UCL - Compétences émotionnelles | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Compétences émotionnelles :

leur influence sur notre santé, mentale et physique,

et sur notre bien-être en général.

 

Certains d’entre nous gèrent mieux leur stress ou expriment constructivement leur colère à leur interlocuteur. Cela fait partie de ce que l’on appelle les compétences émotionnelles.

 

Pour la toute première fois, une étude réalisée conjointement par l’UCL, la KUL et la Mutualité chrétienne (MC) prouve, chiffres à l’appui, l’influence concrète de nos compétences émotionnelles sur notre santé, mentale et physique, et sur notre bien-être en général. Atout des compétences émotionnelles, on peut les développer.

 

« Les compétences émotionnelles (CE) font référence à la manière dont nous identifions, comprenons, exprimons, régulons et utilisons nos émotions. D’après la littérature scientifique, les personnes qui ont des CE élevées sont plus heureuses, ont moins de risques de développer des troubles psychiques, sont plus satisfaites dans leurs relations sociales et, toutes choses étant égales par ailleurs, sont plus performantes au travail. Mais, jusqu’ici, nous ne disposions encore d’aucune donnée scientifique permettant d’établir un lien objectif entre CE et santé. C’est aujourd’hui chose faite », explique le professeur Moïra Mikolajczak de l’UCL, auteure de l’étude.

 

Au même titre que d’autres facteurs tels que le poids, le suivi médical, la cohésion sociale, le genre, nos habitudes alimentaires, la consommation ou non de tabac… les CE influencent donc notre santé tant mentale que physique. Pour la première fois, ceci est démontré objectivement dans l’étude conjointe de l’UCL, la KUL et la MC. Pour la mener à bien, près de 11 000 formulaires d’enquête ont été pris en compte. Toutes les données ont été anonymisées et récoltées avec l’autorisation des personnes concernées.

 

L’influence des CE mesurée et chiffrée

 

L’étude a tout d’abord révélé qu’avec le facteur « âge », les CE constituent l’élément le plus fiable pour prédire notre utilisation des soins de santé. Ainsi, selon les résultats : sur un an, en moyenne, une personne disposant de CE élevées voit le médecin une fois de moins, passe une demi-journée de moins à l’hôpital et consomme 128 doses de médicaments (DDD – dose moyenne journalière) de moins qu’une personne disposant de CE peu développées.

 

De plus, le second volet de l’étude a démontré que les CE réduisaient l’impact de différents facteurs de risque pour notre santé. Par exemple, une personne pratiquant peu d’activité physique, mais disposant de CE élevées passera en moyenne presque deux jours en hospitalisation de moins par an qu’une personne pratiquant également peu d’activité physique, mais aux CE peu développées. Ou encore, une personne âgée disposant de CE élevées consommera près de 180 doses de médicament de moins, sur base annuelle, qu’une personne âgée avec des CE peu développées.

 

« Toute avancée dans l’amélioration globale de notre bien-être doit être prise en considération. Les CE doivent donc être intégrées dans les approches de prévention en matière de santé. Au même titre que l’activité physique ou l’alimentation saine, par exemple, elles devraient faire l’objet d’une attention particulière dans l’enseignement et, pourquoi pas, d’une véritable promotion. D’autant que contrairement à l’âge ou au genre, on peut développer ses CE. », relève Jean Hermesse, Secrétaire général de la MC.

 

Dans le cadre plus large du bien-être de la personne, la MC plaide aussi pour une amélioration de l’accès aux soins « psy », de même que pour le remboursement des soins psychologiques par un psychologue ou un psychothérapeute.

 

 

Télécharger l’étude scientifique : A nationally representative study of emotional competence and health 

 

 

Par l’Université catholique de Louvain – novembre 2014