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La doctrine folle qui conduit Schäuble à organiser le Grexit : « l’ordolibéralisme »

La doctrine folle qui conduit Schäuble à organiser le Grexit : « l’ordolibéralisme » | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photos - de gauche à droite :

1) Wolfgang Schäuble cherche à obtenir un Grexit pour imposer son plan ordolibéral - Crédit : Reuters

2) Walter Eucken (1891-1950)

3) Ludwig Erhardt, le ministre de l’Économie du chancelier allemand Konrad Adenauer. Crédit : perspective.usherbrooke.ca

4) Jacques Delors - Crédit : img.over-blog-kiwi.com

 

 

La doctrine folle qui conduit Schäuble

à organiser le Grexit : « l’ordolibéralisme »

 

À propos de la Grèce, nombreux sont ceux, aussi bien à droite qu’à gauche, qui s’interrogent sur la véritable raison ou même la simple rationalité des politiques délirantes infligées à la Grèce par la Troïka (BCE, Commission européenne, FMI) et leur adjoint, le Mécanisme européen de stabilité (MES).

 

De prime abord, on pourrait croire qu’il s’agit d’un simple aveuglement idéologique sans précédent. Quatre ans de coupes budgétaires ont fait chuter le PIB et le niveau de vie des Grecs de 25 % et provoqué un désastre humanitaire. Et la cure d’austérité supplémentaire qu’on exige aujourd’hui, selon les estimations, plombera le PIB d’environ 10 % supplémentaire et fera passer la proportion dette publique/PIB bien au-delà des 200 %. En clair, la Grèce, non seulement ne retrouvera pas la croissance, mais ne pourra même pas régler sa dette nécessitera sans cesse de nouveaux plans de sauvetage et de prêts relais !

 

Si l’on voulait provoquer le départ de la Grèce de la zone euro (Grexit) et susciter une grave crise institutionnelle qui obligerait dans les jours qui viennent nos dirigeants à réécrire les traités européens existants, l’on ne s’y prendrait pas autrement !

 

Depuis plusieurs années, Wolfgang Schäuble et Angela Merkel, pour atteindre leur objectif d’une « nouvelle Union européenne », souhaitent la réécriture des traités européens. Ce que propose « le Plan Schäuble », c’est qu’une poignée de pays du nord axés sur l’euro, passe à une intégration économique et monétaire beaucoup plus serrée sous la houlette d’un seul ministre des finances disposant d’un droit de veto sur les budgets nationaux. Et de tels transferts de souveraineté nécessitent des nouveaux traités européens.

 

Si Schäuble pousse aujourd’hui la Grèce au Grexit, c’est qu’il sait fort bien que sans crise systémique au sein de la zone euro, personne n’adoptera son « plan ».

 

On peut donc blâmer Merkel et Schäuble de volontairement jouer le « pourrissement » de l’euro. Cependant, il y a plus. Car Schäuble en particulier, n’est que l’expression la plus brutale et la plus fanatique d’un courant particulièrement néfaste : « l’ordo-libéralisme ».


En Europe, on a souvent tendance à penser que tout ce qui est mauvais nous vient forcément du monde anglo-américain. Certes, Adam Smith et David Ricardo parlaient anglais et c’est surtout avec « l’École de Chicago » (Friedman & consorts) que les émules de « l’École de Vienne » (Von Hayek) ont fini par formater l’ultralibéralisme de Margaret Thatcher et Ronald Reagan.

 

Ce que la plupart de nos concitoyens ignorent, c’est l’emprise de la pensée ordo-libérale, pas seulement sur l’Allemagne, mais sur toute la construction européenne. Et puisqu’ils ignorent la logique qui motive le choix des ordolibéraux, ils n’y voient qu’incohérence et stupidité.

 

 

Histoire

 

L’ordolibéralisme, connu sous l’étiquette de « l’École de Fribourg » ou de « l’économie sociale de marché » a pris son envol après la deuxième guerre mondiale autour de « ORDO », une revue théorique qui s’intéresse avant tout à l’ordre économique et social, publiée à partir de 1948 par deux professeurs de l’Université de Fribourg-en-Brisgau (Bade-Wurtemberg, Allemagne), les économistes allemands Walter Eucken (1891-1950), « père de « l’économie sociale de marché » et le juriste et économiste Franz Böhm (1895-1977).

 

À noter, le fait que l’actuel ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble, sans surprise, est né à Fribourg-en-Brisgau et a fréquenté l’Université où régnaient les ordolibéraux.

 

Avant la guerre, en 1938, 26 intellectuels et penseurs de l’économie libérale se retrouvent à Paris au « Colloque Walter Lippman ». Sont présents, Raymond Aron et Jacques Rueff ; les Autrichiens Ludwig von Mises et Friedrich von Hayek ainsi que les premiers ordoliberaux, les Allemands Wilhelm Röpke et Alexander Rüstow.

 

Tous s’accordent pour désigner les ennemis communs : le communisme, le fascisme, la planification française et le New Deal de Franklin Roosevelt. La plupart des participants se retrouveront en 1947 lors des rencontres organisées en Suisse par le think tank de Von Hayek, la Société du Mont Pèlerin.

 

Ce qui va différencier fondamentalement les ordolibéraux des libéraux classiques, c’est leur conception du rôle de l’État. Les néo-libéraux, c’est bien connu, combattent toute forme d’interférence de l’État dans les processus économiques, car ils croient que les marchés, grâce au laissez-faire finissent par s’autoréguler.

 

 

Le rôle de l’État

 

Diamétralement opposés à cette illusion que même Adam Smith critiquait, les ordolibéraux pensent au contraire que l’État doit jouer un rôle fondamental, celui d’organiser un marché « idéal ».

 

Laissé à lui-même, disent les ordolibéraux, la libre concurrence finit fatalement par donner naissance à des cartels en position d’oligopole, situation qui annule d’emblée les avantages supposés d’une concurrence libre et non faussée. Pour éviter cet aléa, les ordolibéraux plaident pour un État fort, capable d’imposer par des sanctions et des pénalités un cadre légal permettant à la libre concurrence de réaliser pleinement son potentiel théorique.

 

Tout comme la synarchie d’Empire, les ordolibéraux préfèrent « les experts » et « les règles » aux décideurs politiques. Ils œuvrent donc de toutes leurs forces pour une sorte de « constitution économique » et un ordre fondé sur quatre grands principes :

 

  • 1)  Le respect de la propriété privée ;
  • 2)  Une concurrence libre et non faussée garantie par une Cour de justice ;
  • 3)  La stabilité des prix grâce à une Banque centrale « indépendante » et hors de toute influence politique ;
  • 4)  La rigueur budgétaire absolue, inscrite dans la Constitution.

 

 

Économie « sociale » de marché

 

Pour « vendre » leur doctrine, les ordolibéraux la baptisent d’« économie sociale de marché », en réalité une doctrine qui assume que la concurrence libre en non faussée, en dernière analyse, profitera au plus grand nombre.

 

En 1948, les États-Unis imposent Ludwig Erhard comme ministre de l’Économie du Chancelier chrétien démocrate Konrad Adenauer.

 

Erhardt reprend le terme d’« économie sociale de marché » de Müller-Armack, un des ordolibéraux qu’il embauche avec les professeurs Euchen et Böhm comme conseillers scientifiques, tout en combinant leur ordolibéralisme avec certaines idées sociales-démocrates et la doctrine sociale de l’Église.

 

Erhardt cherche à obtenir et maintenir à la fois une croissance élevée, une faible inflation, le plein emploi, de bonnes conditions de travail et un minimum de protection sociale. Alors qu’on présente sa politique de dérégulation des prix (qui a mis fin au marché noir) et de privatisations des grands groupes du secteur public, comme le secret du « miracle économique allemand », c’est plutôt le Plan Marshall et les mesures adoptées lors la conférence de Londres en 1953 (allègement de 66 % de la dette de guerre et dévaluation relative du mark pour doper les exportations) qui permettront ce succès.

 

Alors que le reste de l’Europe se reconstruit avec une bonne dose de planification, on fait naitre le mythe que l’Allemagne renaît de ses cendres exclusivement grâce aux recettes ordolibérales.

 

En 1957, la Bundesbank est créée comme une autorité indépendante suivant les préceptes ordolibérales et sur le modèle de la Banque des règlements internationaux (BRI) de Bâle. À la même époque, l’Office fédéral de lutte contre les cartels (Bundeskartellamt) est créé pour faire respecter les règles de la concurrence.

 

À l’origine, l’ordolibéralisme se démarquait également du libéralisme classique par son rejet de l’hédonisme et le respect de la dignité humaine. Pour des raisons économiques, philosophiques et politiques, l’ordolibéralisme prônait le « dialogue social », vu comme une saine mise en concurrence des corps intermédiaires.

 

Avec le temps et l’évaporation de l’éthique judéo-chrétienne, le masque social de l’ordolibéralisme a fini par tomber notamment à partir de sa mise en concurrence avec l’ultralibéralisme thatchérien qui, importé aux États-Unis par l’Administration Reagan a gagné l’ensemble du monde anglo-américain.

 

Bien que les ordolibéraux estiment que chacun doit pouvoir bénéficier d’une assurance maladie et d’une retraite, ils abhorrent le modèle bismarckien de protection sociale. Pour eux, c’est à chacun de s’assurer auprès d’assureurs privés. Car ils craignent comme la peste toute subvention publique qu’ils considèrent comme une incitation à l’oisiveté et l’irresponsabilité.

 

Avant 1966, en Allemagne, les allocations familiales, attribuées uniquement à partir du 3e enfant, étaient de moitié de celles perçues en France, en Belgique ou même en Angleterre. Ce n’est qu’en 1966, lorsque les sociaux-démocrates entrent dans une « grande coalition » avec la CDU, qu’un vaste effort de rattrapage a eu lieu.

 

Plus récemment, c’est sous Kohl et Schäuble que l’ordolibéralisme a tenté son retour entre 1982 et 1998, tentative quelque peu retardée par la nécessité d’un minimum de politiques publiques suite à la réunification bien que l’ex RDA reste un champ de ruines faute d’initiatives publiques suffisantes.

 

L’ordolibéralisme a fait également des adeptes à gauche. En Allemagne, c’est surtout les politiques terribles de Gerhard Schröder, les mini-jobs, l’Agenda 2010 et les mesures Hartz IV, qui incarnent l’ordolibéralisme alors qu’en Angleterre, bien avant Cameron, la fameuse « troisième » voie de Blair n’est rien d’autre qu’une version fabienne du même moule ordolibéral. En France, Jacques Delors, l’homme qui a supprimé le Glass-Steagall en France en 1984, en est le meilleur représentant.

 

 

Europe

 

Dès le traité de Rome de 1957 instituant la Communauté européenne, le poids de la pensée ordolibérale se fait ressentir. La France obtient notamment la création de la Politique agricole commune (PAC) mais le traité fixe (Art. 3) comme objectifs d’aboutir à « un marché intérieur caractérisé par l’abolition, entre les États membres, des obstacles à la libre circulation des marchandises, des personnes, des services et des capitaux » (Art. 3c) et « un régime assurant que la concurrence n’est pas faussée dans le marché intérieur » (Art. 3 g).

 

En 1998, la BCE est créée sur le modèle de la Bundesbank et l’euro est introduit et géré lors de son lancement par les équipes de la BRI de Bâle. Alors qu’aux États-Unis, le patron de la Fed doit rendre des comptes au Congrès, la BCE est entièrement « indépendante » de toute autorité politique et ne doit veiller qu’aux prix et à la monnaie alors que la Fed est également responsable de la croissance et de l’emploi. « L’indépendance » de la BCE ne l’empêche pas de faire de la politique lorsqu’elle estime que sa domination est contestée comme nous venons de le voir en Grèce.

 

Les fameux critères « de convergence » du traité de Maastricht sont un chef-d’œuvre de folie ordolibérale. Vouloir inscrire des règles d’or interdisant tout déficit ainsi que des mécanismes automatiques de coupes budgétaires s’apparentent à une forme de maladie mentale. Pour les ordolibéraux, ce sont les lois et les règles qui doivent primer, et non l’action des hommes. Ceux qui contestent ou refusent de se soumettre aux règles doivent, si les pénalités imposées par la Commission européenne échouent à les recadrer, être exclus (Grexit) pour l’exemple.

 

Devant cette évolution, le peuple allemand doit prendre conscience à quel point l’Allemagne devient un objet de haine et de frustration pour le reste du monde. Non pas à cause de l’Allemagne de Friedrich Schiller, Beethoven ou Friedrich List, mais à cause d’un l’ordolibéralisme fascisant allemand érigé en pensée unique imposée à toute l’Europe.

 

L’ordolibéralisme est la loi de l’euroland et ses dirigeants s’en vantent. En 2013, parlant à Jérusalem, le président de la BCE Mario Draghi a déclaré que l’institution monétaire de la BCE s’en tient aux règles de « l’ordolibéralisme » qui est « l’adhésion aux principes d’un marché ouvert où règne la libre concurrence permettant une allocation efficace des ressources ».

 

Plus récemment, le 16 juillet 2015, l’ancien Premier ministre Donald Tusk, à l’heure actuelle le « Président » non élu de l’Union européenne, lors d’un entretien avec le Financial Times, a déclaré :

 

Si je cherche quelque chose d’inspirant au niveau économique (…) la meilleure école de pensée, c’est les soi-disant ordolibéraux en Allemagne (…) Ceci, pour moi, est la source de pensée qui peut s’avérer très utile pour aujourd’hui.

 

 

 

 

Par Karel VereyckenSolidarité & Progrès – le 30 juillet 2015.

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Daily Express : la Grande-Bretagne effrayée par des sous-marins de poche russes

Daily Express : la Grande-Bretagne effrayée par des sous-marins de poche russes | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Daily Express : la Grande-Bretagne effrayée

par des sous-marins de poche russes

 

La Russie envisage de reprendre un programme du temps de la guerre froide, dénommé « Piranha » (Pirania, en russe), et utilisant des sous-marins de poche, annonce The Daily Express.

 

Les Piranhas peuvent se rapprocher des côtes et sont presque impossibles à détecter, car ils sont minuscules. D’après la revue, 230 millions de dollars de budget militaire seront consacrés à la relance du projet.

 

Ce que craignent les Britanniques, c’est surtout le fait que le président russe Vladimir Poutine redonne vie aux anciens projets militaires et croit qu’investir dans des sous-marins peut s’avérer efficace.

 

De surcroît, d’après les autorités britanniques, les Piranhas sont très dangereux quand ils se rapprochent des eaux britanniques.

 

Depuis 2012, la Russie poursuit la mise au point de drones sous-marins destinés à accomplir des missions spéciales.

 

« En 1989, il a été décidé qu’il était plus propice de remplir ces missions avec des moyens robotisés, et notamment sans présence humaine à bord. Il s’agit de la même chose que les drones, mais seulement, ils évoluent en milieu sous-marin. La Marine américaine suit la même voie », a expliqué le chef de département du Groupe unifié de construction navale russe (OSK) Anatoli Chlemov.

 

Selon lui, « ce travail (de mise au point) suit son cours, et il ouvre des perspectives très prometteuses ».

 

 

 

Par fr.sputniknews.com - reseauinternational.net – le 12 juillet 2015.

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Grande-Bretagne – l’amant maudit d’Adolf Hitler (II)

Grande-Bretagne – l’amant maudit d’Adolf Hitler (II) | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photos :

De gauche à droite :

1) Peace bluff

2) Le général Gerd Von Rundstedt

3) Je ne vois aucune raison de continuer cette guerre. A. Hitler (William Shirer, The Rise and Fall of the Third Reich

4) Fribourg après des bombardements alliés, mai 1940

5) Centre de Coventry, R-U après un raid aérien allemand, novembre 1940

6) Une partie de Hambourg en ruine en 1946. Cela prit des années pour reconstruire Hambourg et d’autres villes allemandes dévastées par les bombardements alliés de la Seconde Guerre mondiale.

7) Dresde à la veille de la Seconde Guerre mondiale.

8) Le bombardement des villes civiles avait comme conséquence la destruction et la perte de vies humaines dans tous les pays belligérants. Il est extrêmement difficile de déterminer quel côté fut le premier à lancer de telles attaques. Mais évidemment les bombes britanniques causèrent le plus de victimes et le plus de dévastation.

 

 

Grande-Bretagne –

l’amant maudit d’Adolf Hitler (II)

Par Nikolay STARIKOV (*)

 

Partie I

 

Deux semaines après l’attaque déloyale de la Grande-Bretagne sur la Marine Française, le monde discutait déjà d’un événement très différent. Le 19 juillet 1940, Adolf Hitler monta à la tribune du Reichstag allemand. Dans ce hall étaient assis non seulement les membres du Parlement allemand, mais aussi des généraux, les chefs des SS, et des diplomates – la crème du troisième Reich. Tous ont ardemment écouté leur Führer. Et de quoi parlait-il ? Du brillant succès de l’armée allemande qui avait écrasé la France à une vitesse incroyable. Mais ensuite Hitler continua de parler… de paix.

 

Pas de l’idée abstraite qu’est « la paix dans le monde, », mais d’une paix particulière entre les puissances mondiales qui incarnaient cet idéal. Hitler, un anglophile, était au sommet de sa gloire quand il fit son appel à la paix à la Grande-Bretagne. Le vainqueur offrait la paix au vaincu. Le discours de Hitler, qui était traduit en anglais par un interprète pendant qu’il parlait, a fait le tour du monde.

 

De Grande-Bretagne, je ne perçois qu’un seul cri, qui n’est pas le cri des masses, mais des politiciens. On crie à la continuation de la guerre ! J’ignore si ces politiciens se font une idée exacte de ce que sera cette future continuation de la guerre. Ils déclarent en tout cas qu’ils continueront cette guerre — au besoin des bases du Canada — si l’Angleterre en tant que telle devait succomber. Je ne crois guère quant à moi que le peuple anglais ira là-bas. Vraisemblablement, seuls ces messieurs intéressés par la continuation de leur guerre se retireront au Canada. Le peuple, j’en ai bien peur, devra rester en Grande-Bretagne et… verra certainement la guerre d’un autre œil que leurs soi-disant dirigeants ne la verront du Canada.

 

Croyez-moi, messieurs, je ressens un profond dégoût à l’égard de ces politiciens sans scrupules qui détruisent des nations. J’ai presque le cœur gros de penser que le destin m’a élu pour asséner le coup de grâce aux structures que ces hommes ont déjà vouées à la ruine… M. Churchill… naturellement sera déjà au Canada, là où la fortune et les enfants des principales personnes qui veulent la guerre ont été déjà envoyés. Mais pour des millions d’autres gens, ce sera le début d’atroces souffrances. M. Churchill devrait peut-être, pour une fois, me croire quand je prédis qu’un grand empire sera détruit un empire qu’il n’a jamais été dans mes intentions de détruire ou même de léser

 

En cette heure je me sens tenu en conscience d’adresser une nouvelle fois un appel à la raison et au bon sens en Grande-Bretagne autant qu’ailleurs. Je me considère en mesure de faire cet appel puisque je ne suis pas le vaincu demandant des faveurs, mais le vainqueur parlant au nom de la raison.

 

Le 22 juillet 1940, le ministre des Affaires étrangères britannique, Lord Halifax, fit un discours rejetant l’appel à la paix de Hitler. Ce pays tellement idolâtré par Adolf Hitler, cette puissance du monde, cette alliance qu’il a considérée comme particulièrement prometteuse et utile à l’Allemagne, avait une fois encore repoussé sa main tendue. C’était une impasse. Pas pour l’État allemand, qui avait payé un si petit prix pour devenir si puissant. C’était une impasse pour le politicien Adolf Hitler, qui désirait ardemment détruire le communisme et établir un nouvel ordre mondial, mais qui avait à la place signé un traité de paix avec les bolcheviques et luttait contre ceux qui avaient construit un empire exemplaire bien avant qu’il ait été né. Un empire que Hitler lui-même avait toujours idéalisé. « J’admire les Anglais. Comme colonisateurs, ce qu’ils ont accompli est sans précédent, » a noté le Führer dans un de ses maints rapports au sujet des vertus du colonialisme britannique.

 

Mais qu’en est-il de l’Opération Lion de Mer ? Qu’en est-il de l’impitoyable bombardement de Londres ? Qu’en est-il de la bataille d’Angleterre qui se déroula dans les airs ? Tout cela ne peut-il pas être vu comme la preuve du combat anglais contre les nazis et du désir de Hitler de conquérir les Îles britanniques ?

Non. Ces « combats » ne constituaient qu’un petit épisode si l’on compare avec le drame sanglant qui s’ensuivit dans l’Est.

 

Commençons par le commencement. Le 13 juillet 1940, six jours avant son discours de « paix » au Reichstag, le Führer a publié la Directive no. 16 : « pour développer des plans contre les Anglais. » Cette directive débutait par la déclaration suivante : « L’Angleterre, malgré sa situation militaire désespérée, n’a jusqu’ici montré aucune volonté de parvenir à un compromis. »[1] Conscients de l’attitude respectueuse de Hitler envers les Anglais et son hésitation extrême à les combattre, les généraux allemands n’ont pas mis beaucoup d’efforts dans la rédaction de l’Opération Lion de Mer. Ils étaient persuadés que les troupes allemandes ne débarqueraient jamais en Angleterre. Le général allemand Gerd von Rundstedt a indiqué aux enquêteurs des Alliés en 1945 que « l’invasion proposée de l’Angleterre n’avait aucun sens, parce que les bateaux nécessaires n’étaient pas disponibles… Nous avons considéré la chose comme une sorte de jeu… J’ai le sentiment que le Führer n’a jamais vraiment voulu envahir l’Angleterre. »[2] Son collègue, le général Günther Blumentritt, a également affirmé que les généraux allemands considéraient l’Opération Lion de Mer comme un bluff. [3] La preuve de ceci était la décision de Hitler de dissoudre 50 divisions et d’en transférer 25 autres aux corps de paix.[4]

 

En août 1940, le journaliste américain William Shirer arriva sur les rivages de la Manche et ne trouva là-bas aucun signe de préparation à une quelconque invasion des Îles britanniques. [5] Même les dates limites de Hitler pour préparer l’armée allemande à attaquer l’Angleterre ont été repoussées du 15 septembre au 21, puis au 24, et finalement au 12 octobre. Mais au lieu d’un ordre de débarquement, un document très différent apparut ce même jour : « Le Führer a décidé qu’à partir de maintenant et jusqu’au printemps, les préparations pour l’Opération Lion de Mer seront maintenues dans l’unique but de maintenir une pression politique et militaire sur l’Angleterre. »[6]


Ainsi sous quel angle devrions-nous considérer la fameuse bataille d’Angleterre ? Pourquoi Hitler a-t-il donné l’ordre de commencer le bombardement des Îles britanniques ? Afin de mieux comprendre la stratégie de Hitler, comprenons d’abord ses objectifs. Il n’a aucun désir de combattre l’Angleterre, mais l’Empire britannique refuse de signer un traité de paix. Qu’est supposé faire le chef de l’Allemagne dans une telle situation ? Accepter les conditions anglaises (ce qui serait une concession stupide et totalement inacceptable pour un vainqueur) ou essayer de les persuader de faire la paix.

 

Mais il voulait seulement les persuader, pas les écraser ni les détruire. Puisque même si les troupes allemandes débarquaient avec succès sur les rivages anglais, ce serait peu utile à Hitler. Si les îles étaient occupées, la famille royale et les aristocrates de Grande-Bretagne sauteraient aussitôt sur les vaisseaux de guerre et se dirigeraient vers le Canada, sans se rendre ou signer un traité de paix. Que faire alors ? La guerre qui se profilait serait sans fin pour l’Allemagne, parce que, comme nous l’avons dit, les Allemands n’avaient pratiquement pas de marine.

 

Qu’est-ce que cela leur apporterait d’occuper l’Angleterre ? Rien du tout. Mais Hitler s’accrocha à l’espoir qu’en faisant tout un spectacle de ses préparations à l’invasion des rives britanniques et qu’en insistant sur les horreurs d’une guerre sur le sol anglais, il pourrait pousser les dirigeants britanniques à accepter un compromis paisible. Si seulement il pouvait employer bombes et bluffs pour montrer aux Anglais que leur obstination aurait de graves conséquences ! Dans ce but, il débuterait l’Opération Lion de Mer par une attaque aérienne sur les Îles britanniques – il lancerait ainsi la bataille d’Angleterre.

 

Nous sommes toujours fascinés par les mythes et les stéréotypes. Demandez à n’importe qui – qui fut le premier à bombarder des villes pleines de civils ? Et on vous répondra — « les nazis. » Mais en fait, les premières bombes – qui ont atterri sur des civils et non des cibles – n’ont pas été lâchées par les avions allemands, mais par les Anglais. Le 11 mai 1940, juste après être devenu Premier ministre, Winston Churchill a commandé le bombardement de la ville allemande de Fribourg (dans la province de Baden). Ce ne fut pas avant le 10 juillet 1940 que les avions allemands menèrent leur premier raid aérien sur le sol anglais. Cette date marqua le début de la bataille d’Angleterre.

 

Durant la majeure partie de la bataille d’Angleterre, les pilotes allemands attaquaient les cibles militaires ennemies. Mais les Anglais alternaient les raids contre les objectifs militaires et les frappes aériennes sur les villes allemandes. Les 25, 26 et 29 août, les avions britanniques bombardèrent Berlin. Le 4 septembre 1940, Adolf Hitler s’exprima depuis sa capitale assiégée à ce propos, il parla notamment de cette campagne aérienne, « … À chaque fois qu’ils voient une lumière, les Anglais lâchent une bombe… sur les zones résidentielles, les fermes et les villages. Depuis trois mois je n’ai pas répondu à cela parce que je croyais qu’une telle folie ne durerait pas. M. Churchill a pris ça comme un signe de faiblesse. Nous devons maintenant répondre nuit après nuit. »[7]

 

Ce n’est qu’à partir du 7 septembre que les avions allemands commencèrent à faire des raids réguliers sur Londres. Ceci est encore une preuve claire que Hitler ne projetait pas une invasion des Îles britanniques. Autrement, ne pas se concentrer sur l’annihilation des forces aériennes anglaises et se contenter de représailles sur des civils était totalement idiot. Si les chefs allemands prévoyaient d’occuper l’Angleterre, ils n’auraient pas bombardé la capitale britannique – au lieu de cela ils auraient détruit les terrains d’aviation et les installations militaires qui auraient entravé une éventuelle invasion.

