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Les tares centenaires du parti socialiste

 

« Désarroi, incohérence, verbalisme, incompréhension totale de la gravité des événements », diagnostiquait-on déjà en... 1918 : 

 

La série des Journaux de la guerre 14-18 met à notre disposition depuis cinquante semaines les facsimilés des quotidiens de l’époque.

 

Dans la livraison de la semaine dernière, un numéro du journal radical La Lanterne publie un long article du député socialiste du Var Maurice Allard. Ce texte est une charge contre... les leaders du parti socialiste : « désarroi, incohérence, verbalisme, incompréhension totale de la gravité des événements, et même, propension inconsciente à contrecarrer tout ce qui était exigé par la nécessité pressante de la défense nationale... » 

 

Comment le parti en était-il venu à être dirigé par de telles gens ? Allard trouve la réponse sous la plume d’un autre socialiste, Augustin Hamon :

 

« Les cadres du parti se sont, au cours des ans, si fortement constitués, grâce à l’organisation du parti, sur le modèle du parti social-démocratique d’Allemagne, qu’il est impossible à aucun homme nouveau d’apparaître sous l’impulsion des circonstances... Et comme chaque individu, dans chaque clan, tient à la place qu’il occupe, il prend bien soin d’écarter toute personnalité qui lui porte, ou pourrait lui porter, ombrage. C’est là une des causes de la médiocrité du personnel. »  Conclusion d’Allard : « Le parti socialiste français, organisé à la manière allemande, n’est plus qu’une bureaucratie avec des chefs de bureaux arrogants et despotiques. Après avoir fait sa médiocrité, ce système fera sa perte. » 

 

Ceci était écrit au début de novembre 1918. Près d’un siècle plus tard et dans un contexte totalement différent, le diagnostic de La Lanterne s’applique toujours au parti socialiste. « Désarroi, incohérence, verbalisme, incompréhension totale de la gravité des événements, et même, propension inconsciente à contrecarrer tout ce qui était exigé par la nécessité pressante de la défense nationale... »

 

De François Hollande (toujours chef de bureau) à Laurent Fabius allant se faire mépriser à Téhéran (après trois ans d’iranophobie absurde), la médiocrité de ces dirigeants ne fait pas de doute.

 

Mais c’est le parti tout entier qui a pourri sur pied : sa « forte constitution » bureaucratique, structurée par le clanisme donc vide d’idées, a permis le ralliement du PS au libéralisme atlantique dès la fin des années 1980. Et elle l’a engrené d’un seul bloc dans la machine bruxelloise...

 

Aujourd’hui ce parti est incapable non seulement de prendre les décisions qui s’imposeraient, mais d’en discerner les raisons ; il ne sait même plus s’il est de gauche, à moins de réduire la gauche au périmètre du mariage-pour-tous qui restera la seule réforme du quinquennat. C’est d’ailleurs le cas : il y a quinze jours, la presse nous disait que les clans socialistes avaient réussi à redonner une impression d’unité grâce à un hommage à la loi Taubira*. Si vous ne vous étiez pas aperçu que le socialisme était mort, en voici la preuve officielle.

 

 

 

Par Patrice de Plunkett - plunkett.hautetfort.com - 30/07/2015

 

 

Notes : 

* Et même cet ultime « marqueur de gauche » n’est pas de gauche : le mariage gay est soutenu aux États-Unis par Goldman-Sachs (et toutes les multinationales) en tant que produit sociétal de l’ultralibéralisme. À moins que la « gauche » ne soit en réalité une idée typiquement bourgeoise, comme le démontre Michéa ?

 

> Si vous ne connaissez pas encore ce blog, ne vous y trompez pas : ce que nous disons ici du PS, c'est sans la moindre amitié envers l'ex-UMP ou le FN.