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La doctrine folle qui conduit Schäuble à organiser le Grexit : « l’ordolibéralisme »

La doctrine folle qui conduit Schäuble à organiser le Grexit : « l’ordolibéralisme » | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photos - de gauche à droite :

1) Wolfgang Schäuble cherche à obtenir un Grexit pour imposer son plan ordolibéral - Crédit : Reuters

2) Walter Eucken (1891-1950)

3) Ludwig Erhardt, le ministre de l’Économie du chancelier allemand Konrad Adenauer. Crédit : perspective.usherbrooke.ca

4) Jacques Delors - Crédit : img.over-blog-kiwi.com

 

 

La doctrine folle qui conduit Schäuble

à organiser le Grexit : « l’ordolibéralisme »

 

À propos de la Grèce, nombreux sont ceux, aussi bien à droite qu’à gauche, qui s’interrogent sur la véritable raison ou même la simple rationalité des politiques délirantes infligées à la Grèce par la Troïka (BCE, Commission européenne, FMI) et leur adjoint, le Mécanisme européen de stabilité (MES).

 

De prime abord, on pourrait croire qu’il s’agit d’un simple aveuglement idéologique sans précédent. Quatre ans de coupes budgétaires ont fait chuter le PIB et le niveau de vie des Grecs de 25 % et provoqué un désastre humanitaire. Et la cure d’austérité supplémentaire qu’on exige aujourd’hui, selon les estimations, plombera le PIB d’environ 10 % supplémentaire et fera passer la proportion dette publique/PIB bien au-delà des 200 %. En clair, la Grèce, non seulement ne retrouvera pas la croissance, mais ne pourra même pas régler sa dette nécessitera sans cesse de nouveaux plans de sauvetage et de prêts relais !

 

Si l’on voulait provoquer le départ de la Grèce de la zone euro (Grexit) et susciter une grave crise institutionnelle qui obligerait dans les jours qui viennent nos dirigeants à réécrire les traités européens existants, l’on ne s’y prendrait pas autrement !

 

Depuis plusieurs années, Wolfgang Schäuble et Angela Merkel, pour atteindre leur objectif d’une « nouvelle Union européenne », souhaitent la réécriture des traités européens. Ce que propose « le Plan Schäuble », c’est qu’une poignée de pays du nord axés sur l’euro, passe à une intégration économique et monétaire beaucoup plus serrée sous la houlette d’un seul ministre des finances disposant d’un droit de veto sur les budgets nationaux. Et de tels transferts de souveraineté nécessitent des nouveaux traités européens.

 

Si Schäuble pousse aujourd’hui la Grèce au Grexit, c’est qu’il sait fort bien que sans crise systémique au sein de la zone euro, personne n’adoptera son « plan ».

 

On peut donc blâmer Merkel et Schäuble de volontairement jouer le « pourrissement » de l’euro. Cependant, il y a plus. Car Schäuble en particulier, n’est que l’expression la plus brutale et la plus fanatique d’un courant particulièrement néfaste : « l’ordo-libéralisme ».


En Europe, on a souvent tendance à penser que tout ce qui est mauvais nous vient forcément du monde anglo-américain. Certes, Adam Smith et David Ricardo parlaient anglais et c’est surtout avec « l’École de Chicago » (Friedman & consorts) que les émules de « l’École de Vienne » (Von Hayek) ont fini par formater l’ultralibéralisme de Margaret Thatcher et Ronald Reagan.

 

Ce que la plupart de nos concitoyens ignorent, c’est l’emprise de la pensée ordo-libérale, pas seulement sur l’Allemagne, mais sur toute la construction européenne. Et puisqu’ils ignorent la logique qui motive le choix des ordolibéraux, ils n’y voient qu’incohérence et stupidité.

 

 

Histoire

 

L’ordolibéralisme, connu sous l’étiquette de « l’École de Fribourg » ou de « l’économie sociale de marché » a pris son envol après la deuxième guerre mondiale autour de « ORDO », une revue théorique qui s’intéresse avant tout à l’ordre économique et social, publiée à partir de 1948 par deux professeurs de l’Université de Fribourg-en-Brisgau (Bade-Wurtemberg, Allemagne), les économistes allemands Walter Eucken (1891-1950), « père de « l’économie sociale de marché » et le juriste et économiste Franz Böhm (1895-1977).

 

À noter, le fait que l’actuel ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble, sans surprise, est né à Fribourg-en-Brisgau et a fréquenté l’Université où régnaient les ordolibéraux.

 

Avant la guerre, en 1938, 26 intellectuels et penseurs de l’économie libérale se retrouvent à Paris au « Colloque Walter Lippman ». Sont présents, Raymond Aron et Jacques Rueff ; les Autrichiens Ludwig von Mises et Friedrich von Hayek ainsi que les premiers ordoliberaux, les Allemands Wilhelm Röpke et Alexander Rüstow.

 

Tous s’accordent pour désigner les ennemis communs : le communisme, le fascisme, la planification française et le New Deal de Franklin Roosevelt. La plupart des participants se retrouveront en 1947 lors des rencontres organisées en Suisse par le think tank de Von Hayek, la Société du Mont Pèlerin.

 

Ce qui va différencier fondamentalement les ordolibéraux des libéraux classiques, c’est leur conception du rôle de l’État. Les néo-libéraux, c’est bien connu, combattent toute forme d’interférence de l’État dans les processus économiques, car ils croient que les marchés, grâce au laissez-faire finissent par s’autoréguler.

 

 

Le rôle de l’État

 

Diamétralement opposés à cette illusion que même Adam Smith critiquait, les ordolibéraux pensent au contraire que l’État doit jouer un rôle fondamental, celui d’organiser un marché « idéal ».

 

Laissé à lui-même, disent les ordolibéraux, la libre concurrence finit fatalement par donner naissance à des cartels en position d’oligopole, situation qui annule d’emblée les avantages supposés d’une concurrence libre et non faussée. Pour éviter cet aléa, les ordolibéraux plaident pour un État fort, capable d’imposer par des sanctions et des pénalités un cadre légal permettant à la libre concurrence de réaliser pleinement son potentiel théorique.

 

Tout comme la synarchie d’Empire, les ordolibéraux préfèrent « les experts » et « les règles » aux décideurs politiques. Ils œuvrent donc de toutes leurs forces pour une sorte de « constitution économique » et un ordre fondé sur quatre grands principes :

 

  • 1)  Le respect de la propriété privée ;
  • 2)  Une concurrence libre et non faussée garantie par une Cour de justice ;
  • 3)  La stabilité des prix grâce à une Banque centrale « indépendante » et hors de toute influence politique ;
  • 4)  La rigueur budgétaire absolue, inscrite dans la Constitution.

 

 

Économie « sociale » de marché

 

Pour « vendre » leur doctrine, les ordolibéraux la baptisent d’« économie sociale de marché », en réalité une doctrine qui assume que la concurrence libre en non faussée, en dernière analyse, profitera au plus grand nombre.

 

En 1948, les États-Unis imposent Ludwig Erhard comme ministre de l’Économie du Chancelier chrétien démocrate Konrad Adenauer.

 

Erhardt reprend le terme d’« économie sociale de marché » de Müller-Armack, un des ordolibéraux qu’il embauche avec les professeurs Euchen et Böhm comme conseillers scientifiques, tout en combinant leur ordolibéralisme avec certaines idées sociales-démocrates et la doctrine sociale de l’Église.

 

Erhardt cherche à obtenir et maintenir à la fois une croissance élevée, une faible inflation, le plein emploi, de bonnes conditions de travail et un minimum de protection sociale. Alors qu’on présente sa politique de dérégulation des prix (qui a mis fin au marché noir) et de privatisations des grands groupes du secteur public, comme le secret du « miracle économique allemand », c’est plutôt le Plan Marshall et les mesures adoptées lors la conférence de Londres en 1953 (allègement de 66 % de la dette de guerre et dévaluation relative du mark pour doper les exportations) qui permettront ce succès.

 

Alors que le reste de l’Europe se reconstruit avec une bonne dose de planification, on fait naitre le mythe que l’Allemagne renaît de ses cendres exclusivement grâce aux recettes ordolibérales.

 

En 1957, la Bundesbank est créée comme une autorité indépendante suivant les préceptes ordolibérales et sur le modèle de la Banque des règlements internationaux (BRI) de Bâle. À la même époque, l’Office fédéral de lutte contre les cartels (Bundeskartellamt) est créé pour faire respecter les règles de la concurrence.

 

À l’origine, l’ordolibéralisme se démarquait également du libéralisme classique par son rejet de l’hédonisme et le respect de la dignité humaine. Pour des raisons économiques, philosophiques et politiques, l’ordolibéralisme prônait le « dialogue social », vu comme une saine mise en concurrence des corps intermédiaires.

 

Avec le temps et l’évaporation de l’éthique judéo-chrétienne, le masque social de l’ordolibéralisme a fini par tomber notamment à partir de sa mise en concurrence avec l’ultralibéralisme thatchérien qui, importé aux États-Unis par l’Administration Reagan a gagné l’ensemble du monde anglo-américain.

 

Bien que les ordolibéraux estiment que chacun doit pouvoir bénéficier d’une assurance maladie et d’une retraite, ils abhorrent le modèle bismarckien de protection sociale. Pour eux, c’est à chacun de s’assurer auprès d’assureurs privés. Car ils craignent comme la peste toute subvention publique qu’ils considèrent comme une incitation à l’oisiveté et l’irresponsabilité.

 

Avant 1966, en Allemagne, les allocations familiales, attribuées uniquement à partir du 3e enfant, étaient de moitié de celles perçues en France, en Belgique ou même en Angleterre. Ce n’est qu’en 1966, lorsque les sociaux-démocrates entrent dans une « grande coalition » avec la CDU, qu’un vaste effort de rattrapage a eu lieu.

 

Plus récemment, c’est sous Kohl et Schäuble que l’ordolibéralisme a tenté son retour entre 1982 et 1998, tentative quelque peu retardée par la nécessité d’un minimum de politiques publiques suite à la réunification bien que l’ex RDA reste un champ de ruines faute d’initiatives publiques suffisantes.

 

L’ordolibéralisme a fait également des adeptes à gauche. En Allemagne, c’est surtout les politiques terribles de Gerhard Schröder, les mini-jobs, l’Agenda 2010 et les mesures Hartz IV, qui incarnent l’ordolibéralisme alors qu’en Angleterre, bien avant Cameron, la fameuse « troisième » voie de Blair n’est rien d’autre qu’une version fabienne du même moule ordolibéral. En France, Jacques Delors, l’homme qui a supprimé le Glass-Steagall en France en 1984, en est le meilleur représentant.

 

 

Europe

 

Dès le traité de Rome de 1957 instituant la Communauté européenne, le poids de la pensée ordolibérale se fait ressentir. La France obtient notamment la création de la Politique agricole commune (PAC) mais le traité fixe (Art. 3) comme objectifs d’aboutir à « un marché intérieur caractérisé par l’abolition, entre les États membres, des obstacles à la libre circulation des marchandises, des personnes, des services et des capitaux » (Art. 3c) et « un régime assurant que la concurrence n’est pas faussée dans le marché intérieur » (Art. 3 g).

 

En 1998, la BCE est créée sur le modèle de la Bundesbank et l’euro est introduit et géré lors de son lancement par les équipes de la BRI de Bâle. Alors qu’aux États-Unis, le patron de la Fed doit rendre des comptes au Congrès, la BCE est entièrement « indépendante » de toute autorité politique et ne doit veiller qu’aux prix et à la monnaie alors que la Fed est également responsable de la croissance et de l’emploi. « L’indépendance » de la BCE ne l’empêche pas de faire de la politique lorsqu’elle estime que sa domination est contestée comme nous venons de le voir en Grèce.

 

Les fameux critères « de convergence » du traité de Maastricht sont un chef-d’œuvre de folie ordolibérale. Vouloir inscrire des règles d’or interdisant tout déficit ainsi que des mécanismes automatiques de coupes budgétaires s’apparentent à une forme de maladie mentale. Pour les ordolibéraux, ce sont les lois et les règles qui doivent primer, et non l’action des hommes. Ceux qui contestent ou refusent de se soumettre aux règles doivent, si les pénalités imposées par la Commission européenne échouent à les recadrer, être exclus (Grexit) pour l’exemple.

 

Devant cette évolution, le peuple allemand doit prendre conscience à quel point l’Allemagne devient un objet de haine et de frustration pour le reste du monde. Non pas à cause de l’Allemagne de Friedrich Schiller, Beethoven ou Friedrich List, mais à cause d’un l’ordolibéralisme fascisant allemand érigé en pensée unique imposée à toute l’Europe.

 

L’ordolibéralisme est la loi de l’euroland et ses dirigeants s’en vantent. En 2013, parlant à Jérusalem, le président de la BCE Mario Draghi a déclaré que l’institution monétaire de la BCE s’en tient aux règles de « l’ordolibéralisme » qui est « l’adhésion aux principes d’un marché ouvert où règne la libre concurrence permettant une allocation efficace des ressources ».

 

Plus récemment, le 16 juillet 2015, l’ancien Premier ministre Donald Tusk, à l’heure actuelle le « Président » non élu de l’Union européenne, lors d’un entretien avec le Financial Times, a déclaré :

 

Si je cherche quelque chose d’inspirant au niveau économique (…) la meilleure école de pensée, c’est les soi-disant ordolibéraux en Allemagne (…) Ceci, pour moi, est la source de pensée qui peut s’avérer très utile pour aujourd’hui.

 

 

 

 

Par Karel VereyckenSolidarité & Progrès – le 30 juillet 2015.

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Grèce - Mettre les populations dans un sentiment d’impuissance

Grèce - Mettre les populations dans un sentiment d’impuissance | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Grèce - Mettre les

populations dans 

un sentiment

d’impuissance


Par Jean-Claude Paye (*)

 

 

Dans ses célèbres conférences, l’historien Henry Guillemin, nous rappelait une phrase, datant de 1897, de Maurice Barrès, maître à penser de la droite nationaliste française : « la première condition de la paix sociale est que les pauvres aient le sentiment de leur impuissance. »

 

Ce paradigme éclaire le résultat des négociations menées par Alexis Tsipras. Les citoyens furent appelés par leur Premier ministre, à se prononcer, à travers un référendum, contre les propositions de l’UE qui furent rejetées par 61 % des votants. À la suite, Tsipras accepte un accord encore plus défavorable pour les populations grecques. De plus, tout en se soumettant au dictat de l’UE, il déclare : « je ne crois pas à cet accord. C’est un mauvais accord pour la Grèce et pour l’Europe, mais j’ai dû le signer pour éviter une catastrophe »

 

 

Double pensée

 

Tsipras développe ici une procédure de double pensée qui consiste à annuler un énoncé en même temps qu’il est prononcé, tout en maintenant ce qui a été préalablement donné à entendre. Ainsi, le citoyen doit avoir la capacité d’accepter des éléments qui s’opposent, sans relever la contradiction existante. Il possède alors deux visions incompatibles. Énoncer en même temps une chose et son contraire, produit une désintégration de la conscience. Il n’est plus possible de percevoir et d’analyser la réalité. Dans l’incapacité de mettre l’émotion à distance, on ne peut plus qu’éprouver le réel, lui être soumis et non le penser et de l’organiser.

 

Le déni de l’opposition entre les deux propositions empêche toute représentation. Cette procédure est nommée clivage par la psychanalyse. Elle interdit tout jugement et entraîne une indifférenciation des éléments de la réalité. La déconstruction de la faculté de symboliser empêche la formation d’une mémoire et s’oppose ainsi à la constitution d’un nous. Nous transformant en monades, le discours a alors un effet de pétrification face à la toute-puissance des institutions européennes et enferme dans la psychose : aucune autre politique n’est possible.

 

George Orwell a déjà décrit dans 1984, le dispositif de « double pensée » qui consiste à « retenir simultanément deux opinions qui s’annulent, alors qu’on les sait contradictoires et croire à toutes deux. » Il avait déjà identifié ces « principes de l’asservissement » qui destituent l’individu de toute capacité de résistance, qui ont pour fonction d’effacer chez le sujet « tout souvenir de l’existence d’un désir possible de résistance »

 

 

Primauté de l’image

 

La capitulation ne remet pas en cause l’image du Premier ministre : « on ne peut pas me reprocher de ne m’être pas battu. Je me suis battu jusqu’où personne ne s’est battu. » Cependant, l’on sort d’une politique d’affrontement pour occuper une place de victime.

 

L’iconographie produite par l’idéologie victimaire possède deux faces, à la fois l’image du héros, celui qui s’est battu plus que tout autre, et celle de la victime. Ainsi, la mère d’Alexis, Aristi Tsipras, 73 ans, raconte à l’hebdomadaire people Parapolitika : « dernièrement Alexis ne mange plus, ne dort plus, mais il n’a pas le choix, il a une dette envers le peuple qui lui a fait confiance ». Son épouse ajoute : « Je ne le vois plus que rarement. Il va de l’aéroport au Parlement. Il n’a pas le temps de voir ses propres enfants, comment pourrait-il me voir moi ? » Tout se réduit à la souffrance de la « belle âme », celle d’un homme politique fidèle, mais blessé.

 

L’enjeu de l’affrontement se déplace de l’opposition entre des forces sociales au conflit intérieur du Premier ministre. Les populations sont ainsi dépossédées de la matérialité de leur résistance au profit de la sauvegarde de l’image de leur premier ministre. Or, ce dernier s’est totalement plié aux exigences des créanciers et accepté toutes les surenchères de ces derniers.

 

 

L’austérité comme seule politique possible

 

La « politique d’austérité » imposée au pays a déjà, en cinq ans, fait baisser de 25 % à 30 %, selon les différentes estimations, le PNB du pays et davantage le niveau de vie de la grande majorité de la population, les hauts revenus ayant été peu touchés par les mesures prises.

 

Le plan imposé ne peut qu’accentuer cette tendance : austérité accrue et augmentation relative de la dette. La Grèce ne pourra pas faire face à ses engagements, ce qui impliquera une nouvelle intervention extérieure. La sortie de la Grèce de la zone euro pourrait être simplement reportée. De plus, la Grèce perd l’essentiel de ce qui lui restait de souveraineté nationale, car elle doit se conformer à des mécanismes de coupes automatiques de ses dépenses et soumettre ses réformes au bon vouloir des institutions européennes.

 

Où se situe la « catastrophe », dans un nouvel affaiblissement rapide et programmé du pays ou dans une sortie de l’Euro permettant un défaut sur la dette et ainsi une possibilité de relance de l’activité économique ?

 

 

Propager un sentiment d’impuissance

dans l’ensemble de l’UE

 

L’attaque contre le désir de résistance des populations prend tout son sens, non seulement en Grèce, mais aussi au niveau de l’UE. Tsipras a voulu croire que ce qu’il considérait comme tabou : un « Grexit » induisant un démantèlement de la zone euro, l’était également pour ses interlocuteurs. Or, pour les dirigeants de l’UE et principalement pour l’Allemagne, la construction européenne est destinée à disparaître dans le futur grand marché transatlantique.


L’attitude de l’Allemagne qui aussi bien au niveau de la lutte contre la fraude fiscale que celui de l’attaque contre l’euro a fourni un appui à l’offensive étasunienne. Cette volonté de mettre la zone euro en difficulté est confirmée par le refus réitéré de diminuer la dette grecque.

 

Cette attitude est cohérente avec l’engagement privilégié de cet État européen dans la mise en place d’une union économique avec les États-Unis. La dissolution de l’UE dans cette zone politique et économique ne peut se faire qu’au prix d’un important recul du niveau de vie et des libertés en Europe. Les populations de l’UE devront consentir au démantèlement de leurs acquis. L’expérience grecque conduisant à un sentiment d’impuissance face à ces politiques dévastatrices révèle alors son enjeu.

 

 

 

Par Jean-Claude Paye (*) - mondialisation.ca – le 22 juillet 2015.

 

(*) Jean-Claude Paye est sociologue, auteur de l’Emprise de l’image, Yves Michel 2012.

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Grèce/Dette : Christine Lagarde prend l’Europe à contre-pied

Grèce/Dette : Christine Lagarde prend l’Europe à contre-pied | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Image : le ministre grec des Finances avec la directrice du FMI - © Francois Lenoir Source : Reuters

 

Grèce/Dette : Christine Lagarde

prend l’Europe à contre-pied

 

Mais quelle mouche a donc piqué la directrice générale du Fonds monétaire international ? Celle qui défend depuis des mois une ligne dure face à Athènes demande désormais à l’Europe de revoir sa copie et d’alléger la dette hellène « insoutenable ».

