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Derrière la dette grecque

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De gauche à droite :

1) Joseph Retinger, ex-fasciste polonais devenu agent britannique. Dans le cadre de ses fonctions au MI6, il fonda l’European League for Economic Cooperation dont il devint le secrétaire général. À ce titre, il est le père de l’euro. Par la suite, il anima le Mouvement européen et créa le Club de Bilderberg.

 

2) Walter Hallstein, haut fonctionnaire allemand, rédigea le projet hitlérien d’Europe fédérale. Il s’agissait de détruire les États européens et de fédérer les populations par ethnies autour du Reich aryen. L’ensemble aurait été soumis à la dictature d’une bureaucratie non élue, contrôlée par Berlin. À la Libération, il mit en œuvre son projet avec l’aide des Anglo-Saxons et devint, en 1958, le premier président de la Commission européenne.

 

3) Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne, est l’ancien vice-président Europe de la banque Goldman-Sachs. Il a masqué au Parlement européen son rôle dans les malversations opérées par la banque pour le compte du gouvernement grec, pourtant attesté par des documents de la banque.

 

4) Jean-Claude Juncker s’est indigné du référendum grec qu’il a qualifié de « trahison ». M. Juncker a été contraint à la démission de ses fonctions de Premier ministre du Luxembourg, après que l’ont eut établi son appartenance au réseau d’espionnage Gladio de l’Alliance atlantique. Un an plus tard, il devenait président de la Commission européenne.

 

 

 

Derrière la dette grecque

Par Thierry Meyssan (*)

 

Le débat actuel sur la dette grecque a donné lieu à toutes sortes de menaces, d’abord contre le gouvernement Tsípras, puis contre les électeurs grecs. S’abstenant d’entrer dans une discussion sur la partie odieuse de cette dette, Thierry Meyssan observe la campagne internationale contre la sortie de la Grèce de la zone euro. Il met en lumière le projet historique de l’Union et de l’euro, tel que formulé en 1946 par Churchill et Truman, pour conclure que la Grèce est aujourd’hui piégée par l’environnement géopolitique international et non pas par sa situation économique.

 

Le référendum grec a donné lieu à de vifs débats dans l’Union européenne qui illustrent l’ignorance générale sur les règles du jeu. Les participants se sont déchirés pour savoir si les Grecs étaient ou non responsables de leur dette tout en veillant à ne jamais accuser leurs créanciers d’usure. Mais ils l’ont fait en ignorant l’histoire de l’euro et les motifs de sa création.

 

 

L’euro : un projet anglo-saxon de la Guerre froide

 

Depuis le Traité de Rome, il y a soixante-quatre ans, les instances administratives successives du « projet européen » (CECA, CEE, UE) ont dépensé des sommes colossales et sans équivalent pour financer leur propagande dans les médias. Quotidiennement des centaines d’articles, d’émissions de radio et de télévision, sont payées par Bruxelles pour nous raconter une version mensongère de son histoire et nous faire croire que le « projet européen » actuel est celui des Européens de l’entre-deux-guerres.

 

Les archives sont pourtant désormais accessibles à tous. Elles montrent qu’en 1946, Winston Churchill et Harry Truman décidèrent de diviser le continent européen en deux : d’un côté, leurs vassaux, de l’autre l’URSS et les siens. Pour s’assurer qu’aucun État ne s’affranchirait de leur suzeraineté, ils décidèrent de manipuler les idéaux de leur époque.

 

Ce que l’on appelait alors le « projet européen » ne consistait pas à défendre de prétendues valeurs communes, mais à fusionner l’exploitation des matières premières et des industries de Défense de la France et de l’Allemagne de manière à être certain que ces pays ne pourraient plus se faire la guerre (théorie de Louis Loucheur et du comte Richard de Coudenhove-Kalergi [1]). Il ne s’agissait pas de nier de profondes différences idéologiques, mais de s’assurer qu’elles ne se confronteraient plus par la force.

 

Le MI6 britannique et la CIA états-unienne ont alors été chargés d’organiser le premier « Congrès de l’Europe », à La Haye en mai 1948, auquel participèrent 750 personnalités (dont François Mitterrand) de 16 pays. Il s’agissait, ni plus ni moins, que de ressusciter le « projet d’Europe fédérale » (rédigé par Walter Hallstein — le futur président de la Commission européenne — pour le chancelier Adolf Hitler) en se basant sur la rhétorique de Coudenhove-Kalergi.

 

Plusieurs idées fausses doivent être corrigées à propos de ce Congrès.


En premier lieu, il convient de le replacer dans son contexte. Les États-Unis et le Royaume-Uni venaient de déclarer la Guerre froide à l’URSS. Celle-ci répliqua en soutenant les communistes tchèques qui parvinrent légalement à s’emparer du pouvoir lors du « Coup de Prague » (« Février victorieux », selon l’historiographie soviétique). Washington et Londres organisèrent alors le Traité de Bruxelles qui préfigure la création de l’OTAN. Tous les participants au Congrès de l’Europe étaient pro-Anglo-Saxons et anti-Soviétiques.


