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France - Convoqué par la police pour avoir « diffamé » Pierre Bergé

France - Convoqué par la police pour avoir « diffamé » Pierre Bergé | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


France - Convoqué par la police pour

avoir « diffamé » Pierre Bergé

 

Rapporter la mention de l’homme d’affaires Pierre Bergé -nommément évoqué — dans une enquête judiciaire sur l’existence possible de réseaux pédophiles au Maroc peut vous conduire au tribunal. Tel est mon cas.

 

Journaliste indépendant et fondateur du site d’investigation Panamza, je devrai prochainement me présenter devant une juge d’instruction à la suite d’une plainte en diffamation déposée à mon encontre par un éminent multimillionnaire : Pierre Bergé.

 

Un policier en charge du dossier m’a reçu à son bureau, jeudi 18 juin, pour m’en informer.

 

La veille, sa collègue et lui se sont même déplacés expressément à mon domicile pour me remettre la convocation. Le papier m’indiquait que je devais être « entendu en qualité de mis en cause, dans le cadre d’une procédure judiciaire diligentée » — selon « une commission rogatoire » — par la magistrate Carole Vujasinovic et pour laquelle je suis « soupçonné d’avoir commis l’infraction de diffamation publique envers un particulier, faits commis à Paris, le 29/10/2014 ».

 


Quels sont les faits ?

 

La mise en ligne sur mon site Panamza — et le relais consécutif sur les réseaux sociaux — de mon article intitulé « Scandale : Jack Lang et Frédéric Mitterrand célèbrent Pierre Bergé à l’Institut du monde arabe ».

 

Le sujet au cœur du papier ?

 

L’impunité et l’opacité relatives à une longue investigation policière, menée en 2011/2012 par la Brigade de protection des mineurs de Paris et finalement classée sans suite, à propos de l’implication de Français dans des réseaux pédophiles au Maroc. Interrogé par les enquêteurs, un prêtre — également sollicité ultérieurement par le magazine VSD — affirma ainsi avoir recueilli le témoignage de « parents de jeunes victimes » à Marrakech lors de ses séjours touristiques en 2003 et 2007. D’après lui, des faits de « prostitution de mineurs » se seraient déroulés dans la luxueuse villa Majorelle, propriété (depuis 1980) d’Yves Saint-Laurent et de Pierre Bergé. 

 

 

 

 

 

 

Depuis le 28 mars 2013 — date de parution de leur papier dans VSD, Nathalie Gillot, Armel Mehani et François Croz (coauteurs de l’enquête) n’ont pas été poursuivis en justice par Pierre Bergé.

 

Pourquoi, dès lors, porter plainte contre la publication — pourtant factuelle et étayée — de Panamza qui reprend, pour l’essentiel, des détails évoqués initialement, dix-neuf mois plus tôt, par l’hebdomadaire ?

 

 

Intimidation judiciaire

 

Âgé de 84 ans, Pierre Bergé n’est pas seulement richissime homme d’affaires et mécène courtisé.

 

 

 

 

Il est également un généreux contributeur des réseaux sionistes régulièrement exposés par Panamza.

 

Deux illustrations : 

 

* Le 21 janvier 2014, il « organisa », au sein de sa propre fondation, la soirée de l’association (membre du Crif) des Amis français du musée d’Israël de Jérusalem. Parmi les convives : Nicole Guedj, présidente de la Fondation France-Israël qui compara, comme l’avait révélé l’auteur de ces lignes, le Quai d’Orsay à une « maison bourrée d’Arabes déguisés ».

 

* Le 21 juin 2015, Pierre Bergé sera salué comme le « soutien » (en l’occurrence, financier) d’une conférence tenue par Mohamed Sifaoui (agent médiatique de la mouvance ultra-sioniste) et organisée par la revue du pro-Israélien radical Bernard-Henri Lévy.

 

Pierre Bergé est par ailleurs un prétendu défenseur de la laïcité qui réserve sa fougue anticléricale à l’encontre — uniquement — du christianisme et de l’islam. Celui qui prône ainsi « la suppression intégrale de toutes les fêtes chrétiennes » s’était aussi distingué — auprès du Figaro, en septembre 1996 — en faisant savoir, de manière péremptoire, qu’il jugeait l’islam « incompatible avec la laïcité », allant jusqu’à assimiler le simple « voile » (porté en France) au « tchador » (vêtement traditionnel iranien recouvrant le corps).

 

Nulle surprise, enfin, que l’homme influent qui attaque aujourd’hui Panamza en justice soit non seulement un donateur méconnu des soutiens d’Israël, mais également une figure tutélaire du Parti socialiste dont l’actuel tandem exécutif (François Hollande et Manuel Valls) a souvent été embarrassé par les nombreuses révélations du site à leur sujet. 

 

Pierre Bergé a d’ailleurs été promu, le 21 avril, « Grand officier de la Légion d’honneur » par le chef de l’État.

 

 

 

 

 

 

Pourvoyeur financier de SOS Racisme et patron — intrusif — de presse (Le Monde, l’Obs, Rue89), celui qui incarna le visage emblématique de la « gauche caviar » des années 80/90 sera défendu, dans le procès qu’il m’a intenté, par Emmanuel Pierrat, franc-maçon féru du marquis de Sade, ex-conseiller municipal apparenté PS et militant engagé en faveur d’une « liberté d’expression » à géométrie variable (pour celle de Charlie Hebdo et Michel Houellebecq, contre celle de Dieudonné).