 

Interrogée vendredi 17 juillet par Europe1 sur la viabilité du plan d’aide (entre 82 et 86 milliards d’euros) que les Européens ont promis d’accorder à la Grèce, Christine Lagarde lâche sèchement : « La réponse est catégorique : non ! ». D’ailleurs sans un allègement de la dette hellène, le FMI pourrait tout simplement refuser de participer au sauvetage de l’économie grecque, assène-t-elle encore.

 

En savoir plus : La dette grecque est fortement sous-évaluée, d’après un rapport confidentiel du FMI

 

Christine Lagarde, qui décidément ne s’embarrasse guère de rhétorique diplomatique et autres politesses, tord donc le poignet des Européens, et ce après avoir menacé Athènes du bâton pendant des semaines ! Un virage à 180 degrés qui a néanmoins été rapidement perçu et intégré par Bruxelles. Ainsi, alors que l’accord de lundi ne faisait qu’une vague référence à une restructuration du fardeau athénien sous la forme de possibles « mesures additionnelles », Mario Dhragi, le patron de la banque centrale européenne a affirmé jeudi matin qu’il fallait trouver « un moyen d’alléger la dette grecque, une nécessité indiscutable ».

 

 

L’oncle Sam vole au secours de Tsipras ?

 

Quant aux locomotives allemande et française, c’est le chef du Trésor américain, Jack Lew, qui s’est chargé de les convaincre. Ce dernier, en tournée dans le vieux continent mercredi 15 et jeudi 16 juillet, a fait un saut à Berlin et à Paris pour s’entretenir avec ses homologues. Évidemment au menu de leurs discussions : la Grèce et son colossal fardeau de 315 milliards d’euros. Des entrevues plutôt fructueuses puisque Michel Sapin et Wolfgang Schäuble semblent avoir infléchi leurs positions, acceptant désormais officiellement l’idée d’une restructuration. Le chef allemand des Finances a ainsi déclaré : « si le FMI nous dit que le rééchelonnement, la restructuration de la dette grecque sont un passage obligé, je crains qu’il ait raison ».

 

Là où cela coince, c’est finalement sur la forme que pourrait prendre cet allègement. Alors que le FMI se dit disposé à effacer purement et simplement une partie de l’ardoise hellène, un tel scénario est pour le moment catégoriquement rejeté par Berlin et Paris. « Ce qui était impossible durant les négociations et qui heurtait tout le monde, y compris moi, c’était de supprimer de la dette », a déclaré Michel Sapin vendredi matin. Aussi, les Européens semblent plutôt s’orienter vers un allongement des échéances (plus de temps pour rembourser) et un allongement du délai de grâce (période durant laquelle aucun remboursement n’est demandé) pour permettre à l’économie grecque de reprendre son souffle.

 

Reste que le retournement de situation, faisant du FMI le meilleur ami d’Athènes après des mois de confrontation, demeure assez mystérieux. Est-ce la mauvaise image collant au FMI - Alexis Tsipras avait évoqué la « responsabilité criminelle » du fonds - ou l’impopularité du plan de sauvetage imaginé par les Européens qui a poussé Christine Lagarde à changer de bord ?

Dans tous les cas, la Française, en quête d’une prochaine réélection tente sûrement, par cette manœuvre, de clore cette tragédie grecque en se plaçant du bon côté de l’Histoire : « to be with the good guys » comme disent si bien les Américains.

 

 

 

Par francais.rt.com – le 17 juillet 2015.

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Grèce - Les propositions de l’Eurogroupe : Fantasmes d’austérité depuis une autre planète

Grèce - Les propositions de l’Eurogroupe :  Fantasmes d’austérité depuis une autre planète | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : dimanche 12 juillet 2015 : le Grec Euclid Tsakalotos et le Finlandais Alexander Stubb (Photo : dpa)

 

 

Les propositions de l’Eurogroupe :

Fantasmes d’austérité depuis

une autre planète

 

Les propositions de l’Eurogroupe pour sauver la Grèce sont un non-sens scandaleux. Le pays court à la dépression – et les sauveteurs européens demandent la libéralisation des horaires d’ouverture des magasins. Les mots nous manquent…

 

Pour la majorité des ministres des Finances de la zone euro, les dernières propositions de réforme présentées par les Grecs ne sont pas considérées comme suffisantes et nécessitent d’être rediscutées le dimanche. Les ministres voient un besoin d’amélioration dans plusieurs domaines.


Voici une liste des exigences les plus importantes.

 

Voici les propositions des ministres des Finances de la zone euro (résumées par Reuters) – et à quel point elles sont sensées/insensées :

 

 

 Les recettes de l’État doivent être augmentées par un renforcement de la TVA et l’élargissement de l’assiette fiscale.

 

  • Une absurdité totale. La TVA frappe les plus pauvres. Une augmentation des impôts dans une dépression c’est l’administration de cyanure à un mourant.

 

 La réforme des retraites doit être plus ambitieuse. À cet effet, le gouvernement grec doit préciser comment il entend amortir les effets d’une décision de justice de juin dernier contre la réforme des retraites de 2012.

 

  • Faillite constitutionnelle : ce ne sont plus les lois qui s’appliquent, mais les désirs des créanciers.

 

 

—  L’indépendance de l’organisme statistique Elstat doit être renforcée.

  • Haha, haha, haha !

 

 

Pour l’économie nationale, le gouvernement grec doit entreprendre davantage de libéralisations et appliquer les recommandations de l’OCDE. Cela vaut notamment pour les boulangeries, les heures d’ouverture des magasins le dimanche et la vente de médicaments.

 

  • Non-sens : les gens doivent économiser, ils auront moins d’argent – et pour cela il faut ouvrir les magasins plus longtemps ? Qu’est-ce que c’est que cette folie ?

 

 

—  Le gouvernement d’Athènes doit accélérer les privatisations, notamment celle du fournisseur d’électricité Admie. Entre parenthèses est indiquée l’alternative que le gouvernement trouve d’autres sources de recettes. La proposition émise samedi par le gouvernement fédéral allemand de créer un fonds fiduciaire avec les biens de l’État grec, à hauteur de 50 milliards d’euros, est également entre parenthèses. Dans l’idée du gouvernement allemand, en vendant ses biens nationaux, la Grèce pourrait réduire sa dette.

 

  • Et là, nous nous rapprochons du cœur de l’affaire : il s’agit du pillage de la richesse nationale grecque par les grandes sociétés multinationales. Maintenant que l’économie grecque est quasiment ruinée par la fermeture des banques, les étrangers peuvent se servir. Aucune entreprise grecque n’a de chance d’accéder à la vente.

 

  • Et ce qui va avec : la Royal Bank of Scotland (RBS) fait diffuser des informations de Reuters dans le cadre de la réorientation stratégique de ses affaires en Grèce. Sa succursale locale pour les crédits à la navigation doit être mise en vente. La grande banque britannique est depuis des dizaines d’années l’un des plus grands bailleurs de fonds pour la navigation internationale. Sa filiale en Grèce, avec ses quelque 60 collaborateurs, y joue un grand rôle. Le portefeuille de la succursale s’élève à 5 milliards de dollars. Ce qui veut dire : la marine marchande en Grèce sera asséchée. Un des concurrents des Grecs s’en réjouira, bien qu’il ne soit pas du tout à la table des négociations : la Grande-Bretagne pourra améliorer sa position sur le marché. (Tout sur le pillage dans le livre de Michael Maier. Il a très minutieusement prévu la catastrophe – le livre ici)

 

 

 Le marché du travail doit être libéralisé davantage. Dans le projet actuel, les négociations des conventions collectives et le droit des entreprises à procéder à des licenciements massifs sont mentionnés entre parenthèses. Il ne faut pas qu’il y ait un retour aux anciennes règles, qui vont à l’encontre d’une croissance durable.

 

  • On ne comprend pas comment les médias peuvent encore écrire qu’il s’agit de réformes. Le droit aux licenciements massifs comme but suprême de l’Eurozone – il n’est pas nécessaire de commenter davantage.

 

 

 Le gouvernement grec doit appliquer pleinement les règles de l’UE pour un meilleur contrôle du secteur financier.

 

  • L’UE comme contrôleur ? Nous proposons quelque chose de beaucoup plus efficace : envoyez Goldman Sachs, eux ils savent comment on réintègre la Grèce dans l’euro.

 

 

 Également entre parenthèses, l’exigence que les modifications législatives intervenues en 2015 qui ne sont pas en accord avec les institutions soient abrogées ou remplacées.

 

  • Mieux vaudrait mettre la totalité de la politique incompétente et perverse de l’UE (Union des égoïstes) entre parenthèses et la faire disparaître dans un tiroir.

 

 

 

Par Deutsche Wirtschaftsnachrichten – traduit par Diane, relu par jj pour le Saker Francophone – le 12 juillet 2015

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Grèce - « Jamais je ne pourrai voter et légitimer le contenu de l’accord »

Grèce - « Jamais je ne pourrai voter et légitimer le contenu de l’accord » | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


« Jamais je ne pourrai voter et

légitimer le contenu de l’accord »

 

Discours de Zoé Konstantopoulou (*), présidente du parlement grec, sur le projet soumis par le gouvernement aux créanciers le 11/07/2015.

 

 

Mesdames et messieurs, chers collègues,

 

En de pareils instants, nous devons agir et parler avec sincérité institutionnelle et courage politique.

 

Nous devons assumer chacune et chacun la responsabilité qui nous revient.

 

Protéger, comme notre conscience nous y oblige, les causes justes et les droits sacrés, inviolables et non négociables de notre peuple et de notre société.

 

Sauvegarder l’héritage de ceux qui ont donné leur vie et leur liberté pour que nous vivions aujourd’hui libres.

 

Préserver l’héritage des nouvelles générations et celles à venir ainsi que la civilisation humaine, de même que ces valeurs inaliénables qui caractérisent et donnent un sens à notre existence individuelle et collective.

 

La façon dont chacun choisit de décider et d’agir peut varier, mais personne n’a le droit de se moquer, de dégrader, de dénigrer ou d’utiliser à une fin politique les décisions qui sont issues d’un processus et d’une épreuve qui touchent au cœur de notre existence.


Nous toutes et tous sommes et serons jugés au regard de notre attitude et de nos décisions, de nos oui et de nos non, de nos actes et de nos omissions, de notre cohérence, de nos résistances, de notre abnégation et de notre désintéressement.

 

Depuis cinq mois, le Gouvernement, qui a comme tronc la Gauche et comme noyau les forces anti-mémorandum, livre un combat inégal dans des conditions d’asphyxie et de chantage contre une Europe qui a trahi les objectifs inscrits dans ses statuts, à savoir le bien-être des peuples et des sociétés, une Europe qui utilise la monnaie commune, l’euro, non pas comme moyen d’atteindre le bien-être social, mais comme levier et instrument d’assujettissement et d’humiliation des peuples et des gouvernements rebelles, une Europe qui est en train de se transformer en une prison cauchemardesque pour ses peuples alors qu’elle a été construite pour être leur maison hospitalière commune.

 

Le peuple grec a confié à ce Gouvernement la grande cause de sa libération des chaînes du mémorandum, de l’étau de la mise sous tutelle et de la mise sous surveillance qui a été imposée à la société sous le prétexte de la dette, une dette illégale, illégitime, odieuse et insoutenable, dont la nature, comme l’ont démontré les conclusions préliminaires de la Commission pour la Vérité de la Dette Publique, était déjà connue par les créanciers depuis 2010.

 

Une dette qui n’a pas surgi comme un phénomène météorologique, mais qui a été créée par les gouvernements précédents avec des contrats entachés de corruption, avec des commissions, des pots-de-vin, des clauses léonines et des taux d’intérêt astronomiques dont ont tiré bénéfice des banques et des compagnies étrangères.

 

Une dette que la Troïka, en accord avec les précédents gouvernements, a transformé frauduleusement de dette privée en dette publique, sauvant ainsi les banques françaises et allemandes, mais aussi les banques privées grecques, condamnant le peuple grec à vivre dans des conditions de crise humanitaire, et en mobilisant et rétribuant pour ce faire les organes de la corruption médiatique chargés de terroriser et tromper les citoyens.

 

Cette dette, que ni le peuple ni le gouvernement actuel n’ont ni créé et gonflé, est utilisée depuis cinq ans comme instrument d’asservissement du peuple par des forces qui agissent à l’intérieur de l’Europe dans le cadre d’un totalitarisme économique.

 

Au mépris de la morale et du droit, l’Allemagne n’a pas acquitté jusqu’à aujourd’hui ses dettes à la petite Grèce résistante dont l’histoire reconnaît l’attitude héroïque. Des dettes qui dépassent la dette publique grecque et représentent un montant de 340 milliards d’euros selon les calculs modérés de la Commission de la Cour des Comptes qui a été créée par le gouvernement précédent, quand la prétendue dette publique grecque a été chiffrée à 325 milliards d’euros. L’Allemagne a bénéficié du plus grand effacement de dette après la Seconde Guerre Mondiale afin qu’elle se remette sur pied, avec le concours généreux de la Grèce. Or, c’est cette même Allemagne qui a accordé sa protection à des responsables d’entreprises coupables d’actes de corruption avec les précédents gouvernements et leurs partis politiques, comme Siemens, et elle les a protégés en les soustrayant à la justice grecque.

 

Pourtant, l’Allemagne se comporte comme si l’Histoire et le peuple grec avaient des dettes envers elle, comme si elle voulait prendre sa revanche historique pour ses atrocités, en appliquant et en imposant une politique qui constitue un crime non seulement envers le peuple grec, mais aussi un crime contre l’humanité, au sens pénal du terme, car il s’agit ici d’une agression systématique et de grande envergure a contre une population avec l’objectif bien prémédité de produire sa destruction partielle ou totale.

 

Et malheureusement, alors qu’ils devraient se montrer à la hauteur de leurs responsabilités et du moment historique, des gouvernements et des institutions se rendent complices de cette agression.

 

Mesdames et messieurs, chers collègues,

 

Soumettre le peuple et le gouvernement à des conditions d’asphyxie et à la menace d’une violente faillite, par la création artificielle et préméditée des conditions d’une catastrophe humanitaire, constitue une violation directe de toutes les conventions internationales qui protègent les droits de l’Homme, de la Charte de l’ONU, des Conventions Européennes, mais aussi des Statuts mêmes de la Cour Pénale Internationale.

 

Le chantage n’est pas une fatalité. Et la création et la mise en place de conditions dont le but est de supprimer le libre arbitre, ne permet à personne de parler de liberté de « choix ».

 

Les créanciers font du chantage sur le gouvernement. Ils agissent frauduleusement alors qu’ils savaient depuis 2010 que la dette n’était pas soutenable. Ils agissent consciemment, puisqu’ils reconnaissent dans leurs déclarations la nécessité de l’octroi d’une aide humanitaire à la Grèce. Une aide humanitaire pour quelle raison ? Pour une catastrophe naturelle imprévue et inattendue ? Un séisme imprévu, une inondation, un incendie ?

 

Non. Une aide humanitaire qui est la conséquence de leur choix conscient et calculé de priver le peuple de ses moyens de subsistance, en fermant le robinet des liquidités, en représailles à la décision démocratique du Gouvernement et du Parlement d’organiser un référendum et donner la parole au peuple pour qu’il décide lui-même de son avenir.

 

Le peuple grec a honoré le Gouvernement qui lui a fait confiance ainsi que le Parlement qui lui a donné le droit de prendre sa vie et son destin entre ses mains. Il a dit un NON courageux et fier,

 

NON aux chantages,

NON aux ultimatums,

NON aux memoranda de l’assujettissement,

NON au paiement d’une dette qu’il n’a pas créé et dont il n’est pas responsable,

NON à des nouvelles mesures de misère et de soumission

 

Ce NON, les créanciers persistent obstinément à vouloir le transformer en OUI, avec la complicité perfide de ceux qui sont responsables de ces memoranda et qui en ont tiré profit, ceux qui ont créé la dette.

 

Ce NON du peuple nous dépasse toutes et tous et nous oblige à défendre son droit à lutter pour sa vie, lutter pour ne pas vivre une vie à moitié ou une vie servile, pour être fier de tout ce qu’il va laisser à ses successeurs et à l’humanité.

 

Le Gouvernement est aujourd’hui objet d’un chantage afin de lui faire accepter tout ce qu’il ne veut pas, qui n’émane pas de lui et qu’il combat. Le Premier ministre a parlé avec sincérité, courage, franchise et désintéressement. Il est le plus jeune Premier ministre et il est aussi celui qui a lutté comme aucun de ses prédécesseurs pour les droits démocratiques et sociaux du peuple et des nouvelles générations, qui a représenté et représente notre génération et lui donne espoir. Je l’honore et je continuerai toujours de l’honorer pour son attitude et ses choix.

 

Et en même temps, je considère de ma responsabilité institutionnelle, en tant que Présidente du Parlement, de ne pas fermer les yeux et feindre ne pas comprendre le chantage. Jamais je ne pourrai voter et légitimer le contenu de l’accord et je crois que la même chose vaut et vaudra pour le Premier ministre, qui est aujourd’hui l’objet d’un chantage utilisant l’arme de la survie de ce peuple. Je crois que la même chose vaut pour le Gouvernement et les groupes parlementaires qui le soutiennent.

 

Ma responsabilité envers l’histoire dans cette institution, je l’assume en répondant « présente » au débat et au vote d’aujourd’hui. Je considère ainsi que je suis plus utile au peuple, au Gouvernement et au Premier Ministre, aux générations futures et aux sociétés européennes, en exposant au grand jour les véritables conditions dans lesquelles le parlement est appelé à prendre des décisions et en refusant le chantage, au nom de l’alinéa 4 de l’article 120 de la Constitution.

 

Le peuple grec est le deuxième à subir une telle agression à l’intérieur de la zone euro. Il a été précédé par Chypre en mars 2013.

La tentative d’imposer des mesures que le peuple a rejetées par référendum, en utilisant le chantage de la fermeture des banques et la menace de la faillite, constitue une violation brutale de la Constitution et qui prive le Parlement des pouvoirs que lui attribue cette même Constitution.

 

Chacun et chacune ont le droit et ont le devoir de résister. Aucune résistance dans l’histoire n’a été facile. Cependant, nous avons demandé le vote et la confiance du peuple pour affronter les difficultés et c’est face à ces difficultés que nous devons maintenant réussir. Et sans avoir peur.

 

 

 

Par Zoe Konstantopoulou (*) - traduction : Yorgos Mitralias relue par Patrick Saurin - cadtm.org - le 13 juillet 2015

  

(*) Zoe Konstantopoulou avocate et femme politique grecque. Députée du parti de la gauche radicale Syriza, qui a gagné les élections législatives du 25 janvier 2015 en Grèce a été élue le 6 février 2015 présidente du parlement. Elle est, à trente-huit ans, la plus jeune présidente de la Vouli et la deuxième femme seulement à exercer cette fonction.

Koter Info's insight:


Plus clair et plus fondé, c'est difficile !


Mais il y aura toujours des cornichons (n'y connaissant rien à rien ou des piliers de comptoirs) pour dire le contraire. 


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Atrocités allemandes

Atrocités allemandes | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


 Atrocités allemandes

Par Panagiotis Grigoriou

 

Ce pays doit certainement davantage à ses poètes qu’à ses créanciers. « La Liberté ou la mort ». Nous sommes en guerre contre les élites mafieuses de l’Allemagne néo-impériale. L’Europe comprend, la France est à l’étroit, le monde observe. Des milliards volatils sont dépensés pour maintenir artificiellement en ce moment le cours de la monnaie allemande (euro), cependant officiellement c’est le silence. Le café grec de ce matin se boit amer et l’euro est dans le marc.

 

« Le gouvernement devait être conscient depuis janvier, qu’en allant négocier à Bruxelles, il se retrouverait face aux chiens. Et face aux chiens, SYRIZA aurait dû préparer le peuple à la guerre » , remarque Costas Arvanítis (radio 105,5 - SYRIZA), c’est clair. Les chiens et autres comparses du totalitarisme financieriste, Schäuble en tête, exigent et imposent la fin de ce qui subsiste de la souveraineté de la Grèce. Parmi leurs armes de destruction massives, le transfert à Luxembourg du siège du TAIPED (Agence de privatisation et de gestion mise en place par la Troïka), « mettant ainsi en gage » 50 à 80 milliards des avoirs de la Grèce.

 

Ce même TAIPED que SYRIZA allait supprimer aussitôt au pouvoir, d’après ce que j’ai entendu une semaine avant les élections de janvier, lors de la présentation du livre de Nadia Valaváni (actuellement ministre déléguée aux Finances). Effectivement... la liberté et effectivement... la mort.

