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Mobilisation déclarée en Transnistrie

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Mobilisation déclarée en Transnistrie

 

En un mot, la Transnistrie se prépare à une attaque de l’Ukraine pour faire la guerre.

 

Un nouveau conflit semble doucement bouillir. Maintenant c’est la Transnistrie, une bande de territoire et un État, la République moldave du Dniestr [en moldave, Република Молдовеняскэ Нистрянэ en roumain : Republica Moldovenească Nistreană, en russe : Приднестровская Молдавская Республика, en ukrainien : Придністровська Молдавська Республіка et abrégé en RMN ou PMR, déjà avec tous ces noms, on s’imagine que cela va être simple, NDT.].

 

Ses frontières sont la rivière Dniestr et de l’autre côté, l’Ukraine. En 1990, cette région déclare son indépendance et se sépare de la Moldavie, se trouvant de cette manière fortement étreinte par d’un côté la Moldavie et de l’autre l’Ukraine. Pour maintenir la paix et la sécurité dans cette zone, un commandement uni et trilatéral de forces de la paix, comprenant des soldats russes, moldaves et des unités transnistriennes, fut établi en 1992, avec l’ajout de 10 observateurs ukrainiens en 1998. L’Ukraine fut aussi une partie lors de nombreuses négociations au sujet de la Transnistrie, incluant les dernières de 2006.

 

Jusque là, tout va bien, mais depuis quelques jours, Kiev a annulé les accords de 1995 qu’elle avait avec la Russie, concernant le transit militaire russe vers Transnistrie à travers l’Ukraine. Avec la Moldavie n’y étant pas obligée, cela signifie que les unités du maintien de la paix russes sont de facto, emprisonnées. Le temps nous montrera si cette situation en est une sans issue, mais ces développements semblent extrêmement dangereux. Pour comprendre, un peu d’histoire.

 

Depuis l’époque soviétique, la Transnistrie est le lieu de résidence de trois groupes ethniques majeurs : les Moldaves, les Russes et les Ukrainiens, dont l’élément slave des Russes et des Ukrainiens constituent une large majorité d’à peu près 60 %. Ces gens parlent russe ou ukrainien ou les deux, depuis des temps immémoriaux, donc quand le Parlement Moldavie décida en 1989 que la langue officielle de la République serait le Roumain (le moldave) écrit en alphabet latin et que dans les 5 ans, tous les « non-Roumains » devaient avoir appris cette langue, cela créa un large sentiment d’insécurité auprès des russophones et ukrainophones de Transnistrie.

 

 

Par combattants-volontaires-de-la-resistance.com – le 20 juillet 2015.

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Ukraine/Donbass : le temps des grandes manœuvres

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Ukraine/Donbass : le temps des grandes manœuvres

 

L’OTAN continue de se renforcer dans les pays frontaliers de l’Ukraine : après les États baltes, voici des blindés américains en Roumanie, à quelques kilomètres seulement de la Moldavie et de la Transnistrie. Officiellement, il ne s’agit que de simples « manœuvres ». Cela ne trompe personne : Washington positionne des troupes, au cas où… le régime de Kiev viendrait à s’effondrer en raison de la situation catastrophique du pays, dont il est le seul responsable, et des règlements de comptes internes à la junte. De Washington à Kiev, les grandes manœuvres de caniveau pour savoir qui de Kolomoïsky ou de Porochenko l’emportera, ont commencé. Sur le front du Donbass, si l’augmentation de l’intensité des accrochages laisse légitimement penser qu’une offensive se prépare, pour le moment, une mise en alerte totale des forces de Nouvelle Russie n’est pas à l’ordre du jour. Les FAN sont aussi en manœuvres, elles s’entrainent chaque jour et par tous les temps.

 

 

 

 

La mort de Roman Voznik, député de la RPD, n’est pas due à un tir d’artillerie, comme nous le supposions précédemment, mais à un attentat à l’arme à feu commis de la part d’un groupe subversif kiévien (ou occidental) infiltré dans la ville de Donetsk. Jeudi 26 mars, moins d’une semaine après la tentative d’assassinat du lieutenant-colonel « Givi », commandant du bataillon « Somali », des tueurs ont frappé à nouveau au cœur de Donetsk entre 23 h et 23 h 15… Roman Voznik était également « Gypsy », le commandant du bataillon « Mirazh » et cela fait de lui le troisième officier supérieur à être visé en quelques jours, après Mozgovoï et Givi ! Comme le souligne Erwan Castel, qui est présent sur place, « nul doute que cela fait partie d’un programme d’assassinat visant à décapiter l’appareil militaire de la Novorossiya, au moment où les soupçons d’une prochaine offensive ukrainienne sont chaque jour un peu plus confirmés. »

 

Et cela alors qu’un groupe de partisans vient de se former dans la région de Nikolaev et que la résistance armée à la dictature de Kiev se renforce presque partout en Ukraine. À Odessa, vendredi soir, une très forte déflagration a eu lieu près des locaux d’une organisation soutenant la répression dans le Donbass. Des inconnus ont fait exploser un engin explosif sans faire de victime, juste des dégâts matériels dans l’enceinte du local visé.

 

La ligne allant au nord de Pervomaïsk à Lugansk reste toujours sous tension, comme si aucun cessez-le-feu n’avait été signé à Minsk. Pourtant, aucun changement notable n’est à signaler sur la ligne de contact, mis à part la confirmation que les forces de Kiev ont bien cédé un peu de terrain vers Stanitsa Luganskaya au nord de la Seversky Donets.

 

Sur Severodonetsk, au-delà de la ligne de front sur le secteur nord, on signale l’arrivée d’éléments de la 24e brigade mécanisée, une unité qui avait été pulvérisée lors des combats d’août dernier et qui semble avoir été reconstituée, du moins partiellement.

 

La pression est maintenue sur Spartak, Gorlovka et sur la zone ouest de l’aéroport de Donetsk de la part des forces de Kiev. Afin d’éviter de trop faire repérer leurs batteries par les observateurs de l’OSCE, les forces ukrainiennes utilisent le plus souvent leurs mortiers de 82 et de 120 mm. Les accrochages sur succèdent sur ces zones, de même que les survols de drones. Hier, lors d’un accrochage sur Gorlovka, un milicien a été tué et deux autres ont été blessés.