 

Pierre Bergé est enfin le cofondateur de Comité Laïcité République, groupuscule paramaçonnique préoccupé par l’islam et dirigé par Patrick Kessel, ancien grand maître du Grand Orient de France. En 2013, Jeannette Bougrab y avait reçu un prix décerné par l’écrivain algérien Boualem Sansal — en présence de Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur. L’année précédente, Stéphane Charbonnier alias Charb (au milieu de la photo ci-dessus), directeur assassiné de Charlie Hebdo et prétendu compagnon de Bougrab, en était d’ailleurs le président du jury.

 

Rappel : la plainte déposée en décembre par Pierre Bergé à mon encontre fait suite à ma mise en examen — également pour « diffamation » — pour avoir qualifié Caroline Fourest de « désinformatrice ».

 

 

Par Hicham Hamza - panamza.com - le 20 juin 2015.

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Le tout-Paris tweete "good luck" à Hillary Clinton

Le tout-Paris tweete "good luck" à Hillary Clinton | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Le tout-Paris tweete "good luck" à Hillary Clinton

 Par Patrice de Plunkett (*)

 

La sujétion française s'affiche une fois de plus :

 

 « I'm running for president. Everyday Americans need a champion, and I want to be that champion... » Archétype de la classe dominante, Hillary Clinton – qui vit dans un verdoyant palais new-yorkais [1] et dont la fortune dépasse 25 millions de dollars – tweete qu'elle veut être la candidate de l'Américain moyen, ce qui montre un fier culot de sa part : la presse US annonce que le trésor de guerre de la campagne Clinton, alimenté par les grands intérêts financiers, va se monter à 2,5 millions de dollars.

 

Mais voilà : comme si Hillary était élue d'avance (« Queen Hillary the Inevitable », ironisent les sites contestataires américains), les dirigeants de la classe politique française lui tweetent des félicitations. Et ils le font tous en anglais, car leur allégeance ne va pas à un parti : elle va à l'Amérique en soi.

 

— Manuel Valls (sobre) : « Good luck @HillaryClinton !»

 

— Nicolas Sarkozy (redevenant Sarko-l'Américain) : « Good luck @HillaryClinton ! I know how strong your passion is for the United States. - NS. »

 

— Marisol Touraine (polarisée) : « Go Hillary ».

 

— Christiane Taubira (faisant des phrases à sa manière, et copiant-collant quatre mots d'un poète américain) : « @HillaryClinton running, good news ! Could fair winds strengthen your sails and give you wings [2]. 'Hold fast to dreams' Langston Hughes - ChT »

 

Les humoristes prétendront que ces enthousiasmes parisiens viennent d'une lecture littérale du premier communiqué de presse de John Podesta, chef de la campagne Clinton, texte qui semblait dire – en raison d'une faute de frappe – que la candidate avait «combattu les enfants et la famille durant toute sa carrière » : « Hillary has fought children and family all his career »... Manquait évidemment le mot « for ».

 

 

Les analystes préféreront disséquer la réaction du tout-Paris.

 

Sur qui se porte son enthousiasme ?

 

Sur une femme politique d'une remarquable brutalité, résolue à tout pour enrayer le déclin de l'empire américain. La vision planétaire hillaryenne est-elle si différente de celle des néoconservateurs, qui ont mis à feu et à sang le Proche-Orient (et veulent en faire autant avec le monde slave) ?

 

En 2013, Mme Clinton avait voté pour l'invasion de l'Irak, cause de toutes les catastrophes ultérieures.


En 2014, parlant en tant qu'ex-chef de la diplomatie américaine, elle assimilait Vladimir Poutine à Hitler : ce qui impliquait en pointillé une entrée en guerre des Etats-Unis. Depuis six mois elle fait savoir qu'elle désapprouve les raisonnables velléités d'Obama en direction de Téhéran...

 

Sur le plan économique, Mme Clinton se pose en incarnation de l'âge d'or que fut, aux yeux de Wall Street, la présidence de son mari.

 

Souvenons-nous de Bill Clinton abolissant le Glass-Steagall Act de 1933 (qui séparait banque de dépôt et banque d'investissement) : d'où, entre autres, la naissance de Citigroup qui allait coûter 300 milliards au gouvernement américain en novembre 2008 !

 

L'abolition du Glass-Steagall Act avait été obtenue par les principaux banquiers US, réunis à la Maison-Blanche le 13 mai 1996  en compagnie du secrétaire du Trésor : le clintonien Robert Rubin, ex-patron de Goldman-Sachs... Ce qui suivit cette réunion allait « coûter quelques milliers de milliards de dollars à l'économie mondiale, favoriser l'envol de la dette des États, et provoquer la perte de dizaines de millions d'emplois ». [3]

 

C'est dans ce contexte qu'il faut comprendre la jubilation courtisane de nos hommes et femmes politiques (ainsi que des neuf dixièmes de la presse française), à l'idée de voir la Maison-Blanche redevenir le siège des Clinton.

 

Mais les américanolâtres français ont deux caractéristiques : ils parlent mal anglais et ils ne comprennent rien aux Américains. Fin mars, le Washington Post faisait remarquer que l'indice d'opinions en faveur de Mme Clinton était inférieur à 50 %, et que son classement en tête des précandidats démocrates tenait moins à ses talents qu'à la pagaille chez les républicains.