 

Lundi matin, les médias annonçaient que malgré tout, « l’accord serait en vue ». Et alors ? Le pays réel sort de ses... tripes. Temps graves, tragédies humaines comme depuis Antigone

 

Lettres de créance. Parmi les atrocités de l’élite allemande (en somme de l’élite mondialisante), et forcément dans le désordre, il y a l’exigence de faire adopter les premières mesures austéritaires par le Parlement grec mercredi, comme de revenir sur toute la (timide) législation à caractère social que le gouvernement a déjà validé depuis janvier. Très précisément, les agresseurs de notre pays et de notre société exigent la suppression de TOUTES les Conventions collectives ainsi que la « libéralisation » totale des licenciements.

 

 

« C’est la fin de toute une stratégie pour SYRIZA. Le mémorandum III est très précisément calculé pour frapper durement les classes moyennes et populaires et autant la démocratie. Donc en cas d’adoption d’un tel accord, c’est alors la rupture du lien entre la société grecque et SYRIZA. Rapidement, SYRIZA refera ses comptes en interne. D’abord, les déclarations de certains (le ministre Stathákis) proférées derrière les télés privées systémiques anthropophages de droite... parmi nous, lesquels exigent la démission des ministres et des députés qui ont déjà dit « NON » sont suspectes. En cas de crise majeure, il faut revenir aux règles fondamentales et ainsi décider en commité central et non pas autrement. SYRIZA est en ébullition, au niveau local et régional, nous nous reprenons, car il ne faut jamais oublier que la charte et le règlement intérieur de SYRIZA, où il est écrit noir sur blanc : SYRIZA est un parti pour lequel les intérêts du plus grand nombre et du monde du travail doivent être toujours et sans faille défendus. Alors, où allons-nous ? », déclare Davanelos, membre du Comité central SYRIZA à Costas Arvanítis (105,5, le 13 juillet).

 

Je rappelle aux lecteurs du blog que du temps où SYRIZA se trouvait encore dans l’opposition, l’actuel ministre Stathákis était (ouvertement) fut seul cadre du parti qui a cautionné ladite « Coopération Greco-Allemande », une structure néocoloniale mise en place lors de la funeste... gouvernance de Yórgos Papandréou. Depuis, nous avons connu... et supporter le personnage de Hans-Joachim Fuchtel, vice-ministre du gouvernement allemand chargé de la Grèce et initialement basé à Thessalonique, œuvrant ouvertement pour le compte des Landiers du IV Reich et surtout pour celui des entreprises allemandes. SYRIZA/ANEL au pouvoir, le Proconsul du Merkelisme avait plié bagage, mais c’était en janvier, si loin dans le temps d’une histoire qui coule à flot. Donc à mon humble avis, la... Droite au sein de SYRIZA, incarne autant le rôle d’une... solide cinquième colonne, et cela ne relève aucunement pas du complotisme, car hélas, je dispose autant de mes propres sources.

 

L’Europe européiste n’est plus. Lundi matin, jour de l’accord... enfin conclu apprend-on en direct, les Grecs ont les traits tirés et les visages figés. Gueule de bois. Cigarette après cigarette et café après café, les discussions s’enflamment. « Qu’allons-nous devenir ? Nos salaires, nos retraites ? Nos enfants ? Ils finiront par quitter tous ce pays. C’est la morgue... »

 

Dans ce même café, les équipiers d’une flottille de voiliers loués par nos touristes suivent les instructions de leur pilote et guide quant au parcours du jour. Destination Hydra et mouillage en baie. « Beautiful Greece ! » Visages heureux, jubilation, insouciance et applaudissements en fin de partie. Bon vent les amis... à travers cette Grèce et cette Europe du vent mauvais, mais vous ne le rencontrerez pas (encore). Les Grecs observent, les... flotillistes regagnent leurs voiliers, les discussions reprennent. La rupture est autant observable au niveau... microsociologique.

 

S’adressant aux auditeurs de son émission quotidienne matinale (elle se termine à 10 h), Costas Arvanítis ne mâche plus ses mots : « Aujourd’hui, je ne peux pas vous saluer en disant « Venceremos », cela ne passa plus » (105,5 radio SYRIZA, le 13 juillet). Il y de jours... car Charon est passé par là.

 

C’est alors un « accord » et certainement un Coup d’État. « Les négociations reprendront. Le Parlement grec doit décider et adopter ce programme. La Grèce doit être aidée par la suite, car les conséquences des mesures seront importantes », d’après le premier communiqué officiel.

 

Le monde des îles, comme à Hydra et le monde... à part jubile, héliotropisme oblige. Jean-Claude Junker annonce « la mise en place d’un fund, lequel... gérera les avoirs de la Grèce, lesquels seront privatisés pour faire face aux besoins de la dette. Et nous verrons par la suite dans quelle mesure la dette grecque est viable ».

 

Pour mon ami F., Syriziste depuis... les années 1960, « c’est tout de même d’une victoire qu’il s’agit. La zone euro est un château branlant et cela se voit. L’Allemagne a certainement emporté sa dernière partie du jeu. Tôt ou tard, les autres peuples et nations se rebifferont contre l’imperium germanique. La brèche a été ouverte. L’essentiel est que SYRIZA reste au pouvoir et qu’à la prochaine occasion la bataille reprendra. La radicalisation des opinions en Grèce et en Europe fera le reste.”.

 

Déjà, le pseudo-axe franco-allemand n’est plus. La France, pour ses raisons, s’est plutôt rangée du côté des USA. Après cinq mois de SYRIZA/ANEL au pouvoir en Grèce, rien n’est tout à fait comme avant. Attendons, patentons et préparons le peuple et la Résistance d’en bas. Y compris en réorganisant notre économie autrement et enfin être prêts à quitter la zone euro dans d’autres conditions. Je le conçois, SYRIZA a pu commettre une erreur fatale : pas de « Plan B », pas de préparation ».

 

« Nous avons donné une énorme bataille. Le peuple grec peut continuer alors à se battre. Mais nous avons évité le pire. Finalement, la gestion des biens publics grecs ne sera pas transférée en dehors du pays. Nous léguons en Europe cette volonté de changer, déclare de son côté Alexis Tsípras. Les mesures à adopter apporteront la stagnation, sauf que les fonds expressément prévus en faveur du développement feront j’espère la différence et les investisseurs reviendront », a déclaré de son côté Alexis Tsípras. Donc... Brest-Litovsk !

 

Pour la revue Spiegel, la liste des mesures imposées à la Grèce s’apparente... à une liste d’atrocités. Un journaliste allemand s’adressant à Angela Merkel a comparé l’accord du jour au Traité de Versailles. Alors 1918 ou 1939 ? Réveillons-nous...

 

 

 

Par Panagiotis Grigoriou - greekcrisis.fr – le 13 juillet 2015.


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« Soit la tutelle, soit le Grexit » l’ultimatum de Merkel à Tsipras

« Soit la tutelle, soit le Grexit »  l’ultimatum de Merkel à Tsipras | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


« Soit la tutelle, soit le Grexit » :

l’ultimatum de Merkel à Tsipras

 

Des menaces, encore des menaces, toujours des menaces, quant à avoir un peu d’honnêteté, là, il n’y a plus grand monde ! Mais il ne faut pas être un fin expert pour bien comprendre qu’il ne peut y avoir un Grexit, ils ne laisseront jamais faire pour trois raisons principales :

 

  • Ils ne vont pas risquer de perdre un pays qui est aussi riche en ressources pour l’heure inexploitées, que cela soit pétrolières comme aurifères. Ce pays, c’est une occasion en or (sans mauvais jeu de mots) de faire main basse sur un énorme jackpot pour les États-Unis.


  • Le Grexit est la preuve que si un pays peut difficilement quitter la zone euro, il peut s’en faire expulser, et d’autres pays pourraient être tentés de suivre l’exemple et vouloir se faire expulser eux aussi de la zone euro.


  • Un Grexit serait l’occasion rêvée pour les BRICS de récupérer l’esclave européenne que fut la Grèce, impensable ! Nous avons pu voir la réaction des pays avec Chypre, imaginez si c’est le cas de la Grèce…

 

Bref, cela ne risque pas de s’arranger puisque la menace du Grexit a peu de chance de se concrétiser…

 

Les chefs d’État et de gouvernement des dix-neuf pays membres de la zone euro ont pris le relais de leurs ministres des Finances, pour une réunion que l’on annonce, comme toujours, décisive. Ils devront prendre position sur les très dures mesures prônées par l’Eurogroupe.

 

À 18 heures, Donald Tusk, président du Conseil demandait la suspension de la séance plénière au profit d’une consultation quadripartite entre Alexis Tsipras, Angela Merkel, François Hollande et lui. Entre ces quatre paires d’yeux se jouera l’avenir de la Grèce dans la zone euro. Le Premier ministre grec, élu sur un programme anti-austérité, confirmé en ce mandat par le référendum du 5 juillet dernier, a fait voter à son parlement une série de dispositions très proches de ce que lui demandaient les créanciers de la Grèce. Ce n’est manifestement pas suffisant pour la majorité des dirigeants européens.

 

Selon nos confrères britanniques du Guardian, l’Allemande Angela Merkel aurait mis Alexis Tsipras face à une brutale alternative. Soit la Grèce se plie aux lourdes mesures avancées par l’Eurogroupe, en les mettant en œuvre dans les prochains jours, c’est l’hypothèse de la tutelle, soit elle sort, temporairement ou pas, de la zone euro, et voit ses systèmes bancaire, économique et social s’effondrer. C’est l’hypothèse du Grexit.

 

Un officiel européen proche des discussions aurait comparé cet ultimatum à un procédé de torture, celui du « waterboarding », par lequel on plonge la tête de la victime sous l’eau jusqu’à ce qu’elle avoue, dit encore le Guardian.

 

Les discussions plénières ont repris autour de 20 heures. On ignore si Alexis Tsipras a pu sortir la tête de l’eau.

 

Les argentiers de l’Eurogroupe l’ont confirmé cet après-midi à l’issue de leur double séance de négociations : le texte qu’ils soumettent aux dirigeants européens ne penche pas, et c’est un euphémisme, pour l’acceptation des propositions pourtant très conciliantes du gouvernement grec. « Un long chemin a été parcouru, mais quelques questions importantes restent ouvertes », a indiqué leur président, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem.

 

 

L’Eurogroupe plus dur que le FMI, la BCE et la Commission…

 

L’Eurogroupe prône la création d’un fonds de 50 milliards d’euros, alimenté par des actifs publics grecs, qui serait administré par les instances européennes. Ce fonds, en fait une mise sous tutelle européenne d’actifs grecs, est censé restaurer la confiance des créanciers en la bonne volonté grecque. Il réclame aussi de la Grèce un excédent primaire (c’est-à-dire un budget en boni, intérêts de la dette exceptés) de 3,5 % du PIB en 2018. Une demande que les experts, y compris du FMI, de la BCE et de la Commission européenne estimaient samedi, lorsqu’ils ont présenté la situation grecque au même Eurogroupe, avaient estimée irréaliste…

 

Article en intégralité sur Rtbf.be.




Surtout que la Grèce est très loin d’être le pays le plus endetté de la planète. Je vous laisse deviner lequel bat tous les records ? Les États unis, et cela officiellement, alors imaginez de manière officieuse le véritable niveau d’endettement…

 

La Grèce n’est pas le pays le plus endetté au monde, loin de là. Il fait même figure de petit débiteur. Le podium est occupé par les États-Unis, l’Allemagne et la Grande-Bretagne. La France est au pied du podium.

 

Il est 17 h. Chaque Américain est endetté à hauteur de 47,749 dollars, chaque Britannique de 43,014, chaque Français de 38,621. Et chaque Grec de 22,901 dollars.

 

Pour la dette publique, les États-Unis continuent d’occuper la première place avec plus de 15.210.772.950.820 dollars. Quinze mille 210 milliards 772 millions 950 mille 820 dollars. Soit 7 fois la dette de la France.

 

La Grèce arrive loin derrière avec 261,987,431,694 dollars. 261 milliards de dollars.

 

Article complet+lien sur Geopolis.francetvinfo.fr

 

 

 

Par lesmoutonsenrages.fr – le 12 juillet 2015.

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Il y a la Grèce, et il y a... l’autre drame de l’UE

Il y a la Grèce, et il y a... l’autre drame de l’UE | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : LEON NEAL / AFP

 

 

Il y a la Grèce, et il y a... l’autre drame de l’UE

 

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) vient de sonner l’alarme sur le chômage de long terme avec un argument fort : les 10 premières années de la carrière sont déterminantes pour le reste de la vie professionnelle.

 

L’Organisation explique que la génération qui a commencé à chercher du travail au moment de la crise financière de 2008/2009 se trouve maintenant à un point de basculement de sa carrière, et que ses perspectives de carrière de long terme sont fonction de ce qui s’est passé au cours de cette première décennie d’activité.

 

Or, pour un grand nombre de jeunes, celle-ci a été marquée par le chômage, entrecoupé de périodes d’emplois précaires. Le chômage des jeunes atteint 24 % en France, et il dépasse les 50 % en Espagne et en Grèce.

 

Beaucoup sont cantonnés à des emplois à temps partiel : aux Pays-Bas, c’est le cas d’un actif sur deux (51,7 %), mais ce type de contrat est aussi fréquent en Suisse (36,8 %). En Autriche, en Belgique, au Danemark, en Allemagne, en Norvège, en Suède et au Royaume-Uni, plus d’un quart de la population ne travaille qu’à temps partiel. Pour certains, il s’agit d’un choix personnel, mais pour les autres, d’une précarité subie.

 

L’OCDE s’inquiète également de la montée du chômage de long terme, en particulier chez les jeunes. Plus d’un tiers des chômeurs de l’OCDE se trouvent dans cette situation depuis au moins un an, et leur proportion a augmenté de 77 % depuis 2007.

 

En mai, 42 millions de personnes étaient encore sans emploi dans les 34 pays membres de l’organisation, soit 10 millions de plus qu’en 2008. En outre, la croissance des salaires est restée désespérément faible, de l’ordre de 0,5 % par an en moyenne depuis 2007.

 

 

 

PAR AUDREY DUPERRON - express.be – le 10 juillet 2015.

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Angela, sans mémoire historique

Angela, sans mémoire historique | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


C’était à Londres en 1953, le  ministre des Finances grec et le chancelier allemand Adenauer signaient un traité effaçant 60% de la dette de l'Allemagne envers la Grèce !


Mais c'était en 1953 et avec des politiciens aussi véreux que les suivants !


Pour mémoire :

  • En 1946, l’Allemagne était condamnée à payer une somme de 7 milliards de dollars à la Grèce à titre de réparation pour l’occupation du pays durant les années 1941 à 1944, montant jamais payé suite à l'accord de Londres de 1953.
  • Malheureusement, en acceptant la réunification de l'Allemagne (entre RFA et RDA) dans le cadre du Traité de Moscou, la Grèce s’est privée de la possibilité de réclamer des réparations selon ce qu'a osé affirmer l’Allemagne par la suite.
  • Actualisée, cette dette vaudrait aujourd’hui plus de 80 milliards d’euros compte tenu des intérêts qui doivent s'y ajouter, soit une jolie somme qui permettrait à la Grèce de rembourser une partie de sa dette envers l’Union européenne.


Ces faits historiques permettent de découvrir le vrai visage des politiciens en cause dans l'actualité. Si, aujourd'hui, une nouvelle  politique honnête souffle sur la Grèce, c'est loin d'être la cas du côté de l'UE et encore moins du côté de l'Allemagne.


De plus, si les politiciens grecs d'avant étaient vendus, et si les riches en ont profité, ce n'est certainement pas la faute de la masse des pauvres gens à qui on n'a jamais demandé leur avis, mais (actuellement) cette même population subit ce que l'UE, le FMI et les autres brigands lui imposent !


Une certaine Angela devrait avoir honte d'avoir si peu de mémoire historique ! Un ascenseur, cela se renvoie !


Quant aux autres politiciens opposés, ce n'est qu'une bande de profiteurs vendus aux banques, au FMI et aux USA (cfr tout ce que "La Gazette" vous révèle chaque jour).


Pas jolie l'UE dictatoriale des puissants au service uniquement des puissants. Désolé pour les braves gens qui peuvent encore croire en l'Europe, mais il est plus que temps d'ouvrir les yeux et de bien s'informer !


Duc


Koter Info's insight:


Celui ou celle qui ne peut comprendre cela ne possède aucun bon sens, ni intellectuel ni humanitaire ni juste !


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« L’UE doit être détruite ! » : déchainement d’euroscepticisme au Parlement européen

« L’UE doit être détruite ! » : déchainement d’euroscepticisme au Parlement européen | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : les membres du Parlement tiennet des pancartes « Freedom to Greece » (« Liberté pour la Grèce ») - Source : Reuters

 

  

« L’UE doit être détruite ! » : déchainement d’euroscepticisme au Parlement européen

 

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a été invité, mercredi 8 juillet, à participer à une séance plénière du Parlement européen. Sa présence a suscité un débat enflammé sur l’avenir de son pays et de toute l’Union.

 

« C’est un moment crucial pour la Grèce et pour la zone euro tout entière », a déclaré Alexis Tsipras en s’adressant mercredi matin aux membres du Parlement européen. Et cette phrase est devenue le leitmotiv de la séance. Alors que le dirigeant grec a appelé les parlementaires à respecter le choix démocratique de son peuple en prenant leurs décisions et estimé : « l’UE devra être démocratique où elle aura du mal à survivre », les représentants de l’Allemagne se sont mis à fustiger l’un après l’autre le gouvernement de Tsipras, en provoquant une réaction outragée des eurosceptiques.

 


« Tsipras a eu le courage de défier la politique

antidémocratique de l’Europe »

 

Un représentant de la délégation allemande, Manfred Weber du groupe PPE a fermement critiqué la politique du Premier ministre Alexis Tsipras, estimant qu’il était en train de « détruire la confiance en l’Europe ». « Vous engagez une provocation, et nous engageons un compromis. Vous détestez l’Europe, et nous l’aimons », a-t-il dit dans son intervention très mal accueillie par la délégation grecque.  

 

La position ferme des parlementaires allemands n’a pas recueilli beaucoup d’approbation au sein des délégués des autres pays. Le leader du parti eurosceptique britannique UKIP, Nigel Farage, a salué l’audace d’Alexis Tsipras qui défie la politique de l’UE. « Ils ne vont pas vous donner plus d’argent, mais si vous en avez le courage, vous devez conduire votre peuple à la sortie de la zone euro », a-t-il déclaré. Farage a également estimé que le plan de sauvetage de la Grèce ne visait pas à aider le peuple grec, mais les banques allemandes, françaises et belges.

 

 

  

« Les peuples de l’Europe commencent à montrer qu’ils n’ont jamais été consultés sur leur souhait de voir se construire cette union monétaire », a en outre estimé le parlementaire, disant qu’aucune organisation ne pouvait fonctionner si elle rassemblait des peuples aussi différents que ceux du sud et du nord de l’Europe.


« Je remercie M. Tsipras et le peuple grec » pour avoir eu le courage de « lancer un défi à cette cage antidémocratique qu’est l’Europe », et à la « monnaie unique que nous n’avons jamais souhaitée », a ajouté Matteo Salvini, un député italien de la Ligue du Nord. Ce dernier a aussi condamné les traités internationaux « abominables qui ont servi les intérêts des multinationales américaines et non de nos peuples et de nos ouvriers ».

 

 

 

« Il faut dissoudre de manière concertée la zone euro »

 

Les membres du groupe sociodémocrate (S & D) au sein du Parlement ont mis en garde contre un possible Grexit, qui serait désastreux pour l’UE. « L’avenir de l’Europe est en jeu, et pour le bien de l’Europe, les socialistes n’accepteront pas le Grexit », a déclaré le parlementaire italien Gianni Pittella. « Si la Grèce sort de l’euro, toute la construction de l’Europe, aujourd’hui stable et parfaite, va se démanteler », a estimé le député polonais Ryszard Legutko du groupe conservateur (ECR).


Ce n’est toutefois pas l’avis de Marine Le Pen, qui a également appelé à mettre fin à l’euro. « Vous n’avez pas peur que la Grèce fasse faillite, mais qu’elle montre qu’on peut sortir de la zone euro mieux qu’avant », a-t-elle lancé en s’adressant à la délégation allemande, en appelant Athènes à « tranquillement et d’une manière concertée sortir de l’euro ». 

 

 

 

 

« Il faut dissoudre de manière concertée la zone euro, et les tensions entre les peuples européens s’apaiseront enfin », a finalement estimé Le Pen.

 

Alors que certains intervenants appelaient à réfléchir à un « vrai compromis européen », c’est l’euroscepticisme radical qui a rapidement dominé l’hémicycle. « La question aujourd’hui est : peut-on réconcilier l’euro et la démocratie ? », a estimé la parlementaire espagnole Teresa Rodriguez-Rubio de la Gauche unitaire. « C’est triste à dire, mais l’euro ne marche pas », a dit le conservateur britannique Ashley Fox.

