Le nouvel État fantoche de Bruxelles dans les Balkans : Vojvodine | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

 

Le nouvel État fantoche de Bruxelles

dans les Balkans : Vojvodine

Par Wayne MADSEN (*)

 

Si l’Union Européenne et l’OTAN parviennent à leurs fins, la province serbe de Vojvodine va fusionner avec le Kosovo. Pour mémoire, le Kosovo avait été arraché par l’Union Européenne et l’OTAN à la Serbie pour constituer un État ethnique albanais dirigé par l’organisation terroriste appelée Armée de Libération du Kosovo (ALK). Vojvodine s’annonce d’ores et déjà comme le prochain État indépendant fantoche des Balkans.

 

Après avoir assisté à la création de toutes pièces de la province du Kosovo par les troupes de l’OTAN à la suite de machinations de l’Union Européenne, la Serbie est aujourd’hui sur le point de perdre la province de Vojvodine, dans le fertile bassin du Danube, pour le compte des manipulateurs de frontières de Bruxelles. Si l’on se fie aux derniers commentaires de l’ancienne sous-secrétaire générale de l’OTAN en charge de la diplomatie et présidente croate nouvellement élue Kolinda Grabar-Kitarovic, la Croatie sera le prochain rempart mis en place par l’OTAN, qui prévoit de retirer le contrôle de Vojvodine à la Serbie.

 

But de l’opération : en faire une « terre d’accueil » indépendante, pluriethnique et multilingue, pour les Hongrois, les Roms, les Slovaques, les Croates, les Roumains ainsi que des réfugiés albanais amenés récemment en bus dans la région par l’UE depuis le sud de l’ancienne Yougoslavie.

 

Les médias financés par Soros et les ONG parlent d’ores et déjà de Vojvodine comme le « Kosovo hongrois », même si la population de la province est constituée à 66 % de Serbes. Comptant 25 groupes ethniques, Vojvodine est la région qui présente la plus grande diversité ethnique d’Europe. Pour les planificateurs de guerres de l’OTAN et les spécialistes de l’ingénierie démographique de Soros, Vojvodine offre un terrain fertile pour les conflits ethniques et la poursuite de la « balkanisation des Balkans ».


Les Hongrois ne représentent que 13 % de la population, les Croates 2,7 % et les Slovaques 2,6 %. Soros et les manipulateurs des médias néoconservateurs ont appelé à ce que Vojvodine devienne une terre d’accueil pour le peuple (« gitan ») rom. Pourtant, les Roms ne représentent que 2,1 % de la population. Les projets irrédentistes roumains concernant Vojvodine sont risibles quand on sait que les Roumains n’y représentent que 1,3 % de la population. Les Bunjevci (proches des Croates) et les Ruthènes, quant à eux, n’en représentent qu’une partie infime.

 

Après l’avoir emporté – sur le fil du rasoir par 50 à 49 %, résultat « arrangé » par George Soros selon certains – sur le président sortant Ivo Josipovic, Grabar-Kitarovic n’a pas perdu de temps et s’est empressée de jeter le gant à la Serbie dans son discours de victoire.

 

Elle s’est déclarée disposée à se battre pour l’autonomie des Croates de Vojvodine, message codé signifiant son soutien à la sécession de cette région de la Serbie. Kolinda Grabar-Kitarovic a également annoncé son intention de restaurer d’étroites relations avec l’Allemagne. Ce n’est pas une surprise pour qui connait les liens historiques qui unissent son parti, l’Union Démocratique Croate (HDZ) aux oustachis nazis croates, qui avaient mis en place un gouvernement fantoche inféodé au Troisième Reich.

 

L’irrédentisme de Grabar-Kitarovic concernant les Croates de Vojvodine, en particulier de la majorité croate du district de Srem, mais également d’Herzégovine, constitue ce qu’on pourrait qualifier dans la Croatie d’aujourd’hui de « néo-oustachisme », autrement dit, un nationalisme extrême.

 

Grabar-Kitarovic n’a également guère apprécié la décision prise récemment par le Tribunal international de La Haye, qui a rejeté l’accusation de la Croatie selon laquelle la Serbie aurait commis un génocide pendant la guerre de 1991-1995 entre la Croatie et l’ex-République Fédérale de Yougoslavie, alors dominée par la Serbie. Le Tribunal international a également rejeté la demande reconventionnelle de la Serbie à l’encontre de la Croatie, suscitée par les accusations de génocide par les forces croates, soutenues par des mercenaires étatsuniens lors de l’Opération Tempête. La guerre éclair des forces croates et de leurs conseillers étatsuniens contre la République Serbe de Krajina, dans l’est de la Croatie, visait à l’épuration ethnique de la population serbe.

 

Pour donner un autre exemple des liens étroits entre le néonazisme et le sionisme, le conseiller politique de la présidente Grabar-Kitarovic, et chef de l’équipe de transition, n’est autre que la cinéaste documentaire Jadranka Juresko Kero. Elle aussi a été implantée par les États-Unis dans les structures de gouvernance de l’Europe de l’Est, et soutient avec acharnement Israël et la cause sioniste.