— Deuxièmement, lorsque Winston Churchill prononça son discours, il employa le terme « Européen » pour désigner les habitants du continent européen (pas ceux du Royaume-Uni qui, selon lui, ne sont pas des Européens) qui se disaient anticommuniste. Il n’était pas question, à l’époque pour Churchill, que Londres adhère à l’Union européenne, mais uniquement qu’il la supervise.


— Troisièmement, deux tendances se firent jour au sein du Congrès : les « unionistes » pour qui il s’agissait uniquement de mettre en commun des moyens pour résister à l’expansion du communisme, et les « fédéralistes » qui souhaitaient réaliser le projet nazi d’État fédéral placé sous l’autorité d’une administration non élue.

 

 

Le Congrès précisa tout ce qui a été réalisé depuis sous les noms successifs de CECA, CEE et UE.

 

Le Congrès adopta le principe d’une monnaie commune. Mais le MI6 et la CIA avaient déjà fondé l’Independent League for European Cooperation (ILEC) [2] —devenue European League for Economic Cooperation (ELEC)—. Son objectif était, une fois les institutions de l’Union créées, de passer de la monnaie commune (la future European Currency Unit – ECU) à une monnaie unique (l’euro), de sorte que les pays adhérents à l’Union ne puissent plus la quitter [3].

C’est ce projet que François Mitterrand réalisa, en 1992. Au regard de l’Histoire et de la participation de François Mitterrand au Congrès de La Haye, en 1948, il est absurde de prétendre aujourd’hui que l’euro ait eu un autre but. C’est pourquoi, en toute logique, les Traités actuels ne prévoient pas la sortie de l’euro, contraignant la Grèce, si elle le souhaite, à sortir d’abord de l’Union pour pouvoir sortir de l’euro.

 

 

Le glissement du « projet européen »

dans le système états-unien

 

L’Union a connu deux tournants principaux :

 

À la fin des années 60, le Royaume-Uni refusa de participer à la guerre du Vietnam et retira ses troupes du Golfe persique et d’Asie. Les Britanniques cessèrent alors de se penser en 51e État des États-Unis et d’invoquer leur « special relationship » avec Washington. Ils décidèrent donc d’adhérer à l’Union (1973).

 

 À la dissolution de l’URSS, les États-Unis restèrent seuls maîtres du jeu, le Royaume-Uni les assista, et les autres États leur obéirent. Par conséquent, l’Union n’a jamais délibéré de son élargissement à l’Est, mais uniquement validé une décision prise par Washington et annoncée par son secrétaire d’État James Baker. De même, elle a adopté aussi bien la stratégie militaire des États-Unis [4] que leur modèle économique et social caractérisé par de très fortes inégalités.


Le référendum grec a fait apparaître une ligne de partage entre d’un côté des élites européennes qui trouvent la vie de plus en plus facile et soutiennent sans réserve le « projet européen » et, d’autre part, des classes laborieuses qui souffrent de ce système et le rejettent ; un phénomène qui s’était déjà exprimé, mais uniquement à l’échelle nationale, lors de la ratification du Traité de Maastricht et du projet de Constitution européenne par le Danemark et la France.

 

Dans un premier temps, les dirigeants européens ont mis en cause la validité démocratique du référendum. Le secrétaire général du Conseil de l’Europe, Thorbjørn Jagland (l’homme qui a été viré du jury Nobel pour corruption [5]) a déclaré :

 

— que la durée de la campagne était trop courte (10 jours au lieu de 14) ;

— qu’il ne pourrait pas être surveillé par des organisations internationales (trop longues à s’organiser),

— et que la question posée n’était ni claire ni compréhensible (alors que la proposition de l’Union publiée au Journal officiel est bien plus courte et simple que les Traités européens qui furent soumis à référendum).

Cependant, la polémique a fait long feu après que le Conseil d’État grec, saisi par des particuliers de ces trois points, a validé la légalité de cette consultation.

 

La presse dominante a alors affirmé qu’en votant « non », l’économie grecque sauterait dans l’inconnu.

 

Pourtant, le fait d’appartenir à la zone euro n’est pas une garantie de performance économique. Si l’on se réfère à la liste du FMI du Produit intérieur brut (PIB) en Parité de pouvoir d’achat (PPA), un seul État membre de l’Union se trouve parmi les 10 premiers dans le monde : le paradis fiscal du Luxembourg. La France ne figure qu’en 25e position sur 193.

 

La croissance de l’Union européenne était de 1,2 % en 2014, ce qui la classe au 173e rang mondial, c’est-à-dire un des plus mauvais résultats dans le monde (la moyenne mondiale est de 2,2 %).

 

Force est de constater qu’appartenir à l’Union et utiliser l’euro ne sont pas des garanties de succès. Mais si les élites européennes soutiennent ce « projet », c’est qu’il leur est profitable. En effet, en créant un marché unique, puis une monnaie unique, les Unionistes ont brouillé les cartes. Désormais, les différences ne sont plus entre les États membres, mais entre des classes sociales qui se sont uniformisées à l’échelle européenne. C’est pourquoi les plus riches défendent l’Union, tandis que les plus pauvres aspirent au retour des États membres.

