Photo : Le député indien Shashi Tharoor. Crédit : Facebook
Inde : 200 ans de pillage par
l’Empire britannique
Un autre coup majeur a été porté à l’Empire britannique le 22 juillet, lors d’un « débat sur les réparations des dommages de la colonisation » à l’Oxford Union Society d’Oxford.
Parmi les orateurs, le Dr Shashi Tharoor, un député indien, qui a déclaré que l’Angleterre doit au moins acquitter sa dette morale et que l’Inde, suite à 200 ans de dépouillement par l’Empire britannique, mérite en principe d’obtenir des réparations.
Son élocution, bien documentée et pleine d’humour, de 15 minutes a provoqué un tollé sur Internet, ayant été visionnée par plus de cent mille internautes. Tharoor est membre de longue date du Parti du Congrès, aujourd’hui dans l’opposition, et il était à une certaine époque un candidat potentiel au poste de Secrétaire général de l’ONU.
La part de l’Inde dans l’économie mondiale à l’arrivée des Britanniques était de 23 %. Au moment où ceux-ci quittaient le pays, elle était descendue à moins de 4 %. Pourquoi ? Tout simplement parce que l’Inde a été gouvernée dans l’intérêt de la Grande-Bretagne. La montée en puissance de la Grande-Bretagne pendant 200 ans a été financée par ses déprédations en Inde.
Tharoor a insisté sur le fait que 15 à 29 millions d’Indiens ont péri à cause des famines provoquées par les Britanniques. Il a décrit la « famine la plus connue », la famine du Bengale de 1943, au cours de laquelle :
Quatre millions de personnes sont mortes parce que Winston Churchill avait choisi délibérément, selon la doctrine militaire officielle, de détourner des denrées de base destinées à la population civile au Bengale, pour constituer des réserves à l’usage des soldats britanniques et des Européens.
Et lorsque des responsables britanniques touchés dans leur conscience lui ont écrit pour lui faire remarquer que les gens mourraient à cause de cette décision, il a écrit dans la marge du dossier, avec une pointe de mauvaise humeur : « Pourquoi Gandhi n’est-il pas encore mort » ?
Par la Rédaction de Solidarité & Progrès – le 29 juillet 2015.