 

Toute la journée de samedi, les forces ukrainiennes ont tiré avec les canons de 125 de leurs chars lourds et des batteries de mortiers contre les positions républicaines au nord-ouest de Gorlovka.

 

 

Reconnaissance offensive sur Shirokino

 

En fin de journée de samedi, on apprenait qu’après moult accrochages depuis quelques jours, une compagnie motorisée d’« Azov » venait à passer à l’offensive sur la zone nord-ouest de Shirokino. Les FAN ont immédiatement été placées en alerte sur ce secteur. Il semblerait que des éléments de « Dnepr » (à confirmer dans le contexte de l’enquête du SBU sur cette unité) se soient joints à la compagnie d’« Azov ». L’attaque était appuyée par des tirs de mortiers de 120 et de 82.

 

 

 

 

En soirée, après avoir tenté de sonder les défenses républicaines, les éléments d’« Azov » se sont retirés, emportant leurs blessés et leurs morts avec eux. La ligne de défense dans Shirokino a parfaitement bien tenu. Ce soir, on signale un duel d’artillerie aux mortiers de 120.

 

 

 

 

Sur Mariupol, le « mur de l’Atlantique » local version Porochenko semble avoir quelques difficultés à être réalisé en bordure de mer. Des vents forts ont occasionné des marées plus importantes que d’habitude, à tel point que des tranchées et des bunkers ont été inondés… L’inénarrable Turchinov, le secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense, n’est pas Rommel. Mais ça, on le savait déjà !

 

 

Grandes manœuvres de caniveau à Kiev

 

C’est la débandade de la junte au sein de l’opinion publique ukrainienne, un an seulement après le coup d’État du Maïdan. D’après l’Institut international de sociologie de Kiev (source), le Front populaire du Premier ministre Arseny Yatseniuk s’est effondré dans les sondages, il n’est plus qu’à 4 % (22,14 % aux élections législatives de l’année dernière). Petro Porochenko et son bloc présidentiel est en tête avec 16 %, suivi par le maire de Lviv Andriy Sądowy (10 %), Yulia Timochenko Patrie (7 %), le Block d’opposition (6,2 %) et Oleg Lyachko et son parti radical (5 %).

 

Qu’à cela ne tienne, le régime « proeuropéen » continue sur sa lancée criminogène et mortifère : quelque 900 officiers de l’armée ukrainienne ont été formés en Pologne pour une somme évaluée à plusieurs dizaines de milliers d’euros (sans plus de précisions). Il semblerait que ce soit l’Union européenne qui a financé cela.

 

Mais l’heure est grave pour le régime antidémocratique, mis en place par la corruption, la subversion, le crime et la violence il y a un peu plus d’un an. Washington pourrait cesser de soutenir le président Petro Porochenko et commencer à miser sur l’ex-gouverneur de Dniepropetrovsk, l’oligarque israélo-chyprioto-ukrainien Ihor Kolomoïsky, estiment les Deutsche Wirtschafts Nachrichten.


Aux États-Unis, les partisans de la ligne dure envers la Russie, tels que le sénateur néocon John McCain ou encore la très néocon Victoria Nuland du Département d’État, pourraient donner leurs préférences à Kolomoïsky, du moment que ce dernier est, selon Washington, leur meilleur partenaire dans la lutte contre la Russie, écrit le journal allemand. Plusieurs jours se sont écoulés depuis le limogeage de l’oligarque Kolomoïsky par Porochenko. Jusqu’à présent, il n’est pas clair si les Américains continuent de soutenir le président en place ou bien s’ils commencent à pencher pour Kolomoïsky.

 

En attendant, du côté des « bataillons » et autres nervis d’extrême droite, on en est encore aux négociations avec la présidence. Dmytro Yarosh semble vouloir se faire désirer pour accepter le poste offert par Porochenko au ministère de la Défense. Gerachenko, le fameux « conseiller » du ministère de l’Intérieur très proche des néonazis et des néobandéristes, et Boris Filatov, le bras droit de Kolomoïsky à Dniepropetrovsk, l’assistent dans ces tractations. Il entend bien négocier cher son ralliement, s’il se rallie… Même attitude du côté de Svoboda et de l’Assemblée nationale sociale – Patriotes ukrainiens qui voient l’occasion de peser sur l’avenir de l’Ukraine assujettie à l’hyperpuissance US, en jouant la carte collaborationniste à fond.

 

 

Volkssturm « proeuropéen »

 

 


 

Dans les semaines et les mois qui viennent, on devrait croiser dans les rangs des « bataillons » répressifs d’extrême droite de plus en plus d’adolescents et de jeunes gens recrutés, plus ou moins de force, dans les lycées, les universités et les écoles de formation. La plupart des jeunes chômeurs sont déjà intégrés dans ces « bataillons », de gré ou de force. Une campagne d’enrôlement est menée par des groupes extrémistes comme Praviy Sektor, les Patriotes ukrainiens ou encore l’UNA-UNSO, en coordination avec le ministère des Affaires intérieures. Plusieurs camps près de Lviv et Kiev sont déjà en mesure d’accueillir des centaines de ces « volontaires » pour les « former », les « endurcir » et en faire des tueurs au service des intérêts mondialistes.


Il s’agit de manipuler de jeunes esprits pour en faire de la chair à canon au moment où la nouvelle conscription ne donne pas les résultats escomptés (comme les précédentes). Ils sont de moins en moins nombreux dans l’Ukraine « proeuropéenne » à vouloir mourir pour les oligarques, Bruxelles ou Washington. Il faut donc bien trouver de quoi combler les vides occasionnés par les échecs successifs dans le Donbass. Cette campagne de recrutement est un signe qui ne trompe pas et qui rappelle la création du Volkssturm par le IIIe Reich à l’été 1944, au moment de l’opération Overlord en Normandie et de Bagration (l’offensive soviétique) sur le front de l’Est, juste après l’attentat contre Hitler. On connaît la suite…

 

 

Roumanie : les Yankees arrivent !

 

Porochenko et son homologue roumain, en accord avec Washington, veulent « dégeler » le conflit en Transnistrie, comme nous l’écrivions avant-hier. Aussi, il semble cohérent que les manœuvres de l’OTAN sous l’appellation d’Atlantic Resolve, qui se déroulent en moment des pays baltes à la Roumanie en passant par la Pologne, s’approchent un peu trop de la Moldavie.