 

 

Les contresens à propos de l’Union et de l’euro

 

Voici des années que le débat est faussé par le vocabulaire officiel : les Européens ne seraient pas les porteurs de la culture européenne, mais uniquement les membres de l’Union. Depuis la Guerre froide, on affirme ainsi que les Russes ne seraient pas Européens, et désormais qu’en sortant de l’Union, la Grèce quitterait la culture européenne dont elle est le berceau.

 

Or, « les chiens ne font pas des chats ». L’Union a été conçue par les Anglo-Saxons, avec d’anciens nazis, contre l’URSS. Elle soutient aujourd’hui le gouvernement ukrainien, nazis inclus, et a déclaré la guerre économique à la Russie en la parant du nom de « sanctions ».

 

Comme son nom ne l’indique pas, l’Union n’a pas été créée pour unir le continent européen, mais pour le diviser, en écartant définitivement la Russie. C’est ce que Charles De Gaulle avait dénoncé en plaidant, lui, pour une Europe « de Brest à Vladivostok ».

 

Les unionistes assurent que le « projet européen » a permis la paix en Europe depuis 65 ans. Mais parlent-ils de l’appartenance à l’Union ou de leur vassalité aux États-Unis ? En réalité, c’est celle-ci qui a garanti la paix entre les États ouest-européens, tout en maintenant leur rivalité hors de la zone OTAN. Doit-on rappeler, par exemple, que les membres de l’Union européenne ont soutenu des camps différents en ex-Yougoslavie avant de s’unifier derrière l’OTAN ? Et doit-on considérer que s’ils redevenaient souverains, les membres de l’Union recommenceraient nécessairement à se quereller ?

 

Pour revenir au cas grec, les experts ont largement démontré que cette dette est imputable à des problèmes nationaux non résolus depuis la fin de l’Empire ottoman tout autant qu’à une escroquerie de grandes banques privées et de dirigeants politiques. Au demeurant, cette dette est insolvable comme le sont également les dettes des principaux États développés [6]. Quoi qu’il en soit, Athènes pourrait facilement s’en sortir en refusant de payer la partie odieuse de sa dette [7], en quittant l’Union, et en faisant alliance avec la Russie qui est pour elle un partenaire historique et culturel bien plus sérieux que la bureaucratie bruxelloise. La volonté de Moscou et de Beijing d’investir en Grèce et d’y créer de nouvelles institutions internationales est un secret de polichinelle. Cependant, la situation de la Grèce est d’autant plus complexe qu’elle est également membre de l’OTAN et que l’Alliance y avait organisé un coup d’État militaire, en 1967, pour l’empêcher de se rapprocher de l’URSS [8].

 

 

 

Par Thierry Meyssan (*) - RÉSEAU VOLTAIRE | DAMAS (SYRIE) | LE 6 JUILLET 2015

 

 

(*) Thierry Meyssan : Consultant politique, président fondateur du Réseau Voltaire et de la conférence Axis for Peace. Dernier ouvrage en français : L’Effroyable imposture : Tome 2, Manipulations et désinformations (éd. JP Bertand, 2007). Compte Twitter officiel.

 

Notes :

[1] « Histoire secrète de l’Union européenne », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 28 juin 2004.

[2] La section française prend le nom de Ligue européenne de coopération économique (LECE). Elle est présidée par Edmond Giscard d’Estaing, père du futur président de la République et créateur de l’ECU.

[3] MI6 : Inside the Covert World of Her Majesty’s Secret Intelligence Service, Stephen Dorril, The Free Press, 2000.

[4] « Stratégie européenne de sécurité », Réseau Voltaire, 12 décembre 2003.

[5] « Thorbjørn Jagland destitué de ses fonctions de président du Nobel de la Paix », Réseau Voltaire, 5 mars 2015.

[6] « Selon la BRI, la dette des États développés est insolvable », Réseau Voltaire, 13 avril 2010.

[7] Cf. la théorie économique d’Alexander Sack.

[8] « La guerre secrète en Grèce », par Daniele Ganser ; « Grèce, le facteur Otan », par Manlio Dinucci, Traduction Marie-Ange Patrizio, Il Manifesto (Italie), Réseau Voltaire, 24 août 2013 et 7 avril 2015.

 

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En finir avec la double conjuration de Washington et de Bruxelles

En finir avec la double conjuration de Washington et de Bruxelles | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Illustration : kiosqueinternational.com


 

En finir avec la double conjuration

 de Washington et de Bruxelles

 

« Le seul ennemi du peuple, c’est son gouvernement. » Cette phrase prêtée à Danton résonne aujourd’hui d’une tragique actualité dans une Europe aux relents totalitaires (1). Le projet européen a en effet échappé aux nations et à leurs peuples pour accoucher d’un monstre glacé piloté par des technocrates sans âmes (2). Gangréné par un capitalisme-terminal façon Goldman-Sachs, il rançonne désormais sa population, poussant des peuples entiers dans la précarité pour satisfaire la voracité de ses parrains. Au plan extérieur, il est totalement soumis à son souteneur étasunien qui utilise dès lors librement son sol pour y exporter ses passes d’armes, en attendant d’y régurgiter ses OGM et son hamburger aux hormones à grands coups de TTIP. Pour reprendre le contrôle de leur destin et échapper à la guerre, les peuples d’Europe vont donc devoir en finir avec cette double conjuration de Washington et de Bruxelles.