 

 

 

 

« Le projet européen doit être profondément repensé, sinon il est voué à l’échec », a pour sa part déclaré la députée italienne du groupe Démocratie directe (EFDD) Laura Ferrara en évoquant notamment « les défis fondamentaux qui pèsent sur l’UE : le problème des migrants et la crise que traverse la Grèce ». 

 

Quant au parlementaire polonais du groupe des non-inscrits, Janusz Korwin-Mikke, il a exprimé un verdict radical : « L’Union européenne doit être détruite ! » Cette position qui aurait paru extrême il y a quelques années, semble aujourd’hui gagner une partie importante des parlementaires européens quel que soit leur groupe.

 

 

 

Par francais.rt.com – le 8 juillet 2015.

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Devant la douloureuse révolte du peuple grec, certains catholiques français ne réagissent pas en chrétiens

Devant la douloureuse révolte du peuple grec, certains catholiques français ne réagissent pas en chrétiens | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Devant la douloureuse révolte du peuple grec, certains catholiques français ne réagissent pas en chrétiens

Par Patrice de Plunkett (*)

 

 

Je lis sur Twitter des fureurs anti-Grecs effarantes, dans le plus pur style Versailles 1871. De dignes messieurs cathos traitent de « délire » la note de ce blog, hier, sur le référendum : 

 

Pourquoi « délire » ?  Lisez cette note d’hier : elle essaie d’expliquer ce qu’est l’Union européenne depuis le putsch ultralibéral des années 1990, et comment la sphère financière (qui contrôle l’UE) a poussé les Caramanlis et les Papandréou à la carambouille depuis des dizaines d’années. La BCE est présidée aujourd’hui par un ex-dirigeant de Goldman Sachs, la mégabanque qui a perpétré le pire en matière de dette grecque dans les premières années 2000*. En 2015, le peuple grec, étranglé par les merkéliennes conséquences de ces manipulations financières, se débat pour ne pas succomber. Question de vie ou de mort : il a mis au pouvoir (et vient de confirmer) le jeune Tsipras, qui joue le tout pour le tout.

 

Tout ça va peut-être finir en catastrophe, mais comment ne pas comprendre les douleurs et l’angoisse des Grecs voyant s’effondrer la société autour d’eux y compris les services hospitaliers ? Comment ne pas être ému de leur fierté dimanche soir, et de la forêt de drapeaux bleu et blanc brandis par la foule de Syntagma ?

 

Se permettre une insolence face aux puissants qui vous coulent, n’est-ce pas du courage ?

 

Eh bien, non : pour les dignes messieurs, c’est une honte. Ils jugent honteux de braver la sphère financière, dont ils font généralement partie eux-mêmes.

 

Et ils le disent avec une sorte de haine qui, de leur part, n’aurait pas surpris Léon Bloy. L’un d’eux hier traitait le peuple grec de bandits et d’escrocs. C’est l’esprit de Versailles en 1871 : « « Au mur ! », disait le capitaine/La bouche pleine et buvant dur... »

 

Le problème est que ces insulteurs ajoutent à leur nom, sur leur compte Twitter, le noun des chrétiens d’Orient. Et que leurs autres tweets, depuis des mois, affichent d’imputrescibles certitudes catholiques conservatrices... Car oui et ô combien, ils sont catholiques ! archicatholiques ! certainement plus catholiques que ce pape Bergoglio qui sent le communisme à plein nez !

 

Mais c’est à voir. Est-on catholique quand on ne réagit pas en chrétien ? Est-on catholique, quand on ne ressent aucune compassion si nos intérêts financiers sont en jeu ? Est-on catholique, quand on parle comme si servir Mammon c’était servir Dieu ?

 

Il y a du ménage moral à faire dans le catholicisme français. Armons-nous du double balai d’Evangelii Gaudium et de Laudato Si : et hardi les gars.

 

 

 

Par Patrice de Plunkett (*)plunkett.hautetfort.com – le 7 juillet 2015

 

 

NDLGazette : (*) Patrice de Plunkett, né à Paris le 9 janvier 1947, est un journaliste et essayiste français, qui codirigea le Figaro Magazine… (Source : Wikipédia)

 

 

Notes :

* D’après La Tribune de Genève, 02/2012 :

<< Ce sont les banques de Wall Street, comme Goldman Sachs, qui ont permis à la Grèce de s’endetter en cachette, bien au-delà des limites fixées par Bruxelles. Et cela, grâce à des montages financiers complexes, qui ressemblent curieusement aux subprimes responsables de la pire crise mondiale des 80 dernières années. Et ce n’est pas tout. Après avoir aidé le gouvernement hellénique à vivre largement au-dessus de ses moyens, les mêmes banques se sont mises à investir dans des fonds spéculatifs pariant qu’Athènes serait bientôt en défaut de paiement !  Mais reprenons. La dissimulation s’est produite peu après l’entrée de la Grèce dans la zone euro, en 2001. En adoptant cette monnaie, Athènes s’était engagé à ne pas dépasser 3 % de déficit budgétaire. Une règle que les autorités ont réussi à contourner grâce à l’offre de Goldman Sachs : pour obtenir tout de suite des milliards de dollars, il leur suffisait de renoncer à l’avenir à des taxes d’aéroport, à des recettes du loto, etc. Cela s’appelle un « échange de devises ». Techniquement, ce n’est pas un emprunt. Il n’y a pas d’intérêts à inscrire au budget. De l’argent est à disposition maintenant, qui fera défaut plus tard. On repousse le problème. C’est de la mauvaise gestion d’État, mais c’est tentant pour des politiciens obsédés par leur cote de popularité. Et à l’époque, ces « contrats dérivés » n’étaient pas interdits...  C’est donc en toute légalité que Goldman Sachs a empoché une commission de 300 millions de dollars pour avoir monté l’opération.


Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Le New York Times croit savoir qu’en novembre 2011, le président de la banque, Gary Cohn, s’est rendu en personne à Athènes pour proposer de refaire le coup. Un peu comme on propose un second emprunt à quelqu’un qui ne peut plus renflouer sa carte de crédit. La Grèce a refusé. Depuis 2004, ces opérations ne sont plus autorisées dans l’Union européenne. Plus dérangeant encore : la même banque investit dans des « credit default swaps », qui parient sur l’incapacité de la Grèce à honorer les intérêts de sa dette. De la pure spéculation qui nourrit la méfiance des investisseurs et des créanciers face à Athènes. Le cercle vicieux est enclenché.

 

>>> Je résume : après 2001, Goldman Sachs, numéro 1 du casino global, a spéculé contre la Grèce tout en se faisant rémunérer par Athènes pour « l’aider » à « gérer » sa dette. Elle l'a aidé à maquiller son déficit budgétaire, et provoqué ainsi la crise de la zone euro tout entière. Rappelons aussi que Mario Draghi (que nos journalistes appellent avec tendresse « super-Mario ») fut vice-président de Goldman Sachs en Europe de 2002 à 2005. Qui s'en souvient aujourd'hui ? Pas les dignes messieurs.

 

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Merci à Tsipras !

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Merci à Tsipras !


 

Pourquoi nous avons vibré devant la vision d’Athènes hier soir : 

 

Pour ne pas vibrer, il aurait fallu avoir la sécheresse d’un blanchisseur de milliards luxembourgeois : ou, comme dit le pape, « une confiance grossière et naïve dans la bonté des dirigeants de l’économie ou les mécanismes sacralisés du modèle économique dominant ». À 61,31 % des suffrages, les citoyens grecs ont dit OKI (non) au diktat de ce qu’on appelle « les créanciers », et qui ne sont qu’une partie du casino financier mondial : casino qui joue les Vertus Comptables alors qu’il est le cirque du cynisme ! (en ayant notamment poussé les précédents dirigeants grecs à la faute depuis plus de dix ans). 

 

Nos télévisions ont montré, sur la place Syntagma noire de monde, des dizaines de milliers de citoyens grecs fêtant leur acte de bravade et de fierté. Beaucoup chantaient les hymnes de combat de 1944.  

Une dame déclarait à l’envoyée spéciale de BFM : « Le symbole de l’Europe est le Parthénon, et le Parthénon n’est pas une banque. C’est un temple... »

 

Cette boutade dit que l’acte posé par les Grecs le 5 juillet 2015 a valeur de symbole – au moins pour ceux des Européens qui ont encore le sens du symbole.  

 

Elle dit aussi qu’une Europe qui remplace les temples (toute forme de transcendance) par les banques (toute forme de spéculation) ne mérite pas d’exister. 

 

Or c’est l’Europe que nous subissons depuis que son but* initial affiché, le rapprochement des peuples, a été remplacé par le libéralisme économique sous sa forme la plus absurde, mais la plus acharnée : ses servants parlent maintenant de nous imposer un super-gouvernement fédéral,  cf Jean Quatremer dans Libération ce matin. Ce ne serait que le super-outil libéral des banques, dans la main de Washington. 

 

Politiciens de carrière, ou salariés des « médias d’encadrement » comme dit Habermas, il fallait voir hier soir leurs têtes ! Perdant ses nerfs, Éric Brunet (auteur en 2012 du livre Pourquoi Sarko va gagner) insultait les citoyens grecs, voleurs qui font de la peine à la grande gentille Finance... Eric Woerth leur reprochait de « faire un saut dans l’inconnu »... Geoffroy Didier décrivait un paysage imaginaire d’où étaient absents le casino spéculatif et la technocratie financière... Tout ça pour faire oublier que leur patron Sarkozy, la semaine dernière, avait commis une bourde (de plus) en vitupérant l’idée de faire un référendum : comme si un non-Grec, politicien battu en France, pouvait se permettre d’injurier une consultation populaire organisée en Grèce par le chef d’un gouvernement grec, que les Grecs allaient plébisciter à 61,31 % ! Bravo Sarko, t’es vraiment l’empereur. « Père La Violette dit-nous donc/ Où-c’qu’est ta Marie-Louise ? / Tu l’sais bien tu n’diras pas qu’non/ Tu nous l’avais promise/ mais je n’la voyons pas Nicolas / Sais-tu qu’ça nous défrise ? ».** 

 

Ce qui s’est passé en Grèce étant une consultation populaire, Sarko qui se prend pour Napoléon devrait se garder d’en injurier le principe.

 

Or il le fait. C’est un aveu. En fait de Napoléon IV, Sarko le battu de 2012 (et battu par qui !) n’est que l’un des clones de la classe politique euraméricaine : une classe politique qui a abdiqué la politique en s’inféodant à la machine bruxelloise.

 

L’UE n’est démocratique qu’en théorie. En réalité c’est un engrenage. M. Juncker l’a avoué : « pas de démocratie contre la construction européenne ». L’engrenage exigeait l’élargissement continuel de l’UE (dont la seule « identité » consiste à s’élargir). On*** a donc fait entrer la Grèce dans la zone euro, où elle n’aurait jamais dû entrer. Cette faute de l’UE ayant des conséquences graves, l’engrenage exigea ensuite que le peuple grec la paie de sa poche et de sa peau. 

 

Ce peuple vient de dire non, avec un courage que les servants de l’UE qualifient d’inconscience

 

Maintenant, l’UE est devant un dilemme.

 

Ou bien elle prend acte de ce non et entre dans le débat que demande Athènes. C’est ce qu’elle voulait surtout éviter : un débat politique, portant sur le fond du problème et sur le sens des choses.

Ou bien elle expulse la Grèce de la zone euro... 

 

La première hypothèse révulse les technocrates financiers : revenir au politique serait, disent-ils, contraire au progrès sociétal.

 

La seconde hypothèse exaspère les Américains. Une Grèce sortie de l’Euroland ne serait-elle pas tentée par le Diable ? La NSA a entendu parler du projet (très rentable pour les Grecs) de vente du port de Thessalonique aux Russes... Or Washington impose son duel avec Moscou à l’UE, incapable de discerner son propre intérêt géopolitique.

 

Technocratie ultralibérale, tyrannique envers les citoyens, mais docile à la finance et à l’allié (?) étatsunien, l’UE - monstre froid - se retrouve forcée aujourd’hui d’avouer ce qu’elle est.

 

Rien que pour cela, on peut dire merci à Tsipras. 

 

 

 

Par Patrice de Plunkett - plunkett.hautetfort.com – le 6 juillet 2015

 

 

Notes :

* Les anti-européens diront plutôt "son prétexte". Schuman croyait au but : mais derrière lui il y avait Monnet, l’Américain, pour qui le but allégué n’était qu’un prétexte. Time is Monnet, disait de Gaulle. 

 

** Chanson anti-bonapartiste de 1815. « Nicolas » et « père La Violette »  étaient des surnoms donnés à Napoléon ; la violette était devenue le signe de ralliement des bonapartistes sous la première Restauration. Geoffroy Didier et son parèdre Guillaume Peltier (« la Droite forte ») ont donc eu l’idée mirobolante de donner le nom de « Fête de la violette » à leur rallye annuel de sarko-nostalgiques. L’édition 2015 a eu lieu hier ; Sarko l’a honorée de sa présence, et a prononcé un discours sur lequel ironise la presse de ce matin. « Parlez-nous de Lui, grand-mère, parlez-nous de Lui... » 


***  Ceux qui aujourd’hui hurlent contre le référendum grec. 

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Déjà vu pareil !

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Ces terroristes veulent tuer la Grèce, mais ...


A suivre !  -  Duc


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Grèce : la vérité sort de la bouche de « Foreign Affairs »

Grèce : la vérité sort de la bouche  de « Foreign Affairs » | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Grèce : la vérité sort de la bouche

 de « Foreign Affairs »

 

Dans un article de Mark Blyth (*) intitulé « A Pain in the Athens: Why Greece Isn’t to Blame for the Crisis » et publié le 7 juillet 2015 dans le magazine Foreign Affairs, on découvre des affirmations surprenantes, d’autant plus surprenantes quand on sait que ce magazine est publié par le Council on Foreign Relations qui réunit l’élite américaine, l’élite bancaire new-yorkaise y étant majoritairement représentée (voir à ce sujet : Laurence H. Shoup and William Minter, Imperial Braintrust : The Council on Foreign Relations and United States Foreign Policy, 1977).

 

Selon l’auteur « la Grèce a peu de choses à voir avec la crise qui porte son nom. » Et pour nous le faire comprendre, il nous invite à « suivre l’argent et ceux qui l’encaissent. » Selon lui, les origines de la crise ne sont pas à chercher en Grèce, mais « dans l’architecture du système bancaire européen. »

 

En effet, pendant la première décennie de l’euro, les banques européennes, attirées par un gain facile, ont accordé des prêts massifs dans ce que l’auteur appelle « la périphérie européenne » et, en 2010, en pleine crise financière, les banques avaient accumulé un volume d’actifs périphériques dégradés (« impaired periphery assets ») correspondant à une valeur de 465 milliards d’euros pour les banques françaises et de 493 milliards d’euros pour les banques allemandes.

 

« Seule une petite partie de ces dettes étaient grecques », mais le problème et qu’en 2010 la Grèce a affiché un budget révisé de 15 % de son PIB. Pas de quoi paniquer dans l’absolu, car ça ne représentait que 0,3 % des PIB réunis de l’Eurozone. Mais, à cause de leurs placements périphériques et surtout d’un taux de leviérisation (**) deux fois plus élevé – donc deux fois plus risqué – que celui des banques américaines, les banques européennes ont eu peur qu’un défaut grec ne provoque leur effondrement. Voilà donc ce s’est vraiment passé. L’insatiable voracité des banques les a conduites à commettre, comme d’habitude, de graves imprudences et, n’acceptant pas, comme d’habitude, leur échec, elles ont arrangé les choses pour que d’autres paient les pots cassés. Rien de nouveau sous les cieux dorés de la Haute Banque sauf que, là, c’est allé un peu plus loin que d’habitude.

 

Ces banques ont donc mis en place le programme de la Troïka afin d’éviter une panique bancaire du marché obligataire (« bond market bank run »). Et qu’importe si ça a fait monter le chômage à 25 % et détruit le tiers du PIB du pays. Les banquiers ne sont pas à ça près.

 

Voici donc à quoi ont servi les plans de sauvetage. Apparemment destinés à la Grèce, ils ont été élaborés par et pour les grandes banques européennes. Aujourd’hui, la situation est telle que, compte tenu du fait que les Grecs ne peuvent plus financer les banques françaises et allemandes, même les contribuables européens sont sollicités.

 

La Grèce n’a fait que jouer le rôle de conduit pour un sauvetage des banques françaises et allemandes notamment. Sur le total de 203 milliards d’euros correspondant à la somme des deux plans de sauvetage (2010-2013 et 2012-2014), 65 % ont atterri directement dans les coffres des banques.

 

Certains vont même jusqu’à affirmer que 90 % des prêts ne sont pas passés par la Grèce. Cette approche, exprimée dans les colonnes de Foreign Affairs ne peut rien avoir d’hétérodoxe. Elle est même confirmée par l’ex-chef de la Bundesbank, Karl Otto Pöhl, qui a admis que le plan de sauvetage avait eu pour fonction de sauver les banques et spécialement les banques françaises de leurs dettes pourries.

 

Alors, en dépit du fait que l’Allemagne a fait défaut sur ses dettes quatre fois au XXe siècle, elle continuera d’insister pour que la Grèce paie, avec le soutien de la France. N’en déplaise à l’ignorant et prolixe French philosopher dont tout le monde connaît le décolleté, mais que personne ne veut plus entendre, François Hollande n’a pas été généreux avec la Grèce. C’est bien le contraire qui s’est produit, c’est la Grèce qui a été généreuse, et contrainte de l’être, envers les banques françaises, avant que ces mêmes banques françaises ne fassent appel au contribuable français au moment où celui-ci fête sa révolution, la tête pleine d’un feu d’artifice d’idées préconçues.

 

Mark Blyth termine son article en disant ce que Frédéric Lordon a développé dans le détail dans son article « Le crépuscule d’une époque », c’est-à-dire que la Banque Centrale Européenne ne joue pas son rôle de banque centrale et qu’elle agit encore moins comme banque indépendante politiquement.

 

Selon lui, nous n’avons jamais compris la Grèce parce que nous avons refusé de voir cette crise comme ce qu’elle est en substance : une continuation du plan de sauvetage des banques privées qui a commencé en 2008. Changement dans la continuité.

 

On se demande comment les Français, qui sont si savants et si prompts à donner leur opinion, car ils savent tout sur tout, peuvent continuer de supporter les vociférations démentes des donneurs de leçons du petit monde journalistique parisien tels que décrits par l’excellent Pierre Rimbert, dans son article « Syriza delenda est » du Monde diplomatique de juillet 2015.

 

Plutôt qu’enterrer la Grèce, on ferait mieux de se débarrasser des gueules tordues par l’orgueil des Demorand, Elkabbach, Giesbert, Baverez, Barbier, Aphatie et autres, en les envoyant déblatérer dans le désert au milieu des scorpions traîtres et des serpents venimeux qui sont leurs frères respectables et muets.

 

 

 

Par Bruno Adrie (brunoadrie.wordpress.com) - mondialisation.ca – le 22 juillet 2015. 

 

 

(*) Mark Blyth a co-dirigé avec Matthias Matthijs l’ouvrage collectif The Future of the Euro, Oxford University Press, 2015

 

(**) Une définition de la leviérisation est donnée par Frédéric Lordon dans l’article « Si le G20 voulait… » de son blog du Monde diplomatique « La Pompe à phynance » : « La leviérisation, qui consiste en tous les procédés permettant de prendre des positions au-­delà des seules ressources propres de l’investisseur, est un fléau. » Elle a, « pendant la bulle, l’« excellente » propriété de dégager des rentabilités financières démultipliées (…) Elle a aussi « malheureusement l’inconvénient symétrique de démultiplier les pertes à la baisse. »

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Grèce : quelle leçon pour la Russie?

Grèce : quelle leçon pour la Russie? | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : robinwestenra.blogspot.be


 

Grèce : quelle leçon pour la Russie ?

 

« Aujourd’hui, la dette de la Grèce ne peut être soutenue au travers de mesures d’allégement qui vont bien au-delà de ce que l’Europe a été disposée à envisager jusqu’à présent. » Déclaration du Fonds monétaire international.

 

La leçon que la Russie, la Chine et l’Iran peuvent tirer de la crise financière actuelle en Grèce est qu’il est nécessaire d’éviter totalement toute relation financière avec l’Occident. On ne peut tout simplement pas faire confiance à l’Occident ; Washington est engagé dans une relation hégémonique économique et politique avec tous les autres pays et utilise le Système financier occidental pour geler, confisquer et sanctionner leurs actifs. 