 

Quant à Downtrend.com, en guerre contre « l'oligarchie corrompue qui contrôle le perchoir », il compare carrément les allégations de Mme Clinton (au sujet de ses courriels illégaux) à celles de... Richard Nixon au sujet du Watergate.

 

Mais n'allez pas expliquer tout ça chez Nicolas Sarkozy ou chez nos ministres : on rirait beaucoup de vous.

 

 

Par Patrice de Plunkett (*) - plunkett.hautetfort.com – le 13 avril 2015

(*) Patrice de Plunkett est un journaliste et essayiste français, qui codirigea le Figaro Magazine… (Source Wikipédia)

Notes :

[1] Alors qu'elle et Bill emménageaient dans cette résidence fastueuse, Mme Clinton déclarait : « nous sommes dead broke (complètement fauchés). »

[2] « Que des vents favorables donnent force à vos voiles et vous donnent des ailes », lui écrit-elle... Taubira, c'est le maire de Champignac. (Comme disait le vieux pastiche :  « la vie est un tissu de coups de poignards qu'il faut savoir boire goutte à goutte »).

[3] Le Monde diplomatique, juin 2010.


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France - Derrière les plans sociaux, le business des cabinets de reclassement

France - Derrière les plans sociaux, le business des cabinets de  reclassement | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : manifestation de salariés de Sanofi à Paris, en janvier 2013 (Photothèque Rouge/JMB)

 

France - Derrière les plans sociaux,

le business des cabinets de « reclassement »

 

« Il reste 230 salariés à qui il faut trouver une solution, mais je ne doute pas un seul instant que ce sera fait. » En visite à l’abattoir porcin Gad, à Josselin (Morbihan), menacé de liquidation judiciaire, Manuel Valls est plein d’enthousiasme en cette froide matinée de décembre 2014. Mais pour les salariés de l’abattoir qui restent sur le carreau, après la reprise d’une partie de l’activité par Intermarché, son discours a un air de déjà vu. La manière dont se sont conclus trois des plus retentissants plans « sociaux » des dernières années ont de quoi rendre méfiants les employés en sursis.

 

En juin 2013, l’enseigne culturelle Virgin Megastore, trop endettée, dépose le bilan : 960 disquaires et libraires se retrouvent à la porte des 26 magasins. Un an plus tôt, c’est le leader du poulet industriel Doux, plombé par des erreurs d’investissements et des délocalisations hasardeuses, après avoir été le premier bénéficiaire des subventions agricoles – 50,5 millions d’euros en 2012 (lire notre article) ! Le spécialiste du poulet surgelé place son pôle de produits frais en liquidation judiciaire : un millier de volaillers sont licenciés. En 2012, l’entreprise pharmaceutique Sanofi scie sa branche recherche : ce champion du versement de dividendes à ses actionnaires et des « bonus de bienvenue » (4 millions d’euros pour le nouveau PDG Olivier Brandicourt) annonce la suppression d’un millier d’emplois d’ici fin 2015. Sur ses sites de Montpellier et de Toulouse, les effectifs – respectivement 1 500 et 600 salariés – sont réduits de moitié (lire ici).

 

 

Des millions d’euros pour reclasser les salariés

 

Face à ces restructurations, le gouvernement brandit sa parade : le reclassement. « L’État prendra ses responsabilités pour qu’aucun ne soit abandonné sur le bord de la route », promet François Hollande aux volaillers de Doux. « Le gouvernement sera vigilant sur le sort des salariés afin qu’ils soient tous reclassés », assure aux salariés de Virgin Aurélie Filipetti, alors ministre de la Culture. Toute entreprise de plus de 50 salariés qui en licencie au moins dix est tenue de prévoir un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) pour aider les salariés remerciés à trouver un nouveau job. Ces plans intègrent de nombreux dispositifs : contrat de sécurisation professionnelle (CSP), formations, congés de reclassement, aides à la mobilité ou à la création d’entreprises…

 

L’intersyndicale de Virgin a ainsi signé un PSE « digne et décent ». 15 millions d’euros obtenus à l’issue de l’occupation de magasins par les salariés, dont un tiers consacré à la formation. Soit trois fois plus qu’initialement prévu [1]. « Un budget énorme par rapport à d’autres plans », diagnostique Anthéa, l’organisme rémunéré par l’enseigne culturelle pour accompagner le millier de futurs chômeurs.

 

Ces budgets prévus pour sauvegarder l’emploi bénéficient en partie aux « opérateurs privés de placement » (OPP) chargés d’accompagner les futurs chômeurs dans leur quête d’un nouvel emploi et d’organiser les formations ou les mobilités professionnelles. Elles sont devenues incontournables en cas de plan social. PME ou grandes entreprises y recourent pour reclasser les salariés remerciés.

 

Elles s’appellent Anthéa pour Virgin, Altédia pour Sanofi, Catalys Conseil et Sodie pour Doux. Toutes vantent leur expertise en matière d’accompagnement des sans-emploi et la vendent au prix fort : Anthéa facture ses services 1,8 million d’euros à l’enseigne culturelle, et brandit d’impressionnantes performances avec un taux de reclassement de 80 % [2].