 

 

Guerre US sur sol européen

 

S’agissant de l’agressivité de l’Empire US, les dernières nouvelles sont éloquentes. L’OTAN ne cesse ainsi d’engraisser (3) et continue son expansion vers l’Est en bombant le torse (4). Les USA acheminent même en ce moment leurs propres armes lourdes dans 7 pays européens (5). Ce à quoi les Russes répondent en annonçant le renforcement de leur arsenal nucléaire (6). Tous les ingrédients de la guerre sont là, ne manque que l’étincelle.


 

À l’intérieur du Bloc atlantiste lui-même, le pseudo-scandale des écoutes du portable de Merkel a débouché sur les révélations de collaboration intense entre les Services secrets allemands et la NSA pour espionner… les autres Européens (7). Quant au nouveau pseudo-scandale des écoutes des présidents français, Obama a promis pour la dix-septième fois, en se mordant les lèvres pour ne pas rire, de ne plus écouter ses laquais qui de toute façon, il le sait bien, se coucheront à la fin (8). L’attentat survenu en France vendredi a d’ailleurs balayé tout cela plus vite qu’attendu.


Plus besoin d’en rajouter sur la grand-guignolesque indignation/mobilisation anti-NSA (9) (de grâce, lisez ce texte flamboyant de Philippe Grasset qui dit tout de l’âme molle de la pègre au pouvoir).

 

Retour donc à l’union sacrée atlantiste antiterroriste, c’est tellement plus simple de servir.
Donc au final, l’organigramme du Bloc reste limpide. Tout en haut, l’Empire US et tout en bas, l’Europe.
Résultat de courses : pour tenter de persévérer dans son être, l’Empire US peut tranquillement préparer l’Europe à devenir son champ de bataille dans le cas d’une confrontation militaire avec la Russie.
 Tout le montage ukrainien (10) n’aura d’ailleurs servi qu’à cela.



 


Occupation de l’Europe

 

En phase terminale d’effondrement – du fait de sa décomposition systémique couplée à l’agonie du dollar et à la pression des pays Brics – l’Empire US veut en effet se ménager la possibilité de renverser la table le cas échéant.
Pour l’heure, cette Guerre Froide 2.0 lui a permis de créer une stratégie de tension à l’échelle internationale et destinée à perdurer des années contre la Russie.

 

Elle lui permet surtout de fracturer durablement l’Eurasie pour empêcher la constitution d’un Bloc Euro-Brics concurrent. Elle lui assure enfin la pérennité de la soumission européenne, le contrôle militaire du continent, bref, son occupation de fait.
Reste que si la manœuvre échoue à contrer la montée en puissance de la Russie et des Brics, alors les USA pourront toujours se laisser tenter par l’aventure militaire en rêvant de Trente nouvelles Glorieuses, et à la dictature absolue qu’ils pourront y installer grâce à un « reload » complet du Système enfin expurgé de l’insoutenable dissidence qu’aura permise la parenthèse de l’Internet libre.



 

 

Eurogroupies lobotomisées

 

Or si le détonateur de la crise ukrainienne a pu être armé sur le sol de l’Europe ; si cette guerre froide frauduleuse a pu s’y développer, c’est bien grâce à la trahison d’une élite de technocrates européens amoureux de leur servitude, car toujours hypnotisés par les paillettes hollywoodiennes.

 


Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale en effet, la fascination exercée par les États-Unis ne s’est hélas jamais démentie pour cette génération d’eurogroupies lobotomisées par des décennies de soft power US.
 Malgré les massacres de masse en Irak ; malgré le chaos organisé au Moyen-Orient ; malgré les morceaux de cervelles d’enfants qui pendouillent aux parkas de ses GI ; malgré la généralisation de la torture et de l’espionnage ; malgré le mépris affiché de Washington pour ses laquais, les États-Unis restent imperturbablement un grand frère un peu turbulent, mais sympathique.

 

Un constat encore plus vrai désormais dans des pays d’Europe de l’Est trop fraîchement libérés du traumatisme soviétique. 
Toute cette élite se laisse d’autant plus volontiers bercer par l’illusion de la vertu américaine qu’elle en est surtout totalement prisonnière. Sept décennies de domination US ont en effet conduit à l’imbrication des structures économiques des deux continents au point que nos technocrates européens, définitivement vaincus aussi bien dans leurs rêves que dans leur ADN, ne réussissent même plus à imaginer de futurs hors la soumission aux USA. 
D’où le constat que pour en finir avec Washington, il faut d’abord en finir avec cette élite bruxelloise illégitime.

 

 

Bruxelles contre les peuples

 

S’agissant de l’Europe donc, les dernières nouvelles sont également éloquentes. Sur le front du racket intérieur, on a d’abord l’Eurogroupe contrôlé par le kaiser allemand qui cherche à briser définitivement les reins de la Grèce pour sauver sa monnaie de singe et, accessoirement, son racket en bande organisée sous couvert de plan d’austérité.