 

Le 2nd Squadron du 2nd Stryker Cavalry Rgt. participe depuis le 24 mars à l’opération Atlantic Resolve au sud de la Roumanie, à deux pas de la Transnistrie. Il est accompagné d’éléments du 173 rd (Airborne) Brigade Special Troops Battalion, la même unité qui encadre en Galicie la formation d‘une partie des paramilitaires de Kiev. Le 2/2 Cav. (Cougars) est arrivé à la base aérienne Mihail Kogalniceanu le 20 mars dernier. Le 24 mars, les Roumains ont eu la surprise de voir défiler ce Squadron monté sur Strikers du 2e régiment de cavalerie US, arrivé sur place à partir de l’aéroport à la périphérie de la ville de Constanta Galati, situé à quelques kilomètres de la Moldavie et à non loin de la région d’Odessa.

 

 

 

Par Jacques FrèreNationsPresse. info – le 29 mars 2015.

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Contre qui Obama s’apprête-t-il à fair la guerre en Europe ?

Contre qui Obama s’apprête-t-il à fair la guerre en Europe ? | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

 

Contre qui Obama s’apprête-t-il à faire

la guerre en Europe ?

Par Nikolai Bobkin (*)

 

La Maison-Blanche travaille actuellement à l’élaboration du budget pour l’année fiscale 2016 qui commence le 1er octobre 2015. La première ébauche de budget s’élève à 1800 milliards de dollars. Le Pentagone a déclaré que ce budget « ne sera efficace que si les Américains se sentent en sécurité à la maison et aussi à l’étranger, » ajoutant que « les événements géopolitiques de l’année passée n’ont fait que renforcer leur besoin d’une augmentation, contrairement aux dispositions actuelles. » Plusieurs milliards de dollars sont alloués à la stratégie de sécurité nationale du Président…

 

L’augmentation des dépenses se monterait à 38 milliards pour le programme de Défense, faisait ainsi grimper le montant total du budget militaire à la somme record de 561 milliards de dollars. Mais qui menace vraiment les USA ? Qui Obama s’apprête-t-il à aller combattre durant la dernière année de sa présidence avant son départ en 2016 ? Habituellement, les présidents US au cours de leur 2e mandat sont surnommés les lame ducks (canards boiteux). En l’occurrence, les Américains ont commencé très tôt à utiliser ce surnom pour Barack Obama. L’Amérique ne l’aime pas ; les récents sondages montrent que le nombre d’Américains qui pensent qu’Obama peut être utile à leur pays est en forte diminution. Le niveau d’impopularité d’Obama atteint des niveaux records. Le sondage indique que seuls 44 % des Américains soutiennent Obama. La plupart pensent que le président montre des signes de fatigue. Ils pensent aussi qu’il n’a pas de vision claire à long terme. Le Président n’est pas désorienté pour autant. Il affirme avoir largement de quoi faire dans les deux ans qui viennent, et explique que c’est un grand honneur d’être responsable de la plus formidable organisation au monde, à savoir, le gouvernement américain, son armée, et toutes les bonnes choses que les USA font dans le monde entier. En réalité, la liste de toutes ces bonnes choses résonne plus comme une liste de menaces que les États-Unis représentent pour le reste du monde.

 

Indépendamment de ce budget, Obama demande également 51 milliards de dollars pour financer les opérations liées aux conflits en Irak et en Syrie, ainsi que pour assurer la continuité de la présence militaire américaine en Afghanistan.

 

Pour la première fois, l’ébauche de budget inclut aussi un poste dédié aux dépenses destinées à exercer des pressions sur la Russie. Le ministre russe des Affaires étrangères a déclaré que « Washington a annoncé la proposition par l’Administration Obama d’un budget pour 2016 incluant un montant de 640 millions de dollars pour l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie, dans un but bien précis : « des activités pour contenir la pression russe. »  Si les États-Unis ont ajouté ce poste spécial pour une confrontation avec la Russie dans leur budget, c’est que la situation a fondamentalement changé. Nous n’avons jamais douté des velléités de confrontation de la part de la Maison-Blanche, qui joue actuellement au jeu inutile et vain des sanctions économiques. Mais ils envisagent maintenant des mesures financières subversives contre la Russie, ce qui ne fait qu’exacerber les tensions. Ces mesures montrent clairement que les États-Unis poursuivent des objectifs géopolitiques destinés à empêcher le processus naturel d’intégration au sein de l’ancienne URSS, et à séparer la Russie de l’Ukraine et des pays voisins. De notre point de vue, il parait clair que les initiatives de Washington conduisent les relations USA-Russie vers le mur, et que désormais, trouver un autre chemin prendra beaucoup de temps. Mais c’est le choix de l’administration US, et ils devront en supporter l’entière responsabilité. »

 

Comment Washington a-t-il prévu de protéger la sécurité de ses alliés et partenaires européens contre l’« agressivité de la Russie » ? Les USA ont prévu de fournir 51 millions de $ d’aide à la Géorgie et la Moldavie pour qu’ils fassent front devant la pression et l’agression de la Russie (aucun détail sur la façon dont cette somme sera répartie entre les deux pays). L’aide à l’Ukraine, destinée de la même façon à « contenir les actes d’agression de la Russie, » se monte à 117 millions de dollars. Kiev doit encore se débrouiller jusqu’à 2016. Le pays est au bord de la faillite, et n’a plus aucune marge de manœuvre financière.

 

Dans une interview donnée au journal allemand Die Welt, le président Poroshenko a admis que chaque jour de guerre coûtait entre 5 et 7 millions d’euros. Si Kiev continue à combattre contre son propre peuple pour servir les intérêts américains, les 117 millions de dollars ne paieront que 17 à 20 jours de combat. C’est la raison pour laquelle le président Poroshenko panique et entreprend tous ces voyages dans les pays occidentaux pour serrer des mains et demander des armes.

