Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL
686.5K views | +5 today
Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL
La Gazette des campus de LLN et de WSL-UCL ainsi que diverses infos intéressantes visant la vérité ou l'autre vérité (qui que ce soit qui la dise, mais sans forcément prôner l'auteur).  -  Duc
Curated by Koter Info
Your new post is loading...
Your new post is loading...
Scooped by Koter Info
Scoop.it!

Avec la guerre des drones d'Obama l’assassinat est devenu routine

Avec la guerre des drones d'Obama l’assassinat est devenu routine | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Légende et source photo : theguardian.com - Pakistani ribesmen from Waziristan protest against US drone attacks, outside parliament in Islamabad. Photograph: T Mughal/EPA


 

 

Avec la guerre des drones d'Obama

l’assassinat est devenu routine

Par Patrick Martin

 

L’aspect le plus extraordinaire peut-être de l’annonce du président Obama jeudi dernier que deux otages d’Al-Qaïda, un Américain et un Italien, avaient été tués au Pakistan dans une frappe de missile à partir d’un drone américain est l’absence de toute réaction significative des milieux politiques officiels ou des médias.

 

Il y a bien eu une certaine désapprobation polie dans la presse tout comme des expressions de sympathie pour la famille du Dr Warren Weinstein, travailleur humanitaire de longue date au Pakistan, enlevé par Al-Qaïda en 2011 et tué par le gouvernement américain en janvier 2015.

 

Mais personne n’a remis en question la prémisse de base du programme de missiles lancés par des drones, qui est que la CIA et le Pentagone ont le droit de tuer n’importe qui, n’importe où, sur un simple mot prononcé par le président. Les assassinats par drone aux mains du gouvernement américain sont devenu la routine et sont acceptés comme normaux et légitimes par ceux qui font l’opinion publique officielle.

 

La prise de parole d’Obama, jeudi, faisait froid dans le dos. Il a exprimé les regrets de mise, mais seulement parce que ces récentes victimes de drones américains comprenaient deux otages, l’un américain et l’autre Italien. Ce fut visiblement une mauvaise prestation, qui n’a convaincu personne sinon les rédacteurs du New York Times, qui ont loué « la franchise et la contrition » d’Obama.

 

Après avoir blâmé, pour la mort de Weinstein et Giovanni Lo Porto, les « erreurs » dues au « brouillard de la guerre », Obama a déclaré, « Mais l’une des choses qui définit l’Amérique à l’opposé de nombreux autres pays, l’une des choses qui nous rend exceptionnels, c’est notre volonté de regarder en face nos imperfections et d’apprendre de nos erreurs. » Il avait décidé d’admettre la responsabilité de ces morts parce que « les États-Unis sont une démocratie, commis à la transparence, dans les bons comme dans les mauvais moments. »

 

Quelle farce ! Loin d’admettre des « erreurs, » Obama, l’homme de paille politique de l’appareil militaire et du renseignement, disait clairement que le programme d’assassinat de drone se poursuivrait et que personne ne serait tenu responsable de cette dernière atrocité.

 

L’Amérique d’aujourd’hui n’est « exceptionnelle » que dans la mesure où l’ensemble de l’élite dirigeante y a adopté une politique irresponsable d’une violence exercée dans le monde entier, qui comprend l’assassinat, la torture et la guerre d’agression. Les États-Unis sont gérés par des criminels.

 

Un test majeur à passer pour tout président américain est de savoir s’il est prêt à approuver les crimes d’État en sa capacité de représentant politique, non pas du peuple américain, mais d’une cabale de généraux et d’assassins de la CIA. Combien de temps encore jusqu’à ce que ces actions ne soient plus menées seulement dans les régions reculées d’Afghanistan ou au Yémen, mais dans les grands centres urbains des grands pays, y compris à la fin aux États-Unis mêmes ?

 

La frappe de drone qui a tué Weinstein et Lo Porto dans la vallée pakistanaise de Shawal fait partie d’une campagne permanente de mort et de destruction. Obama n’a même pas eu à approuver personnellement cette frappe-là, car il a donné de façon générale à la CIA l’autorité de mener de telles opérations dans les zones tribales sous administration fédérale du Pakistan, peuplées en majorité de Pachtounes.