 

Juresko Kero réside dans l’Upper East Side de Manhattan depuis 1999. Elle est mariée à Domagoj Kero, ancien consul général de Croatie à New York. On sait que si le HDZ l’emporte aux prochaines élections parlementaires, Grabar-Kitarovic souhaite que Juresko Kero soit son Premier ministre. Le pays serait alors gouverné par un duo féminin. Lorsqu’elle était ambassadrice aux États-Unis, Grabar-Kitarovic a favorisé des accords commerciaux entre la grande société de produits alimentaires croate Podravka et les distributeurs étatsuniens, entre autres, de goulache de bœuf et de terrine de poulet. Le hasard faisant bien les choses, la branche nord-américaine de Podravka est justement dirigée par le mari de Juresko Kero, Domagoj Kero.

 

Grabar-Kitarovic et ses alliés néoconservateurs répandent en Vojvodine, avec une insistance croissante, l’idée que la région n’a jamais été serbe, mais qu’avant la Première Guerre mondiale elle faisait partie de l’Empire austro-hongrois. Répétant le scénario de l’Ukraine orientale après le coup d’État fomenté conjointement par les néonazis et les sionistes contre le gouvernement élu démocratiquement de Viktor Ianoukovitch, la langue serbo-croate et l’alphabet cyrillique se voient aujourd’hui éclipsés en Vojvodine, les non-Serbes cherchant à réestampiller la province comme nation germano-hongroise utilisant l’alphabet latin.

 

Les séparatistes bénéficient du soutien non dissimulé du Premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban et du nouveau président roumain, issu d’une ethnie allemande, Klaus Iohannis.

 

De toute évidence, Vojvodine est la prochaine cible de l’alliance néoconservatrice de George Soros. L’Union Européenne transfère actuellement des Albanais du Kosovo, de Macédoine et du Monténégro en Vojvodine.

 

En arrivant à Novi Sad, principale ville de Vojvodine, les interlocuteurs de l’UE donnent 35 euros aux Albanais pour se disperser dans la province et y revendiquer le droit de résidence permanente. Selon le dernier recensement effectué en Vojvodine, le nombre de musulmans s’élevait à 3 360. Toutefois, la transplantation d’Albanais musulmans issus d’autres régions de l’ex-Yougoslavie par l’UE vise clairement à alimenter une rébellion pour l’indépendance, à l’instar de ce qui s’est passé au Kosovo.

 

En Vojvodine, toutes les organisations de Soros et néoconservatrices se montrent extrêmement actives. On y trouve notamment le National Endowment for Democracy et l’Open Society Institute de Soros. Boja Pajtić, président du gouvernement provincial de Vojvodine, qui parle couramment le hongrois et l’anglais, est comme un poisson dans l’eau au milieu des agents des ONG financées par Soros et la CIA dans la province.

 

Ces mêmes agents coopèrent étroitement avec la sous-secrétaire d’État en charge des affaires européennes Victoria Nuland, celle-là même qui a guidé Grabar-Kitarovic vers la victoire en Croatie et se tient prête à lancer les provocateurs professionnels arrivés récemment de Roumanie, de Hongrie, d’Albanie et des camps roms des Balkans dans une guerre d’indépendance pour Vojvodine.

 

Si le scénario est inspiré de l’Ukraine, on a tout lieu de penser que ce que Nuland et ses néoconservateurs ont en tête pour Vojvodine sera de chasser les Serbes, afin de disposer d’un pays accueillant pour les sociétés pétrolières et gazières occidentales désireuses d’exploiter les réserves d’hydrocarbures dans le secteur de Banat, dans la partie orientale de Vojvodine.

 

La Serbie a été amputée du Kosovo pour permettre à un pipeline de traverser les Balkans et offrir aux États-Unis une base militaire permanente, Camp Bondsteel. Aujourd’hui, l’indépendance de Vojvodine offrira à l’OTAN un approvisionnement stable en pétrole et en gaz naturel de Banat, et la vallée fertile du Danube pour la production d’aliments génétiquement modifiés. À l’instar de l’Ukraine, le complexe militaro-industriel occidental s’intéresse à Vojvodine pour extraire des hydrocarbures par fracturation hydraulique et confier l’agriculture à Monsanto.

 

Ce qui se déroule à Vojvodine n’est rien d’autre que de l’ingénierie démographique. On s’efforce de marginaliser la population serbe de Vojvodine en procédant de la même manière qu’avec les Serbes résidant auparavant dans les enclaves Zubin Potok, Zvečan, Kosovska Mitrovica et Leposavić, dans le nord du Kosovo, mais que l’UE s’est empressée d’oublier pour déclarer le Kosovo comme État albanais indépendant.

 

Aujourd’hui, l’OTAN et d’autres provocateurs occidentaux ont amené les villes ukrainiennes de Lougansk, Donetsk et Marioupol à figurer en première page des quotidiens au titre de zones de tuerie. Si des forcenées néoconservatrices telles que Grabar-Kitarovic, Juresko Kero et Nuland parviennent à leurs fins, les bains de sang de demain porteront le nom de villes situées sur les zones de fracture ethnique de Vojvodine, telles que Novi Sad, Sremska Mitrovica, Kanjuza et Subotica.

 

 

 

Par Wayne MADSEN (*) - traduit par Gilles Chertier pour Réseau International

 

Source :

http://m.strategic-culture.org/news/2015/02/15/brussels-next-balkans-ersatz-state-vojvodina.html

 

(*)Wayne Madsen : ancien contractant de la National Security Agency (NSA), devenu journaliste spécialisé sur le renseignement électronique, puis sur le renseignement en général. Il a notamment été chef de rubrique de la revue française Intelligence Online jusqu’à son rachat par Le Monde. Il publie le Wayne Madsen Report et intervient régulièrement sur la chaîne satellitaire Russia Today. (Source : voltairenet.org)