moscow-problem-dealing-with-imbeciles-and-vassals.html

 

 

(*) Finian Cunningham : originaire de Belfast, en Irlande, Finian Cunningham (né en 1963) est un expert de premier plan dans les affaires internationales. L’auteur et commentateur des médias a été expulsé de Bahreïn en juin 2011 pour son journalisme critique dans lequel il a souligné les violations des droits de l’homme par le régime soutenu par l’Occident. Il est diplômé d’une maîtrise en chimie agricole et a travaillé comme rédacteur scientifique de la Royal Society of Chemistry, Cambridge, en Angleterre, avant de poursuivre une carrière dans le journalisme. Il est également un musicien et compositeur. Pendant de nombreuses années, il a travaillé comme un éditeur et écrivain dans les médias traditionnels de nouvelles, y compris The Mirror, Irish Times et Independent…

(Source : http://nsnbc.me/author/finiancunningham/)

 

 

Notes :

(**)

Gung ho/ˈɡʌŋˈhoʊ/est une expression anglaise qui signifie « enthousiaste » ou « trop zélé ».

Gung ho est la pronunciation anglicisée de « gōng hé » (工合). C’est l’abréviation du terme « gōngyè hézuòshè » (工業合作社) ou Cooperatives Industrielles Chinoise, (INDUSCO en Anglais).

 

(***)

La Loi fondamentale pour la République fédérale d’Allemagne (Grundgesetz für die Bundesrepublik Deutschland, GG) est la constitution de l’Allemagne depuis le 8 mai 1949, d’abord pour les Länder de l’Ouest, puis depuis la réunification du pays le 3 octobre 1990 pour le pays entier... Elle s’intitule « loi fondamentale » et non « constitution » (Verfassung) pour souligner le caractère transitoire qu’elle devait avoir dans le contexte de la division de l’Allemagne.


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