 

Un fait reste donc indéniable : le dirigeant de l’Allemagne mène une guerre timide contre la Grande-Bretagne, se contentant de répondre par des contre-attaques. Ce n’est pas de cette façon que l’on gagne une guerre. Mais Hitler ne projetait pas de gagner cette guerre, il souhaitait y mettre un terme !

 

À quel point ces raids aériens allemands étaient-ils mortels et terrifiants ? Selon les nombres officiels, pendant la Bataille d’Angleterre 842 personnes furent tuées à Londres et 2.347 furent blessées.[8] La plus tristement célèbre attaque aérienne allemande sur la ville anglaise de Coventry le 14 novembre 1940 fit 568 morts.

 

Évidemment la mort de tout être humain est une tragédie, mais ces nombres ne semblent pas si élevés quand on les compare aux millions de victimes russes, chinoises, yougoslaves et polonaises de la Deuxième Guerre mondiale. Le même sentiment se fait ressentir quand on s’intéresse à la réelle contribution des Anglais à la défaite de l’Allemagne nazie. Au cours de toute la Deuxième Guerre mondiale, l’Angleterre a perdu 388.000 personnes, dont 62.000 civils. [9] Cela signifie que seulement 62.000 non-combattants britanniques furent victimes des bombes allemandes durant la guerre. Donc, est-ce beaucoup ou pas beaucoup ? Tout est relatif.

 

Le territoire français occupé par les Allemands n’était pas la cible principale des avions alliés. Pour cette raison, les bombes britanniques et américaines ont tué seulement 30.000 personnes là-bas en quatre ans (de l’été 1940 à l’été 1944). Mais après l’invasion de la Normandie, les avions britanniques et américains ont commencé à bombarder les villes et les villages français bien plus fréquemment, afin de mettre en déroute les forces allemandes. En conséquence, pendant les trois mois de l’été 1944, alors que les Allemands étaient repoussés hors de la France, 20.000 Français de plus furent tués (sur 50.000 au total) par des bombes larguées par leurs « libérateurs ». [10]

 

Mais le nombre de civils allemands tués durant des bombardements est encore enveloppé de mystère. Personne ne peut donner un chiffre définitif. Car celui-ci est trop effroyable. Si l’Allemagne avait gagné la Deuxième Guerre mondiale, alors Churchill, Roosevelt et les chefs des forces aériennes alliées auraient été certains d’avoir une place sur le banc des accusés, mais également une condamnation à mort pour leurs centaines de milliers de victimes. Mais l’histoire est écrite par les vainqueurs. Par conséquent, d’autres criminels furent jugés pour d’autres crimes à Nuremberg, alors que ceux qui ont rasé des villes allemandes entières avec tous leurs habitants pouvaient prendre leur retraite en paix

 

Hambourg fut la première victime de la stratégie de guerre aérienne de la Grande-Bretagne. L’opération Gomorrhe a commencé la nuit du 24 juillet 1943. Les Anglais avaient déjà lancé des attaques sur les villes allemandes. Mais cette nouvelle campagne aérienne était emplie de nouveautés : le nombre de bombardiers (700) et le nombre étonnant de bombes incendiaires qui furent lâchées sur la ville. Ainsi, un nouveau et terrible phénomène apparut dans l’histoire de l’humanité – la tempête de feu.

 

Quand un grand nombre de petits feux sont concentrés dans un même endroit, ils chauffent très rapidement l’air jusqu’à une telle température que l’air plus frais alentour est aspiré, comme dans une cheminée, vers la source de chaleur. La différence de températures atteignit 600-1.000 degrés, formant ainsi des tornades jamais vues dans la nature, où les différences de températures ne dépassent pas 20-30 degrés. De l’air chaud parcourait les rues à toute vitesse, transportant des étincelles, des petits morceaux de bois ardents, mettant le feu à de nouveaux bâtiments et incinérant littéralement n’importe qui se trouvant sur son chemin. Il n’y avait aucune manière d’arrêter ce cyclone de flammes. Le feu fit rage dans la ville pendant encore plusieurs jours, et une colonne de fumée de six kilomètres s’était levée !

 

Des bombes au phosphore furent également employées contre les habitants de Hambourg. Les particules de phosphore se collent à la peau et ne peuvent pas être éteintes parce qu’elles s’enflamment au contact de l’air. Les habitants de la ville furent brûlés vivants et personne ne pouvait rien faire pour les aider. Selon des témoins oculaires, la chaussée bouillonnait, du sucre stocké dans les entrepôts de la ville bouillait, et les fenêtres en verre des tramways avaient fondu. Des civils innocents furent brûlés vivants, réduits à l’état de cendres, ou suffoquèrent à cause du gaz toxique pendant qu’ils essayaient de se protéger des bombes dans le sous-sol de leurs maisons. Aussitôt que ces feux étaient éteints, un nouveau raid aérien arrivait, et puis un autre. En une semaine, 55.000 résidents de Hambourg moururent dans des attaques aériennes, ce qui correspond à peu près au nombre de personnes tuées en Angleterre tout au long de la guerre. [11]

 

Êtes-vous déjà allés à Hambourg ? Si vous y allez, vous pourriez vous demander pourquoi il ne reste rien de la vieille ville hanséatique. Et si vous demandez, on vous répondra que 13 kilomètres carrés du centre de la ville historique ont été complètement incinérés ; 27.000 bâtiments résidentiels et 7.000 bâtiments publics ont été détruits, y compris quelques monuments antiques de culture et d’architecture ; et que 750.000 personnes sur les deux millions d’habitants de Hambourg se retrouvèrent à la rue.

 

Mais c’était juste le commencement. La deuxième tempête de feu de l’histoire de l’humanité a été créée dans la ville de Cassel le 22 octobre 1943. Cette nuit-là, 10.000 habitants sur les 250.000 de cette ville périrent. Cassel serait suivi de Nuremberg, de Leipzig, et de beaucoup d’autres villes. Soixante-et-une villes allemandes, pour une population totale de 25 millions de personnes, subirent des dommages colossaux, huit millions de personnes ont été laissées sans-abri, et environ 600.000 furent tuées. Parmi eux se trouvaient beaucoup d’enfants, de personnes âgées, et de femmes, mais très peu d’hommes. Après tout, la plupart de ceux-ci étaient au front…

 

La pire tempête de feu se produisit à Dresde à cause des bombardiers britanniques et américains. Les avions britanniques ont effectué leur premier raid dans la nuit du 13 février 1945. Le matin suivant la ville embrasée fut soumise à une deuxième offensive – cette fois courtoisie de l’Armée de l’Air américaine. Au total, 1.300 bombardiers ont participé, ayant pour résultat une tempête de feu d’une ampleur sans précédent. Dresde fut rasée de la carte. Jadis considérée comme l’une des villes les plus belles d’Allemagne, c’est aujourd’hui une ville presque exempte de charme architectural. Il ne fut jamais possible d’établir définitivement le nombre de victimes qui moururent : selon diverses estimations, entre 60.000 et 100.000 personnes périrent dans cet enfer ardent. Regardez la date de ce raid et demandez-vous, pourquoi, deux mois avant la fin de la guerre, quand l’issue était déjà décidée, était-il nécessaire de perpétrer un tel carnage dans une ville sans cibles militaires ou usine d’armes ? Était-ce un accident ? Une erreur ? Rappelez-vous qui a lâché des bombes nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki pendant les derniers jours de la Seconde Guerre mondiale. Ces criminels n’ont jamais été punis non plus.

À suivre…

 

 

 

Par Nikolay STARIKOV (*) (orientalreview.org) — traduit par Corentin Dumas pour Réseau International


 

(*) Nikolai Starikov est un économiste, historien et écrivain socio-politique. (source : http://nstarikov.blogspot.be).



NOTES :

[1] Peter Fleming. Operation Sea Lion: Hitler’s Plot to Invade England. Pg. 15.

[2] William Shirer. The Rise and Fall of the Third Reich. Pg. 761.

[3] Ibid.

[4] A. J. P. Taylor. Vtoraya Mirovaya Voina // Vtoraya Mirovaya Voina: Dva Vzglyada. Pg. 423.

[5] William Shirer. The Rise and Fall of the Third Reich. Pg. 761.

[6] Ibid. Pg. 774.

[7] William Shirer. The Rise and Fall of the Third Reich. Pg. 779.

[8] Ibid. Pg. 780.

[9] Alan Bullock. Hitler and Stalin: Parallel Lives. Pg. 983.

[10] Charles de Gaulle. Voennye Memuary. Edinstvo. 1940–1942. Pg. 189–190.

[11] Janusz Piekalkiewicz The Air War, 1939-1945. Harrisburg, Pa. : Historical Times Inc., 1985. Pg. 288.


Koter Info's insight:

Texte à mettre en relation avec l’article intitulé

« Grande-Bretagne

l’amant maudit d’Adolf Hitler (I) » .


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L’économie française ciblée par la NSA

L’économie française ciblée  par la NSA | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Photo : Pierre Moscovici et François Baroin - © Charles Platiau Source: Reuters

 

 

L’économie française ciblée  par la NSA

 

Comme prévu, WikiLeaks a révélé de nouveaux documents sur l’étendue de la surveillance de la NSA. Deux anciens ministres de l’économie, François Baroin et Pierre Moscovici, auraient été espionnés, selon des informations révélées par Mediapart.

 

WikiLeaks aurait révélé cinq rapports de l’Agence nationale de sécurité (NSA) montrant que des responsables et diplomates ont été espionnés entre 2004 et 2012, en particulier Pierre Moscovici et François Baroin lors de leur passage au ministère de l’Économie.

 

Ainsi, toutes les informations pertinentes concernant les pratiques commerciales françaises, les relations entre Paris et les grandes institutions financières internationales, l’approche des questions liées aux réunions des G8 et G20 ou encore les pourparlers de contrats étrangers impliquant la France étaient ainsi méthodiquement espionnées, puis rapportées dans des documents de synthèses.

 

En savoir plus : De nouveaux documents de Wikileaks sur l’espionnage américain en France à paraître en début de semaine

 

Tous les documents d’importance ainsi recueillis étaient ensuite partagés avec les Administrations américaines concernées par la teneur des informations : département du Commerce, département de l’Énergie, département de la Sécurité intérieure, agence de renseignement de la Défense, Réserve fédérale, Trésor et même commandement des forces américaines en Europe.

 

Les documents que Médiapart et Libération ont pu consulter indiquent par exemple que la NSA était particulièrement friande des renseignements sur des appels d’offres impliquant des entreprises américaines. Mais ce n’est pas tout, une partie de ces informations hautement sensibles auraient également été partagées avec leurs alliés les plus proches comme la Grande-Bretagne, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

 

Jamais la révélation d’un espionnage économique de la France de cette ampleur n’avait été vérifiée, d’autant plus commandité par l’appareil exécutif d’une nation alliée.

 

L’ampleur de ces révélations pourrait bien changer la donne dans les négociations autour du Tafta, le traité de libre-échange entre l’Europe et les États-Unis, dont la prochaine réunion est prévue mi-juillet, à Bruxelles.

 

 

 

Par francais.rt.com – le 29 juin 2015.

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Guantanamo est trop connu, il faut trouver mieux ! (partie 1/2)

Guantanamo est trop connu, il faut trouver mieux ! (partie 1/2) | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Guantanamo est trop connu,

il faut trouver mieux !

(partie 1/2)


Les États-Unis n’en finissent pas d’espionner, de torturer, et parfois en association avec le Royaume-Uni. Si on ajoute les Émirats Arabes Unis, c’est presque à croire que tous les pays qui se revendiquent « unis » sont les pires oppresseurs...
 Barak Obama avait annoncé qu’il fermerait Guantanamo. Récemment, un rapport sur la torture accablait les USA, qui gesticulaient pour essayer de surnager, en affirmant mensonges contre mensonges. 
Les faits sont pourtant là : Guantanamo n’a pas été fermée, même si certains « privilégiés » ont désormais droit à un procès ; Abou Graïb a été lâché par les Américains par obligation (avaient-ils désormais d’autres choix ?).
 En Afghanistan, la prison de Bagram a vécu le même destin que la précédemment citée (et pour les mêmes raisons). 
Alors : repenti ?
 Que nenni ! Déplacement des sites « hors législation » vers des pays non en guerre et hors de tout soupçon (Temara au Maroc) ou sur des îles hyperisolées (Ascencion et Guam, connues des initiés, et surtout Diego Garcia, base ultra-secrète). 
Et comme la perversion n’est jamais à court d’idées, ils ont trouvé encore mieux, comme vous pourrez le découvrir plus bas...

 

— La prison de Guantanamo (USA en territoire cubain), tout le monde connaît désormais ; petit rappel tout de même :


Le camp de Guantánamo se trouve sur la base navale de la baie de Guantánamo dans le sud-est de Cuba.
 En 1994, les États-Unis fondent un camp de détention pour isoler les prisonniers haïtiens mêlés aux réfugiés du coup d’État. C’est ce même camp (que l’on appelle aujourd’hui camp X-Ray) qui commencera à accueillir les détenus soupçonnés de terrorisme fin 2001. Il est définitivement remplacé le 28 avril 2002 par le camp Delta. Dans ce centre de détention militaire de haute sécurité sont détenues des personnes qualifiées de « combattants illégaux », capturées par l’armée américaine dans les différentes opérations qu’elle mène à l’étranger (Afghanistan, Irak, etc.) contre des militants et terroristes islamistes. Le choix de ce centre situé à Cuba sur une base militaire américaine a été justifié par le président George W. Bush afin de fonder juridiquement la décision de refuser de soumettre les détenus au système judiciaire fédéral américain, prenant appui sur l’extra-territorialité de la base. 


Il y avait, à l’automne 2001, environ 750 détenus originaires d’une vingtaine de pays différents. En juin 2006, la Cour suprême des États-Unis a déclaré illégales les procédures judiciaires d’exception mises en place à Guantánamo. En mai 2006, le groupe de défense des droits de l’Homme Reprieve basé à Londres révèle dans le journal The Independant que plus de soixante détenus auraient été capturés alors qu’ils étaient mineurs. 


Un décret présidentiel de George W. Bush autorise la détention sans limites et sans chef d’accusation, sur un territoire ne relevant pas (théoriquement) de la législation américaine, de tous les combattants illégaux capturés. L’administration Bush justifiait la détention extrajudiciaire en affirmant que les membres d’Al-Qaida et les talibans n’étaient pas des combattants réguliers respectant les lois de la guerre.

 


— La prison d’Abou Ghraïb (Irak), désormais fermée ; petit rappel quand même :


La prison centrale de Bagdad, anciennement connue sous le nom de prison d’Abou Ghraib, est un complexe pénitentiaire irakien, situé dans la ville d’Abou Ghraib, à 32 km à l’ouest du centre de Bagdad. Elle a été construite par des entreprises britanniques pour la junte irakienne de la République d’Irak dans les années 1960.

Durant l’occupation américaine, Abou Ghraib a aussi été utilisé en tant que centre de détention hébergeant des « détenus fantômes. » Outre Abou Ghraib, l’Irak compte plus de 400 centres de détention, certains étant sous administration américaine ou irakienne, d’autres, sous administration mixte, américaine et irakienne (centres d’Al-Dial, d’Al - Karmiya et de Sahat al-Usur).


En 2006, onze soldats américains ont été jugés et condamnés dans le cadre du scandale des tortures d’Abou Ghraib. En mai 2006, le président américain George W. Bush déclare que la prison était la « plus grosse erreur » des Américains en Irak. Mais d’après le général Janis Karpinski, jugés coupables et dégradés, les ordres de torture seraient venus de Donald Rumsfeld ; ils seraient intervenus dans le cadre général de l’utilisation de la torture en Irak et Afghanistan et auraient suivi l’arrivée à Abou Ghraib du major général Geoffrey D. Miller. Celui-ci avait déjà organisé les interrogatoires et la torture infligée dans le centre de détention de Guantánamo.



— La prison de Bagram, un Guantánamo afghan :


L’autre Guantánamo, la prison de Bagram en Afghanistan où l’armée américaine détenait en 2009 plus de 600 prisonniers dans un vide juridique total, n’a rien à envier à l’original. D’anciens détenus affirment y avoir subi de nombreux sévices, selon une enquête de la BBC. Emprisonnés sur la base militaire américaine de Bagram entre 2002 et 2008, ces ex-prisonniers ont rapporté à la chaîne britannique avoir été battus, privés de sommeil ou menacés avec des chiens.


Le président américain, Barack Obama, qui avait ordonné l’interdiction de la torture et la fermeture de la prison de Guantánamo, à Cuba, avant le 20 janvier 2010, avait toutefois refusé de revenir sur la politique de l’administration Bush concernant les détenus de Bagram. À l’inverse, il a ordonné un agrandissement de la prison, sans doute en vue d’une offensive américaine contre la guérilla islamiste qui se prépare avec l’arrivée de plus de 20 000 GI en renfort. Les prisonniers de Bagram vivent, à bien des égards, un cauchemar pire qu’à Guantánamo. Ils n’ont pas droit à un avocat ni ne sont autorisés à contester leur détention, qui peut durer indéfiniment. Certains de ces détenus, qui portent aussi la combinaison orange, ont été kidnappés par la CIA dans des pays étrangers.



— Moins connu, Temara (Maroc), supplante l’ex-bagne de Tazmamart :


À l’époque de Hassan II, Témara, à quelques kilomètres au sud de Rabat, était plutôt synonyme de farniente et de douceur de vivre. Cette petite agglomération doublée d’une agréable station balnéaire a depuis radicalement changé de réputation. Au bout d’une longue et sinueuse route qui la borde, se cache, niché au fond des bois qui ceinturent la capitale, un centre de détention secret qui pourrait ravir la palme de l’horreur au tristement célèbre bagne de Tazmamart, symbole des années de plomb.

Sous Mohammed VI, les services secrets marocains y perpétuent la pratique de la torture, les sévices les plus sadiques, dans des conditions de détention effroyables. 
Les victimes de Témara se répartissent en gros en quatre catégories : les islamistes de la mouvance jihadiste accusés de fomenter des actions terroristes, les détenus sahraouis indépendantistes pour irrédentisme, des activistes de la gauche radicale et un petit nombre d’individus livrés par la Central Intelligence Agency (CIA) ou le MI5 britannique dans le cadre du fameux programme américain de sous-traitance de la torture à des alliés comme le Maroc, peu soucieux de respecter les droits des prisonniers durant leurs interrogatoires.


Pour ces derniers, Témara a servi de « site noir » dans la « guerre contre la terreur » menée par les États-Unis sous l’administration Bush Jr et certains de ses alliés comme le Royaume-Uni. C’est-à-dire faire à Témara ce que les législations occidentales ne permettent pas en Europe ou sur le sol américain pour extirper des aveux à des « combattants d’al-Qaida » capturés en Irak, au Pakistan ou en Afghanistan.


Selon un rapport parlementaire européen chargé d’enquêter sur les vols secrets de la CIA en Europe, quelque 40 escales d’avions de la Centrale de renseignement auraient été effectuées au Maroc de 2001 à 2005.

 


Petit voyage dans les îles
 - La base navale de Guam (territoire non incorporé organisé des États-Unis) :


La Couronne espagnole revendique l’île de Guam à partir de 1565 par la voie du conquistador Miguel López de Legazpi. L’île est cédée aux États-Unis après la Guerre hispano-américaine de 1898 après plus de trois siècles de domination espagnole. Le drapeau américain est soulevé à Apra Harbor, ville où se situe désormais la base américaine, par le capitaine de l’USS Charleston (C-2), Henry Glass, le 21 juin 1898.


Officiellement la base est constituée comme base d’opérations de la Marine sous l’appellation Naval Operating Base en octobre 1944, et jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, elle est le principal élément de soutien à la flotte américaine dans le Pacifique. On la surnomme The Pacific Supermarket. Sur les 150 000 marins américains qui occupent Guam, plus de 50 000 personnes travaillent sur la base et à son développement.


La base navale évolue en fonction des conflits américains comme la guerre de Corée et la guerre du Viet Nam. Située à Apra Harbor. La base navale de Guam est actuellement une base navale stratégique américaine en particulier après la fermeture de bases aux Philippines dans les années 1990. La base est renommée Naval Base Guam en 2004. Elle est intégrée en 2009 à la Joint Region Marianas, un ensemble combiné avec l’Andersen Air Force Base. En mai 2010, le Naval Facilities Engineering Command (NAVFAC) alloue des crédits afin de continuer le développement de la base avec la construction d’installations permettant des exercices sur les torpilles et un centre de formation sur sous-marin.



— Ascencion, un nom catholique qui ne l’est pas...


L’île de l’Ascension est une petite île britannique dans l’Atlantique Sud, constituant le territoire d’outre-mer britannique de Sainte-Hélène, Ascension et Tristan da Cunha. Très isolé, son plus proche voisin est Sainte-Hélène, à environ 1 300 km au sud-est.


L’île de l’Ascension est l’une des îles les plus stratégiquement situées dans le monde, et la base aérienne de la Royal Air Force du Royaume-Uni existante sur l’île, est à la base pour les opérations militaires des États-Unis et le Royaume-Uni dans l’Atlantique Sud en Amérique et Afrique du Sud. En outre, l’île d’Ascension est le foyer de l’une des cinq antennes responsables de l’exploitation du système de positionnement global, et l’une des stations de relais de la radio BBC World Service, qui est la plus grande station de radio du monde.


Sur l’île de l’Ascension, il y a des signes forts de stations d’interception envoyés par satellite et la radiodiffusion. Le service de renseignement de cryptologie très britannique a une station sur l’île, située dans le village de deux bateaux. En outre, il y a aussi des stations sur l’île qui sont capables de détecter les essais nucléaires possibles menés en Amérique du Sud et en Afrique de surveillance. Parce que le GCHQ développer des activités sur l’île, il est supposé que l’île de l’Ascension est l’une des bases possibles du système de surveillance mondiale, mieux connu comme Échelon. Île de l’Ascension est également située à une des stations préréglées numéros E5/V5, aussi connue sous le surnom de « Cynthia » et/ou « La station de comptage », qui est prétendument exploitée par la CIA en communication avec leurs agents secrets à travers l’Amérique du Sud et en Afrique.


L’île de l’Ascension de la base aérienne, aussi connue comme Wideawake aérodrome est la base principale des opérations de la Force aérienne des États-Unis et la Royal Air Force du Royaume-Uni dans l’Atlantique Sud, avec son influence géopolitique zone couvre une vaste région qui comprend une grande partie de l’Amérique du Sud et en Afrique. Pour cette raison, de nombreux pays d’Amérique du Sud et d’Afrique qu’ils voient les États-Unis et les activités britanniques en Ascension comme une menace potentielle à leur souveraineté, en cas de guerre.


Ces deux îles, si isolées, stratégiquement situées, et si militairement encadrées seraient, selon certaines sources, des camps de rétention « offshore » des USA, du Royaume-Uni et de la CIA.
 C’est en effet pratique les îles : il n’y a pas de passage, et on peut tout surveiller, tout gérer.
 D’ailleurs, ci-dessous, un article sur une autre île américaine ; si vous ne connaissiez pas, vous allez tomber de cul...



— Diego García, pire que Guantánamo – L’embryon de la mort


C’est une prison secrète qui se dresse sur des terres qui ont été volées aux habitants originaires du lieu. Depuis sa piste ont décollé les bombardiers des USA, pour envahir le Cambodge, l’Afghanistan et l’Irak, à coups de feu, crimes et impiété ; pour contrôler le Moyen-Orient et... il y a plus encore, comme nous le verrons.


Diego García est un embryon de la mort. C’est le repaire qu’ont choisi les barbares — avec l’excuse d’un prétendu « terrorisme » — pour mieux torturer. C’est un vrai trésor pour l’Amérique du Nord et le Royaume-Uni. C’est la base militaire la plus importante que l’Empire a, pour surveiller le monde ; et avec ses paires — les bases de Guam et d’Ascensión —, ce sont des clés pour l’envahisseur. C’est un endroit idéal pour accueillir des missiles à ogives nucléaires, bien qu’ils soient interdits par les traités internationaux. Mais est-ce que cela compte, pour les barbares ? 
Les barbares ne vivent pas dans l’océan Indien, où Diego García, cet atoll né pour devenir une oasis qui s’est convertie en enfer. Non. Les barbares donnent les ordres aux barbares de la CIA nord-américaine, appuyés par la Grande-Bretagne et par l’Union Européenne, qui savent si bien se taire quand c’est le Pouvoir qui est cause de la terreur.


Diego García est l’enclave appropriée au cas où il viendrait à l’esprit des barbares de lancer une action sanglante contre l’Iran. C’est le lieu où la torture exhibe sa plus grande sophistication. C’est une sorte d’échafaud — la mort vivante — et la première marche, pour mériter le soulagement de passer Guantánamo, cet échafaud avec lequel Barack Obama a promis d’en finir. Diego García : personne n’en parle et elle ne figure pas dans les agendas présidentiels, bien qu’elle soit pire encore que Guantánamo. J’ai dit : « pis ». Mais comparer deux horreurs ne jette pas de clarté : qui est le pire, Dracula ou Frankenstein ?


La terre de la planète n’a pas été suffisante pour le Pouvoir impérial. Les États-Unis du Nord sillonnent les mers du monde avec entre dix-sept et vingt bateaux – « prisons flottantes ». Dans celles-ci ont été arrêtées et interrogées sous supplice, des milliers de personnes. Mais presque personne n’informe de cela. Non, on ne parle pas de ça.


Qui parle, oui, et qui agit par la justice, c’est l’ONG londonienne des droits de l’Homme Reprieve, qui représente trente détenus, non inculpés, de Guantánamo, bagnards qui attendent des condamnations et accusés d’un prétendu « terrorisme ».


