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Coup d’État militaire US pour « Euro-Meltdown » (meltdown = débâcle)

Coup d’État militaire US pour « Euro-Meltdown » (meltdown = débâcle) | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Coup d’État militaire US pour

« Euro-Meltdown » (meltdown = débâcle)

Par Finian Cunningham (*)

 

La capitulation du gouvernement grec devant les forces capitalistes dirigées par Berlin est un redoutable moment-charnière. Il marque la mise au pas à la schlague de l’électorat européen par le pouvoir financier corporatiste. Ce qui arrive aujourd’hui à la Grèce ne fait que devancer ce qui va arriver aux autres États de l’Union.

 

Dans ce cas, on peut s’attendre à une agitation sociale généralisée.

 

Pour justifier l’expansion accélérée des forces militaires US au cours de l’année dernière sur tout le territoire de l’Europe, on a invoqué le prétexte de « défense » des alliés de l’OTAN contre une prétendue agression russe. Mais une éventualité tout à fait différente est que Washington prépare un coup d’État militaire généralisé en Europe, au lendemain d’un effondrement économique découlant de la crise de la dette grecque.

 

Pas plus tard que la semaine dernière, le général américain Ray Odierno – membre du Haut Quartier Général des Forces US – a fait état de plans d’envoi de nouvelles troupes en Allemagne, accompagnées de blindés lourds et d’autres équipements militaires. Il a déclaré au Wall Street Journal que ces nouvelles installations militaires avaient pour but de faire face à « la croissante menace russe ».

 

L’Allemagne est déjà de facto sous occupation militaire US, depuis la fin de la IIe Guerre mondiale, avec des dizaines de milliers de soldats stationnés sur son sol en permanence et une ribambelle de garnisons. Pourquoi ce besoin d’augmenter l’occupation militaire US, non dans les pays de la périphérie orientale de l’Europe proches de la Russie, mais en plein cœur du continent, en Allemagne ?

 

Au cours de cette même année, on a assisté à un déploiement identique de troupes d’occupation américaines supplémentaires, d’artillerie, de blindés, d’avions de guerre et d’hélicoptères dans tous les autres pays européens membres de l’OTAN, sous le prétexte de jeux de guerre.

 

Le résultat, c’est que la présence militaire américaine en Europe n’a jamais été aussi massive depuis la Guerre froide, qui a pourtant pris théoriquement fin il y a 25 ans avec l’effondrement de l’URSS.

 

Le général Odierno a dit que le « prépositionnement » de troupes et d’équipement militaire en Allemagne et dans les pays environnants, ainsi qu’en Pologne et dans les États baltes devrait permettre une rapide intensification de la présence américaine en Europe « en cas de crise ». Par « crise », on suppose qu’il entendait une guerre éventuelle avec la Russie.

 

Mais les planificateurs de Washington pourraient bien avoir une autre crise en tête : la débâcle économique et sociale de l’Union Européenne.

 

Dans ce cas, l’armée américaine serait déployée pour servir d’appui à des gouvernements fragiles et discrédités, menacés par des bouleversements sociaux généralisés. Ces gouvernements « intérimaires » pourraient être composés des personnels politiques déjà au pouvoir aujourd’hui dans les capitales européennes. Mais leurs administrations seraient de plus en plus autocratiques et imposées, sans aucun mandat populaire, comme le démontre ce qui se passe en Grèce. Si une crise sociale, due à une pauvreté généralisée, à un accroissement galopant du chômage, à des manifestations de grande envergure et à une désorganisation de l’industrie, devait culminer, les forces armées américaines en Europe seraient ainsi à pied d’œuvre pour imposer par la force ces « gouvernements » technocratiques.

 

L’analyste politique de l’Américain Randy Martin, qui écrit sur crookedbough.com estime que la classe dirigeante US avait prévu l’agitation qui se fait jour en Europe à propos de la Grèce.

« La crise grecque dure depuis cinq ans et même plus », dit Martin. « Vous pouvez parier que Washington a déjà dressé ses plans sur la manière d’administrer l’Europe, politiquement et financièrement, si la situation exige cette intervention. Et une telle situation devient de plus en plus visible, presque au jour le jour. »

 

Il dit encore : « N’oubliez pas que l’alliance militaire des 28 membres de l’OTAN n’est rien d’autre que le pouvoir militaire US externalisé sous diverses mascarades européennes. Les différentes formations de l’OTAN sur le territoire européen ne sont à l’évidence qu’une occupation militaire de l’Europe par les États-Unis. » Et il ajoute : « C’est exactement ce que les perspicaces représentants du gouvernement russe font remarquer depuis longtemps. »

 

Depuis l’éclatement de la crise en Ukraine, due au coup d’État qu’y ont fomenté les États-Unis en février 2014, les médias occidentaux retentissent des criailleries américaines à l’agression russe contre l’Europe. Mais, comme l’indique Martin, la fable d’une menace russe est si usée qu’on commence à en voir la trame. Il n’y a aucune preuve d’infiltration russe en Ukraine, aucune preuve d’agression russe envers l’Europe, et Moscou a toujours avec raison qualifié ces allégations de « fantaisistes ».

 

Ce qui amène à conjecturer que la militarisation américaine de l’Europe a un tout autre but : le muselage d’une Union Européenne soumise à de croissantes pressions intérieures causées par son effondrement économique.

 

Ce qu’on appelle « la crise de la dette grecque » n’est en réalité qu’un symptôme de l’effondrement systémique du capitalisme occidental.

 

Beaucoup d’autres pays de l’Union Européenne se trouvent dans des conditions similaires d’arriération fiscale chronique et d’endettement dévorant.

L’Italie, l’Espagne et le Portugal viennent en premier à l’esprit, comme risquant l’effondrement pour cause de dette précaire supérieure à leur PIB. Mais la France, qui est la deuxième économie d’Europe, est, elle aussi, menacée d’annihilation par une dette qui excède son PIB.

 

Les mesures d’austérité imposées à leurs populations par les gouvernements européens sont le plus durement ressenties en Grèce. On le voit aux queues qui s’étirent devant les banques pour en retirer la somme quotidienne autorisée et aux foules désespérées qui prennent d’assaut les magasins d’alimentation et les pharmacies pour tenter de se procurer des produits de première nécessité de plus en plus rares.

 

Le gouvernement d’Alexis Tsipras s’étant avéré l’instrument consentant de l’oligarchie banquière européenne, l’état d’esprit des Grecs lambda est de plus en plus menaçant et volatil.

 

Mais ce scénario d’effondrement économique et de chaos social que nous voyons se dérouler en Grèce va plus que probablement se répéter dans d’autres pays de l’UE à cause de la nature systémique de la crise.

 

Les créanciers institutionnels de l’UE que cornaque l’Allemagne veulent donner un avertissement au reste de l’Europe en mettant la Grèce aux fers.

 

Cependant, l’austérité poussée à l’extrême ne peut que conduire à la révolte sociale, pas seulement en Grèce, mais dans toute l’Europe.

 

Washington s’inquiète de la débâcle potentielle de l’Europe. Le président Barack Obama a pressé la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre grec Alexis Tsipras de trouver une solution à la crise de la dette grecque. Le Secrétaire au trésor d’Obama, Jack Lew, s’est fait l’écho de ces préoccupations et a averti qu’« il y a beaucoup d’inconnues à redouter, si on en arrive à ne pouvoir éviter une désintégration totale de la Grèce ».

 

Ce à quoi nous assistons en ce moment en Europe, c’est à l’émergence d’un « gouvernement » autocratique centralisé, soumis aux diktats de la finance capitaliste, dont le rôle est d’imposer l’austérité aux populations sans avoir obtenu d’elles aucun mandat démocratique.

 

Le centre administratif technocratique de cette oligarchie banquière en Europe est Berlin, à son tour assujetti à l’administration technocratique de Washington, elle-même contrôlée par Wall Street. Ce que nous avons connu jusqu’à présent sous l’appellation de gouvernements nationaux souverains ne sera plus désormais qu’un ramassis de fonctionnaires au service de l’« élite » banquière mondiale.

 

Or, le contrôle d’un gouvernement par des intérêts privés exemptés de toute responsabilité démocratique est la définition même du fascisme. Comme le fait remarquer l’analyste Randy Martin « Ce qui est en train de se mettre en place en Europe et plus encore aux États-Unis est l’assujettissement complet des gouvernements au capital financier. Loin de tout jargon creux, il n’est pas exagéré de dire que nous sommes, en Occident, en train de succomber au fascisme financier.

 

L’administration technocratique de l’Europe sous la férule des banquiers ne peut qu’engendrer toujours plus de protestations populaires et de troubles civils. Quand les politiciens US parlent de « débâcle » et leurs généraux de « protéger l’Europe », ce qu’ils disent en réalité, c’est qu’ils veulent « protéger l’Europe de ses propres peuples en colère ». La Russie n’est que l’épouvantail qu’on agite pour justifier l’occupation militaire américaine de l’Europe et les diktats du capital relayés par Berlin.

 

L’ironie de tout cela, c’est que 70 ans après la défaite du fascisme en Europe, l’Europe, ayant accompli un tour complet, se retrouve en présence du même phénomène. Sauf que, cette fois, les totalitaires nazis sont Américains.

 

 

 

Par Finian Cunningham (*) - sputniknews.com - Traduction c. l. pour Les Grosses Orchade - reseauinternational.net – le 23 juillet 2015. 

 

(*) Né à Belfast, Irlande, en 1963, Finian Cunningham est un éminent journaliste, expert en affaires internationales. Il a été expulsé du Bahrain en juin 2011 pour avoir critiqué les violations des droits humains par le régime qu’y soutient l’Occident. Il est titulaire d’une maîtrise en Chimie agricole et a travaillé comme rédacteur scientifique pour la Royal Society of Chemistry, Cambridge, GB, avant de s’orienter vers le journalisme politique. C’est aussi un musicien et un auteur de chansons. Il a d’abord écrit, pendant quelques années, pour des médias conventionnels tels que le Mirror, l’Irish Times et l’Independent. Il vit actuellement en Afrique orientale, où il écrit un livre sur le Bahrain et le « printemps arabe ». Il y co-présente un programme dominical sur Radio Bandung. Correspondant au Moyen-Orient et en Afrique de l’Est de GlobalResearch.ca, il contribue régulièrement à plusieurs médias internationaux non alignés, dont PRESS TV, nsbc international, strategic culture, thepeoplesvoice, dandelionsalad, 12 160 info, veterans news now, the 4 th media et sputniknews.

On peut le retrouver sur son propre site : My Catbird Seat.


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Venezuela, les « guarimbas » et le silence européen

Venezuela, les « guarimbas » et  le silence européen | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Venezuela, les « guarimbas » et

 le silence européen

Par Alex Anfruns

 

Début 2014, le programme des opposants de droite appelé « La Salida » (la sortie) échoua au Venezuela. Était-ce juste un programme d’alternance politique ? Pas du tout. Certains parmi ces politiciens avaient déjà participé au coup d’État contre Chavez 2002, et ils décidèrent de récidiver. Par la promotion de la violence et le chaos dans le pays, cette « opposition » renonça définitivement à la voie démocratique. Cela mena à l’arrestation de Leopoldo Lopez et Antonio Ledesma et à une enquête de responsabilité sur un total de 43 morts, 486 blessés et 3 500 arrestations au cours des « guarimbas » (barricades de rue). Cependant, les médias européens persistent à les dépeindre comme des victimes et des prisonniers politiques, reléguant toute responsabilité quant à ces événements au gouvernement vénézuélien qui, lui, est décrit comme une « dictature effroyable ». C’est l’application d’une règle connue de la propagande de guerre : inverser le rôle des victimes et des bourreaux.

 

 

Le deux poids, deux mesures des médias sur les guarimbas

 

Récemment, le Comité des victimes de guarimbas, formé par les familles des victimes, a fait une tournée européenne de conférences de presse pour témoigner des véritables causes de cette violence. Leur effort a été en vain. Malgré la cohue de médias qui, début de 2014, accompagna le phénomène de la violence dans les rues de Caracas, la visite de cette délégation n’a pas suscité l’intérêt des politiciens et des médias européens, qui ne semblent pas intéressés par l’identité des victimes, ni d’établir la véritable responsabilité de ces événements.

 

Comme par hasard. Alors que les véritables victimes sont rendues invisibles, les détenus accusés d’avoir planifié cette violence politique reçoivent un large soutien international. Au lieu de promouvoir la vérité et la justice, ceux qui manifestent ce soutien en réalité prennent la défense de l’impunité envers les responsables de la violence des guarimbas. Selon le porte-parole du Réseau Alternatif de défense des droits humains, Cristobal Cornieles, le phénomène de guarimbas est un cas de figure où se donnent rendez-vous plusieurs manipulations des médias. La première était de présenter les autorités gouvernementales et publiques comme les seuls responsables des 43 décès. « Cette image a été bien reçue en Europe. Cependant, parmi les 43 morts, la responsabilité directe de fonctionnaires civils et militaires n’est avérée que pour cinq d’entre eux ; et en outre, ils ont été arrêtés et jugés pour cela. Les 38 décès restants, soit le 90 % du total, furent la responsabilité directe des participants dans les actions violentes des guarimbas ». (1)

 

Comme l’indique Cristobal Cornieles : « on a favorisé l’idée que les manifestations eurent lieu à des fins de revendication sociale, qu’il y avait des étudiants qui décidèrent de protester spontanément. Cependant, les actions de violence firent partie d’un programme politique clairement défini, appelé « La sortie », qui visait à remplacer le président, ce qui fut annoncé en décembre 2013 dans un restaurant à Miami ».

 

Le 31 octobre 2013, aux États-Unis, le leader de la formation de droite Voluntad Popular Leopoldo Lopez utilisait une métaphore très explicite qui en dit long sur le radicalisme et l’agressivité de son approche politique : « Jusqu’à ce que nous n’ayons clairement défini quelle est la maladie à traiter, quel est le diagnostic de ce que l’on est en train de vivre au Venezuela, nous ne saurons pas clairement quelle est la médecine que nous devons appliquer pour guérir la maladie. Car ce n’est pas la même chose un rhume, que l’on peut guérir avec une aspirine, ou un cancer qu’il faut guérir avec de la chimiothérapie ou la radiothérapie. Ce n’est pas la même chose » (2). Ainsi, la relation entre l’apparition des manifestations qui ont dégénéré rapidement dans la violence généralisée et l’annonce du programme de l’opposition putschiste, appelé « la sortie », dans laquelle ces manifestations étaient encadrées, fut soigneusement cachée par le discours uniformisant des médias.

 

À Miami, l’annonce de « La sortie » n’était pas seulement une indication révélatrice sur qui étaient les partisans les plus fidèles de la droite vénézuélienne, mais surtout l’aveu explicite de son abandon de l’option démocratique : « Je veux vous annoncer que je suis absolument convaincu, et je ne suis pas le seul, mais des millions de Vénézuéliens le sont avec moi, nous sommes absolument convaincus que Nicolas Maduro doit quitter plus tôt que plus tard le gouvernement du Venezuela. » Voilà comment Leopoldo Lopez a souligné sa décision de retomber dans des méthodes illégales.

 

Cristobal Cornieles note également que « les actes de violence les plus forts survinrent dans les municipalités gouvernées par Leopoldo Lopez, et avec l’approbation de la police municipale, qui protégeait ceux qui menaient les actes de violence. Il y eut même le cas d’un maire — Cobayos — qui fut identifié en train de participer à des actes de violence. Pour sa participation, il est actuellement en détention et est en train d’être l’objet d’investigations judiciaires avec Leopoldo Lopez ». En ce qui concerne les méthodes employées, il semble évident que la violence ne gênait pas tellement dans les secteurs gouvernés par la droite vénézuélienne, mais qu’au contraire, elle s’accommodait de façon opportune avec ses objectifs politiques...

 

« La violence était sans merci contre les motocyclistes. Historiquement, la droite a associé les motards avec les partisans de Chavez. La méthode utilisée était l’installation, sous les instructions d’un général de l’armée à la retraite, des pièges ou « Guayas », situés à un mètre et vingt centimètres de hauteur, dans le but de provoquer la mort de motocyclistes. Une autre méthode employée consistait à ouvrir les égouts et déverser de l’huile autour. De telles méthodes constituent un acte de violence politique planifiée et non le résultat d’actions de violence isolées ou spontanées dans le cadre de manifestations pacifiques ».

 

Enfin, Cornieles souligne le caractère inhabituel du discours dominant des médias sur le phénomène des guarimbas : « Tout au long de l’histoire du XXe siècle en Amérique latine, il n’y a jamais eu des précédents de manifestations qui se terminent avec des morts de policiers. Une telle violence envers des agents de police n’a jamais été enregistrée, ce qui donne une idée de l’ampleur de la violence planifiée qui eut lieu pendant les guarimbas. Ces fonctionnaires ne furent même pas tués lors d’affrontements avec les manifestants : leur mort eut lieu pendant qu’ils retiraient des débris et des matériaux utilisés pour bloquer les routes. Ces policiers ont été la cible de tirs depuis des endroits élevés, ce qui est une indication claire de la préméditation dans l’assassinat. Pourtant, les responsables de ces meurtres contre des fonctionnaires se trouvent toujours en liberté, tandis que les agents de l’État impliqués dans des cas de violence font l’objet d’une enquête en cours. Malgré tout, la communauté internationale garde la matrice d’opinion selon laquelle la police était la responsable de la violence qui entraîna les morts ».

 

La première phase du plan de déstabilisation consistait à présenter une infime partie des étudiants vénézuéliens – surtout les étudiants de droite — comme faisant partie d’un mouvement social légitime face aux médias internationaux, afin d’endommager l’image publique du gouvernement vénézuélien. L’objectif était de préparer le terrain pour ensuite légitimer un coup d’État militaire par un groupe d’officiers. Or, comme l’a souligné l’écrivain Luis Britto Garcia, « les activistes usant de violence sont présentés par les médias comme de jeunes étudiants. Cependant des adultes cagoulés, notamment paramilitaires et mercenaires étrangers, se feront passer pour eux. (…) plus de neuf millions et demi de Vénézuéliens sont à l’heure actuelle étudiants. C’est-à-dire à peu près un sur trois. Ce qui signifie que si cette population étudiante était hostile à la Révolution bolivarienne (...) elle n’aurait pas pu résister à cette flambée de violence. » (3)

 

Le plan comprenait également un bombardement aérien sur le siège de la chaîne Telesur. Comme le rappelait très justement Nicolas Maduro, la révélation du plan d’attaque sur Telesur est une indication forte sur l’identité réelle des acteurs derrière la tentative de putsch déjouée du 12 février 2015 : « un Vénézuélien qui nous hait beaucoup aurait ciblé le palais présidentiel comme l’objectif principal de ce plan. Mais celui qui planifie à l’extérieur, son premier objectif c’est que l’on ne sache rien dans le monde. Détruire Telesur (était) la première cible. Les bâtiments de Telesur, situés dans le nord de Caracas ». (4) Les médias comme cible militaire prioritaire nous rappellent le mode opératoire de l’interventionnisme américain, avec le bombardement de la télévision serbe en 1999, qui entraîna 10 morts et 20 disparus, et celui de l’Hôtel Palestine et des installations d’Al-Jazira à Bagdad en 2003, au cours desquels furent tués les journalistes Jose Couso, Taras Protsyuk et Tareq Ayyoub, alors que plusieurs autres journalistes furent aussi blessés.

 

 

L’ingérence des États-Unis et ses liens avec la droite vénézuélienne

 

Déjà en 1829, Simón Bolívar faisait la prédiction suivante : « Les États-Unis semblent destinés par la providence à répandre des misères dans notre Amérique au nom de la liberté. ». (5) Si l’intuition principale était là, ce qui manquait seulement à déterminer était l’identité des alliés historiques qui allaient jouer ce rôle « providentiel », afin de permettre aux États-Unis de détruire les processus progressistes en Amérique Latine, tel un fléau en période de récoltes.

 

L’actuelle implication des États-Unis dans le plan de soutien à une insurrection au Venezuela ne devrait surprendre personne. Pour preuve, ses nombreuses interventions militaires au cours du XXe siècle, mais aussi les plus récentes, comme le soutien d’Obama au putschiste Roberto Micheletti puis à son successeur Porfirio Lobo à Honduras, suite au putsch qui provoqua le renversement du président légitime Manuel Zelaya. En effet, pour les États-Unis, la défense de la souveraineté, le renforcement d’une dynamique d’intégration régionale, l’anti-impérialisme affiché des gouvernements bolivien, équatorien et vénézuélien, sont autant de « menaces inhabituelles » à ses projets de domination hégémonique.

 

Le 23 juin 2015, en vue des élections législatives annoncées pour le 6 décembre de cette année, une délégation de sept dirigeants du parti de droite Primero Justicia, avec Henrique Capriles à sa tête, est allée à New York pour une rencontre avec le conseiller politique Juan Jose Rendon. Le président de l’Assemblée nationale, Diosdado Cabello a dénoncé le soutien que la droite vénézuélienne cherche systématiquement à l’étranger : « Ils sont allés à New York pour discuter des problèmes du Venezuela, même si nous savons qu’il n’y avait pas que cela, ils y sont allés pour recevoir des instructions de ce secteur de l’impérialisme qui ne veut pas la paix au Venezuela. Ils y sont allés également pour recevoir de l’argent (...) Est-ce une opposition responsable au Venezuela ? Non, elle ne l’est pas ». (6)

 

Le Venezuela paie donc les frais de ses ressources stratégiques et de sa situation géographique entre la Colombie et les États-Unis, deux pays jouissant de relations privilégiées en matière de coopération militaire. Leur ingérence se reflète à plusieurs niveaux. D’abord, dans le financement que la National Endowment Democracy (NED) et l’USAID ont octroyé aux organisations de l’opposition vénézuélienne de façon ininterrompue depuis 2001 (pour l’année 2013 seulement, ce financement s’élevait à 7,6 millions de dollars). Ensuite, dans le rôle joué par les paramilitaires colombiens dans les récentes tentatives visant à déstabiliser le pays (7), ainsi que dans l’assassinat du jeune député Robert Serra. (8)

 

En fait, « la Sortie », ce plan qui visait à renverser un gouvernement légitime, dont le point culminant eut lieu dans les premiers mois de 2014, reste une menace latente. Il s’inscrit dans la continuité d’une série d’attaques et sanctions, tous pointant l’intérêt de la Maison-Blanche sur le « changement de régime » (9) dans un pays stratégique pour ses ressources. C’est ainsi que, le 11 décembre dernier, Obama décida de signer des sanctions contre les fonctionnaires et diplomates de haut rang vénézuéliens, visant à empêcher leur accès au visa et à bloquer leurs comptes. En janvier de cette année, une campagne médiatique internationale ciblait le Président de l’Assemblée nationale Diosdado Cabello l’accusant de corruption et de liens présumés avec le narcotrafic.

