Ukraine/Donbass : une possible attaque en préparation contre Donetsk | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Ukraine/Donbass : une possible attaque

en préparation contre Donetsk

 

La situation en première ligne s’est aggravée, depuis que les forces de Kiev ont très sérieusement intensifié leurs frappes d’artillerie contre les agglomérations de Donetsk et de Gorlovka, entre autres. Les puissances occidentales qui soutiennent en dépit du bon sens le régime criminogène de Kiev semblent de plus en plus conscientes qu’il n’y a pas de sortie de crise envisageable sans une défaite militaire des forces ukrainiennes. D’ailleurs, du côté de l’Union européenne, comme des États-Unis, on estime si ces forces devaient lancer une nouvelle offensive contre les forces républicaines dans le Donbass, elles seraient une fois de plus condamnées à être étrillées. Aussi, les manœuvres diplomatiques de ces derniers jours ne servent finalement qu’à donner du temps à Kiev pour se renforcer encore plus, se préparer au choc de cet été, avant que Washington ne se trouve une sortie de ce guêpier.

 

Le redéploiement d’une partie des batteries lourdes, jusqu’alors retirées selon les accords de Minsk, est en cours, comme leur renforcement du côté du camp kiévien. Ainsi, à Kramatorsk, on signale l’arrivée d’au moins une batterie Uragan, une autre de BM-21 Grad et jusqu’à 15 automoteurs d’artillerie vers Pavlograd, sans compter un bataillon d’une vingtaine de chars et plusieurs obusiers tractés. À Melitopol (environ 160 km à l’ouest de Mariupol), une batterie complète de lanceurs BM-27 Uragan avec ses camions chargeurs montés sur ZIL-235LM, a été aperçue il y a deux jours faisant mouvement vers Mariupol. De plus, les observateurs de l’OSCE ont constaté qu’un certain nombre de batteries de l’artillerie lourde ukrainienne (des obusiers de 152 et des lanceurs Grad) avaient disparu des entrepôts dans lesquelles elles avaient été remisées conformément aux accords de Minsk.

 

 

Augmentation des pertes sur le front nord

 

Le commandement opérationnel ukrainien croit avoir capturé « la » preuve de la présence militaire russe en Nouvelle Russie : deux « soldats russes » ayant appartenu, dit-il, à l’unité spéciale du GRU de Togliatti, auraient été capturés vivants et blessés. Il s’agit vraisemblablement d’anciens militaires russes qui se sont portés volontaires pour aller défendre les gens du Donbass contre l’agression kiévienne, comme tant d’autres l’ont fait. Ou peut-être pas : seulement des miliciens du Donbass qui défendaient leurs familles, leur terre, leur identité. Les deux hommes auraient été capturés vers Schachtye. Une prise de guerre revendiquée par le chef du SBU, l’Américano-Ukrainien Valentin Nalyvaychenko, un proche de l’extrême droite néobandériste. C’est dire le niveau de crédibilité d’une telle information. Cette dernière fera son petit effet au sein des rédactions de la presse servile occidentale, un temps, puis le conflit reprendra son cours…

 

Sur la partie nord du front du Donbass, au-delà de Pervomaïsk et de Lugansk, la guerre d’usure se poursuit : les accrochages se succèdent aux frappes d’artillerie et aux tentatives d’infiltrations de groupes de saboteurs kiéviens. Au moins une batterie d’automoteurs d’artillerie vient d’être positionnée sur la périphérie nord de Makarovo (à 11 km au nord-est de Lugansk). Sur le secteur au nord de Lugansk, vers Schashtye et Stanitsa Luganskaya, ce sont les éléments d’un bataillon mécanisé de la 92e brigade, le 8e régiment spetsnaz et ce qui reste du « bataillon Aydar » (officiellement retiré des effectifs) qui tiennent les positions.

 

Le nombre d’attaques a constamment augmenté depuis 48 à 72 heures, tout comme l’intensité des tirs d’artillerie. Ces dernières 48 heures, les Ukrainiens ont eu une cinquantaine de blessés et au moins 6 tués, 4 BTR, 1 BMP et 1 BRDM-2 détruits. Quant aux forces républicaines, sur l’ensemble de la ligne se situant au nord d’une ligne allant de Pervomaïsk à Lugansk, une vingtaine de leurs combattants ont été blessés, 1 BMP et un char lourd ont été détruits et 2 BRDM-2 endommagés. Ces données ne sont pas exhaustives.