C’est en 1998, durant la présidence de Bill Clinton et la vice-présidence d’Al Gore — prix Nobel de la Paix — qu’ont débuté les détentions hors de toute loi et de tout sens de l’existence humaine. Et George Bush les a développées en progression géométrique. Quand il était encore président, il a admis la détention d’au moins 26 000 personnes dans des prisons flottantes ; mais selon les sondages de Reprieve, le nombre des personnes qui y sont passées aura été de 80.000 à partir de 2001. Qui croire ? Le choix est clair.

 

 

Par Chien Guevara - les7duquebec.com - le 18 juin 2015

 

 

Sources :

▪   http://fr.wikipedia.org/wiki

▪   http://www.liberation.fr/monde/2009/06/25/la-prison-de-bagram-un-guantanamo-afghan_566739

▪   http://www.slateafrique.com/1661/temara-bagne-torture-mohammed-vi

▪   http://ledefinitionmax.com/lettre-l/ile-de-lascension.php

▪   http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=7195&lg=fr

http://www.legrandsoir.info/17-Guantanamo-flottantes.html

Koter Info's insight:


Pour lire la partie 2 de cet article,

veuillez cliquer ci-dessous.

 

>>> Guantanamo est trop connu,

il faut trouver mieux !

(partie 2/2)


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Ingérence dans les affaires intérieures de la France

Ingérence dans les affaires intérieures de la France | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Illustration : cabinet-primaudit.com


 

Ingérence dans les affaires

intérieures de la France

 

Ils n’en peuvent plus de colère au « Time of Israël » qui répercute largement les réactions de Roger Cukierman, patron du Crif, la deuxième ambassade de Tel-Aviv à Paris. Et de dérouler les dernières déclarations de l’impétrant.

 

« L’attitude française envers Israël va à l’encontre de l’atmosphère amicale créée lors de la visite du président français François Hollande en Israël et à Ramallah » (…)

 

« Si les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et le Japon s’opposent ou s’abstiennent dans des votes hostiles à Israël, la France est la seule puissance démocratique à voter en faveur de ces résolutions. »

 

« Je regrette le zèle de votre ministère (ministère français des Affaires étrangères, NDLR) à soutenir des attitudes anti-Israël, y compris à l’UNESCO, sur des questions religieuses qui sont particulièrement sensibles », ajoute Roger Cuckierman qui note ce que le CRIF perçoit comme des « attitudes anti-israéliennes » au Conseil de sécurité où la France propose une résolution qui imposerait « une limite de temps aux négociations entre Israël et les Palestiniens ». Et le porte-parole de Tel-Aviv, Roger Cukierman de se plaindre de la réception, au mois de mars dernier, de Salah Hamouri — citoyen franco-palestinien — au ministère français des Affaires étrangères.

 

Le gouvernement israélien affiche une particularité exceptionnelle dans le monde : il dispose dans une capitale, Paris, de deux ambassades : la représentation officielle de Tel-Aviv et le Crif chargé de la propagande et de la mise en demeure de ceux qui ne s’alignent pas sur la politique de M. Netanyahu.

 

Il convient de rappeler à M. Cukierman, au Crif et à son employeur que la France est un pays souverain appliquant une directive des Nations unies interdisant l’ingérence dans le fonctionnement et les prises de position d’un pays, sauf en cas de cataclysme humanitaire. Par contre, l’attitude systématique du Crif représente un risque majeur pour les Juifs de France : ils se trouvent ainsi comme engagés globalement dans ces prises de position alors qu’ils sont très loin de les partager.

 

Une chose est l’antisémitisme, un délit, autre chose la légitime critique du gouvernement israélien. Un gouvernement raciste et extrémiste, cela se combat. C’est l’honneur de tous les Justes de ce pays.

 

 

 

Par José Fort, journaliste à l’Humanité – josefort.over-blog.com - le 4 juin 2015

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Qui a signé la condamnation à mort de la France en 1940 ? (partie I/II)

Qui a signé la condamnation à mort de la France en 1940 ? (partie I/II) | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : chars allemands en France. Ni Paris ni Londres ne s’attendaient à ce que Hitler ne se risque à une véritable attaque de l’Occident. Ce qui explique pourquoi ils sont tombés si rapidement.

 

 

Qui a signé la condamnation à mort de la France

en 1940 ? (partie I/II)

Par Nikolay STARIKOV (Russie)

 

 

C’est quelque chose que vous devriez savoir : chaque fois que nous aurons à choisir entre l’Europe et le Grand Large, nous choisirons toujours le Grand Large.

Winston Churchill [1]

 

Il avait suffi d’un revers sur le continent pour que la Grande-Bretagne voulût s’absorber dans sa propre défense ».

Charles de Gaulle [2]

 

Le 6 octobre 1939, deux semaines après la chute de Varsovie et la fin de la campagne de Pologne, Hitler a parlé au Reichstag :

 

« Mon effort principal a été de débarrasser nos relations avec la France de toute trace de mauvaise volonté et les rendre supportables pour les deux nations… L’Allemagne ne demande rien d’autre à la France… J’ai même refusé d’évoquer le problème de l’Alsace-Lorraine… En France, j’ai toujours exprimé mon désir d’enterrer pour toujours notre ancienne inimitié et de rassembler ces deux nations, qui ont toutes deux un passé si glorieux…

J’ai consacré au moins autant d’efforts pour construire une entente anglo-allemande, et, mieux encore, une amitié anglo-allemande. À aucun moment et en aucun lieu, jamais, je n’ai agi à l’encontre des intérêts britanniques… Aujourd’hui encore, je crois qu’il ne peut y avoir de paix véritable en Europe et dans le monde que si l’Allemagne et l’Angleterre arrivent à s’entendre. (William Shirer. The Rise and Fall of the Third Reich , p. 576)

 

 

En lisant la transcription de l’allocution de Hitler, on pourrait penser qu’il s’agit des sentiments du plus grand Pacificateur de tous les temps et de toutes les nations, et non du discours du plus grand criminel de l’histoire de l’humanité.

 

Au cours de sa carrière politique, le Führer a parlé souvent et longuement de paix, tout en se préparant pour la guerre. Mais il y avait quelque chose de spécial au sujet de ce discours. C’était comme s’il parlait à d’invisibles associés à Londres et à Paris, essayant de les convaincre en expliquant une fois de plus sa position, pour tenter d’influencer leur décision, bien qu’il y a peu de doute qu’il la connaissait déjà.

 

Quel était le but de Hitler, en faisant ce discours ? Se défendre devant les générations futures ? Afficher son désir fictif de paix devant la nation allemande, afin que plus tard, il lui soit plus facile de lancer son peuple dans l’enfer de la plus terrible des guerres ? C’est possible. Mais il me semble que ceux auxquels était destiné ce discours ne représentaient que quelques dizaines de personnes qui tentaient d’évaluer la politique de la Grande-Bretagne et avec elle, les futurs événements de l’histoire.

 

Pourquoi cette guerre en Occident devrait-elle avoir lieu ? Pour la restauration de la Pologne ? La Pologne du traité de Versailles ne ressuscitera jamais… La question du rétablissement de l’État polonais est un problème qui ne sera pas résolu par une guerre en Occident, mais exclusivement par la Russie et l’Allemagne… Il serait insensé d’anéantir des millions d’hommes et détruire des biens valant des millions afin de reconstruire un État qui, dès sa naissance même, a été appelé à avorter par tous ceux qui ne sont pas d’origine polonaise.

 

Quelle autre raison existe-t-il ?…

 

Si cette guerre doit vraiment être menée uniquement pour mettre en place un nouveau régime en Allemagne… alors des millions de vies humaines seront sacrifiées pour rien… Non, cette guerre en Occident ne peut pas régler tous les problèmes… (ibid., 641)

« à aucun moment et en aucun lieu, jamais, je n’ai agi à l’encontre des intérêts britanniques » prétend Hitler.

 

Quels mots étranges ! Qu’essayait-il de rationaliser devant ceux qui avaient déclaré la guerre à son pays ? « Les intérêts allemands ne sont pas contraires aux intérêts britanniques », c’est ce qu’il aurait dû dire. Avec un « mais » – seulement si Adolf Hitler avait lui-même pris le pouvoir dans son propre pays et que personne d’autre que les industriels allemands n’avaient mis la main dans sa carrière. Mais nous avons déjà montré comment l’Angleterre, la France et les États-Unis ont joué un rôle dans la mise en place du régime nazi.

 

Ainsi, Adolf Hitler était en train de justifier devant ses sponsors britanniques le fait qu’il était en train de s’affranchir de leur contrôle et qu’il allait couper la « laisse ». Et il essayait d’argumenter avec un point important : malgré ce qui est arrivé, il n’avait pas empiété sur leur empire et voulait seulement traiter avec eux comme un égal. C’est ce que voulaient dire ses observations sur le fait que l’Occident n’avait pas besoin d’une guerre.

 

Mais les discours d’Hitler n’étaient pas un appel pour la paix. C’était une tentative pour secouer les Britanniques et les Français et les sortir de leur réticence obstinée à faire de l’Allemagne un partenaire à part entière sur la scène politique internationale. Leurs différences se résumaient à quelque chose de très simple : Hitler voulait d’abord s’assurer qu’il recevrait un traitement d’égal à égal, et alors seulement il serait prêt à frapper la Russie, qu’il avait toujours haïe.

 

Mais les dirigeants occidentaux refusaient d’accueillir les Allemands à leurs côtés à la même table, tant que Berlin ne s’était pas acquitté de son devoir d’écraser la Russie/l’USSR. Ils voulaient que Hitler retire les troupes allemandes du territoire polonais et restaure l’État polonais. Dans quel but ? Afin d’atteindre l’objectif de longue date de la politique occidentale, qui devait provoquer un conflit entre l’Allemagne et la Russie. Après tout, il était peu probable que Staline accepte de rendre tout simplement les terres qui avaient été cédées à l’Union Soviétique avec le Pacte de non-agression germano-soviétique. Les conditions de la « restauration de la Pologne » sonnaient bien, mais en fait, n’avaient rien à voir avec la paix sur le continent européen, mais étaient plutôt pour remplacer une guerre « étrange » par une autre, plus « correcte ».

 

Les pensées que Hitler a exprimées du haut de la tribune du Reichstag le 6 octobre 1939 avaient déjà été relayées aux dirigeants du Royaume-Uni et des États-Unis par l’entremise de canaux confidentiels. Le 26 septembre 1939, Hitler a personnellement chargé Hermann Göring de la nécessité de communiquer ces idées à Londres via un intermédiaire le Suédois Birger Dahlerus. Dans le même temps, le Führer utilisait un magnat du pétrole américain, William Rhodes Davis, pour transmettre ses propositions au Président Roosevelt. Ainsi, les propositions de paix d’Hitler étaient destinées à tomber sur un sol très « fertile ». Ce qui signifie qu’il y avait de bonnes chances pour que le chef allemand voie l’Occident changer de position et accepter de discuter les conditions préalables pour que l’Allemagne rejoigne l’ordre existant du monde anglo-saxon. C’est pourquoi le discours d’Adolf Hitler avait tant d’accents pacifiques, assez pour que l’on puisse l’attribuer à n’importe quel éminent « militant pour la paix mondiale. » Le lendemain, les gros titres ont fait la une de l’ensemble des journaux allemands : « Volonté de l’Allemagne pour la paix », « L’Allemagne ne veut la guerre ni contre la France ni l’Angleterre – aucune autre réclamation, sauf pour les colonies ». « Réduction des armements » (ibid., 642)

 

Maintenant, les gouvernements de la Grande-Bretagne et de la France pourraient, du point de vue du Führer, prêter main-forte au troisième Reich sans perdre la face. Après tout, ce n’était pas eux qui avaient demandé la paix, mais l’Allemagne elle-même. Donc, les ouvertures de paix d’Hitler à l’Occident étaient très probablement tout à fait sérieuses. Mais avec l’intention, plus tard, de les transformer en une guerre avec l’Est. Mais les initiatives du Führer sont restées sans réponses. Ou plutôt, la réponse fut non. Le lendemain, le 7 octobre 1939, le Premier ministre français Édouard Daladier dit à Hitler que la France ne déposerait les armes que quand des garanties pour une « paix réelle et la sécurité générale » auraient été obtenues (ibid., 643). Le 12 octobre 1939, le Premier ministre britannique Neville Chamberlain qualifie les propositions d’Hitler de « vagues et incertaines ». Mais ce que l’Anglais a ajouté ne devrait pas être incompris. Le dirigeant britannique a déclaré que si l’Allemagne voulait la paix, « des actes – pas seulement des mots – devraient suivre. » Hitler devait montrer à Londres des « preuves convaincantes » qu’il voulait vraiment la paix, c’est-à-dire, qu’il devait attaquer l’URSS.

 

Que pouvait faire Adolf Hitler ? Il a offert la paix et celle-ci avait été rejetée. Il ne lui restait plus qu’à se préparer à se battre. Donc, il a attendu trois jours, ensuite il a donné l’ordre d’élaborer un plan pour balayer l’ennemi qui était le plus proche, celui qu’il avait à portée de main – la France.

 

Nous ne saurons jamais ce que Adolf Hitler voulait vraiment ou à quel point ses intentions de décimer les Français étaient sérieuses. Mais en regardant certains faits, nous pouvons discerner que son idée principale était encore de négocier avec l’Occident. Quels sont les faits ? Par exemple, si Hitler avait vraiment voulu se battre contre Londres et Paris, il n’aurait pas empêché les marins allemands de mener à bien ce qui aurait dû être une mission sans ambiguïté, c’est-à-dire, couler les navires ennemis.

 

Mais la marine allemande a commencé les combats avec un tel héroïsme que le Führer a dû rapidement intervenir afin de freiner ses capitaines trop zélés. Au cours de la première semaine de la guerre, les Allemands ont coulé 11 navires, pour un total de 64 595 tonnes. Si cela avait continué, il n’y aurait plus eu, bientôt, que des sous-marins allemands autour des îles britanniques. Après la première semaine, il y eut alors un véritable miracle : le tonnage des navires anglais qui furent coulés pendant la deuxième semaine de la guerre ne s’élevait plus qu’à seulement 51 561, puis 12 750 tonnes dans la troisième semaine et seulement 4 646 tonnes à la quatrième (ibid., 635).

 

Qu’est-ce qui a conduit à cette perte d’efficacité des sous-marins allemands ? Peut-être les Britanniques avaient-ils appris à les couler ? Ou les capitaines des navires britanniques étaient-ils devenus plus prudents et plus expérimentés ? Non, les marins britanniques eux-mêmes ont été surpris par ces chiffres. Mais ce n’est pas difficile de comprendre comment ce « miracle » s’est produit. Hitler a demandé à ses commandants de marine de ne pas couler les navires anglais et français ! L’Amiral allemand Erich Raeder note dans son journal que la politique générale a été pour l’essentiel « de faire preuve de retenue jusqu’à ce que la situation politique dans l’ouest soit devenue plus claire » (ibid., 636). Il y avait un incident bien connu, dans lequel un capitaine de sous-marin allemand a demandé la permission d’attaquer un navire de guerre français, le Dunkerque, qui était dans une position vulnérable, mais la permission lui a été refusée. [3] le Führer ayant personnellement interdit l’attaque !

 

L’histoire de l’attaque de Hitler contre la France semble tout aussi improbable. Hitler avait tout d’abord programmé l’offensive pour le 12 novembre 1939 [4], mais elle n’a en fait eu lieu que le 10 mai 1940. Au cours de cette période, Hitler a reporté l’offensive 20 fois ! [5] (il est intéressant de noter que le premier retard dans l’offensive s’est produit après la tentative d’« assassinat préventif » contre Hitler orchestré par des agents secrets britanniques le 8 novembre 1939 dans la salle de la bière Bürgerbräukeller à Munich).

 

Comment les Britanniques et les Français se sont-ils préparés à repousser son agression ? Parfois, il semblait que jusqu’à la fin ils ne pouvaient simplement pas croire que le Führer se déciderait à bouger. Alors même que les combats faisaient rage en Norvège entre les forces allemandes et britanniques, les Britanniques ont toujours gardé leurs avions au sol. Seuls quelques avions ont effectué quelques raids – dans un premier temps au cours de la journée et puis surtout pendant la nuit. Durant ces sorties, les avions britanniques ont continué à lâcher d’innombrables tracts de propagande destinés au public allemand. Et cette idylle dura jusqu’en mai 1940, c’est-à-dire jusqu’au début de l’offensive allemande.

 

 

 

Par Nikolay STARIKOV (Russie)- ORIENTAL REVIEW - le texte original a été adapté pour la traduction en anglais par ORIENTAL REVIEW - traduit par Avic – Réseau International – le 26 mai 2015

 

Source : ORIENTAL REVIEW publie en exclusivité des chapitres provenant de la recherche documentaire de Nikolay Starikov « Qui a poussé Hitler à attaquer Staline » (Saint-Pétersbourg, 2008). M. Starikov est historien russe et activiste civil. Le texte original a été adapté pour la traduction en anglais par ORIENTAL REVIEW

 

NOTES :

[1] Charles de Gaulle, The Complete guerre mémoires de Charles de Gaulle (New York : Carroll & Graf Publishers, 1998) 557.

[2] ibid.. , 59.

[3] Albert Speer. À l’intérieur du troisième Reich. Mémoires (New York : Simon & Schuster, 1997) 165.

[4] Franz Halder. Le journal de guerre de Halder, 1939-1942 (Novato, CA: Presidio Press, 1988) 672.

[5] Hans-Adolf Jacobsen, 1939-1945. Belaïa Mirovaïa Voina / / Vtoraya Mirovaïa Voina : Dva Vzglyada. 13.

 

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Voir la partie II/II ici : http://sco.lt/5c1LRh


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La France, l’Europe, le monde... - Entretien avec Valéry Giscard d’Estaing - Partie 1/2

La France, l’Europe, le monde...  - Entretien avec Valéry Giscard d’Estaing - Partie 1/2 | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Valéry Giscard d’Estaing - sott.net



  

La France, l’Europe, le monde...

- Partie 1/2 -

 

Entretien avec Valéry Giscard d’Estaing *

conduit par Isabelle Lasserre **

 

Dans ce stimulant entretien exclusif, Valéry Giscard d’Estaing a accepté, pour Politique Internationale, de décrypter les turbulences qui agitent la planète. De la crise ukrainienne au conflit israélo-palestinien en passant par l’avancée de Daech en Irak et en Syrie, l’ancien président livre son interprétation des principaux dossiers du moment. Comme le lecteur s’apprête à le découvrir, celui qui est également le maître d’œuvre de l’ambitieux projet Europa — la création, au sein de l’UE, d’un ensemble fort et fédératif qui permettra à l’Union de progresser sur la voie tracée il y a soixante ans par les Pères fondateurs (1) — n’a rien perdu de sa profondeur de vue, de sa force de conviction et de son humour.


I. L.

 

— Isabelle Lasserre — Monsieur le Président, quelles sont les principales raisons qui vous ont poussé à concevoir Europa ?

 

Valéry Giscard d’Estaing — Mon projet repose, d’abord, sur un constat. Dans le monde actuel, caractérisé par la montée des grands États, la France est une puissance moyenne, tant par sa population que par sa taille. Elle a une histoire ancienne très glorieuse qui lui a valu, par le passé, une influence mondiale et une culture toujours vivante. Mais, aujourd’hui, son économie est très affaiblie ; son produit intérieur brut stagne ; et elle est, par surcroît, en cours de désindustrialisation rapide. L’une des raisons principales à cela, en dehors du laxisme économique et financier de sa politique, tient au fait que la trajectoire qu’avaient dessinée les créateurs français de l’Europe, Jean Monnet et Robert Schuman, a été interrompue au début des années 1990. Le traité de Maastricht a été signé en 1992 entre douze États membres, dont les six États fondateurs. Or le système européen s’est brusquement élargi à seize nouveaux États membres, sur un laps de temps relativement court, sans que ses structures aient été adaptées pour accueillir les nouveaux entrants et sans que les objectifs poursuivis par l’Union leur aient été précisés. Lorsqu’il avait été suivi, entre 1950 et 1992, le chemin tracé par les pères de l’Europe avait permis d’obtenir de brillants résultats, en particulier la mise en place d’une monnaie commune. Aujourd’hui, il faut impérativement reprendre la bonne voie. C’est le sens du projet Europa qui permet aux pays qui veulent poursuivre l’intégration européenne d’en franchir de nouvelles étapes.

 

— I. L. — L’Europe manque de leaders charismatiques, de leaders d’envergure. Qui donc peut incarner ce projet Europa ?

 

V. G. E. — C’est bien le problème. De tels leaders n’existent pas de nos jours. Nous assistons à la fin d’une génération. Avec l’avènement de la société de consommation, les responsables politiques se sont détournés des grands objectifs pour se consacrer à la satisfaction des besoins individuels, à dimensions électorales. Les dirigeants d’exception ont disparu. Certes, on voit apparaître une nouvelle génération dans les élections locales, en Italie, en Pologne et même en France — une nouvelle génération qui produira en son temps des leaders d’envergure internationale. Mais, en attendant, nous pourrions quand même avancer. La carence est avant tout française dans la mesure où toutes les grandes initiatives européennes ont, jusque-là, été proposées par la France. L’Allemagne, elle, s’est plus rarement mobilisée pour fournir des idées. Voilà pourquoi la France devrait aujourd’hui proposer de réunir plus régulièrement le Conseil des chefs d’État de la zone euro et de le doter d’un indispensable secrétaire général, qui devrait être français. L’Europe possède la deuxième monnaie internationale — ce qui, dans un monde en crise, comme on le constate en ce moment avec les secousses du rouble, n’est pas sans importance. Or les plus hauts responsables des États de la zone euro ne se réunissent que rarement, deux fois par an tout au plus. La situation de la France est si faible aujourd’hui qu’elle n’ose plus avancer de propositions audacieuses. Elle traverse une crise de crédibilité. Il lui faut reprendre l’initiative.

 

— I. L. — Ces dernières années, la France a-t-elle commis des erreurs en matière de politique européenne ?

 

V. G. E. — La principale erreur de la France, c’est de ne pas avoir réalisé les réformes indispensables, qui sont bien connues. L’autre est d’avoir refusé d’appliquer les accords qu’elle a signés et votés dans le domaine budgétaire. Nous refusons l’application du Pacte de stabilité et de croissance (2) et nous demandons des dérogations à nos partenaires pour pouvoir maintenir un déficit budgétaire excessif et accroître encore notre endettement, ce qui constitue pour nous une bombe à retardement dans la perspective confirmée de la hausse des taux d’intérêt américains en 2015 ! Si l’on met de côté la Grèce et l’Italie, la France est, dans ce domaine, le dernier pays du groupe de la zone euro. C’est une erreur grave : elle a affaibli notre crédibilité européenne, qui avait déjà été largement entamée par le non au référendum de 2005 sur la Constitution européenne (3).

 

— I. L. — David Cameron est-il l’homme qui fera sortir la Grande-Bretagne de l’Union européenne ? Pensez-vous qu’une telle tournure des événements serait une bonne ou une mauvaise chose ?

 

V. G. E. — Je souhaite vivement que la Grande-Bretagne reste dans l’Union européenne des 28 États membres. Elle agit correctement dans ce cadre, où elle a tout à fait sa place. Mais la Grande-Bretagne a peur d’être embarquée dans un système d’intégration dont elle ne veut pas et ne voudra jamais. L’Union à 28 est un espace commercial doté de très peu de compétences d’intégration et qui n’a rien à voir avec la zone euro. Il vaut mieux que la Grande-Bretagne demeure dans l’UE : pour elle, pour nous et pour tout le monde. Son histoire est très mêlée à celle de l’Union, elle appartient au groupe des trois ou quatre grands pays européens. Ses soldats ont combattu sur le sol de la France pendant les deux dernières guerres. Ce qu’elle demande, à savoir l’arrêt de la prolifération de textes émis par les institutions européennes et le respect strict des compétences de l’Union, n’a, en réalité, rien d’excessif ; je n’en regrette que davantage la réaction négative que ces requêtes suscitent chez ses partenaires européens ; je déplore, surtout, le fait qu’il n’y ait aucune négociation avec Londres. Le ministre français des Affaires étrangères serait bien inspiré de conduire des discussions avec la Grande-Bretagne, dont les demandes devraient être calmement étudiées par les Européens et faire si possible l’objet d’un accord. Certes, la situation est difficile et compliquée depuis la victoire du parti Ukip aux élections européennes (4) et le référendum sur l’indépendance en Écosse (5) — ce qui, comme vous le savez, a suscité un débat parmi les Gallois et les Anglais. Je crois que David Cameron n’en souhaite pas moins rester dans l’Union européenne, mais il ne pourra le faire que si le prix politique à payer pour cela n’est pas trop élevé.

 

— I. L. — Quelles seraient les conséquences d’une sortie de la Grande-Bretagne ?

 

V. G. E. — À court terme, il n’y aurait pas tellement de conséquences. C’est sur le plan de la vocation de Londres, une capitale monétaire largement investie dans l’euro, que les choses changeraient. On assisterait à une érosion de la position de la Grande-Bretagne. Mais pour l’Europe continentale, il n’y aurait pas de conséquences majeures.

 

— I. L. — Quel regard portez-vous sur l’annexion de la Crimée et la déstabilisation de l’est de l’Ukraine par la Russie ?

 

V. G. E. — Concernant le « retour » de la Crimée en Russie, très franchement je l’ai jugé conforme à l’Histoire. J’ai relu des livres décrivant l’histoire russe du XVIIIe siècle. La Crimée a été conquise sous le règne de Catherine II, avec l’action prédominante du prince Potemkine, lorsque la Russie descendait vers le sud en direction de la Turquie dans l’idée de reconquérir Constantinople. La conquête de la Crimée fut assez dure. Elle ne s’est pas faite au détriment de l’Ukraine, qui n’existait pas, mais d’un souverain local qui dépendait du pouvoir turc. Depuis, elle n’a été peuplée que par des Russes. Quand Nikita Khrouchtchev a voulu accroître le poids de l’URSS au sein des Nations unies qui venaient de naître, il a « inventé » l’Ukraine et la Biélorussie pour donner deux voix de plus à l’URSS, et il a attribué une autorité nouvelle à l’Ukraine sur la Crimée qui n’avait pas de précédent. À l’époque, déjà, je pensais que cette dépendance artificielle ne durerait pas. Les récents événements étaient prévisibles. D’ailleurs, le retour de la Crimée à la Russie a été largement approuvé par la population. Ce n’est que lorsque les problèmes se sont étendus à l’est de l’Ukraine qu’on s’en est inquiété...