 

L’affirmation que les attaques de drones ciblent les personnes désignées comme « terroristes » par l’appareil militaire et du renseignement américain ne constitue guère une restriction, compte tenu de l’application sans discernement de ce terme à toute personne offrant une résistance significative à la politique étrangère américaine, et de la pratique cynique qui consiste à coller à titre posthume l’étiquette de « combattant ennemi » à n’importe quel individu mâle en âge de porter les armes tué par un missile tiré depuis un drone.

 

En outre, comme le démontrent les événements de Syrie et de Libye, les « terroristes » anti-américains d’hier peuvent devenir « les rebelles » ou encore les « combattants de la liberté » d’aujourd’hui et bénéficier des armes, de la formation militaire et de l’argent américains. De même, les « combattants de la liberté » ou alliés d’aujourd’hui peuvent-ils devenir demain, dans la « guerre contre le terrorisme, » la cible d’un renversement ou d’un assassinat.

 

La CIA a recruté des sympathisants d’Al-Qaida pour renverser le régime libyen et assassiner Mouammar Kadhafi, un allié d’autrefois, et pour l’opération de changement de régime en cours contre le président Bachar al-Assad en Syrie. Cette dernière campagne a conduit à la montée de l’État islamique en Irak et en Syrie dont les terroristes tournés « rebelles » ont de nouveau reçu l’étiquette terroriste, conformément aux tours et détours de la politique étrangère américaine.

 

Des responsables de l’administration Obama ont confirmé que l’attaque de drone qui a tué Weinstein et Lo Porto était une « frappe signature, » pour laquelle les objectifs ne sont pas nommément identifiés, mais sélectionnés sur la base d’un schéma de comportement prétendument conforme à celui d’un groupe terroriste. La CIA a procédé à l’attaque de drone qui a tué six personnes dont Weinstein et Lo Porto sur la base d’une observation aérienne des allées et venues dans le bâtiment ciblé, sans savoir quels gens s’y trouvait ou quels liens ils avaient avec Al Qaida et les talibans.

 

De telles attaques constituent une violation flagrante du droit international. Les États-Unis bafouent la souveraineté du Pakistan, du Yémen, de la Somalie et d’autres pays où elle effectue de telles attaques.

 

Les meurtres par missile de drone sont des crimes de guerre en vertu des Conventions de Genève, qui interdisent les attaques délibérées contre des civils ou les opérations militaires qui mettent délibérément en danger des civils. Selon une étude réalisée par le groupe de défense des droits humains Reprieve, les frappes de missiles de drones américains ayant pour cible 41 terroristes présumés, ont tué un total de 1.147 personnes dont beaucoup de femmes et d’enfants.

 

Pas une seule voix influente de l’establishment politique ou médiatique américain ne s’est élevée contre le fait qu’on a fait de l’assassinat un élément majeur de la politique étrangère américaine. Dans les années 1970, lorsque le Commission Church du Sénat américain avait tenu des audiences sur des complots de la CIA visant à assassiner un certain nombre de dirigeants étrangers, ses révélations avaient la capacité de choquer. Il y a eu une réaction, même au plus haut niveau de l’establishment politique, et la Maison-Blanche a été contrainte de promulguer un décret exécutif désavouant l’assassinat comme outil de la politique gouvernementale.

 

Aujourd’hui une telle réaction n’existe pas. Au contraire, plus tôt ce mois, le Times a révélé que les dirigeants du Congrès avaient fait pression sur la Maison-Blanche et la CIA pour multiplier les assassinats par drone. Décrivant les discussions quant à savoir s’il fallait tuer ou capturer un islamiste né au Texas qui avait rejoint Al-Qaïda au Pakistan, Mohanad Al Mahmoud Farekh, le Times écrivait : « Au cours d'une audience à huis clos du House Intelligence Committee en juillet 2013, les législateurs n'ont cessé d'interroger les responsables militaires et du renseignement pour savoir pourquoi M. Farekh n'avait pas été tué.» (Voir : Le gouvernement américain a ciblé un deuxième citoyen américain à assassiner)

 

Les médias américains sont bien conscients du bilan des morts par missiles de drone, mais ils le dissimulent. Un article paru vendredi dernier dans le Times notait que la Maison-Blanche refusait toute discussion sur les victimes civiles des attaques de drones quand elles sont pakistanaises ou yéménites. « Quand des Américains ont été tués, cependant, l'administration Obama a jugé nécessaire de rompre avec sa pratique habituelle et de finalement reconnaître les décès, au moins dans les discussions privées avec les journalistes, » a écrit ce journal.