 

« Le reclassement des chômeurs et des salariés est devenu un véritable business. Les tarifs pratiqués varient entre 2 000 et 3 000 euros par salarié suivi. À ce prix-là, la note globale affole rapidement les compteurs. À titre d’exemple, lorsqu’une usine de 1 000 salariés met la clé sous la porte, une société de reclassement peut espérer toucher plus de deux millions d’euros », décrit Cyprien Boganda, auteur du livre « Le business des faillites » [3].

 

Les politiques ont multiplié les promesses, les millions ont coulé à flots. Mais trois ans plus tard, que sont ces salariés devenus ? Ont-ils vraiment été reclassés, ou sont-ils allés grossir le cortège interminable des chômeurs ? L’argent a-t-il été utilisé à bon escient ?

 

 

Seuls 10 à 15 % des salariés licenciés retrouvent un CDI

 

« Le réveil est douloureux », lance un ex-salarié de Virgin. Un coup d’œil aux chiffres suffit pour comprendre. 10 à 15 % des personnes qui ont été licenciées retrouvent un CDI [4]. Que font les autres ? Une petite moitié alterne contrats courts et inactivité... L’autre moitié est au chômage, certains vivotent au RSA. Mais cela ne se voit pas de suite. Grâce au contrat de sécurisation professionnelle qui maintient la quasi-totalité du salaire pendant un an, « le traumatisme n’est pas immédiat », commente Nadine Hourmant, déléguée FO de Doux. Une fois l’année écoulée, l’allocation chômage, moins avantageuse, est censée prendre le relais.

 

Chez Doux, la situation est tellement critique que les syndicats ont négocié en tout douze mois complémentaires, soit deux ans de CSP. Tout le contraire du « reclassement rapide » promis par la direction au moment de la faillite... Plutôt âgés, après trente ans dans la même entreprise, les abatteurs de poulet breton ont pourtant bénéficié d’un « accueil prioritaire » dans les agences locales de l’emploi. Mais seul un licencié sur cinq a décroché un emploi de plus de six mois dans des secteurs relativement variés.

 

Deux ans après le plan social, 40 % des 3,5 millions d’euros de budget n’étaient toujours pas dépensés. Ces 1,4 million d’euros restants seront redistribués aux licenciés de Doux en avril prochain [5]. Rien de surprenant pour Joseph d’Angelo, de la fédération agroalimentaire CGT qui militait pour une réappropriation collective de l’entreprise. « La conjoncture est catastrophique », tonne-t-il.

 

 

Hémorragie de « départs volontaires » chez Sanofi

 

La crise touche aussi le secteur culturel. La moitié des 845 anciens de Virgin inscrits au programme de reclassement ont signé un contrat de travail, selon l’association des anciens salariés « les Gilets Rouges ». Mais un peu moins de 20 % sont en CDI. Au prix d’une longue attente, certains s’en sortent. À 50 ans, Philippe Royet, ancien responsable des stocks du magasin des Champs-Élysées, a d’abord tenté le secteur immobilier. Puis il a quitté le « melting-pot du chômage » en octobre pour devenir éditeur à la boutique vidéo parisienne des éditions L’Harmattan. Un CDI, enfin.

 

Sanofi-Aventis a opté pour une autre stratégie : zéro licenciement affiché, du moins officiellement. Ce qui n’a nullement empêché l’hémorragie de « départs volontaires ». Avec ses 33 milliards d’euros de chiffre d’affaires, la multinationale de la santé a « les moyens d’acheter la paix sociale et de débourser assez pour convaincre les collègues de partir », regrette Marion Layssac, syndicaliste Sud sur le site de Montpellier. Son homologue toulousain, Laurent Besson, accuse la « big pharma » d’avoir joué le « pourrissement de la situation ». Les chiffres sont éloquents : 700 personnes sont parties volontairement du site de Montpellier, et 340 de Toulouse. Destination : la retraite anticipée ou le déménagement vers un autre site de l’entreprise. Ou l’aventure : la moitié des partants tente sa chance avec les grandes entreprises locales, ou se forme à de nouveaux métiers.

 

 

Un « mini Pôle-Emploi » débordé

 

« On commence à peine à utiliser les 5 millions consacrés à la formation », s’étrangle Christian Allègre, syndicaliste de Sud à Montpellier. Chacun cherche la « moins mauvaise solution » non sans stress, anxiété ou « pétages de plomb ». Heureusement, les experts de la reconversion professionnelle veillent à limiter le désastre social. « Rebondir après un licenciement économique, c’est possible », s’enthousiasme Catalys Conseil sur son site internet. Et de poursuivre, psychologue : « Il faut accepter un temps nécessaire à la reconstruction mentale du salarié. Il y a un fort sentiment d’appartenance à la grande entreprise. » Ces marchands de nouvelles vies professionnelles sont-ils à la hauteur ?