 

— I. L. — De nombreux analystes et responsables politiques plaident pour une plus grande « compréhension » à l’égard de Vladimir Poutine. Bien que vous ayez toujours été un partisan de la détente vis-à-vis de Moscou, à l’époque de la guerre froide comme aujourd’hui, acceptez-vous qu’on puisse ainsi violer le droit international et déstabiliser un pays ?

 

V. G. E. — Les règles conventionnelles adoptées lors de la paix de Westphalie en 1648 (6) posaient le principe du respect de la souveraineté nationale et des frontières. En vertu de ce principe, certains estiment que l’Ukraine doit absolument conserver la totalité du territoire qui était le sien au moment de son indépendance en 1991. Mais n’oublions pas que la décomposition de l’URSS s’est faite dans la débandade et a provoqué un émiettement des frontières ! La méthode de Vladimir Poutine aurait pu être différente. Mais, aujourd’hui, la question de la Crimée doit être laissée de côté. Celle de l’est ukrainien est, en revanche, plus difficile. N’oubliez pas que l’Ukraine a longtemps été russe, Kiev fut la capitale de la Russie. Lorsque, ministre des Finances, je suis allé en Union soviétique à la demande du général de Gaulle, j’ai été reçu par Khrouchtchev à Kiev...

 

Pour y voir vraiment clair, il faut se demander ce qui s’est réellement passé il y a un an dans la capitale ukrainienne. Quel rôle la CIA a-t-elle joué dans la révolution du Maïdan ? Quel est le sens de la politique systématiquement anti-russe menée par Barack Obama ? Pourquoi les États-Unis ont-ils voulu avancer leurs pions en Ukraine ? Existe-t-il un lobby ukrainien influent aux États-Unis ? Les Américains ont-ils voulu « compenser » leur faiblesse au Moyen-Orient en conduisant, sur le continent européen, une politique plus « dure » contre la Russie ?

 

— I. L. — Pensez-vous vraiment que les États-Unis sont responsables de la crise ukrainienne ? N’est-ce pas plutôt la corruption de l’équipe au pouvoir qui a provoqué le ras-le-bol des Ukrainiens ?

 

V. G. E. — Les deux éléments sont à prendre en compte. Il est indéniable que le pouvoir ukrainien était insupportable et corrompu. Ce qui explique, au moins partiellement, que le président Ianoukovitch ait été contraint au départ. Mais la situation est restée confuse et il faut reconnaître que la transition ukrainienne a un aspect peu démocratique. Ce sont des clans dirigés par des oligarques qui mènent le jeu. Quant aux États-Unis, ils ont probablement soutenu et encouragé le mouvement insurrectionnel. Et, ensuite, ils ont pris la tête de la politique de sanctions visant la Russie — une politique qui a enfreint le droit international. Qui peut s’arroger le droit, en effet, de dresser une liste de citoyens à qui l’on applique des sanctions personnelles sans même les interroger, sans qu’ils aient la possibilité de se défendre et même d’avoir des avocats ? Cette affaire marque un tournant préoccupant. Concernant les sanctions économiques visant non des personnes, mais l’État russe, comment ne pas considérer qu’elles font du tort aux deux protagonistes — Russie et Occident — en altérant leurs échanges commerciaux ? Cette montée des tensions va continuer de faire du mal à l’économie russe. Soit dit en passant, quel est le nom de l’expert qui avait prévu et annoncé la chute des cours du pétrole ? Aucun expert n’avait anticipé cet événement ! Quoi qu’il en soit, aujourd’hui l’économie russe est fragilisée en raison de la spéculation contre le rouble qui est à son cours le plus bas, par rapport au dollar, depuis 1998. Les Américains ont-ils intérêt à provoquer la chute de l’économie russe ? Pour l’Europe, les Russes sont des partenaires et des voisins. Dans le désordre international actuel, face à la flambée des violences au Moyen-Orient, devant l’incertitude provoquée par les élections de mi-mandat aux États-Unis, il serait irresponsable de souhaiter que l’économie russe s’effondre.

 

 

 

Par politiqueinternationale.com – La Revue n° 146 – hiver 2015 par Patrick Wajsman

 

 * Président de la République française de 1974 à 1981.

** Rédactrice en chef adjointe au service étranger du Figaro.

 

 

Notes :

(1) La déclaration du 9 mai 1950, appelée déclaration Schuman, est considérée comme le texte fondateur de la construction européenne. Elle a débouché sur la signature du Traité de Paris en avril 1951, qui fonde la Communauté européenne du charbon et de l’acier (Ceca), entre six États européens.

(2) Adopté en 1997, le Pacte de stabilité et de croissance désigne l’ensemble des critères que les États de la zone euro se sont engagés à respecter vis-à-vis de leurs partenaires. Il est censé permettre aux États de coordonner leurs politiques budgétaires et d’éviter l’apparition de déficits trop importants. Il impose en théorie aux pays de la zone euro de tout faire pour avoir des budgets équilibrés ou excédentaires.

(3) En 2005, la France a rejeté le Traité constitutionnel. Le non au référendum sur la constitution a recueilli 54,87 % des suffrages.

(4) Aux dernières élections européennes, en mai 2014, le parti indépendantiste Ukip (United Kingdom Independence Party) est arrivé en tête au Royaume-Uni, avec 27,5 % des voix.

(5) Le 18 septembre 2014, le référendum sur l’indépendance de l’Écosse s’est soldé par une victoire du « non ». Il avait été organisé conformément à l’accord passé entre le Premier ministre britannique David Cameron et son homologue écossais Alex Salmond à Édimbourg en octobre 2012. Si le vote avait été favorable, l’indépendance aurait été proclamée en mars 2016.

(6) Le 24 octobre 1648, les traités de Westphalie ont mis fin à la guerre de Trente Ans. Ils sont à l’origine du « système westphalien » qui désigne le nouveau système de relations internationales, basé sur les principes du respect de la souveraineté des États et de l’équilibre des puissances.

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Euro : le sauvetage, pire que le naufrage - L’UE achète du temps avant la catastrophe

Euro : le sauvetage, pire que le naufrage - L’UE achète du temps avant la catastrophe | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Reynaldo Paganelli/SIPA/1503240924

 

Euro : le sauvetage, pire que le naufrage

L’UE achète du temps avant la catastrophe

 

Si l’on doutait encore de la soumission des Européens aux États-Unis, cette information, dont toute la presse allemande parlait au matin du 17 mars 2015, viendra lever les incertitudes. Elle prouve aussi que Jean-Claude Trichet – désormais président de la Trilatérale, think tank cadet de Bilderberg, présidé par Henri de Castries – est sous influence directe de l’administration américaine.

 

C’est l’ancien économiste en chef de la BCE, Jürgen Stark, qui l’affirme : le président Obama aurait exercé d’énormes pressions sur la BCE, lorsqu’il s’agissait de sauver l’euro. Le but des Américains était que la Banque centrale de l’Union européenne intervienne de manière aussi agressive que la FED sur les marchés. Peu après ces pressions, un programme d’achat massif d’emprunts d’État fut élaboré.

 

Ce mois-ci, Mario Draghi a mis en place son programme de stabilisation de l’euro, annoncé de longue date. Selon ses prévisions, réalisées avec la participation active des Américains, 60 milliards d’euros d’emprunts doivent être achetés chaque mois. Jürgen Stark rapporte dans un document réalisé par la télévision allemande ARD comment, le soir d’une session de la BCE, quelqu’un lui avait remis une enveloppe. Celle-ci contenait les consignes détaillées demandant à la BCE d’acheter massivement les emprunts d’État. Ces plans lui étaient alors totalement inconnus. « Ça a été pour moi un choc incroyable », déclare Stark à propos de cet épisode, qui aurait eu lieu à Lisbonne en mai 2010.

 

Ce genre de programme d’emprunts est vivement contesté par les juristes, et même les juges de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe le tiennent pour illégal. « Les pressions de l’administration américaine étaient énormes, de tous côtés, en particulier de la part du président Obama », précise Stark, qui a fini par présenter sa démission sous l’administration Trichet, en 2011. La presse française en avait rendu compte à l’époque, estimant Trichet affaibli par cette démission. Les déclarations de Stark ont été confirmées, durant la crise financière, par Philipp Hildebrand, le président de la Banque Nationale suisse : « Lors de l’entrée en fonction de Mario Draghi, j’ai reçu un coup de fil de Tim Geithner, le ministre des finances américain, qui voulait savoir comment amener la BCE à adopter un style tout aussi agressif, comme c’est l’usage à la FED et en Grande-Bretagne. »

 

Et puis soudain, durant le sommet de l’Union européenne qui vient de se tenir entre Junker, Merkel, Tsipras, Hollande et Draghi, l’UE déclare que la situation de la Grèce représente une catastrophe humanitaire. On sort alors du chapeau pointu européen un « fonds inconnu de 2 milliards d’euros, destiné au développement » (on se demande quel développement). Junker décide donc que cette somme sera attribuée aux Grecs. Il charge le Commissaire européen Valdis Dombrowski « de voir » comment celle-ci serait absorbée par la Grèce… Après le sommet, Junker déclare que cet argent doit servir à maîtriser les problèmes sociaux du pays et aider les PME à se développer. Mais il omet de préciser comment il va contrôler l’attribution de cette somme à Athènes.

 

Tout ceci n’a pu que satisfaire Alexis Tsipras, en récompense de son alignement à l’UE et, par ricochet, aux États-Unis. Les autres États membres de l’UE, eux, n’ont pas été associés à ces négociations, bien qu’il s’agisse de l’argent de leurs contribuables. Le journal économique allemand Deutsche Wirtschaftsnachrichten précise : « Par cette décision, la troïka a désormais les mains libres pour demander d’autres milliards à la BCE et au FMI au titre de la dette grecque. Cette action risquée est connue du grand public sous le nom de « sauvetage de la Grèce » et a déjà coûté au contribuable européen 240 milliards euros. » Comme mentionné dans le reportage de la première chaîne allemande ARD, l’UE achète encore une fois du temps avant la catastrophe. Ainsi Georges Friedman, fondateur de la plus importante agence de renseignements privée au monde, Stratfor Global Intelligence, estimait-il à l’occasion d’une récente conférence à Chicago que l’euro et l’Europe imploseront.

 

En attendant, les États-Unis peuvent toujours faire pression, car, comme le dit Georges Friedman, « l’Europe est devenue incontrôlable ». Preuve de sa dérive autocratique, une déclaration de Junker, cité par Der Spiegel, devrait choquer chacun des citoyens que nous sommes : « Nous décidons des choses et les laissons de côté, pour attendre quelque temps et voir ce qui va se passer. S’il n’y a pas de grandes protestations et autres émeutes – car, de toute façon, personne ne comprend ce que nous décidons – alors nous continuons, pas à pas, jusqu’à ce qu’un retour en arrière devienne impossible. » Ainsi va la démocratie en UERSS !

 

 

 

Par Sylvia Bourdon - causeur.fr – le 25 mars 2015

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Ukraine/Donbass : explosions à Kharkov et préparation d‘une attaque de Kiev à l’est de Mariupol

Ukraine/Donbass : explosions à Kharkov et préparation d‘une attaque de Kiev à l’est de Mariupol | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Ukraine/Donbass : explosions à Kharkov et préparation d‘une attaque de Kiev à l’est de Mariupol

 

Washington augmente son budget de propagande et s’apprête à lancer un vaste programme de soutien militaire au régime dictatorial ukrainien qui s’inscrira dans le cadre des activités de l’OTAN en Ukraine. Hier, la Verkhovna Rada a adopté une loi qui permet d’augmenter à 250.000 le nombre de soldats et de paramilitaires qui pourraient être engagés dans le Donbass et sur l’ensemble du territoire du pays. C’est une véritable course à la guerre régionale que l’hyperpuissance US et ses alliés mènent en ce moment. Une course qui se traduit sur le terrain par un refus obstiné de la partie ukrainienne de retirer de la ligne de front son armement lourd comme les accords de Minsk l’y obligent. Pire : il faut s’attendre dans les heures qui viennent à une attaque en force sur Shirokino, à l’est de Mariupol.

 

Le commandant de l’US Army en Europe, le général américain Ben Hodges croit savoir que 12.000 « soldats russes » issus des troupes régulières opèrent dans l’est de l’Ukraine avec « des conseillers, des techniciens et des troupes de combats ». L’officier général s’avère incapable de fournir la moindre preuve de ce qu’il avance. Et pour illustrer cette propagande de guerre, Ukraine Today (pendant local d’USA Today) ne trouve pas mieux que des images de troupes… ukrainiennes à diffuser !

 

 

 

 

En riposte du côté de Moscou, Konstantin Kosachev, chef de la commission des affaires étrangères à la Douma, a déclaré que la Fédération de la Russie pouvait être amenée à reconnaître les républiques sécessionnistes du Donbass si d’autres options échouaient. Ce qui signifierait que lesdites républiques, une fois reconnues, pourraient être amenées à demander officiellement l’aide de Moscou pour se protéger de l’agression occidentale.

 

 

Accalmie relative et préparation d’attaque à l’est de Mariupol

 

Sur la ligne de front, alors que le retrait des armements lourds des FAN vient de s’achever, que ceux des forces de Kiev sont à peine entamés, les principaux points chauds se concentrent à l’est et au nord-est de Mariupol, notamment sur le village côtier de Shirokino ; mais aussi l’aéroport de Donetsk, où les forces de Kiev harcèlent constamment les forces républicaines, empêchant ainsi les opérations de déblaiement ; et le secteur nord-ouest de Lugansk où les reconnaissances offensives sectorisées des troupes ukrainiennes se succèdent entre les accrochages et les salves de mortiers.

 

Plusieurs observateurs sur Severodonetsk (sous le contrôle de forces ukrainiennes) ont signalé des colonnes de renforts se dirigeant en direction du sud-est, vers Krymskoe. Cela confirme que de nouvelles rotations sont en cours du côté de Kiev. On note justement qu’au nord de la Seversky Donets, plusieurs unités sont arrivées récemment, y compris deux batteries de lance-roquettes multiples de 220 Uragan. Il y a trois jours, les forces ukrainiennes ont quitté le poste de contrôle n° 37, à l’est immédiat de Krymskoe juste au nord de la Seversky Donets. Légèrement plus au sud, les 29 et 31 toujours tenus par les forces républicaines, subissent un harcèlement constant.

 

Une délégation de la mission de l’OSCE s’est une nouvelle fois retrouvée sous des tirs de chars de l’armée ukrainienne alors qu’elle se trouvait sur l’aéroport de Donetsk.

 

Quelques heures plus tard, à l’ouest de Peski, c’est un accident de la route impliquant un SUV de l’OSCE et un Hummer ukrainien qui a bien failli dégénérer, les paramilitaires dans le véhicule de fabrication américaine étant particulièrement agressifs. Gageons que l’OSCE ne tiendra pas rigueur à Kiev de ces comportements inacceptables envers ses représentants. Que n’aurait-on entendu si les FAN avaient agi de la sorte ?

 

 


 

 

Sur l’est de Mariupol, les accrochages et les tirs au mortier de 120 se succèdent sur Shirokino et on annonce des renforts pour la compagnie d’« Azov » présente à l’ouest du village. Il faut donc s’attendre dans les heures qui viennent à un regain de tension sur ce secteur déjà très agité. D’ailleurs, on note depuis 72 heures, des renforcements inquiétants de batteries lourdes ukrainiennes sur Mariupol même.

 

 


 

 

Explosions à Kharkov

 

 

 

Alors que l’enquête est au point mort concernant l’attentat du 6 mars contre une manifestation d’extrême droite qui a fait trois morts et une bonne dizaine de blessés, voilà que la ville a été une nouvelle fois secouée dans la journée par deux explosions.

 

Ce matin, le mini van d’Andriy Angolenko et de sa femme a explosé au centre-ville de Kharkov. Les deux occupants sont actuellement hospitalisés. Il ne reste quasiment plus rien du Volkswagen Transporter blanc du chef du « bataillon » de la garde nationale « Sloboda ». Les « partisans de Kharkov » ont démenti leur implication dans ce nouvel attentat. Habituellement, ils revendiquent toujours leurs actions. Ils avaient aussi démenti être à l’origine de l’attentat d’il y a douze jours.

 

Puis, toujours à Kharkov, vers 14 h, une autre voiture a pris feu et a explosé. Plusieurs heures après, Anton Gerashchenko, député et membre du conseil du ministère des Affaires intérieures, indiquait sur sa page Facebook que la seconde exposition était due à des « problèmes techniques » avec « une vieille Audi »… Étrange manière de conclure une enquête, alors que, sur place, le SBU et les forces spéciales avaient été dépêchées en urgence.

 

Règlement de comptes entre factions d’extrême droite ou action des partisans ? Les deux hypothèses sont tout à fait plausibles dans la mesure où les « partisans de Kharkov » sont très actifs en ce moment et les heurts entre les diverses factions extrémistes se démultiplient ces derniers temps.

 

Pour notre part, nous pencherons vers la seconde hypothèse, dans la mesure où, à chaque attentat organisé par les « partisans », ces derniers n’ont jamais manqué d’en revendiquer la paternité. De plus, la tension entre anciens alliés extrémistes de droite semble être à son comble en ce moment. La scène pathétique à la Rada avec Oleg Lyachko s’en prenant physiquement à Sergiy Melnychuk, et Igor Mosiychuk menaçant ce dernier de son point et prenant partie pour Lyachko (il a au moins la reconnaissance du ventre puisque ce néonazi a été élu grâce à Lyachko) est l’illustration médiatique la plus visible de cette guerre des clans qui fait rage.

 

La même bande d’excités radicaux vient d’imposer à la Rada une minute de silence à la mémoire de Roman Choukhevytch, agent terroriste de l’Abwehr, organisateur de pogroms, chef de l’armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) en 1943-1944, collaborateur du IIIe Reich de 1941 à 1943 et chef de Kompanie au Schuma-Bataillon 201, unité d’extermination des juifs et des opposants sous contrôle du service de sécurité des SS en 1941-1942.

 

Le Parlement ukrainien a fait du 14 octobre, jour de la création de l’UPA, la Journée du Défenseur de l’Ukraine. Il s’agit d’une réhabilitation officielle du collaborationnisme avec le Reich hitlérien et une banalisation de la Shoah. Où sont donc nos ligues de vertu si promptes à dénoncer ceux qui ne pensent pas comme elles ?

 

 

Odessa : la menace Strelkov

 

Alerte à Odessa ! Selon le blogueur Bertrand Rivière, ce serait la panique totale sur les réseaux sociaux pro-Kiev : la rumeur circule que le colonel Girkin, dit Igor Strelkov, serait en route pour Odessa. Ce qui ne semble pas être le cas… En revanche, les partisans, eux, sont bien en place.

 

 

 

Ces derniers temps, la résistance se développe de façon importante dans le port de la mer Noire. Cela oblige les forces de Kiev à resserrer la pression militaire et paramilitaire sur la population.

 

La liberté de la presse n’existe plus en Ukraine « proeuropéenne », pas plus que dans l’Union européenne. Le journaliste britannique Graham Phillips a été arrêté à l’aéroport d’Heathrow de Londres en raison de son activité professionnelle de journaliste reporter sur le territoire de la Nouvelle Russie. Il a été soumis pendant quatre heures à un interrogatoire serré. Il lui est reproché d’avoir reçu la Médaille de la Nouvelle Russie et de s’être rendu à Moscou. Il revenait en Grande-Bretagne pour y voir sa famille et y passer des vacances. Il y a quelques jours, le Foreign Office lui a envoyé une lettre, dans laquelle il lui était fortement recommandé de quitter le Donbass. En réponse, Phillips affirma qu’il était fier de son pays, mais qu’il avait « honte » de la position britannique concernant les événements en Ukraine.

 

Le 24 novembre, Graham Phillips avait été blessé près du village de Peski à l’ouest de Donetsk. Un éclat d’obus l’avait atteint sous son gilet pare-balles et pénétré dans son dos, près du rein ; le journaliste s’était alors rendu à l’hôpital par ses propres moyens sans demander d’aide.

 

Et, comme de bien entendu, Reporters sans frontières n’a que faire de ces atteintes intolérables à la liberté d’informer. Il faut toujours rappeler que RSF avait approuvé le bombardement par l’OTAN au printemps 1999 de la RTS, la radio télévision serbe, tuant et blessant plusieurs journalistes.

 

 

 

Par Jacques FrèreNationsPresse.info – le 6 mars 2015

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L’Irak accuse la Grande-Bretagne de livrer des armes à l’État islamique

L’Irak accuse la Grande-Bretagne de livrer des armes à l’État islamique | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


L’Irak accuse la Grande-Bretagne

de livrer des armes à l’État islamique



Un député irakien affirme que les États-Unis veulent instaurer le chaos dans son pays

 

 

 

L’agence de presse iranienne FAR News Agency rapporte que l’armée irakienne a abattu deux avions britanniques qui livraient des armes à l’État islamique.

 

« Le Comité pour la sécurité nationale et la défense du Parlement irakien a eu accès aux photos de deux avions britanniques qui se sont écrasés alors qu’ils transportaient des armes pour l’EI », a déclaré le président du comité Hakem al-Zameli, selon le centre d’information en arabe du Conseil suprême islamique irakien.

 

L’incident a été rapporté par des médias étrangers et des médias alternatifs, mais n’a pas été mentionné par la presse dominante aux États-Unis et en Europe.

 

Hakem al-Zameli, un législateur irakien important, a ajouté que l’actuel gouvernement de Bagdad reçoit quotidiennement des rapports des forces de sécurité dans la province de al-Anbar sur des parachutages d’armes pour ISIS.

 

Il a affirmé que les États-Unis veulent provoquer le chaos en Irak et le font en soutenant l’État islamique.

 

D’autres députés irakiens se plaignent de cette situation.

 

« Nous avons découvert des armes fabriquées aux États-Unis, dans les pays européens et en Israël dans les zones libérées du contrôle de l’EI dans la région Al-Baqdadi », écrit le site d’information al-Ahad, citant Khalaf Tarmouz, le chef du Conseil provincial d’al-Anbar. Tarmouz a également dit que des armes fabriquées en Europe et en Israël ont aussi été découvertes à Ramadi.

 

« Les États-Unis lâchent des armes pour l’EI avec l’excuse qu’ils ne savent pas où sont les positions de l’EI et s’efforcent de tordre la réalité avec ce genre d’allégations », dit-il.

 

En décembre, les médias étatiques iraniens ont affirmé que l’armée de l’air états-unienne avait largué pour la seconde fois des armes dans les zones tenues par l’État islamique.

 

Infowars.com reported :

Des volontaires irakiens qui combattent l’EI dans les districts de Yathrib et Balad dans la province Salahuddin en Irak ont rapporté ces parachutages.

 

L’Irak prétend qu’il a maintenant repris la main dans la bataille pour regagner du terrain sur le groupe terroriste.

 

En octobre, un parachutage prétendument erroné a largué des armes qui sont tombées aux mains des combattants de l’État islamique à l’extérieur de Kobané en Syrie.

 

En novembre, des sources des services de renseignement irakiens ont dit que les États-Unis approvisionnent activement l’EI en armes. « Les services de renseignement irakiens ont répété que les avions militaires états-uniens avaient parachuté plusieurs cargaisons d’aide pour les terroristes de l’EI afin de les aider à résister au siège de l’armée irakienne, des forces de sécurité et du peuple », explique un rapport.

 

« Ce qui est important, c’est que les États-Unis n’envoient pas ces armes seulement à ceux qui coopèrent avec le Pentagone, et cela indique que les États-Unis jouent un rôle dans l’armement de l’EI. »

 

En juillet, Infowars.com reported faisait état de la grande quantité d’armes états-uniennes capturées par l’EI.

 

En plus des véhicules de combat et de l’artillerie acquise précédemment par l’armée irakienne, la mine d’armement provenant des bases US incluait plus de 50 batteries d’artillerie de 155 mm M-198 et 4 000 mitrailleuses PKC.

 

L’acquisition d’armes sophistiquées a transformé l’EI, le faisant passer d’un groupe terroriste à une armée capable de mener une guerre conventionnelle en Irak et en Syrie.

 

 


Par Kuer Nimmo (infowars.com) - traduit par Diane Gilliard pour Arrêt sur Info – le 24 février 2015

 

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Cyber-espionnage : Fanny le nouveau logiciel espion de la NSA dévoilé par Kaspersky Lab

Cyber-espionnage : Fanny le nouveau logiciel espion de la NSA dévoilé par Kaspersky Lab | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it



Cyber-espionnage : Fanny le nouveau logiciel espion de la NSA dévoilé par Kaspersky Lab

 

La société spécialisée en sécurité Kaspersky Lab a trouvé l’origine d’attaques d’une complexité sans précédent infectant les disques durs de gouvernements, d’agences gouvernementales et de sociétés stratégiques. Un puissant outil de cyberespionnage, surnommé « Fanny », qui récolte de l’information dans des millions d’ordinateurs par le biais de logiciels malveillants installés secrètement.

 

 

Fanny : le nouveau ver de la NSA

 

Un rapport publié lundi par la firme de sécurité informatique russe Kaspersky n’a pas identifié la source de cette campagne de cyperpiratage, mais a mentionné certaines similarités avec Stuxnet, une cyberarme que beaucoup croient avoir été développée par les États-Unis et Israël pour contrecarrer le programme nucléaire iranien.

 

Kaspersky a indiqué que cette campagne « surpasse tout ce qui a été fait en matière de complexité et de sophistication », dans le domaine du cyberespionnage, et son utilisation remonte à aussi loin que 2001 par une équipe nommée « le groupe Équation ». « Le groupe Équation est probablement l’un des groupes de cyberpirates les plus sophistiqués au monde ; et l’un des plus menaçants que nous ayons vu », mentionne le rapport.

 

Les manœuvres d’espionnage utilisaient un ver que Kaspersky a surnommé « Fanny » qui infecte un ordinateur par une clé USB en exploitant deux failles pour siphonner de l’information d’ordinateurs au Moyen-Orient et en Asie, ajoute le rapport. Des preuves montrent que les développeurs de Equation et de Stuxnet « sont soit les mêmes, soit de proches alliés », poursuivent les chercheurs.

