Ukraine/Donbass : Kiev rechigne à retirer ses armements lourds | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Ukraine/Donbass : Kiev rechigne à retirer

ses armements lourds

 

L’US National Intelligence vient de déclarer que les combats en Ukraine se poursuivront pendant toute l’année 2015, ce qui montre clairement que les États-Unis et leurs alliés cherchent un affrontement direct avec la Russie au risque de faire basculer le monde dans un conflit généralisé. Le commandement ukrainien n’a toujours pas reçu l’ordre de retirer ses armements lourds de la ligne de front, conformément aux accords de Minsk, alors que les FAN viennent de l’achever en fin de journée. Ce soir, il paraitrait que l’ordre a enfin été donné… À voir !

 

La communauté du renseignement aux États-Unis estime que les livraisons d’armes à l’Ukraine ont la capacité de provoquer une réaction négative de la Russie et d’accélérer la livraison de plus d’armes modernes aux séparatistes [les livraisons d’armes russes aux FAN sont actuellement une vue de l’esprit, NDLR], selon James Clapper, le directeur du Renseignement national à Washington. Toutefois, cela ne signifie pas, a-t-il ajouté que le renseignement américain s’oppose à fournir une aide militaire létale à l’Ukraine. Le directeur de l’Intelligence Département du Pentagone, le général américain Vincent Stewart, considère pour sa part que les livraisons d’armes ne donneront pas un avantage significatif à Kiev pour affronter les milices. Voilà qui a le mérite d’être clair : on livrera les armes, mais cela ne servira à rien, sinon à faire durer le conflit, voire à le faire déraper vers une guerre régionale, voire mondiale. 

 

Les responsables du commandement militaire ukrainien affirmaient ce matin qu’ils n’avaient pas reçu l’ordre de retirer l’artillerie lourde de la ligne de contact, conformément aux accords de cessez-le-feu signés à Minsk. « Nous allons tenir nos positions, nous attendons une décision sur le retrait des armes lourdes », a déclaré Anatoliy Stelmakh lors d’une conférence de presse.


De leur côté, les représentants de l’Union européenne, des États-Unis et les représentants ukrainiens de l’OSCE préfèrent fermer les yeux sur le non-retrait des armements lourds dans Donbass de la part des forces de Kiev. Mais ces dernières ne se sont pas seulement contentées de maintenir leurs armements lourds, elles continuent de se renforcer et de concentrer leurs forces sur des points précis comme Volnovakha, Mariupol, Avdeevka, Artemovsk et Dzerzhynsk. De même, les batteries de l’artillerie ukrainienne maintiennent la pression sur les FAN en les harcelant continuellement sur la ligne de front, et notamment au nord-ouest de Lugansk, au nord et au nord-ouest de Gorlovka, sur Donetsk et sur l’est de Mariupol.

 

Les forces de la République populaire de Lugansk ont, quant à elles, retiré près de 80 % de leurs armements lourds, alors que celles dépendantes de la République populaire de Donetsk sont à 90 % du retrait.

 

 

 

 

 

 

Les forces de Kiev, refusant d’appliquer le cessez-le-feu, maintiennent une pression importante sur le nord-ouest de Lugansk. Les positions 29 et 31 tenues par la milice connaissent toujours des affrontements d’intensité variable, alors que la ligne de contact est constamment soumise aux frappes de l’artillerie kiévienne. Une attaque d’infanterie appuyée par des blindés ukrainiens a été repoussée dans la journée du 25 février par les forces de Nouvelle Russie. Les troupes de Kiev profitent du retrait des batteries d’artillerie républicaines pour tenter de reprendre l’avantage au sud de la Seversky Donets.

 

 

Déblaiement macabre sous les tirs

 

Un groupe de trois saboteurs à la solde de Kiev a été neutralisé dans la journée sur l’agglomération de Donetsk. La chasse à d’autres petits groupes similaires se poursuit.

 

Sur l’aéroport de Donetsk, les équipes de déblaiement continuent de récupérer les corps des soldats ukrainiens tombés il y a plusieurs semaines. La tâche est particulièrement difficile en raison de l’état des bâtiments. De plus, les batteries kiéviennes continuent de frapper de manière régulière la zone, ce qui oblige les équipes à porter casque et gilets pare-balles en permanence. Ce 26 février, on a encore trouvé les restes d’au moins 30 soldats et paramilitaires ukrainiens. (voir la vidéo ici). 