 

Le Président Petro Poroshenko a indiqué que les événements récents devraient encourager l’OTAN à « fournir davantage d’aide à l’Ukraine, y compris par l’approvisionnement en armements sophistiqués, pour lui permettre de se protéger et se défendre contre l’agresseur. » Jusqu’à aujourd’hui, l’administration US a refusé de fournir à Kiev des armes létales. (*)

 

Ashton B. Carter, le candidat du président Obama pour le poste de Secrétaire à la Défense, a expliqué au Sénat durant l’audition pour sa nomination qu’il envisageait d’augmenter l’assistance militaire américaine à l’Ukraine. « Nous devons aider l’Ukraine à se défendre, » a dit Carter en réponse aux questions du sénateur républicain de l’Arizona, John McCain, le président du comité qui soutient l’idée de fournir à l’Ukraine des armes létales. « Je suis favorable à l’idée de leur donner des armes, y compris des armes létales. »

 

La vision exposée par le candidat au poste de secrétaire à la Défense a provoqué un intense débat dans les capitales européennes. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier a annoncé que la fourniture d’armes létales ne ferait qu’augmenter le nombre de victimes. « Il n’y a pas de solution militaire à ce conflit – je parle de cela et de nos amis américains qui envisagent l’envoi d’armes. Cela va conduire tout au plus à davantage de morts, » a expliqué le ministre allemand. La fourniture d’armes américaines aux USA conduirait à une escalade de la violence et à une détérioration ultérieure des relations USA-Russie.

 

Il y a tout juste un an, il était impossible d’imaginer que les Américains transformeraient l’Ukraine en une ligne de front où ils provoqueraient une guerre civile comme ils l’ont fait déjà en Irak, en Syrie et en Afghanistan. À l’inverse d’autres crises organisées par Washington ces 25 dernières années, celle en Ukraine a été provoquée par Washington à la frontière avec la Russie. Elle est utilisée pour une confrontation avec Moscou et sert de prétexte à l’augmentation du budget militaire.

 

Les États-Unis ont prévu de dépenser 789 millions de $ pour renforcer la présence de l’OTAN et de ses partenaires en Europe. Cet argent sera dépensé pour des exercices de l’OTAN ainsi qu’en armement et en équipements. L’Europe devra dépenser encore plus dans le même domaine. Ashton Carter a rappelé que l’Europe était de la plus haute importance pour les États-Unis, et a demandé [aux pays] de l’OTAN d’augmenter leurs dépenses militaires : « Ils doivent dépenser plus pour leur propre défense, car leur défense, c’est aussi la nôtre, » a commenté Carter lors de son audition devant la Commission sénatoriale des armées. Une formule bien familière. Les Américains ont toujours préféré faire payer leurs alliés pour leurs propres objectifs géopolitiques, et laisser aux autres le soin de combattre à leur place.

 

Le secrétaire de l’OTAN, le général Jens Stoltenberg est fier de voir que les activités de l’OTAN ont été multipliées par cinq depuis le début de la crise ukrainienne il y a un an, mais tout cela ne nous amène pas vers une solution au conflit. La résolution pacifique de cette confrontation ne pourra se faire qu’au travers du dialogue, et non par des menaces contre la Russie ou par l’extension de l’OTAN toujours plus vers l’Est.

 

 

 

Par Nikolai Bobkin (*) - source : Strategic-Culturetraduction : Christophe pour ilFattoQuotidiano.fr – le 12 février 2015

http://ilfattoquotidiano.fr/contre-qui-obama-sapprete-t-il-a-faire-la-guerre-en-europe/#more-2821

 

 

(*) Nikolai Bobkin : chercheur au Centre d’études politiques et militaires de Moscou.

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Ukraine/Donbass : l’enfer «proeuropéen» se déchaîne de nouveau

Ukraine/Donbass : l’enfer «proeuropéen» se déchaîne de nouveau | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Ukraine/Donbass : l’enfer « proeuropéen »

se déchaîne de nouveau

 

L’agglomération de Donetsk a été secouée par 249 explosions en 9 heures, selon les estimations de l’OSCE ce matin. En dehors de Donetsk, il y a une morgue comprenant une vingtaine de cercueils empilés, et un camion fermé servant d’entrepôt mortuaire. C’est de nouveau l’enfer « proeuropéen » qui se déchaîne sur les habitants du Donbass, alors qu’on apprend que 25 % des résidents de Kiev n’ont plus l’électricité, faute de pouvoir payer les factures…

 

Les attaques ces dernières 24 heures contre les zones situées près de Telmanovo, entre le sud-est de Donetsk et le nord-est de Mariupol, ont pu être réalisées par l’artillerie ukrainienne grâce, en partie, aux renseignements collectés par des membres de la mission de l’OSCE, quelques jours avant lors de leurs inspections et qui ont signalé les emplacements des forces républicaines au commandement ukrainien.

 

Rien d’étonnant en somme quand on se souvient que l’OSCE avait fait le même coup en 1998-1999 au Kosovo contre les forces serbes, ce qui avait permis à l’Alliance atlantique de préparer ses bombardements.

 

Vers 14 h 15 (heure locale) aujourd’hui, plusieurs témoins disent avoir aperçu des hélicoptères de combat qui décollaient d’un aérodrome près d’Odessa et prenaient la direction de la région de Donetsk. À Kherson, d’autres témoins disent avoir vu dans le ciel, volant assez bas, des avions militaires d’attaque au sol, probablement des SU-25M1, allant en direction du Donbass, eux aussi. Porochenko, le potentat de Kiev, a affirmé qu’il fera « tout » pour reprendre la main sur les régions séparatistes du Donbass. En tout cas, son armée est en pleine préparation pour une offensive d’envergure.

 

 

Situation incertaine à Marinka

 

 

Vidéos 1 & 2 : la situation hier dans Marinka vue par la télé kiévienne : les commentaires n’ont aucun intérêt, seules les images comptent. À l’évidence, les forces de Kiev sont dans la partie la plus à l’ouest du bourg.

 

Vidéo 1

 

Vidéo 2

 

 

« Si le rapport de forces est en faveur de Kiev, les forces républicaines ont en revanche l’avantage du terrain et de la motivation. Le front craque comme un bras de fer dont on ne sait pour le moment de quel côté il va pencher… », notait Erwan Castel (qui est sur place) le 1er juin en évoquant la situation sur Marinka dont la ligne de front était tenue par deux bataillons de la Garde républicaine de Donetsk.

 

Hier, sous couvert de pilonnages massifs de Donetsk et de sa banlieue, les forces ukrainiennes ont réussi à déplacer de Novoselovka vers Marinka et Krasnogorovka au total deux compagnies mécanisées renforcées de chars lourds avec environ 300 fantassins, plus des éléments des forces spéciales de Kirovograd. Toutefois, les forces armées de la RPD ont stoppé net les forces pro-Kiev et maintiennent le contrôle de la majeure partie au nord du gros bourg. Les combats se sont calmés sur cette zone, mais la situation reste tendue. Les FAN ont réalisé des gains substantiels sur le terrain, mais rien n’est encore terminé.