 

 

La NSA muette

 

L’agence américaine de sécurité nationale (NSA), qui a mené une vaste opération de surveillance à l’échelle mondiale pour la lutte au terrorisme, a refusé de confirmer toute implication dans le programme. « Nous sommes au courant du rapport. Nous ne commenterons publiquement aucune allégation soulevée par le rapport ni aucune autre information », a indiqué Vanee Vines, la porte-parole de la NSA dans un courriel à l’AFP.

 

Sean Sullivan, de la firme de sécurité finlandaise F-Secure, a pour sa part mentionné que le rapport de Kaspersky semble décrire une division de la NSA connue sous l’acronyme ANT, qui a fait l’objet d’un rapport en 2013 sur les portes dérobées dans les produits technologiques. « L’étude de Kaspersky fait référence à un groupe nommé « Equation », dont le pays d’origine est tenu secret, mais qui possède exactement les mêmes capacités qu’ANT », a précisé M. Sullivan dans un article de blogue mardi.

 

L’attaque a été en mesure d’infecter « environ 2.000 utilisateurs par mois » dans 30 pays, mentionne le rapport. La majorité des contaminations ont été détectées en Iran, en Russie, au Pakistan et en Afghanistan. Parmi les autres pays touchés, on compte la Syrie, le Kazakhstan, la Belgique, la Somalie, la Libye, la France, le Yemen, la Grande-Bretagne, la Suisse, l’Inde et le Brésil.

 

Une caractéristique particulière de ces attaques, selon les chercheurs, est la facilité avec laquelle il a été possible de piéger les grands fabricants de disques durs, dont Western Digital, Seagate, Samsung et Maxtor. Le logiciel espion a été conçu de telle manière qu’il résiste à un reformatage du disque dur et à l’installation d’un nouveau système d’exploitation.

 

Pour le chercheur de Kaspersky Serge Malenkovich, ces logiciels espions sont « invisibles et indestructibles », un véritable cauchemar en sécurité informatique. Mais comme cette attaque est si complexe à exécuter, a-t-il noté, « que même le groupe Équation ne l’a probablement réalisée qu’à quelques reprises. »

 

 

Disques compacts infectés

 

Les chercheurs de Kaspersky ont également indiqué que le logiciel malveillant avait aussi été enfoui dans les disques compacts d’une conférence scientifique de 2009, rendant possible la contamination des ordinateurs de plusieurs dizaines de scientifiques internationaux.

 

« On ne peut dire quand le groupe Équation a commencé son ascension. Les échantillons de logiciels espions que nous avons vus ont été identifiés en 2002, mais leur centre de commandement a été repéré en 2001», précisent les chercheurs. Il est même possible de remonter la filière jusqu’en 1996.

 

Les autorités américaines n’ont pas donné de commentaire sur Stuxnet, mais les chercheurs, dont ceux de Kaspersky, ont dit que le virus développé par les États-Unis et Israël pour contenir les menaces de l’Iran remonte à au moins 2007.

 

 

Des cyberattaques contre les banques à l’origine de pertes massives

 

Une vague de cyberattaques d’un genre nouveau vise depuis 2013 des banques du monde entier, en premier lieu russes, causant des pertes estimées à près d’un milliard de dollars, révèle la société spécialisée Kaspersky Lab dans un rapport publié lundi à Moscou.


Cette campagne, toujours en cours, « indique clairement l’avènement d’une nouvelle ère pour la cybercriminalité », prévient Kaspersky dans cette enquête, dont le New York Times s’est fait l’écho ce week-end. Selon le laboratoire russe, une centaine de banques ont été visées, dont « au moins la moitié ont subi des pertes financières, la plupart des victimes étant situées en Russie, aux États-Unis, en Allemagne, en Chine et en Ukraine ».

 

Si certains signes suggèrent que l’origine des attaques se situe en Chine, la société met en garde contre de possibles indices distillés sciemment afin de tromper les services de sécurité. Les victimes sont en majorité russes. Alors que les attaques informatiques sont utilisées de manière croissante à des fins géopolitiques, « la motivation des attaquants (…) semble être le gain financier plutôt que l’espionnage », selon ce document. Ses auteurs soulignent que les auteurs de la fraude sont « clairement très familiers des logiciels et réseaux de services financiers ».

 

Les hackers utilisent un programme baptisé « Carbanak » visant les employés des banques afin de les piéger à l’aide de pièces jointes par une méthode de « phishing » (hameçonnage). Ils parviennent alors à accéder au réseau de ces cibles, et ainsi aux opérations de transferts d’argent, aux distributeurs de billets et comptes bancaires. Les auteurs des attaques procèdent alors directement à des transferts vers des comptes sous leur contrôle ou des retraits à partir de distributeurs ciblés. Leur mode opératoire va jusqu’à enregistrer des images des systèmes de vidéosurveillance suivant les activités des employés visés.

 

Les fonds détournés ont été transférés vers des comptes aux États-Unis et en Chine, ajoute Kaspersky. La société souligne l’ampleur des sommes détournées : une banque perdant 7,3 millions de dollars via des retraits par distributeurs, une autre 10 millions de dollars via des opérations sur sa plateforme en ligne.

 

Selon ce rapport, les hackers tentent actuellement d’étendre leurs attaques aux pays d’Europe centrale et orientale ainsi qu’au Proche-Orient, en Asie et en Afrique.

 

 

 

Par Clément Pessaux - lesnewseco.fr - le 18 février 2015

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L'Argentine & les Malouines

L'Argentine &  les Malouines | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


 

Les Malouines redoutent une attaque de l’Argentine, sur fond d’odeur de pétrole et d’aide de la Russie

 

 

Encore une forte odeur de pétrole   ? Cela y ressemble bigrement…

Quoi qu’il en soit, l’Argentine vient de conclure un accord avec la Russie au terme duquel celle-ci va lui prêter un certain nombre de bombardiers longue portée. De quoi inquiéter les îles Malouines… et de rappeler de bien mauvais souvenirs.

 

Rappelons que ce territoire outremer du Royaume-Uni est constitué d’un groupe d’îles (Falklands en anglais, Malvinas en espagnol) dans l’Atlantique Sud, situées à près de 500 km des côtes de l’Argentine.


En 1982, l’Argentine avait envahi les îles, revendiquant leur possession. Trois mois plus tard, elle devait jeter l’éponge, devant faire face à la riposte britannique. Près de 900 hommes sont morts au cours de ces combats.

 

Mais les tensions se ravivent à nouveau… Il est vrai que depuis 1998, des forages ont révélé la présence de pétrole au large des côtes… En 2010, un champ de pétrole de taille moyenne, facilement extractible, a même été identifié.

 

Rappelons qu’au mois de juillet 2014, le président russe, Vladimir Poutine, a signé un accord avec l’Argentine prévoyant le prêt de 12 avions Sukhoi Su-24 contre du blé, du bœuf et d’autres marchandises faisant l’objet de pénuries en raison des embargos alimentaires décrétés par l’Union Européenne compte tenu de la position russe en Ukraine.

 

Si les bombardiers sont certes des modèles assez anciens, ils n’en demeurent pas moins armés de missiles guidés par laser et ont une portée de plus de 3 000 kilomètres. De telle manière, qu’ils sont considérés par l’OTAN comme des avions de combat dangereux.

Un tel rayon d’action leur permettrait de participer sans difficulté à des patrouilles de surveillance au-dessus de Port Stanley, la capitale des îles Malouines.

 

Les habitants de l’archipel ont raison d’être inquiets, car les coupes sombres opérées dans le budget de la défense britannique ont porté un coup fatal à leur arsenal. Leur territoire n’est plus défendu que par 4 Eurofighters Typhoon, des missiles sol-air Rapier, et 1 200 hommes, soutenus – rarement – par des bâtiments de la Marine britannique.

 

Selon Andrew Lambert, un officier supérieur de la Royal Air Force et un membre du groupe de pression militaire UK National Defence Association, le ministère de la Défense « devrait s’inquiéter ».

 

En avril 2012, le Major Général britannique Julian Thompson avait estimé que l’Argentine pourrait bien tenter de reprendre possession des Malouines dans quelques années, lorsque le Royaume-Uni aura baissé la garde. Il envisageait un raid éclair avec 200 forces spéciales atterrissant par surprise dans un avion civil sur l’aéroport de l’archipel.


Deux mois auparavant, en février 2012, le ton était particulièrement monté entre l’Argentine et la Grande-Bretagne, concernant l’épineux dossier des Malouines. Alors que Londres avait indiqué « suivre de près » la situation autour de ces îles largement convoitées par les deux protagonistes – compte tenu de leur important potentiel pétrolier —  l’ambassadeur d’Argentine à l’ONU, Jorge Argüello, avait accusé certains groupes britanniques d’agiter « le spectre d’une guerre ».


La Grande-Bretagne a toutefois affirmé – certes officiellement – ne pas vouloir céder à l’escalade, l’Argentine ayant préalablement annoncé qu’elle prendrait les « mesures adéquates » pour empêcher l’exploitation pétrolière britannique dans la zone.

 

« Ce n’est pas la première fois que le pouvoir ou l’opposition agite au Royaume-Uni le spectre d’une guerre », a ainsi déclaré le diplomate à l’agence officielle Télam. Tout en ajoutant qu’envisager une agression argentine était « une ineptie ».

 

Il n’en demeure pas moins que l’archipel pourrait de plus en plus attirer les convoitises des majors pétrolières.


Alors que des forages ont été réalisés dès 1998, un premier champ de 350 millions de barils – certes d’une taille moyenne – a été découvert en 2010, dans des fonds relativement peu profonds. Son exploitation pourrait être en œuvre dès 2016.

 

D’après le journal « Le Monde », d’autres puits sont actuellement en cours d’exploration, dans des conditions plus difficiles – 2 000 m de profondeur –, mais sur des gisements au potentiel plus prometteur.


Toujours selon le quotidien, l’exploitation de telles ressources pourrait rapporter aux Malouines, sur vingt-cinq ans, entre 10 milliards et 140 milliards d’euros. Soit le double du budget de l’archipel. Une somme qui pourrait notamment permettre de financer la base militaire, laquelle coûte près de 100 millions d’euros par an à Londres.


Vous avez dit stratégique ?

 

 

Par Élisabeth Studerleblogfinance.com – le 4 janvier 2015

Sources : presse belge, Le Monde, AFP

 

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États-Unis, France et Grande-Bretagne ont donné leur accord au massacre de Srebrenica

États-Unis, France et Grande-Bretagne ont donné leur accord au massacre de Srebrenica | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


États-Unis, France et Grande-Bretagne ont donné leur accord au massacre de Srebrenica

 

Le 11 juillet 1995, 8.000 hommes et adolescents étaient exécutés par les forces du général Mladic. Un massacre qui ne doit rien au hasard, révèle la journaliste Florence Hartmann, 20 ans plus tard.

 

Srebrenica se trouve dans une vallée verdoyante, en Bosnie orientale, au milieu des montagnes qui entourent la rivière Drina. Mais il y a 20 ans, le 11 juillet 1995, Srebrenica se transforme en véritable enfer. Les forces bosno-serbes, dirigées par le général Ratko Mladić, s’emparent de cette enclave musulmane, séparent les hommes et les femmes et massacrent, dans les jours qui suivent, tous les hommes âgés entre 16 et 60 ans. Au total, cela représente 8.372 victimes, dont les corps sont enterrés dans des charniers. La « lâcheté » et le « dysfonctionnement onusien » sont pointés du doigt pour ce véritable massacre, reconnu comme génocide par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie.

 

Que s’est-il passé ? Srebrenica avait pourtant été décrétée « zone protégée » par le Conseil de sécurité des Nations Unies. De son côté, l’OTAN avait reçu l’obligation de défendre l’enclave coûte que coûte et un bataillon de Casques bleus néerlandais y avait été envoyé pour protéger la zone. Comment un tel massacre a-t-il pu avoir lieu sous le nez des grandes puissances européennes ?

 

 

Un sacrifice de 8.000 hommes

 

Longtemps considéré comme une « erreur » de l’Occident, le génocide de Srebrenica aurait, en réalité, eu l’aval de la France, de la Grande-Bretagne et des États-Unis, selon la journaliste Florence Hartmann, ancienne journaliste du Monde, qui publie « Le sang de la realpolitik. L’Affaire Srebrenica ». Il représentait le meilleur moyen d’en finir avec la guerre de Bosnie. Les trois grandes puissances n’auraient donc pas hésité à sacrifier plus de 8.000 hommes et adolescents pour obtenir la paix…

 

Pis, le général néerlandais Onno van der Wind vient de confirmer un élément glaçant mettant directement en cause les Nations Unies, peut-on lire dans le quotidien suisse Le Temps. Bien que ce sont les soldats de Mladić qui ont transporté les victimes en autocars pour les exécuter, l’ONU leur aurait fourni près de 30.000 litres d’essence pour mener à bien leur opération et alimenter les bulldozers qui allaient creuser les fosses communes.

 

 

Garder la face

 

En réalité, la France, les États-Unis et la Grande-Bretagne se sont rendu compte que le président yougoslave, Slobodan Milosevic, refuserait catégoriquement l’idée des Occidentaux sur le partage de la Bosnie, qui veulent que les Serbes détiennent 49 % du pays. Sauf, peut-être, si les enclaves musulmanes (dont fait partie Srebrenica) ne reviennent aux mains des Serbes.

 

Dans son livre Florence Hartmann dévoile les dessous de ce génocide sur base d’interviews, de témoignages et de documents récemment déclassifiés par l’ONU et les États-Unis.

 

Interrogée par Le Temps, elle affirme que « l’équation qu’avaient à résoudre les dirigeants occidentaux était particulièrement complexe  », tout en précisant qu’elle ne veut pas « donner une version caricaturale des faits ».

 

Mais pour résumer, le sacrifice de Srebrenica était nécessaire pour que cette interminable guerre prenne fin, mais également pour que les trois grandes puissances mondiales puissent « sauver la face » et diminuer les pertes occidentales... Le cynisme à l’œuvre, comme le résume Le Temps dans son éditorial.

 

 

 

Par Camille Tang Quynh - mobile.lesoir.be – le 14 juillet 2015.

Koter Info's insight:


Si vous n'y croyez pas, sachez que l'Histoire est remplie de coups fourrés du genre.


Naturellement, je ne parle pas de l'Histoire "officielle" toujours écrite selon la version "propre" désirée par les vainqueurs !


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Grande-Bretagne – l’amant maudit d’Adolf Hitler (III)

Grande-Bretagne – l’amant maudit d’Adolf Hitler (III) | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Illustrations :

— En mai 1941, Rudolf Hess (au milieu à droite ci-dessus) apporta une offre de paix du Führer aux Anglais. Les Britanniques autorisèrent l’attaque de Hitler sur la Russie et promirent leur assistance, mais ils l’eurent doublé avant le 22 juin 1941.

— Staline et Churchill (en bas)

 

 

 

Grande-Bretagne –

l’amant maudit d’Adolf Hitler (III)

 

Cette série de trois articles est centrée sur les relations plus qu’ambiguës entre Hitler et la Grande-Bretagne. Tandis qu’il faisait tout pour éviter la guerre avec l’Angleterre, celle-ci faisait son possible pour le pousser dans ses derniers retranchements, comme pour l’obliger à accomplir une sorte de « contrat » antérieur, l’invasion de la Russie. Pour ce faire, des dizaines de milliers d’Allemands vont mourir, des villes seront dévastées par l’aviation anglaise. Londres n’hésitera pas à bombarder son allié français et à sacrifier des vies anglaises pour arriver à ses fins. Qu’on se le dise, une bonne fois pour toutes, si une situation similaire se reproduisait, ils n’hésiteraient pas une seconde à refaire la même chose, assurés qu’ils ont le pouvoir d'écrire l’Histoire comme ils l’entendent, en éliminant s’il le fallait, les témoins gênants, même 46 ans après comme Rudolf Hess. RI

 

***

 

Partie II (voir la partie I : ici

 

 

Durant cette période la Grande-Bretagne n’a jamais accepté d’accord de paix. Elle a assidûment continué son pilonnage des villes allemandes. Elle montrait sa détermination à combattre jusqu’au bout. Le Royaume-Uni pouvait être combattu, et même défait, mais après avoir examiné ses différentes options, Adolf Hitler se posa deux questions. Que lui coûterait cette victoire ? Et le plus important – quel était l’intérêt ?

 

Et puis le 10 mai 1941, le plus proche allié de Hitler, Rudolf Hess, s’envola pour le Royaume-Uni de son propre chef.[1] C’était une tentative désespérée de faire la paix avec l’Angleterre. Bien qu’à proprement parler, l’objectif de Hess n’était en fait pas un secret : « Il (Hess) connaissait et comprenait les pensées intimes de Hitler – sa haine de la Russie Soviétique, son désir de détruire le Bolchevisme, son admiration pour la Grande-Bretagne et son honnête souhait d’entretenir une relation amicale avec l’Empire britannique… » [2]

 

Il restait un peu plus d’un mois avant l’attaque prévue contre l’URSS. Hitler devait décider si oui ou non il devait lancer l’Opération Barbarossa. Les plans pour cette invasion n’étaient pas encore gravés dans le marbre. La décision d’attaquer l’Union soviétique n’avait pas encore été finalisée lorsque Hess se préparait à son voyage. Hitler n’aurait jamais fait la guerre sur deux fronts. Alors pourquoi est-ce exactement ce qu’il s’est passé ? Parce que lorsqu’il lança l’offensive contre l’URSS, il était convaincu qu’il n’y aurait pas de second front et qu’il n’y en aurait jamais ! C’est ce qu’il était ressorti du voyage de Hess.

 

Il est important de comprendre que le grand secret derrière la mystérieuse expédition vers l’Angleterre de l’adjoint de Hitler n’a rien à voir avec l’offre de celui-ci, mais plutôt avec la réponse que les Britanniques lui ont donnée !

 

Les Anglais garantirent leur neutralité en ce qui concerne la future guerre de Hitler avec l’URSS. Et ils promirent d’accepter l’offre de paix allemande une fois que la Russie aurait été vaincue.

 

« Le fameux Hess a en réalité été envoyé en Angleterre par les nazis dans le but de persuader les politiciens britanniques de rejoindre leur croisade contre l’Union soviétique. Mais les Allemands firent une sérieuse erreur de calcul. Malgré les efforts de Hess, la Grande-Bretagne et les USA étaient au contraire, dans le même camp que l’URSS contre l’Allemagne nazie » expliqua Staline depuis sa capitale assiégée de Moscou.

 

Lorsque Hitler décidait d’attaquer l’Union soviétique, cela signifiait que l’Angleterre le soutenait dans cette campagne. C’est la seule explication. La Grande-Bretagne dressa méthodiquement l’Allemagne nazie contre la Russie, et finalement les Anglais parvinrent à forcer le Führer à attaquer l’URSS. Hitler a été dupé par sa propre admiration pour l’Angleterre. Le chef allemand s’est comporté stupidement parce que les Anglais lui avaient promis qu’ils resteraient neutres. Les raids aériens allemands faisant rage au-dessus de la Grande-Bretagne se terminèrent soudainement juste après la visite de Hess, pour reprendre seulement en janvier 1943.

 

 

Le 17 août 1987, Rudolf Hess, le dernier survivant des leaders du Troisième Reich, fut retrouvé pendu à la prison de Spandau à l’âge de 93 ans. Il y était détenu depuis 46 ans. Tous les autres qui furent condamnés à la prison en même temps que lui lors du procès de Nuremberg avaient déjà été relâchés. Après 1966, il devint le seul et dernier détenu de la prison de Spandau. Le diplomate Konstantin von Neurath, condamné à 15 ans de prison, y resta huit ans avant d’être libéré, officiellement pour des raisons de santé. L’amiral Karl Dönitz et le chef de la jeunesse hitlérienne, Baldur von Schirach, ont été également libérés, après dix et vingt ans respectivement. Mais l’incarcération de Rudolf Hess ne se terminait pas.

 

Pourquoi ? Le lecteur dira que c’est parce qu’il a été condamné à la prison à vie. Mais… ce n’est pas tout à fait exact. L’amiral Raeder avait été condamné à la même sentence et fut libéré après seulement dix ans, Walter Funk, le ministre des Affaires économiques du Reich, fut libéré après 12 ans. Ils furent libérés parce qu’ils ne possédaient pas le terrible secret de Hess. Le fait que lui seul savait quelles promesses les Anglais avaient faites à Hitler et pourquoi le Führer les avait crues…

 

Les circonstances entourant sa mort sont des plus mystérieuses. Les examens du corps de Hess ont montré qu’il avait été étranglé et que son suicide avait été mis en scène. Mais qui aurait pu commettre un acte si odieux ? Le fils de Hess, Wolf Rüdiger, n’a jamais douté du fait que son père avait été assassiné par les Anglais. Le terrible secret de la diplomatie britannique, qui avait incité Hitler à attaquer l’Union soviétique, ne pourrait jamais être révélé. Et la cause involontaire de sa mort était… le chef soviétique Mikhail Gorbachev. Le fait est que des gens à l’Ouest réclamaient depuis longtemps la libération de Hess. Mais l’URSS avait toujours été la plus fervente opposante à sa libération, convaincue depuis longtemps que les nazis n’avaient pas leur place dans le monde extérieur. Mais avec la perestroïka qui battait son plein, Gorbachev dit à ses amis occidentaux qu’il était disposé à faire un geste de bonne volonté en laissant sortir Hess. Ainsi il signa l’arrêt de mort de ce dernier. Les Britanniques devaient agir rapidement pour réduire au silence ce témoin indésirable.

 

Tous les indices matériels des causes de la mort de Rudolf Hess : la maison d’été, le cordon électrique, les meubles, et même la prison de Spandau elle-même – furent détruits juste après sa mort. Les dossiers contenant les documents sur le cas de Hess ont été classifiés par le gouvernement britannique jusqu’en 2017. N’apprendrons-nous jamais la vérité au sujet des négociations de la Grande-Bretagne avec Hess en mai 1941 ? Seul l’avenir le dira.

 

 

***

 

… Quand Hitler attaqua l’Union soviétique, il fut cruellement dupé par les Anglais dès le premier jour. Le soir du 22 juin, Churchill, s’exprimant sur la BBC, promit : «  Nous sommes déterminés à détruire Hitler et tous les vestiges du régime nazi… Ainsi, nous fournirons à la Russie et au peuple russe toute l’aide que nous pourrons. » [3]


Mais il est intéressant de noter que l’Union soviétique n’a jamais reçu d’aide du Royaume-Uni ou des USA lorsqu’elle en avait vraiment besoin ou en tout cas pas dans les quantités nécessaires (pour plus de détails, lisez : Prêt-bail de la 2e Guerre mondiale : l’aide américaine a-t-elle été vraiment si utile ? Les Anglais prêtaient une attention toute particulière aux batailles cruciales qui se déroulaient sur le front oriental, attendant la défaite de l’URSS et l’opportunité de porter le coup de grâce aux troupes épuisées de Hitler. C’est seulement quand il est devenu clair en 1944 que l’Union soviétique repoussait à elle seule l’Allemagne nazie, que Washington et Londres décidèrent d’ouvrir un second front afin de pouvoir s’adjuger une partie de la victoire.

 

En attendant, l’histoire de l’arrivée de Hitler au pouvoir, les raisons du « miracle » économique qui s’ensuivit en Allemagne avec le chef nazi à sa barre, son amour pour le Royaume-Uni, et sa sympathie pour la façon qu’ont les Anglais de contrôler les nations subjuguées, tout ceci pointe clairement vers le véritable coupable de la Deuxième Guerre mondiale. Ce coupable qui mérite de partager les lauriers de la honte décernés au meurtrier de millions de personnes, avec le Troisième Reich, qui fut si minutieusement et si rapidement érigé des cendres allemandes de la Première Guerre mondiale.

 

 

 

Par Nikolay STARIKOV (*) (orientalreview.org) - traduit par Corentin Dumas pour Réseau International


 

(*) Nikolai Starikov est un économiste, historien et écrivain sociopolitique. (source : http://nstarikov.blogspot.be).

 

NOTES :

[1] Le timing du vol de Hess fut minutieusement choisi. Selon les plans établis par l’état-major allemand, les préparations pour l’Opération Barbarossa devaient être terminées pour le 15 mai 1941.

[2] Winston Churchill. The Grand Alliance. Pg. 44.

[3] Christopher Catherwood. His finest hour. Pg. 154.


Koter Info's insight:


Voir la partie I de l’article intitulé

 Grande-Bretagne –

l’amant maudit d’Adolf Hitler (II) ici 


 &

 

l’article intitulé 

Grande-Bretagne -

l’amant maudit d’Adolf Hitler (I) ici.


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Grande-Bretagne - l’amant maudit d’Adolf Hitler (I)

Grande-Bretagne - l’amant maudit d’Adolf Hitler (I) | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photos :

de gauche à droite :

- Adolf Hitler à Paris vaincue, 23 juin 1940

- À droite – l’amiral James Somerville (1882–1949)

- L’escadron français sous le feu de la flotte anglaise, Mers-el-Kébir, 3 juillet 1940.

- L’importante base navale française de Toulon, photo prise en 1944. On aperçoit les coques submergées du VSS Tartu, du Cassard, de L’Indomptable, du Vautour, de l’Aigle et du Condorcet.

 

 

Grande-Bretagne

l’amant maudit d’Adolf Hitler (I)

Par Nikolay STARIKOV

 

Rien ne doit se produire entre l’Angleterre et l’Allemagne qui pourrait de quelque manière que ce soit nuire au prestige de la Grande-Bretagne.  Adolf Hitler [1]

 

Lorsque Hitler réalisa que son idée de base, la création d’un puissant Reich allemand associé à la Grande-Bretagne, ne pourrait pas se concrétiser, il tenta de construire et de sécuriser ce Reich par ses propres moyens militaires. Ainsi, le monde entier devint son ennemi. Joachim Von Ribbentrop [ 2]

 

 

…Le 22 juin 1940, la France capitula. La flotte navale française fut désarmée. Cependant, aucun document ne fut signé ordonnant que les vaisseaux de guerre français soient transférés ou cédés aux Allemands. La France promit simplement d’arrêter la guerre contre l’Allemagne. Néanmoins, peut-être Hitler avait-il prévu de s’emparer des bateaux de la France d’une manière plus sournoise ? Non, certainement pas. Après sa victoire, les demandes de l’Allemagne étaient assez modestes et ne ressemblaient en rien au vol caractérisé que leur infligèrent les Alliés à Versailles. Et pourquoi cela ? Parce que Adolf Hitler n’avait jamais prévu d’entrer en guerre avec la Grande-Bretagne et la France.