 

En consonance avec ces actions, le 12 mars, le Parlement Européen adopta une résolution qui « condamne la persécution politique au Venezuela (...) et appelle à la libération des personnes emprisonnées arbitrairement ». (10) Cette résolution vise à présenter les responsables de l’opération « La Sortie » comme des prisonniers politiques qui seraient empêchés de s’exprimer. Or, on l’a vu, ces acteurs ont en réalité mené une campagne de déstabilisation au moyen d’un putsch, une démarche antidémocratique par essence. Il est à noter que le Parlement européen met en œuvre une instrumentalisation politique de la question des droits de l’homme, et son discours est très différent selon que les victimes et les pays sont des alliés ou pas. En effet, les membres du Parlement Européen ont fait la sourde oreille à la délégation vénézuélienne composée de Jose Morales, l’adjoint de l’Assemblée nationale du Venezuela, et des représentants du Comité des victimes de Guarimba. Yendry Velázquez, le porte-parole du Comité, a dénoncé que « parmi les 751 députés européens, seulement moins de 50 d’entre eux étaient présents (...) Je n’attends pas beaucoup d’eux, car cela a dû être planifié à l’avance. » (11)

 

Enfin, le 9 mars, on a vu l’infâme décret d’Obama désignant le Venezuela comme une « menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale » des États-Unis. Cette dernière intrigue a eu un effet inattendu, suscitant la sympathie de millions de personnes dans le monde, qui ont exprimé leur soutien à la Révolution bolivarienne, et ont exigé l’abrogation du décret. Mais ce décret est une sorte d’épée de Damoclès. Le jeune vice-président du Venezuela, Jorge Arreaza, prévient : « Les États-Unis utilisent ce décret exécutif tel un « interrupteur que vous pouvez activer ou désactiver comme bon vous semble ». (12)

 

 

Le peuple du Venezuela veut la paix et la justice

 

Le premier acte de justice est que la vérité soit connue. Cela nécessite de rendre visibles les victimes et les auteurs. La plupart des médias, l’Union européenne et les États-Unis se sont engagés à l’unisson dans la demande de la libération de Leopoldo Lopez et des autres responsables de la violence déchaînée lors des guarimbas.

 

Depuis les seize dernières années, la Révolution bolivarienne promeut l’unité de l’Amérique latine et le changement de paradigme avec le socialisme du XXIe siècle. Bien que l’impérialisme américain cherche à répéter les vieux schémas de domination coloniale, les peuples de Notre Amérique réaffirment leur unité dans la diversité, donnent l’exemple et insufflent de l’espoir aux peuples du monde, avec des gouvernements qui pour la première fois incluent dans l’ordre du jour l’amélioration des conditions de vie des couches sociales majoritaires. L’histoire montre que le colonialisme et les empires ont un début et une fin. Les gouvernements des États-Unis et de l’Union européenne devraient donc se rendre à l’évidence et abandonner leur soutien aux putschistes, mercenaires et criminels de toutes sortes.

 

 

Par Alex Anfruns – Le Journal de Notre Amérique n° 5, Investig’Action – le 9 juillet 2015

 

Notes :

1 Conférence de presse du Comité de victimas guarimbas, à Bruxelles, le 7 mars 2015.

2 Voir vidéo annonce de « La Sortie » : http://www.ultimasnoticias.com.ve/n...

3https://venezuelainfos.wordpress.co...

4 Discours de Nicolas Maduro lors de la clôture de la Rencontre des Intellectuels en Défense de l’Humanité, à Caracas, le 13 décembre 2014.

5 Lettre au Coronel Patricio Campbell, Anglais Chargé des Affaires à Guayaquil.

6 Diosdado Cabello, « Con el mazo dando », 24 juin 2015, Venezolana de Television. Voir vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=MnB...

7http://notas.org.ar/2015/04/02/veni...

8 Voir : http://www.telesurtv.net/news/La-hi...

9 L’expression « régime change » fait référence au renversement de gouvernements étrangers par Washington, sans avoir recours aux interventions militaires directes. Les opérations couvertes conçues par la CIA consistent à promouvoir la déstabilisation des pays à travers des coups d’État, financer et entraîner des groupes hostiles au gouvernement, mener des campagnes de guerre psychologique dans les médias, etc. L’expression est utilisé dans l’ouvrage « Overthrow : America’s Century of Regime Change from Hawaii to Iraq" (2006) du journaliste états-unien Stephen Kinzer.

10 European Parliament resolution of 12 March 2015 on the situation in Venezuela (2015/2582(RSP))

11 http://www.vtv.gob.ve/articulos/201...

12 Discours de Jorge Arreaza prononcé lors de la clôture du Sommet des Peuples le 11 juin 2015 à Bruxelles.

 

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Vers une guerre américaine en Europe ?

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© AP Photo/ Mindaugas Kulbis

 

Vers une guerre américaine  en Europe ?

Par Nicolas Bonnal (*)

 

Rien ne fera reculer les Américains : leur situation économique et financière est désastreuse ; le Pentagone d’esprit mercenaire a pris le pouvoir avec l’État profond déclencheur de certains des attentats que l’on sait ; et la Russie surtout leur fait horreur parce qu’elle est depuis trop d’années le seul pays du monde susceptible de leur résister.

 

Le 13 juin, un article du NYT, signé MM. Schmidt et Meyers nous annonce froidement que les USA vont envoyer 5 000 hommes et 1500 chars en Europe orientale. Il faut mettre fin à l’agression russe en Europe, car les Russes vont en effet envahir la Pologne et les pays baltes, en attendant le Portugal et le Maroc…

 

Le nombre impressionnant de commentaires diffusés permet pour une fois de connaître l’opinion de nos chers Américains : un tiers est pour la guerre, un tiers hausse les épaules, un dernier tiers enfin remarque comme nous le caractère aberrant et criminel de la position belliqueuse de leur pays.

 

On se doute que ce ne sont pas ces naïfs qui feront reculer Bush frère & fils, Clinton-femme et Obama, le fidèle disciple de Brzezinski, le Polonais qui voulait anéantir la Russie ! Sur cet intellectuel relativement dément, on rappellera un livre, le Grand Échiquier et ces phrases qui décrivent les raisons de la totale soumission allemande ou japonaise, soixante-dix ans après Dresde ou Hiroshima : « À bien des égards, la suprématie globale de l’Amérique rappelle celle qu’ont pu exercer jadis d’autres empires, même si ceux-ci avaient une dimension plus régionale. Ils fondaient leur pouvoir sur toute une hiérarchie de vassaux, de tributaires, de protectorats et de colonies, tous les autres n’étant que des barbares. »

 

Vassaux ou barbares ! Parlez-nous des droits de l’homme ! Un peu plus bas, le mentor d’Obama ironise : 

« L’Europe de l’Ouest reste dans une large mesure un protectorat américain et ses États rappellent ce qu’étaient jadis les vassaux et les tributaires des anciens empires. Cette situation est assurément malsaine, pour l’Amérique comme pour les nations européennes. »

 

Cette situation n’est pas « malsaine » pour Obama, et c’est donc le début de cette guerre américaine en Europe, qui se soldera par notre extermination ou par une partition ruineuse du continent. Tout cela se fera avec la collaboration des élites européennes qui obéissent à Washington et saccagent au nom du libre-échange ou du grand remplacement l’avenir de leurs peuples.

 

Comme je l’ai déjà montré, tous les dirigeants baltes ont été élevés en Amérique ou y firent leurs études, dans les deux disciplines de ces temps apocalyptiques : la finance et la psychologie. Freud et Rothschild au service d’un Hitler remis en selle par l’Occident le 9 mai dernier. Exagération ? Jeb Bush, frère de qui l’on sait, l’homme aux deux millions de morts en Irak, est venu insulter en Europe Vladimir Poutine la semaine dernière. La femme de l’ex-président Clinton compare Poutine à Hitler : oubliés les 26 millions de tués par le führer qui traitait les peuples est-européens en esclaves ou y gazait les juifs !

 

Poutine étant Hitler, tous les moyens sont bons pour déclencher la guerre. Le coup d’État de Maïdan (tueurs type Gladio pour déquiller les manifestants rétribués dix dollars par jour, le tout sous les drones de CNN, cette annexe comme Hollywood, du Pentagone) a annoncé la couleur.

 

L’échec de Minsk si prévisible permet de dénoncer une interminable « agression russe » qui justifiera la guerre courte ou nucléaire voulue par les pontes du Pentagone et les élites hostiles américaines (le même NYT précise le même jour qu’il y a maintenant 12 % de sans-abri à Los Angeles). Obama, dont l’agenda « culturel » n’est visiblement pas de protéger les Européens, a pu se vanter d’avoir suscité un renversement de pouvoir à Kiev dans l’indifférence générale. La diabolisation de la Russie fera le reste aux yeux et aux oreilles d’une opinion publique anesthésiée — dixit l’historien du fascisme Payne en parlant des opinions occidentales. Un article utile fait aux USA 10 000 connexions, une chanson de Lady Gaga (voyez sur YouTube) fait un milliard de connexions et un million de commentaires. Avec un tel peuple de zombies, les élites américaines peuvent tout se permettre.

 

Qui reculera ? L’impérialisme stade suprême du capitalisme… La violence impérialiste et capitaliste des Américains est légendaire : voyez l’Amérique du sud (épargnée en ce moment), voyez la hideuse et déshonorante guerre contre l’Espagne en 1898, voyez la destruction du Japon, voyez Hiroshima, voyez Dresde, voyez le Vietnam, voyez la guerre du golfe ou de Libye. Voyez même en temps de paix le comportement des GI dans les bases (cf. Johnson sur Okinawa).

 

Mais notez ce que je vais écrire : l’effondrement de votre niveau de vie, la liquidation de vos industries, le grand remplacement ethnique en cours en Europe et même aux États-Unis ont été rendus possibles par la chute de l’Union soviétique et de sa si honnie Armée Rouge.

 

Ce n’est pas moi qui le dis, mais le prix Nobel US Joseph Stieglitz. François Mitterrand l’avait compris qui disait redouter le jour où « ils allaient avoir les mains libres ». Les actionnaires, les managers, les experts ne sont en effet plus gênés depuis. C’est le siècle des excès, des manipulateurs de symboles, pour reprendre l’expression de Robert Reich, ex-ministre du Travail de Clinton-mari.

 

Rien ne fera reculer les Américains : leur situation économique et financière est désastreuse (voyez John Williams, Michael Snyder, Paul Craig Roberts) ; le Pentagone d’esprit mercenaire a pris le pouvoir avec l’État profond déclencheur de certains des attentats que l’on sait (voyez Griffin, Chalmers Johnson, Peter Dale Scott, tant d’autres courageux auteurs américains) ; et la Russie surtout leur fait horreur parce qu’elle est depuis trop d’années le seul pays du monde susceptible de leur résister ou, dit-on, de les détruire.

 

Une guerre nucléaire partielle, qui détruirait partiellement l’Europe, rapatrierait nos capitaux là-bas, et soumettrait ad vitam l’usine et la banque chinoise un peu désobéissantes ces temps derniers, ne leur fera certes pas peur. On peut même prévoir un scénario ukrainien appliqué à l’Europe : une guerre déshonorante menée par des lâches surarmés et qui rongerait le continent des décennies durant.

 

On souhaite bonne chance au président Vladimir Poutine.

 

 

Par Nicolas Bonnal (*) (fr.sputniknews.com) - reseauinternational.net - le 16 juin 2015.


(*) Nicolas Nonnal est un écrivain français né à Tunis en 1960… (Source Wikipédia)


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Le rêve américain : du G1 + supplétifs, à Bilderberg

Le rêve américain : du G1 + supplétifs, à Bilderberg | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Le rêve américain : du G1 + supplétifs,

à Bilderberg

 

«...WikiLeaks a publié, au moment opportun, l’annexe sur les soins de santé de la version provisoire et secrète du chapitre du PTP portant sur la Transparence, de pair avec la position de négociation de chaque pays. Pas étonnant que la version préliminaire soit secrète. Et l’accord n’a rien de transparent ; il s’agit carrément d’un braquage flagrant des autorités sanitaires nationales par les grandes sociétés pharmaceutiques.

 

Pour résumer, ces trois mégas accords (PTP, TTIP et ACS) représentent le modèle absolu de ce qu’on pourrait poliment décrire comme une gouvernance d’entreprise mondiale, qui fait saliver Bilderberg. Les perdants : les États-nations et le concept même de démocratie occidentale. Les gagnants : les mégamultinationales... »

 

 

 

Quel est le lien entre le sommet du G7 en Allemagne, la visite du président Poutine en Italie, la réunion du groupe Bilderberg en Autriche et les négociations en cours à Washington à propos de l’accord de libre-échange TTIP [Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement] USA-UE ?

 

 

Commençons par le sommet du G7 dans les Alpes bavaroises (qui est davantage un G1 avec ses supplétifs), au cours duquel le président des USA, Barack Obama, s’est vanté de ses exploits inspirés par les néocons tout en sommant l’UE d’étendre bientôt ses sanctions contre la Russie, même si elles font plus mal à l’UE ravagée par l’austérité qu’à la Russie.

Sans surprise, la chancelière allemande Merkel et le président français François Hollande se sont dégonflés, même après que la realpolitik les eut contraints à parler à la Russie et à conclure avec elle l’accord Minsk-2.

 

Le compteur de l’hypocrisie avait déjà explosé avec fracas dans les Alpes bavaroises lorsque Donald Tusk, président du Conseil européen, ancien premier ministre de Pologne et belliciste russophobe notoire a annoncé, dans son allocution prédînatoire : « Nous aurions tous préféré voir la Russie à la table du forum. Mais notre groupe fait plus que partager des intérêts politiques ou économiques. C’est d’abord et avant tout une communauté de valeurs, ce qui explique pourquoi la Russie n’est pas parmi nous. »

 

C’est donc de cela qu’il s’agit, des valeurs du monde civilisé par opposition à l’agression russe.

 

Le G1 et ses partenaires mineurs du monde civilisé ne peuvent donc débattre du risque qu’ils courent collectivement de déclencher une guerre nucléaire sur le sol européen à propos d’un Banderastan installé à Kiev, pardon, de l’agression russe.

 

Dans les coulisses, toutefois, les choses étaient plus croustillantes. Les factions pro-Washington ont imputé à l’Allemagne le rejet de l’Occident par la Russie au profit de la Chine, tandis que loin des Alpes bavaroises, les adultes au sein de l’UE en rejetaient le blâme sur Washington.

 

Ce qui est plus croustillant encore, c’est l’opinion à contre-courant de celle du milieu politique qui se dégage parmi les puissants Maîtres de l’Univers du monde des affaires aux USA. C’est qu’ils craignent que dans les deux ou trois prochaines années, la France aille s’allier de nouveau avec la Russie (les précédents historiques ne manquent pas). Ils pointent aussi du doigt l’Allemagne comme étant le problème principal (encore !), de peur que Berlin ne force Washington à s’engager dans une Mitteleuropa prussienne que les USA ont tout fait pour empêcher en participant à deux guerres mondiales.

 

Du côté des Russes, du président Poutine et du ministre des Affaires étrangères Lavrov jusqu’au bas de la hiérarchie, un consensus se dégage, à savoir qu’il ne sert à rien de discuter de quoi que ce soit de substantiel devant l’inaptitude intellectuelle pathétique (sinon la stupidité néoconservatrice) démontrée par les décideurs et les conseillers de l’administration-évitons-les conneries Obama. Quant à ses partenaires vassalisés (des laquais de l’UE pour la plupart), ces simples supplétifs de Washington n’ont pas la moindre importance.

 

Il serait illusoire de croire que les défenseurs des valeurs du monde civilisé vont proposer autre chose que des Mac Jobs à la très vaste majorité des citoyens des pays du G7, qui survivent à peine comme otages du turbo capitalisme des drogués de la finance qui ne profite qu’au un pour cent. C’est beaucoup plus facile de pointer du doigt le proverbial bouc émissaire russe et d’y aller à fond dans la rhétorique de la peur et de la guerre distillée par l’OTAN.

 

La dame de fer Merkel a également trouvé le temps de pontifier à propos du changement climatique, en invitant tout le monde à investir dans une économie mondiale sobre en carbone. Rares sont ceux qui ont remarqué que la date butoir de la décarbonisation complète a été fixée à la fin du XXIe siècle, lorsque la planète sera en très, très mauvaise posture.

 

 


Achtung ! Bilderberg !

 

La novlangue d’Obama à saveur néoconservatrice continue de statuer que la Russie rêve de reconstituer l’empire soviétique. Comparons cela à ce que le président Poutine dit à l’Europe.

 

La semaine dernière, Poutine a trouvé le temps d’accorder une entrevue au Corriere della Sera de Milan à 2 heures du matin. L’entrevue a été publiée pendant que le spectacle se poursuivait dans les Alpes bavaroises et avant la visite de Poutine en Italie le 10 juin. Les intérêts géopolitiques de la Russie et les relations entre les USA et la Russie y sont présentés avec force détails.

 

Ainsi Poutine était persona non grata au sommet du G1 + supplétifs ? Qu’à cela ne tienne ! En Italie, il a visité l’Expo de Milan et a rencontré le Premier ministre Renzi et le pape François. Il n’a pas manqué de rappeler les liens économiques et politiques privilégiés entre l’Italie et la Russie, la présence de 400 sociétés italiennes en Russie et le million de touristes russes qui se rendent en Italie chaque année.

 

Fait décisif, il a abordé la question du consensus, en disant que la Russie représentait un autre point de vue comme membre du G8, mais que maintenant, les autres puissances ne jugent plus bon d’en tenir compte. Bref, il est impossible d’avoir une discussion entre adultes avec Obama et ses amis.

 

Puis, au moment crucial, directement de Berlin où il faisait valoir ses qualités exceptionnelles en matière de politique étrangère, Jeb Bush, le frère du destructeur de l’Irak Debeliou Bush, d’une manière parfaitement réglée par ses conseillers néocons, a déclaré que Poutine est une brute et a incité l’Europe à lutter contre (devinez quoi ?) l’agression russe.

 

La brume de rhétorique couvrant ce dont il a été véritablement question dans les Alpes bavaroises a commencé à se dissiper dès qu’on a entendu le chœur du Bilderberg, les véritables maîtres de la musique, se mettre au diapason en vue de sa réunion de jeudi [11 juin, NDT] à l’Interalpen-Hotel Tyrol en Autriche, soit trois jours à peine après le sommet du G1 + supplétifs.

 

Si l’on fait abstraction des conspirations possibles, on pourrait définir Bilderberg comme un groupe ultra secret de l’élite des lobbyistes comprenant des politiciens, des patrons du monde des affaires étasunien, des représentants de l’UE, des capitaines d’industrie, des chefs de services secrets et des têtes couronnées européennes, qui forme annuellement une sorte de groupe de réflexion et élabore des politiques visant à promouvoir la mondialisation et toutes les questions cruciales liées à l’atlantisme en général. Appelons cela le festival de la parole oraculaire des Maîtres atlantistes qui comptent dans l’Univers.

 

Pour clarifier les choses (il faut dire que ce groupe n’est pas très porté sur la transparence), vous trouverez la liste des membres du comité directeur ici et ce qui sera discuté en Autriche ici.

 

La question de l’agression russe est naturellement abordée (on n’a que faire de l’Ukraine en déliquescence, l’important, c’est d’empêcher la Russie de commercer avec l’Europe).

 

La question de la Syrie est naturellement abordée (la partition du pays en fait, car le califat est déjà une réalité en cette ère post Sykes-Picot).

 

La question de l’Iran est naturellement abordée (faisons des affaires avec eux, en achetant leurs ressources énergétiques et en les soudoyant pour qu’ils rejoignent notre club).

 

Mais la question cruciale demeure le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP), ce prétendu libre-échange entre les USA et l’UE. Ce n’est pas pour rien que pratiquement tous les principaux lobbyistes du monde des affaires et de la finance, favorables au TTIP se retrouvent sous le même toit autrichien.

 

Ce n’est pas un hasard non plus que Bilderberg démarre une journée avant que le Congrès des USA ne débatte du pouvoir présidentiel de négociation accélérée en matière de commerce [fast-track en anglais, NDT].

 

 

WikiLeaks et une tonne de BRICS

 

C’est ici qu’entre en scène WikiLeaks qui, dans un monde plus juste, serait un sérieux empêcheur de tourner en rond.

 

Le pouvoir de négociation accélérée incombant au président des USA se prolongerait pour une période de six ans, rien de moins. Le prochain locataire de la Maison-Blanche en serait donc investi aussi, qui pourrait aussi bien être la Terminatrice Hillary Hillarator que Jeb-Poutine est une brute-Bush.

 

Ce pouvoir présidentiel de négocier des accords douteux concerne non seulement le TTIP, mais aussi le Partenariat transpacifique (PTP) et l’Accord sur le commerce des services (ACS).

 

WikiLeaks a publié, au moment opportun, l’annexe sur les soins de santé de la version provisoire et secrète du chapitre du PTP portant sur la Transparence, de pair avec la position de négociation de chaque pays. Pas étonnant que la version préliminaire soit secrète. Et l’accord n’a rien de transparent ; il s’agit carrément d’un braquage flagrant des autorités sanitaires nationales par les grandes sociétés pharmaceutiques.

 

Pour résumer, ces trois mégas accords (PTP, TTIP et ACS) représentent le modèle absolu de ce qu’on pourrait poliment décrire comme une gouvernance d’entreprise mondiale, qui fait saliver Bilderberg. Les perdants : les États-nations et le concept même de démocratie occidentale. Les gagnants : les mégamultinationales.

 

Julian Assange, dans une déclaration, a tapé dans le mille en peu de mots : « C’est une erreur de croire que le PTP est un traité distinct. Il existe en réalité trois méga-accords conjoints, soit l’ACS, le PTP et le TTIP qui, stratégiquement, s’emboîtent pour former un grand traité unifié, qui partage le monde entre l’Occident et ce qui reste. Ce grand traité est décrit par le Pentagone comme le cœur économique du pivot vers l’Asie de l’armée des USA. Ses architectes ne visent rien de moins que se saisir du cours de l’histoire. Le grand traité prend forme dans le secret le plus absolu, parce qu’en plus de ses ambitions géostratégiques inadmissibles au débat, il verrouille en place une nouvelle forme de corporatisme transnational agressif, qui n’a pas vraiment la cote auprès du public. »

 

Voilà le véritable programme atlantiste dont les touches finales se mettent en place dans l’arc formé du G1 + supplétifs et de Bilderberg (attendez-vous à de nombreux appels décisifs entre l’Autriche et Washington ce vendredi). C’est l’OTAN version commerciale. C’est le pivot vers l’Asie en excluant la Russie et la Chine. C’est l’Occident contre le reste du monde.

 

 

 

Passons maintenant à la riposte. Pendant que le spectacle se poursuivait dans les Alpes bavaroises, le premier forum parlementaire des BRICS se déroulait à Moscou, en prévision du sommet des BRICS qui aura lieu à Oufa le mois prochain.