 

Dans le bourg de Marinka, l’avance républicaine avant-hier, après un certain succès initial, fut entravée en raison de l’activité de l’artillerie lourde de Kiev. Les FAN tiennent ce soir la zone de l’hôpital et le nord du bourg, alors que le centre-ville est toujours disputé. L’opération de mercredi semble avoir coûté aux FAN une cinquantaine de tués et près de 160 blessés, selon le président de la République populaire de Donetsk, Aleksandr Zakharchenko, et plus de 400 combattants auraient été éliminés du côté ukrainien, avec plus d’un millier de blessés. Une soixantaine de véhicules auraient été détruits. Lors d’une conférence de presse à Donetsk, aujourd’hui, un prisonnier de la 28e brigade a estimé le nombre de pertes ukrainiennes à 200 tués. Des chiffres à prendre avec prudence.

 

Mais le but de cette contre-attaque, dès le départ, n’était pas de percer en profondeur dans le dispositif ukrainien, mais d’enrayer une attaque massive lancée sur l’ouest de Donetsk dans la nuit du 2 au 3 juin à partir de Marinka et de Krasnogorovka par les éléments de la 28e brigade mécanisée et du « bataillon Kiev-1 ». D’ailleurs l’engagement de seulement 1.500 combattants et d’un bataillon de 40 chars de la brigade « Oplot » côté républicain ne permettaient pas d’exploiter une éventuelle percée.

 

Les FAN en ont profité pour « nettoyer » Marinka, éliminer les positions d’artillerie les plus proches de leurs lignes de départ, quelques postes de commandement, et mettre la main sur une partie de la logistique ukrainienne sur ce secteur (vivres, munitions, carburant…). Il s’agissait donc plus d’un raid de riposte qu’autre chose.

 

D’autant qu’au sud, vers Volnovakha, la situation devient de plus en plus inquiétante.

 

Le bilan de cette opération sur Marinka est très positif, finalement, pour les FAN. Les DRG ont collecté une foule de renseignements, certaines unités de pointe ayant même atteint Georgivka, voire au-delà (Kurakhovo) sur la N15, avant de rebrousser chemin, une fois le « travail » accompli. Le dispositif ukrainien a été fortement ébranlé, plusieurs batteries d’artillerie et leur logistique ont pu être neutralisées, les capacités de réaction des forces de Kiev ont été ainsi testées et s’avèrent être toujours assez médiocres.

 

 

Assaut ukrainien entre Donetsk et Mariupol

 

Si, toute la journée d’hier, l’artillerie ukrainienne s’est déchaînée sur les positions républicaines sur l’ensemble du pourtour du front du Donbass, durant cette journée du 5 juin, elle s’est concentrée notamment sur les positions de première ligne et même contre les 2e et 3e échelons des FAN situées entre le sud-est de Donetsk et le nord-est de Mariupol. L’artillerie lourde kiévienne a durement frappé une partie de la nuit les forces républicaines et les agglomérations à l’aveugle, notamment vers Starobeshevo et Telmanovo.

 

Vers 22 h puis vers 23 h 10, heure de Paris, c’est le bourg de Razdolnoe, à 15 km au nord de Telmanovo et au sud de Starobeshevo, qui a subi les premières frappes de Grad et d’Uragan positionnés vers Starognatovka.

 

Ces frappes ont fait de nombreuses victimes et des dégâts considérables. Plusieurs explosions ont eu lieu près du terrain de jeu pour enfants. Un jeune garçon a reçu des éclats en pleine poitrine, une vieille dame a été blessée dans sa cuisine, au 4e étage d’un immeuble, elle a survécu miraculeusement, une petite fille de 4 ans a été tuée…

 

Les FAN ont immédiatement réagi en frappant avec leurs batteries Grad des positions ukrainiennes près de Volnovakha.

 

 

 

 

À l’évidence, les forces de Kiev auraient pour objectif de capturer Dokuchaevsk, puis d’avancer sur Starobeschevo et de progresser jusqu’aux faubourgs sud de Donetsk. Hier soir, quelque 40 blindés ukrainiens étaient signalés à l’ouest de Starobeshevo en positon d’attente. En milieu de matinée, on craignait une possible attaque ukrainienne vers Belokamenka (à 20 km au nord – ouest de Telmanovo). Vers 20 h (heure locale), le secteur était toujours sous le feu des obusiers de 122 mm D-30 ukrainiens. Et dans le même secteur, Belokamenka Selo et Grigorovka (plus au sud) recevaient une heure plus tard des frappes concentrées de mortiers de 120.

 

Ailleurs, et notamment sur le secteur de Donetsk, la pression ukrainienne n’a pas faibli. Depuis hier, sur Spartak et sur la périphérie ouest de Donetsk, les accrochages et les duels d’artillerie n’ont pratiquement pas cessé. Vers 14 h 15 (heure locale), on signalait des combats à proximité du centre commercial Métro qui jouxte l’aéroport de Donetsk, et plusieurs drones sont été aperçus au-dessus de la grande agglomération, aussitôt pris pour cibles par les bitubes antiaériens ZU-23/2 des FAN.

 

 

Alerte en Transnistrie

 

Alors que la République de Transnistrie, ou Pridnestrovié, vient de mobiliser quelque 50.000 réservistes, les forces de Kiev massent des troupes à sa frontière. Le phénomène n’est pas nouveau, mais prend de l’ampleur depuis quelques semaines et, surtout, depuis la nomination de Mikhail Saakachvili, l’ex-dictateur géorgien, à la tête de la région d’Odessa.

 

En cas de crise majeure, Tiraspol peut aligner cinq divisions d’infanterie. Ses réserves disposent de suffisamment d’armes et de matériel militaire afin de repousser une attaque, à la fois du côté de l’Ukraine et de la Moldavie. Car cette bande de terre entre la Roumanie et l’Ukraine est stratégique pour Moscou qui dispose encore d’importants dépôts de munitions (20.000 tonnes !) et de matériels divers.