 

Et même à ce moment-là, après avoir vaincu les Français, il n’était guère intéressé par le pillage et préférait convaincre ces pays de rejoindre sa cause, qui devait finalement mener à la tant attendue paix avec la Grande-Bretagne. Hitler n’avait pas l’intention de continuer la guerre avec l’Ouest. Au contraire, le Führer était prêt à signer un traité de paix avec Londres. Et les Anglais trouveraient les termes de ce futur accord de paix plutôt acceptable. Hitler n’avait aucun désir de dépouiller les Britanniques ou de les priver de leur position de souverain du monde. Le Führer voulait poser les bases d’une alliance éternelle entre l’Allemagne et la Grande-Bretagne. « Il était tellement sûr que les Anglais accepteraient son traité même après la chute de la France, qu’il n’avait aucun projet de poursuite de la guerre avec la Grande-Bretagne. »[3] – écrit William Shirer, un journaliste américain qui travailla pour le Troisième Reich.

 

L’idée que le dirigeant allemand voulait conquérir la Grande-Bretagne après sa prise de la France n’est rien d’autre que le produit de l’imagination surexcitée des historiens occidentaux. Ni Hitler ni les plus grands commandants de l’armée allemande n’étaient préparés à combattre les Britanniques.

 

Le 20 juin 1940, l’amiral Raeder demanda à son Führer, « et maintenant que fait-on à propos des Britanniques ? » Mais il n’eut aucune réponse. Dix jours plus tard, le chef des opérations de la Wehrmacht, le général Jodl, soumit un mémorandum à Hitler, qui déclarait que la guerre contre l’Angleterre devait être politique.[4]

 

À ce propos, Alfred Jodl, qui fut plus tard pendu à Nuremberg, était chargé de la planification stratégique de l’armée allemande.

 

Néanmoins, l’idée d’une issue paisible à la guerre contre leur protégé Adolf Hitler ne faisait pas partie des plans de la Grande-Bretagne. Lors de l’été 1940, les principes politiques britanniques restaient inchangés : des milliards de livres ne furent pas dépensés afin d’éviter que l’Allemagne nazie puisse devenir l’égale partenaire des gentlemen londoniens. Après tout, la guerre avec la Russie/URSS n’avait pas encore commencé.

 

« Faire la paix » avec le Führer signifiait que la Grande-Bretagne perdrait sa position hégémonique internationale de la plus offensante et stupide manière possible : en créant un rival géopolitique de leurs propres mains et en partageant la suprématie mondiale avec lui. Les Britanniques ne voulaient aucunement de ce genre de paix. Ils se battraient, et se battraient jusqu’au bout. Il n’y a pas de place pour les sentiments lorsque l’on fait face à la perspective de perdre le contrôle du monde. La détermination de la Grande-Bretagne se manifestait dans les mots résolus de son Premier ministre, « pendant des années si nécessaire, tout seul s’il le faut. »[5]

 

L’Opération Catapult fut rédigée par les Britanniques en un temps record et lancée seulement 11 jours après la reddition française. L’ironie de cette situation se situe dans le fait que cette fois les Britanniques attaquaient un allié et non un ennemi. Une vilaine scène se déroula aux quais des navires de guerre français amarrés dans les ports anglais de Portsmouth, Plymouth et Devonport.

 

Évidemment, les marins français ne s’attendaient pas à être piégés par leurs compagnons d’armes. Churchill écrira plus tard : « L’action était subite et devait être une surprise ».[6] Tous les bateaux français furent capturés par les Britanniques tôt dans la matinée du 3 juillet 1940 : deux cuirassés, quatre croiseurs, huit destroyers, 12 sous-marins et environ 200 démineurs et chasseurs de sous-marins.

 

L’attaque fut tellement inattendue que seul l’équipage du sous-marin Surcouf réussit à opposer une quelconque résistance armée. Les équipages français furent débarqués de force et détenus « non sans violents incidents. »[7] Tels des pirates, les Britanniques s’emparèrent des vaisseaux qui étaient ensuite ajoutés à la Marine anglaise

 

Mais la véritable tragédie ne s’est pas déroulée dans les ports britanniques, mais plutôt aux endroits où la flotte française était amarrée : à Mers-el-Kébir situé près d’Oran, et Dakar. En cette même matinée du 3 juillet [8] un escadron britannique commandé par l’amiral James Somerville approcha Oran. L’amiral français Marcel Gensoul, le commandant de la flotte française, reçut un ultimatum de la Grande-Bretagne. Il pouvait :

 

  • Continuer à se battre contre l’Allemagne et l’Italie comme membre de la flotte britannique


  • Déplacer les bateaux vers les ports anglais et renvoyer les équipages français en France, les bateaux resteraient alors dans les mains des Anglais jusqu’à la fin de la guerre


  • Déplacer les bateaux jusqu’aux Antilles Françaises ou bien les couler dans les 6 heures. [9]

 

Si Gensoul ne trouvait aucune de ces options acceptables, il pouvait « désarmer » ses navires à l’endroit où ils étaient amarrés, mais seulement s’il le faisait « efficacement ». Cela voulait dire que l’on demandait aux Français de détruire leurs propres vaisseaux sous supervision britannique. En tant que commandant d’un groupe constitué des plus récents et plus puissants navires de la Marine française, et se trouvant dans leur port d’attache, comment auriez-vous répondu à de telles demandes, venant en plus des « compagnons d’armes » de la veille ?

 

L’amiral Gensoul rejeta l’ultimatum britannique. Cela fut reporté à Churchill et à 18:25 (la veille de la fin de l’ultimatum) le commandant des escadrons anglais reçut l’ordre final de son Premier ministre : «  les navires français doivent accepter nos conditions, se saborder ou bien vous les coulerez avant la nuit. »[10]

 

Cependant, afin de conserver un effet de surprise, l’amiral britannique Sommerville ouvrit le feu subitement, sans attendre la fin de l’ultimatum ! À 18:00, il communiqua par radio que l’attaque avait déjà commencé. Les marins français ne s’attendaient pas à ce que les Anglais leur tirent réellement dessus, mais c’est bien ce qui était en train de se passer ! Ce n’était ni un combat ni une bataille navale. Les marins français, qui n’étaient absolument pas préparés pour se défendre, furent exécutés.  « … Les navires d’Oran étaient, en réalité, hors d’état de se battre. Ils se trouvaient au mouillage, sans aucune possibilité de manœuvre ou de dispersion. Les navires anglais purent tirer les premières salves qui, chacun le sait, sont décisives sur mer à de telles distances. Leur destruction n’est pas le résultat d’un combat glorieux. »[11]

 

La réserve de munitions du cuirassé Bretagne, qui était amarré à Oran, fut touchée. Le navire explosa et sombra dans les profondeurs de la mer en quelques minutes. Le cuirassé Provence eut de gros dégâts et s’échoua ; le cuirassé Dunkerque parvint à manœuvrer légèrement et rejoignit le rivage. Bien qu’il fût endommagé par les torpilleurs britanniques, le croiseur de bataille Strasbourg réussit quand même à transpercer les lignes anglaises, accompagné de cinq destroyers et plusieurs sous-marins, et rejoindre les côtes françaises sous le feu ennemi.

 

L’amirauté britannique était rassurée, tous les nouveaux bateaux de guerre français étaient dorénavant hors service. Le dernier d’entre eux, le Richelieu, amarré à Dakar, fut attaqué par les torpilleurs anglais du porte-avions HMS Hermes et gravement touché. En tout, près de 1300 Français furent tués durant l’opération Catapult. [12]

 

En réponse à cette trahison, le gouvernement français rompit les relations diplomatiques avec l’Angleterre, sans toutefois déclarer la guerre.

 

Mais les Allemands auraient-ils pu capturer la flotte française ? Aucune chance. Ils n’essayèrent pas avant le 26 novembre 1942, deux ans après l’opération Catapult, lorsque les troupes allemandes entrèrent dans Toulon.[13] La flotte française postée là-bas fut sabordée sur ordre du gouvernement de Vichy. Trois cuirassés, 8 croiseurs, 17 destroyers, 16 torpilleurs, 16 sous-marins, 7 sloops, 3 patrouilleurs et 60 transporteurs, chalutiers et remorqueurs furent engloutis dans la mer.[14] Comme vous pouvez le constater, les Français ne cédèrent pas. Pourquoi ? Parce qu’ils ne furent à aucun moment les marionnettes des Allemands et ne prévirent jamais d’abandonner leur flotte au profit de ceux-ci ou des Anglais. La veille de cette trahison qu’était l’opération Catapult, la France avait promis à Churchill que les navires de guerre français ne tomberaient jamais entre les mains allemandes, et ce, quelles que soient les circonstances.

À suivre…

 

 

Par Nikolay STARIKOV (orientalreview.org) - traduit par Corentin Dumas pour Réseau International


Nikolai Starikov est un économiste, historien et écrivain socio-politique

(source : http://nstarikov.blogspot.be)

 

NOTES :

[1] F. H. Hinsley. Hitler’s Strategy. Pg. 81.

[2] Joachim Ribbentrop. The Ribbentrop Memoirs. Pg. 141.

[3] William Shirer. The Rise and Fall of the Third Reich. Pg. 747.

[4] MacGregor Knox. Mussolini Unleashed, 1939-1941: Politics and Strategy in Fascist Italy’s Last War. Pg. 183.

[5] Winston Churchill. The Second World War. Their Finest Hour. Pg. 197.

[6] Winston Churchill. The Second World War. Their Finest Hour. Pg. 207.

[7] Charles de Gaulle. Mémoires de guerre. Pg. 110.

[8] Les Britanniques devaient frapper la flotte française simultanément dans tous les ports s’ils ne voulaient pas perdre l’effet de surprise nécessaire à leur vœu de détruire les navires.

[9] David Thomas. Battles and Honours of the Royal Navy. Pg. 278.

[10] Brooke C. Stoddard. World in the Balance: The Perilous Months of June-October 1940. Pg. 74.

[11] Charles de Gaulle. Mémoires de guerre. Pg. 276.

[12] John Grehan. Churchill’s Secret Invasion : Britain’s First Large Scale Combined Operations Offensive 1942. Pg. 7.

[13] Peu avant cela, les Britanniques et les Américains pénétrèrent à Algiers, i.e, une colonie française en Afrique. Résistant farouchement aux Anglo-Saxons tout d’abord, l’amiral français François Darlan coopéra plus tard avec eux. Ainsi, l’Allemagne fut forcée d’occuper le reste de la France « libre », dans le but d’empêcher une potentielle invasion des Anglais et Américains.

[14] Charles de Gaulle. Mémoires de guerre. Pg. 59.

 

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Texte à mettre en relation avec l’article intitulé

« Grande-Bretagne

l’amant maudit d’Adolf Hitler (II) ».


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Saisie d’avoirs russes en Belgique : « Nous allons défendre nos intérêts », affirme Poutine

Saisie d’avoirs russes en Belgique : « Nous allons défendre nos intérêts », affirme Poutine | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photos : de gauche à droite :  Mikhaïl Khodorkovski - rtbf.be -  Vladimir Poutine - portfolio.lesoir.be


 

Saisie d’avoirs russes en Belgique : « Nous allons défendre nos intérêts », affirme Poutine

 

La Russie « va défendre ses intérêts » face à la saisie d’avoirs russes en France et en Belgique, a déclaré vend

redi le président, Vladimir Poutine, lors d’une rencontre avec des journalistes étrangers en marge du Forum économique de Saint-Pétersbourg.

 

« Nous allons défendre nos intérêts par voie de justice. Notre position est claire : la Russie ne reconnait pas l’autorité de ce tribunal », a poursuivi M. Poutine en faisant allusion à la Cour d’arbitrage de La Haye, qui a condamné Moscou en 2014 à verser une indemnité de 50 milliards de dollars (37 milliards d’euros) aux actionnaires de la compagnie pétrolière Ioukos de l’oligarque et opposant au Kremlin Mikhaïl Khodorkovski.

 

Des actifs de l’État russe en France et en Belgique ont été gelés à la demande des ex-actionnaires de Ioukos dans le cadre d’une procédure de compensation de son démantèlement contesté. La Cour avait condamné l’État russe pour avoir orchestré le démantèlement de Ioukos, ancien numéro un du pétrole en Russie, pour des raisons politiques.

 

« Les lois françaises et belges nous permettent de geler les actifs qu’on peut identifier comme appartenant à la Fédération de Russie », a déclaré à l’AFP Tim Osborne, directeur exécutif de la GML, la holding représentant l’ancien actionnaire majoritaire de Ioukos.

 

Au total, en France, des comptes dans une quarantaine de banques ont été gelés ainsi que « huit ou neuf immeubles », a-t-il affirmé, précisant qu’il s’agissait d’« actifs gouvernementaux et non diplomatiques ».

« Des procédures sont également déjà en cours en Grande-Bretagne et aux États-Unis et d’autres vont suivre dans d’autres pays », a poursuivi Tim Osborne.

 

En Belgique, parmi les comptes russes gelés figurent notamment ceux de l’ambassade de Russie et des représentations permanentes de la Russie auprès de l’UE et de l’OTAN à Bruxelles, a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères.

 

La Russie a menacé vendredi de représailles tout pays qui oserait toucher à ses avoirs à l’étranger : « ceux qui s’aventureraient à faire ça doivent comprendre qu’il y aura des mesures de rétorsion », a prévenu vendredi le vice-ministre des Affaires étrangères, Vassili Nebenzia.

 

Le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a souligné que Moscou prendrait des mesures équivalentes à celles appliquées dans les pays occidentaux, estimant qu’il s’agissait là de « la seule façon (pour Moscou) d’agir sur la scène internationale ».

 

 

Par lalibre.be (AFP) – le 19 juin 2015

 

***

 

 

!!! NDLGazette :

 

Plus d’infos au sujet de l’affaire Ioukos

et Khodorkovski 

 

Voir les articles suivants qui donnent quelques éclairages à ce sujet.


— Qu’y a-t-il derrière l’affaire Khodorkovski ? Par Alexandre Latsa.


Un jeu sans règles : l’impérialisme juridique contre la Russie (I) Par Valentin Katasonov .


Affaire Yukos suite : la CEDH et la privatisation de la justice.


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La vérité émerge : comment les États-Unis ont alimenté la montée d’Isis en Syrie et en Irak

La vérité émerge : comment les États-Unis ont alimenté la montée d’Isis en Syrie et en Irak | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


La vérité émerge : comment les États-Unis ont alimenté la montée d’Isis en Syrie et en Irak

 

La guerre contre le terrorisme, cette campagne sans fin lancée il y a 14 ans par George Bush, est prise de contorsions de plus en plus grotesques. Lundi, le procès à Londres d’un Suédois, Bherlin Gildo, accusé de terrorisme en Syrie, s’est effondré lorsqu’il est devenu clair que les services de renseignement britanniques avaient armé les mêmes groupes rebelles que le défendeur était accusé d’appuyer.

 

L’accusation a abandonné l’affaire, apparemment pour éviter d’embarrasser les services de renseignement. La défense a fait valoir que poursuivre le procès aurait été un « affront à la justice » alors qu’il y avait beaucoup de preuves que l’État britannique avait lui-même fourni « un soutien massif » à l’opposition armée syrienne.

 

Cela ne concernait pas uniquement l’« aide non létale » vantée par le gouvernement (y compris des gilets pare-balles et des véhicules militaires), mais la formation, le soutien logistique et l’approvisionnement secret d’« armes à très grande échelle ». Selon des rapports cités, le MI6 avait coopéré avec la CIA sur un « réseau d’approvisionnement » d’armes provenant des stocks libyens aux rebelles syriens en 2012 après la chute du régime de Kadhafi.

 

De toute évidence, l’absurdité d’envoyer quelqu’un en prison pour faire ce que les ministres et leurs agents de sécurité étaient eux-mêmes en train de faire était de trop. Mais il ne s’agit que du dernier cas d’une longue série. Moins chanceux fut un chauffeur de taxi à Londres, Anis Sardar, qui a été condamné il y a deux semaines à une peine de prison à perpétuité pour avoir participé en 2007 à la résistance à l’occupation de l’Irak par les forces américaines et britanniques. L’opposition armée à une invasion et une occupation illégale ne constitue manifestement pas du terrorisme ou un assassinat selon la plupart des définitions données, y compris par la Convention de Genève.

 

Mais le terrorisme est désormais carrément dans l’œil du spectateur. Et nulle part cela n’est aussi vrai qu’au Moyen-Orient, où les terroristes d’aujourd’hui sont les combattants contre la tyrannie de demain — et les alliés des ennemis — souvent au gré ahurissant d’une conférence téléphonique d’un dirigeant occidental.

 

Pour l’année écoulée, les États-Unis, la Grande-Bretagne et d’autres forces occidentales sont retournés en Irak, soi-disant pour détruire le groupe hyper sectaire terroriste de l’État islamique (anciennement connu sous le nom d’al-Qaïda en Irak). Ce fut après qu’Isis eut envahi d’énormes pans du territoire irakien et syrien et proclamé un soi-disant califat islamique.

 

La campagne ne se déroule pas très bien. Le mois dernier, Isis a pris la ville irakienne de Ramadi, tandis que de l’autre côté de la frontière maintenant inexistante, ses forces ont conquis la ville syrienne de Palmyre. La franchise officielle d’Al-Qaida, le Front Nusra, a également progressé en Syrie.

 

Certains Irakiens se plaignent que les États-Unis sont restés les bras croisés pendant ces événements. Les Américains insistent qu’ils essaient d’éviter les pertes civiles et revendiquent des succès significatifs. En privé, les responsables disent qu’ils ne veulent pas être vus en train de bombarder des bastions sunnites dans une guerre sectaire et courir le risque de bouleverser leurs alliés sunnites du Golfe.

 

Une lumière révélatrice sur la façon dont nous en sommes arrivés là a surgi d’un rapport secret du renseignement américain récemment déclassifié, écrit en août 2012, qui prédisait étrangement — et même louait — la perspective d’une « principauté salafiste » dans l’est de la Syrie et d’un État islamique contrôlé par al-Qaida en Syrie et en Irak.

 

En contraste évident avec les affirmations de l’occident à l’époque, le document du Defense Intelligence Agency identifie al-Qaïda en Irak (devenu Isis) et autres salafistes comme les « principaux moteurs de l’insurrection en Syrie » — et déclare que « les pays occidentaux, les États du Golfe et la Turquie » soutenaient les efforts de l’opposition pour conquérir l’est de la Syrie.

 

Tout en évoquant la « possibilité d’établir une principauté salafiste déclarée ou non », le rapport du Pentagone poursuit, « ce qui est exactement ce que les puissances qui soutiennent l’opposition veulent, afin d’isoler le régime syrien, qui est considéré comme la clé stratégique de l’expansion chiite (lrak et Iran) ».

 

Et c’est bien ce qui est arrivé deux ans plus tard. Le rapport ne constitue pas un document de politique. Il est fortement expurgé et il y a des ambiguïtés dans les termes. Mais les implications sont assez claires. Un an après la rébellion syrienne, les États-Unis et ses alliés ont non seulement soutenu et armé une opposition qu’ils savaient être dominée par des groupes sectaires extrémistes ; ils étaient même prêts à approuver la création d’une sorte d’« État islamique » — en dépit du « grave danger » posée à l’unité de l’Irak — comme un tampon sunnite destiné à affaiblir la Syrie.

 

Cela ne signifie pas que les États-Unis ont créé Isis, bien sûr, même si certains de leurs alliés du Golfe ont certainement joué un rôle — ce que le vice-président américain, Joe Biden, a reconnu l’année dernière. Mais il n’y avait pas d’Al-Qaïda en Irak jusqu’à ce que les États-Unis et la Grande-Bretagne envahissent le pays. Et les États-Unis ont certainement exploité l’existence d’Isis contre d’autres forces dans la région dans le cadre d’un effort plus vaste pour maintenir le contrôle occidental.

 

Les calculs ont changé quand Isis a commencé à décapiter les Occidentaux et publié des atrocités en ligne, et les pays du Golfe soutiennent maintenant d’autres groupes dans la guerre syrienne, comme le Front Nusra. Mais cette habitude occidentale et étasunienne de jouer avec des groupes djihadistes, qui reviennent ensuite pour les mordre, remonte au moins à la guerre de 1980 contre l’Union soviétique en Afghanistan, qui a favorisé l’émergence de l’al-Qaida original sous la tutelle de la CIA.

 

Les calculs ont été ajustés pendant l’occupation de l’Irak, où les forces américaines dirigées par le général Petraeus ont parrainé une sale guerre d’escadrons de la mort à la Salvadorienne (*) pour affaiblir la résistance irakienne. Et ils ont été réajustés en 2011 lors de la guerre de l’OTAN contre la Libye, où la semaine dernière Isis a pris le contrôle de Syrte, la ville natale de Kadhafi.

 

En réalité, la politique américaine et occidentale dans cette poudrière qu’est devenu le Moyen-Orient est dans la lignée classique du « diviser pour régner » impérial. Les forces américaines bombardent un groupe de rebelles tout en soutenant un autre en Syrie, et montent des opérations militaires conjointes avec l’Iran contre Isis en Irak tout en soutenant la campagne militaire de l’Arabie saoudite contre les forces Houthi soutenues par l’Iran au Yémen. Aussi confuse que puisse paraître la politique des États-Unis, un Irak et une Syrie affaiblis et divisés leur conviennent parfaitement.

 

Ce qui est clair, c’est qu’Isis et ses monstruosités ne seront pas défaites par les mêmes puissances qui l’ont emmené en premier lieu en Irak et en Syrie, et dont les guerres ouvertes et clandestines ont favorisé son développement. Les interventions militaires occidentales sans fin au Moyen-Orient n’ont apporté que destructions et divisions. Ce sont les peuples de la région qui peuvent guérir cette maladie — pas ceux qui ont incubé le virus.

 

 

 

Par Seumas Milne (The Guardian) - traduit par LGS - fr.sott.net – le 12 juin 2015

 

 

(*) Notes du traducteur

 

Du Salvador à l’Irak : l’homme de Washington derrière les escadrons de la mort (The Guardian) voir http://www.legrandsoir.info/du-salvador-a-l-irak-l-homme-de-washington...

 

« Les escadrons de la mort » : du Salvador à l’Afghanistan via l’Irak http://www.legrandsoir.info/les-escadrons-de-la-mort-du-salvador-a-l-a...

 

Terrorisme à « visage humain » : L’histoire des escadrons de la mort des États-Unis http://www.legrandsoir.info/terrorisme-a-visage-humain-l-histoire-des-...

 

Irak : les nouveaux escadrons de la mort (The Nation) http://www.legrandsoir.info/Irak-les-nouveaux-escadrons-de-la-mort-The...

 

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Qui a signé la condamnation à mort de la France en 1940 ? (partie II/II)

Qui a signé la condamnation à mort de la France en 1940 ? (partie II/II) | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Winston Churchill a donné l’ordre d’abandonner la France à son sort.

 

 

Qui a signé la condamnation à mort de la France

en 1940 ? (partie II/II)

Par Nikolay STARIKOV (Russie)

 

 

Ce qu’il y a d’insupportable dans la défaite de 1940, c’est le fait de savoir que la France, poussée dans la guerre par les manœuvres de l’Angleterre, trahie au dernier moment par cette même Angleterre, continue à fêter son faux allié comme son sauveur. Peut-on être plus masochiste ?

 

***

 

Lorsqu’on analyse les causes de la chute incroyablement rapide de la France en 1940, il serait anormal de ne pas mentionner le merveilleux plan mis au point par le général allemand Erich Von Manstein. Mais les Britanniques ont tout aussi largement contribué à la défaite de la France.

 

Les Anglais n’ont en aucun cas songé à sauver la France et, à la surprise des commandants français, qui dirigeaient la lutte commune, ils ont cessé d’exécuter des ordres français. Dans son livre, Churchill lui-même cite sans vergogne le télégramme qu’il reçut du ministre français Paul Reynaud le 24 mai 1940 : « … l’armée britannique avait effectué, de sa propre initiative, une retraite de vingt-cinq miles en direction des ports à un moment où nos troupes, remontant du Sud, gagnaient du terrain vers le nord où ils devaient rencontrer leurs alliés. » [1]

 

La langue diplomatique cache un point très simple. Le choc de l’assaut des blindés allemands a créé un trou géant dans la défense des alliés, et les nazis se sont précipités dans la brèche qui en a résulté. Cependant, la défaite aurait pu être transformée en victoire. Le plan conçu par le général français Maxime Weygand, qui a été adopté le 21 mai 1940, a été on ne peut plus remarquable par son originalité. La décision a été prise de lancer une contre-attaque bidirectionnelle par le Nord et par le Sud afin de vaincre les divisions allemandes qui y étaient coincées et, une fois celles-ci anéanties, fusionner les différentes unités des troupes alliées, qui étaient positionnées à une distance de 50 à 90 km les unes des autres. Si cette contre-attaque avait réussi, la chute imminente de la France n’aurait jamais eu lieu, parce qu’Hitler aurait été privé de ses blindés qui lui servaient de bélier.

 

Mais quand les soldats français ont commencé la contre-attaque, c’est-à-dire, ont commencé à avancer, les Britanniques se sont mis, au contraire, à reculer ! « Dans la soirée du 25, Lord Gort a pris une décision vitale. Ses ordres étaient toujours de mettre en œuvre le plan de Weygand par une attaque vers le sud en direction de Cambrai, où les 5e et 50e Divisions, conjointement avec les Français, devaient être utilisées… Gort abandonnait maintenant le plan de Weygand. » [2]

 

Winston Churchill a donné l’ordre d’abandonner la France à son sort. Ni plus ni moins – il avait tout simplement abandonné le plan ! Au moment le plus crucial de la bataille, le général britannique Gort a commis une faute qui aurait dû, normalement, être traduite devant une Cour d’armée martiale. Pourquoi le général britannique a-t-il rompu son serment au moment le plus crucial ? Eh bien, c’est justement là le problème, il n’avait rien rompu du tout. Ses commandants français lui avaient ordonné d’attaquer, mais son ordre de battre en retraite est venu de Londres !