 

Les néocons (avec Obama en laisse) s’obstinent à croire à leur illusion que la Russie est maintenant isolée du reste du monde à la suite de l’imposition de leurs sanctions. Depuis, Moscou a signé d’importants contrats économiques et stratégiques avec au moins vingt pays. Le mois prochain, la Russie tiendra le sommet des BRICS (pays qui regroupent 45 % de la population mondiale, dont le PIB équivaut à celui de l’UE et qui dépassera bientôt celui du G7) et le sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai, au cours duquel l’Inde et le Pakistan seront acceptés comme membres à part entière.

 

Le G1 + supplétifs ? Bilderberg ? Dégagez ! C’est que vous n’êtes plus le seul divertissement en ville, dans aucune ville.

 

 

 

Par Pepe Escobar (Russia Today) – traduit par Daniel, relu par jj pour Le Saker francophone – le 11 juin 2015

 

 

Pepe Escobar est l’auteur de Globalistan : How the Globalized World is Dissolving into Liquid War (Nimble Books, 2007), Red Zone Blues: a snapshot of Baghdad during the surge (Nimble Books, 2007), Obama does Globalistan (Nimble Books, 2009) et le petit dernier, Empire of Chaos (Nimble Books).

 

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De la diplomatie préventive aux guerres préventives ?

De la diplomatie préventive aux guerres préventives ? | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Poutine résiste au tordage de bras. Les sanctions et les menaces ne l’ébranlent pas. QUOI FAIRE POUR SE L’ASSERVIR ?

 


De la diplomatie préventive aux

guerres préventives ?

Par Oscar Fortin (*)

 

 

Depuis le cas de l’intervention militaire préventive contre l’IRAK, supposément détenteur d’armes de destruction massive, les attaques de l’OTAN et de WASHINGTON se font de plus en plus sur la base de guerres préventives. Pour en savoir plus sur ce passage de la diplomatie préventive à la guerre préventive, je vous renvoie à ce bref article qui en fait un bon résumé, en voici un extrait :

 

« En ce début de XXIe siècle, le discours ne concerne plus l’utilité de la diplomatie préventive, il prône sa négation. Bien que face à des conflits potentiels le terme de prévention soit encore évoqué, il ne s’agit plus d’une prévention politique développée par la voie diplomatique : il s’agit d’une prévention par la force. Les armes veulent prendre la place de la diplomatie. Pour empêcher l’ennemi de déclencher une guerre, il faut lui faire la guerre. La diplomatie préventive a tendance à être remplacée par la guerre préventive. »

 

Cette approche ne fait que remettre en relief la suprématie des intérêts des forces dominantes sur ceux des pays qui leur sont opposés. La diplomatie préventive de ces puissances consiste à convaincre leurs opposants par de multiples procédés d’influence, allant de la corruption des dirigeants au tordage de bras dont Obama nous a récemment parlé. Si ces moyens ne donnent pas les résultats escomptés auprès de ces gouvernements récalcitrants aux menaces, ils sont alors considérés comme étant de mauvaise foi et provocateurs de guerre. C’est ainsi que la diplomatie préventive sert, dans un premier temps, à démontrer la mauvaise foi de ces dirigeants, dictateurs et irresponsables, et, dans un second temps, à ouvrir la voie à une guerre préventive contre ces délinquants dangereux. Il va de soi que le tout sera présenté sous les dehors d’une intervention humanitaire au service des libertés fondamentales, des droits humains et de la sécurité dans le monde.

 

Ce mode d’emploi a donné, à ce jour, d’assez bons résultats auprès des populations de l’Occident chrétien qui y voit une sorte de main divine qui assure leur sécurité et la sauvegarde des grandes valeurs humaines de liberté, de bien-être, de sécurité et de paix. Ces résultats seront d’autant plus élevés que ces adversaires insoumis, prétentieux et dominants seront diabolisés, noircis au point d’en souhaiter leur disparition de la surface de la Terre. Les médias meanstream, préparés à cette fin, sauront étayer l’horreur que suscitent ces personnages et les graves dangers qu’ils représentent tant pour leur population que pour la sécurité nationale des principaux pays de l’Occident. Le cas tout récent du Venezuela en est un exemple éclatant. Par un décret spécial, le président Obama en a fait une menace sérieuse pour la sécurité nationale des États-Unis. Ce fut le cas pour Saddam Hussein en Irak, pour Mohamed Kadhafi en Libye comme c’est actuellement le cas pour Al Assad de Syrie et, maintenant, nous en arrivons à Poutine, le plus coriace de tous.

 

L’histoire récente de ces interventions de l’Occident nous révèle les dessous des politiques et actions de Washington et de l’OTAN. Mensonges, manipulation de l’information, corruption, mercenaires, autant de moyens mis à contribution pour que ces interventions qui sont de véritables interventions de conquêtes et de domination soient perçues comme d’authentiques interventions humanitaires au service des droits humains les plus fondamentaux. Les mots en perdent même leur sens : les bombardements de population civile deviennent des bombardements humanitaires, les gouvernements mis en place par les conquérants deviennent des démocraties, les mercenaires deviennent les opposants au régime et les terroristes « modérés » deviennent des combattants courageux.

 

Derrière toutes ces mises en scène, il y a l’Empire et à la tête de ce dernier, il y a les potentats de la finance, des armements, de la gouvernance mondiale, représentés par des hommes et des femmes politiques qui gèrent les États en respectant à la lettre leurs consignes et intérêts. Ces derniers donnent aux potentats un visage humain, à l’Empire qu’ils représentent l’image de la démocratie et à l’asservissement des peuples, l’image de la liberté.

 

Aujourd’hui, le défi à relever monte de cran. La gouvernance mondiale se retrouve confrontée à une gouvernance multipolaire et multicentrique. Cette dernière ne laisse guère de place à une gouvernance mondiale, imposée par ces puissants dont le rêve est de dominer le monde. Ce choix est au cœur de la guerre préventive qui est en pleine préparation. Dans ce contexte, l’adversaire à abattre est celui qui se trouve en toute première ligne de cette gouvernance multipolaire, Vladimir Poutine, secondé et soutenu par les pays du BRICS et de nombreux autres pays, tant de l’Amérique latine, d’Afrique que d’Asie.

 

Une confrontation qui va au-delà des personnages en cause. Deux visions de la gouvernance du monde, celle du G-7 qui représente environ 660 millions de populations et le G-5 qui représente plus de 3 milliards de populations, soit plus de 5 fois celles du G-7. On prévoit que dans deux ou trois ans le PIB des pays du G-5 dépassera celui du G-7.

 

« En 2014, le produit intérieur brut cumulé des pays du groupe BRICS a atteint 30 %. Ce chiffre est pour le moment moins élevé que celui totalisé par le G7, mais la différence constitue 7 % à 8 %. Selon le Fonds monétaire international (FMI), le PIB global du BRICS s’élève à 32.500 milliards de dollars et celui du G7 à 34.700 milliards de dollars », a déclaré M. Pouchkov aux journalistes lors du premier forum interparlementaire des pays du groupe BRICS à Moscou ».

 

C’est dire que les enjeux sont fondamentaux et touchent directement l’avenir de la gouvernance mondiale telle que conçue par l’Empire et ses alliés.

 

La stratégie est donc mise en place pour que ce Poutine devienne aux yeux de l’Occident une véritable menace pour sa sécurité. La guerre en Ukraine, créée de toutes pièces par l’Occident, donne le prétexte pour entrainer et y incriminer le président de Russie. On en a fait l’auteur intellectuel de l’écrasement de l’avion malaisien MH17, abattu en juillet dernier au-dessus du Donbass, dans le sud-est de l’Ukraine. On en fait également le responsable de la guerre interne entre le nouveau gouvernement fantoche de Kiev et les populations prorusses du Donbass qui ont voté en faveur de leur indépendance, tout en souhaitant, comme le demandent les accords de Minsk, que soit élaboré une nouvelle constitution, reconnaissant leur spécificité nationale et leurs droits à l’auto détermination.

 

Les accords de Minsk qui furent signés par les parties en litige n’ont été que des moments de relâche pour permettre au gouvernement de Kiev de se réarmer avec l’aide de l’Occident pour mieux attaquer l’adversaire. Pendant ce temps, Washington envoie ses soldats faire de la formation et des armes pour frapper plus fort.

 

Dans les autres pays de l’ex-URSS, le message est que Poutine peut intervenir à tout moment, mettant ainsi en danger la sécurité des populations et des pays concernés, d’où l’augmentation des armes de toute nature aux frontières de la Russie. Tout est présenté comme si Poutine était devenue une menace pour l’Europe et le monde.

 

Lors du tout récent G7, Donald Tusk, du Conseil européen, déclarait à la presse :

 

« Chacun de nous préférerait que la Russie soit présente à la table du G7. Mais notre groupe n’est pas qu’un regroupement d’intérêts économiques et politiques, c’est d’abord une communauté de valeurs et c’est pourquoi la Russie n’est pas parmi nous ici aujourd’hui, a expliqué Donald Tusk en ajoutant que la Russie ne serait pas réintégrée au sein de ce cercle des puissances mondiales, « tant qu’elle se comporte de façon agressive vis-à-vis de l’Ukraine et d’autres pays »

 

Il est intéressant de relever ici l’expression « se comporte de façon agressive » comme si tout devenait possible avec cet homme imprévisible, suggérant ainsi des attaques-surprises.

 

Obama et Merkel en font tout autant en faisant peser sur Poutine toute la responsabilité du conflit en Ukraine.

 

« Nos partenaires européens ont réaffirmé qu’ils maintiendraient les sanctions sectorielles contre la Russie jusqu’à ce que les accords de Minsk soient pleinement mis en œuvre. Cela signifie que les sanctions en vigueur seront étendues au-delà de juillet 2015, a déclaré Barack Obama. »

 

À ce sujet, voici la réaction de Poutine dont je me permets de relever plusieurs extraits. C’est même la lecture de cet article qui m’a conduit à écrire celui-ci. Je vous invite à le lire dans son intégralité.

 

« Je crois que seul un fou, et seulement dans un rêve, peut imaginer que la Russie attaque soudainement l’OTAN. Il me semble que certains pays tirent simplement profit des craintes des gens par rapport à la Russie. Ils veulent juste jouer le rôle de pays aux avant-postes qui devraient recevoir certains équipements militaires supplémentaires, des aides économiques, financières autres. »

 

Vladimir Poutine a invité les journalistes à comparer le déploiement militaire global des forces russes et celui des États-Unis/OTAN, de même que leur niveau respectif de dépenses militaires. Il les a aussi encouragés à observer les mesures prises concernant le Traité antimissile ABM (Anti-Balistic Missile) depuis que l’Union soviétique s’est effondrée.

 

Il est révélateur de noter que ce sont les États-Unis qui ont choisi de se retirer du Traité ABM limitant les arsenaux de missiles antimissiles balistiques, qui d’après Vladimir Poutine était « la pierre angulaire de tout le système de sécurité internationale ». Et à propos de cette décision américaine, le chef de l’État russe a fait la réflexion suivante : « Quelqu’un s’attendait-il à ce que la Russie désarme unilatéralement ? »

 

« Tout ce que nous faisons n’est qu’une réponse aux menaces qui émergent contre nous. D’ailleurs, ce que nous faisons est limité quant à l’échelle et à la portée, mais cela reste quand même suffisant pour assurer la sécurité de la Russie »,

 

Il s’agit, pour l’essentiel, d’une réponse à cette campagne de dénigrement voulant le faire passer pour un président guerrier, nourri de l’ambition de dominer le monde en se soumettant l’Occident.

 

Je termine sur ces propos de l’ex-président des États-Unis, Jimmy Carter, tenus en 2002, lors de la remise du Prix Nobel de la paix.

 

« Nous devons nous rappeler aujourd’hui qu’il y a au moins huit puissances nucléaires sur Terre et que trois d’entre elles menacent leurs voisins dans des régions où les tensions internationales sont grandes. Dans le cas des pays puissants, adhérer au principe de guerre préventive pourrait bien créer un précédent qui peut avoir des conséquences catastrophiques. »

 

 

 

Par Oscar Fortin (*) - humanisme.blogspot.be – le 8 juin 2015.



(*) Oscar Fortin réside au Québec. Il a une formation en Science Politique (maîtrise) ainsi qu'en Théologie (maîtrise). Libre penseur intéressé par tout ce qui interpelle l'humain dans ses valeurs sociales, politiques, économiques et religieuses, il veut demeurer avant tout à l'écoute des événements et de ce qu'ils lui inspirent. (tlaxcala-int.org)

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Fabius, Merkel, la Crimée et les 2 millions de blacklistés

Fabius, Merkel, la Crimée et les 2 millions de blacklistés | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Fabius, Merkel, la Crimée et

les 2 millions de blacklistés

 

Madame Merkel, dans un article publié par le G7, utilise à nouveau le mot « annexion » au sujet de la Crimée. Elle récite la leçon du professeur Obama en désignant les trois principaux dangers mondiaux : la fièvre Ebola, le califat islamique et la Crimée.

 

Agacé, le porte-parole du Kremlin fit, en réponse, la déclaration suivante : « La menace à l’ordre du monde et de l’ordre en Europe n’a pas été créée par la Crimée, mais quand l’Europe démocratique et éclairée a béni le changement de régime par la force dans l’un des États européens, à savoir l’Ukraine. »

 

Si ma mémoire est bonne, Mme Merkel a fait une erreur de terminologie dans sa déclaration en utilisant le mot « annexion » au lieu de « se joindre ».

 

La réunification de la Crimée avec la Russie a été volontaire et dans le cadre de la loi. La décision a été prise par référendum et par l’autorité législative légitime de Crimée, qui avait été mise en place légitimement et qui opérait légitimement, y compris dans le cadre de la législation ukrainienne de l’époque. Voilà pourquoi le terme « annexion » ne peut en aucun cas être utilisé ici, de notre point de vue.


Par son refus d’entériner le retour de la Crimée à la Russie, les nations occidentales créent le délit d’outrage aux USA. L’électeur de Crimée est sanctionné, car il a manifesté son attachement à la Russie.


La France sanctionne une collectivité, car elle a mal voté du point de vue américain.

 

Aujourd’hui, un habitant de Crimée se verra refuser un visa par l’ambassade de France à Moscou, car il réside en Crimée, et elle lui conseillera avec cynisme d’aller demander son visa à Kiev. Là, il ne pourra l’obtenir, car il est détenteur d’un passeport russe.

La France a donc mis sur liste noire plus de 2 millions de personnes. Alors, les cris d’orfraie pour les 4 pelés et 3 tondus listés par la Russie semblent bien dérisoires, ou plutôt indécents.

 

Alors que j’étais résident ukrainien en Crimée, j’ai été surpris de voir déboucher les bouteilles de champagne au son des feux d’artifice à 23 heures le 31 décembre. Réponse me fut donnée, elle était fort simple : il était minuit à Moscou ! Les Criméens avaient les pieds à Simferopol et le cœur à Moscou.

 

L’URSS n’a pas entravé la réunification de l’Allemagne, comprenant enfin le mouvement de cœur d’une population, son désir de se retrouver ensemble. Trente ans après, la Fédération de Russie espérait a minima la même compréhension de la part de madame Merkel, qui avait connu cette espérance, cet élan fraternel et enfin cette joie des retrouvailles.

 

Visiblement, l’ambition d’une carrière internationale, voire onusienne, lui a définitivement séché le cœur.

 

Avec un pied en Europe et l’autre aux États-Unis, la politique étrangère de Merkel et de Fabius se résume au grand écart permanent.

 

La Russie sait reconnaître le talent des danseurs. Même si Fabius et Merkel devaient persister dans les figures imposées par Obama, elle est prête à les accueillir à bras ouverts.

 

Mais seulement au théâtre du Bolchoï.

 

 

Par Ronald Zonca - bvoltaire.fr – le 6 juin 2015.

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Obama : le « réchauffement climatique » menace la sécurité nationale des USA

Obama : le « réchauffement climatique » menace la sécurité nationale des USA | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it



Obama : le « réchauffement climatique »

menace la sécurité nationale des USA

 

Dans un discours devant la Coast Guard Academy le 20 mai, Barack Obama a qualifié le changement climatique de menace à la sécurité nationale des États-Unis.

 

Cela fait de toute personne mettant en doute le rôle de l’activité humaine comme cause du réchauffement climatique un ennemi public et un traître à l’égard des États-Unis, alors que ce phénomène est avant tout causé par l’activité solaire et des phénomènes d’origine galactique.

 

« Je suis venu ici aujourd’hui, a proclamé Obama, pour dire que le changement climatique représente une menace grave à la sécurité mondiale, un risque immédiat pour notre sécurité nationale. Et ne vous y méprenez pas, ceci aura un impact sur la manière dont nos militaires défendent notre pays. Nous devons donc passer à l’action, et nous devons le faire maintenant. »

 

Bien que toutes les mesures scientifiques indiquent le contraire, Obama a prétendu que les preuves montrant « que la planète se réchauffe » sont indiscutables, et que les taux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère « sont à leur niveau le plus haut depuis 800 000 ans ».

 

Assisterons-nous à une déclaration de guerre contre la Chine, accusée de menacer la sécurité des États-Unis avec ses émissions de CO2 ? Ou à la mise sur pied d’une nouvelle Commission à la McCarthy pour chasser les opposants politiques à la théorie anthropogénique ?

 

Cette campagne est lancée au moment où une grave sécheresse ravage la Californie, une catastrophe attribuée par le gouverneur Jerry Brown au changement climatique et utilisée pour faire voter des mesures d’austérité totalitaires.

 

La dernière en date contient de nouvelles règles contre le dessalement de l’eau, la méthode la plus appropriée pour pallier les conditions de sécheresse. Selon un article publié dans le San Diego Union Tribune, les nouvelles restrictions pourraient ajouter des centaines de millions de dollars au coût des futures usines de dessalement, et doubler le prix de l’eau obtenue par cette méthode, par rapport aux eaux grises recyclées. Ceci afin de bloquer l’entrée en service d’une usine de dessalement d’une capacité de 50 millions de gallons/jour, prévue initialement pour 2017 à Carlsbad, en Californie.

 

Le mouvement de LaRouche et plusieurs autres scientifiques ont dénoncé la fraude de la théorie anthropogénique, tout comme la politique de réduction démographique délibérée qui la sous-tend, et appelé à la mise en chantier de grands projets d’infrastructure pour transférer de l’eau depuis l’Alaska, ainsi qu’à un effort de recherche scientifique sur le développement des cycles de l’eau en tant que processus d’origine galactique, et sur les systèmes d’ionisation pour reproduire ce processus sur Terre et induire des précipitations.

 

 

 

Par la Rédaction de Solidarité & Progrès – le 26 mai 2015.

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Washington envisage de maintenir l’Émirat islamique après la signature de l’accord avec l’Iran

Washington envisage de maintenir l’Émirat islamique après la signature de l’accord avec l’Iran | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Washington envisage de maintenir l’Émirat islamique après la signature de l’accord avec l’Iran

 

Interrogée par PBS, l’ambassadrice des États-Unis à l’ONU, Samantha Power, a déclaré que « La conviction intime du président (Barack) Obama est qu’il n’est pas possible de traiter de manière durable le problème de l’Émirat islamique tant que le problème d’Assad n’aura pas été résolu ». En effet, a-t-elle poursuivi « L’une des raisons pour lesquelles les combattants terroristes étrangers affluent en Syrie est qu’ils veulent combattre Assad, qu’ils le voient se livrer à des attaques aux barils d’explosif et au chlore. On ne peut pas séparer ces deux choses ».

 

Outre que c’est la première fois que les États-Unis conditionnent ainsi leur action dans la « guerre au terrorisme », ces propos sont infondés et illogiques. En effet :

 

l’usage de « barils d’explosifs » et de chlore n’a aucun sens du point de vue militaire pour une armée bien équipée par la Russie comme l’Armée Arabe syrienne. Ces accusations ne sont d’ailleurs tenues que par les alliés des États-Unis et ont été récusées par tous les autres.

 

surtout, l’Émirat islamique est certes présent en Syrie, mais principalement en Irak et accessoirement en Libye. Que vient faire le prétexte du président el-Assad dans les combats en Irak et en Libye ?

 

À l’évidence, en cas de signature de l’accord entre Washington et Téhéran le 30 juin, Washington entend se conserver la carte non étatique de l’Émirat islamique pour pouvoir continuer à agir dans la région sans avoir à s’en expliquer.

 

 

 

PAR RÉSEAU VOLTAIRE INTERNATIONAL – LE 6 MAI 2015.

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18 avril : Forte mobilisation mondiale contre le TAFTA (TTIP)

18 avril : Forte mobilisation mondiale contre le TAFTA (TTIP) | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


18 avril : Forte mobilisation mondiale

contre le TAFTA (TTIP)

  

Alors que le 9e cycle de négociation du traité transatlantique s’ouvre aujourd’hui à New York, la mobilisation « Stop TAFTA » a franchi une nouvelle étape ce samedi 18 avril, à travers plus de 600 initiatives en Europe et en Amérique du Nord.

 


Succès de la journée mondiale contre les traités des multinationales

 

La journée internationale d’action a agrégé des centaines d’initiatives partout en Europe pour exprimer l’opposition grandissante  au projet de libéralisation du commerce et l’investissement entre l’UE et les États-Unis, ainsi qu’à tous les accords similaires conclus ou négociés par l’UE sur tous les continents – notamment le CETA (accord UE-Canada). Débats publics, actions de sensibilisation, manifestations, signatures de pétition... les citoyens se sont mobilisés se sont déroulés dans plus de 750 villes de 46 pays. À la veille d’un nouveau cycle de négociation du TAFTA entre Europe et États-Unis, les populations de part et d’autre de l’Atlantique ont clairement fait entendre leur détermination à défendre leurs droits, à protéger l’environnement et à remettre les multinationales à leur place.

 

Aux États-Unis, les mobilisations ont porté sur la Trade Promotion Authority (souvent appelée « Fast Track »), trois jours après l’introduction de cette proposition de loi visant à donner les pleins pouvoirs au Président Obama pour négocier les accords transatlantique (TAFTA) et transpacifique (TPP). Dans tout le pays, des actions ont eu lieu pour appeler les élus du Congrès à défendre leur pouvoir législatif.

 

En France, sous le slogan « Tafta : tout ce dont nous ne voulons pas », le collectif Stop TAFTA a dénoncé les conséquences néfastes qu’aurait cet accord sur l’agriculture, l’emploi et les conditions de travail, la santé, le climat et la démocratie. À Paris, la marche « Stop TAFTA et CETA ! Non aux traités des multinationales » a réuni 3 000 personnes. Avec plus de 90 initiatives organisées dans l’Hexagone, la mobilisation s’intensifie.

 

À ce jour, l’initiative citoyenne européenne contre le TAFTA et le CETA dépasse les 1 700 000 signatures, tandis que le nombre de collectivités locales adoptant des résolutions « Hors TAFTA » ou « en vigilance » s’accroît chaque semaine.