Altedia, le prestataire de Sanofi, a mis sur pied une sorte de « mini Pôle Emploi », témoignent des salariés montpelliérains. Ceux-ci y présentent leur projet personnel et leur éventuel intérêt pour un autre poste. Un logiciel répartit les postulants en fonction de leurs caractéristiques – âge, ancienneté, salaire. 40 consultants accompagnent les 350 salariés. Mais gérer des métiers aussi spécifiques que chimiste ou biologiste requiert une certaine compétence. Et Altedia se révèle bientôt n’être qu’une simple « boîte de messagerie », renvoyant les questions précises à la direction des ressources humaines de Sanofi. « On attendait parfois la réponse deux ou trois mois », poursuivent des employés. Sans parler des nombreuses erreurs de gestion à la limite de la confidentialité. Un salarié reçoit même une lettre d’avertissement de Sanofi pour avoir proposé une idée d’atelier à Altedia. Son sujet : « Comment éviter les plans sociaux ? »

 

 

Dix mois d’attente « pour rien »

 

« On redonne confiance à ceux qui sont cassés moralement », défend Valérie Garau, du cabinet Anthéa, qui accompagne les salariés de Virgin. Au téléphone, elle décrit le suivi individualisé de ces néo-chômeurs. « Redonner confiance » à Zeff, 23 ans passés à conseiller les amateurs de musique du « Megastore » Champs-Élysées, n’a pas été facile. Lors du premier rendez-vous, Anthéa se présente aux anciens employés parisiens de l’enseigne dans le sous-sol d’un bâtiment cossu de la capitale. « C’était comme un dieu capable de nous sauver des eaux », se souvient Zeff. Cela ne dure pas. Alors que débutent les entretiens individuels pour cerner le projet professionnel, « on m’a demandé de faire mon CV tout seul, de l’organiser moi-même ». Il faudra une mise au point ferme entre l’association des anciens salariés de l’enseigne culturelle pour que le suivi s’améliore : « Ma conseillère m’a obtenu des formations coûteuses, je lui dois beaucoup », reconnaît aujourd’hui Zeff. À 49 ans, il a pu lancer son label de musique et a écrit un livre en hommage aux salariés, Virgin Mega Story.

 

Beaucoup n’ont pas eu droit à la même sollicitude. Licenciée après 8 ans passés au siège social de Clichy, Virginie Sako souhaitait monter sa boutique de prêt-à-porter féminin. Elle demande à cumuler l’aide à la création d’entreprises avec le budget de sa formation manquée, car sa conseillère, malade, n’avait pas été remplacée. Le refus tombe... dix mois plus tard. « C’est de l’arnaque : ils m’ont fait miroiter un projet qu’ils ont rejeté. J’ai passé tout ce temps dessus pour rien. J’ai subi un préjudice. » Virginie vient de prendre un avocat pour obtenir d’Anthéa des dommages et intérêts. À 37 ans, elle est désormais gestionnaire d’auxiliaire de vie par intérim.

 

 

Atelier « image de soi » et « relooking » pour futurs chômeurs

 

Ignorance, incompétence ou pur abandon des salariés, les dieux du coaching ne semblent pas aussi présents que promis. À tel point que « la plupart de ceux qui ont un boulot l’ont trouvé par eux-mêmes », relève Nadine Hourmant, du côté du volailler Doux. Un nouveau job décroché sans l’aide de Pôle Emploi ni des cellules de reclassement. Celles-ci vantent pourtant leurs « techniques de recherche de l’emploi », comme cet atelier « image de soi » ou « relooking » pour plaire aux employeurs. « Je n’ai pas besoin de me changer, je suis moi », raille Nathalie Griffon, qui a travaillé pendant 23 ans sur la chaîne de poulets Doux à l’usine de Pleucadeuc (Morbihan). Une formation lui a bien été proposée : à 120 km de son domicile, dans un organisme non agréé par Pôle Emploi, sans aucuns frais de déplacement remboursé.

 

Inemployables chômeurs ? Pas vraiment : CAP en poche, Nathalie exerce depuis mai dernier comme cariste-magasinière chez un transporteur breton. À la première vague de licenciements d’octobre 2012, elle part suivre une formation de trois mois, et envoie... un seul CV. À 44 ans, elle a dégoté seule son CDD de 6 mois renouvelables, loin du monde de l’outplacement individualisé. Les cabinets de reclassement ? « Cela peut être pratique pour les CV ou les lettres de motivation. Mais ceux qui croient en ces cabinets vont vite déchanter », prévient-elle.

 

Si certains voient dans ces cabinets un « mal nécessaire » au « bilan mitigé », la plupart les accusent d’être « largement survendus ». « Ce sont des marchands de soupe qui servent à déresponsabiliser l’État », accuse la syndicaliste Nadine Hourmant. Pour se défendre, des organismes invoquent la loi qui « oblige les entreprises à faire appel à des opérateurs pour accompagner les salariés ». En réalité, si le Code du travail impose aux entreprises une obligation de reclassement, il n’évoque le recours à ce type de service qu’à titre indicatif.

 

 

Le « business du chômage », évalué à 250 millions d’euros

 

C’est dans les années 1980, lors des grandes restructurations de l’industrie métallurgique, que ces entités émergent. Internes à l’origine, le reclassement s’externalise progressivement. « Nous avons la conviction que c’est un marché fantastique », s’exalte en 1995 le PDG de Sodie, Jacques Périès, dans Libération. Sodie est alors une filiale d’Usinor, avant d’être intégré au groupe Alpha dont les activités vont du conseil aux comités d’entreprises à la gestion de restructuration... Une filiale du groupe, Secafi, conseille les représentants des salariés en cas de restructuration, Sodie s’en occupe ensuite pour les reclasser.