 

Rappelons par exemple que si les fameux programmes d’aide à la Grèce se sont bien élevés à la somme faramineuse de 310 milliards d’euros, 270 milliards n’ont jamais franchi la frontière grecque puisqu’ils ont directement été renflouer les caisses de banksters privés.

 

En 5 ans de solidarité européenne, la Grèce a ainsi perdu 1 million d’emplois et 30 % de ses entreprises ; le PIB a chuté de 25 % ; les salaires ont baissé de 38 % ; les retraites se sont effondrées de 45 % et les seules choses qui ont augmenté, ce sont la mortalité infantile (+43 %) ; le taux de chômage (+190 %) ; la dette publique (+35 %, ce qui prouve au passage que les prêts du FMI étaient illégaux) et le taux de pauvreté (+98 %).

En Grèce, deux personnes se suicident désormais tous les jours.

 

Franchement, on se demande ce qui se serait passé si l’Europe n’avait pas voulu aider, mais couler la Grèce.

 

 

L’Europe libérée des chaînes de la démocratie


 

Durant les négociations avec Athènes, l’Eurogroupe n’a ainsi jamais voulu trouver un accord juste et décent, mais punir le Gouvernement Tsipras pour sa résistance. Comme le souligne Jacques Sapir, il est clair que les pays de l’Eurogroupe voulaient à tout prix « sauver leur politique d’austérité » et « maintenir le flux d’argent engendré par les remboursements de la Grèce, car ce flux profite largement aux institutions financières de leurs pays » (11). On en est désormais au point où les technocrates européens en viennent à comploter contre Syriza en rêvant d’une « révolution orange » qui renverserait le parti au pouvoir (12).

 

Fameuse leçon de démocratie s’il en est.

 

Dans le sud de l’Europe, la solidarité de Bruxelles a aussi fait des miracles comme en Espagne, où 600’000 personnes ont déjà perdu leur logement depuis 2008, et où le chômage des jeunes dépasse les 50 % (13). Mais la victoire de Podemos, qui fait écho à celle de Zyriza, signe peut-être là aussi un début de résistance dans ce pays.

 

Mais qu’à cela ne tienne, l’austérité pour les peuples, les gros bonus pour les banksters et le corporate power, la soumission à l’Empire US : tels sont les ingrédients de la formule magique concoctée pour tous par Bruxelles.

 

Et si cela ne plaît pas, c’est le même prix. En déclarant, entre deux dérapages avinés (14), qu’« il ne peut y avoir de décision démocratique contre les Traités européens », le Président de la Commission européenne et ancien spécialiste de l’évasion fiscale au Luxembourg, Jean-Claude Juncker, a en effet confirmé que l’Europe s’était définitivement libérée des chaînes de la démocratie.

 

Peut-être, le traitement abject réservé au peuple grec et l’ouverture du territoire européen aux aventures militaires américaines serviront-ils d’électrochoc pour mettre un terme à cette dérive affolante.

 

En tout état de cause, il est désormais clair que pour éviter la guerre et permettre aux peuples de reprendre leur destin en mains, il faut en finir la double conjuration de Washington et de Bruxelles.

 

C’est-à-dire avec le fascisme mou de la technocratie européenne actuelle ; refonder une Europe des peuples dans le respect de la souveraineté des nations ; et libérer cette nouvelle Europe du joug étasunien.

 

Vaste programme, certes.

 

 

 

Par entrefilets.com, le 26 juin 2015


 

 

 

Notes :

1 (Brève et rare incursion du torchon bobo-altantiste Libération dans le monde du réel) La raison délirante de l’Europe, un nouveau fascisme mou ?

2 J’ai vécu dans votre futur et ça n’a pas marché

3 Doublement de la force de réaction rapide de l’OTAN

4 Exercices de l’OTAN en Lettonie : des B-52 s’entraînent à larguer des bombes

5 Armes lourdes US dans 7 pays européens

6 La Russie pourrait renforcer son arsenal nucléaire pour contrer la menace US (en 2015 : 40 missiles balistiques)

7 Comment les services secrets allemands et la NSA ont espionné la France

8 Les Européens : tous espionnés, le sachant et contents de l’être ([Obama promet de ne plus écouter Hollande]

9 Le fardeau du Général

10 Enfumage ukrainien, contre-propagande

11 Les intérêts spéciaux des Européens dans l’affaire grecque

12 La Grèce, la politique et l’économie  ///  Quand « Le Monde » rêve d’un putsch contre Tsipras

13  600.000 Espagnols ont perdu leur logement

14 Juncker the drunker se lâche

14bis  Un Président à 60 %.

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Le Luxembourg compte-t-il envahir la Russie ?

Le Luxembourg compte-t-il envahir la Russie ? | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Image : Grève du rail ? Et on fait comment pour transporter notre pognon au Luxembourg ? Crédit : http://www.icij.org

 

 

 

Le Luxembourg compte-t-il envahir la Russie ?

 

Jean-Claude Juncker, depuis novembre 2014 à la tête de la Commission européenne, a proposé la formation d’une armée européenne afin de « montrer [aux Russes] que nous sommes sérieux dans notre volonté de défendre les valeurs de l’Union européenne ».