 

Partout des citoyen-nes portent le débat et interpellent leurs élus. Le gouvernement français et son secrétaire d’État Matthias Fekl font pourtant la sourde oreille, et entretiennent l’ambigüité sur le mécanisme d’arbitrage investisseur État (ISDS), qui fait l’objet de nombreuses critiques depuis le début des négociations. Et les efforts de communication de la commissaire européenne au commerce C. Malmström n’apportent aucune réponse aux inquiétudes exprimées, ni lors de son audition mercredi dernier par des parlementaires français ni dans le texte qu’elle a signé sur le site de la Direction Générale du Commerce, à la veille de cette journée internationale d’action, et où elle demande notamment aux gouvernements de défendre plus activement ce projet d’accord transatlantique.

 

 

Au lancement du 9e cycle, un accord qui reste inacceptable

 

Si, comme à son habitude, la DG Commerce n’a divulgué aucune information sur les objectifs et les contenus des pourparlers prévus cette semaine à New York, des fuites récentes font craindre le pire.


La dernière version fuitée du chapitre « Coopération règlementaire » tel que l’Union européenne le souhaite, bouleversera littéralement les conditions de régulation et d’élaboration des lois dans l’UE comme dans ses États membres.

 

En outre, dans une note du gouvernement allemand à ses ambassades, fuitée en fin de semaine dernière, on apprend que la DG Commerce, à l’instigation de ses États membres dont la France, est prête à brader son agriculture contre l’accès de ses grandes entreprises aux marchés publics américains. Un tel renoncement précipiterait l’intensification brutale de la pression sur les prix agricoles, une fuite en avant accélérée vers l’industrialisation de la production, la disparition de très nombreuses fermes et la dégradation générale de notre alimentation : en d’autres termes, une évolution de nos agricultures vers l’exact opposé de nos préférences collectives et des objectifs climatiques affichés par la COP21.

 

Autant de nouvelles raisons pour nos organisations de poursuivre leur campagne contre le projet d’accord transatlantique. Le collectif Stop TAFTA renforcera donc ses initiatives dans les semaines et les mois à venir pour que les accords transatlantiques TAFTA et CETA voulus par la Commission européenne, sa Direction Générale du commerce et les gouvernements des États membres, ne voient pas le jour.

 

Pour en savoir plus :

 

Site international de la journée d’action

 

 

 

Par le collectifstoptafta.org – le 20 avril 2015.

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Eduardo Galeano, romancier culte du sous-continent américain

Eduardo Galeano, romancier culte du sous-continent américain | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photos : Eduardo Galeano - libresameriques.blogspot.com.es —

Couverture du livre « Les Veines ouvertes de l’Amérique latine » - renaud-bray.com



 

Eduardo Galeano, romancier culte

du sous-continent américain

 

L’écrivain et journaliste uruguayen, pourfendeur du capitalisme et auteur du fameux Les Veines ouvertes de l’Amérique latine, est décédé lundi à Montevideo d’un cancer du poumon.

 

L’écrivain et journaliste uruguayen Eduardo Galeano est mort lundi à 74 ans des suites d’un cancer au poumon à Montevideo. L’Amérique latine perd un de ses plus prestigieux écrivains, un combattant anti-impérialiste de toujours, acteur militant de la solidarité avec les luttes libératrices menées sur le continent. De Montevideo où il est né et où il a été rédacteur en chef de la revue « Marcha », à Buenos Aires où il a fondé et dirigé la revue « Crisis », de La Havane où il affichait son soutien à la révolution cubaine, à Caracas où il avait lié amitié avec l’ancien président Hugo Chavez, la disparition de Galeano a provoqué une vive émotion. Émissions spéciales sur les radios et les télévisions, déclarations officielles et d’organisations populaires se sont multipliées lundi dans la plupart des capitales du continent sud-américain.

 

La joie de raconter d’Eduardo Galeano ne s’est jamais démentie. Il s’est frotté à différents genres littéraires passant de la narration à l’essai, de la poésie à la chronique rapportant les voix de l’âme et de la rue offrant ainsi une vision de la réalité et de la mémoire.

 

« Les Veines ouvertes de l’Amérique latine » a marqué son œuvre. Paru en 1971 en espagnol puis traduit dans une vingtaine de langues, « Les veines ouvertes de l’Amérique latine », est un réquisitoire contre l’exploitation du continent. « Je n’ai pas eu la chance de connaître Shéhérazade, je n’ai pas appris l’art de la narration dans les palais de Bagdad, mes universités ont été les vieux cafés de Montevideo », confiait-il. Cet ouvrage est une référence pour tous ceux qui souhaitent comprendre l’histoire et l’actualité de ce continent. Son point de départ est une énigme : pourquoi cette terre si richement dotée par la nature a-t-elle été si peu favorisée sur le plan social et politique. Un livre aussi palpitant qu’un roman policier qui raconte le pillage du continent latino-américain d’abord par les Espagnols et les Portugais puis par l’Occident en général et les États-Unis en particulier.

 

Lors du sommet des Amériques à Trinidad-et-Tobago, en 2009, Hugo Chavez avait offert un exemplaire de ce livre à Barack Obama : « En lisant ce livre, vous comprendrez mieux la réalité de nos pays », avait-il lancé au président des États-Unis.

 

Pourchassé par la dictature, emprisonné, Eduardo Galeano avait été obligé de quitter son pays en 1973. Douze ans d’exil avant un retour à Montevideo salué par de chaleureuses manifestations populaires. Outre « Les Veines ouvertes de l’Amérique latine » [Plon, 1999], plusieurs de ses ouvrages ont été publiés en français.

 

Eduardo Galeano affirmait : « Ma seule fonction est d’essayer de mettre à jour une réalité masquée, de parler de ce que nous voyons et de ce qui reste caché. Aucune formule magique ne nous permettra de changer la réalité si nous ne commençons pas par la voir telle qu’elle est. » Et il ajoutait pince-sans-rire : « Nous tous, les Uruguayens, nous naissons en criant « but » ! C’est pour cela qu’il y a tant de bruit dans les maternités. »

 

 

 

Par José Fort - Un article publié dans l’Humanité du 14 avril – josefort.over-blog.com – le 14 avril 2015.

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La Belgique envisage-t-elle de participer à des frappes nucléaires ?

La Belgique envisage-t-elle de participer à des frappes nucléaires ? | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Image : Photo : test d’un F-35 américain, l’avion le plus cher jamais construit. Crédit : US Navy - Carte : localisation des armes nucléaires américaines en Europe

 

La Belgique envisage-t-elle de participer

à des frappes nucléaires ?


Par Guillaume Dubost & Karel Vereycken

 

 

Le débat sur le type d’avion qu’il faudra pour remplacer les 54 F-16 actuels de l’Armée belge fait éclater au grand jour un secret de polichinelle : bien que notre pays ait signé le Traité de non-prolifération (TNP) [1] et que 61 % des Belges souhaitent une Belgique dénucléarisée [2], plusieurs dizaines d’armes atomiques américaines restent stockées sur notre territoire.


Et la « modernisation » de ces armes, décidée par Obama, est le prétexte idéal pour obliger les alliés à « moderniser » leurs avions pour pouvoir les larguer efficacement sur « l’ennemi »


Alors que nos parents avaient espéré nous épargner la crainte permanente d’une annihilation de l’humanité par l’arme atomique, la nouvelle « guerre froide » lancée par Washington contre les pays émergents (BRICS) risque de nous conduire à l’abîme. À nous de réagir.

 

 

La « force de frappe » belge ?

 

Depuis le début des années 1960, la présence d’ogives nucléaires sur la base de Kleine-Brogel (Peer, Limbourg) a été entourée d’un halo de mystère et n’a jamais été ni confirmée ni démentie par le gouvernement – à l’exception d’un aveu fait en 1988, par le ministre de la Défense de l’époque, Guy Coëme.


C’est le prix à payer lorsqu’on renonce en partie à sa souveraineté. « Au sein du gouvernement belge, très peu de personnes sont au courant du nombre exact de bombes à Kleine-Brogel », souligne Hans Kristensen, un expert de la Fédération des scientifiques américains (FAS) spécialisé dans l’armement nucléaire américain.

 

« Le ministre de la Défense, dit-il, est certainement au courant, le Premier ministre a peut-être été informé. Et s’ils décidaient de révéler l’étendue exacte de la présence d’armes nucléaires en Belgique, les États-Unis refuseraient toute confirmation ou infirmation. »

 

Six bases américaines, réparties sur cinq pays (Allemagne, Italie, Belgique, Turquie et Pays-Bas), accueillent 183 ogives nucléaires, selon Kristensen. La base de Kleine-Brogel abrite une vingtaine de bombes B61 dont la puissance peut atteindre les 170 kilotonnes en équivalent TNT, à comparer avec les 15 kt de celle larguée sur Hiroshima


Dans le cadre de la dissuasion nucléaire américaine, l’OTAN est prête à larguer ces bombes américaines avec les bombardiers F-16 belges. Leur protection est assurée par les 130 militaires américains de la 52e Munition Support Squadron (MUNSS) de l’US Air Force.

 

 

Les conséquences d’une guerre nucléaire

 

À notre époque où l’on confond souvent le réel avec le virtuel, il n’est pas inutile de rappeler les effets directs et indirects de l’utilisation des armes nucléaires, car ils dépassent à tous égards ceux des autres armes de destruction massive.

 

D’abord, une onde de choc énorme dont la force atteint celle d’un ouragan souffle tous les bâtiments dans un rayon important. L’onde thermique déclenche une tempête de feu inextinguible. Le rayonnement initial de neutrons et de rayons gamma provoque des doses de rayonnement mortelles à proximité de l’explosion tandis que les retombées irradient des zones situées jusqu’à plusieurs centaines de kilomètres du point d’impact.

 

L’explosion atomique provoque également une impulsion électromagnétique qui rend inutilisables tous les appareils électroniques situés dans une zone étendue et qui paralyse les systèmes de communication. Enfin, en cas d’utilisation combinée de plusieurs armes nucléaires, la masse de poussières, de suies et de gaz toxiques formant le « champignon », qui est chassée dans l’atmosphère par la tempête de feu, reste en grande partie suspendue au-dessus de la région sinistrée, provoquant ainsi une baisse temporaire de la température (hiver nucléaire).

 

 

L’utopie suicidaire d’une guerre nucléaire limitée

 

La pression américaine pour l’acquisition de ces chasseurs bombardiers va de pair avec le programme de modernisation de l’arsenal nucléaire des États-Unis, initié en 2013 par le gouvernement Obama. Ce programme est aussi fortement critiqué, d’abord pour son coût exorbitant de 1 100 milliards de dollars, mais surtout pour le danger qu’il représente. Theodore A. Postol, professeur émérite du Massachusetts Institute for Technology (MIT), a posé la question qui fâche dans le quotidien américain The Nation :

 

  • « Pourquoi l’administration entreprend-elle un programme ambitieux de modernisation des armes nucléaires augmentant de façon dramatique la menace d’une guerre nucléaire ? »

 

Et s’il y avait encore des doutes sur la cible d’une telle guerre, il ajoute :

 

  • « Une analyse détaillée du programme révèle qu’il s’agit d’un effort sophistiqué sur le plan technologique pour préparer les forces nucléaires américaines à un affrontement direct avec la Russie. »

 

Le programme de modernisation révèle également que les États-Unis promeuvent l’utopie suicidaire qu’une guerre nucléaire limitée à l’Europe et l’Eurasie est envisageable !

 

Ils oublient que la Russie n’a pas la moindre intention de capituler devant la modernisation de la triade nucléaire américaine ni devant le système antimissile de l’OTAN, et les pays des BRICS, en particulier la Chine, ont la ferme intention de la soutenir.

 

 

Le dindon de la farce

 

Dès 2014, le ministre de la Défense Pieter de Crem, alors candidat au poste de Secrétaire général de l’OTAN, avait annoncé sa préférence pour le F-35 américain de Lockheed Martin.

 

Pourtant, de nombreux spécialistes de l’aviation militaire sont très critiques sur la fiabilité technique du F-35, et sur ses capacités opérationnelles. Pierre Sprey, co-concepteur du F-16, le compare même à une « dinde », qui ne pourrait pas tenir face à ses concurrents comme le Rafale français ou le Gripen suédois. Et même de l’intérieur du Pentagone, le doute s’installe quant à la fiabilité de l’appareil.

 

Avec leurs propres arguments, les députés Dirk Van der Maelen (sp.a) et Alain Top (sp.a) ont donc raison de refuser le choix du F-35 que veut nous imposer l’état-major de l’armée. Alain Top a dénoncé l’absence de transparence dans le processus des appels d’offres.

 

C’est l’état-major de l’armée qui a rédigé le questionnaire biaisé utilisé dans ce processus, à la demande de l’ex-ministre de la Défense, Pieter De Crem. Mais la demande n’a jamais été soumise au Conseil des ministres. Alain Top ironise que cette façon de faire est digne d’une dictature militaire, « où les généraux décident pour le gouvernement quel matériel il faut acheter. »

 

Pour sa part, Van der Maelen estime que :

 

  • « Moderniser les bombes tactiques qui sont à Kleine-Brogel comme l’ont décidé les États-Unis, risque d’être une invitation faite aux Russes pour qu’ils modernisent à leur tour leur arsenal tactique. Cela relancerait la course à l’armement, alors que depuis des années la tendance est au désarmement. Or, le désarmement, c’est la politique officielle de notre gouvernement. L’accord de gouvernement prévoit que la Belgique va se joindre aux efforts de ceux qui veulent diminuer la présence de l’arme nucléaire sur la planète. Accepter la modernisation des bombes stationnées chez nous, c’est contraire à cet accord de gouvernement. »


Dans un communiqué, le député Groen Wouter De Vriendt ajoute que poursuivre la procédure de remplacement rend inutile tout débat sur le futur de l’armée :

 

  • « Est-ce la défense que nous souhaitons ? Une défense autour d’une aviation musclée à l’américaine qu’on déploie en première ligne dans une guerre et capable d’intervenir, le cas échéant, dans une guerre nucléaire ? »

 

 

La guerre est à l’ordre du jour

 

Comme d’autres, De Vriendt s’étonne et semble tomber des nues lorsqu’il se rend à l’évidence que pour les États-Unis d’Obama, pourtant prix Nobel de la paix, et l’OTAN, se doter de moyens plus performants pour mener une guerre thermonucléaire est à l’ordre du jour !

 

Soyons plus clairs : l’OTAN, qui a provoqué la Russie en trahissant sa parole donnée en 1989, en organisant, de façon méthodique, son élargissement à l’Est, a adopté de nouveau une politique de « chantage nucléaire ». Sa volonté de puissance est telle que Victoria Nuland, la secrétaire d’État américaine adjointe aux affaires eurasiatiques, n’hésite pas à soutenir ouvertement des mouvements néo-fascistes à Kiev !

 

Seuls des ignorants ou des imbéciles continueront donc à croire qu’un choix gouvernemental en faveur de l’achat de F-35 n’apparaîtra pas comme un chèque en blanc en faveur d’une doctrine militaire belliqueuse qui, au lieu de nous offrir de la sécurité, nous conduit vers le danger.

 

La Belgique, au nom de sa neutralité historique, doit taper du poing sur la table : ou bien l’OTAN et les États-Unis renoncent à leur doctrine actuelle, ou bien la Belgique quittera cette institution surannée dont le siège pourrait très bien, en cas de besoin, être délocalisé.

 

 

L’alternative

 

Quant à l’achat des F-35, rien que les questions budgétaires et économiques suffisent pour opter en faveur d’un autre choix. Comme l’ont démontré les calculs présentés par Van der Maelen et Top sur la base, des coûts réels payés par d’autres pays acquéreurs, le devis présenté par l’état-major, de 4 à 5 milliards d’euros pour une quarantaine d’avions (deux fois le budget belge de la défense…), sont totalement sous-évalués. Rien que les coûts d’entretien annuel représentent la moitié des coûts de fonctionnement de toute l’armée belge (Air/Mer/Terre) ! Consacrer 5 milliards d’euros pour une armée unidimensionnelle qui ne sait que bombarder. Bonjour la défense !

 

 

Économie

 

Les F-16 dont dispose actuellement notre aviation ont été fabriqués par la SONACA à Gosselies en Belgique. Les F-35 le seront par Lockheed Martin aux États-Unis. Par souci budgétaire et industriel, la Belgique, comme alternative, pourrait s’équiper, à moindre prix, de Rafales, un des meilleurs avions du monde et totalement polyvalent.

 

Le Groupement d’intérêt économique (GIE) Rafale, composé de Dassault Aviation, de Safran (Snecma) et de Thales, nous offre « un transfert de technologie à 100 % », sans aucune restriction, et un « programme de coopération industrielle qui assure à la Belgique un retour économique au moins équivalent à l’investissement qu’elle fera dans le remplacement des F-16 », précise le vice-président principal de Dassault Aviation et directeur du bureau bruxellois du GIE Rafale, Yves Robins.

 

GIE Rafale « ne privilégie pas une approche comptable, mais plutôt une stratégie de coopération à moyen et long terme qui soit réellement structurante pour l’avenir de l’industrie aéronautique belge », a assuré M. Robins.

 

Dassault est un partenaire naturel et déjà le principal actionnaire de la Société anonyme belge de construction aéronautique (SABCA) avec des sites de production à Bruxelles, à Charleroi et au Limbourg. Enfin, la formation des pilotes de chasse belges se fait en France, ce qui ne peut être qu’un atout supplémentaire.

 

 

Vu l’ensemble de ces éléments, Agora Erasmus exige :

 

  • Le renoncement définitif à l’achat des F-35 ;
  • La reconnaissance officielle par l’État belge de la présence d’armes nucléaires à Kleine-Brogel, dont nous exigeons le renvoi aux États-Unis ;
  • L’arrêt immédiat du projet de renouvellement des armes nucléaires ;
  • Le respect du Traité de non-prolifération ratifié par la Belgique;
  • L’annulation de toute participation à une alliance militaire dont la doctrine se fonde sur l’utopie suicidaire d’une guerre nucléaire limitée.

 

 

 

Par Guillaume Dubost, président d’Agora Erasmus
 & Karel Vereycken, fondateur d’Agora ErasmusSolidarité & Progrès – le 13 avril 2015

 

 

Notes :

 [1] La présence d’armes nucléaires américaines sur le territoire européen est difficile à concilier avec les Articles I et II du TNP. Selon l’Art. I : « les NWS (les Etats Nucléaires) ne peuvent transférer à qui que ce soit, ni directement ni indirectement, des armes nucléaires et autres dispositifs nucléaires explosifs ni leur donner le contrôle de telles armes ou de tels dispositifs explosifs ». L’Art. II stipule encore plus clairement que les NNWS, États non nucléaires (dont la Belgique, l’Allemagne, L’Italie, les Pays-Bas, la Turquie) s’engagent « à n’accepter de qui que ce soit, ni directement, ni indirectement, le transfert d’armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires ou du contrôle de telles armes nucléaires ou de tels dispositifs explosifs ».

[2] D’après une étude de l’Université d’Anvers.

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Obama s’engage aux côtés des Saoudien dans la guerre au Yémen

Obama s’engage aux côtés des Saoudien dans la guerre au Yémen | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Obama s’engage aux côtés des Saoudiens

dans la guerre au Yémen

 

Dans un nouvel acte d’arrogance dont il est le seul à connaître le secret, le secrétaire d’État américain John Kerry a déclaré dans un entretien sur la chaîne PBS le 9 avril que les États-Unis n’ont pas l’intention d’assister sans broncher à la prise de contrôle de l’Iran sur le Yémen.

 

Kerry a donc réussi, sans trop que l’on sache comment, à blâmer l’Iran pour la guerre au Yémen, et ce même si c’est l’ARABIE SAOUDITE qui a attaqué par des moyens militaires son faible voisin.

 

« Il y a eu, et il y a évidemment, des vols en provenance de l’Iran. Toutes les semaines, il y a des vols en provenance de l’Iran », a constaté, indigné, Kerry, sans se rendre compte qu’il y a des vols en provenance d’Iran vers les États-Unis, la France ou bien d’autres pays (celui-ci insinuait bien entendu, sans le dire explicitement, qu’il s’agit de livraisons d’armes au Yémen).

 

Kerry a prétendu que les États-Unis ne cherchent pas la confrontation avec l’Iran (ni avec aucun autre pays bien sûr), mais qu’ils n’ont pas non plus « l’intention de renoncer à leurs alliances et à leurs amitiés, et au besoin d’être solidaires avec ceux qui se sentent menacés en raison des choix que l’Iran pourrait faire ».

 

Ce raisonnement pourrait s’appliquer bien entendu à l’Arabie saoudite, en raison de son soutien aux diverses mouvances islamistes extrémistes un peu partout dans le monde, mais l’administration Obama n’a aucunement l’intention de publier les 28 pages du rapport d’enquête bicamérale du Congrès sur les attentats du 11 septembre 2001, qui contiennent les preuves de l’implication des pouvoirs saoudiens dans ces attentats qui ont tué plus de 3 000 personnes.

 

Un porte-parole du Pentagone, le colonel Steve Warren, a confirmé un soutien américain aux opérations militaires saoudiennes, fournissant le ravitaillement en vol des chasseurs saoudiens, à hauteur d’un « avion ravitailleur par jour ». Un responsable non identifié du ministère de la Défense a déclaré que le partage de renseignement avec les Saoudiens comprend dorénavant des images aériennes qui permettront à la « coalition » de mieux cibler ses attaques contre les forces anti-Hadi.

 

 

 

Par la Rédaction de Solidarité & Progrès – le 10 avril 2015.

Koter Info's insight:


Et la mauvaise foi crasse US continue !  Mais qui était dupe et croyait que les USA n'étaient pas derrière la guerre du Yémen ?


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Euro : le sauvetage, pire que le naufrage - L’UE achète du temps avant la catastrophe

Euro : le sauvetage, pire que le naufrage - L’UE achète du temps avant la catastrophe | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Reynaldo Paganelli/SIPA/1503240924

 

Euro : le sauvetage, pire que le naufrage

L’UE achète du temps avant la catastrophe

 

Si l’on doutait encore de la soumission des Européens aux États-Unis, cette information, dont toute la presse allemande parlait au matin du 17 mars 2015, viendra lever les incertitudes. Elle prouve aussi que Jean-Claude Trichet – désormais président de la Trilatérale, think tank cadet de Bilderberg, présidé par Henri de Castries – est sous influence directe de l’administration américaine.

 

C’est l’ancien économiste en chef de la BCE, Jürgen Stark, qui l’affirme : le président Obama aurait exercé d’énormes pressions sur la BCE, lorsqu’il s’agissait de sauver l’euro. Le but des Américains était que la Banque centrale de l’Union européenne intervienne de manière aussi agressive que la FED sur les marchés. Peu après ces pressions, un programme d’achat massif d’emprunts d’État fut élaboré.