 

Les pays qui ont des politiques étrangères indépendantes, mais aussi des actifs en Occident ne peuvent s’attendre à ce que Washington respecte leurs droits de propriété ou leurs propriétés. Washington fige ou vole les actifs des autres pays ou, comme pour la France, inflige des amendes de plusieurs milliards de dollars afin de contraindre les autres pays à être en conformité avec la politique de Washington. L’Iran, par exemple, a perdu 100 $ Mds, environ un quart du PIB iranien, simplement pour avoir désiré faire valoir ses droits en vertu du Traité de non-prolifération.

 

Des journalistes russes m’ont demandé si le désir d’Obama de conclure un accord avec l’Iran pouvait induire l’espoir qu’un accord puisse être atteint sur l’Ukraine. La réponse est non. En outre, comme je l’expliquerai plus tard, l’accord avec l’Iran n’implique pas grand-chose qui puisse inquiéter Washington.

 

Il y a trois jours (le 14 juillet), un officier militaire de haut rang, le général Paul Selva, le troisième en trois jours, a déclaré au Sénat américain que la Russie est « une menace existentielle pour notre nation (les USA) ». Un peu avant, le Sénat avait entendu la même chose de la part du Commandant de la Marine américaine Joseph Dunford, et du secrétaire de l’Armée de l’air. Quelques jours auparavant, le Président du Grand État-Major avertissait que la Russie représentait une menace hybride.

 

Washington s’est investi à fond dans l’instrumentalisation de l’Ukraine contre la Russie. Tous les conflits sont déclenchés par le gouvernement fantoche de Washington à Kiev. La Russie est accusée de tout, y compris de la destruction de l’avion malaisien. Washington utilise de fausses accusations pour contraindre l’UE à des sanctions contre la Russie qui ne sont pas dans l’intérêt de celle-ci. Washington a réussi à contraindre l’Europe à mettre à mal les relations politiques et économiques entre l’Europe et la Russie et à provoquer un état conflictuel, et Washington n’acceptera certainement aucun règlement de la crise ukrainienne. Même si Washington voulait le faire, vu que sa position ne repose sur rien d’autre que de la propagande, il devrait se désavouer afin de parvenir à un accord.

 

Malgré tout, le Président et le ministre des Affaires étrangères de la Russie continuent de parler des États vassaux de l’UE, et de Washington, comme de nos partenaires. Peut-être Poutine et Lavrov sont-ils sarcastiques ? La chose la plus certaine aujourd’hui est que Washington et ses vassaux ne sont pas des partenaires de la Russie. [Depuis une semaine Poutine parle d’adversaires géopolitiques » et non plus de partenaires, NDT]

 

La Doctrine Wolfowitz, base de la politique étrangère et militaire américaine, déclare que le développement de la Russie ou de tout autre pays ne peut pas être toléré parce que les États-Unis sont une superpuissance et qu’ils ne peuvent admettre aucune contrainte sur leurs actions unilatérales.

 

Tant que cette doctrine régnera à Washington, ni la Russie, ni la Chine, ni l’Iran ne sont en sécurité, sans parler de l’accord nucléaire avec qui ne sera pas sûr. Tant que l’Iran aura une politique étrangère indépendante, aucun accord nucléaire ne protégera l’Iran, parce que tout conflit politique significatif avec Washington pourra induire de nouvelles justifications pour des sanctions.

 

Un accord nucléaire avec l’Iran entraînerait le dégel de $100 Mds en avoirs iraniens occidentaux sous séquestre. J’ai entendu hier un membre du Conseil des relations étrangères déclarer que l’Iran devrait investir ses $100 Mds dans des entreprises américaines et européennes. Si l’Iran faisait cela, le gouvernement iranien se mettrait sous la coupe d’encore plus de chantage. Investir n’importe où dans l’Ouest signifie que les actifs de l’Iran pourraient être gelés ou confisqués à tout moment.

 

Si Obama démettait Victoria Nuland, Susan Rice et Samantha Power et remplaçait ces néoconservateurs par des diplomates plus sains d’esprit, les perspectives s’amélioreraient. Ainsi la Russie, la Chine et l’Iran auraient une meilleure possibilité d’atteindre un compromis avec les États-Unis dans des conditions autres que de vassalité. [Sur ces points, il me semble que PCR nage dans un optimisme béat : ce ne sont ni Rice, ni Nuland, ni Power, ni même Obama, qui fixent la politique étrangère des USA – NDT]


 

La Russie et la Chine, s’étant sorties d’un système économique communiste qui fonctionnait mal, considèrent naturellement l’Occident comme un modèle. Il semble que la Chine soit tombée éperdument amoureuse du capitalisme occidental. La Russie peut-être un peu moins, mais les économistes dans ces deux pays sont les mêmes que les économistes néolibéraux de l’Occident, ce qui signifie qu’ils sont involontairement des serviteurs de l’impérialisme financier occidental. Pensant à tort qu’ils sont fidèles à l’économie [à la science économique – NDT], alors qu’ils sont fidèles à l’hégémonie de Washington.

 

Avec la déréglementation qui a commencé durant la présidence Clinton, le capitalisme occidental est devenu socialement dysfonctionnel. Aux États-Unis et dans tout l’Occident, le capitalisme ne sert plus le peuple [l’a-t-il jamais servi ou bien PCR a-t-il fumé un joint ? – NDT] ; le capitalisme sert les propriétaires et gestionnaires de capital et personne d’autre.

 

C’est pourquoi l’inégalité des revenus aux États-Unis est désormais aussi mauvaise ou pire que durant l’ère des barons voleurs des années 1920. La régulation des années 1930 [le New-Deal-NDT], qui avait fait du capitalisme, un système économique fonctionnel, a été abrogée. Aujourd’hui en Occident, le capitalisme mondial est un mécanisme de pillage. Le capitalisme non seulement pille la force de travail, mais il pille des pays entiers, comme la Grèce, qui est forcée par l’UE à vendre les biens nationaux grecs aux acheteurs étrangers.

 

Avant que Poutine et Lavrov ne se réfèrent à nouveau à leurs partenaires américains, ils doivent réfléchir à l’absence de bonne volonté de l’Union européenne envers la Grèce. Lorsqu’un membre de l’Union européenne est lui-même pillé et enterré par ses associés, comment la Russie, la Chine et l’Iran pourraient-ils s’attendre à être mieux traités ? Si l’Occident n’a aucune bonne volonté envers vers la Grèce, où pourrait se trouver une quelconque bonne volonté de l’Occident envers la Russie ?

 

Le gouvernement grec a été forcé de capituler devant l’UE, en dépit du soutien reçu par référendum, parce que les Grecs ont cru pouvoir compter sur la bonne volonté de leurs partenaires européens et ont sous-estimé la ruse du 1 %. Le gouvernement grec ne s’attendait pas à l’attitude impitoyable de ses collègues des gouvernements membres de l’UE. Le gouvernement grec a réellement pensé que son analyse experte de la situation de la dette grecque et de l’économie aurait un poids dans les négociations. Cette attente a laissé le gouvernement grec sans un plan de sauvegarde. Le gouvernement grec n’a jamais réfléchi à la façon de s’y prendre pour quitter l’euro et mettre en place un système bancaire et monétaire indépendant de l’euro. Le manque de préparation pour cette issue a laissé le gouvernement sans aucune alternative face aux diktats de l’UE.

 

La fin de la souveraineté budgétaire de la Grèce, c’est ce qui se prépare pour l’Italie, l’Espagne et le Portugal et finalement pour la France et l’Allemagne. Comme Jean-Claude Trichet, l’ancien directeur de la Banque centrale européenne, l’a dit, la crise de la dette souveraine a démontré qu’il est temps de rapprocher l’Europe au-delà d’un « concept strict de la nation ». La prochaine étape de la centralisation de l’Europe est la centralisation politique. La crise de la dette grecque est utilisée pour établir le principe selon lequel, être membre de l’Union européenne signifie qu’on a perdu sa souveraineté.

 

L’idée, répandue dans les médias financiers occidentaux, qu’une solution aurait été imposée aux Grecs est un non-sens. Rien n’a été résolu. Les conditions auxquelles le gouvernement grec a acquiescé rendent la dette encore moins aisée à rembourser. Dans peu de temps la question sera à nouveau d’actualité. Ainsi que John Maynard Keynes l’a décrit clairement en 1936, et comme le savent tous les économistes, induire une baisse des revenus des consommateurs en réduisant les retraites, l’emploi, les salaires et les services sociaux, réduit la consommation et la demande d’investissement, ainsi que le PIB et les résultats, dans l’ensemble, induisent des déficits budgétaires qui doivent être couverts par l’emprunt. La vente d’actifs publics aux étrangers transfère des flux de revenus de l’économie grecque dans des mains étrangères.

 

Le capitalisme brut et non réglementé a prouvé au XXIe siècle son incapacité à produire de la croissance économique partout en Occident. En conséquence, les revenus moyens des familles baissent. Les gouvernements dissimulent le déclin en sous-estimant l’inflation et en ne comptant pas comme chômeurs les découragés qui, incapables de trouver un emploi, ont cessé d’en chercher un. En ne comptabilisant pas les chômeurs hors statistiques aux États-Unis, on est en mesure de parler d’un taux de 5,2 % de chômage. Intégrer les chômeurs non déclarés porte le taux de chômage à 23,1 %. Un taux de 23 % de chômage n’a rien à voir avec une quelconque reprise économique.

 

Même le langage utilisé en Occident est frelaté. Le renflouement grec ne renflouera pas la Grèce. Le plan de sauvetage renfloue les détenteurs de la dette grecque. Bon nombre de ces détenteurs ne sont pas les créanciers originaux de la Grèce. Le sauvetage consiste à permettre aux fonds spéculatifs [hedge funds] occidentaux impliqués dans la dette grecque de rembourser les actionnaires. L’argent du plan de sauvetage ne va pas à la Grèce, mais à ceux qui ont parié sur le paiement de la dette. Selon des médias, l’assouplissement quantitatif de la BCE a été utilisé pour acheter de la dette grecque aux banques privées, les soulageant ainsi de leurs prêts risqués ; donc la question de la dette n’est plus une question de créancier.

 

La Chine semble ignorer le risque pris en investissant aux États-Unis. Quand les nouveaux riches chinois achètent des communautés résidentielles en Californie, ils oublient l’expérience des Nippo-Américains, parqués dans des camps de détention pendant la guerre américano-japonaise [1941-1945]. Les entreprises chinoises achètent des entreprises et des dépôts de minerai aux États-Unis. Ces acquisitions rendent la Chine vulnérable au chantage sur les différends en politique étrangère [pouvant entraîner des gels d’actifs, NDT].

 

Le mondialisme prôné en Occident est incompatible avec l’unilatéralisme de Washington. Aucun pays possédant des actifs dans le système financier occidental ne peut se permettre d’avoir des divergences politiques avec Washington. La Banque de France a payé une amende de $9 Mds pour avoir désobéi au diktat de Washington dans ses pratiques de prêts, qui l’a menacée d’interdire d’opérer aux États-Unis. Le gouvernement français n’a pas pu protéger la Banque française du pillage par Washington.

 

C’est une preuve de l’inconsistance actuelle, qui montre que l’incohérence flagrante du mondialisme face à l’unilatéralisme américain est passée inaperçue.

 

 

 

Par Paul Craig Roberts – article original: ICH -Traduit par Gabriel pour arretsurinfo.ch - le 17 juillet 2015

 

 

Paul Craig Roberts a été secrétaire adjoint au Trésor pour la politique économique et rédacteur en chef adjoint du Wall Street Journal. Il a été chroniqueur à Business Week, Scripps Howard News Service, et Creators Syndicate. Il a occupé de nombreux postes universitaires. Ses articles sur internet ont attiré l’attention mondiale. Les derniers livres de Roberts sont : L’échec du capitalisme du laissez-faire et la dissolution économique de l’Occident et Comment l’Amérique fut perdue.

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Grèce : Du bruit et de la fureur qui signifient beaucoup

Grèce : Du bruit et de la fureur qui signifient beaucoup | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Paul Craig Robert

 

 

Grèce : Du bruit

et de la fureur

qui signifient

beaucoup

Par Paul Craig Robert

 

Toute l’Europe, tout comme les insouciants Américains et Canadiens, sont mis en demeure par les représentants du 1 %. Le message de la défaite de Syriza est que le système de protection sociale sera démantelé partout en Occident.

 

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a concédé aux 1 % le pillage des avancées dans la protection sociale obtenues par les Grecs dans le XXe siècle de l’après-Deuxième Guerre mondiale. Les retraites et les soins de santé pour les personnes âgées sont en voie de disparition. Le 1 % a besoin de l’argent.

 

Les îles grecques protégées, les ports, les compagnies des eaux, les aéroports, toute la panoplie du patrimoine national doivent être vendus aux 1 %. À des prix cassés, évidemment, mais les factures d’eau, qui arriveront ensuite ne seront pas négociables.

 

C’est la troisième étape de l’austérité imposée à la Grèce, austérité qui a nécessité la complicité des gouvernements grecs eux-mêmes. Les accords d’austérité servent de couverture au pillage du peuple grec, qui sera dépossédé littéralement de tout. Le FMI est l’un des membres de la troïka qui impose l’austérité, bien que les économistes du FMI aient dit que les mesures d’austérité se sont révélées une erreur. L’économie grecque a été ruinée par l’austérité. Pourtant, l’endettement de la Grèce a augmenté comme un fardeau. Chaque nouvelle cure d’austérité rend la dette moins remboursable.

 

Mais quand le 1 % pille, les faits n’ont aucun intérêt. L’austérité, qui est du pillage, a continué, bien que les économistes du FMI ne puissent pas la justifier.

 

La démocratie grecque s’est révélée impuissante. Le pillage continue malgré le vote d’il y a une semaine où le peuple grec l’a rejeté. Donc ce que nous observons avec Alexis Tsipras, c’est un Premier ministre élu qui ne représente pas le peuple grec, mais les 1 %.

 

Le soupir de soulagement des 1 % a été entendu tout autour de la terre. Le dernier parti européen de gauche, ou qui passe pour être de gauche, a été rappelé à l’ordre, exactement comme le Parti travailliste britannique, le Parti socialiste français, et tous les autres.

 

Sans idéologie pour la soutenir, la gauche européenne est morte, exactement comme le parti démocrate aux États-Unis. Avec la mort de ces partis politiques, le peuple n’a plus du tout de voix. Un gouvernement dans lequel le peuple ne peut faire entendre sa voix n’est pas une démocratie. Nous le voyons clairement en Grèce. Une semaine après que le peuple grec s’était exprimé de manière décisive dans un référendum, son gouvernement l’ignore et compose avec le 1 %.

 

Le parti démocrate américain est mort avec la délocalisation des emplois, qui a détruit la base financière du parti qui se trouvait dans les syndicats des usines. La gauche européenne est morte avec l’Union soviétique.

 

L’Union soviétique était le symbole de l’existence d’une alternative socialiste au capitalisme. L’effondrement soviétique et la fin de l’Histoire ont privé la gauche d’un programme économique et l’ont laissée, au moins en Amérique, s’occuper de questions sociales telles que l’avortement, le mariage homosexuel, l’égalité des genres et le racisme, ce qui a sapé le soutien traditionnel de la gauche, la classe ouvrière. La lutte des classes a disparu dans la guerre entre hétérosexuels et homosexuels, Blancs et Noirs, hommes et femmes.

 

Aujourd’hui où les peuples occidentaux sont confrontés à un réasservissement et où le monde est confronté à une guerre nucléaire comme résultat de la prétention des néoconservateurs à être le peuple choisi par l’Histoire pour exercer l’hégémonie mondiale, la gauche américaine est occupée à haïr le drapeau des Confédérés.

 

La chute du dernier parti européen de gauche, Syriza, signifie qu’à moins que des partis plus déterminés émergent au Portugal, en Espagne et en Italie, le relais passera aux partis d’extrême droite – au parti pour l’Indépendance du Royaume-Uni de Nigel Farage, au Front national de Marine Le Pen en France, et aux autres partis qui défendent le nationalisme contre l’extermination nationale au sein des pays membres de l’Union européenne.

 

Syriza ne pouvait pas réussir une fois qu’il avait échoué à nationaliser les banques grecques en réponse à la détermination de l’UE de les mettre en faillite. Le 1 % grec a les banques et les médias, et l’armée grecque ne montre aucun signe qu’elle va se rallier au peuple. Ce que nous voyons ici est l’impossibilité d’un changement pacifique, comme l’ont expliqué Karl Marx et Lénine.

 

Les révolutions et les réformes fondamentales sont contrées ou détournées par les 1 % qui sont laissés en vie. Marx, contrarié par la défaite des révolutions de 1848 et instruit par sa conception matérialiste de l’histoire, a conclu, comme l’ont fait Lénine, Mao et Pol Pot, que laisser les membres de l’ordre ancien en vie signifiait la contre-révolution et le retour des peuples à l’asservissement. En Amérique latine, chaque gouvernement réformiste est en danger d’être renversé par les intérêts économiques états-uniens agissant conjointement avec les élites espagnoles. Nous voyons ce processus se dérouler aujourd’hui au Venezuela et en Équateur.

 

Dûment instruits, Lénine et Mao ont éliminé l’ordre ancien. L’holocauste de classe a été souvent plus grand que tout ce que les juifs ont subi dans l’holocauste racial nazi. Mais il n’y a pas de mémorial pour cela.

 

À ce jour, les Occidentaux ne comprennent pas pourquoi Pol Pot a vidé les zones urbaines. L’Occident rejette Pol Pot comme un psychopathe et un meurtrier de masse, un cas psychiatrique, mais Pol Pot agissait simplement en partant de la supposition que s’il permettait à des représentants de l’ordre ancien de rester, sa révolution serait renversée. Pour utiliser un concept juridique consacré par le régime de George W. Bush, Pol Pot a préempté la contre-révolution en frappant à l’avance et en éliminant la classe tentée par la contre-révolution.

 

Le conservateur anglais Edmund Burke disait que la voie du progrès passait par la réforme, et non par la révolution. L’élite anglaise, même si elle a traîné les pieds, a accepté les réformes au lieu d’avoir la révolution, justifiant ainsi Burke. Mais aujourd’hui, avec la gauche aussi totalement vaincue, le 1 % n’a pas à attendre l’acceptation des réformes. Se soumettre à leur pouvoir est la seule alternative.

 

La Grèce n’est que le commencement. Les Grecs poussés hors de leur pays par l’effondrement de leur économie, la disparition de leur système de sécurité sociale et un taux de chômage extraordinairement élevé vont passer leur pauvreté à d’autres pays de l’UE. Les membres de l’UE ne sont pas liés par des frontières nationales et peuvent émigrer librement. La fermeture du système d’aide en Grèce conduira les Grecs dans les systèmes d’aide d’autres pays de l’UE, qui seront fermés à leur tour par les privatisations du 1 %.

 

Les renclôtures [des biens communs, NdT] du XXIe siècle ont commencé.

 

 

 

Par Paul Craig Robert (CounterPunch) - traduit par Diane, relu par jj pour le Saker Francophone – le 15 juillet 2015

 

 

 

Paul Craig Roberts est un économiste et journaliste paléoconservateur américain. Au début des années 1980, il est sous-secrétaire du Trésor dans l’administration Reagan, et se fait connaître comme l’un des pères fondateurs de la Reaganomics, notamment par sa contribution à la réforme du « Tax Act » de 1981… (Source Wikipédia)

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La Grèce, terre d’aventure privilégiée des spéculateurs

La Grèce, terre d’aventure privilégiée des spéculateurs | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : même l’amende qu’a reçue George Soros, pour avoir vendu des actions de banques grecques qu’il n’avait pas encore, n’écorne pas ses profits ! Photo : Mike Clarke/AFP

 

La Grèce, terre d’aventure privilégiée

des spéculateurs

 

Après avoir fait plonger la Grèce en 2010, les fonds spéculatifs cherchent toujours à lui sucer les os. Après la dette publique, on s’amuse avec les titres dévalués des banques et des entreprises. De George Soros à John Paulson, les vieux loups de Wall Street sont à la manœuvre.

 

Entre corruption des élites et clientélisme, les finances publiques grecques n’ont pas toujours été au carré. Maquiller, prêter, jouer : les petits génies de la finance ont vite compris qu’il y avait de jolis coups à réaliser. Au début des années 2000, les comptes publics ne respectent pas les critères exigés pour faire partie de la zone euro. Pour y remédier, le gouvernement (socialiste : Pasok) décide de faire appel aux conseils d’un « expert », la banque américaine Goldman Sachs. Moyennant 300 millions d’euros de commission, elle va imaginer pour son client des montages « créatifs » permettant d’emprunter sans émission de dette et sans trace dans les comptes.

