Projet d’exploration de l’atmosphère de Vénus avec un avion gonflable | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Illustration : l’avion de Northrop Grumman s’appuie sur des études d’ailes volantes réalisées dans le cadre de projets de recherche avancée de défense américaine (Darpa). © Northrop Grumman

 

 

 

Projet d’exploration de l’atmosphère de Vénus

avec un avion gonflable

 

La firme de défense américaine Northrop Grumman a proposé à la Nasa un projet d’avion à structure gonflable pouvant voler un an dans l’atmosphère de Vénus. Le projet a été baptisé Vamp (Venus Atmospheric Maneuverable Platform). L’Agence spatiale américaine souhaite en effet lancer une mission sur Vénus à l’horizon 2021 dans le cadre de son programme New Frontiers.

 

Vénus a la réputation d’être la sœur jumelle de la Terre. Pourtant, sa surface constituée de milliers de volcans, dont certains seraient en activité, est un endroit incroyablement inhospitalier pour l’Homme. Avec une pression atmosphérique à la surface 92 fois plus importante que sur Terre et une température d’environ 420 degrés Celsius, Vénus est également très inhospitalière pour les machines.

 

Elle a d’ailleurs été très peu explorée par des engins de surface. Les Soviétiques ont réussi une dizaine d’atterrissages, mais, en raison de la forte chaleur et de la pression, aucun de ces atterrisseurs n’a jamais survécu plus d’une heure à la surface de la planète.

 

En 2009, dans le cadre de son programme New Frontiers, la Nasa a bien envisagé de poser un engin sur cette surface dantesque avec la mission Sage (Surface and Atmosphere Geochemical Explorer), mais elle en a conclu que la technologie de l’époque n’était tout simplement pas assez avancée pour réaliser un atterrisseur suffisamment robuste pour résister et satisfaire les attentes de la communauté scientifique.

 

L’idée de Sage était d’envoyer un engin se poser sur la surface pour gratter le sol et le mettre à nu de façon à découvrir sa composition minéralogique. La traversée de l’atmosphère devait être mise à profit pour réaliser des mesures sur sa composition et sa météorologie.

 

 

Un satellite servirait de relais entre la Terre et l’avion Vamp

 

Six ans plus tard, il est de nouveau question de Vénus. Dans le cadre de son programme New Frontiers, la Nasa démarre en effet un nouveau processus de sélection d’une mission qui devrait être lancée à l’horizon 2021. Cette planète n’est d’ailleurs pas la seule destination proposée par la Nasa. Saturne, un astéroïde troyen, la lune Io de Jupiter ou encore les régions polaires de la Lune sont également des destinations en ligne de mire.

 

Alors que la concurrence n’a pas encore été officiellement annoncée, Northrop Grumman a quant à lui dévoilé son projet d’exploration de Vénus. L’opération serait réalisée à l’aide d’une plateforme volante à structure gonflable et motorisée par deux hélices. Baptisé Vamp (Venus Atmospheric Maneuverable Platform), cet avion pourrait embarquer jusqu’à 12 instruments, essentiellement pour étudier l’atmosphère de la planète.

 

Vamp rejoindra la planète Vénus à bord d’une sonde qui le larguera en orbite d’où il se déploiera. Le satellite sera ensuite utilisé comme relais de communication entre Vamp et la Terre. Avec une envergure de 45,7 mètres, il sera en mesure de rester en l’air pendant au moins un an, alternant vols motorisés et vols planés. Seule contrainte selon la Nasa : la nécessité de voler haut dans l’atmosphère. En effet, si l’avion transportera une charge utile de 45 kilogrammes, tout laisse à penser que certaines questions scientifiques ne pourront pas être traitées. C’est notamment vrai pour l’étude de la surface de la planète.

 

Avant de développer ses projets de colonies humaines vivant dans l’atmosphère de Vénus, la Nasa a lancé le programme New Frontiers dans le but d’explorer toutes les planètes de notre Système solaire avec pour objectif de mieux comprendre l’origine de la Terre et de la vie. Il compte trois missions :

 

  • New Horizons, la première, a été lancée en 2006 à destination de Pluton qu’elle rejoindra d’ailleurs en juillet 2015 pour effectuer la première reconnaissance scientifique de cette planète naine qui n’a encore jamais été survolée.
  • La seconde, Juno, a été lancée en août 2011 vers Jupiter pour étudier en priorité son noyau et son champ magnétique.
  • La mission Osiris-Rex a pour objectif de rapporter sur Terre des échantillons de l’astéroïde 1999 RQ36. Son lancement est prévu en septembre 2016.

 

Si le projet Vamp de Northrop Grumman n’est pas sélectionné par la Nasa, l’entreprise américaine prévoit de l’adapter à d’autres atmosphères de planètes du Système solaire.

 

  

 

Par Rémy Decourt - Futura-Sciences - le 23 mai 2015.