 

 

Dans la journée, une fois encore, l’aéroport a été attaqué : une cinquantaine de fantassins ukrainiens ont tenté de s’avancer vers les lignes républicaines à l’ouest du site, couverts par une batterie de 122 mm D-30 tirant à partir d’Avdeevka et de BMP d’accompagnement. L’attaque a eu lieu juste après le départ des observateurs de l’OSCE. Ils ont été rapidement repoussés. (Voir la vidéo ici)

 

Le très gros point noir du cessez-le-feu non respecté se situe à l’est de Mariupol. Hier, plusieurs accrochages impliquant des chars ont eu lieu sur Shirokino. Les forces de Kiev ont tenté une reconnaissance offensive qui a échoué.

 

Les paramilitaires néonazis du « bataillon Azov » sont toujours retranchés sur les hauteurs à l’ouest du village, le long de la route qui mène à Mariupol et tirent sur l’agglomération avec des mortiers de 120, positionnés quelques kilomètres plus à l’ouest. De plus, il semblerait que plusieurs snipers opèrent sur zone. L’unité dispose de l’appui de blindés de l’armée ukrainienne et de batteries lourdes situées sur Mariupol.

 

« Azov » recrute : l’unité a perdu beaucoup de monde ces derniers temps. Il faut donc compléter les effectifs. Sur les réseaux sociaux, l’unité néonazie précise que la « priorité est donnée aux candidats ayant une formation médicale », sans cacher qu’il s’agit aussi de mettre en place une section d’évacuation sanitaire au sein du bataillon renforcé. Et un groupe de fossoyeurs professionnels, ils y ont pensé… ? Ils devraient, cela leur sera très utile.

 

 

Prises de guerre

 

On peut faire une première estimation globale des prises de guerre réalisées par les forces de Nouvelle Russie dans le chaudron de Debaltsevo. Il ne s’agit que d’une évaluation, puisque certains matériels, une fois réparés et remis en état de combattre, seront opérationnels d’ici quelques semaines ou quelques mois. Ces chiffres ne tiennent pas compte des armements détruits (source. Ici nous avons quelques éléments qui aident à l’identification des types d’armements et de matériels) :


187 chars, T-64BV, T-64 BM Bulat pour l’essentiel

124 blindés d’infanterie et blindés légers BRDM-2, BRDM 9P148 (avec missiles antichar Fagot), BMP 1 et 2, BRM-1K, BMP-KSh, BMD, BTR 70 et 80, MT-LB ;

68 automoteurs d’artillerie (2S19 MSTA-S, 2S1, 2S3…) ;

52 tracteurs et transporteurs mécanisés MT-LB, dépanneuses de chars et autres

24 lance-roquettes multiples Grad (peut-être aussi des Uragan et des Smerch, mais nous n’en n’avons pas eu confirmation) ;

278 mortiers de différents calibres (82, 120…) ;

139 camions Zil, KrAZ, Ural, Kamaz… ;

43 véhicules divers (essentiellement des UAZ, des SUV, des camionnettes civiles, des pick-up et même des Hummers américains) ;

46 systèmes de détection radar et de communication, dont un radar américain de contre-batterie.


Pas de précisions pour le moment concernant les postes de missiles antichar, les canons sans recul SPG-9, les ZU-23/2 tractés ou sur camions, l’artillerie tractée (122 D-30, 152 D-20, 152 MSTA-B, 100 mm T/MT-12 Rapira…), les matériels spécifiques comme les engins du génie (IMR, KrAZ 225B pelleteuse…) et les dépanneuses, les PC tactiques blindés (MT-LBu 1V14, P-149 BMR Kushetka-B K1Sh1 [PC tactique sur châssis de BTR-70], BTR-60 Р-145 VМ…).

 


Pays baltes : la menace atlantiste se précise

 

Depuis novembre dernier, des éléments de la 1ère Division de cavalerie US, basé à Fort Hood au Texas, est déployée à Adazi, non loin de la capitale lettone Riga. Elle est la composante d’une avant-garde qui comprend aussi des chars lourds M1A2 Abrams, ainsi que des véhicules de combat Bradley M2 et M3, de même que des Stryker’s Squadrons. Une Task Force a été mise en place en coordination avec un détachement mécanisé de l’armée hollandaise, des unités britanniques et les forces armées estoniennes. Un état-major de force interarmes a aussi été prévu afin de coordonner l’ensemble des troupes présentes et celles qui pourraient s’adjoindre à cette Task Force. L’OTAN prévoit la mise en place d’autres groupements tactiques similaires en Lettonie et en Lituanie.

 

 

 


Dans la vidéo ci-dessus, outre une section d’infanterie mécanisée hollandaise sur CV90, on aperçoit des Strykers du 2nd Cav. Regt. (Iron Troop du Captain James Gibbs, du 3rd Squadron), et des éléments estoniens (source).

 

 

 

 

 

Par Jacques Frère NationsPresse.info – le 26 février 2015