 

 

Rentabiliser le fiasco

 

Bien informée, Goldman Sachs s’est dit que la Grèce aurait bien du mal à payer ses dettes, et qu’il serait fort dommage de ne pas en tirer profit. Elle va donc, avec quelques fonds spéculatifs, dont celui du milliardaire John Paulson, acheter massivement des CDS (credit default swaps) sur la dette grecque pour parier sur les futures difficultés du pays. Ces CDS, sortes de contrats d’assurance sur le défaut de paiement, sont censés permettre aux investisseurs de se couvrir lorsqu’ils achètent un titre de dette. Mais, dans les faits, il est possible d’en acquérir sans même détenir les titres de dette correspondants. Ces achats massifs de CDS de dette grecque ont fait monter leur prix… et donné aux « marchés » le signal - confirmé par les agences de notation - que la Grèce n’était pas solvable, ce qui a provoqué l’envolée des taux d’intérêt que le pays a dû payer pour lever de nouveaux emprunts. Et l’envolée par ricochet des prix des CDS. Les malins ont empoché leurs bénéfices.

 

La Grèce, elle, est au tapis. Au printemps 2010, elle doit demander l’aide de l’Union européenne. En 2012, sa dette est restructurée. En apparence, les banques (allemandes, françaises et grecques en tête) qui avaient prêté à l’État grec à des taux exorbitants y laissent des plumes. Sur le papier, ces créanciers ont renoncé à 53,5 % de ce qui leur est dû. Dans les faits, ils s’en sont très bien tirés : pour une obligation d’un montant initial de 100 euros, mais achetée bien souvent moins de 40 euros sur le marché secondaire, ils ont reçu un nouveau titre d’une valeur de 46,50 euros, garanti par les « sauveurs » de la Grèce (institutions européennes et FMI).

 

 

Plaisirs inépuisables...

 

Après avoir épuisé les plaisirs sur la dette publique, les fonds spéculatifs s’essaient désormais à d’autres sensations fortes. Certains achètent des actions de banques grecques qui ne valent quasiment plus rien… et se contentent d’attendre un futur retournement. Le gérant de SkyBridge Capital se dit ainsi sûr - à 80 % - que leurs prix vont doubler dans les 12 à 18 mois. D’autres font la même chose avec des obligations de groupes tels que Titan Global Cement ou Hellenic Petroleum. D’autres encore ont parié sur la baisse de la Bourse en vendant à terme, à un prix convenu d’avance, des actions qu’ils n’avaient pas encore (le jeu consiste à les acheter au dernier moment moins cher que le prix convenu avec l’acheteur). Faute d’avoir respecté les règles de ces « ventes à découvert » - il y en a malgré tout quelques-unes - une vingtaine de fonds, dont un appartenant au célèbre financier George Soros, qui se sont fait récemment mettre à l’amende par l’autorité des marchés grecs pour des transactions sur des actions de banques grecques… mais pour un montant si léger (1 million d’euros au total) qu’il n’aura pas écorné leurs profits.

 

John Paulson a lui aussi pris ses positions. Il est ainsi le deuxième actionnaire de Piraeus Bank (Banque du Pirée) dont il a acquis 6,6 % en 2014. Et possède 9,9 % d’Athens Water Supply & Sewerage Company (la Compagnie des eaux), achetée la même année. Son premier investissement (687’millions d’euros) vaut aujourd’hui 4 fois moins. Le second (115 millions d’euros) - à l’occasion d’une tentative de privatisation déclarée depuis anticonstitutionnelle par la Cour suprême grecque - a perdu plus de 60’% de sa valeur. Pour l’instant, ça ne veut pas…

 

 

Repères :

1,9 milliard d’euros. Profits réalisés par la Banque centrale européenne sur son portefeuille de titres de dette grecque.

8. Nombre de plans d’austérité subis par les Grecs depuis 2009.

 

 

 

Par DOMINIQUE SICOT - humanite.fr  - le 11 juillet 2015.

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Grèce : les Banksters ont gagné

Grèce : les Banksters ont gagné | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Grèce : les Banksters ont gagné

 

Le bal des vampires peut continuer : Bruxelles a sauvé momentanément tous les spéculateurs de la ploutocratie mondiale.

 

La fanfare des marchés financiers a salué d’un bond de plus de 2 % en quelques minutes l’accord largement prévisible sur la dette grecque, Tsipras n’ayant pas la carrure d’un chef d’État. Celui que Mélenchon qualifiait d’espoir pour la Grèce vient de faire aux Grecs ce que Sarkozy avait fait aux Français en 2005.

 

Pourrait-on lui en vouloir quand c’est le lieu commun dans le monde occidental de ne proposer aux urnes qu’un fossoyeur de liberté et de la dignité de son peuple ?

 

Quel chef d’État actuellement n’est pas à la solde de la finance internationale. Poser cette simple question, revient à reconnaître les chefs de « l’axe du mal ».

 

Le drame grec a été commenté et analysé à sens unique par des journalistes aux ordres de ceux qui les paient, ressassant à temps et à contretemps que les Grecs ne sont que des feignants, des profiteurs, quand ils ne sont pas des fraudeurs.

 

 

La Grèce a tout simplement été victime

d’un attentat financier.

 

Les confessions de l’ex-assassin financier, John Perkins se retrouvent dans la mise à sac de la Grèce :

 

  • « Pour l’essentiel, mon boulot consistait à identifier les pays détenant des ressources qui intéressent nos multinationales, et qui pouvaient être des choses comme du pétrole, ou des marchés prometteurs, des systèmes de transport. Il y a tant de choses différentes. Une fois que nous avions identifié ces pays, nous organisions des prêts énormes pour eux, mais l’argent n’arriverait jamais réellement à ces pays ; au contraire, il irait à nos propres multinationales pour réaliser des projets d’infrastructures dans ces pays, des choses comme des centrales électriques et des autoroutes qui bénéficiaient à un petit nombre de gens riches ainsi qu’à nos propres entreprises. Mais pas à la majorité des gens qui ne pouvaient se permettre d’acheter ces choses, et pourtant ce sont eux qui ployaient sous le fardeau d’une dette énorme, très semblable à celle de la Grèce actuellement, une dette phénoménale. Et une fois [qu’ils étaient] liés par cette dette, nous revenions, sous la forme du FMI – et dans le cas de la Grèce aujourd’hui, c’est le FMI et l’Union européenne – et posions des exigences énormes au pays : augmenter les impôts, réduire les dépenses, vendre les services publics aux entreprises privées, des choses comme les compagnies d’électricité et les systèmes de distribution de l’eau, les transports, les privatiser, et devenir au fond un esclave pour nous, pour les sociétés, pour le FMI, dans votre cas pour l’Union européenne. Fondamentalement, des organisations comme la Banque mondiale, le FMI, l’UE sont les outils des grandes sociétés multinationales, ce que j’appelle la corporatocratie. »

 

Tous ceux qui ont une once de pouvoir dans le monde savent très bien quand ce mécanisme est en train de se produire quelque part sur la planète. John Perkin l’a très bien décrit dans son ouvrage en prenant exemple sur l’Argentine ainsi que plusieurs pays d’Amérique latine qui ont été victimes du même processus. Ceci explique certainement les changements politiques survenus en Amérique du Sud depuis une vingtaine d’années. Quand les peuples n’ont plus rien à perdre, il semble que leur conscience politique s’élargisse de façon inversement proportionnelle à la taille du garde-manger.

 

La seule différence qu’il y a entre un pays en crise ou un autre se retrouvant sous les fourches caudines de l’austérité, ne dépend que de la souplesse d’échine de ceux qui détiennent un mandat du peuple.

 

Quand la mise à sac d’un pays se fait sans attentat, c’est que l’affaire est menée par une équipe aussi brillante que celle du Fouquet’s. Durant les années Sarkozy, outre l’or de la France, toute son infrastructure a été bradée dans un silence assourdissant pendant que la dette explosait de plus de 600 milliards d’euros.

 

La mondialisation pilotée depuis plus de trente ans sous toutes ses formes : de la délocalisation à la loi Bolkestein n’est que la mise en place d’un asservissement des peuples à la sauce « Communiste » dirigée par une nomenklatura « élue au suffrage universel ».

 

 

 Le mystère Varoufakis

 

Après l’écrasante victoire du « non » au référendum grec, la démission de Varoufakis paraissait étonnante. Celle-ci a été interprétée comme une incompatibilité de travailler entre l’ancien ministre des Finances et la Troïka. Aujourd’hui, après l’incroyable soumission d’Alexis Tsipras, on se demande si Varoufakis ne connaissait pas déjà le dénouement et refusait d’y être associé ?

 

Son testament politique se retrouve dans sa dernière intervention et sa mise en garde pour la France :

« Ma conviction est que le ministre des finances allemand veut que la Grèce soit évincée de la monnaie unique pour susciter une crainte de tous les diables chez les Français et leur faire accepter son modèle d’une zone euro disciplinaire. »

 

 

On maintient notre analyse du 3 juillet dernier ainsi que sa conclusion :

  • De toutes les manières, que le « oui » ou le « non » l’emporte, les Grecs ne disposent d’aucune crédibilité pour réintroduire la drachme. Ils devront donc retourner à la table des négociations. La seule différence sera l’équipe qui ira présenter un plan qui ne changera rien. Les Grecs doivent accepter toutes les conditions au détriment de leur peuple, les prétentions de la finance internationale qui ne leur remettra jamais leur dette. Ce serait remettre en question celle de tous les peuples. Aujourd’hui la Grèce, demain l’Espagne, l’Italie ou la France ? Quel peuple se révoltera ? Contre l’asservissement bancaire, aucun !

 


L’étrange passivité de Vladimir Poutine depuis deux mois présageait que la cause était entendue. S’il nous a semblé, au début de l’année, que l’alliance Gréco-Russe contre la ploutocratie mondiale était possible, il nous est vite apparu que le temps n’était pas encore venu.

 

Les 80 milliards de prêts socialisés à venir et offerts par la Troïka ne feront que retarder et amplifier la prochaine crise. Il va falloir maintenant se retourner vers les taux obligataires des dettes souveraines. Le torchon commence à brûler.

 

 

 

Par David Bonapartian et Denissto - agenceinfolibre.fr – le 13 juillet 2015.

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Capitulation

Capitulation | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Capitulation

Par Jacques Sapir (*)

 

Au petit matin de ce lundi 13 juillet, le Premier ministre grec, M. Alexis Tsipras, a fini par capituler. Il a capitulé sous les pressions insensées de l’Allemagne, mais aussi de la France, de la Commission européenne et de l’Eurogroupe. Il n’en reste pas moins qu’il a capitulé. Car, il n’y a pas d’autres mots pour désigner l’accord qui lui a été imposé par l’Eurogroupe, puis par les différents dirigeants européens, le revolver – ou plus précisément la menace d’une expulsion de la Grèce hors de la zone euro – sur la tempe.


Cette capitulation aura des conséquences dramatiques, en Grèce en premier lieu où l’austérité va continuer à se déployer, mais aussi au sein de l’Union européenne. Les conditions dans lesquelles cette capitulation a été arrachée font voler en éclat le mythe d’une Europe unie et pacifiée, d’une Europe de la solidarité et des compromis.


On a vu l’Allemagne obtenir de la Grèce ce que les anciens appelaient une paix carthaginoise. On sait que telle était la position dès le départ de M. Dijsselbloem, le Président de l’Eurogroupe [1]. On a vu, avec tristesse, mais aussi avec colère, la France finir par se plier à la plupart des exigences allemandes, quoi qu’en dise notre Président.

 

Ce 13 juillet est et restera dans l’histoire un jour de deuil, à la fois pour la démocratie et pour l’Europe.

 

 

Un accord détestable

 

Cet accord est un accord détestable, et pour plusieurs raisons. Il l’est dans le domaine économique. Il saigne à nouveau l’économie grecque sans lui offrir la nécessaire et réelle bouffée d’oxygène dont elle avait besoin. L’accroissement de la pression fiscale sans contreparties aura des conséquences désastreuses pour l’économie grecque. C’est la poursuite de l’austérité dans la plus pure logique d’un Pierre Laval en France, mais surtout d’un Brüning en Allemagne, ou d’un McDonald en Grande-Bretagne, ces figures tragiques des années trente qui ont aggravé par leurs politiques les conséquences de la crise de 1929.

 

La hausse de la pression fiscale exigée, les nouvelles coupes dans les dépenses ne s’accompagnent nullement du plan d’investissement massif qui aurait pu en compenser, au moins en partie, les effets. Notons ainsi que le gouvernement grec est contraint de s’engager à : « mener d’ambitieuses réformes des retraites et définir des politiques visant à compenser pleinement l’incidence budgétaire de l’arrêt de la cour constitutionnelle relatif à la réforme des pensions de 2012 et mettre en œuvre la clause de déficit zéro ou des mesures alternatives mutuellement acceptables d’ici octobre 2015 ». En d’autres termes on demande au gouvernement grec de compenser l’arrêt de la cour constitutionnelle qui avait cassé la réforme des retraites de 2012. Bref, la logique de l’austérité est ici proclamée plus importante que la constitution d’un État souverain[2].

 

Cet accord est aussi détestable dans le domaine financier aussi. Il engage donc le Mécanisme Européen de Stabilité, ou MES. Mais, cet engagement sera appelé à grandir régulièrement. L’économie grecque va, en effet, continuer à s’enfoncer dans la dépression. Les ressources fiscales vont au total stagner, voire diminuer, et cela même si la pression fiscale augmente comme il est prévu dans l’accord. La dette va donc, en proportion de la richesse produite, devenir de plus en plus lourde. Sur cette dette, le reprofilage – mot barbare qui désigne un allongement des délais de paiement du principal et un report des intérêts – ne résout rien. On sait, le Fonds Monétaire International l’a dit, qu’il faut restructurer, c’est-à-dire annuler, une partie de la dette grecque. Mais, l’Allemagne s’y refuse toujours avec obstination. Il faudra d’ici peu trouver à nouveau de l’argent pour la Grèce. L’une des raisons pour lesquelles ce plan est détestable est qu’il ne règle rien, ni économiquement ni financièrement.

 

 

Un accord de type néocolonial

 

Enfin, ce plan est détestable pour une troisième raison. Politiquement, il aboutit à mettre la Grèce en tutelle, à l’assimiler dans les faits à une colonie privée de tout pouvoir réel. Le parlement grec non seulement est sommé de voter au plus vite certaines réformes, avec deux dates butoirs, du 15 et du 22 juillet [3], mais il devra soumettre désormais les différentes mesures à prendre au contrôle et au bon vouloir des institutions européennes. En particulier, un paragraphe de l’accord est très significatif. Il dit ceci : « Le gouvernement doit consulter les institutions et convenir avec elles de tout projet législatif dans les domaines concernés dans un délai approprié avant de le soumettre à la consultation publique ou au Parlement » [4].

 

C’est le rétablissement de ce que les Grecs appellent le « régime de la Troïka », régime qu’ils avaient répudié lors des élections du 25 janvier dernier. Et c’est là sans doute le résultat le plus inouï de cet accord. Il équivaut à annuler une élection libre et démocratique, à affirmer que les règles édictées à Bruxelles ont plus de poids que le jeu démocratique. Il faudra s’en souvenir, car, de ce point de vue, cet accord ne concerne pas les seuls grecs ; il menace aussi tous les peuples de la Zone Euro. Il nous menace donc nous aussi, les Français. Et c’est pourquoi le fait que notre Président, M. François Hollande, se soit prêté à ce crime, car il n’y a pas d’autre mot pour qualifier cet accord dans le domaine politique, doit nous emplir d’effroi. En acceptant de poser sa signature au bas de cet accord, en acceptant de la faire voter d’ici la fin de la semaine au Parlement français, François Hollande est dès lors connivent à cet étranglement de la démocratie en Grèce, mais aussi dans l’ensemble de la Zone Euro.

 

Allant toujours plus loin, cet accord organise la spoliation de la population grecque dans le paragraphe léonin qui concerne les privatisations et qui date directement de ce que l’on appelait au XIXe siècle la « politique de la canonnière ». Ce paragraphe stipule en effet que le gouvernement grec doit : « élaborer un programme de privatisation nettement plus étoffé avec une meilleure gouvernance ; des actifs grecs de valeur seront transférés dans un fonds indépendant qui monétisera les actifs par des privatisations et d’autres moyens. La monétisation des actifs constituera une source permettant le remboursement programmé du nouveau prêt du MES et générera sur la durée du nouveau prêt un montant total fixé à 50 milliards d’euros, dont 25 milliards d’euros serviront au remboursement de la recapitalisation des banques et d’autres actifs, et 50 % de chaque euro restant (c’est-à-dire 50 % de 25 milliards d’euros) serviront à diminuer le ratio d’endettement, les autres 50 % étant utilisés pour des investissements » [5]. Cela revient à dire que la Grèce ne pourra utiliser que 50 % de 25 milliards, soit 12,5 milliards issus des privatisations pour des investissements. Or, ces sommes ne seront pas disponibles – si tant est qu’elles le soient un jour – avant deux à trois ans.

 

Quand on entend François Hollande affirmer dans la matinée de ce 13 juillet que la souveraineté de la Grèce a été préservée, on se dit que notre Président a un goût douteux pour la plaisanterie. C’est ajouter l’insulte à la blessure. Car la souveraineté de la Grèce a bel et bien été piétinée par l’Eurogroupe et par l’Allemagne, avec l’aide et avec l’assentiment de la France. C’est pour cela que ce 13 juillet sera désormais un jour de deuil pour tous ceux qui défendent la démocratie, la souveraineté et la liberté des peuples.

 

 

La question de l’Euro

 

François Hollande affirme que son action a sauvé l’Euro. Il est clair que si l’Allemagne avait imposé l’expulsion de la Grèce hors de la Zone Euro, cela aurait déclenché à relativement court terme le processus de dissolution de cette zone. Mais, le maintien de la Grèce dans la zone euro ne sauve nullement l’Euro. D’une part parce que les problèmes économiques et financiers de la Grèce ne sont pas résolus. D’autre part, parce que d’autres pays sont aujourd’hui en grandes difficultés, et en particulier l’un de nos voisins, l’Italie.

 

L’Euro est, on en a eu la preuve aujourd’hui, indissolublement lié à la politique d’austérité. La politique économique menée dans la Zone Euro consolidée par le rôle des divers traités, et en particulier du dernier le TSCG ratifié en septembre 2012, ne peut que mener à l’austérité. Si on ne l’avait pas encore compris, c’est aujourd’hui parfaitement clair : l’Euro c’est l’austérité. Bien sûr, il peut y avoir des politiques d’austérité sans l’Euro. Mais l’Euro implique en réalité la politique d’austérité et toute politique menée dans le cadre de l’Euro conduit à l’austérité. Il faut comprendre le sens profond de cette affirmation. Aujourd’hui, tant que l’on restera dans la zone euro, il sera impossible de mener une autre politique économique que l’austérité. Pour ne pas avoir compris cela, Alexis Tsipras s’est mis de lui-même la tête sur le billot.

 

Cette constatation est appelée à devenir le véritable point de clivage de la politique française dans les mois et les années à venir. Ainsi, ce qu’a sauvé François Hollande, en réalité, c’est bel et bien l’austérité. On sait qu’il fit ce choix en 2012. Il n’en a pas changé. Il devra donc être jugé dessus aux prochaines élections.

 

 

 

PAR JACQUES SAPIR - russeurope.hypotheses.org – le 13 juillet

 

Notes :

[1] VAROUFAKIS : POURQUOI L’Allemagne REFUSE D’ALLÉGER LA DETTE DE LA GRÈCE, http://blogs.mediapart.fr/blog/monica-m/120715/varoufakis-pourquoi-lallemagne-refuse-dalleger-la-dette-de-la-grece

[2] Déclaration du sommet de la zone euro, Bruxelles, le 12 juillet 2015, page 3.

[3] Le texte de l’accord précise que ce dernier ne sera valable que dans les conditions suivantes : « Ce n’est qu’après – et immédiatement après – que les quatre premières mesures susmentionnées auront fait l’objet d’une mise en œuvre au plan juridique et que le Parlement grec aura approuvé tous les engagements figurant dans le présent document, avec vérification par les institutions et l’Eurogroupe, qu’une décision pourra être prise donnant mandat aux institutions de négocier un protocole d’accord ». Déclaration du sommet de la zone euro, Bruxelles, le 12 juillet 2015, page 2.

[4] Déclaration du sommet de la zone euro, Bruxelles, le 12 juillet 2015, page 5.

[5] Déclaration du sommet de la zone euro, Bruxelles, le 12 juillet 2015, page 4.