 

Comme semble l’indiquer le scandale « LuxLeaks », M. Juncker, en tant que ministre des Finances et Premier ministre du Luxembourg, aurait couvert un des plus grands mécanismes d’évasion fiscale du monde au service des grandes entreprises, sans doute en confondant les « valeurs de l’UE » avec les « valeurs boursières »...

 

Évidemment, si l’appel de M. Juncker restait lettre morte, il pourrait toujours mobiliser l’armée du Grand Duché du Luxembourg où le Grand Duc (rien à voir avec le hibou) Henri de Nassau commande un total de 800 soldats, c’est à dire un peu moins que les vigiles employés pour protéger les agences bancaires...

 

Cette armée, dont personne ne conteste ni le courage ni la détermination, ferait-elle mieux que ses prédécesseurs ? Il est permis d’en douter.

 

Rappelons que ce n’est pas pour rien que la Russie a été surnommée « le tombeau des Empires ». La Grande Armée de Napoléon, composée de 540.000 soldats, dont 300.000 Français et Allemands de Rhénanie, 95.000 Polonais, 35.000 Autrichiens, 30.000 Bavarois, 20.000 Saxons, 17.000 Westphaliens, 15.000 Suisses, 9.800 Danois et Norvégiens, 4.000 Portugais et 3.500 Croates, en se lançant en direction de Moscou en 1812, y a échoué en à peine quelques mois.

 

Là où Napoléon avait échoué, Hitler croyait toutefois pouvoir réussir. En 1941, c’est 4.000.000 d’hommes, avec d’importants contingents italiens, hongrois, slovaques, roumains et autres qui tentent leur chance. Leur sort ne fut pas plus glorieux.

 

L’UE se targue d’avoir été appelée à exister pour garantir la paix en Europe.


Elle a même réussi à se faire décerner, par un mécanisme dont la transparence est aussi claire que les finances du Luxembourg, le prix Nobel de la Paix 2012 pour avoir « contribué pendant plus de six décennies à promouvoir la paix et la réconciliation, la démocratie et les droits de l’homme en Europe ».

 

Et enfin, s’il y a une dernière chose qu’il faut rappeler aux Européens, c’est qu’une grande partie de la Russie se trouve en Europe, et que l’Europe elle-même fait partie de l’Eurasie.

 

 

 

Par la Rédaction de Solidarité & Progrès – le 12 mars 2015.

Koter Info's insight:


Chère, très chère UE !


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Un coup d’État sous nos yeux

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Dessin de Haddad paru dans Al-Hayat, Londres.

 

 

Un coup d’État sous nos yeux

 

Jean-Claude Juncker avait donné le ton à la fin janvier : « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens », avertissait le président de la Commission européenne, quatre jours après le vote des Grecs. Cinq mois plus tard, la vérité apparaît encore plus crue : aucun gouvernement ne sera toléré s’il ne respecte pas l’agenda néolibéral que s’est fixé l’Europe et auquel la crise de la dette va servir de levier. Du Sud au Nord, le modèle social européen sera démantelé pour rendre les travailleurs plus « compétitifs ». Coupable de résister à ce projet, le gouvernement de Syriza doit se soumettre ou s’en aller !

 

Exagérations ? Malheureusement pas. Car c’est bien à une tentative de coup d’État larvé à l’encontre d’Alexis Tsipras que l’on assiste. Le rejet mercredi du plan d’austérité proposé par Athènes – 8 milliards d’euros sur deux ans, pesant principalement sur les gros revenus et les entreprises – l’a mis en exergue de façon spectaculaire : le remboursement de la dette est aujourd’hui secondaire pour Bruxelles et Berlin, ce qui importe c’est d’étouffer toute velléité de suivre une voie alternative à la « flexibilisation » du marché du travail, à la baisse des revenus sociaux et aux privatisations.

 

Et pour acculer Tsipras, tous les moyens sont bons. Comme, par exemple, de multiplier les propos alarmistes afin de provoquer la panique chez les épargnants et causer une crise de liquidités. Ou, comme l’a fait la patronne du FMI, Christine Lagarde, de menacer de déclarer le défaut grec le 1er juillet, alors que les usages admettent un délai de grâce d’un mois.

 

À ce chantage financier s’ajoutent désormais des méthodes de déstabilisation politique dignes des pires puissances impériales. Ainsi, la volonté d’humilier publiquement le Premier ministre grec, en le convoquant mercredi matin pour – prétendument – affiner le compromis, mais, en réalité, lui signifier le veto des créanciers. À l’élève Tsipras, on rendit même une copie de son plan, raturée et commentée en rouge vif, du plus bel effet… Une vexation qui fait écho aux propos de Mme Lagarde, une semaine plus tôt, réclamant « un dialogue avec des adultes dans la pièce ».

 

Comme par enchantement, cet être de raison est apparu quatre jours plus tard à Bruxelles, sous les traits de Stavros Theodorakis, leader de To Potami, un petit parti d’opposition de « centre gauche » pesant 6 % de l’électorat, invité en grande pompe au dîner des chefs d’État lundi soir à Bruxelles, avant de rencontrer le lendemain le commissaire européen Pierre Moscovici. De quoi alimenter les rumeurs savamment distillées quant à la préparation d’un gouvernement d’« union nationale » sans Tsipras, alors que celui-ci dispose pourtant de la majorité au parlement...