 

Le Général Gort a exécuté l’ordre de ses supérieurs britanniques immédiats et n’a pas simplement décidé d’abandonner son poste sans autorisation. « Le refus de Gort de s’engager dans la bataille avait la pleine approbation de Churchill. Toutefois, dans les jours qui ont suivi, le Premier ministre britannique [3] a continué à prétendre qu’il avait accepté que le corps expéditionnaire britannique prenne part à la « contre-offensive de Weygand. »

Lâcher un allié aux moments les plus critiques de la bataille, mais tout en sauvant les apparences, voilà ce qui a été la politique du Cabinet britannique. » [4]

 

Nous allons donc comparer les dates afin de dissiper tous les doutes persistants. Le 22 mai 1940, le Premier ministre Churchill est arrivé en France ; le 24 mai, les troupes britanniques ont commencé leur retraite à Dunkerque. Est-il possible de croire qu’au cours des deux jours le général Gort n’ait jamais communiqué avec le chef de son gouvernement, ne l’ait jamais informé et qu’il aurait tout simplement décidé, de son propre chef, de signer la condamnation à mort de la France ?

 

La perfidie de cette décision par le Conseil des ministres à Londres ne peut pas être déguisée avec des arguments tels que la nécessité stratégique. Ce qui est surprenant, c’est que, contrairement à leurs homologues anglais, les généraux français croyaient que le plan de Weygand était tout à fait faisable. Cependant, une fois qu’une partie de l’armée alliée a commencé à avancer « en arrière », le plan d’ensemble s’est effondré. Avec elle s’est effondré le dernier espoir de stabiliser le front. Mais pourquoi les Britanniques se sont-ils déshonorés ainsi durant ces heures sombres ?

 

Nous arrivons là à une autre énigme de cette guerre. Pour le résoudre, nous devons nous rappeler la direction qu’ont prise les divisions britanniques quand elles ont commencé leur retraite. C’est naturellement vers Dunkerque, qui, à cette époque, était le seul port d’où les Britanniques pouvaient être évacués pour rentrer chez eux.

 

 

Mais là, il y avait un hic, en ce sens que les Britanniques ne pouvaient pas évacuer. À moins de recevoir l’aide de… Adolf Hitler.

 

La situation militaire était telle qu’au moment de la retraite britannique vers Dunkerque, les chars allemands étaient déjà positionnés le long des routes d’accès. Les chars ont convergé sur Dunkerque deux jours avant que les Britanniques n’aient commencé leur marche. Les Allemands étaient à seulement 16 km de la ville, alors que les Britanniques en étaient encore éloignés de 60 km. Il aurait été facile pour les Allemands d’entrer dans la ville sans défense et d’occuper le dernier port d’où une évacuation massive des troupes britanniques pourrait avoir lieu.

 

Mais Hitler donna son fameux « Ordre d’Arrêt « qui interdisait toute autre avance. » Nous avons été muets de stupeur, » a rappelé Heinz Guderian. Et pour cause ! Au moment où tout ce qui restait était d’occuper une seule petite ville afin de sceller le sort des armées ennemies, le chef de l’Allemagne l’interdit expressément. Les choses ont été telles que le général Halder a soulevé des objections contre la décision du Führer, essayant de lui expliquer pourquoi il était nécessaire de capturer le dernier port sur la côte. Mais le Führer resta inflexible : « La vive discussion s’était terminée avec un ordre définitif d’Hitler, auquel il avait ajouté qu’il s’assurerait de son exécution par l’envoi au front d’officiers de liaison personnels. » [5]

 

L’évacuation des troupes britanniques de Dunkerque a été rendue possible par… Adolf Hitler

 

Partout et à chaque occasion, les Britanniques abandonnèrent leurs alliés à leur sort. Ils ont toujours évacué lorsqu’ils étaient menacés par la défaite. Il en a été ainsi à Walcheren en 1809, à Gallipoli en 1915, et cela s’est passé à nouveau, entre mai et juin 1940, en Norvège. Il ne fallait pas être grand devin pour prédire ce que la Grande-Bretagne allait faire cette fois-là. Il n’y avait pas besoin, non plus, de quoi se perdre en conjecture pour savoir qu’ils essaieraient de filer à partir de Dunkerque, puisqu’il n’existait tout simplement pas d’autre choix ! Hitler a donné son « ordre d’arrêt » le matin du 24 mai et, d’après les mémoires de Churchill, les Britanniques ont commencé leur retrait également le 24, mais n’ont pas réussi à battre en retraite à Dunkerque jusqu’au soir du 25 mai, et les Allemands ont donc dû les « attendre » pendant près de deux jours.

 

Tout examen de ces faits ne peut que conduire à la conclusion qu’en fait les « fiers Bretons » ne se battaient pas jusqu’à la mort contre la lie de la terre, mais étaient plutôt en négociations secrètes continues avec elle.

 

Aucun des historiens occidentaux n’a jamais expliqué la signification de « l’ordre d’arrêt ». Tous écrivent simplement : « Hitler a arrêté ses chars. » Et on donnait ainsi au lecteur l’impression que cet excentrique Führer était simplement préoccupé par ses opérateurs de chars et donc ne leur permettait pas de prendre d’assaut les positions britanniques à Dunkerque. Mais en réalité, la ville était vide ! Pendant deux jours les Allemands se sont simplement assis autour de Dunkerque en attendant l’ordre d’attaquer de la part du Führer. Et lui aussi a attendu, jusqu’à ce que le port et la ville aient été occupés par les divisions britanniques en retraite. Ce n’est que le 26 mai 1940 que Hitler a permis à ses troupes d’avancer de nouveau, mais à ce moment-là, les Britanniques avaient creusé des tranchées et réussi à repousser l’attaque allemande. Et, quand les Britanniques ont-ils officiellement commencé leur évacuation ? Si notre prévision est correcte, pas jusqu’à l’ordre d’Hitler de poursuivre l’offensive. Et bien sûr, le jour d’avant – 25 mai – Churchill a ordonné le début de l’évacuation…

 

Profitant de cette opportunité si aimablement offerte, du 27 mai au 4 juin 1940 la Grande-Bretagne mena l’Opération Dynamo, embarquant plus de 338 000 soldats hors du continent, dont 215 000 de l’armée britannique. Les 123 000 autres étaient des Français, des Belges et des soldats d’autres pays alliés.

 

Dans les toutes premières heures de l’attaque contre la France, l’aviation allemande a bombardé des aérodromes français, détruisant la plupart des avions qui s’y trouvaient. Après ça, les Allemands étaient les maîtres du ciel. Les Français ont désespérément demandé l’assistance aérienne des alliés, mais elle n’est jamais venue. Charles de Gaulle a écrit amèrement sur ce sujet dans ses mémoires :

 

« Depuis le rembarquement de l’armée britannique à Dunkerque, la Royal Air Force ne coopérait plus dans la bataille, sinon de manière épisodique… les escadrilles britanniques, étant basées en Grande-Bretagne, étaient trop éloignées pour être utilisées sur un front se retirant continuellement vers le sud. À ma demande pressante pour qu’il transfère au moins une partie de la coopération des forces aériennes de l’armée britannique aux aérodromes du sud de la Loire, M. Churchill a opposé un refus formel. » [6]

 

C’est l’exemple parfait des tractations en coulisse en politique. Réalisant que la guerre en France était déjà perdue, les Britanniques ont pris contact avec Hitler, communiquant avec lui à l’aide d’un des canaux qui étaient encore ouverts. Leur demande était simple : leur permettre d’évacuer leur armée. Et pourquoi Hitler pouvait accepter leur demande ? Le principal argument en leur faveur était que les Britanniques avaient donné carte blanche à Hitler pour s’accaparer la France. Londres a cyniquement utilisé la France comme une monnaie d’échange, de la même manière qu’elle avait concédé, un peu plus tôt, l’Autriche, la Tchécoslovaquie et la Pologne. Deuxièmement, si les forces britanniques en Europe étaient décimées, ce serait une invitation directe aux États-Unis à entrer en guerre contre l’Allemagne, ce qui n’aurait pas été du tout au goût d’Hitler.

 

Ainsi, la France capitule le 22 juin 1940. Plus de 60 % de l’armée française – 1 547 000 des 2,5 millions de membres de l’armée française – ont été faits prisonniers. Bien que la France ait été totalement mise en déroute, ses pertes ne comportaient que 84 000 morts, ce qui est en soi la preuve qu’aucune résistance sérieuse n’avait été opposée aux Allemands. La Wehrmacht s’en est beaucoup mieux tirée, perdant seulement 28 000 soldats. Pour comparaison, au cours de la Première Guerre mondiale, l’armée du Kaiser a dû enterrer 1,8 million soldats, mais n’a jamais réussi à battre les Français.

 

 

 

Par Nikolay Starikov  - Le texte original a été adapté pour la traduction en anglais par ORIENTAL REVIEW pour orientalreview.org - Traduction Avic - Réseau International – le 4 juin 2015

 

 

ORIENTAL REVIEW publie en exclusivité des chapitres provenant de la recherche documentaire de Nikolay Starikov  « Qui a poussé Hitler à attaquer Staline » (Saint-Pétersbourg, 2 008). M. Starikov est historien russe et activiste civil.

 

NOTES :

[1] de Winston Churchill, de leur heure de gloire (Boston : Mariner Books, 1 986) 62.

[2] ibid., 74.

[3] Churchill devient Premier ministre dans l’après-midi du 10 mai 1940 immédiatement après le début de l’offensive, allemande, qui a commencé le matin.

[4] Daniil Proektor, Blitskrig v Evrope : Voina na Zapade. (Moscou, 2 004) 253.

[5] Winston Churchill, leur heure de gloire (Boston : Mariner Books, 1 986) 68.

[6] Charles de Gaulle, The Complete guerre mémoires de Charles de Gaulle (New York : Carroll & Graf Publishers, 1998) 58.

 

Koter Info's insight:



Voir la partie I/II ici : http://sco.lt/4gtZWD


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USA - Quand l’économie décline, la guerre menace

USA - Quand l’économie décline, la guerre menace | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Paul Craig Roberts

 

USA - Quand l’économie décline, la guerre menace

Par Paul Craig Roberts (*)

 

Les événements marquants de notre temps sont l’effondrement de l’Union soviétique, le 11 septembre, la délocalisation de l’emploi et la déréglementation financière. Ces événements sont à l’origine de nos problèmes de politique étrangère et de nos difficultés économiques.

 

Les États-Unis ont toujours eu une haute opinion d’eux-mêmes, mais avec l’effondrement de l’Union soviétique, cette autosatisfaction a atteint de nouveaux sommets. Nous sommes devenus le peuple d’exception, le peuple indispensable, le pays choisi par l’Histoire pour exercer son hégémonie sur le monde. Cette doctrine néoconservatrice exonère le gouvernement US des contraintes du droit international, et permet à Washington d’user de la coercition à l’encontre d’États souverains pour refaçonner le monde à son image.

 

En 1992, pour protéger le statut de puissance unique de Washington qui a résulté de l’effondrement de l’Union soviétique, Paul Wolfowitz a élaboré ce qu’il est convenu d’appeler la doctrine Wolfowitz. C’est le fondement de la politique étrangère de Washington. Voici son énoncé :

 

« Notre premier objectif est d’empêcher l’émergence d’un nouveau rival, sur le territoire de l’ancienne Union soviétique ou ailleurs, qui constitue une menace comparable à celle de l’Union soviétique. Cette considération dominante sous-tend la nouvelle stratégie de défense régionale. Elle exige que nous fassions tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher un pouvoir hostile de dominer toute région dont les ressources seraient suffisantes, avec un contrôle consolidé, pour disposer d’un pouvoir global. »

 

En mars de cette année, le Conseil des relations extérieures a étendu cette doctrine à la Chine.

 

Washington est désormais engagé dans le blocage de la montée en puissance de deux grands pays possédant l’arme nucléaire. C’est cet engagement qui justifie la crise provoquée par Washington en Ukraine et son exploitation comme propagande contre la Russie. La Chine est aujourd’hui confrontée au nouvel axe de la politique étrangère de Washington baptisé Pivot to Asia. La construction de nouvelles bases navales et aériennes US vise ainsi à lui assurer le contrôle de la mer de Chine méridionale, aujourd’hui considérée comme une région vitale pour les intérêts nationaux des États-Unis.

 

Le 11 septembre a servi à lancer la guerre des néoconservateurs pour l’hégémonie au Moyen-Orient. Le 11 septembre a également servi à fonder l’État policier aux États-Unis. Pendant que les libertés civiques y fondaient comme neige au soleil, les États-Unis étaient en guerre pendant quasiment tout le début du XXIe siècle, des guerres qui nous ont coûté, selon Joseph Stiglitz et Linda Bilmes, au minimum 6 trillions de dollars [milliers de milliards, NDT]. Ces guerres ont très mal tourné. Elles ont déstabilisé les gouvernements dans une région importante pour la production d’énergie. Ensuite, elles sont largement responsables de la prolifération de terroristes, dont la répression a servi à justifier officiellement ces guerres.

 

Tout comme l’effondrement de l’Union soviétique a donné libre cours à l’hégémonie US, il a entraîné la délocalisation de l’emploi. L’effondrement soviétique a convaincu la Chine et la Russie d’ouvrir leurs marchés de la main d’œuvre, largement sous-exploités, au capital US. Les grandes entreprises US, même réticentes, incitées par la menace d’OPA menées par les grands distributeurs et Wall Street ont transféré à l’étranger leurs activités de fabrication industrielles et des services professionnels tels que le génie logiciel. 

 

Cela a décimé la classe moyenne états-unienne et immobilisé l’ascenseur social. Le PIB et l’assiette fiscale US se sont envolés en Chine et en Inde en même temps que les emplois. La vraie classe moyenne US a cessé de croître et a décliné. En l’absence d’augmentation du revenu pour stimuler l’économie, Alan Greenspan a eu recours à l’endettement des consommateurs, procédé qui a cependant fait son temps. L’économie est aujourd’hui en panne.

 

Lorsque les biens et les services produits par le travail délocalisé sont introduits aux États-Unis, ce sont des importations qui ne font que dégrader la balance commerciale. Les étrangers profitent de leurs excédents commerciaux pour acquérir des titres, des actions, des entreprises et des biens immobiliers US. En conséquence, les intérêts, les dividendes, les gains en capital et les loyers ne tombent plus dans l’escarcelle des États-Unis, mais de pays étrangers. Cela ne fait que creuser davantage le déficit actuel.

 

Afin de protéger la valeur du dollar sur le marché des changes face à l’ampleur du déficit des comptes courants et à la création de monnaie pour soutenir le bilan des banques trop grandes pour faire faillite, Washington contraint les banques centrales japonaise et européenne à faire tourner la planche à billets aussi. L’impression de yens et d’euros compense l’impression de dollars, protégeant ainsi la valeur de la monnaie US sur le marché des changes.

 

La loi Glass-Steagall, qui avait séparé les activités commerciales des banques de leurs activités d’investissement, a été quelque peu érodée avant d’être abrogée complètement au cours du second mandat de Clinton. Cette abrogation, en même temps que celle de la régulation des marchés de dérivés, l’abolition de la limite de position imposée aux spéculateurs, ainsi que l’énorme concentration financière qui a résulté du fait que les lois antitrust étaient désormais lettre morte, se sont traduites non par la réalisation de l’utopie du marché libre, mais par une crise financière grave et durable. Les liquidités émises par suite de cette crise ont entraîné la formation de bulles sur les marchés actions et obligataires.

 

 

Implications, conséquences et solutions 

 

Lorsque la Russie a bloqué l’invasion de la Syrie et le bombardement de l’Iran prévus par le régime Obama, les néoconservateurs se sont rendu compte que, pendant qu’ils se focalisaient sur leurs guerres au Moyen-Orient et en Afrique depuis une décennie, Poutine avait restauré la puissance économique et militaire russe

 

Le premier objectif de la doctrine Wolfowitz, empêcher l’émergence d’un nouveau rival, avait été manqué. La Russie disait « Non » aux États-Unis. Le parlement britannique s’est joint à elle en opposant son veto à la participation du Royaume-Uni à une invasion US de la Syrie. Le statut du gendarme du monde était ébranlé. 

 

Cela a conduit les néoconservateurs à délaisser le Moyen-Orient pour tourner leur attention vers la Russie. Au cours de la décennie précédente, Washington avait investi en Ukraine 5 milliards de dollars dans le financement de politiciens ayant le vent en poupe et d’organisations non gouvernementales en vue de les mobiliser pour protester dans les rues. 

 

Lorsque le président ukrainien a procédé à une analyse du rapport coût-bénéfice de la proposition d’associer l’Ukraine à l’UE, il a constaté qu’il n’était pas avantageux et l’a rejeté. C’est alors que Washington a fait descendre les ONG dans la rue. Les néonazis ont provoqué la violence et le gouvernement, qui n’y était pas préparé, s’est effondré.

Victoria Nuland et Geoffrey Pyatt ont choisi le nouveau gouvernement ukrainien et mis en place un régime vassal.

 

Washington espérait profiter du coup d’État pour évincer la Russie de sa base navale en mer Noire, seul port russe en eaux tempérées. La Crimée, qui a fait partie de la Russie pendant des siècles, a toutefois choisi de la réintégrer.

 

Dans sa frustration, Washington s’est remis de sa déception en décrivant l’autodétermination de la Crimée comme une invasion et une annexion russes. Washington a profité de cette opération de propagande pour briser la relation économique et politique de l’Europe avec la Russie en la contraignant à prendre des sanctions contre celle-ci.

 

Ces sanctions ont eu des conséquences néfastes pour l’Europe. En outre, les Européens sont préoccupés par l’attitude de plus en plus belliqueuse de Washington. Elle n’a rien à gagner à un conflit avec la Russie et craint d’être entraînée dans la guerre. Certains éléments donnent à penser que les gouvernements européens envisagent une politique étrangère indépendante de Washington

 

La virulente propagande anti-russe et la diabolisation de Poutine ont détruit la confiance de la Russie en l’Occident. Avec le commandant de l’OTAN, Breedlove, qui demande sans cesse plus d’argent, plus de troupes et plus de bases aux frontières de la Russie, la situation devient critique. Dans le cadre d’un défi militaire direct à Moscou, Washington s’efforce d’intégrer à la fois l’Ukraine et la Géorgie, deux anciennes provinces russes, dans l’OTAN

 

Dans le domaine économique, le dollar en tant que devise de réserve pose un problème au monde entier. Les sanctions et autres manifestations de l’impérialisme US conduisent certains pays, dont de très importants, à abandonner le système de paiement en dollar. Le commerce international passant de moins en moins par le dollar, la demande de cette devise chute en dépit de la disponibilité de masses considérables de monnaie résultant du Quantitative Easing [planche à billets, NDT].

 

Du fait de la production délocalisée et de la dépendance aux importations des États-Unis, la chute de la valeur du dollar sur le marché des changes entraînerait une inflation sur le marché intérieur. Les niveaux de vie baisseraient encore, ce qui menacerait par contrecoup les marchés des hydrocarbures, des actions, des obligations et des métaux précieux. 

 

La vraie raison d’être du Quantitative Easing est le soutien du bilan des banques. Toutefois, il vise officiellement à stimuler l’économie et à soutenir sa reprise. Le seul signe de reprise est le PIB réel, qui apparaît positif uniquement parce que le facteur déflationniste est sous-estimé.

 

Il est cependant bien évident qu’il n’y a pas de reprise économique. Avec un PIB négatif au premier trimestre et probablement négatif également au deuxième trimestre, on pourrait assister cet été à une nouvelle aggravation de cette longue récession. 

 

De plus, le taux élevé du chômage (23 %) est différent de ce que l’on connaissait auparavant. Au XXe siècle, après la Seconde Guerre mondiale, la Réserve fédérale maîtrisait l’inflation en ralentissant l’économie. Il s’ensuivait alors une baisse des ventes, une accumulation des stocks et des licenciements. Lorsque le chômage augmentait, la Fed inversait la vapeur et les travailleurs retrouvaient leur emploi. Aujourd’hui, les emplois ont disparu. Ils ont été délocalisés. Les usines sont parties. Les travailleurs ne peuvent plus reprendre leur emploi : il est parti.

 

Restaurer l’économie exige d’inverser le flux des délocalisations et de ramener ces emplois aux États-Unis. Ce serait possible en changeant l’imposition des entreprises. L’impôt sur le bénéfice des sociétés pourrait être fixé en fonction du lieu où elles apportent de la valeur ajoutée aux produits qu’elles commercialisent aux États-Unis. Si les biens et services étaient produits à l’étranger, le taux d’imposition serait élevé. S’ils étaient produits dans le pays, le taux d’imposition serait faible. Il serait possible de fixer les taux d’imposition de manière à compenser le faible coût de production à l’étranger

 

À en juger par la puissance du lobby des multinationales et de Wall Street, cette réforme semble toutefois improbable. J’en conclus que l’économie des États-Unis va poursuivre son déclin.


En politique étrangère, l’orgueil démesuré et l’arrogance des États-Unis, qui se considèrent comme un pays exceptionnel et indispensable, détenteur d’un droit d’hégémonie sur les autres pays, impliquent que le monde s’achemine vers la guerre. Ni la Russie ni la Chine n’accepteront le statut de vassaux accepté par le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France et les autres pays d’Europe, le Canada, le Japon et l’Australie. La doctrine Wolfowitz indique clairement que le prix à payer pour la paix dans le monde est l’acceptation de l’hégémonie de Washington. 

 

En conséquence, à moins d’un effondrement du dollar entraînant celui de la puissance US, ou bien que l’Europe trouve le courage de rompre avec Washington pour suivre une politique étrangère indépendante en disant au revoir à l’OTAN, nous risquons fortement une guerre nucléaire.

 

L’agression et la propagande flagrante de Washington ont convaincu la Russie et la Chine que les États-Unis veulent la guerre, ce qui les a conduites à conclure une alliance stratégique. Le 9 mai, les commémorations de la victoire sur Hitler en Russie ont marqué un tournant historique. Les gouvernements occidentaux les ont boycottées, tandis que les Chinois prenaient leur place. Pour la première fois dans l’histoire, des soldats chinois ont défilé avec des soldats russes, et le président de la Chine était assis aux côtés du président de la Russie.

 

Le rapport du Saker sur les commémorations de Moscou est intéressant. En particulier, le tableau des victimes de la Seconde Guerre mondiale est éloquent. Comparé au nombre de morts US, britanniques et français, celui des morts russes montre très clairement que c’est la Russie qui a vaincu Hitler. Dans l’univers orwellien des pays occidentaux, la réécriture récente de l’histoire omet le fait que c’est l’Armée rouge qui a détruit la Wehrmacht. Selon la version réécrite, Obama n’a mentionné que l’armée US à l’occasion du 70e anniversaire de la reddition de l’Allemagne. À l’inverse, Poutine a exprimé sa gratitude aux « peuples de Grande-Bretagne, de France et des États-Unis d’Amérique pour leur contribution à la victoire ». 

 

Depuis de nombreuses années, le président russe insiste publiquement sur le fait que l’Occident n’écoute pas la Russie. Washington et ses vassaux européens, ainsi que le Canada, l’Australie et le Japon, n’écoutent pas lorsque la Russie dit « ne soyez pas injustes avec nous, nous ne sommes pas votre ennemi. Nous voulons être vos partenaires. »

 

Washington étant resté sourd pendant toutes ces années, la Russie et la Chine sont finalement parvenues à la conclusion qu’elles n’avaient que le choix entre la vassalité et la guerre. Si le Conseil national de sécurité, le Département d’État ou le Pentagone avaient été dirigés par des gens intelligents, Washington aurait été averti que la politique des néoconservateurs ne faisait que semer la méfiance. Cependant, le gouvernement n’étant constitué que de néoconservateurs à l’orgueil démesuré, Washington a commis une erreur qui pourrait être fatale à l’humanité.

 

 

 

Par Paul Craig Roberts (*) (strategic-culture) - traduit par Gilles Chertier, relu par jj pour le Saker Francophone - le 11 mai 2015.

 

(*) Paul Craig Roberts, économiste et journaliste paléoconservateur américain a été sous-secrétaire au Trésor dans l’administration Reagan (1981-1982), et est un des pères fondateurs des Reaganomics. Il a également été rédacteur en chef adjoint au Wall Street Journal… (Source Wikipédia)

 

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La Russie rejoint la banque asiatique AIIB

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La Russie rejoint la banque asiatique AIIB

 

Créée en 2014 sur l’initiative de la Chine, l’Asian Infrastructure Investment Bank est destinée à financer les projets d’infrastructure dans la région Asie-Pacifique. Elle sera dotée d’un capital de 100 milliards de dollars.

 

 

La Russie participera à la fondation de la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (AIIB), a annoncé samedi à Bo'ao, en Chine, le premier vice-premier ministre russe Igor Chouvalov.

 

« Le président russe a décidé que la Russie participerait au capital de la Banque d’investissement dans les infrastructures », a indiqué M.Chouvalov lors du Forum économique annuel d’Asie, réplique asiatique du Forum de Davos.

 

Le président chinois Xi Jinping a déjà salué la décision de Moscou d’adhérer à la banque AIIB. « Le président chinois a salué la décision russe de rejoindre la Banque d’investissement dans les infrastructures. Le remercie sincèrement le président russe Vladimir Poutine pour le soutien qu’il apporte à la banque AIIB », a déclaré samedi le ministre chinois des Finances Lou Jiwei lors du dialogue d’affaires russo-chinois organisé en marge du Forum de Bo'ao.

 

Créée en 2014 sur l’initiative de la Chine, l’Asian Infrastructure Investment Bank est considérée comme une institution concurrente de la Banque mondiale (BM) et de la Banque asiatique de développement (BAD). Elle est destinée à financer les projets dans les transports, l’énergie, les télécommunications et d’autres infrastructures dans la région Asie-Pacifique. L’AIIB sera dotée d’un capital de 100 milliards de dollars. Elle travaillera avec les banques multilatérales de développement existantes et interviendra à titre complémentaire.