 

Ce mois-ci, Mario Draghi a mis en place son programme de stabilisation de l’euro, annoncé de longue date. Selon ses prévisions, réalisées avec la participation active des Américains, 60 milliards d’euros d’emprunts doivent être achetés chaque mois. Jürgen Stark rapporte dans un document réalisé par la télévision allemande ARD comment, le soir d’une session de la BCE, quelqu’un lui avait remis une enveloppe. Celle-ci contenait les consignes détaillées demandant à la BCE d’acheter massivement les emprunts d’État. Ces plans lui étaient alors totalement inconnus. « Ça a été pour moi un choc incroyable », déclare Stark à propos de cet épisode, qui aurait eu lieu à Lisbonne en mai 2010.

 

Ce genre de programme d’emprunts est vivement contesté par les juristes, et même les juges de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe le tiennent pour illégal. « Les pressions de l’administration américaine étaient énormes, de tous côtés, en particulier de la part du président Obama », précise Stark, qui a fini par présenter sa démission sous l’administration Trichet, en 2011. La presse française en avait rendu compte à l’époque, estimant Trichet affaibli par cette démission. Les déclarations de Stark ont été confirmées, durant la crise financière, par Philipp Hildebrand, le président de la Banque Nationale suisse : « Lors de l’entrée en fonction de Mario Draghi, j’ai reçu un coup de fil de Tim Geithner, le ministre des finances américain, qui voulait savoir comment amener la BCE à adopter un style tout aussi agressif, comme c’est l’usage à la FED et en Grande-Bretagne. »

 

Et puis soudain, durant le sommet de l’Union européenne qui vient de se tenir entre Junker, Merkel, Tsipras, Hollande et Draghi, l’UE déclare que la situation de la Grèce représente une catastrophe humanitaire. On sort alors du chapeau pointu européen un « fonds inconnu de 2 milliards d’euros, destiné au développement » (on se demande quel développement). Junker décide donc que cette somme sera attribuée aux Grecs. Il charge le Commissaire européen Valdis Dombrowski « de voir » comment celle-ci serait absorbée par la Grèce… Après le sommet, Junker déclare que cet argent doit servir à maîtriser les problèmes sociaux du pays et aider les PME à se développer. Mais il omet de préciser comment il va contrôler l’attribution de cette somme à Athènes.

 

Tout ceci n’a pu que satisfaire Alexis Tsipras, en récompense de son alignement à l’UE et, par ricochet, aux États-Unis. Les autres États membres de l’UE, eux, n’ont pas été associés à ces négociations, bien qu’il s’agisse de l’argent de leurs contribuables. Le journal économique allemand Deutsche Wirtschaftsnachrichten précise : « Par cette décision, la troïka a désormais les mains libres pour demander d’autres milliards à la BCE et au FMI au titre de la dette grecque. Cette action risquée est connue du grand public sous le nom de « sauvetage de la Grèce » et a déjà coûté au contribuable européen 240 milliards euros. » Comme mentionné dans le reportage de la première chaîne allemande ARD, l’UE achète encore une fois du temps avant la catastrophe. Ainsi Georges Friedman, fondateur de la plus importante agence de renseignements privée au monde, Stratfor Global Intelligence, estimait-il à l’occasion d’une récente conférence à Chicago que l’euro et l’Europe imploseront.

 

En attendant, les États-Unis peuvent toujours faire pression, car, comme le dit Georges Friedman, « l’Europe est devenue incontrôlable ». Preuve de sa dérive autocratique, une déclaration de Junker, cité par Der Spiegel, devrait choquer chacun des citoyens que nous sommes : « Nous décidons des choses et les laissons de côté, pour attendre quelque temps et voir ce qui va se passer. S’il n’y a pas de grandes protestations et autres émeutes – car, de toute façon, personne ne comprend ce que nous décidons – alors nous continuons, pas à pas, jusqu’à ce qu’un retour en arrière devienne impossible. » Ainsi va la démocratie en UERSS !

 

 

 

Par Sylvia Bourdon - causeur.fr – le 25 mars 2015

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Un été sans emploi pour la jeunesse américaine

Un été sans emploi pour la jeunesse américaine | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Un été sans emploi pour 

 la jeunesse américaine

 

Par André Damon

 

Cet été, seulement un adolescent sur quatre aura un emploi aux États-Unis, comparé à un sur deux il y a quinze ans. Le déclin des emplois pour jeunes est une composante majeure du chômage de masse qui perdure dans la foulée de la crise financière de 2008.

 

Malgré six ans de ce qui a été officiellement qualifié de « reprise » économique, la part des adolescents qui ont un emploi a peu changé depuis le pire de la récession. Une étude publiée par l’Université Drexten en mai démontre que malgré l’amélioration symbolique du taux de chômage officiel, la prévalence du chômage de masse pour les adolescents est symptomatique « de problèmes semblables à ceux connus durant la période de la Grande Dépression ».

 

La campagne électorale présidentielle de 2016 étant déjà déclenchée, ni les médias ni les candidats des deux partis de la grande entreprise ne daignent mentionner qu’il n’y a pas d’emploi d’été pour des millions de jeunes et des taux de chômage pratiquement sans précédent pour les jeunes. En ce qui les concerne, ce n’est pas important.

 

Il n’y a pas si longtemps, les programmes d’emploi d’été, bien qu’inadéquats et limités, étaient considérés comme une responsabilité gouvernementale essentielle. Maintenant, de tels programmes sont presque disparus.

 

L’élimination de ces programmes, comme d’autres réformes sociales de l’ère de la Grande Société, est liée au déclin du capitalisme américain, au mouvement des deux partis de la grande entreprise vers la droite, à la désindustrialisation et à l’ascension d’une aristocratie financière parasitaire.

 

La part des jeunes entre 16 et 19 ans qui travaillent l’été est passée de presque 52 pour cent en 2000 à 27 pour cent aujourd’hui, d’après l’étude Drexel. L’emploi à l’année pour adolescents est passé de 45 à 27 pour cent durant la même période.

 

Le chômage chez les adolescents est particulièrement concentré parmi les jeunes de sections pauvres et des minorités de la population. Moins de 20 pour cent des jeunes d’un foyer au revenu annuel inférieur à 20.000 $ avaient un emploi d’été en 2014, comparé à 41 pour cent pour les foyers avec un revenu annuel supérieur à 100.000 $. L’année dernière, seulement 19 pour cent d’adolescents noirs avaient un emploi d’été, comparé à 34 pour cent d’adolescents blancs.

 

Plusieurs processus reliés sont à l’origine d’un déclin radical des emplois pour jeunes. Dans le contexte d’une pénurie persistante d’emplois et de salaires en baisse, des travailleurs plus âgés acceptent désespérément des emplois qui étaient auparavant disponibles aux jeunes. Les employeurs, demandant une productivité et une flexibilité toujours plus grandes de la part de leurs travailleurs, sont moins enclins à s’adapter aux horaires scolaires des jeunes, pendant qu’un nombre grandissant de ces derniers travaillent sans rémunération dans des stages.

 

Mais le facteur le plus important dans le déclin de l’emploi d’été est l’effondrement dans le financement des programmes d’emplois d’été, particulièrement au niveau fédéral. En 1999, les subsides fédéraux représentaient 82 pour cent du financement des programmes d’emplois d’été pour New York City. Cet été, la contribution du gouvernement fédéral est nulle.

 

Le président Obama, malgré sa campagne en tant que défenseur des jeunes, a permis que le financement pour le programme d’emploi soit réduit année après année, particulièrement depuis l’imposition des coupes budgétaires « de séquestre » en 2013.

 

Les conditions pour la jeunesse de milieux ouvriers de villes telles que Detroit, Baltimore, New York, Boston, Chicago, San Francisco et ailleurs, ne sont pas mieux que celles qui ont été brillamment décrites de façon si émouvante dans les romans de l’ère de la Grande Dépression tels que Native Son de Richard Wright.

 

Presque une personne sur quatre de moins de 18 ans aux États-Unis vit dans une famille qui se trouve en deçà du seuil de pauvreté fédéral. Un total de 16,3 millions d’Américains de moins de 18 ans vit dans la pauvreté, et un enfant sur 5 vit dans un foyer où la nourriture manque.

 

Les États-Unis sont un pays où le nombre de milliardaires augmente par bonds et le 1 pour cent supérieur monopolise une part toujours plus importante du revenu et de la richesse de la nation annuellement.

 

Les dépenses en éducation, telles que le financement de programmes d’emploi, sont réduites à tous les niveaux de gouvernement. En 2015, les États comptent dépenser 1 805 $ par étudiant en éducation supérieure, soit 20 pour cent de moins qu’avant la récession. Cinq États ont coupé leur financement en éducation supérieure de plus de 25 pour cent depuis 2008, l’Arizona ayant réduit ses dépenses de 47 pour cent.

 

L’augmentation incessante des coûts de l’éducation supérieure rend l’université inaccessible à des millions d’étudiants à faible revenu. La dette étudiante a explosé et le finissant moyen terminera avec plus de 35.000 $ de dettes en 2015.

 

Est-ce étonnant si, dans de telles conditions de misère sociale et de chômage de masse, la violence urbaine et la violence provoquée par les gangs augmentent dans les quartiers urbains appauvris, tel que l’illustre la série de fusillades qui a fait huit morts la semaine dernière à Chicago ?

 

Il n’est pas non plus difficile de cerner le lien entre de telles conditions et la transformation de la police locale en une force d’occupation militarisée, employant la violence mortelle pour réprimer la colère sociale qui bouillonne sous la surface de la société.

 

Le surintendant de la police Garry McCarthy a déclaré en réponse aux fusillades d’il y a une semaine que la police devait s’assurer que les « criminels... sentent les répercussions du système judiciaire ». À Detroit, le chef de la police James Craig a traité les jeunes de la ville de « terroristes urbains ». De telles déclarations reflètent l’inhabilité totale de l’ordre social présent de résoudre le moindre problème social.

 

La jeunesse d’aujourd’hui est la première génération aux États-Unis dont le niveau de vie a baissé, en termes absolus, comparativement à celui de ses parents. La santé d’une société peut être mesurée en fonction du futur qu’elle réserve à ses jeunes. Sous cet angle, les conditions auxquelles font face les jeunes en Amérique et à travers le monde témoignent de l’échec du système capitaliste.

 

 

 

Par André Damon - wsws.org – le 13 juillet 2015.

Koter Info's insight:


Et chez nous, n'est-ce pas déjà le cas ?


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WikiLeaks ne dort jamais : nouvelles révélations sur l’espionnage de Dilma Rousseff par la NSA

WikiLeaks ne dort jamais : nouvelles révélations sur l’espionnage de Dilma Rousseff par la NSA | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Dilma Rousseff et Barack Obama à Washington - Source : Reuters

 

 

WikiLeaks ne dort jamais : nouvelles révélations sur l’espionnage de Dilma Rousseff par la NSA

 

D’après de nouvelles révélations de WikiLeaks, l’Agence nationale de la sécurité américaine a mis sur écoute les téléphones de 29 hauts fonctionnaires du gouvernement brésilien ainsi que de ceux en charge de l’économie.

 

WikiLeaks, le site qui révèle au grand jour des fuites d’informations secrètes, a publié samedi de nouveaux témoignages sur les programmes d’espionnage menés par les Américains qui ciblaient, cette fois-là, 29 fonctionnaires clés du Brésil. La liste comprend non seulement les numéros de la présidente Dilma Rousseff, mais aussi celui de son assistant, de son secrétaire, de son chef du personnel et même celui de son avion présidentiel.

 

Les ministres brésiliens des Finances et le gouverneur de la Banque centrale du Brésil font également partie de la liste, comme l’indiquent les nouvelles publications.

 

Parmi les cibles économiques de la NSA, il y avait Nelson Henrique Barbosa Filho, le ministre du Plan, du Budget et de la Gestion, et Antonio Palocci, le chef actuel du personnel, qui avait travaillé comme ministre des Finances sous la présidence Lula.

 

Cependant, il n’y a aucune information sur la période durant laquelle les écoutes ont été mises en place par la NSA, ainsi on ne peut pas dire avec certitude si les services américains de renseignement ont espionné le Brésil dans le passé ou bien s’ils le font toujours à présent.

 

« Notre publication d’aujourd’hui montre que les États-Unis ont un long chemin à parcourir pour prouver que leur surveillance sur les gouvernements « amis » est terminée. Washington n’a pas seulement ciblé la présidente Rousseff, mais aussi les figures clés du gouvernement dont elle parle chaque jour », lit-on dans le commentaire de Julian Assange, rédacteur en chef de WikiLeaks.

 

Les derniers rapports de Wikileaks interviennent juste quelques jours après la visite de la présidente aux États-Unis qui avait pour but de mettre fin au refroidissement des relations entre les deux pays causées par un autre scandale d’espionnage qui a eu lieu en 2013.

 

Le réchauffement récent des relations entre les États-Unis et le Brésil fait suite au sommet des Amériques au Panama qui s’est tenu en avril dernier, où le président Barack Obama a assuré à son homologue brésilienne que les Américains n’allaient plus espionner les leaders « amis ». Ces nouvelles révélations poursuivent une série de récentes dénonciations sur l’espionnage des Américains sur les hauts fonctionnaires de différents pays.

 

Le 1er juillet, Wikileaks a révélé que la NSA avait procédé aux écoutes téléphoniques de responsables allemands. En juin dernier, le site internet avait dévoilé le contenu de documents top secret de la NSA indiquant que les services de renseignement américains avaient espionné et écouté les conversations officielles et personnelles des trois derniers présidents de la République française : Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande ainsi que les ministres français et allemands de l’Économie.

 

 

 

Par francais.rt.com – le 4 juillet 2015.

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Huit-centième anniversaire de la Magna Carta (la Grande Charte, 15 juin 1215), qu’en reste-t-il ?

Huit-centième anniversaire de la Magna Carta (la Grande Charte, 15 juin 1215), qu’en reste-t-il ? | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Huit-centième

anniversaire de la Magna Carta

(la Grande Charte, 15 juin 1215),

qu’en reste-t-il ?

 

 

C’est à son retour de France, lourdement défait à la bataille de Bouvines par Philippe-Auguste, que le Roi Jean Le Premier d’Angleterre se trouva confronté à une fronde des Barons auxquels il avait emprunté de fortes sommes de livres-or pour financer ses campagnes militaires en France. Les Barons – on disait en France à l’époque les Seigneurs – devant l’attitude du Roi qui à l’évidence voulait les spolier, organisèrent une sorte de rébellion et rédigèrent un document fameux avant d’en appeler au Pape (Innocent III) afin d’intercéder dans cette dispute qui s’envenimait. On était en Angleterre en état de guerre, l’Église anglaise était romaine et catholique et la situation devenait préoccupante.

 

Bien qu’ayant fait allégeance au Pape afin d’obtenir son soutien, le Roi Jean fut confronté au printemps 1215 à cette rébellion organisée des Barons qui rédigèrent la Magna Carta, la Grande Charte, qui fut rendue publique le 15 juin 1215, il y a 800 ans. Ce document constitue la base de la constitution anglaise (non écrite), mais aussi celle des États-Unis reprise des siècles plus tard par les 13 colonies anglaises du continent nord-américain et qui comme pour la Grande Charte débouchèrent sur une guerre. Malgré l’intervention du Pape, la guerre ne put être évitée en Angleterre comme aux États-Unis bien plus tard.

 

Ce bref rappel de l’histoire paraît de nos jours anecdotique, 800 ans c’est loin, mais la Grande Charte se trouve être l’un des tout premiers documents écrits dans le but de codifier la suprématie du pouvoir de l’argent sur le pouvoir temporel de l’autorité régnante, en l’occurrence le Roi et aujourd’hui les assemblées des représentants élus du peuple.

 

Le pouvoir de l’argent était alors celui des Barons qui maintenaient 80 % de la population en servage. Les serfs et les non-propriétaires étaient d’ailleurs exclus des termes et attendus de la Grande Charte. Il est opportun de rappeler que ce 15 juin est donc le huit-centième anniversaire de la Magna Carta, mais il est tout aussi opportun de rappeler ce que la signification première du document est devenue au cours des siècles. Il en reste ce qu’il est opportun d’appeler « la liberté individuelle », en réalité celle des dignes descendants des Barons anglais, en d’autres termes la liberté de la caste au pouvoir malgré le fait qu’au XVIIe siècle, quatre siècles plus tard, la Grande Charte fut la base de l’établissement de la suprématie du Parlement Anglais pourtant constitué dans la théorie de représentants du peuple qui les avaient porté au pouvoir.

 

La constitution américaine a largement repris le point primordial et central de la Magna Carta : elle fut rédigée par des riches pour le bien des riches et non pour celui du peuple. Cet usage de la Grande Charte comme d’un alibi pour se protéger par des parlements et des Cours suprêmes interposés est le fait, des siècles plus tard, du règne de politiciens corrompus et vendus au capital, le réel pouvoir comme l’était celui des Barons vis-à-vis du Roi Jean.

 

Comble d’ironie les Conventions de Genève ont repris les termes de la Grande Charte. Pour rappel les Conventions de Genève codifient en quelque sorte le droit de faire la guerre et de respecter quelques règles élémentaires concernant les prisonniers de guerre et la protection des civils. Ces conventions, depuis 1949, n’ont jamais été respectées par les États-Unis ni par d’autres États notoirement impliqués dans des conflits armés. Les civils sont toujours massacrés, bombardés et leurs biens pillés, les prisonniers sont toujours torturés, violés et assassinés.

 

Les USA n’ont jamais ratifié les protocoles I et II des Conventions de Genève comme d’ailleurs Israël, l’Iran, le Pakistan, l’Irak et l’Inde ! Autant dire que l’impunité des États-Unis comme fauteurs de troubles planétaires a été parfaitement préméditée, et ce depuis longtemps, mais ce n’est qu’un détail bien naturellement…

 

Quant à la Convention de Vienne (1986) sur la prévention et la condamnation des génocides, encore une fois les USA ne l’ont pas ratifiée de même que les USA ne reconnaissent pas l’autorité de la Cour de Justice Internationale. Et tous ces faits en disent long sur la soif d’hégémonie des USA sur le monde entier.

 

Depuis une vingtaine d’années on assiste tant en Grande-Bretagne qu’aux USA à un mépris systématique des principes fondamentaux de la Magna Carta tels que celui de la séparation du pouvoir politique du pouvoir judiciaire ou la soumission du pouvoir et de ses décisions au pouvoir des représentants élus du peuple même si ces peuples d’aujourd’hui étaient des serfs à l’époque de la Magna Carta.

 

Autant dire qu’ils sont restés dans cette situation depuis 800 ans et aujourd’hui, les USA et la Grande-Bretagne dont les systèmes constitutionnels sont issus de la Magna Carta en usent et en abusent. Le pouvoir est aux mains des puissances d’argent de ces pays, des grandes compagnies financières et industrielles, les « barons » contemporains, et les électeurs ne sont plus que de pâles exécutants, approuvant bon gré mal gré tels les serfs du XIIIe siècle les décisions de ceux-là même qu’ils ont choisi pour défendre leurs intérêts, mais n’œuvrent en réalité que pour les « barons ».

 

Ce petit rappel historique est nécessaire pour aussi rappeler que la Grande-Bretagne et les États-Unis sont en ce XXIe siècle impliqués dans de nombreux conflits guerriers illégaux au sortir des Standards dits de « Nuremberg » qu’ils ont établis à la suite de la défaite de l’Allemagne et qu’ils utilisèrent sciemment pour poursuivre et exécuter les criminels de guerre nazis.

 

Ces deux pays considèrent qu’ils peuvent aller outre les lois internationales qu’ils ont eux-mêmes établies pour punir l’Allemagne vaincue. Washington et Londres peuvent bombarder et assassiner à merci, mais pas l’Allemagne ni le Japon.

 

Ces deux pays, à l’encontre de leur constitution – même si celle de la Grande-Bretagne est non écrite – espionnent leurs citoyens et l’exécutif américain sous Bush puis Obama a outrepassé les pouvoirs du Congrès et des cours fédérales ont outrepassé leurs pouvoirs et laminé et vidé de son contenu la Constitution, à l’exception notoire du Second Amendement (pour les USA) qui est protégé par la National Rifle Association. Et si le second amendement est laminé aussi alors il ne restera rien de la Constitution américaine largement inspirée de la Magna Carta…

 

Washington et ses satellites européens (les nouveaux serfs) ont subordonné la loi à un dessein politique et économique. Exactement comme à l’apogée du colonialisme quand l’Ouest organisa le pillage en règle du monde non blanc, aujourd’hui l’Ouest pille son propre peuple. La Grèce est sur le point d’être pillée comme l’a été l’Irlande et l’Espagne, le Portugal et l’Italie ne peuvent plus échapper à ce sort sauf si ces pays font défaut sur leur dette et quittent l’Union Européenne.

 

Le capitalisme occidental, les « barons » d’aujourd’hui, est un mécanisme de pillage organisé en toute impunité puisque les lois ont été faites pour permettre ce genre d’actions. Avec les accords transatlantiques et transpacifiques en cours de négociation dans une opacité plus que suspecte le système anglo-saxon bafouera les lois souveraines d’une multitude de pays.

 

Pour donner un exemple que tout le monde a à présent à l’esprit, mais qui peut tout aussi bien s’appliquer aux fromages français ou hollandais, aux jambons espagnols ou italiens ou encore aux médicaments allemands ou même anglais, les lois françaises et de bien d’autres pays européens interdisant les plantes génétiquement modifiées deviendront des lois « restreignant le commerce » et soumettront la France à des procès punitifs intentés par Monsanto (voir l’addenda en fin de billet). Et si la France ne se soumet pas et ne paie pas les indemnités que Monsanto lui réclamera, elle sera soumise à des sanctions exactement comme c’est le cas actuellement pour la Russie qui refuse de faire ce que Washington lui demande de faire !

 

Une nouvelle existence d’esclavage nous est promise et est mise en place progressivement sous nos yeux sans que nous puissions faire quoi que ce soit, car la loi ne nous protège plus et est devenue une arme entre les mains des gouvernements anglo-saxons !

 

Huit siècles de réformes sont en train d’être purement et simplement laminés, car Washington et ses vassaux envahissent et bombardent des pays sous le seul prétexte qu’ils ne sont pas au diapason avec les desseins hégémoniques de Washington et dans une moindre mesure de Londres, mais aussi des firmes financières et industrielles de ces deux pays.

 

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la City et Wall Street sont les places financières dominantes dans le monde d’aujourd’hui, car il s’agit du même dessein de domination du monde. Partout des groupes de pression sont privilégiés par ces gouvernements et se placent au-dessus des lois. Cette concentration de richesses et de pouvoirs rappelle un peu le règne de l’aristocratie de l’Empire romain durant lequel on assista à une disparition de la sécurité et de la dignité des citoyens. Si la Magna Carta a aussi débouché sur de « bonnes » lois dont le principe du respect de l’esprit de la loi par le gouvernement, ces gouvernements responsables devant une loi modifiée à leur avantage sont devenus des tyrannies quel que soit le nom ou l’appellation qu’ils ont usurpé et quel que soit l’aspect exceptionnel et indispensable qu’ils se sont approprié.