 

L’absence de toute protestation significative contre les dernières révélations de crimes de guerre des États-Unis est un avertissement à la classe ouvrière, tant aux États-Unis qu’au plan international. Comme le World Socialist Web Site en a averti de façon constante, la poussée de l’impérialisme vers la guerre est liée inséparablement à une attaque frontale des droits démocratiques et sociaux.

 

La lutte contre la guerre et pour la défense des droits démocratiques nécessite un tournant vers la classe ouvrière, la seule force sociale capable de désarmer l’élite dirigeante. C’est le but du Rassemblement international en ligne pour le 1er mai auquel appelle, pour le dimanche 3 mai, le Comité international de la Quatrième Internationale. Nous exhortons tous les lecteurs et sympathisants du World Socialist Web Site de s’inscrire pour ce rassemblement dès aujourd’hui.

 

 

 

Par Patrick Martin - wsws.org – le 27 avril 2015.


No comment yet.
Scooped by Koter Info
Scoop.it!

L’OTAN est déjà en guerre en Ukraine… mais elle est en train de perdre

L’OTAN est déjà en guerre en Ukraine… mais elle est en train de perdre | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


L’OTAN est déjà en guerre en Ukraine…

mais elle est en train de perdre

Par Finian Cunningham (*)

 

Cette semaine, les médias occidentaux nous ont gratifiés d’un nouveau tour de passe-passe, évoquant l’idée que les USA et l’OTAN seraient indécis sur le fait d’envoyer ou pas « une assistance sous forme d’armes létales » au régime de Kiev pour le défendre contre l’« agression russe ».

 

C’est vraiment pathétique. La vraie explication est que l’OTAN est en train de perdre sa guerre en Ukraine et qu’elle est obligée d’envoyer davantage d’aide militaire pour stopper ses pertes grandissantes…

 

Tout d’abord, les médias occidentaux admettent sournoisement que l’OTAN emmenée par les USA a jusqu’ici fourni « uniquement des équipements militaires non létaux » (pas d’armement – NDT). Cette astuce de rhétorique est utilisée pour faire croire que les équipements non létaux n’appartiennent pas vraiment au domaine militaire. Mais qu’il soit létal ou pas, un équipement militaire reste un équipement militaire. Cessons donc de jouer sur les mots. Les USA et son alter ego en charge des relations publiques, l’OTAN, sont déjà profondément engagés militairement en Ukraine, pour soutenir le régime de Kiev dont les 10 mois d’offensive dans l’Est du pays se sont soldés jusqu’ici par 5 300 morts.

 

Deuxièmement, l’idée que Washington serait en train de réfléchir à la possibilité d’envoyer des armes létales, comme le rapportait ce lundi le New York Times, est elle aussi parfaitement risible. Les USA et ses alliés de l’OTAN envoient d’ores et déjà des armes létales en Ukraine. Le président Obama a déclaré cette semaine qu’« injecter davantage d’armements en Ukraine » ne résoudrait pas le conflit. Tandis que la chancelière allemande Angela Merkel jurait dans le même temps que l’Allemagne n’enverrait aucune arme au régime de Kiev, ajoutant que le conflit ne pourrait pas être résolu par des moyens militaires. Obama et Merkel mentent aussi effrontément l’un que l’autre, ou alors ils vivent chez Alice au pays des merveilles. Peut-être les deux.


Arrêtons de couper les cheveux en quatre. L’OTAN est en guerre en Ukraine, depuis au moins un an, si ce n’est, de façon plus cachée, depuis deux décennies.

 

Wayne Madsen, dans son article paru sur SCF cette semaine, fournit des preuves détaillées qu’un énorme avion militaire, un Antonov ukrainien de type AN124, a été vu en train de transporter des armes depuis les USA et plusieurs pays de l’OTAN vers Kiev, et ce, durant au moins ces quatre derniers mois. L’avion-cargo – le plus grand au monde – a été repéré en train d’effectuer des missions de transport depuis les USA, la Norvège, l’Italie, et la Roumanie, lors de missions secrètes, pour alimenter le régime de Kiev en armes lourdes.