 

À ce jour, 27 pays, dont 20 pays de la région Asie-Pacifique, ont signé la déclaration d’intention pour la création de cette banque. Plusieurs pays de l’Europe occidentale, dont la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne, l’Italie, la Suisse et le Luxembourg, ont annoncé leur participation ces deux dernières semaines.

 

 

 

Par fr.sputniknews.com – le 28 mars 2015

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Washington entend torpiller la BAII

Washington entend torpiller la BAII | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Selon l’ambassadeur français à Pékin, « Nous pourrons, par exemple, construire un chemin de fer à grande vitesse entre la Chine et Lyon, le terminus de la Route de la soie ». Ici la « Porte de la soie », fresque murale à Lyon. Crédit : http://www.mongi-guibane.com/# ! la-soie -- lyon/co5e

 

 

Washington entend torpiller la BAII

 

 

Le secrétaire général par intérim de la Banque asiatique d’investissement dans l’infrastructure (BAII), Jin Liqun, a déclaré le 22 mars que 35 pays ont décidé de se joindre en tant que membres fondateurs à l’institution, à moins d’une semaine de la date limite de déclaration des candidatures, le 31 mars.

 

Liqun a également déclaré que la banque doit obtenir le feu vert de ses actionnaires pour doubler son capital, qui doit atteindre 100 milliards de dollars.

 

Furieuse de se retrouver à nouveau isolée [1] après la décision de la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et l’Italie de devenir membres fondateurs de la nouvelle institution, l’administration Obama cherche désespérément à justifier sa bévue.

 

Les propos de plusieurs hauts responsables de l’Administration, sous le couvert de l’anonymat ou non, sont cités dans un article publié par Ian Talley, dans le Wall Street Journal.

 

« Face à la défiance de ses alliés », résume le WSJ, Obama propose maintenant qu’un mécanisme de « cofinancement » soit mis en place entre la BAII et le duo FMI/Banque mondiale. Afin d’éclaircir ce que ceci peut bien vouloir signifier, le journal cite des responsables du gouvernement Obama :

 

« Cette approche collaborative est conçue pour orienter la nouvelle banque vers les objectifs économiques des principales économies mondiales, de manière à ce qu’elle ne devienne pas un instrument de la politique étrangère de Pékin. »

 

Et de citer ainsi Nathan Sheets, sous-secrétaire américain pour les Affaires internationales : « Le cofinancement des projets avec les institutions existantes comme la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement [contrôlée par la États-Unis et le Japon] permettra de garantir la haute qualité de normes qui ont résisté à l’épreuve du temps. »

 

Le journal présente de manière plus détaillée ce que peuvent être ces « normes de haute qualité » :

 

« Il faut s’assurer que les normes de la nouvelle institution seront conçues de sorte qu’il n’y ait pas d’accumulation de mauvaises dettes [beaucoup apprécieront l’expertise incontestée du FMI en la matière], ni d’abus des droits humains, ni de risques environnementaux. (…) La nouvelle banque mise en place par la Chine risque de semer la défiance à l’égard des États-Unis et de générer tout un éventail de problèmes sociaux et économiques. Elle pourrait aider à subventionner les intérêts des entreprises chinoises. Un manque de transparence dans le fonctionnement de la nouvelle banque pourrait nourrir la suspicion, par exemple, sur la manière dont Pékin utiliserait ses financements pour développer des ports en eau profonde dans des ports stratégiques pouvant accueillir une marine Chinoise en voie d’expansion (sic).


Des prêts accordés à des gouvernements sans se soucier de savoir s’ils seront en mesure de rembourser pourraient semer les germes de crises financières à venir (re-sic). Des investissements dans des barrages qui pourraient provoquer une relocalisation massive de la population, sans mesures protectrices adéquates, pourraient multiplier les abus en matière de droits de l’Homme. [2] »

 

Le WSJ ne prend pas la peine d’expliquer en quoi la politique étrangère de Pékin pourrait être source de problèmes à l’échelle internationale, une évaluation que ne partage pas l’ambassadeur de la France à Pékin, Maurice Gourdault-Montagne.

 

Celui-ci explique en effet, dans un article publié par le site China.org.cn, que l’initiative chinoise « Une ceinture, une route », qui concernera plus de 70 pays, est

« une politique stratégique avec une vision de l’avenir, alors que les Français ne se rendent pas pleinement compte de son importance et des opportunités qu’elle peut apporter. D’une grande flexibilité, cette théorie s’applique à différents partenaires géopolitiques. Je pense que la France doit comprendre cette vision, s’adapter et en saisir les opportunités. Nous pourrons, par exemple, construire un chemin de fer à grande vitesse entre la Chine et Lyon, le terminus de la Route de la soie. »

 

Ainsi, termine l’article, « l’ambassadeur français estime en outre que la stratégie de la Ceinture économique de la Route de la soie et de la Route de la soie maritime du 21e siècle est non seulement d’une grande importance pour l’Europe et pour la France, mais qu’elle contribuera également à un monde plus stable. »

 

L’hostilité de Washington à l’égard de cette politique n’a pas empêché le quotidien Xinhua de s’exclamer, le 18 mars dernier, à propos de l’AIIB :

 

« Bienvenue à l’Allemagne ! Bienvenue à la France ! Bienvenue à l’Italie ! (…) L’AIIB est ouverte à toutes les parties intéressées, y compris les États-Unis. Washington, qu’attendez-vous ? »

 

 

 

Par la Rédaction de Solidarité & Progrès – le 24 mars 2015.

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POUR EN FINIR AVEC LE MYTHE CHURCHILL

POUR EN FINIR AVEC LE MYTHE CHURCHILL | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : lepeuple.be


 

POUR EN FINIR AVEC LE MYTHE CHURCHILL

 


Le cinquantenaire de la mort de Churchill (jan 1965) est l’occasion de rappeler quelques vérités qui feront tomber de son piédestal cette figure tutélaire. Avant de devenir l’icône de la résistance au nazisme, Winston Churchill a d’abord été un fervent défenseur de l’Empire britannique et un anti-bolchevique convaincu, un antisémite, mais aussi un malin.



— En 1919, Winston Churchill alors Secrétaire d’État à la Guerre décide d’utiliser les grands moyens : « Les Arabes et les Kurdes savent maintenant ce que signifie un véritable bombardement. En 45 minutes nous sommes capables de raser un village et de tuer ou blesser un tiers de sa population. » Il poursuit : « Je ne comprends pas la sensiblerie par rapport à l’utilisation du gaz contre des tribus non civilisées »

 

— Winston Churchill présenta un Livre blanc en 1926, dans lequel le gouvernement britannique réaffirmait qu’il allait créer un foyer national juif en Palestine (y compris sur des terres déjà habitées). Sioniste le Churchill ? En tout cas antisémite en témoigne ses textes: « Il se peut en effet qu’involontairement, les juifs invitent à la persécution, qu’ils soient en partie responsables de l’hostilité dont ils souffrent ». Il serait facile d’attribuer l’hostilité aux Juifs à la méchanceté des persécuteurs, mais cela ne concorde pas avec tous les faits. Le fait central qui domine les relations entre Juif et non-juif est que le Juif est « différent » ». « Il a l’air différent. Il pense différemment. Il a une tradition et un héritage culturel différents. Il refuse d’être assimilé ».

 


— Après la bataille de Stalingrad, en 1943, qui s’était soldée par une défaite de la Wehrmacht, Churchill et Roosevelt se sont réunis le 20 août à Québec. À l’ordre du jour figurait le retrait éventuel des États-Unis et de la Grande-Bretagne de la coalition antihitlérienne et leur entrée en alliance avec les généraux nazis pour combattre ensemble l’Union soviétique. Difficilement tenable cette position est finalement abandonnée, ils se contenteront de retarder l’ouverture d'un second front en 1944.

L’opération Unthinkable fut tout de même un projet britannique qui visait à attaquer l’Union soviétique à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La création du plan a été or-donnée par Winston Churchill et mise au point par l’armée britannique. Toutefois, elle ne fut jamais mise en œuvre du fait de de l’importance des forces soviétiques déployées en Europe. Ces plans ne furent rendus publics qu’en 1998.

 


— Octobre 1944, les nazis viennent tout juste de se retirer de Grèce qu’un corps expéditionnaire britannique installe à Athènes le gouvernement, sous tutelle d’un gouverneur militaire britannique, Ronald Scobie. Churchill demande au gouverneur militaire d’écraser la rébellion communiste qui reprend les armes, car elle se rend compte que les collabos grecs (les mains encore sanguinolentes) sont toujours au pouvoir. Une centaine de milliers d’hommes sont détournés du front italien et du combat contre les nazis pour mater la résistance communiste. C’est le début de la guerre civile qui dura 4 ans et qui couta la vie à 150.000 individus.

 


— Lors de son second passage au 10 downing street, il réprima la révolte Mau Mau au Kenya avec énergie (11.000 morts) ou alors n’hésita pas de bombarder à l’agent orange la Malaisie pour mater la rébellion. Tout cela pour conserver une partie d’empire. En fait il a bien résumé son action en déclarant : « nous sommes tous des assassins, mais l’important est d’être du côté des vainqueurs » peut être pensait-il alors au bombardement de Dresde en février 1945 qu’il avait ordonné sans que la Venise de l’Elbe ne fût en rien stratégique, sinon qu’elle s’apprêtait à devenir est-allemande (120.000 morts)…

 

 

Voir aussi : QUAND LES AMÉRICAINS VOULAIENT GOUVERNER LA FRANCE

.

« Abolissez l’exploitation de l’homme par l’homme et vous abolirez l’exploitation d’une nation par une autre nation »… Friedrich Engels

 

 

Par Robert Gil - 2ccr.unblog.fr – le 28 février 2015

Koter Info's insight:


Et "ceux" d'aujourd'hui ne sont pas meilleurs, même arborant de beaux sourires, il faut le savoir.


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Ukrainegate : des armes de l’OTAN pour la trêve

Ukrainegate : des armes de l’OTAN pour la trêve | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : le président Porochenko et son nouveau matériel.

 

 

Ukrainegate : des armes de l’OTAN pour la trêve

 

L’Ukraine est un pays, un État, mais pas une Nation. Ses dirigeants actuels se comportent comme les précédents : ils sont aujourd’hui pro-US, mais pourraient changer de bord s’ils y trouvaient un intérêt personnel. Ils reçoivent quantité d’armes de l’OTAN pour écraser les Novorussiens, mais préfèrent les vendre au plus offrant — y compris aux Novorussiens ou aux Syriens — plutôt que d’attaquer Donestk. Pourtant, en pleine trêve, l’OTAN continue à alimenter ce puits sans fond.

 

Au départ, il semblait surprenant qu’au premier jour des négociations 
marathon [1] qui se sont tenues à Minsk une proposition de loi offrant de 
« fournir des armes létales au gouvernement d’Ukraine afin qu’il se 
défende contre les rebelles séparatistes appuyés par la Russie dans 
l’Est de l’Ukraine » ait été déposée devant le congrès
 états-unien [2].

 

Toutefois, il devint vite clair que son sponsor, le sénateur
 James Inhofe, ne se fait tout simplement aucune illusion [3] au sujet de 
l’aptitude ou du pouvoir de ses partenaires ukrainiens à remplir leurs 
obligations. Il comprend que Kiev violera inévitablement le cessez-le-feu 
et que Washington devra aussitôt expliquer pourquoi les milices dans la 
région dévastée de ce que l’on nomme le « chaudron de Debaltsevo »
 [4] sont en possession d’un nombre aussi important d’armes capturées
 provenant des pays de l’OTAN.

 


Et il ne peut y avoir le moindre doute que cela arrivera. La milice 
continue de fournir des preuves documentées de l’usage par Kiev 
d’armement standard de l’OTAN, comme l’obusier automoteur Paladin 
M109, les systèmes d’armes antichars portables Javelin, et des armes 
légères (fusils d’assaut M16 et autres).

 

 

 

 

 

 

 

 

L’âge et la condition de ces armes suggèrent que l’Occident vend 
tout simplement à l’armée ukrainienne de l’équipement qui était
 déjà destiné à la casse. Par exemple, la Grande-Bretagne a tout
 d’abord produit ses blindés de transport de troupes, Saxon, en 1983, et ils
 furent retirés du services en 2008. Maintenant, ils sont expédiés [5] à 
travers le port d’Odessa à la compagnie Ukroboronprom, qui les adaptera 
aux besoins de l’armée ukrainienne.

 

Le gouvernement ukrainien dépense 
à peu près 51 000 dollars pour chaque Saxon AT-105. Il importe de noter que, compte tenu de la situation de crise générale qui règne là-bas, les 
Ukrainiens ont repoussé l’idée de produire leur propre véhicule
 blindé Dozor-B.

 

Selon les statistiques officielles, l’armée allemande possédait 570 
obusiers automoteurs M109. Mais il n’en reste plus un seul. Où 
croyez-vous qu’ils sont passés ? La réponse est simple ; en décembre
 2014, les responsables ukrainiens fermèrent inopinément les aéroports de
 Dnepropetrovsk, Zaporozhye et Kharkov en raison d’une soi-disant menace 
provenant de troupes russes aéroportées (!), tandis que plusieurs avions 
de transport C-130 Hercule et C-17B Globemaster de l’OTAN s’y sont 
posés. Des témoins à Zaporozhye et Dnepropetrovsk virent quatre obusiers
 automoteur Paladin (et leurs boîtes de munitions) être déchargés. Des 
témoins à Kharkov affirment que deux LAROM MLRS roumains et un Teruel-3
 espagnol y ont été acheminés.

 

Des convois militaires, qui ont régulièrement franchi la frontière 
polono-ukrainienne depuis l’été 2014, parviennent au 169e centre 
d’entrainement des troupes terrestres ukrainiennes dans la région de 
Chernihiv, où des instructeurs des pays de l’OTAN organisent des exercices 
avec des soldats servant au sein des forces de sécurité ukrainiennes, de 
façon à les entrainer au maniement d’armes de l’OTAN. Le général
 polonais Boguslaw Pacek est à la tête du groupe de conseillers
 militaires de l’OTAN en Ukraine.



  


L’incompétence de l’armée ukrainienne, aussi bien que la question
 de son approvisionnement constituent un problème très sérieux. Les 
systèmes d’armes de l’OTAN sont difficiles à manipuler et requièrent
 de grosses quantités de munitions appropriées qui ne sont pas produites
 en Ukraine. Mais les canaux de livraison de ces munitions en Ukraine ont
 déjà été établis.

 

Par exemple, début février le navire-cargo Yasar
 Abi [6] a navigué de Burgas (Bulgarie) jusqu’au port d’Oktyabrsk (région
 de Mykolai en Ukraine) transportant un chargement de 680 tonnes de
 munitions ex-soviétiques et de l’OTAN.

 


Bref, la proposition de loi du sénateur Inhofe ne porte pas sur la 
fourniture d’assistance militaire au gouvernement fantoche de Kiev, mais
 est plutôt une manière de légitimer les fournitures qui ont déjà été
 livrées.

 

Comme d’habitude, seules les armes les plus anciennes et les 
plus vétustes finissent dans la région où l’opération antiterroriste
 est en cours — ce qui signifie que les responsables ukrainiens réexportent 
tout ce qui vaut la peine d’être revendu à des pays tiers [7], y compris la 
Syrie. Personne ne peut garantir que les armes qui seront fournies 
légalement à l’Ukraine ne seront pas un jour utilisées contre les 
intérêts états-uniens dans les points chauds du globe. Toutefois, il 
semblerait que cette menace n’effleure pas l’esprit des sénateurs US.

 

 

 

Par le RÉSEAU VOLTAIRE INTERNATIONAL - MOSCOU (RUSSIE) – le 21 FÉVRIER 2015 - Traduction : Milko Terzić - Source : Oriental Review (Russie)

 

Notes :

[1] « Marathon talks produce Ukraine peace deal ; cease-fire Sunday”, Yuras Karmanau & Jim Heitz, AFP, February 12, 2015.

[2] “A bill to provide lethal weapons to the Government of Ukraine in order to defend itself against Russian-backed rebel separatists in eastern Ukraine”, James Inhofe, Congress.gov, 11 February, 2015.

[3] “Here’s The Ukrainian Delegation That Gave Misleading Photos To Senator’s Office”, Rosie Gray, BuzzFeed News, February 13, 2015.

[4] “What’s Cooking in the Debaltsevo Cauldron ?”, Riley Waggaman, Russia Insider, February 17, 2015.

[5] « Britain’s Ugliest Cold War Vehicle Is Back … In Ukraine », Thomas Newdick, Medium.com, February 17, 2015.

[6] “Yasar Abi IMO 8922395”, Vessel Finder.

[7] “Where will the US arms for Ukraine actually end up ?”, Andrey Polevoy, Oriental Review, February 11, 2015.


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À Bruxelles, les ministres de l’UE discutent attaques liberticides et provocations contre la Russie

À Bruxelles, les ministres de l’UE discutent attaques liberticides et provocations contre la Russie | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


 

À Bruxelles, les ministres de l’UE discutent attaques liberticides et provocations contre la Russie

 

Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne s’étaient réunis lundi à Bruxelles dans des conditions proche de l’État de siège ; devant le bâtiment du Conseil européen patrouillaient les soldats armés.

 

La réunion eut lieu dans un contexte de mobilisation massive de troupes en France et en Belgique suite aux attaques contre Charlie Hebdo et un supermarché casher à Paris. Se sont produites aussi des descentes policières et des arrestations en Allemagne, en Espagne et en Grèce, alors que l’affirmation circule que l’Europe est confrontée à une menace existentielle de la part d’extrémistes islamiques.

 

On se sert du climat de peur et d’hystérie créé délibérément pour introduire des mesures antidémocratiques qui accroîtront les pouvoirs répressifs de l’État. Les ministres des Affaires étrangères ont discuté d’un plus vaste échange des données personnelles des passagers aériens au sein de l’UE, de la réintroduction de contrôles aux frontières et de propositions de retrait du passeport et de la carte d’identité de citoyens de l’UE considérés être des « menaces pour l’ordre public. » Ces propositions doivent être présentées le 12 février au sommet de l’UE.

 

En vertu d’une directive de l’UE sur la cybersécurité, la surveillance de l’Internet par l’État doit être intensifiée. Ceci reprend des mesures identiques annoncées le mois dernier par le président américain Barak Obama et la demande du Premier ministre britannique David Cameron que Facebook, Twitter et d’autres réseaux sociaux en ligne soient contraints de communiquer leurs données aux services de renseignement.

 

La réunion de Bruxelles a également débattu d’une plus grande coopération entre l’UE et les pays arabes pour combattre l’extrémisme islamique. À cette fin, des pourparlers furent tenus avec le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil El-Araby.

 

On a été avare de précisions, mais ces plans cadrent avec un sommet qui s’est ouvert hier à Londres et qui est organisé par le ministre britannique des Affaires étrangères, Philip Hammond, et le secrétaire d’Etat John Kerry. Ce sommet qui regroupe une vingtaine de pays, dont des États arabes, doit préparer la voie à une plus grande implication militaire des pouvoirs occidentaux en Irak, en Syrie, au Moyen-Orient en général et en Afrique du Nord.

 

Les discussions actuelles des ministres des Affaires étrangères soulignent le fait que les machinations des puissances impérialistes constituent le plus grave danger pour les peuples d’Europe et du monde.

 

La rencontre fut initialement convoquée pour discuter le conflit avec la Russie sur l’Ukraine suite à la décision de l’UE l’an dernier de s’associer à des sanctions américaines contre Moscou. Ces sanctions ont entraîné une stagnation économique accrue et une réelle déflation dans la zone euro. Ceci a soulevé des inquiétudes parmi les États de l’UE qui pensent qu’on sacrifie la compétitivité européenne aux intérêts géopolitiques américains.

 

Le 5 janvier, deux jours à peine avant l’attentat contre Charlie Hebdo, le président François Hollande avait réclamé un assouplissement des sanctions contre la Russie en échange d’une avancée dans la résolution de la crise ukrainienne. « Je pense que les sanctions économiques doivent s’arrêter, s’il y a des progrès, » a-t-il dit.

 

L’attitude de Hollande aurait été appuyée par l’Autriche, la Hongrie, l’Italie, Chypre, la Slovaquie et la République tchèque.

 

Dans un mémoire confidentiel divulgué à la presse, la haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires européennes, Federica Mogherini, a demandé aux ministres de tenir compte « de possibles éléments en vue d’un réengagement sélectif et progressif » avec Moscou. Une coopération avec la Russie était nécessaire, a-t-elle expliqué, en raison de préoccupations communes au sujet de l’expansion en Irak, Syrie, Libye et ailleurs de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EI).

 

Hollande avait souhaité voir des progrès lors de discussions prévues pour le 12 janvier à Berlin entre l’Ukraine, la Russie, la France et l’Allemagne – dans le cadre du format dit « Normandie ». Mais la réunion ne parvint pas à un accord ; Moscou a affirmé que l’Ukraine avait rejeté ses propositions de cesser les combats entre troupes du gouvernement de Kiev et milices et forces prorusses dans l’Est de l’Ukraine.

 

Le 14 janvier, le président ukrainien Petro Porochenko a, au lieu d’un cessez-le-feu, signé un décret autorisant une vague de nouvelles conscriptions pour ses opérations à l’Est. Les conscriptions qui s’effectueront en quatre étapes devraient rassembler au total 50.000 hommes.

 

Cela fait partie d’une opération de grande envergure dans la région du Donbass, au centre de laquelle se trouve l’aéroport de Donetsk. Alors que Kiev accuse la Russie d’envoyer des troupes pour aider ses adversaires, ses bombardements à l’artillerie lourde ont tué au moins neuf civils ces derniers jours.

 

Les provocations de l’Ukraine ont servi à empêcher toute discussion sur des concessions à la Russie de la part de l’UE. Avant même que les ministres des Affaires étrangères ne se rencontrent, Mogherini fut accusée par la presse américaine et britannique d’adopter un ton « conciliant » à l’égard de Moscou.

 

Le Times de Londres a écrit que le mémo de Mogherini « s’appuyait sur l’hypothèse sortie d’un conte de fées que le dirigeant du Kremlin n’avait besoin que d’un peu d’encouragement de la part de l’Occident pour reconnaître ses erreurs. »

En alléguant que la Russie était « déterminée à démanteler l’Ukraine, » le journal insiste pour dire que les sanctions dureraient jusqu’à ce que Moscou cède à Kiev le contrôle de la Crimée et de Sébastopol où est basée la flotte russe de la mer Noire.

 

« Se montrer intransigeant sur les sanctions, saper l’économie russe et réduire ainsi le pouvoir de Moscou dans le monde est le seul moyen sûr de forcer M. Poutine à repenser ses actes irresponsables en Ukraine, » a-t-il commenté.

 

Une telle assertion représente le monde à l’envers. Ce furent les puissances occidentales, menées par les États-Unis et l’Allemagne, qui ont fomenté le coup d’État droitier de Kiev en février 2014. Le but était d’attirer plus solidement l’Ukraine dans l’orbite des États-Unis, de l’UE et de l’OTAN dans le cadre d’un encerclement géopolitique de la Russie. Le résultat en est une guerre civile sanglante dans laquelle près de 5.000 civils et combattants ont été tués, des villes et des villages détruits et 1,5 million de personnes déplacées.

 

La Pologne et la Lituanie, qui jouent un rôle de premier plan dans le déploiement des forces de l’OTAN à la frontière russe, ont dénoncé toute altération de la politique de l’UE. Le ministre polonais des Affaires étrangères, Grzegorz Schetyna, a dit que ceci était inacceptable « compte tenu de ce qui est en train de se passer actuellement à Donetsk et à Lugansk, une reprise des combats et de la guerre. »

 

La chancelière allemande Angela Merkel a également insisté pour dire qu’une levée des sanctions était impensable tant que Moscou ne se plierait pas entièrement aux exigences de l’UE.

 

Sur cette toile de fond, Mogherini fut contrainte de nier le fait que l’UE était trop « molle » avec la Russie. « Il n’y a pas de normalisation, pas de reprise du cours normal des choses, » a-t-elle souligné en maintenant ouverte la possibilité de sanctions plus dures.

 

Vladislav Seleznyov, porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, a annoncé qu’une délégation du commandement des forces américaines, conduite par le commandant des forces américaines en Europe, le lieutenant général [Frederick Ben] Hodges, arriverait cette semaine en Ukraine. Si les États-Unis ont fourni une aide militaire à l’Ukraine, c’est la première fois qu’une implication militaire américaine directe a été mentionnée.

 

Yuriy Chizhmar, de la Société d’aide à la défense, a confirmé la présence de l’OTAN sur le terrain. La société qualifiée par euphémisme d’« organisation sportive sociopatriotique » s’est vantée d’entraîner des « spécialistes » pour l’armée et les milices ukrainiennes – plusieurs parmi celles-ci sont ouvertement fascistes.

 

« Nous participons activement aux négociations afin d’attirer des spécialistes de l’OTAN venus des États-Unis, » a-t-il précisé lors d’une conférence de presse mentionnée par ITAR-Tass, de façon à « enseigner l’art de la guerre à des Ukrainiens mobilisés. »

 

L’OTAN dispose déjà de programmes d’entraînement militaire en Ukraine a-t-il dit. « Nous formons une centaine de personnes lors de nos cours hebdomadaires intensifs d’entraînement OTAN. Elles sont formées à l’usage de la mitraillette, du pistolet-mitrailleur, etc. » Une délégation ukrainienne participe cette semaine aux réunions de la commission militaire de l’OTAN.

 

Le Danemark, la Lituanie, l’Estonie et la Grande-Bretagne ont également demandé à l’UE de financer une chaîne TV en langue russe comme outil de propagande anti-Poutine. Ces pays ont soumis un document, Communication stratégique de l’UE en réponse à la Propagande, et exigé que la « désinformation » russe sur l’Ukraine soit contrecarrée plus efficacement.

 

 

 

Par Julie Hyland - mondialisation.ca – le 23 janvier 2015

Article original, WSWS, paru le 22 janvier 2015

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