 

Ce lundi 15 juin 2015 à Westminster, le « Tribunal International pour la Justice Naturelle » va être constitué. Si l’on comprend bien cette mission d’un nouveau genre humanitaire, on est en droit d’espérer un peu. Peut-être que ce tribunal poursuivra les criminels contemporains, la plupart d’entre eux étant des dirigeants des pays occidentaux, en utilisant Internet avec des jurés et des juges afin que tout un chacun puisse être témoin du caractère diabolique des gouvernements occidentaux. Et une fois que l’Occident sera perçu par une majorité d’individus comme une force vraiment maléfique, alors ces gouvernements et les pouvoirs industriels et financiers avec lesquels ils agissent en complète collusion devront reconnaître la nécessité que l’Occident se réforme de fond en comble ou alors il sombrera dans une terrible décadence alors que le reste du monde continuera son chemin vers des jours meilleurs. En d’autres termes, le monde entier sera sauvé quand il cessera de se prosterner au pied des « barons » industriels et financiers anglo-saxons et en particulier américains.

 



Par Paul Craig Roberts (paulcraigroberts.org) - jacqueshenry.wordpress.com – le 15 juin 2015.

 

NDLGazette :  Paul Craig Roberts, économiste et journaliste paléoconservateur américain a été sous-secrétaire au Trésor dans l’administration Reagan (1981-1982), et est un des pères fondateurs des Reaganomics. Il a également été rédacteur en chef adjoint au Wall Street Journal… (Source Wikipédia)



***


Note : À la fin de la rédaction de ce billet, je suis tombé sur un édito des Échos de Jean-Marc Vittori (voir le lien) titré « Pour en sortir, il nous faudrait une bonne guerre ». De quoi parle ce monsieur dans cet éditorial : de la guerre contre le réchauffement climatique ! C’est insensé d’en arriver à une telle soumission aux pouvoirs de la désinformation systématique orchestrée par les groupes écolo-politiques soumis aux intérêts des lobbys financiers, car toute cette histoire de climat, en comparaison des risques géopolitiques actuels qui menacent l’humanité et sa survie, est d’un ridicule achevé.

 

C’est le complexe militaro-industriel américain qui veut la guerre, mais pas celle dont parle Vittori, car il s’agira d’une vraie guerre mettant à feu et à sang des dizaines de pays y compris en Europe, il ne faut pas se leurrer !

 

La récession est installée aux USA et en Europe occidentale, l’économie chinoise fait en ce moment un gros plongeon, la crise économique mondiale qui se profile ne trouvera de solution pour en sortir, au mépris de toutes les lois patiemment construites par l’Humanité depuis ces 800 ans nous séparant de la Grande Charte, encore une fois que dans une belle guerre bien dévastatrice pour remettre les compteurs à zéro. Ce sera peut-être « la der des der » comme disaient nos anciens, peut-être aussi la fin de l’humanité, mais apparemment tout le monde s’en moque, le changement climatique semble beaucoup plus préoccupant, bonjour l’ambiance dans l’hiver nucléaire qui suivra presque instantanément le tir de la première fusée nucléaire intercontinentale à têtes multiples destinées à vitrifier une dizaine de villes simultanément dans n’importe quel pays du monde

 

 

Et aussi pour l’anecdote :

Paris proscrit la vente aux particuliers du Roundup de Monsanto


La ministre française de l’Écologie Ségolène Royal a annoncé dimanche l’interdiction de la vente libre dans les jardineries du désherbant vedette de Monsanto, le Roundup. Paris veut lutter contre les effets néfastes des pesticides.


« La France doit être à l’offensive sur l’arrêt des pesticides », a déclaré la ministre sur la chaîne France 3. « Elle doit être aussi à l’offensive sur l’arrêt des pesticides dans les jardins et je vous annonce que j’ai demandé aux jardineries d’arrêter de mettre en vente libre le Roundup de Monsanto », le géant américain des semences et de l’agrochimie, a-t-elle dit.

 

Le Roundup avait été remis au centre de l’actualité après le classement en mars du glyphosate, son principe actif, comme cancérogène « probable chez l’homme », même si les « preuves sont limitées », par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) dont le siège est à Lyon (centre-est de la France).

 

En Suisse, suivant le principe de précaution, Coop et Migros ont décidé de retirer de ses rayons les herbicides contenant du glyphosate.

(ats/14.06.2015 16 h 9)

 

Une décision de ce genre, uniquement prise en fonction de considérations idéologiques, sera bientôt considérée comme une entrave au commerce de libre échange transatlantique !

 

Et le 15 juin est aussi la fête mondiale des moulins à vent…

 

 

 

Par jacqueshenry.wordpress.com – le 15 juin 2015.

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Les dirigeants du G7 nous précipitent vers la guerre

Les dirigeants du G7 nous précipitent vers la guerre | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Les dirigeants du G7 nous précipitent

vers la guerre

 

Réunis le week-end dernier en Bavière, les dirigeants incompétents du G7, conduits par le président Obama et le Premier ministre Cameron, ont considérablement renforcé le danger de guerre en durcissant le ton à l’égard de la Russie, tout en maintenant la pression sado-monétariste sur la Grèce.

 

Avant même la fin de la réunion des Sept, la Maison-Blanche déclarait le 7 juin que « le président Obama et la chancelière Merkel » se sont mis d’accord pour prolonger les sanctions contre la Russie, tant que Moscou n’aura pas mis en œuvre toutes les dispositions des accords de Minsk.

 

Entre-temps, fort de l’aide militaire de l’Ouest, Kiev vient d’adopter une loi autorisant les soldats étrangers à combattre aux côtés de l’Armée ukrainienne sur le territoire, tandis que le président Porochenko clame que Moscou prépare une offensive « colossale » contre son pays.

 

Le 6 juin, le président Poutine a confirmé que pour les Russes, les accords de Minsk représentent la seule solution possible pour l’Ukraine, mais que c’est le gouvernement de Kiev qui les bafoue, tout en refusant de reconnaître comme interlocuteurs les prétendus « indépendantistes ». Poutine a fait ces remarques dans un long entretien accordé au quotidien Corriere della Sera, publiée aussi en anglais sur le site du Kremlin.

 

Poutine se demande aussi pourquoi les dirigeants européens qui ont joué les intermédiaires dans l’accord du 23 février 2014 entre le gouvernement de Kiev et les émeutiers néonazis du Maidan n’ont pas désavoué ces derniers lorsqu’ils ont bafoué cet accord en opérant un véritable coup d’État.

 

À propos des relations avec l’UE en général, Poutine a proposé de bâtir un espace économique commun de Vladivostok à Lisbonne, alors que l’UE tente d’ériger une « nouvelle frontière » entre la Russie et l’Europe de l’Est.

 

Au lieu de répondre aux problèmes soulevés par le président russe, les dirigeants du G7 ont continué à lancer des ultimatums. En arrivant en Bavière, Obama a affirmé qu’il faut « résister à l’agression russe », alors que Merkel disait à ZDF  : « Nous devons envoyer un signal clair. (...) Des sanctions pour parvenir à une fin. »

 

En même temps, les dirigeants de l’UE, soutenus par Washington, poussent à l’affrontement avec la Grèce pour tenter de sauver l’euro.

Comme nous l’avons dit et répété, l’enjeu n’est pas la dette en tant que telle, qui est plutôt minime, mais les produits dérivés qui lui sont liés et, plus important encore, l’impact politique qu’aurait un Grexit en établissant un précédent et en modifiant la nature même de l’Union monétaire.

 

Elle ne serait plus une unité « irréversible », comme l’affirmait Mario Draghi, mais un système construit de pièces détachables qui peut en fin de compte se dissoudre. Cela signifierait remplacer l’étiquette « sûr » sur les actifs libellés en euros par « pas sûr », coupant ainsi l’herbe sous le pied du système.

 

Quelle que soit l’issue des négociations entre l’UE et Athènes, l’euro s’annonce déjà sur son lit de mort. Et pour les oligarques du système transatlantique, le seul salut serait la guerre.

 

 

 

Par la Rédaction de Solidarité & Progrès – le 9 juin 2015

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Kiev viole les accords de Minsk, Washington approuve

Kiev viole les accords de Minsk, Washington approuve | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Kiev viole les accords de Minsk,

Washington approuve

 

6.06.15 — Les Forces armées ukrainiennes ont déplacé dans l’aire de Kramatorsk, au nord de Donetsk (depuis l’été 2014 contrôlée par les troupes de Kiev) trois batteries de missiles « Tocka-U ».  Contropiano.org 

 

C’est le vice-ministre de la Défense de la République Populaire de Donetsk, Édouard Bassourine qui l’a rendu public. Basourine, pendant qu’il soulignait que Kramatorsk se trouve à 70 km de la ligne de démarcation entre les forces gouvernementales et celles des milices populaires, il a dit aussi que celui-ci n’est pas le seul cas de délocalisation d’armes lourdes dans le Donbass de la part de Kiev et ceci arrive sur le fond des déclarations du président Porochenko selon lequel il entend conduire des négociations seulement avec un « Donbass ukrainien ».

 

Des affirmations qui ne semblent pas vraiment en ligne avec les accords de Minsk de février dernier (d’ailleurs, dans les derniers jours Kiev a informé officiellement ses propres « partenaires européens » du rapprochement de l’artillerie lourde de la ligne de démarcation, en violation de ces accords) sur le statut spécial à attribuer au Donbass.

 

Des affirmations qu’il semble aussi difficile de ne pas lier à la nouvelle d’aujourd’hui sur la démission de la charge par la représentante spéciale OSCE pour l’Ukraine, la suisse Heide Tagliavini : plusieurs observateurs associent la décision de Mme Tagliavini justement à la violation ouverte, de la part de Kiev, le 3 juin dernier, des accords de Minsk et la nouvelle exacerbation du conflit dans le Donbass qui en est la conséquence. En rapport à la décision de Mme Tagliavini, le représentant de la République Populaire de Lugansk à ce qu’on a appelé le « Groupe de contact » (le groupe de travail pour la mise en exécution des accords de Minsk qui réunit des représentants de Kiev, Moscou, Républiques Populaires et OSCE), Vladislav Dejnego, a exprimé le souhait que cela n’influence pas cependant, les colloques de Minsk et a exclu que la démission, à son avis, puisse être motivée par les résultats insuffisants obtenus au cours de la dernière tournée de colloques, le 2 juin dernier.

 

D’autres observateurs pointent de l’index précisément la rencontre de mardi dernier, pendant laquelle les parties n’avaient pas trouvé d’accord ni sur l’ultérieur échange de prisonniers, ni sur l’amnistie des miliciens, ni sur les modifications à apporter à la Constitution ukrainienne (concernant le statut du Donbass : autonomie, « décentralisation » : dans tous les cas, assurance de droits certains par rapport au pouvoir central), ni sur la promotion d’élections locales dans le Donbass. Une source proche du Groupe de contact a déclaré à Interfax que Tagliavini, après avoir renvoyé la prochaine rencontre au 16 juin, en raison de la position d’ultimatum exhibée par les représentants de Kiev le 2 juin, aurait pris la décision de la démission.

 

Et c’est ainsi que le faucon Premier ministre Arseni Iatseniouk, en couple avec le ministre des Finances, l’Ukraino-Américaine Natalie Jaresko décide de voler aux USA à la recherche d’ultérieurs soutiens financiers à la politique agressive de Kiev dans le Donbass.

 

En plus des représentants du Congrès, le duo a en programme des rencontres avec les représentants du FMI, avec la communauté ukrainienne, tout en intervenant ensuite au forum du Comité judéoaméricain. Il sera intéressant de voir si la communauté hébraïque américaine accueillera favorablement un Premier ministre qui se maintient au gouvernement grâce aux bataillons néonazis, qui érige au rang de fêtes nationales les dates de naissance soit du collabo Ostap Bandera, soit de son armée philonazie, qui collabora avec les SS à l’extermination de centaines de milliers de soldats soviétiques, de citoyens ukrainiens, hébreux et polonais, ou si au contraire les intérêts actuels des lobbies financiers et industriels en soutien à la politique de Kiev finiront par prévaloir.

 

Dans tous les cas, à Moscou on regarde avec préoccupation la diminution et l’affaiblissement des opportunités de réaliser les accords de Minsk, suite à l’exacerbation de la situation dans le Donbass et à l’ouverte violation du cessez-le-feu, enregistrées cette semaine. C’est ce qu’a déclaré le porte-voix présidentiel Dmitri Peskov, en répondant de cette façon à la question qui lui a été posée par quelques médias, si étaient encore actuelles les paroles prononcées il y a quelques jours par Vladimir Poutine au cours d’une interview au Corriere della Sera (parue aujourd’hui sur le quotidien milanais), selon lequel avec la réalisation des accords de Minsk on avait pu interrompre les actions de guerre les plus actives dans le sud-est de l’Ukraine et on avait pu éloigner l’artillerie lourde.

 

En ce sens, même le président du Parlement de la DNR, Andreï Pourguine a dit que la réactivation du conflit est le résultat du manque de volonté, de la part de Kiev, de conduire un dialogue politique concret avec les Républiques populaires de Donetsk et de Lugansk ; « En l’absence d’un processus politique » a dit Purghin, « on a naturellement une péjoration de la situation militaire. Si le cessez-le-feu n’est pas soutenu par un dialogue politique, si les temps de ce dialogue ne sont pas satisfaisants, si les politiques se taisent, alors, tôt ou tard, ce sont les canons qui vont parler. »

 

Mais, comme désormais depuis quelques jours, soit depuis les premiers bombardements ukrainiens sur Marïnka et Krasnogorovka, vont en répétant plusieurs observateurs, le plan de ceux qui ont rallumé les mèches ne prévoit pas de dialogue politique. Ou, du moins, il le prévoit en une tout autre direction.

 

C’est ainsi que dans la fin de la soirée de vendredi, selon ce qui a été rapporté par Interfax, Porochenko s’est entretenu au téléphone soit avec Barack Obama soit avec Angela Merkel, pour « coordonner » les positions à assumer concernant les sanctions anti-russes à la veille du G7 de dimanche et lundi en Bavière, en vue aussi probablement d’une direction de marche non univoque entre Washington et quelques capitales européennes. En particulier, Mme Merkel a parlé ces jours-ci de l’intention allemande de discuter, au sommet du G7, de la coopération avec la Russie, exclue du « G8 » pour sa réaction au putsch philo-occidental et à l’agression armée ukrainienne contre le Donbass, mais qui peut toujours être utile lorsque les choses tournent au vinaigre pour Kiev, ou bien quand sur le tapis il y a les questions moyen-orientales ou libyennes, comme l’a admis le ministre des Affaires étrangères allemand Frank-Walter Steinmeier.

 

Et encore en vue du sommet G7, selon des sources d’information états-uniennes, rapportées par Ria-Novosti, le chef du Pentagone, Ashton Carter, aurait conduit le 5 juin une réunion secrète à Stuttgart, avec la participation de diplomates et de militaires américains en Europe, consacrée spécifiquement au thème « Russie », à sa « contention », aux sanctions contre Moscou, à l’ultérieure aide militaire par certains pays européens, au financement de « sphères non traditionnelles », comme celle de la cybersécurité. Selon Carter, les sanctions ne sont pas au fond si efficaces « pour contraindre Poutine à changer son cours » et les USA devront recourir « à d’autres ressources », tout en reconnaissant l’« agressivité » de Moscou.

 

Pendant que le président Porochenko, dans la conférence de presse d’aujourd’hui au terme des colloques avec le Premier ministre canadien Stephen Harper, a déclaré, l’air de rien, qu’en ce moment Kiev ne poursuit pas le déplacement de systèmes de missiles occidentaux en Ukraine et, par ailleurs, les instructeurs canadiens arriveront dans peu de temps dans le pays pour l’entraînement des militaires ukrainiens, nous verrons dans les prochains jours si le « jeu de rôles » entre les deux rives de l’Atlantique, qui est en train de se poursuivre aussi au G7, mènera à une ultérieure dégradation de la situation dans le sud-est de l’Ukraine ou bien au retour à la discussion politique. 

 

 

 

Par Fabrizio Poggi (contropiano.org) — PAR SEGESTA3756http://blogs.mediapart.fr — le 8 juin 2015.

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Trafic des migrants : l’UE sabote les efforts de la Russie et de l’Égypte

Trafic des migrants : l’UE sabote les efforts de la Russie et de l’Égypte | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Crédit : AP

 

Trafic des migrants : l’UE sabote les efforts

de la Russie et de l’Égypte

 

La mission navale en voie de préparation par l’Union européenne, ayant soi-disant pour objectif de mettre fin au trafic d’êtres humains en Libye, est une opération britannique visant à saboter et éventuellement bloquer l’effort amorcé par les gouvernements russe et égyptien (avec le soutien d’une faction des cercles militaires américains) pour stabiliser l’économie du pays. Le plan de stabilisation comprend un soutien aux efforts du gouvernement légitime aujourd’hui basé à Tobrouk, ainsi que de son commandant des forces aériennes, le général Haftar, pour détruire les forces djihadistes et rétablir un État de droit sur l’ensemble du territoire national.

 

L’Égypte a organisé le 25 mai une conférence impliquant toutes les tribus libyennes, afin de les rallier à ce plan. Cette approche a été toutefois complètement ignorée par l’envoyé spécial de l’ONU, Bernardino Leon, qui cherche, avec le soutien de Washington, a conclure un accord entre le gouvernement de Tobrouk et les forces rebelles de l’Aube libyenne qui contrôlent Tripoli et les autres villes du pays. L’Aube libyenne, soutenue par la Grande-Bretagne, l’Arabie saoudite et la Turquie, est connue pour sa protection des cercles contrôlant le trafic de migrants.

 

Selon un rapport publié sur le site mebriefing.com, une faction au sein du Pentagone fait pression sur la Maison-Blanche pour qu’elle laisse tomber cette politique et pour l’amener à jouer la « carte al-Sissi ». Ceci aurait des répercussions plus vastes, dans la mesure où l’Égypte joue un rôle de premier plan dans les efforts pour mettre en place une politique de développement faisant partie de la stratégie de la Nouvelle route de la soie et de l’alliance avec les pays membres des BRICS.

 

En revanche, la mission navale mise sur pied par l’UE ne vise qu’à détruire les embarcations des contrebandiers, ainsi que les réservoirs d’essence et les bases situées sur les rives libyennes, afin d’empêcher les migrants d’atteindre l’Europe. Rien n’est prévu pour stabiliser la Libye et l’ensemble de la région.

 

La résolution de l’UE a été entièrement rédigée par le gouvernement britannique, celui-là même qui a lancé en 2011, en coopération avec la France et les E.-U., l’opération pour renverser Kadhafi, et provoquer le chaos actuel dans le pays.

 

De la même manière, comme l’a fait remarquer l’homme politique américain Lyndon LaRouche, le mouvement islamique dans cette région, soutenu par les Saoudiens, est un instrument géopolitique au service de l’Empire du chaos mis en place par la City de Londres et Wall Street.

 

L’Italie est censée conduire une mission navale, mais des doutes sérieux au sein des dirigeants militaires français et italiens subsistent en raison des risques de dommages collatéraux, mais aussi parce que cela pourrait impliquer des opérations au sol.

 

Le gouvernement libyen n’apporte pas son soutien à cette mission. L’envoyé du gouvernement libyen à Washington, Wafa Bugaighis, a déclaré au Libya Herald le 24 mai que même si elles étaient amenées à accepter une mission contre les trafiquants dans les eaux internationales, toute opération de ce type sur son territoire nécessitera l’aval préalable des autorités libyennes.

 

 

 

Par la Rédaction de Solidarité & Progrès – le 26 mai 2015.

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France - Ryad (notre grand allié) recrute des bourreaux

France - Ryad (notre grand allié) recrute des bourreaux | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Source carte : article.wn.com


 

France - Ryad (notre grand allié) recrute des bourreaux

Par Patrice de Plunkett (*)

 

 

La nouvelle politique de Paris piétine ses propres « valeurs » :

 

C’était clair depuis l’ère Bush, et confirmé par l’entourage néocon de M. Obama : la politique internationale du « camp de la liberté transatlantique » consiste à combattre les brutal dictators, afin de répandre la démocratie globale et le libre marché. Le label de brutal dictator n’implique pas seulement que l’on soit un dictateur (brutal) : il implique surtout que l’on soit classé « étranger hostile » par la politique US.

 

D’où l’incohérence qui consiste à soutenir des régimes classés « alliés » quoique peu démocratiques, voire féroces, comme celui de Ryad. On apprend ce matin que l’Arabie Saoudite recrute de nouveaux bourreaux, « pour faire face à la hausse des condamnations à mort » (qui se font au sabre et en public) ainsi que des autres peines : amputations et fouet. Pourquoi cette « hausse des condamnations à mort » en Arabie Saoudite ? À cause, expliquent les médias, du « recrutement de nouveaux magistrats qui peuvent désormais juger davantage d’affaires ». C’est logique.


Paris aussi fait partie du camp de la liberté transatlantique (liberté globale, libre marché, etc.), et considère l’Arabie Saoudite comme un excellent allié.

 

Mais Paris est dans une incohérence pire que Washington : les États-Unis exécutent eux-mêmes à tour de bras, tandis que la France considère l’abolition de la peine de mort comme l’un des piliers des « nouvelles valeurs de la République ».

 

Puisque les gouvernements français, depuis Nicolas Sarkozy, ont adopté l’idée selon laquelle la politique internationale se limite à abattre les brutal dictators, mais puisque les gouvernants français proclament vouloir combattre les régimes incompatibles avec les nouvelles valeurs de la République, l’incohérence augmente : nous nous posons en alliés de régimes incompatibles avec ce que nous disons (par ailleurs) être notre politique internationale.

 

Il est vrai que BHL est entré dans l’édition 2016 du Larousse.

 

 

 

Par Patrice de Plunkett (*)plunkett.hautetfort.com – le 19 mai 2015

 

(*) Patrice de Plunkett, né à Paris le 9 janvier 1947, est un journaliste et essayiste français, qui codirigea le Figaro Magazine… (source Wikipédia)

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Avec la guerre des drones d'Obama l’assassinat est devenu routine

Avec la guerre des drones d'Obama l’assassinat est devenu routine | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Légende et source photo : theguardian.com - Pakistani ribesmen from Waziristan protest against US drone attacks, outside parliament in Islamabad. Photograph: T Mughal/EPA


 

 

Avec la guerre des drones d'Obama

l’assassinat est devenu routine

Par Patrick Martin

 

L’aspect le plus extraordinaire peut-être de l’annonce du président Obama jeudi dernier que deux otages d’Al-Qaïda, un Américain et un Italien, avaient été tués au Pakistan dans une frappe de missile à partir d’un drone américain est l’absence de toute réaction significative des milieux politiques officiels ou des médias.

 

Il y a bien eu une certaine désapprobation polie dans la presse tout comme des expressions de sympathie pour la famille du Dr Warren Weinstein, travailleur humanitaire de longue date au Pakistan, enlevé par Al-Qaïda en 2011 et tué par le gouvernement américain en janvier 2015.