 

Bien sûr, le gouvernement de Syriza ne s’effondrera pas pour si peu. Mais il faut travailler l’opinion, suggérer qu’une page se tourne et placer des pions pour la suite.

 

La prétendue « généreuse » proposition communiquée hier par les créanciers s’inscrit dans ce même élan. Inadmissible pour la majorité de Syriza (retraite à 67 ans, baisse des rentes pour les plus pauvres) comme pour ses alliés souverainistes (hausse de la TVA sur les îles, seconde coupe dans l’armée), elle vise à isoler Tsipras et à le jeter dans les bras de To Potami et du Pasok, ruinant le projet alternatif porté au pouvoir en janvier. Ou, au moins, à lui faire porter le chapeau de la rupture et de ses conséquences.

 

Quarante ans après les pays du tiers-monde, l’Europe ne fait pas seulement connaissance avec les plans d’ajustement structurel, mais aussi avec les méthodes de coercition politique qui ont servi à les imposer, avant la Grèce, en Amérique latine et en Afrique. Sous les yeux impassibles de millions d’Européens d’ores et déjà soumis à la dictature invisible des marchés.

 

 

Par Benito Perez - lecourrier.ch – le 27 juin 2015.

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La raison délirante de l’Europe, un nouveau fascisme mou ?

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La raison délirante de l’Europe,

un nouveau fascisme mou ?

Par Laurent de Sutter (*)

 

 

Il est temps d’ouvrir les yeux : les autorités qui se trouvent à la tête de l’Europe incarnent un fascisme nouveau. Ce fascisme, ce n’est plus celui, manifeste et assumé, qui a fait du XXsiècle l’un des grands siècles de la laideur politique ; il s’agit plutôt d’un fascisme mou et retors, dissimulant ses intentions mauvaises derrière un langage qui se voudrait de raison. Mais la raison que manifestent tous ceux qui, aujourd’hui, se trouvent forcés de discuter avec le Premier ministre grec, Aléxis Tsípras, est en réalité une raison délirante. Elle l’est sur plusieurs plans.

 

— Premièrement, la raison européenne est délirante sur le plan politique : chaque nouveau geste posé par les autorités de l’Europe (ainsi, en dernier lieu, celui du directeur de la Banque centrale, Mario Draghi) affiche davantage le mépris des principes sur lesquels elle se prétend fondée par ailleurs. En proclamant que les traités européens sont soustraits à tout vote démocratique, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, ne l’avait pas caché : la démocratie, en Europe, n’est qu’un mot vide. Qu’il ait pointé une réalité juridique (il est vrai que les traités sont négociés entre États et non entre populations) n’empêchait pas moins qu’il s’agissait là d’une déclaration de renégat.

 

Non, l’Europe ne vous appartient pas, peuples d’Europe – pas plus qu’elle n’appartient aux gouvernements que vous avez élus, si ceux-ci ne marchent pas au rythme que nous souhaitons lui voir adopter. Tel était le message que Juncker souhaitait faire passer – et qui a été entendu.

 

— Deuxièmement, la raison européenne est délirante du point de vue économique : ce que les autorités européennes sont en train de réaliser, c’est tout simplement la ruine d’un continent entier. Ou, plutôt : la ruine de la population d’un continent entier – à l’heure où la richesse globale de l’Europe, en tant qu’entité économique, ne cesse de croître. Les autorités économiques européennes, en tentant de tuer dans l’œuf le programme grec, pourtant d’une impeccable rationalité économique, de Yánis Varoufákis, le disent là aussi sans ambages.

 

Ce qui les intéresse, c’est la perpétuation d’un statu quo financier permettant au capitalisme, dans son caractère le plus désincarné et le plus maniaque, de continuer à produire une richesse abstraite. Il n’est pas important que la richesse en Europe profite aux personnes ; en revanche, il est d’une importance croissante qu’elle puisse continuer à circuler – et toujours davantage. Pourtant, qu’en déséquilibrant de manière aussi radicale le système économique européen, les autorités en question risquent d’aboutir à la destruction du système capitaliste lui-même, comme ne cessent de le souligner les analystes financiers, ne leur traverse même pas l’esprit. Car, au bout du compte, il ne s’agit pas vraiment de capitalisme, ni même d’économie ; il s’agit de pouvoir, et de sa pure imposition.

 

 

— Troisièmement, la raison européenne est délirante du point de vue de la raison elle-même. Derrière les différents appels au « raisonnable », que le nouveau gouvernement grec devrait adopter, se dissimule en réalité la soumission à la folie la plus complète. Car la raison à laquelle se réfèrent les politiciens européens (par exemple, pour justifier les mesures d’austérité débiles qu’ils imposent à leur population) repose sur un ensemble d’axiomes pouvant tout aussi bien définir la folie. (…)

 

 

Pourquoi continue-t-il à faire semblant de se trouver des raisons, lorsque ces raisons n’ont plus aucun sens – ne sont que des mots vides, des slogans creux et des logiques inconsistantes ? La réponse est simple : il s’agit bien de fascisme

 

Ce délire généralisé, que manifestent les autorités européennes, doit être interrogé. Pourquoi se déploie-t-il de manière si impudique sous nos yeux ? Pourquoi continue-t-il à faire semblant de se trouver des raisons, lorsque ces raisons n’ont plus aucun sens – ne sont que des mots vides, des slogans creux et des logiques inconsistantes ?