 

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« Le ministre allemand des Finances veut que la Grèce soit exclue de l’euro…»

« Le ministre allemand des Finances veut que la Grèce soit exclue de l’euro…» | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Wolfgang Schäuble  & Yanis Varoufakis - zeit.de


 

 

« Le ministre allemand des Finances

veut que la Grèce soit exclue de l’euro… »

Par Yanis Varoufakis

 

Basée sur des mois de négociations, ma conviction est que le ministre allemand des Finances veut que la Grèce soit exclue de l’euro pour effrayer les Français et amener ces derniers à accepter son modèle d’une Eurozone disciplinée.

 

Le sommet EU de demain va sceller le sort de la Grèce dans l’Eurozone. Alors que ces lignes sont écrites, Euclid Tsakalotos, mon cher ami, camarade m’ayant succédé au poste de ministre grec des Finances se rend à la réunion de l’Eurogroupe qui va déterminer si un ultime accord entre la Grèce et nos créanciers peut être trouvé et si cet accord contient assez d’éléments concernant un allègement de la dette permettant à l’économie grecque de devenir viable dans la zone euro. Euclide a emporté avec lui un plan de restructuration de la dette, à la fois logique, modéré et bien pensé, qui est sans aucun doute dans l’intérêt de la Grèce et de ses créanciers. (Je publierai les détails de ce plan ici une fois que les choses se seront calmées).

 

Si ces modestes propositions de restructuration de la dette sont rejetées, comme en a menacé le ministre allemand des Finances, le sommet EU de dimanche devra décider entre exclure maintenant la Grèce de l’Eurozone ou la garder pour un certain temps, dans un profond état d’appauvrissement, jusqu’à ce qu’elle s’en aille. La question qui se pose est : pourquoi le ministre des finances allemand, Dr Wolfgang Schäuble, s’oppose à une restructuration de dette modérée et bénéfique aux deux parties ? L’éditorial suivant, publié récemment dans le Guardian, répond à ma question. [Je tiens à dire que le titre du Guardian n’était pas mon choix. Le mien était, comme celui au-dessus : Derrière le refus allemand d’accorder un allègement de la dette grecque]

 

 

***

 

 

Le drame des finances grecques a dominé les gros titres des médias durant 5 ans pour une raison : le refus obstiné de nos créanciers d’accepter un allègement de la dette. Pourquoi, alors que cela est un non-sens, que cela va contre l’avis du FMI et les pratiques habituelles des banquiers faisant face à des emprunteurs ruinés, refusent-ils une restructuration de la dette ? La réponse n’est pas d’origine économique, mais est profondément inscrite dans le labyrinthe politique européen.

 

En 2010, l’État grec est devenu insolvable. Deux options, toutes deux impliquant un maintien dans l’Eurozone, se présentèrent d’elles-mêmes : l’option logique, que tout bon banquier recommanderait, était de restructurer la dette et redynamiser l’économie ; et l’option néfaste était de prêter encore plus d’argent a une entité en faillite en prétendant qu’elle demeurait solvable.

 

Les officiels européens ont choisi la seconde option en plaçant le sauvetage des banques françaises et allemandes exposées à la dette grecque au-dessus de la viabilité socio-économique de la Grèce. Une restructuration de la dette aurait engendré des pertes pour les banquiers sur leurs parts de la dette grecque. Résolus à ne pas avouer aux parlements que les citoyens devraient encore renflouer les banques du fait de leurs prêts inconsidérés, les officiels européens ont présenté l’insolvabilité de l’État grec comme un manque de liquidité, et ont justifié le « sauvetage » de la Grèce comme nécessaire solidarité envers le peuple grec.

 

Pour transformer le transfert cynique de pertes privées irrécupérables sur les épaules des citoyens en un cas « d’amour vache », une politique d’austérité a été imposée à la Grèce, dont le revenu national (qui sert à payer les anciennes et nouvelles dettes) a en conséquence diminué de plus d’un quart. Il faut l’expertise mathématique d’un enfant de 8 ans pour comprendre que cette approche ne peut que mal finir.

 

Une fois que cette opération sordide fut achevée, l’Europe a automatiquement trouvé une autre raison pour refuser de discuter d’une restructuration de la dette : celle-ci affecterait maintenant directement les citoyens européens ! Et ainsi des doses d’austérité de plus en plus importantes ont été administrées tandis que la dette enflait, forçant les créanciers à accorder plus de prêts en échange de plus d’austérité.

 

Notre gouvernement a été élu sur la proposition d’en finir avec cette boucle infernale ; de demander une restructuration de la dette et d’arrêter cette austérité néfaste. Les négociations ont atteint une impasse pour une raison simple : les créanciers continuent de refuser toute restructuration de dette tout en insistant pour que notre énorme dette soit remboursée « paramétriquement » par les Grecs les plus faibles, leurs enfants et leurs petits-enfants.

 

Durant ma première semaine en tant que ministre des Finances, j’ai reçu la visite de Jeroen Dijsselbloem, président de l’Eurogroupe (les ministres des Finances de l’Eurozone), qui m’a mis face à un choix impossible : « accepte cette forme de sauvetage et oublie toute demande de restructuration de dette ou tes accords de prêt vont être annulés » (la conséquence non dite étant que les banques grecques devraient mettre la clé sous la porte).

 

S’en sont suivis cinq mois de négociations effectuées dans des conditions d’asphyxie monétaire et d’un bank-run supervisés et administrés par la BCE. La suite logique était évidente : à moins que nous capitulions, nous nous retrouverions très vite à faire face à des contrôles de capitaux, une fermeture des banques et au final un Grexit.

 

La menace d’un Grexit a provoqué quelques frayeurs ces dernières années. En 2010, il a effrayé les financiers, car leurs banques étaient remplies de dette grecque. Même en 2012, quand le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a déclaré que le coût d’un Grexit était un investissement rentable en tant que moyen de discipliner la France et d’autres États, l’idée d’un Grexit a continué à effrayer quasiment tout le monde.

 

Avant même que Syriza arrive au pouvoir en janvier dernier, et que cette élection ait confirmé notre opinion que ces « renflouements » n’avaient pas pour but de sauver la Grèce (mais plutôt de renforcer l’Europe du Nord), une vaste majorité au sein de l’Eurogroupe, sous la tutelle de Schäuble, avait adopté le Grexit soit comme leur solution préférée soit comme arme de choix contre notre gouvernement.

 

Les Grecs, à raison, ont frissonné à l’idée d’être coupés de l’union monétaire. Sortir d’une monnaie commune n’est en rien comparable à la sortie d’une parité de change fixe, comme le firent les Britanniques en 1992, quand […] la livre sterling a quitté le Système Monétaire Européen (SME). Hélas, la Grèce n’a pas de monnaie dont le taux de change avec l’euro peut être découplée. Elle a l’euro, une monnaie étrangère entièrement administrée par un créancier insensible au besoin de restructurer notre dette nationale intenable.

 

Pour sortir, nous aurions à créer une nouvelle monnaie à partir de rien. En Irak occupé, l’introduction d’une nouvelle monnaie papier a pris près d’un an, à peu près 20 Boeings 747, la mobilisation des forces armées américaines, 3 entreprises d’impression et des centaines de camions. En absence d’un tel support, un Grexit équivaudrait a annoncer une large dévaluation plus de 18 mois en avance : une recette parfaite pour liquider la Grèce et transférer les avoirs à l’étranger par tout moyen.

 

Avec [la menace d’] un Grexit amplifiant le bank-run induit par la BCE, nos tentatives pour remettre un plan de restructuration de la dette sur la table des négociations tombent dans l’oreille d’un sourd. Encore et toujours, on nous a dit que cette question serait abordée après que le programme d’austérité ait été terminé avec succès, ce qui constitue une prodigieuse farce dans la mesure ou le « ’programme »’ ne pourrait jamais réussir sans restructuration de dette.

 

Ce week-end nous amène au firmament des discussions où Euclid Tsakalotos, mon successeur, s’efforce, encore, de remettre les choses en ordre : de convaincre un Eurogroupe hostile que la restructuration de la dette est un prérequis au succès des réformes grecques et non une récompense accordée après-coup. Pourquoi cela est-il si difficile à comprendre ? J’y vois 3 raisons.

 

« L’Europe ne savait pas comment répondre à une crise financière. Celle-ci doit-elle conduire à une expulsion (Grexit) ou une fédération ? »

 

Une raison est que l’inertie institutionnelle est dure à combattre.

 

Une seconde raison est qu’une dette insoutenable donne aux créanciers un immense pouvoir sur les emprunteurs, et le pouvoir, comme nous le savons, corrompt même les meilleurs.

 

Mais c’est la 3e raison qui me semble la plus pertinente et, de fait, plus intéressante.

L’euro est un hybride entre un régime de taux de changes fixes, comme le SME des années 80, ou l’étalon or des années 30, et une monnaie étatique. Le premier compte sur la peur d’une expulsion pour garder sa cohésion, tandis que la monnaie étatique implique des mécanismes de redistribution des surplus entre États membres (par exemple, un budget fédéral, des bons du Trésor communs). Mais l’Eurozone n’est en réalité aucun de ces 2 concepts : c’est plus qu’un régime taux de changes fixes et moins qu’une monnaie étatique.

 

Et voilà bien le hic. Après la crise de 2008/9, l’Europe ne savait pas comment répondre. Devait-elle se préparer à au moins une expulsion (c’est le Grexit) pour renforcer la discipline ? Ou se diriger vers une fédéralisation ? Jusqu’à présent cela n’a été ni l’un ni l’autre, et son angoisse existentialiste augmente sans fin. Schäuble est convaincu qu’étant donné la situation, il a besoin d’un Grexit pour faire retomber la pression, d’une façon ou d’une autre. Soudainement, une dette publique grecque perpétuellement insoutenable, sans laquelle le risque d’un Grexit s’évaporerait, a trouvé une nouvelle utilité auprès de Schäuble.

 

Que veux-je dire par là ? Basée sur des mois de négociations, ma conviction est que le ministre allemand des Finances veut que la Grèce soit exclue de l’euro pour effrayer les Français et amener ces derniers à accepter son modèle d’une Eurozone disciplinée.

 

 

 

Par Yanis Varoufakis — publié par le blog de Yanis Varoufakis le 11/07/2015 – Traduction et source : www.les-crises.frarretsurinfo.ch – le 11 juillet 2015.

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À l’heure grecque : pourquoi ne pas supprimer le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » ?

À l’heure grecque : pourquoi ne pas supprimer le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » ? | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


À l’heure grecque : pourquoi ne pas supprimer

le « droit des peuples

à disposer d’eux-mêmes » ?

Par Robert Charvin

 

 

L’indépendance des peuples, leur droit à disposer d’eux-mêmes, l’égale souveraineté des États font l’objet d’une contestation de fait de plus en plus vive de la part des puissances occidentales.

 

On a en mémoire les prétentions du « national-socialisme » et son « Ost-politique » visant à transformer les peuples européens écrasés militairement en colonies pour que l’Allemagne ait une main-d’œuvre, des terres et des ressources minières à bas prix, au nom de la supériorité de la race aryenne et de « l’espace vital » allemand : la souveraineté des États était purement et simplement niée.

 

On se souvient de l’hostilité au temps de la « décolonisation » au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, c’est-à-dire lorsque les mouvements de libération nationale voulaient en finir avec une domination directe exercée par quelques États européens, au nom d’une « mission civilisatrice » qui n’en finissait pas et qui générait un racisme institutionnalisé.

 

Jusqu’à la veille des indépendances, la pensée dominante, en France par exemple, considérait que le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, principe fondamental de la Charte des Nations Unies, n’était qu’une disposition « politique » sans valeur juridique positive ni force contraignante.

 

Les États colonisateurs, la France en particulier, invoquaient leur souveraineté dans les affaires coloniales et l’exception de compétence réservée contre toute intervention de l’ONU. Ils allaient jusqu’à refuser de communiquer les renseignements sur l’évolution des « territoires non autonomes » en violation de l’article 73 de la Charte [1].

 

En tout état de cause, lorsque le principe de souveraineté protégeait les colonisateurs contre les indépendances, il était « sacralisé » ! Il servait à neutraliser le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes qui n’était, selon les puissances européennes, qu’une condamnation a posteriori de la volonté de conquête de l’Allemagne nazie contre les autres pays européens.

 

1. Aujourd’hui on constate que les grands États occidentaux, avec plus ou moins de retenue, refusent toute souveraineté aux peuples et aux États qui manifestent leur insoumission à une dominance qui est celle, avant tout, de pouvoirs privés (banques, firmes transnationales) qui n’ont pourtant aucune légitimité et aucun titre à exercer leur hégémonie.

 

Ces pouvoirs publics et privés occidentaux ne supportent aucun contre-pouvoir : ils applaudissent à l’exercice démocratique des élections et même aux « révolutions » seulement lorsqu’ils s’inscrivent dans la mouvance du système néolibéral.

 

Tous les « drapeaux » politiques sont tolérés pourvu qu’ils confortent l’espace financier et économique ouvert aux intérêts privés dominants : il peut s’agir du Qatar, de l’Arabie saoudite, quasi-féodaux et plus ou moins salafistes, de la Colombie des trafiquants de stupéfiants, de la Lettonie ou de la Hongrie qui malmènent les droits des minorités. Cette « diversité » n’a aucune importance : les responsables de ces pays savent parfaitement signer des contrats « rentables » pour eux-mêmes et pour l’oligarchie planétaire. Cette capacité basique est jugée suffisante !

 

Par contre, tous les moyens sont utilisés pour détruire les forces qui ne jouent pas suffisamment le jeu du néolibéralisme. Soit pour les empêcher d’accéder au pouvoir politique de leur pays, soit pour les liquider (et avec eux, s’il le faut, l’État) s’ils y sont. C’est ainsi que la Grèce de Syrisa est menacée.

 

Leur conception de la démocratie est très restrictive : elle ne concerne pas les droits économiques et sociaux ; elle est favorable au principe du pluralisme tout en marginalisant, par tous les moyens, ceux qu’elle considère comme « extrémistes », variables selon les circonstances ; elle se fait la championne de la liberté d’expression dont elle fixe cependant des limites (en France, par exemple, on applaudit vivement à « Charlie », mais on assassine certaines émissions dérangeantes de radio ou de télévision et le droit à l’information est sous le contrôle strict de quelques oligarques). La démocratie à l’occidentale est en réalité surtout celle du bavardage : l’impact recherché est une canalisation « soft » vers une pensée unique !

 

À défaut, on multiplie des « coups procéduraux », les blocages financiers, les sanctions de toutes natures. Ce que subit la Grèce de Syrisa en est une illustration : celle des Colonels et de la droite associée au Parti socialiste bénéficiait au contraire de toutes les indulgences, comme aujourd’hui la Hongrie de Orban ou la Lettonie, spécialiste en maltraitance des minorités, malgré les obligations de principe des membres de l’Union Européenne.

 

Enfin, on répugne de moins en moins à utiliser la violence et la force armée pour réaliser des coups d’État sous couverture « populaire ».

 

Le pouvoir néolibéral, à tous les niveaux, n’accepte pas son éventuelle remise en cause : les enjeux sont en effet devenus gigantesques.

 

Il n’entend pas dissoudre l’État : celui-ci joue un rôle d’auxiliaire des pouvoirs privés très utile. Sauf bien sûr, si l’État les perturbe ; dans ce cas, ils n’hésitent pas à le casser, lui préférant le chaos dont ils pourront, au moins partiellement, tirer profit. C’est le cas en Irak, en Libye, en Syrie, au Yémen.

 

Il sait aussi le faire imploser en créant des micro-États peu viables, comme ce fut le cas pour la Yougoslavie. À l’époque de l’abaissement des frontières, de l’intensification des relations transnationales, ce n’est pas le moindre des paradoxes que de voir augmenter le nombre d’États, souvent artificiels, comme le Kosovo, par exemple !

 

Ce pouvoir néolibéral global dont le cœur est étasunien a les moyens financiers d’organiser la subversion à l’intérieur des États et de transformer les inévitables conflits internes en guerre civile rapidement internationalisée, comme en Ukraine.

 

Il apparaît très ambigu dans la guerre contre Daech et son Califat, médiatiquement mis au premier plan, mais qu’il semble vouloir instrumentaliser (par exemple, contre Damas) tout en le combattant... avec modération : les Islamistes ont le mérite de participer à la destruction des États et de leurs frontières[2] !

 

Les institutions régionales participent aussi de ce bouleversement de l’ordre international. Les États-Unis ont ainsi réussi à subordonner le Canada et à exploiter le Mexique dans une structure commune ; l’Union Européenne a permis de ligoter ses États membres, imposant, quelles que soient les réactions politiques (en France en 2005, par exemple), une logique néolibérale à tous. La souveraineté de la Grèce, par exemple, n’est qu’une formule creuse, même si le Président Hollande prend la précaution hypocrite de rappeler qu’il « respecte » la démocratie grecque, sans pour autant en tirer la moindre conséquence politique !

 

2. Malgré cette pratique sans retenue, la pensée néolibérale reste honteuse

 

Dans les années 1930-1940, les courants autoritaires qui s’exprimaient dans toute l’Europe, et pas seulement en Allemagne, s’opposaient frontalement aux courants progressistes.

 

L’Espagne républicaine a été agressée par les armées allemandes et italiennes en soutien aux rebelles franquistes au mépris le plus absolu de la souveraineté de l’État espagnol.

 

Une fois vaincues, les forces progressistes étaient éliminées au nom de principes marqués de radicalité totalitaire.

 

Aujourd’hui, les dominants néolibéraux sont handicapés par leur faux démocratisme et leur pseudo « droitdel’hommisme ». Ils s’efforcent donc de conjuguer la poursuite de leurs intérêts par tous les moyens en les enveloppant de doctrines et de discours « humanistes », qui ont aussi l’avantage de contribuer à « tuer le politique » dans l’opinion[3] ! Ils avancent masqués.

 

Toutes les violations de la souveraineté, par des résolutions du Conseil de Sécurité, comme par les grandes puissances occidentales intervenant unilatéralement, s’appuient formellement et sans complexe sur un rappel approximatif du principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et de l’égale souveraineté des États consacrés par la Charte des Nations Unies.

 

Un certain droit humanitaire annihile le droit international général dont la Charte est le noyau dur et unifie les règles applicables aussi bien aux conflits internes qu’aux affrontements internationaux.

 

Les juristes de Cour, proches des ministères et de l’OTAN, inventent successivement, selon l’air du temps, ce qu’ils voudraient être de nouvelles normes, parfaitement adaptées aux intérêts d’une « globale gouvernance » de type occidentalolibéral.

 

Le professeur Mario Bettati, par exemple, qui a été conseiller du ministre des Affaires Étrangères, B. Kouchner, n’a cessé de militer, dans tous les cénacles de juristes « officiels » en faveur du « droit d’ingérence », première mouture de l’interventionnisme occidental anti-souveraineté, puis de la « responsabilité de protéger », seconde mouture « rafraîchissant » un droit d’ingérence largement discrédité, notamment dans les pays du Sud. Et de dénoncer la Russie (pour la Tchétchénie), la Chine (pour le Tibet) ou la Birmanie (ce qui ne coûte rien à personne), dans le droit fil de la stratégie de l’OTAN.

 

Pour M. Bettati et consort (notamment l’Organisation internationale de la Francophonie qui a oublié sa raison d’être originaire), la légitimité des « guerres justes » (concept archaïque et nocif) ne peut être limitée par une légalité « dépassée » : on feint, dans la doctrine occidentale dominante (dont les acteurs sont médiatiquement et professionnellement privilégiés), de croire à une philanthropie internationale incarnée par le seul Occident. Il s’agirait « d’épargner la douleur de l’injustice, le scandale de l’impunité, la révolte de la dignité bafouée » (sic) [4].

 

Cependant, cette « responsabilité de protéger » implique qu’une puissance tierce (ou une alliance politico-militaire comme l’OTAN) soit mieux à même d’assurer la protection des populations civiles que l’État directement responsable de ses citoyens.

 

Pourtant, de nombreuses questions sans réponse se posent :

 

• Seuls les États puissants sont en mesure d’user de cette pseudo nouvelle norme.

 

• La logique universaliste qui sous-tend le droit international et le principe établi de l’égale souveraineté des États est balayée au profit de certains « super » États s’autoproclamant champions de l’humanitaire.

 

• Il y a déformalisation (d’origine étasunienne) du droit en raison de la confusion avec une morale internationale, proche de celle du XIXe siècle.