 

Avant cela, le gouvernement russe avait affirmé que des mercenaires US, appartenant sans doute à la société de sécurité Blackwater/Academi en contrat avec le Pentagone, avait été filmés en train d’opérer sur le territoire de l’Ukraine au sein des unités militaires de Kiev, qui incluent également la Garde nationale nazie de type SS.

 

Cette semaine, un haut représentant de la République populaire autodéclarée de Lugansk, Alexei Karyakin, a annoncé que des munitions de l’OTAN avaient été trouvées sur plusieurs champs de bataille. « Certains fragments de munitions récupérés portent la marque de l’OTAN… maintenant l’OTAN tue nos concitoyens, » a affirmé Karyakin.

 

Il y a quelques jours, lorsque les milices d’autodéfense ont reconquis l’aéroport international de Donetsk qui était jusque-là détenu par les forces de Kiev – lesquelles utilisaient depuis plusieurs mois cette position pour aller bombarder la ville de Donetsk —, des manuels de l’OTAN en plusieurs langues et d’autres équipements caractéristiques de l’OTAN ont été retrouvés sur place.

 

À la fin de l’année dernière, le Congrès US a voté le « Ukraine Freedom Support Act » (loi de soutien à la liberté de l’Ukraine »), qui autorise une aide de 350 millions de dollars en équipements létaux ou non létaux au régime de Kiev. L’administration Obama entretient l’illusion qu’elle n’aurait pas encore décidé pour les équipements « létaux », mais elle n’est tout simplement pas crédible.


L’idée que Washington et ses alliés de l’OTAN, dont la Grande-Bretagne, les Pays baltes et la Pologne, aient commencé seulement maintenant à envisager la possibilité de fournir des armes létales à Kiev est tout simplement risible.

 

En effet, d’après plusieurs rapports fiables, les troupes paramilitaires néonazies de Right Sector qui ont été utilisées pour déclencher les manifestations meurtrières en novembre 2013, lesquelles ont amené au coup d’État contre le gouvernement de Yanukovich en février 2014, avaient passé plusieurs mois à s’entrainer dans des camps militaires en Pologne, apprenant les techniques de subversion et de terrorisme. La Pologne, membre de l’OTAN, et la CIA américaine sont donc pleinement à l’origine de la fourniture de ces « chiens de guerre » qui ont précipité le changement de régime et le déclenchement de la guerre civile.

 

Il est possible aussi de remonter à la révolution colorée de 2004 largement cautionnée par la CIA, voire même à 1991, lorsque l’Union soviétique s’est effondrée et que les USA ont commencé à s’infiltrer en Ukraine, investissant 5 milliards de dollars pour créer des « groupes dans la société civile ». C’est un euphémisme qui désigne simplement l’USAID et la CIA, et les couvertures de George Soros pour financer des agents déstabilisateurs. Nous avons connaissance de ces 5 milliards de dollars de fonds, par la bouche même de la sirène néoconservatrice du Département d’État américain, Victoria Nuland, qui a évoqué cette somme au moment des manifestations de la Place Maidan fin 2013. Cette semaine, un des serviteurs de Nuland au Département d’État, Jan Psakia, a de nouveau déclaré aux journalistes que les USA travaillaient depuis longtemps avec l’opposition ukrainienne pour s’assurer que le pays était « sur la voie » de la « transition ».

 

La question intéressante est le timing de cette réflexion sur l’apport d’une aide létale. Le New York Times mentionne plusieurs anciens ou actuels hauts responsables très influents qui prônent désormais l’envoi de tels équipements militaires. On trouve parmi eux le Secrétaire d’État John Kerry, le président de l’état-major interarmes, le général Martin Dempsey, le commandement de l’OTAN, le général Philipe Breedlove, et son prédécesseur l’Amiral James Stravidis. On y trouve aussi d’autres personnalités, membres du Brookings Institute et du Conseil atlantique. Ces cercles de réflexion (think tanks) recommandent à la Maison-Blanche d’envoyer une aide militaire à hauteur de 3 milliards de dollars au régime de Kiev dans les prochains trois ans – soit 10 fois la somme votée par le Congrès US contrôlé par les Républicains.