 

Des dizaines d’entreprises se partagent aujourd’hui le marché, de la petite association d’insertion à la holding, en passant par la filiale d’intérim. Un véritable « business du chômage », évalué à 250 millions d’euros, selon France Inter. Avec plus de 5 millions d’inscrits, Pôle Emploi opère depuis 2009 une « sous-traitance de capacité ». Traduction de cette novlangue managériale : l’accompagnement par le privé de 300 000 chômeurs, dont 60 000 licenciés économiques, en 2013. À la sortie d’un « plan social », nombre de licenciés émargent à la fois au chômage et aux programmes des cellules de reclassement. Plan social ou Pôle Emploi, on prend les mêmes et on recommence... Exemple ? Virginie Sako, ancienne de Virgin, était suivie par Sodie, qui s’occupe d’une partie des « reclassés » de Doux. Certains de ses collègues franciliens étaient accompagnés par Altedia, également en charge du plan de sauvegarde de l’emploi de Sanofi. D’autres encore avaient pour interlocuteurs Anveol, qui sous-traite pour Pôle Emploi le suivi des salariés de l’enseigne culturel.

 

 

Le public plus performant que le privé

 

« Les cabinets privés ont davantage intérêt à gérer des plans de sauvegarde de l’emploi, car l’enveloppe budgétaire est plus grande », avance la sociologue Claire Vives, auteure d’une thèse sur le sujet. Pour un « accompagnement renforcé », un sous-traitant de Pôle Emploi est rémunéré en trois fois par l’agence publique si le chômeur retrouve un travail, autour de 2 000 euros par personne suivie [6]. D’où l’empressement des professionnels à trouver n’importe quelle « sortie positive » afin de toucher la timbale. « Ils ne font pas dans la pérennité de l’emploi, glisse un ex salarié. Le seul atelier qu’ils m’ont proposé a été la visite d’un salon de l’intérim. »

 

« C’est scandaleux : on ferait mieux de renforcer le secteur public, plutôt que de donner tant d’argent au secteur privé qui n’a pas de meilleurs résultats », gronde Joseph D’Angelo, de la CGT. En juillet dernier, la Cour des Comptes a épinglé l’inefficacité des « opérateurs privés de placement », illustrant leurs faibles performances en matière de retour à l’emploi, inférieures à celles de Pôle emploi. En 2011 déjà, un rapporteur de la mission travail et emploi dénonçait « une pratique coûteuse et à l’efficacité économique contestable ».

 

 

Le sale boulot réservé à Pôle emploi

 

La loi de 2 005 a mis fin au monopole public du placement. Avant, l’accompagnement des demandeurs d’emploi demeurait une activité hors marché pour protéger justement les chômeurs, considérés comme vulnérables, d’un business de la misère. L’État ne semble pas vouloir tirer les leçons d’une décennie de dérégulation. Bien au contraire : le plan stratégique « Pôle Emploi 2015 » consiste à confier un « flux » plus important de chômeurs au privé. Le pôle public de l’emploi s’occupera des effectifs les « plus éloignés du marché du travail » tandis que le privé se concentrera sur les plus « autonomes ». Pour lui réserver de meilleures marges bénéficiaires ?


Les restructurations, elles, continuent. Sanofi cherche à vendre le site de Toulouse à la société Evotec, sans garantir l’avenir des salariés qui y travaillent encore. « On nous laisse mourir à petit feu », déplore de son côté Nadine Hourmant, de Doux, qui a vu disparaître en août dernier le comité de pilotage national pour les volaillers bretons. Sanofi a pourtant bénéficié de 150 millions d’euros en crédits d’impôt emploi (CICE) et recherche (CIR), sans aucune contrepartie. Quant au poulailler Doux, il a touché un milliard d’euros d’aides publiques en 15 ans. Pour combien d’emplois supprimés ?

 

 

Par Ludo Simbille - bastamag.net - le 25 février 2015

 Source : France Bleu


Notes :

[1

La présidente du groupe s’est elle aussi octroyée un départ « digne et décent » à hauteur de 330 000 euros, alors que le budget du PSE prévoyait 15 000 euros par salarié. Voir Mediapart.

[2]Sodie n’a pas souhaité nous répondre par souci de « déontologie » et de « confidentialité ».

[3« Le Business des faillites », Cyprien Boganda, La Découverte, janvier 2015.

[4] 14 % dans le cas de Doux, 15 % pour Virgin. Les chiffres sont légèrement plus élevés pour les cellules conventionnées par l’État : 18 % de CDI, selon la Dares.

[5]Chez Virgin, le liquidateur MJA a soldé le PSE en janvier 2015 sous forme d’indemnité versée aux salariés.

[6]Le prestataire perçoit 50 % de la somme une fois le chômeur accompagné. 25 % s’il trouve un travail en CDI ou un CDD de 6 mois, puis 25 % s’il est toujours en activité six mois après. Les OPP calculent leur rentabilité seulement sur les premiers versements, car les derniers sont trop aléatoires.


IP Consultants's curator insight, March 5, 2015 4:48 AM

Il faudrait peut-être s'interroger sur le niveau professionnel en coaching des consultants qui travaillent dans ces cabinets de reclassement ?

Christhild HORRENBERGER's curator insight, March 9, 2015 11:13 AM

Un regard critique sur le Business des faillites... - A découvrir.

