Portugal : les transports victimes du plan d’austérité et des projets de privatisation | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it



Portugal : les transports victimes du plan

d’austérité et des projets de privatisation

 

Après la Grèce, c’est bientôt le Portugal qui pourrait être la nouvelle « victime » de la crise à moins que cela ne soit celle du trio BCE, FMI, Union européenne réunis… En tout état de cause, le pays semble suivre la même voie que son « confrère » européen…

 

Alors que Fernando Medina, le maire socialiste de Lisbonne, a prétendu devant l’Assemblée municipale que la privatisation de la gestion des transports en commun de la capitale portugaise a été suspendue sur décision du Tribunal administratif de Lisbonne, le gouvernement affirme quant à lui que le gel de l’opération résulte directement et automatiquement de la procédure en référé, sans qu’aucune intervention du tribunal ne soit nécessaire.


Le secrétariat d’État aux Transports a par ailleurs précisé dans un communiqué que les entreprises publiques concernées avaient argué devant la justice que le report de l’appel d’offre portait un grave préjudice à l’intérêt général. Précisons que le maire s’oppose à l’exploitation par des sociétés privées du Métro de Lisbonne et de la société de bus urbains Carris, redoutant que cela ne crée le chaos dans le secteur des transports.

 

Le Parti socialiste, donné favori pour les élections législatives qui doivent se tenir à l’automne 2015, conteste également la concession le 25 avril dernier de l’exploitation et la maintenance du métro – détenu à 40 % par l’État portugais – à un consortium espagnol mené par Transports Metropolitans de Barcelona (TMB), l’opérateur du  métro de Barcelone, et Moventis, exploitant de transports collectifs.

 

« Cet accord entraîne une économie de 9,8 millions d’euros par an en termes de coûts opérationnels sans porter préjudice à la qualité du service », avait alors assuré le secrétaire d’État portugais aux Transports, Sergio Monteiro.

 

La gestion du métro de la ville avait été confiée en 2010 pour une période de cinq ans à un consortium privé, dont font partie notamment le français Keolis et le britannique Arriva.

 

Plus largement, pour tenter de faire avaler la « pilule », le gouvernement portugais affirme que la privatisation de l’exploitation et l’entretien des transports urbains de Lisbonne et Porto doit permettre à l’État d’économiser 56,5 millions d’euros par an grâce à l’arrêt du versement d’indemnités compensatoires aux prestataires de services publics.

 

Rappelons qu’en échange d’un plan d’aide international accordé en 2011, comme la Grèce, le Portugal a dû mettre en œuvre une cure de rigueur drastique, laquelle inclut un vaste programme de privatisations qui a d’ores et déjà rapporté plus de 9 milliards d’euros. Mais depuis mi-avril, le Portugal est confronté à un important mouvement de grève dans les transports. Les salariés protestent contre les privatisations dans ce secteur décidées par le gouvernement.

 

Fectrans, le principal syndicat du métro a pour sa part préféré annuler à plusieurs reprises son action, la sécurité des passagers n’étant pas assurée par le service minimum. Alors que le tribunal avait ordonné la circulation de 25 % des convois par heure de grève, le syndicat a estimé que cela pouvait se révéler dangereux pour les passagers.

 

Plus de 40 débrayages ont été enregistrés dans le métro depuis 2011, année de la mise sous tutelle internationale du Portugal et de la décision gouvernementale de privatiser le secteur des transports.

 

Si dans un premier temps, les syndicats se sont battus en priorité pour la préservation de l’emploi et pour le maintien des salaires, ils ont dorénavant durci le ton face aux projets de restructurations et privatisations.

 

 

 

Par Elisabeth Studerleblogfinance.com – le 5 mai 2015.

Sources : AFP, RFI