 

La réponse est simple : il s’agit bien de fascisme. Il s’agit de se donner une couverture idéologique de pure convention, un discours auquel on fait semblant d’adhérer, pour, en vérité, réaliser une autre opération. Comme je l’ai suggéré plus haut, cette autre opération est une opération d’ordre : il s’agit de s’assurer de la domestication toujours plus dure des populations européennes – de ce qu’elles ne réagiront pas aux mesures de plus en plus violentes prises à leur encontre. Des gouvernements qui se prétendent démocratiques ont été élus par les différentes populations européennes – mais ce sont des gouvernements dont le programme caché est tout le contraire : ce sont des gouvernements qui souhaitent la fin de la démocratie, car la démocratie ne les arrange pas.

 

Tout le reste n’est que prétexte. Or, ce que le nouveau gouvernement grec tente de réaliser, c’est réintroduire un peu de réalisme au milieu de l’invraisemblable délire politique, économique et rationnel dans lequel baigne l’Europe – donc un peu de démocratie. Mais, ce faisant, il rend apparent l’ampleur de la crapulerie régnant dans les autres pays du continent – et, cela, on ne le lui pardonnera pas.

 

 

 

Par Laurent de SUTTER (*)lesmoutonsenrages.fr – le 6 mai 2015

 

(*) Laurent de SUTTER Professeur de théorie du droit, à la Vrije Universiteit de Bruxelles et directeur de la collection « Perspectives critiques » aux Presses universitaires de France

Source : Libération

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Et si le projet européen s'effritait?

Et si le projet européen s'effritait? | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : lexpress.fr

 


 Et si le projet européen s'effritait ?

Par Bruno Colmant (*)

 

Lors d'une intervention récente, Philippe Maystadt qualifiait les instances européennes, au sein desquels il a pourtant officié, d'"Olympe technocratique".

 

La question est, en effet, de savoir quel projet l'Europe porte encore, quelques mois après qu'un quart des citoyens européens ait exprimé une défiance par rapport à cette instance supranationale.

 

Bien sûr, plus que jamais, les motifs qui ont présidé à la formation de l'Europe, c'est-à-dire le renforcement de la démocratie et la solidarité entre les peuples, restent des repères moraux imprescriptibles et inaliénables.

 

Pourtant, on sent un refoulement grandissant de la légitimité des instances européennes qui semblent relever de l'artifice technique plutôt que du prolongement d'aspirations communes.

 

Le fonctionnement de l'Europe est resté national, sous une perspective confédérale, tandis que cette même Europe voit des velléités d'autonomie régionales (Catalogne, Flandre, etc.) ou potentiellement nationale (FN en France) s'exprimer ouvertement.


Est-ce dû à l'impossibilité sociologique d'aligner des peuples qui furent plutôt en guerre qu'en paix, à l'éloignement du sursaut de conscience dérivé de deux guerres mondiales, à l'absence de valeurs morales supérieures, aux relents d'individualismes qui prolonge chaque crise économique ou, plus simplement, au fait que le projet européen a atteint une dernière limite ?

 

La crise de 2008-2011 avait fourni l'occasion unique de renforcer l'Europe, en termes budgétaires, fiscaux et financiers, mais il n'en fut rien.

 

Au contraire : la crise a polarisé l'antagonisme entre des ordres économiques dominés par le Nord et des expressions démocratiques divergentes, telle celle de la Grèce.

 

La monnaie commune, elle-même limitée à quelques pays de l'Europe, est aujourd'hui engagée dans des tourbillons qui reflètent le manque de vision et d'intuition des dirigeants de la BCE.

 

Il faudrait plus d'Europe, mais plus de meilleure Europe, c'est-à-dire une Europe qui exprime des valeurs, parle d'une voix apaisante et visionnaire, dans le respect des peuples, plutôt qu'une Europe dissociée des réalités de la crise, telle que la Commission Barroso l'a tristement illustré.

 

Jean-Claude Juncker a sans doute raison de dire qu'il préside la Commission de la dernière chance.

 

 

 

Par Bruno Colmant (*) - blogs.lecho.be - le 8 mars 2015

 

(*) Bruno Colmant est membre de l'Académie Royale de Belgique, Docteur en Economie Appliquée (ULB) et Master of Science de l'Université de Purdue (Etats-Unis). Il enseigne la finance appliquée et l'économie à la Solvay Business School (ULB), à la Louvain School of Management (UCL), à l'ICHEC, à la Vlerick Business School et à l'Université de Luxembourg. Sa carrière est à la croisée des secteurs privés, publics et académiques.

 

 

Koter Info's insight:


SVP, plus de meilleure Europe !


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