 

La radio d’actualité, paravent de la CIA, « Radio Free Europe » explique que le débat sur l’augmentation de l’aide militaire au régime de Kiev s’est intensifié parce que « le gouvernement ukrainien [le régime de Kiev] avait subi d’importants revers militaires ces dernières semaines, et qu’il devenait toujours plus évident que le cessez-le-feu n’avait pas fonctionné. »

 

Autrement dit, la junte soutenue par l’Occident est en train de perdre la guerre – bien qu’elle soit déjà soutenue militairement par l’OTAN, et malgré le pseudo cessez-le-feu utilisé pour rassembler ses forces.

 

Le New York Times a également ajouté un autre argument selon lequel Washington passait à une étape ultérieure dans son agenda militaire, puisqu’en l’occurrence, les sanctions économiques des USA et de l’Union européenne imposées à la Russie « n’ont pas dissuadé » le gouvernement de Vladimir Poutine. Ou bien, comme le dirait le porte-parole du Département d’État US Jan Psaky, la Russie « n’a pas modifié son attitude », c’est-à-dire qu’elle n’a pas satisfait les demandes occidentales d’adopter une position plus servile et d’accepter les ambitions hégémoniques globales de Washington.

 

Washington et ses vassaux européens sont donc en train de réaliser que leur abominable complot pour déclencher un changement de régime en Ukraine risque de filer droit dans le mur. Washington essaie donc de sauver ce qui peut l’être de sa désastreuse manœuvre pour contrôler l’Ukraine, et par extension la Russie, en augmentant son implication militaire.

 

Mais la Maison-Blanche ne peut pas ouvertement augmenter son engagement militaire pour d’évidentes raisons politiques, à la fois internes et au niveau international. Washington doit rester prudent et éviter de faire savoir qu’elle est déjà impliquée militairement en Ukraine, tout comme d’autres membres du gang de l’OTAN.


Par conséquent, Washington essaie de dépeindre une situation où elle défend le gouvernement de Kiev désireux de se rapprocher de l’Union européenne et amoureux de la démocratie, contre de surpuissants insurgés soutenus par la Russie. Cela permet aux responsables américains et aux médias occidentaux qui leur font office de porte-parole d’insister sur leur indécision feinte quant à la fourniture d’une « aide militaire létale ».

 

Les circonvolutions de langage et de raisonnement reflètent les mensonges systématiques employés par Washington et l’OTAN ces derniers mois dans le conflit ukrainien.

 

La vérité est que l’OTAN, sous la direction des USA, est mouillée jusqu’au cou dans le conflit en Ukraine qu’elle a elle-même déclenché, et qu’elle est en train de le perdre.

 

C’est la raison pour laquelle Washington, en désespoir de cause, emploie toutes sortes d’artifices rhétoriques pour tromper les peuples occidentaux et les amener à accepter une escalade militaire majeure dans cette guerre, au prétexte de fournir des « armes létales défensives. »

 

 

 

Par Finian Cunningham (Strategic-Culture)- traduction : Christophe pour ilFattoQuotidiano.fr 

  

(*) Finian Cunningham : originaire de Belfast, en Irlande, Finian Cunningham (né en 1963) est un expert de premier plan dans les affaires internationales. L’auteur et commentateur des médias a été expulsé de Bahreïn en juin 2011 pour son journalisme critique dans lequel il a souligné les violations des droits de l’homme par le régime soutenu par l’Occident. Il est diplômé d’une maîtrise en chimie agricole et a travaillé comme rédacteur scientifique de la Royal Society of Chemistry, Cambridge, en Angleterre, avant de poursuivre une carrière dans le journalisme. Il est également un musicien et compositeur. Pendant de nombreuses années, il a travaillé comme un éditeur et écrivain dans les médias traditionnels de nouvelles, y compris The Mirror, Irish Times et Independent…

(Source : http://nsnbc.me/author/finiancunningham/)

 

No comment yet.
Scooped by Koter Info
Scoop.it!

Ouest contre Est : la marche à la guerre ?

Ouest contre Est : la marche à la guerre ? | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it



Ouest contre Est :

la marche à la guerre ?