 

• Il y a impossibilité de déterminer un seuil de déclenchement de la responsabilité de protéger : de vagues rapports de l’ONU financés par des Fondations occidentales seront-ils décisifs et garants de « l’objectivité » de leur appel à intervention (par exemple les Comités Tchétchénie, Human Rights Watch, ou l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme basé à Londres) ? La pratique des « deux poids, deux mesures » a toujours été flagrante en la matière.

 

Si toutes ces objections sont récusées, la logique occidentale voudrait que le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et celui de la souveraineté soit purement et simplement abrogé à la suite d’une révision explicite de la Charte des Nations Unies. Mais, le monde occidental ne peut se permettre de proposer des mesures aussi transparentes. Toute sa stratégie est basée sur l’occultation du réel et la manipulation des opinions. L’hégémonie de ses élites et l’absence de tout contrôle effectif sur elles doivent être dissimulées grâce à l’usage de procédures sophistiquées et de fictions juridiques.

 

La Nation souveraine et l’État indépendant, qui n’ont pas encore épuisé leur rôle historique, doivent néanmoins ne pas constituer un handicap pour le processus de mondialisation : les mondialisés, qu’ils soient grecs ou autres, doivent se soumettre de fait aux mondialisateurs étasuniens ou européens.

 

Ces mondialisateurs politico-affairistes sont dans l’obligation de tricher avec les citoyens de leurs pays, avec l’opinion dans les relations internationales, tout en séduisant par divers moyens une intelligentsia aux ordres pour renouveler les doctrines légitimatrices[5].

 

Ces tricheurs poursuivent donc leur travail de destruction de facto (et non de jure) de la souveraineté nationale, comme le démontre l’exemple grec, après tant d’autres événements de même nature, tout en lui rendant hommage... pour la forme.

 

 

 

Par Robert CHARVIN - Investig’Action – le 9 juillet 2015

 

Robert CHARVIN Professeur Emérite à l’Université de Nice - Sophia-Antipolis

 

 

 

Notes :

[1] Voir F. Luchaire. Droit d’Outre-Mer. PUF. 1959, p. 53. Et avant l’indépendance des colonies, l’argument du gouvernement français et de certains juristes était que l’indépendance juridique ne pouvait régler le problème du sous-développement, « au contraire, elle en complique les solutions » ! (p. 52), écrit François Luchaire. 


[2] Il convient de rappeler concernant le Moyen-Orient que les frontières étatiques en cours de bouleversement ont été édifiées au début du XX° siècle par les États européens, utilisant le nationalisme arabe contre l’Islamisme de l’Empire Ottoman ! Il y a par ailleurs longtemps que les États-Unis pactisent avec les Frères Musulmans, puis avec les Talibans. 


[3] Tous les problèmes sont prétendument évalués par les gouvernements occidentaux et leurs médias à l’aune des droits de l’homme, ce qui fausse profondément la réalité politique : c’est par exemple que la question israélo-palestinienne, de type colonial, est pervertie en un problème essentiellement humanitaire ! 


[4] Cf. Allocution de M. Bettati à l’ouverture du Colloque se la Société Française « pour » le droit international. La responsabilité de protéger. Pédone. 2008, p. 14. La préface de J.P. Cot, éphémère ministre de la Coopération de P. Mauroy, est plus réservée, ce qui n’est guère surprenant. 


[5] Cette intelligentsia qui délibérément se refuse à savoir, largement médiatisée, constate cependant que le monde change ce qui dispenserait de vouloir le changer, mais oblige à changer les idées et les concepts que l’on porte sur lui. Ces intellectuels assurent un service volontaire (gratifiant) en tant qu’auxiliaires des classes dirigeantes : ils en perdent la capacité à comprendre le monde qu’ils sont censés déchiffrer. Fonctionnant en vase clos, ils font la navette entre les petits mondes interconnectés de la politique, des médias et des idées, en ignorant leur ignorance. Comprendre le monde pour le transformer n’est pas leur préoccupation : ce n’est plus un produit mode. Quoiqu’il se passe, y compris si l’on étouffe le peuple grec, après bien d’autres, ces intellectuels éminents ne « s’occupent que de la météo du jour et bloquent l’aiguille au beau fixe ». Voir J.P. Garnier et L. Janover. La pensée aveugle. Éditions Spendler. 1993.


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FIDEL CASTRO : L’HUMANITÉ EST MENACÉE

FIDEL CASTRO : L’HUMANITÉ EST MENACÉE | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


FIDEL CASTRO :

L’HUMANITÉ EST MENACÉE

 

Dans un message de félicitations au Premier ministre de la Grèce, M. Alexis Tsipras, Fidel Castro se montre très préoccupé de la situation politique actuelle sur le plan international et des calamités qui menacent le monde. Il évoque une guerre dans laquelle la Russie, la Chine et d’autres pays du Moyen-Orient et d’Asie seront des alliés. Selon lui, la paix et la survie de notre espèce ne demeurent aujourd’hui attachées qu’à un fil.

 


Lettre de Fidel à Alexis Tsipras, le Premier ministre de la Grèce

 

 

6 juillet 2015

 

Hon. M. Alexis Tsipras

Premier ministre de la Grèce :

 

Je vous félicite chaleureusement pour votre brillante victoire politique, que nous avions suivie de près dans tous les détails sur la chaîne Telesur.

 

La Grèce est un pays très familier aux Cubains. Elle nous a enseigné la philosophie, l’art et la science de l’antiquité lorsque nous étudions à l’école, et en plus, la plus complexe de toutes les activités humaines : l’art et la science de la politique.

 

Votre pays, par sa vaillance dans l’actuelle conjoncture, suscite dans cet hémisphère l’admiration des peuples latino-américains et des Caraïbes qui constatent comment la Grèce, face aux agressions extérieures, défend son identité et sa culture. Nous ne pouvons oublier qu’un an après l’attaque d’Hitler contre la Pologne, Mussolini ordonna à ses troupes d’envahir la Grèce, et comment ce brave pays avait neutralisé l’attaque et rejeté les envahisseurs, forçant le déploiement d’unités blindées allemandes en Grèce, les détournant ainsi de leur objectif initial.

 

Cuba connaît la valeur et la capacité combatives des troupes russes, qui, unies aux forces de son puissant allié, la République populaire de Chine, et d’autres pays du Moyen-Orient et en Asie, essayent d’éviter une guerre, mais qui jamais ne laisseront aucune agression militaire sans une réponse écrasante et dévastatrice.

 

Devant la situation politique actuelle dans le monde, alors que la paix et la survie de notre espèce demeurent attachées à un fil, chaque décision, plus que jamais, doit être soigneusement élaborée et mise en œuvre, de sorte que personne ne puisse douter de l’honnêteté et du sérieux avec lesquels beaucoup de dirigeants parmi les plus sérieux et les plus responsables luttent aujourd’hui pour faire face aux calamités qui menacent le monde.

 

Nous vous souhaitons, cher camarade Alexis Tsipras, le plus grand succès.

 

Cordialement,

Fidel Castro Ruz

 

 

 

Publié par haiti-refondation-org – traduction Ella PERRARD - histoireetsociete.wordpress.com – le 8 juillet 2015.

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« Merkel insiste sur le consensus de l’Eurogroupe ! »

« Merkel insiste sur le consensus de l’Eurogroupe ! » | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

 

 

« Merkel insiste sur le consensus

de l’Eurogroupe ! »

 

Je ne me lasse pas d’entendre les « bonnes âmes » ayant un avis « autorisé » (qui consiste à répéter la propagande infligée à longueur de temps comme si c’était sa propre pensée) avec des remarques « saisissantes » d’intelligence et de connaissances lorsque l’on affirme de façon péremptoire et avec la certitude des sots :

 

« Les Grecs n’avaient qu’à payer leurs impôts »… Mais les Grecs les payent les impôts… Enfin les Grecs d’en bas, les Grecs comme vous et uniquement ceux qui travaillent, puisque l’impôt est directement prélevé à la source en Grèce… Il n’y a que les très riches qui ne payent pas d’impôt… Un peu comme chez nous d’ailleurs, où l’artisan est taxé à 33 % sur les bénéfices, mais les entreprises du CAC 40 à 8 % en moyenne…

 

Ou alors nous avons droit à un extraordinaire : « Avec tous les milliards que l’on a refilés aux Grecs… moi j’en ai assez de payer pour les Grecs, en plus ils ne respectent pas le Rêêêêglement de copropriété… » Mais il faudra vous le dire combien de fois mes chers amis ? Les Grecs n’ont pas reçu un euro de votre argent ni de celui des Européens… Ce sont les BANQUES commerciales qui avaient pour 300 milliards de dettes grecques dans leurs comptes, ce qui était suffisant pour « consommer » tous leurs fonds propres ou presque et donc faire faire faillite au système bancaire européen.


Les dirigeants de l’époque (Sarko en France avec Merkel et tous les autres) ont décidé de faire racheter directement par les pays européens (dont la France pour 68 milliards d’euros de VOTRE pognon) la dette grecque détenue par les BANQUES… On n’a rien, mais strictement rien donné aux Grecs. Nous n’avons pas sauvé les Grecs, nous avons sauvé les banques et surtout les nôtres

 

Cela devrait tout de même relativiser votre générosité… En clair, les citoyens ont été enflés. Vous pensiez aider les Grecs, vous avez aidé à gaver les banques… en particulier les banques allemandes qui avaient le génie génial et absolu d’aller chercher du « bon » rendement en Grèce

 

Bon, je pourrais poursuivre la litanie avec « les Grecs ont la plus forte concentration de Porsche »… alors que même dans les pays les plus pauvres, il y a toujours eu des riches avec des belles bagnoles… D’ailleurs, c’est vrai qu’en France avec nos 100 % de dette sur PIB, avec nos retraites payées par de l’argent que nous n’avons pas, nos aides sociales ou médicales financées avec de l’argent que nous empruntons, nous pouvons donner des leçons.

 

 

Les Français ne payent pas le montant d’impôt correspondant à leurs dépenses…

 

Alors vous pouvez donner des leçons aux Grecs affamés, pas soignés, en état de malnutrition, y compris infantile. La réalité c’est que demain nous serons les futurs Grecs de nos grands amis les Allemands et sauver les Grecs c’est un peu nous sauver aussi figurez-vous.

 

 

Il ne s’agit pas de dire aux Grecs plus de dettes ! Il s’agit d’être juste !

 

Alors toutes les bonnes âmes m’expliquent, et ce sont les mêmes, qu’il faut enterrer les Grecs vivant dans d’horribles souffrances parce « qu’on ne veut pas payer pour eux »… mais se montrent forts généreux avec les milliers de migrants qui débarquent sur nos côtes, enfin sur les côtes grecques et italiennes surtout.

 

Voilà, on veut bien payer pour le migrant, mais pas pour le Grec… Et pourquoi ? Toutes les souffrances humaines doivent être traitées.

 

 

Alors enfin, et ce n’est pas faute d’appeler à cette solution, oui il faut aider le peuple grec.

 

Il faut que les enfants grecs soient nourris et soignés.

 

Il faut que les médicaments soient distribués.

 

Que les hôpitaux puissent avoir des draps propres.

 

Il faut que personne ne soit laissé sur le bord du chemin.

 

Lorsque tous les Grecs seront soignés et nourris, alors oui, l’Europe aura fait son boulot de solidarité et au bout de 7 années de souffrances imposées… il est temps de le comprendre.

 

L’Europe ne peut pas être une punition sans fin et une horreur sans fin pour les peuples, et ne vous méprenez pas : ce qui arrive aux Grecs finira pas vous arrivez si nous ne prenons pas gare à ce que nous imposons aux autres. Être fort est une grande responsabilité vis-à-vis des plus faibles.

 

 

Pour Merkel, il faut attendre ce que diront les 18 autres chefs d’États de la zone euro !

 

C’est la seule chose que François Hollande aura réussi à obtenir ce soir, et pourtant c’est une avancée qu’il faut saluer, car il n’y avait pas d’intransigeance affichée dans la position de Merkel, même si nous savons tous que le diable se cache dans les détails et qu’il y a 1 000 et une façons de faire capoter un processus de négociation, comme l’Allemagne l’a fort bien démontré la semaine dernière.

 

C’est une avancée, car au moment où j’écris ces lignes, l’Espagne semble plus souple à l’égard de la Grèce puisque « Podemos » est en bonne place dans les sondages… L’Italie verrait bien aussi un petit assouplissement. La France aussi évidemment.

 

Merkel sait néanmoins que tous les autres ou presque soutiendront la position germanique et que la motivation de l’Espagne et de l’Italie risque de vite vaciller. Encore une fois, dès demain la France devrait se retrouver assez rapidement isolée ou en tout cas en position de faiblesse, ce qui explique la grande prudence de François Hollande lors de son point de presse rapide avec « Angela ». Je persiste à dire que la France doit avoir le courage de bloquer tout processus d’éjection de la Grèce de la zone euro pour le moment, et même si je pense qu’à terme la sortie de la Grèce est indispensable, mais cela doit se faire dans la plus grande des préparations et des concertations et avec l’Europe et la solidarité européenne.

 

 

Nous voyons donc, sous les pressions financières et politiques, se reformer l’axe latin auquel la France est évidemment rattachée. L’axe latin contre l’axe germanique.

 

Si je suis particulièrement critique sur l’action de notre gouvernement, de notre président et de façon générale de ceux que je surnomme les « mamamouchis », je soutiens sans réserve toute politique qui consiste non pas à « raser gratis » ou à faire croire que nos actes fussent-ils financiers n’ont pas de conséquences, mais toute politique qui vise la justice et l’équilibre aussi bien politique, économique que démocratique.

 

Laisser tomber la Grèce c’est commettre une erreur politique fondamentale dont l’Europe et l’euro ne pourront pas se remettre (et dont nous paierons aussi le prix). Laisser tomber la Grèce ce serait une erreur économique évidente parce que ce serait ouvrir la boîte de Pandore de la sortie de l’euro et de la non-irréversibilité de la monnaie unique (qu’à titre personnel j’aimerais sacrément voir disparaître). Une erreur économique encore parce qu’en éjectant le maillon faible, nous prendrions la pire des décisions. Car il y a toujours un dernier et un premier dans une classe. Virez le dernier et l’avant-dernier prend sa place. Au bout du compte, il ne restera que l’Allemagne. La seule solution efficiente en termes économiques serait l’éjection du maillon fort. Enfin, ce serait une erreur démocratique, car ce serait l’Europe des europathes contre celles des peuples. L’Europe des technocrates contre l’intérêt des populations. Ce serait nier la démocratie et les choix populaires qu’une certaine élite aime à qualifier de « populistes » dès que cela vient contrarier ses plans bien établis d’enrichissement entre amis.

 

Si l’Europe veut survivre, elle doit se montrer généreuse et humaine. Pour le moment, elle n’y arrive toujours pas. Comme l’Europe ne sait pas faire notre bien, cela, par définition, la condamne à faire notre mal.


C’est pour cette raison que la politique qui sera menée par le gouvernement français, ultime rempart à la toute-puissance allemande, est aussi cruciale.

 

Il est déjà trop tard, préparez-vous.

 

 

***

Le président François Hollande et la chancelière Angela Merkel ont fait une déclaration conjointe à la presse à l’issue de leur entretien à la suite du référendum en Grèce, le 6 juillet 2015.

 

 

 

Par Charles SANNAT - lecontrarien.com - le 7 juillet 2015

 

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Pourquoi Valve avait recruté Yanis Varoufakis pour Steam

Pourquoi Valve avait recruté Yanis Varoufakis pour Steam | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Pourquoi Valve avait recruté

Yanis Varoufakis pour Steam

 

 

Personnage central et iconoclaste du gouvernement Tsipras, Yanis Varoufakis a présenté lundi matin sa démission-surprise, après la victoire du « non » au référendum organisé en Grèce. Détesté par l’Eurogroupe qu’il accuse de « terrorisme », il se met en retrait de la scène publique pour faciliter la reprise des négociations. Mais avant de devenir un ministre des finances redouté, Varoufakis avait été recruté par Valve, séduit par la pensée et la rigueur de cet adversaire de l’austérité.

 

« Varoufakis, la seule revue [de sciences économiques] dans laquelle il ait publié, c’est Paris Match, non ? ». La question entendue à la rédaction de BFM Business en dit long sur le mépris irrationnel qui peut sévir à l’égard du désormais ex-ministre des Finances grec Yanis Varoufakis, alors que l’homme de 54 ans, titulaire d’un doctorat de l’Université d’Essex, ancien professeur d’économie à Athènes, Austin, Cambridge, Sydney ou Glasgow, affiche un curriculum vitae bien mieux rempli en la matière que le ministre des Finances de la France, Michel Sapin, qui fit des études d’histoire-géographie avant de rejoindre l’ENA et de faire carrière politique dans l’administration et au PS.

 

Il est toutefois une entreprise, et non des moindres, qui a pris Yanis Varoufakis très au sérieux : Valve. L’entreprise fondée par Gabe Newell a recruté l’économiste fin 2011 pour devenir son « économiste maison », alors que celui-ci ne connaissait strictement rien aux jeux vidéo. « La dernière fois que j’avais joué à un jeu sur ordinateur, c’était Space Invaders à l’Université, en 1981 ou quelque chose comme ça », raconte-t-il. Mais c’est justement ses positions tranchées, mais argumentées sur l’euro, sur la crise de la dette publique et sur le plan d’austérité imposé aux Grecs qui a séduit Gabe Newell et l’éditeur de Steam, la plus grande plateforme mondiale de jeux vidéo dématérialisés au monde.

 

En octobre 2011, Newell a envoyé un simple e-mail à Varoufakis, qui publiait régulièrement ses analyses critiques sur son blog, au sujet de la situation grecque qu’il estimait aggravée par l’austérité imposée par ses créanciers. Valve a vu un parallèle entre la crise de l’euro, due notamment au fait de partager une monnaie commune entre des économies très différentes, et ses propres difficultés à gérer une seule plateforme mondiale pour tous les pays et toutes les économies du monde. 

 

« Nous rencontrons tout un tas de problèmes à mesure que nous faisons croître nos économies virtuelles, et que nous lions nos économies entre elles. Seriez-vous intéressé pour nous conseiller ? », demandait très directement le fondateur de Valve, qui a gagné la curiosité de l’économiste.

 

Un an auparavant Valve avait créé son Porte-monnaie Steam, et semblait hésiter à créer une monnaie virtuelle unique qui permettrait aux joueurs de se parler dans une même « devise » en « points Steam » (ou autres) lors de l’achat ou de la revente d’objets virtuels. 

 

« Je vous suis depuis un moment sur votre blog... Nous discutions ici dans ma société du problème de lier des économies dans deux environnements virtuels (en créant une monnaie partagée), et nous sommes aux prises avec certains des problèmes les plus épineux en matière de balance de monnaie. C’est là que ça m’a sauté aux yeux : « c’est l’Allemagne et la Grèce », une pensée que je n’aurais pas eue si je n’avais pas lu votre blog. Plutôt que de continuer à vous émuler dans ma tête, j’ai pensé qu’il faudrait voir si on ne pourrait pas intéresser le vrai vous à ce que nous faisons ».

 

 

VALVE, UNE ENTREPRISE « SOCIALISTE » ?

 

Quelques jours plus tard, Varoufakis faisait un détour vers Seattle au bout d’un parcours programmé aux États-Unis pour promouvoir un livre sur la crise économique mondiale, et se voyait offrir un job à plein temps. « Un rêve d’économiste qui devient vrai », se réjouit-il en comprenant qu’avec Valve, il devient possible non seulement d’émettre des théories économiques, mais de les vérifier de façon expérimentale en manipulant les données en temps réel des ventes sur Steam et sur différents jeux vidéo de Valve (notamment les échanges d’objets virtuels dans Team Fortess 2), pour voir quels mécaniques fonctionnaient le mieux.

 

En tant qu’économiste en chef chez Valve, Varoufakis s’est aussi fortement intéressé à la structure managériale très particulière de la société, qui ne connaît aucune hiérarchie et fonctionne presque de façon anarchique, avec des résultats pourtant impressionnants malgré les quelque 400 salariés qui se répartissent sur les tâches sur une base de volontariat, et s’autoévaluent entre pairs pour répartir les bonus de rémunération. Gabe Newell a donné à son organisation un fonctionnement atypique, que Varoufakis a lui-même qualifié de « socialiste », et qui semble fonctionner parfaitement. Il était donc naturel qu’il fasse appel à un économiste qui ne cache pas ses vues « marxistes », et naturel que celui-ci accepte l’offre d’emploi, jusqu’à ce que le devoir le rappelle en Grèce.

 

Jusqu’à sa démission de ce lundi matin.

 

 

Par Guillaume Champeau - numerama.com – le 6 juillet 2015.

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Zorba résiste !

Zorba résiste ! | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Les Grecs ont résisté aux pressions de l'UE et du FMI.


Duc

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