 

Mais personne n’a remis en question la prémisse de base du programme de missiles lancés par des drones, qui est que la CIA et le Pentagone ont le droit de tuer n’importe qui, n’importe où, sur un simple mot prononcé par le président. Les assassinats par drone aux mains du gouvernement américain sont devenu la routine et sont acceptés comme normaux et légitimes par ceux qui font l’opinion publique officielle.

 

La prise de parole d’Obama, jeudi, faisait froid dans le dos. Il a exprimé les regrets de mise, mais seulement parce que ces récentes victimes de drones américains comprenaient deux otages, l’un américain et l’autre Italien. Ce fut visiblement une mauvaise prestation, qui n’a convaincu personne sinon les rédacteurs du New York Times, qui ont loué « la franchise et la contrition » d’Obama.

 

Après avoir blâmé, pour la mort de Weinstein et Giovanni Lo Porto, les « erreurs » dues au « brouillard de la guerre », Obama a déclaré, « Mais l’une des choses qui définit l’Amérique à l’opposé de nombreux autres pays, l’une des choses qui nous rend exceptionnels, c’est notre volonté de regarder en face nos imperfections et d’apprendre de nos erreurs. » Il avait décidé d’admettre la responsabilité de ces morts parce que « les États-Unis sont une démocratie, commis à la transparence, dans les bons comme dans les mauvais moments. »

 

Quelle farce ! Loin d’admettre des « erreurs, » Obama, l’homme de paille politique de l’appareil militaire et du renseignement, disait clairement que le programme d’assassinat de drone se poursuivrait et que personne ne serait tenu responsable de cette dernière atrocité.

 

L’Amérique d’aujourd’hui n’est « exceptionnelle » que dans la mesure où l’ensemble de l’élite dirigeante y a adopté une politique irresponsable d’une violence exercée dans le monde entier, qui comprend l’assassinat, la torture et la guerre d’agression. Les États-Unis sont gérés par des criminels.

 

Un test majeur à passer pour tout président américain est de savoir s’il est prêt à approuver les crimes d’État en sa capacité de représentant politique, non pas du peuple américain, mais d’une cabale de généraux et d’assassins de la CIA. Combien de temps encore jusqu’à ce que ces actions ne soient plus menées seulement dans les régions reculées d’Afghanistan ou au Yémen, mais dans les grands centres urbains des grands pays, y compris à la fin aux États-Unis mêmes ?

 

La frappe de drone qui a tué Weinstein et Lo Porto dans la vallée pakistanaise de Shawal fait partie d’une campagne permanente de mort et de destruction. Obama n’a même pas eu à approuver personnellement cette frappe-là, car il a donné de façon générale à la CIA l’autorité de mener de telles opérations dans les zones tribales sous administration fédérale du Pakistan, peuplées en majorité de Pachtounes.

 

L’affirmation que les attaques de drones ciblent les personnes désignées comme « terroristes » par l’appareil militaire et du renseignement américain ne constitue guère une restriction, compte tenu de l’application sans discernement de ce terme à toute personne offrant une résistance significative à la politique étrangère américaine, et de la pratique cynique qui consiste à coller à titre posthume l’étiquette de « combattant ennemi » à n’importe quel individu mâle en âge de porter les armes tué par un missile tiré depuis un drone.

 

En outre, comme le démontrent les événements de Syrie et de Libye, les « terroristes » anti-américains d’hier peuvent devenir « les rebelles » ou encore les « combattants de la liberté » d’aujourd’hui et bénéficier des armes, de la formation militaire et de l’argent américains. De même, les « combattants de la liberté » ou alliés d’aujourd’hui peuvent-ils devenir demain, dans la « guerre contre le terrorisme, » la cible d’un renversement ou d’un assassinat.

 

La CIA a recruté des sympathisants d’Al-Qaida pour renverser le régime libyen et assassiner Mouammar Kadhafi, un allié d’autrefois, et pour l’opération de changement de régime en cours contre le président Bachar al-Assad en Syrie. Cette dernière campagne a conduit à la montée de l’État islamique en Irak et en Syrie dont les terroristes tournés « rebelles » ont de nouveau reçu l’étiquette terroriste, conformément aux tours et détours de la politique étrangère américaine.

 

Des responsables de l’administration Obama ont confirmé que l’attaque de drone qui a tué Weinstein et Lo Porto était une « frappe signature, » pour laquelle les objectifs ne sont pas nommément identifiés, mais sélectionnés sur la base d’un schéma de comportement prétendument conforme à celui d’un groupe terroriste. La CIA a procédé à l’attaque de drone qui a tué six personnes dont Weinstein et Lo Porto sur la base d’une observation aérienne des allées et venues dans le bâtiment ciblé, sans savoir quels gens s’y trouvait ou quels liens ils avaient avec Al Qaida et les talibans.

 

De telles attaques constituent une violation flagrante du droit international. Les États-Unis bafouent la souveraineté du Pakistan, du Yémen, de la Somalie et d’autres pays où elle effectue de telles attaques.

 

Les meurtres par missile de drone sont des crimes de guerre en vertu des Conventions de Genève, qui interdisent les attaques délibérées contre des civils ou les opérations militaires qui mettent délibérément en danger des civils. Selon une étude réalisée par le groupe de défense des droits humains Reprieve, les frappes de missiles de drones américains ayant pour cible 41 terroristes présumés, ont tué un total de 1.147 personnes dont beaucoup de femmes et d’enfants.

 

Pas une seule voix influente de l’establishment politique ou médiatique américain ne s’est élevée contre le fait qu’on a fait de l’assassinat un élément majeur de la politique étrangère américaine. Dans les années 1970, lorsque le Commission Church du Sénat américain avait tenu des audiences sur des complots de la CIA visant à assassiner un certain nombre de dirigeants étrangers, ses révélations avaient la capacité de choquer. Il y a eu une réaction, même au plus haut niveau de l’establishment politique, et la Maison-Blanche a été contrainte de promulguer un décret exécutif désavouant l’assassinat comme outil de la politique gouvernementale.

 

Aujourd’hui une telle réaction n’existe pas. Au contraire, plus tôt ce mois, le Times a révélé que les dirigeants du Congrès avaient fait pression sur la Maison-Blanche et la CIA pour multiplier les assassinats par drone. Décrivant les discussions quant à savoir s’il fallait tuer ou capturer un islamiste né au Texas qui avait rejoint Al-Qaïda au Pakistan, Mohanad Al Mahmoud Farekh, le Times écrivait : « Au cours d'une audience à huis clos du House Intelligence Committee en juillet 2013, les législateurs n'ont cessé d'interroger les responsables militaires et du renseignement pour savoir pourquoi M. Farekh n'avait pas été tué.» (Voir : Le gouvernement américain a ciblé un deuxième citoyen américain à assassiner)

 

Les médias américains sont bien conscients du bilan des morts par missiles de drone, mais ils le dissimulent. Un article paru vendredi dernier dans le Times notait que la Maison-Blanche refusait toute discussion sur les victimes civiles des attaques de drones quand elles sont pakistanaises ou yéménites. « Quand des Américains ont été tués, cependant, l'administration Obama a jugé nécessaire de rompre avec sa pratique habituelle et de finalement reconnaître les décès, au moins dans les discussions privées avec les journalistes, » a écrit ce journal.

 

L’absence de toute protestation significative contre les dernières révélations de crimes de guerre des États-Unis est un avertissement à la classe ouvrière, tant aux États-Unis qu’au plan international. Comme le World Socialist Web Site en a averti de façon constante, la poussée de l’impérialisme vers la guerre est liée inséparablement à une attaque frontale des droits démocratiques et sociaux.

 

La lutte contre la guerre et pour la défense des droits démocratiques nécessite un tournant vers la classe ouvrière, la seule force sociale capable de désarmer l’élite dirigeante. C’est le but du Rassemblement international en ligne pour le 1er mai auquel appelle, pour le dimanche 3 mai, le Comité international de la Quatrième Internationale. Nous exhortons tous les lecteurs et sympathisants du World Socialist Web Site de s’inscrire pour ce rassemblement dès aujourd’hui.

 

 

 

Par Patrick Martin - wsws.org – le 27 avril 2015.


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Quand le gang des « has been » d’Amérique latine et d’Espagne se mobilise contre le Venezuela

Quand le gang des « has been » d’Amérique latine et d’Espagne se mobilise contre le Venezuela | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Illustration : José María Aznar et Álvaro Uribe

 

Quand le gang des « has been » d’Amérique latine

et d’Espagne se mobilise contre le Venezuela

Par Maurice Lemoine (*)

 

Le 9 avril, en prélude au Sommet des Amériques, en compagnie des ex-chefs d’État Felipe Calderón (Mexique), Jorge Quiroga (Bolivie) et de l’ancien chef du gouvernement espagnol José María Aznar, l’ex-président colombien Andrés Pastrana a présenté en grande pompe aux médias, dans les salons d’un luxueux hôtel, une « Déclaration de Panamá ». Également signé par d’autres ex-gouvernants latino-américains, ce texte dénonce « la grave altération démocratique et constitutionnelle dont souffre le Venezuela » et « exige l’immédiate remise en liberté des prisonniers politiques et le rétablissement des conditions nécessaires pour l’exercice des droits fondamentaux et des libertés publiques dans ce pays ». Bénéficiant d’une ample publicité, cette déclaration a été remise aux participants au Sommet, à l’Organisation des États américains (OEA) et à l’Organisation des Nations unies (ONU). « Nous faisons cela pour attirer l’attention de la communauté internationale sur ce qui se passe au Venezuela avec les droits de l’homme », a déclaré Andrés Pastrana.

 

On ne peut que se féliciter de voir d’aussi éminentes personnalités politiques – dont la liste figure ci-dessous – se préoccuper pour la démocratie et le respect des droits de l’homme à Caracas, tant les compétences et l’expérience de chacun sont dignes du plus grand respect. Qu’on en juge…

 

Andrés Pastrana. Président colombien de 1998 à 2002, période pendant laquelle, d’après la Commission des droits de l’homme de l’ONU, la situation des droits en question s’est considérablement aggravée, essentiellement du fait de la montée en puissance des groupes paramilitaires liés à l’armée et agissants en toute impunité dans l’ensemble du pays. La signature, avec Washington, du « plan Colombie » (sans que le Congrès national n’ait été consulté) a eu pour principale conséquence de prolonger et radicaliser le conflit armé interne.

 

Felipe Calderón. Personne n’aurait pu imaginer que son sexennat (2006-2012) conduirait le Mexique à une situation aussi épouvantable : sa désastreuse stratégie de militarisation de la lutte contre les narcotrafiquants a fait exploser l’usage de la torture par les forces armées, s’est soldée par 60 000 morts violentes auxquelles on rajoutera plus de 26 000 « disparitions », sans faire aucunement reculer le crime organisé. En revanche, le taux de la population vivant sous le seuil de pauvreté (moins de 100 dollars par mois) est passé de 43 % à 46 %.

 

Jorge Quiroga. N’a jamais été élu président de Bolivie ; vice-président, il n’a accédé brièvement à la fonction (du 7 août 2001 au 6 août 2002) que parce que le président Hugo Banzer, victime d’un cancer, a dû démissionner.

 

José María Aznar. Chef du gouvernement espagnol du 4 mai 1996 au 17 avril 2004 ; on lui doit la « position commune » de l’Union européenne (UE) adoptée en 1996 – sanctions limitant les échanges politiques, diplomatiques et culturels avec Cuba – au nom de l’alignement sur la politique étrangère des États-Unis. Dès le 12 avril 2002, au nom de l’UE dont il assurait la présidence en tant que président du gouvernement espagnol (mais dont il n’avait consulté aucun dirigeant), Aznar a reconnu, en compagnie de George W. Bush, le gouvernement putschiste du patron des patrons vénézuélien Pedro Carmona, qui avait participé la veille au coup d’État contre Hugo Chávez. Son expertise en matière de « droits de l’homme » lui a permis de devenir conseiller de Barrick Gold, numéro un mondial dans l’extraction minière de l’or, et d’intégrer le conseil d’administration de News Corporation, l’empire de Rupert Murdoch (The Times, Wall Street Journal, Fox News, etc.).

 

Eduardo Duhalde. Vice-président de l’ultralibéral Carlos Menem de 1989 à 1991, Duhalde n’a pas été élu, mais, en pleine crise de la dette, est devenu chef de l’État « intérimaire » de l’Argentine – nommé par l’Assemblée législative après la démission de Fernando de la Rúa – du 2 janvier 2002 au 25 mai 2003. Alors qu’il se trouvait à la Casa Rosada (la présidence), la police a réprimé brutalement les manifestants, notamment lors de ce qui est demeuré dans les mémoires sous le nom de « massacre de Avalleneda » (deux morts, trente-trois blessés par balles). Devant l’indignation populaire, il a dû organiser des élections anticipées.

 

Sebastián Piñera. Doté d’une fortune de 2,4 milliards de dollars, ce « Berlusconi chilien » (2010-2014), qui n’a pas hésité à faire entrer d’anciens collaborateurs du régime militaire du général Augusto Pinochet dans son gouvernement, a durement réprimé en 2011 les innombrables manifestations étudiantes – certaines d’entre elles se terminant par des centaines d’arrestations (870 le 4 août) – qui réclamaient une éducation publique, gratuite et de qualité. Contre les Mapuches – communautés autochtones qui protègent leurs terres ancestrales de l’expansion de projets d’exploitation forestière –, le pouvoir a appliqué la loi antiterroriste héritée de la dictature de Pinochet. En vertu de l’article 269 de la loi Hinzpeter, ceux qui participaient aux « désordres de l’ordre public » ou tous autres actes de violence pouvaient être punis d’une peine de prison de 541 jours à trois ans de prison.

 

Álvaro Uribe. Proche du « narco » Pablo Escobar lorsqu’il était maire de Medellín (1982), principal promoteur et initiateur des Coopératives de sécurité rurale – les Convivir, ultérieurement ralliées aux paramilitaires – quand il a exercé la fonction de gouverneur de l’Antioquia (1995-1997). Ses deux mandats présidentiels (2002-2006 ; 2006-2010) ont été marqués par une succession de scandales sanglants. Dans celui dit « de la parapolitique », plus de soixante députés et sénateurs (dont son cousin Mario Uribe) appartenant à sa mouvance politique ont été mis en examen, en détention ou condamnés (trente-deux) pour leurs liens avec les narcoparamilitaires des Autodéfenses unies de Colombie (AUC). Dans le cadre des « chuzadas », le président de la Cour suprême, ainsi que de nombreux magistrats, journalistes et opposants ont été espionnés par la police politique (Département administratif de sécurité ; DAS). La pratique des « faux positifs » a vu des membres de l’armée colombienne assassiner des civils innocents – 2 700 d’après le parquet général (en septembre 2011) – afin de les faire passer pour des guérilleros morts en combat. Chef de la sécurité et homme de confiance d’Uribe au Palacio de Nariño (le palais présidentiel), le général Mauricio Santoyo a été condamné en décembre 2012, aux États-Unis, à treize ans d’incarcération pour ses liens avec le narcotrafic.

 

Belisario Betancur. Sous sa présidence, le 6 novembre 1985, un commando du M-19 a investi le Palais de justice de Bogotá, où siégeait la Cour suprême, retenant en otage plus de 300 personnes. Alors que les guérilleros exigeaient de négocier avec le président, celui-ci refusa et l’assaut donné par l’armée se transforma en boucherie : une centaine de morts, guérilleros pour la plupart, onze juges de la Cour suprême et des employés du palais, auxquels s’ajoutent onze disparus.

 

Miguel Ángel Rodríguez. Président du Costa Rica de 1998 à 2002, brièvement (un mois !) secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA) en 2004, il a été condamné le 27 avril 2011 à cinq ans de prison pour corruption aggravée (un pot-de-vin de 819 000 dollars pour l’adjudication d’un contrat de téléphonie mobile à Alcatel), avant d’être acquitté en appel. Contestant cette décision, la Cour suprême l’a remis en examen en novembre 2014.

 

Rafael Ángel Calderón. Président du Costa Rica de 1990 à 1994. Accusé d’avoir perçu des commissions sur l’achat de matériel médical effectué en 2002 pour le compte de la sécurité sociale, il a été condamné à cinq ans de prison, pour corruption, en octobre 2009, et n’a pu prendre part, comme il le souhaitait, à l’élection présidentielle de février 2010.

 

Laura Chinchilla. Lorsqu’elle a quitté la présidence du Costa Rica, le 8 mai 2014, une grève générale des enseignants inondait les rues de manifestants dénonçant des retards de salaires. Il restera de son mandat le scandale qui a éclaté lorsque a été révélé que, en mars et mai 2013, à cause de l’incurie de son ministre de la Communication et du chef des services de renseignements (qui ont dû démissionner), elle a utilisé, pour un déplacement officiel, puis un voyage privé au Pérou, un jet mis à sa disposition par Gabriel Morales Fallon, un homme d’affaires colombien soupçonné dans son pays d’être lié à des trafiquants de drogue.

 

Óscar Arias. Lui aussi ex-président du Costa Rica, il a reçu le prix Nobel de la paix en 1987 pour son rôle dans les processus de paix en Amérique centrale (Salvador, Nicaragua, Guatemala) – bien qu’il ait en permanence tenté de marginaliser le Nicaragua sandiniste. Pour éviter que l’OEA (dominée par des gouvernements de gauche et de centre gauche) ne gère la crise née au Honduras après le renversement, en juin 2009, du président Manuel Zelaya, il s’est vu confier le rôle de « médiateur » grâce aux manœuvres de la secrétaire d’Etat Hillary Clinton. Jouant la montre, il a permis aux putschistes de consolider leurs positions tout en empêchant le retour de Zelaya dans son pays avant l’organisation d’élections sous contrôle (le 29 novembre 2009) permettant de « laver » le « golpe ».

 

Luis Alberto Monge. Élu président du Costa Rica en 1982. Bien que déclarant son pays neutre, il a fermé les yeux sur les activités des groupes antisandinistes en échange d’une importante aide économique des États-Unis de Ronald Reagan. C’est durant son mandat que l’ambassadeur américain Lewis Tamb et la CIA, avec l’appui des forces de sécurité costariciennes, ont ouvert une piste d’atterrissage utilisée pour approvisionner le Front sud de la « contra » en armes – financées par le trafic de cocaïne organisé en lien avec le cartel de Medellín par la CIA.

 

Osvaldo Hurtado. Vice-président équatorien, arrivé au pouvoir sans être élu, après la mort, en 1981, dans un accident d’avion, du chef de l’État progressiste Jaime Roldós. Candidat à trois reprises à la magistrature suprême, il a chaque fois été battu ; lors de sa dernière tentative, en 2002, il a rassemblé… moins de 1 % des voix.

 

Lucio Gutiérrez. Président équatorien destitué par le Parlement le 20 avril 2005, au terme d’un soulèvement populaire, il a été impliqué dans la tentative de coup d’État fomenté le 30 septembre 2010 par des policiers mutins contre le président Rafael Correa.

 

Alfredo Cristiani. Au pouvoir au Salvador de 1989 à 1994, il a été élu sous les couleurs de l’Alliance républicaine nationaliste (Arena), parti associé aux escadrons de la mort d’extrême droite fondés par le major Roberto D’Aubuisson pour étouffer toute opposition. Sous son mandat, au prétexte de lutter contre la guérilla du Front Farabundo Marti de libération nationale (FMLN), l’armée a assassiné six prêtres jésuites, dont le recteur de l’Université Centraméricaine (UCA), Ignacio Ellacuria, très impliqué dans la recherche de la paix. Pour apaiser l’indignation de la communauté internationale, Cristiani a promis que les responsables seraient jugés. La plupart seront acquittés par un jury en 1991, avant que Cristiani ne décrète une amnistie en avril 1993... quelques jours avant la publication d’un rapport d’enquête des Nations Unies démontrant la compromission des plus hautes autorités de l’armée (et des États-Unis). Lorsque, à New York, le 31 décembre 1992, un accord de paix a été signé avec le FMLN, Cristiani n’a pas paraphé personnellement le document.

 

Armando Calderón Sol. Successeur d’Alfredo Cristiani à la présidence du Salvador (1994-1999) pour le compte, lui aussi, de l’Arena dont il est l’un des fondateurs. Son gouvernement s’est essentiellement distingué par l’ampleur des « réformes » et des privatisations.

 

Vicente Fox. Président de Coca-Cola pour le Mexique et l’Amérique latine, il a été élu pour six ans chef de l’État du Mexique le 2 juillet 2000, pour le compte du Parti d’action nationale (PAN). Dans son zèle néolibéral, il a multiplié les privatisations (eau, électricité, parcs naturels, sites archéologiques, etc.), dans le contexte des mégaprojets continentaux prévus par le Plan Puebla — Panama (PPP), lui-même conçu en vue de la concrétisation de la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA), chère aux États-Unis. Ces projets se heurtant à une vive résistance, la répression s’est déchaînée à travers la militarisation et l’émergence de groupes paramilitaires, en particulier dans les États (Chiapas, Guerrero, Michoacán, Oaxaca) où survit 80 % de la population indigène.

 

Alejandro Toledo. A la tête du Pérou de 2001 à 2006, ennemi des entreprises publiques et continuateur des politiques néolibérales du dictateur Alberto Fujimori, qui a fui le pays, il s’est montré particulièrement complaisant avec le capital étranger. Il a terminé son mandat très impopulaire, les Péruviens lui reprochant de ne pas avoir bénéficié des fruits de la croissance alors que l’économie était au mieux depuis cinq ans. Se représentant à la présidentielle d’avril 2011 (remportée par Ollanta Humala), il n’a obtenu que 16 % des voix.


Luis Alberto Lacalle. Représentant l’aile droite du parti Blanco, partisan déclaré des politiques économiques néolibérales, il a été président de l’Uruguay de 1990 à 1995. Le 13 décembre 1992, un référendum d’initiative populaire a annulé (avec près de 75 % des voix) cinq des trente-deux articles de sa loi générale sur les privatisations, laborieusement approuvée après seize mois de débat. Le 28 août 1994, ce peuple décidément insoumis rejettera (63 % des voix) une réforme constitutionnelle confuse prévoyant, entre autres, une réforme du système électoral et des prestations sociales.

 

Nicolás Ardito Barletta. Technocrate panaméen, vice-président de la Banque mondiale pour l’Amérique latine et les Caraïbes (1978-1984), vainqueur de l’élection présidentielle de mai 1984, il a été poussé à la démission le 28 septembre 1985 par le général Manuel Antonio Noriega.