Christhild HORRENBERGER's curator insight, December 18, 2016 9:07 AM
France - Derrière les plans sociaux, le business des cabinets de reclassement ! 
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France - L’antiracisme contre les libertés. Bref éclairage sur le plan d’action de Manuel Valls

France - L’antiracisme contre les libertés. Bref éclairage sur le plan d’action de Manuel Valls | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Illustration : partinationalfrancais.hautetfort.com


 

France - L’antiracisme contre les libertés.

Bref éclairage sur le plan d’action de Manuel Valls

 

L’enfer est pavé de bonnes intentions. Le gouvernement Hollande sort une nouvelle fois l’artillerie pénale dans ce qui semble être devenu sa priorité expresse : la lutte contre le racisme, plus particulièrement l’antisémitisme.

 

Si l’intention est évidemment louable, la méthode utilisée met sérieusement à mal les libertés publiques. Cet activisme sur le front des valeurs républicaines, qui tranche singulièrement avec une passivité manifeste sur la question de la défense des travailleurs, est lourd de conséquences. Le plan de l’exécutif qui prévoit notamment de sortir les injures racistes et antisémites du droit de la presse, relativement protecteur, pour en faire un délit à part entière a suscité l’inquiétude des associations de défense des droits de l’Homme.

 

Il sera désormais possible d’envoyer quelqu’un en prison, éventuellement en procédure accélérée, pour des propos jugés racistes. Le procédé est identique à celui employé dans la lutte contre le terrorisme : criminaliser les paroles ou les idées jugées incompatibles avec les valeurs de la République. Avec un risque similaire : créer purement et simplement un délit d’opinion.

 

En panne de légitimité « socialiste » au moment du passage en force de la loi Macron, sans doute la réforme la plus libérale votée sous la 5e République, la Garde des Sceaux annonçait un énième projet de loi contre le racisme et l’antisémitisme. La mécanique est désormais bien rodée : surfer sur l’émotion collective provoquée par un événement dramatique pour faire passer une nouvelle loi liberticide. La dernière en date n’a pas fait exception. La profanation d’un cimetière juif de Sarre-Union par cinq mineurs qui ont saccagé 250 tombes ainsi que les agissements de certains supporters de Chelsea qui ont empêché un homme noir de monter dans le métro ont servi de prétexte à un énième durcissement pénal.

 

Annoncé à Créteil, lieu hautement symbolique, le nouveau projet de loi de l’exécutif fait des actes racistes et antisémites des circonstances aggravantes dans de multiples infractions. Il crée en outre une plateforme dédiée aux personnes victimes de ces actes et donne la possibilité à celles-ci de se regrouper et d’agir ensemble.

 

La lutte contre le racisme et l’antisémitisme, décrétée par François Hollande « grande cause nationale » après les attentats du mois de janvier, faisait déjà l’objet d’une priorité expresse : par sa circulaire du 12 janvier 2015, Christiane Taubira avait demandé aux procureurs de la République de « faire preuve d’une extrême réactivité dans la conduite de l’action publique envers les auteurs d’infractions racistes ou antisémites » en insistant pour qu’une réponse pénale « systématique, adaptée et individualisée » soit apportée à chacun de ces actes.

 

En clair : tolérance zéro pour ce type d’infraction, attitude qui contraste singulièrement avec le traitement réservé à la délinquance classique, un champ largement délaissé par le gouvernement.

 

Le nouveau plan de l’exécutif consacré à la lutte contre le racisme est doté d’une enveloppe de 100 millions d’euros sur 3 ans, ce qui peut surprendre en ces temps de disette budgétaire. Mais le volet préventif est ambitieux : « communication offensive » pour inculquer dès le plus jeune âge les valeurs de tolérance avec une batterie de mesures pédagogiques dans les écoles et des campagnes d’affichage, mise en place d’une instance opérationnelle de lutte contre le racisme et l’antisémitisme dans chaque département, création d’une « unité nationale de lutte contre la haine » sur Internet, aide accrue aux victimes et renforcement de la sécurité des lieux de culte, des écoles et des points de rassemblements juifs.

 

Si l’intention de lutter contre le racisme est louable, on peut s’interroger sur sa finalité. Et sur cette question, les dérives de la lutte antidjihadiste sont riches d’enseignement : pour simplement avoir refusé la minute de silence après les attentats de Charlie Hebdo ou avoir posté un message provocateur sur les réseaux sociaux, de nombreuses personnes – parfois des collégiens – ont été inculpées d’ » apologie du terrorisme », innovation juridique de la loi Cazeneuve votée en novembre dernier, passible de 7 années d’emprisonnement et 100.000 euros d’amende. Ces excès ont suscité l’inquiétude des associations de défense des droits de l’Homme.

 

Et pour cause : nul futur terroriste derrière les barreaux, mais de simples citoyens déclarés coupables d’avoir déserté la mobilisation générale pour la « guerre contre le terrorisme ».  De façon similaire, on peut craindre que l’accusation d’antisémitisme ne serve à criminaliser l’opposition à la politique israélienne ou à la soumission de la France au lobby pro-israélien, surtout quand on entend Manuel Valls décréter que la « haine du juif » se nourrit de l’antisionisme

 

Dominique Reynié, politologue assermenté au micro de France-Inter identifiait même le Front de Gauche à un « foyer d’expression de l’antisémitisme ». Les électeurs de Marine Le Pen et les Français musulmans, victimes de la politique mondialiste du gouvernement socialiste, étaient pour l’occasion mis dans le même sac. Et sans surprise, la réponse consistant une fois de plus à museler Internet, en particulier les réseaux sociaux et les plateformes de partage de vidéos où « se retrouvent ces publics-là ».