Par Patrice de Plunkett (*)

 

 

Mardi au Sénat, les propos sidérants du général Martin Dempsey (chef d’état-major du Pentagone) faisaient penser à ceux de Burt Lancaster putschiste dans Seven Days in May :  

 

Barack Obama a reçu deux gifles. L’une du Congrès, qui a acclamé un chef de gouvernement étranger venu vitupérer la politique étrangère de la Maison-Blanche. L’autre du Pentagone, qui parle désormais comme si la Maison-Blanche n’existait plus. Devant la commission des forces armées du Sénat, le général Martin Dempsey, chef d’état-major interarmées au Pentagone, a déclaré mot pour mot : « Je pense que nous devrions absolument envisager de fournir [des armes à l’Ukraine], et cela devrait être fait dans le cadre de l’OTAN, l’objectif ultime de Poutine étant de fracturer l’OTAN. »

 

Cette idée violerait la légalité internationale que « l’Occident » (dont le général Dempsey est en principe l’outil) ne cesse pourtant d’invoquer.

 

En effet :

1. pays en état de semi-guerre, l’Ukraine ne fait pas partie de l’OTAN, et n’en fera pas partie tant que plusieurs membres de l’OTAN (France, Allemagne) s’y opposeront.

 

2. Donc : le fait d’armer un belligérant non membre de l’OTAN – et de faire cela explicitement « dans le cadre de l’OTAN » – serait un acte d’intervention agressive.

 

3. Cet acte contredirait la charte de l’OTAN, qui est par nature un pacte défensif.

 

4. Pour tourner cet obstacle, le général Dempsey invente un prétexte : la situation présente serait l’effet, de la part de Poutine, d’une stratégie a priori qui viserait à « fracturer l’OTAN ».

Fiction ! Regardons les faits réels :


a) c’est Washington qui a pris l’initiative des hostilités contre la Russie à la fin des années 1990, en étendant l’OTAN contrairement à la promesse faite à Gorbatchev, et en programmant la ceinture soi-disant « antimissile » ;


b) le putsch de Kiev en 2014 fait partie* de ces hostilités américaines, qui se veulent un étau à resserrer autour de la Russie ;


c) la guerre larvée en Ukraine est une conséquence de ce putsch et de ce qui s’en est suivi ;


d) Eltsine lui-même avait prévenu que toute avancée de l’OTAN vers la frontière russe entraînerait une riposte de Moscou, quel que soit le gouvernement alors en place ;


e) présenter la réplique politico-militaire de Poutine comme une menace préméditée contre « l’OTAN » en général est une pure rhétorique. Mais c’est une rhétorique périlleuse.

 

5. Présenter comme un provocateur celui qu’on a provoqué, puis l’attaquer en disant qu’on se défend contre lui : c’est le mécanisme des guerres.

 

6. Rappelez-vous ! Golfe du Tonkin, 2 août 1964. Deux destroyers américains (USS Maddox et USS Turner Joy) font intrusion dans les eaux territoriales du Nord-Vietnam. C’est une provocation délibérée. Les batteries nord-vietnamiennes ouvrent le feu. Le 4 août, le Congrès vote un texte qui était prêt depuis six mois : intitulé Resolution to promote the maintenance of international peace and security in southeast Asia, ce texte autorise ensuite le président des USA à déclarer la guerre sans vote du Congrès... On connaît le résultat : vingt ans d’un carnage sans issue qui tuera 1 800 000 Vietnamiens et 58 000 Américains. Incroyable tuerie pour rien, fruit de l’aveuglement politique de Washington – et de la pression du complexe militaro-industriel étatsunien !

 

 

Que se passerait-il si le Pentagone imposait sa volonté au faible et verbeux président Obama ?

Voici le scénario :

 

► quoique la charte de l’OTAN soit ainsi violée et (de facto) suspendue, les États de l’UE n’oseraient opposer leur veto et seraient forcés de suivre Washington ;


► le Pentagone déploierait en Ukraine des systèmes d’armes qui seraient (inévitablement) servis sur le terrain par l’armée américaine, sachant la carence de l’armée ukrainienne ;


► tout serait donc en place pour un conflit direct entre l’armée américaine et l’armée russe ;


étant dans les bagages de l’armée américaine, les États européens seraient impliqués dans le conflit.

 

Voilà où nous mènent les « Seven days in March » du général Dempsey.

 

 

 

Par Patrice de Plunkett (*) - plunkett.hautetfort.com – le jeudi 4 mars 2015

 

_______________

* Ça se passe désormais à ciel ouvert : l’actuel gouvernement de Kiev comporte plusieurs ministres non ukrainiens, formés à Washington et/ou citoyen(s) américains.

 

 

 

(*) Patrice de Plunkett est un journaliste et essayiste français, qui codirigea le Figaro Magazine.

No comment yet.