 

Mireya Moscoso. A gouverné le Panama de 1999 à 2004 et a défrayé la chronique du fait de son goût pour les vêtements de luxe et les bijoux payés sur le budget de l’État. Un temps inquiétée pour l’usage irrégulier, par une fondation que dirigeaient des proches, d’un don de 45 millions de dollars effectué par Taiwan, elle a réussi à se sortir de ce mauvais pas. Proche alliée des États-Unis, elle a, sur demande pressante de Washington, le 26 août 2004, dernier jour de son mandat, amnistié « pour raisons humanitaires » le terroriste anticastriste Luis Posada Carriles. Arrêté alors qu’il préparait un attentat à la bombe contre Fidel Castro en visite au Panamá en novembre 2000, il avait été condamné à huit années d’incarcération. Agent de la CIA, auteur intellectuel de l’attentat contre un DC-8 de la Cubana de Aviación qui fit soixante-treize victimes, à La Barbade, en 1976, Posada Carriles vit actuellement, en toute impunité, à Miami (où réside également Mireya Moscoso).

 

À tous ces signataires de la « Déclaration de Panamá », regroupés au sein de l’Initiative démocratique d’Espagne et des Amériques (IDEA), s’est joint le « socialiste » Felipe González. Au sein de cette belle brochette, il ne dépare pas. Le 26 septembre 1983, alors chef du gouvernement espagnol, il a décoré l’amiral Rubén Franco, l’un des chefs de la dictature argentine (depuis condamné pour « vol de bébés »), de la Grande Croix de l’Ordre du Mérite Aéronautique. Le contre-amiral Ciro García, collaborateur du dictateur Jorge Videla, lié aux services de renseignements, recevra également de ses mains la même distinction. C’est également sous le gouvernement de González que, de 1983 à 1986, émanation du pouvoir, l’escadron de la mort des Groupes antiterroristes de libération (GAL) ont assassiné dix-sept séparatistes basques sur le sol français.

 

« Bien que [leur] prise de position soit purement symbolique, a commenté le politologue Daniel Lansberg-Rodriguez dans la revue américaine Foreign Policy (reprise sans une once de réflexion par Courrier International), elle contribue à démonter le récit officiel de la solidarité entre pays latino-américains face à l’impérialisme américain» Ce qui s’appelle prendre ses désirs pour des réalités. En effet, cette bande de « has been » dépourvus de légitimité pour donner des leçons à qui que ce soit a été clairement désavouée par les chefs d’État en exercice.

 

Face au décret du président Barack Obama qualifiant le Venezuela de « menace pour la sécurité nationale des États-Unis », tant l’Union des nations sud-américaine (Unasur) que la Communauté des États latino-américains et caraïbes (Celac) ont manifesté un rejet unanime et, déclarant que l’ingérence des États-Unis dans la région « crée une très forte tension », ont réclamé son abrogation [1]. Par ailleurs, lors du Sommet des Amériques que la machine à simplifier médiatique a résumé à « l’historique poignée de main entre Raúl Castro et Obama », les pressions et interventions américaines ont été vigoureusement dénoncées par les chefs d’État de la Bolivie (Evo Morales), de l’Équateur (Rafael Correa), du Venezuela (Nicolás Maduro) et de l’Argentine (Cristina Kirchner), avec l’assentiment de leurs homologues continentaux et insulaires – la Communauté des Caraïbes (Caricom ; treize États) se distinguant dans sa solidarité avec Caracas. Enfin, et après qu’Obama ait abandonné l’assemblée plénière pour éviter d’entendre les critiques adressées aux États-Unis, aucune « déclaration finale » n’a été signée, faute de consensus entre « yankees » et « latinos ».

 

 

Par Maurice Lemoine (*) - legrandsoir.info - le 16 avril 2015.


 

 

(*) Maurice Lemoine est journaliste et anciennement rédacteur en chef du Monde diplomatique, auteur et voyageur engagé. Autodidacte, il est une exception dans la presse française et dans l’équipe du Monde diplomatique. La situation latino-américaine est l’un de ses sujets de prédilection. Par le passé, il a été membre de la rédaction de la revue Autrement, producteur délégué aux Nuits Magnétiques sur France Culture, puis rédacteur en chef de La Chronique d’Amnesty International de 1993 à 1996. Il est spécialiste de la situation politique latino-américaine et tout spécialement du Venezuela. (Source Wikipédia)


Il publie le 2 avril 2015 un livre sur les coups d’État en Amérique Latine : Les enfants cachés du général Pinochet. Précis de coups d’État modernes et autres tentatives de déstabilisation, Don Quichotte, Paris, 2015. 

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Le tout-Paris tweete "good luck" à Hillary Clinton

Le tout-Paris tweete "good luck" à Hillary Clinton | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Le tout-Paris tweete "good luck" à Hillary Clinton

 Par Patrice de Plunkett (*)

 

La sujétion française s'affiche une fois de plus :

 

 « I'm running for president. Everyday Americans need a champion, and I want to be that champion... » Archétype de la classe dominante, Hillary Clinton – qui vit dans un verdoyant palais new-yorkais [1] et dont la fortune dépasse 25 millions de dollars – tweete qu'elle veut être la candidate de l'Américain moyen, ce qui montre un fier culot de sa part : la presse US annonce que le trésor de guerre de la campagne Clinton, alimenté par les grands intérêts financiers, va se monter à 2,5 millions de dollars.

 

Mais voilà : comme si Hillary était élue d'avance (« Queen Hillary the Inevitable », ironisent les sites contestataires américains), les dirigeants de la classe politique française lui tweetent des félicitations. Et ils le font tous en anglais, car leur allégeance ne va pas à un parti : elle va à l'Amérique en soi.

 

— Manuel Valls (sobre) : « Good luck @HillaryClinton !»

 

— Nicolas Sarkozy (redevenant Sarko-l'Américain) : « Good luck @HillaryClinton ! I know how strong your passion is for the United States. - NS. »

 

— Marisol Touraine (polarisée) : « Go Hillary ».

 

— Christiane Taubira (faisant des phrases à sa manière, et copiant-collant quatre mots d'un poète américain) : « @HillaryClinton running, good news ! Could fair winds strengthen your sails and give you wings [2]. 'Hold fast to dreams' Langston Hughes - ChT »

 

Les humoristes prétendront que ces enthousiasmes parisiens viennent d'une lecture littérale du premier communiqué de presse de John Podesta, chef de la campagne Clinton, texte qui semblait dire – en raison d'une faute de frappe – que la candidate avait «combattu les enfants et la famille durant toute sa carrière » : « Hillary has fought children and family all his career »... Manquait évidemment le mot « for ».

 

 

Les analystes préféreront disséquer la réaction du tout-Paris.

 

Sur qui se porte son enthousiasme ?

 

Sur une femme politique d'une remarquable brutalité, résolue à tout pour enrayer le déclin de l'empire américain. La vision planétaire hillaryenne est-elle si différente de celle des néoconservateurs, qui ont mis à feu et à sang le Proche-Orient (et veulent en faire autant avec le monde slave) ?

 

En 2013, Mme Clinton avait voté pour l'invasion de l'Irak, cause de toutes les catastrophes ultérieures.


En 2014, parlant en tant qu'ex-chef de la diplomatie américaine, elle assimilait Vladimir Poutine à Hitler : ce qui impliquait en pointillé une entrée en guerre des Etats-Unis. Depuis six mois elle fait savoir qu'elle désapprouve les raisonnables velléités d'Obama en direction de Téhéran...

 

Sur le plan économique, Mme Clinton se pose en incarnation de l'âge d'or que fut, aux yeux de Wall Street, la présidence de son mari.

 

Souvenons-nous de Bill Clinton abolissant le Glass-Steagall Act de 1933 (qui séparait banque de dépôt et banque d'investissement) : d'où, entre autres, la naissance de Citigroup qui allait coûter 300 milliards au gouvernement américain en novembre 2008 !

 

L'abolition du Glass-Steagall Act avait été obtenue par les principaux banquiers US, réunis à la Maison-Blanche le 13 mai 1996  en compagnie du secrétaire du Trésor : le clintonien Robert Rubin, ex-patron de Goldman-Sachs... Ce qui suivit cette réunion allait « coûter quelques milliers de milliards de dollars à l'économie mondiale, favoriser l'envol de la dette des États, et provoquer la perte de dizaines de millions d'emplois ». [3]

 

C'est dans ce contexte qu'il faut comprendre la jubilation courtisane de nos hommes et femmes politiques (ainsi que des neuf dixièmes de la presse française), à l'idée de voir la Maison-Blanche redevenir le siège des Clinton.

 

Mais les américanolâtres français ont deux caractéristiques : ils parlent mal anglais et ils ne comprennent rien aux Américains. Fin mars, le Washington Post faisait remarquer que l'indice d'opinions en faveur de Mme Clinton était inférieur à 50 %, et que son classement en tête des précandidats démocrates tenait moins à ses talents qu'à la pagaille chez les républicains.

 

Quant à Downtrend.com, en guerre contre « l'oligarchie corrompue qui contrôle le perchoir », il compare carrément les allégations de Mme Clinton (au sujet de ses courriels illégaux) à celles de... Richard Nixon au sujet du Watergate.

 

Mais n'allez pas expliquer tout ça chez Nicolas Sarkozy ou chez nos ministres : on rirait beaucoup de vous.

 

 

Par Patrice de Plunkett (*) - plunkett.hautetfort.com – le 13 avril 2015

(*) Patrice de Plunkett est un journaliste et essayiste français, qui codirigea le Figaro Magazine… (Source Wikipédia)

Notes :

[1] Alors qu'elle et Bill emménageaient dans cette résidence fastueuse, Mme Clinton déclarait : « nous sommes dead broke (complètement fauchés). »

[2] « Que des vents favorables donnent force à vos voiles et vous donnent des ailes », lui écrit-elle... Taubira, c'est le maire de Champignac. (Comme disait le vieux pastiche :  « la vie est un tissu de coups de poignards qu'il faut savoir boire goutte à goutte »).

[3] Le Monde diplomatique, juin 2010.


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Quand Greenpeace se prend les pieds dans le corail

Quand Greenpeace se prend les pieds dans le corail | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photos 1 & 2 : où se trouve le terminal d’Abbott Point dans cette vue de Google Earth prise à 340 km d’altitude ?

Photo 3 : photo : bloomberg.com - photographe : Tom Jefferson/Greenpeace


 

Quand Greenpeace se prend les pieds dans le corail

 

L’entreprise Adani qui contrôle le Bassin Galilée, probablement le plus grand gisement de charbon du monde, dans l’État du Queensland (Australie), envisage de doubler les capacités du terminal d’Abbott Point près de Bowen, entre Mackey et Townsville. Ce point est situé à plus de 50 miles nautiques de la Grande Barrière de Corail, patrimoine mondial de l’humanité.

 

Mais il se trouve qu’il n’est pas très loin non plus d’un bled appelé Airlie Beach, haut lieu du tourisme déjanté international et l’un des points d’où l’on peut embarquer pour aller passer la journée à admirer les coraux après environ deux heures de navigation sur une mer calme puisqu’elle est protégée de la houle du Pacifique par cette barrière de corail.

 

Dans les pubs d’Airlie Beach la bière XXXX Heavy et le rhum (imbuvable) de Bundaberg coulent à flots pour le plus grand plaisir des marginaux venus du monde entier pour raconter ensuite qu’ils ont vu la grande barrière même s’ils n’ont ni pris le bateau ni barboté dans l’eau avec un masque pour admirer la faune sous-marine qu’ils ont trouvé très endommagée par les activités humaines et qu’il faut vite faire quelque chose pour la sauver. Voilà en gros la situation.

 

Quand l’entreprise minière Adani décide de doubler la capacité du terminal d’Abbott Point avec l’accord du Premier ministre actuel, un dénommé Abbott, mais ce n’est que pure coïncidence, il va de soi que les affidés de Greenpeace fréquentant Airlie Beach pour se livrer à des beuveries entrecoupées de joints ou d’autres trucs indicibles n’ont pas eu de répit en dénonçant ce projet scandaleux situé à « quelques encablures des coraux » sans oublier la poussière de charbon, mortelle pour ces mêmes coraux, mais pas pour les êtres humains comme chacun sait, qui pourrait endommager irréversiblement la faune, la flore et même le plancton.

 

Certes il y a des récifs coralliens autour des myriades de petits îlots parsemés le long de la côte, mais la grande barrière se trouve à plus de deux heures de bateau de cette côte soit à environ de 80 km. Difficile de comprendre le bien-fondé des récriminations des écologistes sinon qu’ils sont encore et comme toujours opposés à tout ce qui peut favoriser le développement, la création de richesses et l’amélioration du bien-être des humains.

 

Ce qui rend les écolos encore plus furieux c’est que le projet est financé en partie par l’Inde, gros importateur de charbon australien et troisième pollueur mondial en termes d’émissions de carbone. Quant aux poussières de charbon, c’est encore une invention de ces mêmes écolos emmenés en Australie par un obsédé du nom de David Booth, Directeur du Center for Environmental Sustainability à l’Université de Technologie de Sydney.

 

Environmental sustainability ça veut tout dire et ne rien dire du tout. C’est une lubie des écologistes formulée sous l’emprise de stupéfiants comme toutes leurs autres revendications. Le Consortium australo-indien GVK Hancock Coal a dénoncé une désinformation évidente des écologistes basée sur des a priori infondés au sujet des effets de l’extension du terminal de Abbott Point sur la Grande Barrière de Corail.

 

Lors de sa visite à Brisbane (sommet du G20 de Brisbane) en novembre dernier, Obama, qui n’en est pas à une pointe verbale démagogique près, invoquant la menace sur l’écosystème corallien que constitue le réchauffement climatique, s’est vu vertement remis à sa place par le ministre australien du Commerce. Autant dire qu’Obama n’a plus aucun pouvoir politique aux USA ni même dans le monde et il serait plus sage qu’il s’abstienne de faire ce genre de remarques.

 

Dans la situation actuelle, le Premier ministre Abbott joue sur la corde raide une partition qui doit mettre tous les partis d’accord, mais la « gauche » gouverne le Queensland et la partie n’est pas encore tout à fait gagnée encore que 30 milliards de dollars australiens de royalties versées à l’État chaque année en feront réfléchir plus d’un et aplanira les revendications écolos démagogiques des agitateurs.

 

Le consortium, conscient de la chute des cours du charbon (près de moins 50 % en deux ans) se prépare à déshumaniser l’extraction du charbon avec des machines automatiques. Caterpillar est sur le point d’entièrement automatiser une mine de fer dans l’État de l’Ouest (voir le lien), toujours en Australie, et ce sera sous peu le tour des mines à ciel ouvert gigantesques de charbon du bassin géant Galilée et des autres gisements, toujours dans le Queensland, un État qui regorge aussi d’or dans de nombreuses régions.

 

Et si les Nations-Unies notoirement pourries par le lobbying intense des écologistes modifiaient le statut de la Grande Barrière de Corail, il est évident que les Australiens n’en tiendraient aucun compte, ils sont maîtres chez eux, ont déjà dénoncé leur association au protocole de Kyoto et multiplient les projets d’exploitation d’uranium pour faire face à la demande croissante de la Chine.

 

 

 

Par jacqueshenry.wordpress.com – le 7 avril 2015

Source : Bloomberg

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Un Sommet des Amériques sous haute tension

Un Sommet des Amériques sous haute tension | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Source image : xl-id.com


  

Un Sommet des Amériques sous haute tension

Par Maurice Lemoine (*)

 

Le Sommet des Amériques s’ouvre ce jeudi à Panama. Pour en savoir plus, voici l’article de Maurice Lemoine, journaliste, spécialiste de l’Amérique latine.

 

Depuis 1994, sous les auspices de l’Organisation des États américains (OEA), tous les pays du continent, à l’exception de Cuba exclue depuis 1962, se réunissent périodiquement dans le cadre du Sommet des Amériques pour débattre des questions d’intérêt commun. Sa septième édition se tiendra les 10 et 11 avril au Panamá et, présentée comme « historique », devrait compter sur la présence de Barack Obama et Raúl Castro.

 

La première rencontre d’Obama avec ses pairs a eu lieu lors du sommet tenu en avril 2009 à Puerto España (Trinité et Tobago). Nombre d’observateurs attendaient avec gourmandise le moment où le locataire de la Maison-Blanche croiserait le Vénézuélien Hugo Chávez, victime en 2002 d’une tentative de coup d’État soutenue par George W. Bush — également impliqué dans la tentative de déstabilisation du président bolivien Evo Morales en septembre 2008.

 

Ceux qui espéraient un clash en ont été pour leurs frais. Obama a salué Chávez, en espagnol, d’un cordial « Cómo estás ? » et celui-ci lui a répondu en anglais « I want to be your friend ». Face à la majorité de chefs d’État catalogués « de gauche » ou « de centre gauche » arrivés au pouvoir depuis la fin des années 1990, Obama a offert un dialogue « d’égal à égal », « un nouveau commencement », mais a confirmé qu’il maintiendrait l’embargo imposé à Cuba. Cette annonce a empêché la signature d’une « Déclaration finale » commune, mais, marquant un évident changement d’époque, il n’y a pas eu de confrontation.

 

Toutefois, rapidement, l’espoir de relations équilibrées s’est converti en déception. C’est bel et bien avec l’assentiment et parfois la participation directe de Washington, sous le mandat du même Obama, qu’ont été renversés les présidents hondurien Manuel Zelaya (2009) et paraguayen Fernando Lugo (2012), et qu’un soulèvement policier à caractère putschiste a tenté de « sortir » l’Equatorien Rafael Correa (2010).

 

La réactivation de la IVe flotte US — pour patrouiller au large de l’Amérique centrale et du Sud — ainsi que l’utilisation par le Pentagone de sept bases militaires en Colombie ont fortement indisposé les gouvernements progressistes du sous-continent. En septembre 2013, furieuse de l’espionnage de la NSA, dont elle et ses collaborateurs avaient été victimes, la présidente brésilienne Dilma Rousseff a dénoncé l’administration Obama devant l’Assemblée générale de l’ONU et, en signe de protestation, a annulé une visite d’État prévue à Washington.

 

Peu de temps auparavant, en avril 2012, lors du Sommet des Amériques de Carthagène (Colombie), une majorité de pays avaient témoigné leur solidarité envers Cuba en menaçant de ne pas participer à celui de 2015, au Panamá, si l’île n’y prenait pas part.

 

L’annonce était assortie de dangers trop précis pour être prise à la légère, un tel boycott réduisant encore un peu plus l’influence de Washington dans son « arrière-cour » et infligeant publiquement un camouflet à la Maison-Blanche. En effet, depuis la création en 2008 de l’Union des nations sud-américaines (UNASUR), à l’initiative de Chávez et de son homologue brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, puis, en 2011, de la Communauté des États latino-américains et caraïbes (CELAC : tout le continent sauf les États-Unis et le Canada), l’OEA demeure la seule instance régionale au sein de laquelle le Département d’État peut faire entendre sa voix.

 

Plutôt que d’affronter un outrage tout en torpillant le forum le plus important à ses yeux, Obama, dans le registre « puisque les événements nous échappent, feignons de les organiser », a annoncé, le 14 décembre 2014, l’ouverture de négociations avec La Havane en vue de rétablir les relations diplomatiques entre les deux pays. Se sortant ainsi d’une situation délicate. De fait, cette décision a été saluée par l’ensemble de la communauté internationale, particulièrement sa composante interaméricaine, qui y a vu — une seconde fois ! — le début d’une nouvelle ère dans les Amériques.

 

Las ! Chassez le naturel, il revient au galop... Au Venezuela, incapable de l’emporter dans les urnes, la droite radicale, depuis février 2014, s’est lancée dans une campagne de déstabilisation du successeur de feu Chávez, Nicolás Maduro. Alors que cette situation conflictuelle est généralement présentée, dans les médias, comme de la seule responsabilité du gouvernement bolivarien, dès le 7 mars 2014, au nom de l’UNASUR, la présidente du Chili, la modérée Michelle Bachelet, a donné le ton : « Nous n’appuierons jamais un mouvement qui refuse le résultat des élections et cherche à renverser par la violence un gouvernement élu librement et démocratiquement. » Ce qui n’empêchera pas le dirigeant d’opposition vénézuélien Leopoldo López d’encourager ses partisans, le 19 mars suivant : « Je lance à un appel à tout le pays pour maintenir et augmenter la pression jusqu’au renversement de la dictature » — ce qui lui a valu d’être inculpé et arrêté.

 

Après quarante-trois morts — dont de nombreux civils victimes des enragés de l’opposition et six membres des forces de l’ordre tués par balles —, une nouvelle tentative putschiste a été neutralisée le 12 février 2015, entraînant l’arrestation de plusieurs militaires et du maire de Caracas Antonio Ledezma. Se portant au secours des éléments factieux, Obama a réagi en signant le 9 mars un « Executive Order » décrétant une « urgence nationale » pour répondre à « la menace inhabituelle et extraordinaire » que représente le Venezuela « pour la sécurité nationale et la politique extérieure des États-Unis ».

 

Au terme d’une visite à Caracas où, en compagnie des ministres des Affaires étrangères Mauro Vieira (Brésil), María Ángela Holguin (Colombie) et Ricardo Patiño (Équateur), il a pris connaissance des preuves de la conspiration réunies par le gouvernement vénézuélien, le président de l’UNASUR, l’ex-président colombien Ernesto Samper, a recommandé à l’opposition « de jouer le jeu électoral et de renoncer à la violence ». Réunis en session extraordinaire à Quito le 14 mars, les États membres de l’organisation ont manifesté leur rejet unanime du décret « impérial » et, déclarant que l’ingérence des États-Unis dans la région « crée une très forte tension », réclament son abrogation.

 

Depuis, la CELAC s’est prononcée dans le même sens, de même que la Russie, le G-77 + Chine (plus de 130 membres), le Mouvement des pays non-alignés (120 pays, soit deux tiers des pays membres de l’ONU) — c’est-à-dire le gros de la « communauté internationale » (qui ne se limite pas aux États-Unis, à l’Union européenne et à leur excroissance, l’OTAN).

 

Lorsqu’il atterrira au Panamá, le 10 avril, Obama n’y sera sans doute pas accueilli avec des fleurs par ses partenaires latino-américains. Malgré la présence tant attendue et commentée de Cuba, ce Sommet des Amériques risque davantage d’être celui de la discorde que celui de la réconciliation.

 

 

 

Par Maurice Lemoine (*) - josefort.over-blog.com - le 8 avril 2015

 

 

(*) Maurice Lemoine est journaliste et anciennement rédacteur en chef du Monde diplomatique, auteur et voyageur engagé. Autodidacte, il est une exception dans la presse française et dans l’équipe du Monde diplomatique. La situation latino-américaine est l’un de ses sujets de prédilection. Par le passé, il a été membre de la rédaction de la revue Autrement, producteur délégué aux Nuits Magnétiques sur France Culture, puis rédacteur en chef de La Chronique d’Amnesty International de 1993 à 1996. Il est spécialiste de la situation politique latino-américaine et tout spécialement du VenezuelaIl publie le 2 avril 2015 un livre sur les coups d’État en Amérique Latine : « Les enfants cachés du général Pinochet, précis de coups d’État et autres tentatives de déstabilisation » (éditions Don Quichotte)… (Source : Wikipédia).


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