 

D’autant que la situation peut évoluer dans le cas où la Roumanie, membre de l’OTAN, décidait d’intervenir, suite à des provocations planifiées à la fois par le Département d’État américain (et ses relais locaux) et le SBU, la police politique kiévienne véritable antichambre de la CIA depuis février 2014. Des provocations qui peuvent intervenir près de la frontière avec l’Ukraine, dans la ville de Kotovsk. D’aucuns croient savoir que des opérations de services spéciaux occidentaux et ukrainiens ouvriraient la voie à un scénario militaire destiné à forcer le Kremlin à intervenir militairement d’une manière ou d’une autre et, de facto, entraineraient une guerre régionale, voire plus.

 

Le SBU et certaines ONG occidentales pilotées par le Département d’État semblent avoir commencé à recruter parmi de jeunes marginaux stipendiés, dans le but de fomenter des troubles, au prétexte de provocations contre, par exemple, la nomination de Mikhaïl Saakachvili. L’important dans cette opération serait de maintenir, avec des relais médiatiques occidentaux, un principe « de droit » quant à la préservation de la souveraineté de l’Ukraine contre des « terroristes pro-russes », afin de justifier aux yeux de l’opinion occidentale la nécessité d’une intervention en Transnistrie. Déjà, à partir de Melitopol et de Nikolaev, des troupes ont déjà été transférées à l’ouest de la région d’Odessa.

 

Cette intervention permettrait de placer la Moldavie sous la coupe atlantiste, alors que son opinion publique semble, ces derniers temps, secouée par des revendications autonomistes croissantes, suite aux actions de Washington et de Bruxelles en Ukraine depuis plus d’un an.

 

Il y a donc risque de voir toute une population se tourner à nouveau vers Moscou. « Ainsi conserverait-elle une forme d’unité », commente Yves Bataille, géopolitologue français installé à Belgrade en Serbie et qui suit de près les événements.

 

Et de poursuivre : « Dans la région, les deux nationalismes manipulés aujourd’hui par Washington, l’ukrainien et le moldave ou grand roumain, ne peuvent agir en synergie contre l’ennemi commun russe qu’un court instant. Cette manip ne peut que péter dans les doigts de Washington, car les deux nationalismes en question sont antagonistes et donc se neutraliseront mutuellement s’ils sont activés contre le Pridnestrovié ».

 

Les sondages menés récemment en Moldavie démontrent que 32 % de la population soutient toujours l’idée d’adhésion à l’UE, contre 78 % en 2007. La moitié des sondés se prononcent pour l’adhésion à l’Union eurasiatique…

 

 

 

Par Jacques Frère NationsPresse.info – le 5 juin 2015.

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Ukraine/Donbass : du matériel lourd américain livré à Kiev

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Ukraine/Donbass : du matériel lourd

américain livré à Kiev

 

L’Ukraine risque de perdre l’aide du FMI en raison de son créancier russe. La cause : un défaut de l’Ukraine sur les 3 milliards de dollars dus à la Russie d’ici à la fin de l’année. Voilà qui n’arrange pas les affaires d’un Porochenko confronté à l’affaire Kolomoïsky et à la gestion des groupes de paramilitaires d’extrême droite assez peu contrôlables. Mais son suzerain états-unien lui accorde toujours un soutien indéfectible. Cela suffira-t-il à mâter la rébellion du Donbass ? Nous en doutons toujours.

 

Washington ne lâchera pas Kiev de sitôt, puisque des contrats faramineux sont en préparation. Ainsi, la société américaine Monsanto, spécialisée dans les OGM alimentaires, projette de construire une usine de semences en Ukraine en 2016. Cela a été discuté lors d’une réunion à Washington entre le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation de l’Ukraine Oleksiy Pavlenko et des représentants de Monsanto.

 

Les produits de cette usine devraient être destinés aux pays de l’Union européenne. Demain, grâce à BHL et à ses semblables, on mangera des OGM américains Made in Ukraine ! On notera que c’est juste au moment de la crise avec Kolomoïsky, alors que le potentat kiévien a plus que besoin de ses « amis » américains, que Monsanto finalise une négociation à son avantage qui avait débuté au lendemain du putsch du Maïdan quand le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation était un membre de Svoboda.

 

Du matériel lourd américain est en route pour l’Ukraine vassalisée, une partie de celui-ci est même déjà arrivée, comme des Hummers. Le chef du parti libéral autrichien, Heinz-Christian Strache, a posté sur sa page Facebook le 25 mars des photos montrant les premiers blindés américains (environ 50, soit un bataillon mécanisé complet) sur des plateaux ferroviaires en route pour l’Ukraine. Ces M2/M3 Bradley sont passés en Autriche par la gare de Linz (photo & source).

 

Un autre (ou le même ?) convoi ferroviaire de Bradleys a été repéré près de Budapest (source)

 

Espérons, au moins, qu’ils fonctionnent un peu mieux que les Saxons britanniques livrés dernièrement au régime de Kiev par la Grande-Bretagne. En vertu d’un contrat signé en 2013, une société privée britannique a fourni à l’Ukraine une vingtaine de blindés Saxon et compte lui en procurer encore 55 autres. Le secrétaire du Conseil de sécurité nationale et de défense, Oleksandr Turchinov, a annoncé que ces blindés légers devraient être modifiés, car ils avaient été livrés sans armement. Mais, déjà, des doutes existent quant à leur fiabilité. Précédemment, un Saxon s’est renversé sur la route reliant Kiev à Kharkov, causant la mort du conducteur. Une enquête a été ouverte par l’armée ukrainienne suite à l’incident.

 

 

 

 

 

Mais avoir du matériel de guerre est une chose, savoir s’en servir à bon escient en est une autre. Les forces de Kiev poursuivent leurs renforcements et leur réorganisation après le désastre de Debaltsevo. Leurs brigades mécanisées ont désormais complété leurs dotations en moyenne de 80 à 85 % pour le matériel, et jusqu’à 90 % pour le personnel. En revanche, au sein des « bataillons » de la garde nationale, pour la plupart d’entre eux, les pénuries d’effectifs et de matériels perdurent, sauf peut-être pour « Azov » qui a largement été pourvu en engins blindés ces derniers temps.

 

Du côté du commandement opérationnel kiévien, on étudie les retours d’expérience des combats dans la poche Debaltsevo. Outre la nécessaire amélioration de la qualité de la chaîne de commandement et du renseignement opérationnel, on note de sérieuses carences à l’échelon de la coordination de combat entre la brigade, les bataillons et les compagnies. Les forces de Kiev manquent d’officiers confirmés et même de sous-officiers. De plus, elles ont toujours sous-estimé l’adversaire et n’ont jamais été capables de s’adapter à des situations non prévues ni d’anticiper les réactions des forces républicaines.