 

Touche pas à mon pote ou l’éternel retour de la question sociétale en lieu et place de la question sociale. L’antiracisme est devenu le seul marqueur de gauche d’une politique totalement acquise au libéralisme économique et dont les effets collatéraux sont redoutables : durcissement des clivages intercommunautaires, stigmatisation des Français dits « de souche » et réduction de la liberté d’expression publique.

 

La lutte légitime contre l’antisémitisme est parfois le masque d’une défense du sionisme.

 

Dénoncer la mainmise de la finance internationale sur l’économie française, contester le pouvoir des banques, ou encore défendre la cause des peuples opprimés par l’impérialisme sioniste ou étasunien vaut excommunication.

 

Le vrai antisémitisme est très minoritaire en France comme le montrent les études d’opinion, mais il pourrait bien se développer à la faveur de ces campagnes à répétition qui visent à criminaliser indirectement l’expression d’opinions ou d’analyse contestataires de l’ordre dominant. Elles finiront à force de durcissements par ne laisser au citoyen que deux options : se soumettre ou devenir un délinquant d’opinion.

 

 

 

Par Nicolas Bourgoin — arretsurinfo.ch — le 18 avril 2015

http://arretsurinfo.ch/lantiracisme-contre-les-libertes-bref-eclairage-sur-le-plan-daction-de-manuel-valls/

 

Voir également  : un entretien à propos de « La République contre les libertés ».

 

 

Nicolas Bourgoin, né à Paris, est démographe, docteur de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales et enseignant-chercheur. Il est l’auteur de quatre ouvrages : La révolution sécuritaire (1976-2012) aux Éditions Champ Social (2013), La République contre les libertés. Le virage autoritaire de la gauche libérale (Paris, L’Harmattan, 2015), Le suicide en prison (Paris, L’Harmattan, 1994) et Les chiffres du crime. Statistiques criminelles et contrôle social (Paris, L’Harmattan, 2008).

 

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Source : bourgoinblog.wordpress.com.

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Le vrai visage de Manuel Valls

Le vrai visage de Manuel Valls | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it



Le vrai visage de Manuel Valls, l'homme au double discours permanent, voir la vidéo .


Il est toujours intéressant de découvrir les dessous des hommes politiques, car, quand on gratte le vernis, on découvre parfois des choses surprenantes et d'immenses mensonges quant aux origines, aux idées, etc.


Par exemple :

  • Manuel Valls ment à propos de ses origines modestes et de l'histoire de sa famille, car issu de la grande bourgeoisie conservatrice catholique catalane, d'un père nullement "réfugié anti-franquiste" et d'une famille maternelle enrichie par l’exploitation de l’or colonial.
  • Manuel Valls sait aussi radicalement retourner sa veste, car, aujourd'hui, grand sioniste devant Yahvé, il y a quelques années encore, il défendait à fond les palestiniens contre la politique d'Israël à leur égard.


Avant, Manuel Valls était marié avec Nathalie Soulié avec qui il a eu quatre enfants. Depuis 1988, politiquement, il soutenait les mouvements pro-palestiniens et avait même dénoncé le « criminel Ariel Sharon ». Il a aussi reçu en grande pompe Leïla Shahid, la déléguée de l’OLP en Europe, il a jumelé sa ville d’Evry avec le camp de réfugiés de Khan Younis dans la bande de Gaza, où, lui-même, il s'est rendu.


Mais, à partir de 2009, plus de subventions à Evry-Palestine au profit d'une tentative de jumelage entre Evry et une ville israélienne des territoires occupés.


Marié depuis le 1er juillet 2010 avec la violoniste Anne Gravoin d’origine juive, Manuel Valls a enchaîné les déclarations d’amour et d’allégeance à « la communauté qui n’existe pas » :

  • « Par ma femme, je suis lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël » (17 juin 2011)
  • « Quand un juif de France est attaqué, c’est la République elle-même qui est attaquée » (21 mai 2012)
  • « La communauté juive, c’est la France et la France sans la communauté juive, ce n’est plus tout à fait la France » (28 novembre 2012)
  • « La Shoah est un sanctuaire, on ne peut pas le profaner » (21 janvier 2014),  etc.


Et, en finale, il a tué la liberté d'expression française du moins, celle de ceux qui contestent quoi que ce soit.


Pour en savoir plus encore, il vous est loisible d'acheter le livre de Emmanuel Ratier, "Le Vrai Visage de Manuel Valls" paru aux Editions Facta le 25 avril 2014 (120 pages, 16€ ou 20€ port compris).


Duc

Koter Info's insight:


Et la suite ?


La censure politique administrative sans jugement qui est programmée, ainsi que la fermeture des sites web contestataires, le tout sans appel possible.


Amis français, vous rendez-vous compte de la gravité de la situation et de la perte de votre droit à toute critique ?


Ne sont-ce pas là les symptômes annonciateurs de la dictature ?


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