 

La zone au nord-nord-est de Pervomaïsk a reçu des renforts de la brigade « Prizrak » d’Alekseï Mozgovoi, notamment pour tenir les positions face à Zolotoe. Et c’est justement au sud immédiat de cette agglomération, qu’aujourd’hui, une patrouille ukrainienne motorisée a roulé sur une mine, faisant un blessé parmi l’équipage du véhicule.

 

Depuis quelques jours, les accrochages se sont intensifiés et les forces républicaines ont dû faire évacuer nombre de leurs blessés vers les hôpitaux d’Alchevsk et de Stakhanov. En face, les pertes semblent plus importantes et les évacuations sanitaires sont permanentes.

 

Sur le secteur nord-ouest de Gorlovka, au niveau de Maïorsk, les échanges de tirs deviennent plus intenses depuis 48 heures. La nuit dernière, plusieurs accrochages de moyenne intensité ont encore eu lieu dans ce secteur.

 

 

Une attaque contre Donetsk en préparation ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au cours des deux derniers jours, les combats ont fortement augmenté en nombre d’attaques dans la zone de l’aéroport de Donetsk, en plus d’une nette hausse de la concentration de véhicules militaires ukrainiens sur Peski et Opytnoe, villages à l’ouest de l’aéroport, ce qui pourrait peut-être signifier une attaque d’envergure en préparation.

 

Depuis, la nuit du 16 au 17 mai, le quartier de l’aéroport de Donetsk est soumis à des tirs massifs de l’artillerie ukrainienne. Cette nuit fut très agitée et pour la première fois depuis des semaines, on a signalé des frappes de lance-roquettes multiples. Il y a eu plusieurs blessés et au moins 1 civil a été tué.

 

Hier soir, vers 0 h 30, la banlieue ouest et nord de Donetsk a été frappée par des salves de 122 et de 152 mm à partir d’Opytnoe, de Tonenkoe, d’Avdeevka. Une heure avant, plusieurs accrochages d’une rare intensité avaient touché le secteur de Peski, comme la veille.

 

Vers 18 h, en fin de journée d’hier, plusieurs accrochages avaient eu préalablement lieu sur ces secteurs, les forces ukrainiennes ont même tiré des obus de 152 contre l’aéroport de Donetsk, contre le centre commercial « Metro » qui jouxte la zone aéroportuaire et sur la zone du pont Putilovsky au nord qui avoisine le secteur tenu par les troupes de Kiev au sud-est d’Avdeevka. De plus, les troupes de Kiev utilisent aussi de façon régulière leurs chars lourds pour faire feu sur les positions républicaines à partir des villages au nord-ouest et à l’ouest de Donetsk.

 

Pour parfaire le dispositif d’assaut ukrainien, et afin de maintenir une certaine confidentialité sur leurs mouvements de troupes et leurs positions, les forces de Kiev ont décidé de chasser une partie des civils qui restaient encore dans les villages à proximité de la ligne de contact. Ce sont les paramilitaires extrémistes d’« Azov », de « Dnepr-1 » et de Praviy Sektor (DUK) qui sont chargés de ce nettoyage qui s’accompagne le plus souvent de brutalités gratuites et de pillage. Ainsi, dans le village de Marinka (ouest de Donetsk), plusieurs habitations ont dernièrement été vidées de leurs occupants légitimes et mises à sac. Aussi, il est plus facile désormais pour l’occupant de camoufler son artillerie lourde au sein de structures civiles, y compris près des écoles et des jardins d’enfants.

 

 

Pression au sud-est de Donetsk et au nord-est de Mariupol

 

Sur Peredovoe, à environ 20 km à l’est de Volnovakha, plusieurs batteries de lance-roquettes multiples Grad et Uragan sont arrivées en renforts ces derniers jours. À cela s’ajoute la venue très prochaine de batteries de 152 Giatsint-B de la 55e brigade d’artillerie remise en conditions de combat depuis la chute de la poche de Debaltsevo.

 

La tension dans la zone géographique se situant entre Donetsk et Mariupol ne cesse de croitre, comme si les forces de Kiev préparaient un assaut dans ce secteur. C’est à cet endroit que se situe la zone la plus étroite (15 à 20 km) de la ligne de front avec la frontière russe, une percée réussie de la part des forces ukrainiennes mettrait immanquablement en difficultés des FAN. Ainsi, dans la zone de Starobeshevo, au sud-est de Donetsk, la localité de Belokamenka a été pilonnée à plusieurs reprises par des batteries de mortiers de 120, et même des tirs de BMP-1 Grom.