 

 

Affrontements sur la ligne de front

 

Si l’intensité des combats est retombée de toute évidence, les tirs d’artillerie et les affrontements se poursuivent néanmoins, essentiellement sur les secteurs de Donetsk, de Gorlovka, de Lugansk et à l’est de Mariupol.

 

Quatre personnes ont été tuées et 21 autres ont été blessées (dont une petite fille de 9 ans) dans un bus suite au déclenchement d’une mine à proximité d’un point de contrôle des forces de Kiev près de la ville d’Artemovsk (zone nord du front). Un accident tragique, comme ce fut le cas pour le bus près de Volnovakha il y a deux mois.

 

Hier, les forces de Kiev, au nord de Lugansk, ont perdu le contrôle de la rive nord de la Seversky Donets près de Stanitsa Luganskaya. Les forces républicaines ont même réussi à y construire un poste de contrôle fortifié. Les troupes ukrainiennes sont maintenant retranchées dans Stanitsa Luganskaya. Ce n’est pas la première fois que les FAN réussissent à repousser au-delà de la vallée de la rivière les troupes ukrainiennes, mais cela n’était jamais arrivé depuis le début de la trêve. Plus à l’ouest, la zone des points de contrôle numérotés au sud de Krymskoe semble elle aussi se réchauffer sérieusement.

 

Au nord et au nord-ouest de Gorlovka, les forces de Kiev ont renforcé leurs équipements lourds et déplacé une partie de leurs batteries d’artillerie. Depuis plusieurs nuits, sur ce secteur au nord de Donetsk, on remarque d’importants mouvements de véhicules et de blindés, ce qui augure des préparatifs militaires importants en vue d’une attaque.

 

Dans Dzerzhynsk, au nord-ouest de Gorlovka, on signale la présence de deux compagnies de chars lourds qui auraient dû être retirées de la ligne de contact, en plus de la trentaine de canons automoteurs d’artillerie de tous types (y compris des 2S7 Pion de 203 mm) qui n’ont jamais été éloignés du front.

 

Avant-hier et encore hier, plusieurs accrochages ont eu lieu au nord-ouest de Gorlovka, vers Maïorsk, occasionnant des pertes en véhicules du côté des forces de Kiev (plusieurs camions et des BMP).

 

Dans le centre de Donetsk, des frappes d’artillerie (apparemment) ont tué le commandant adjoint de la RPD Roman Voznik dit « Mirazha » (« Mirage »), sans plus de précisions.

 

La zone de l’aéroport de Donetsk est désormais constamment l’objet de tirs d’artillerie, y compris avec des munitions incendiaires. Sur Peski, à l’ouest, on se renforce du côté ukrainien et on contrôle même de nouveau une partie du centre du village après en avoir été chassé courant janvier.

 

 

 

 

Sur Shirokino, les affrontements sont devenus quotidiens et semblent même monter en intensité depuis quelques jours. Aujourd’hui encore, il y a eu des affrontements à l’arme légère et aux mortiers.

 

 

Vers la mise au pas des paramilitaires ?

 

Porochenko cherche désormais à isoler Kolomoïsky sur l’échiquier ukrainien. Les arrestations « mains propres » dernièrement au cours de la réunion du cabinet ne concernaient que des fonctionnaires ayant réalisé des contrats publics avec des sociétés de Kolomoïsky. Le maître de Kiev a temporairement réussi à neutraliser Parubiy et Turchinov, à obtenir le soutien du chef de la police politique, Valentin Nalivaychenko, et il cherche aussi à s’accorder les bonnes grâces des « bataillons » répressifs. Et tout cela avec l’aval de l’Administration Obama, bien entendu.

 

La crise commence à avoir des conséquences directes sur l’ordre de bataille des forces de Kiev. Les paramilitaires liés à Praviy Sektor, dont le « bataillon » DUK qui se composerait d’au moins 11 compagnies (chaque compagnie ayant de 50 à 75 éléments, pas plus), a reçu l’ordre du commandement ukrainien de s’éloigner de la ligne de contact, au plus tard le 1er avril. Les commandants d’unité ont été mis en garde de « ne pas désobéir ». Yarosh a protesté, en vain, semble-t-il. Mais Porochenko s’est empressé de lui faire une offre alléchante : un poste « important » au ministère de la Défense. Cela a été annoncé hier par le conseiller au ministère des Affaires intérieures de l’Ukraine Anton Gerashchenko, un individu qui n’a jamais caché sa proximité avec les milieux néonazis et néobandéristes. C’est aussi une manière de s’accorder les bonnes grâces de nombre de « bataillons » répressifs, d’enterrer momentanément le projet de commandement opérationnel bis et sans doute aussi de ne pas insulter l’avenir avec des bandes de nervis difficilement contrôlables que l’on a armés et entraînés depuis un an maintenant.

 

Même situation sur l’ouest de Shirokino où ces éléments paramilitaires, dont « Azov », devraient quitter la zone des « opérations spéciales », selon les médias ukrainiens. Pour le « régiment » (sic) néonazi, cela reste à confirmer puisqu’il appartient déjà à la garde nationale.

 

Ces « bataillons » sont invités à rejoindre la garde nationale et à se placer sous le commandement opérationnel ukrainien, a déclaré le président par intérim de l’état-major général Vladislav Seleznev. S’agit-il d’une réelle mise au pas ou de gesticulations politiciennes de la part du clan Porochenko, à un moment où le potentat kiévien n’aurait que 20 % d’opinion favorable ?

 

Le potentat kiévien peut désormais bénéficier de l’appui de Nalivaychenko dans sa lutte contre Kolomoïsky, puisque Washington semble avoir donné le feu vert pour éliminer, ou du moins réduire considérablement, l’influence de l’oligarque de Dniepropetrovsk dans la vie politique ukrainienne. Le SBU a déjà lancé une « opération à grande échelle » contre « Dnepr-1 » suite à l’assassinat d’un de ses officiers. Une enquête judiciaire est ouverte contre des membres du « bataillon Aydar » qui auraient planifié des attentats contre des bâtiments administratifs kiéviens. « Aydar » est dissous, mais une partie de ses éléments est dans la nature et une autre semble avoir été intégrée à « Azov ».

 

Il resterait aussi à éliminer les éléments de Praviy Sektor incorporés au SBU et aux forces de police comme le fameux Vadym Trojan, placé à la tête de la police de Kiev. Dans la situation où est l’Ukraine « proeuropéenne » en ce moment, cela équivaudrait à abandonner toute idée de reconquête du Donbass et à déposer les armes dans les mois qui viennent. C’est pour cela que nous émettons de sérieux doutes quant à la volonté de purge contre les éléments les plus extrémistes de la part du régime de Kiev qui reste un jouet entre les mains de Washington.

 

 

Vers l’extension du conflit en Transnistrie ?

 

D’ailleurs, les intrigues géostratégiques des États-Unis dans la région ne sont pas terminées. Kiev souhaite « dégeler » le conflit en Transnistrie, région moldave qui ne reconnaît pas l’autorité de Chisinau, a déclaré mercredi Porochenko lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue roumain Klaus Iohannis, « en vue de dégeler ce conflit et d’aider la Moldavie souveraine et indépendante à rétablir son intégrité territoriale et à réintégrer la Transnistrie ».

 

Le colonel Igor Strelkov, sur la page VK qui lui est dédiée, signalait hier que « selon des résidents de la région d’Odessa, une colonne avec de l’équipement et des troupes militaires ukrainiennes progressait vers la frontière avec la Transnistrie. » Une information qui reste bien entendu à confirmer, mais qui pourrait forcer les Russes à intervenir (les aéroports de Crimée sont à 350 km) et déclencher de facto un affrontement régional. Les déclarations du maître de Kiev et de son homologue atlantiste de Bucarest correspondent néanmoins à l’arrivée de renforts américains ces derniers temps en Roumanie.

 

Peuplée à 60 % de Russes et d’Ukrainiens, la République moldave de Transnistrie s’est formée en 1990, un an avant la chute de l’URSS. Les régions sécessionnistes moldaves de la rive gauche du Dniestr s’étaient alarmées par les déclarations des milieux radicaux de Chisinau sur le rattachement possible de la Moldavie à la Roumanie. La Transnistrie a unilatéralement proclamé son indépendance au début des années 1990. La Moldavie a perdu le contrôle de la Transnistrie en 1992, après avoir échoué à régler le problème par la force. La paix dans la zone du conflit transnistrien est assurée par une force multinationale comprenant des contingents russe, moldave et transnistrien.

 

La république conserve de facto son indépendance, mais n’est pas reconnue par la « Communauté internationale » (les USA et leurs alliés).

 

Cette volonté de « dégel » de conflits relativement anciens s’insère dans un contexte de choix géostratégiques américains de ces derniers temps concernant la région. Le Washington Post soulignait dernièrement que l’OTAN considèrerait le conflit ukrainien gelé aussi dangereux que les combats ; et il est peu probable que le maintien du statu quo, notamment concernant la politique actuelle des sanctions, permette une désescalade sur le terrain. Avec le renforcement des forces de l’OTAN dans les États baltes et en Pologne, puis l’arrivée de troupes blindées et aéromobiles américaines dans les pays membres de l’OTAN ayant appartenu au Traité de Varsovie, il est désormais évident que nous assistons à des préparatifs militaires US destinés à faire dégénérer la situation en un conflit régional.

 

 

Par Jacques Frère - NationsPresse.info - le 27 mars 2015

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Moldavie : l'UE et/ou la Russie ?

Moldavie :  l'UE et/ou la Russie ? | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Source de la carte : worldwidepress.info



Après l’Ukraine, la Moldavie elle aussi déchirée

entre l’UE et la Russie

 

Moins d’un mois après le scrutin ukrainien et dix jours avant les élections législatives moldaves fixées au 30 novembre, les présidents ukrainien et polonais, Petro Porochenko et Bronislaw Komorowski, se sont rendu ensemble en Moldavie, le 20 novembre, « pour soutenir les aspirations proeuropéennes du pays », rapporte le quotidien moldave russophone Moldavskié Vedomosti.

 


En Moldavie, les Ukrainiens sont prorusses

 

Lors de la conférence de presse commune à Chisinau, le président ukrainien s’est félicité du fait que les communistes n’aient désormais plus de sièges à la Rada (le Parlement ukrainien) et a déclaré aux Moldaves : « Nous avons beaucoup d’objectifs communs au-delà de l’intégration européenne, comme le règlement du conflit avec la Transnistrie [la région moldave séparatiste prorusse, autoproclamée indépendante depuis 1991], et la coopération frontalière. »

 

Selon le journal russe Nezavissimaïa Gazeta, une importante diaspora ukrainienne, comptant environ 300 000 personnes, vit actuellement en Moldavie (et en Transdniestrie). Cependant, explique le directeur de l’Institut des politiques publiques de Chisinau, Arcadie Barbarosie, « les Ukrainiens installés dans notre pays ont évolué vers une position prorusse. Selon le sondage mené par un institut d’opinion publique, ils considèrent que le rattachement de la Crimée après le référendum populaire était justifié ».

 


Un scrutin très géopolitique

 

L’expert doute que la visite des chefs d’État ukrainien et polonais ait un impact sur les villages ukrainiens du nord du pays. Il estime en revanche que la victoire du candidat proeuropéen Klaus Iohannis à la présidentielle roumaine le 16 novembre a pu frapper davantage les esprits. « Le fait que les Roumains, orthodoxes, aient voté pour un protestant montre la force de leur désir de vivre à l’européenne, commente-t-il. Mais ce sont surtout les garanties apportées par Iohannis sur le fait que personne ne contraindra les Moldaves à la réunification avec la Roumanie, qui ont plu aux partisans de la souveraineté moldave. »

 

« Le prochain scrutin sera géopolitique. S’y affronteront deux courants intégrationnistes : le courant européen et le courant eurasiatique », poursuit Barbarosie. Or, selon le titre, le pays (hors Transdniestrie) est littéralement divisé en deux : une moitié, représentée par l’alliance proeuropéenne au pouvoir, est tournée vers l’Union européenne ; l’autre moitié, représentée par le Parti communiste, le Parti socialiste et le parti populiste Patria, vers l’Union économique eurasiatique (regroupant la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan et, à compter du 1er janvier 2015, l’Arménie).

 

De quel côté les 30 % d’indécis à ce jour feront-ils pencher la balance ?

 


PAR LAURENCE HABAY — COURRIER INTERNATIONAL – le 21 novembre 2014

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