 

Aussi, les forces républicaines ont dû opérer des frappes de contre-batterie. Le secteur est tenu, entre autres, par le 1er bataillon d’infanterie « Vikings » (vidéo) des forces de Nouvelle Russie. L’unité comprend trois compagnies d’infanterie portées sur BMP, MT-LB et BTR-80, une compagnie de chars T-72B1V et T-64BV et une compagnie de commandement et de logistique (avec une section de reconnaissance sur BRDM-2).

 

 

 

 

 

Sur le secteur de Granitnoe et de Pavlopol, on signale d’intenses accrochages à l’arme légère depuis 48 heures, appuyés par des tirs de mortiers de 82. Les défenses républicaines s’appuient sur les méandres du cours d’eau que forme le petit fleuve Kalmius. Cette coupure humide profite autant à la partie républicaine qu’ukrainienne.

Dans cette zone, à 5 km à l’intérieur de la ligne de front (vers Kulykovo), une compagnie du « bataillon Dnepr-1 » (une autre compagnie de cette unité se trouve vers Peski à l’ouest de Donetsk), prétend avoir « trouvé », suite à des repérages aériens avec un mini drone, une section de Strela-10M2, version améliorée en électronique du Strela-10M (SA-13 Gopher)… Et on cherche encore comment, avec ces images, les fins limiers de « Dnepr-1″ ont pu conclure qu’il s’agit bien de la version M2 du Strela-10.

 

 

 

 

 

Plus au sud, sur Shirokino, les accrochages semblent s’intensifier de jour comme de nuit. La nuit précédente, la mission d’observation de l’OSCE a bien été obligée de reconnaître que plusieurs maisons avaient été touchées par des tirs ukrainiens, certaines brûlaient. Sur zone, les forces de Nouvelle Russie ne peuvent utiliser leur artillerie lourde remisée au 3e échelon, comme le stipulent les accords de Minsk.

 

En revanche, une batterie de mortiers 2B9 Vasilek de 82 mm leur sert de section d’appui-feu contre les attaques des forces de Kiev. Dans la journée du 18 mai, les forces ukrainiennes ont attaqué vers midi les positions républicaines, soutenues par 3 chars lourds. L’attaque a pu être repoussée, et au moins un char a été détruit. Dans l’après-midi, le calme est revenu avec l’arrivée de représentants de la mission de surveillance de l’OSCE. En fin de journée, vers 18 h 30, les forces de Kiev se sont plaintes d’avoir subi des tirs d’artillerie « de gros calibre », trois de leurs combattants auraient été blessés.

 

 

 

 

 

 

Les islamistes tchétchènes du « bataillon Dudayev », affilé à Praviy Sektor, viennent d’être placés sous le commandement opérationnel du « régiment » de néonazis « Azov » devant Shirokino. Ils tiennent le secteur sud-ouest près de Berdyanskoe, à quelques centaines de mètres du village côtier. Cette passation de commandement est destinée à accroître l’efficacité et la cohérence opérationnelles des éléments kiéviens positionnés devant Shirokino et elle est aussi motivée par la présence d’islamistes tchétchènes dans les rangs d’« Azov ».

 

 

L’atlantisation à marche forcée

 

La « formation » de la garde nationale et autres unités de l’armée ukrainienne en Galicie ne se déroule pas forcément comme prévu. Outre les ravages commis par des GI’s de la 173e aéroportée qui se comportent comme en pays conquis auprès de la population locale, on apprend par les médias locaux que des centaines de soldats ukrainiens se sont mutinés lundi sur le polygone de Yavoriv, près de Lviv, qui accueille des exercices ukraino-américains, en réclamant de les équiper en uniformes et chaussures militaires adéquats.

 

Le porte-parole de l’état-major général des forces kiéviennes Vladislav Seleznev a déclaré lundi que les soldats ne seraient pas punis pour leur mutinerie et que 5.000 uniformes seraient livrés à cette unité le 20 mai (source). Pour aller envoyer ses troufions se faire trouer la peau pour les mondialistes et les oligarques, le régime « proeuropéen » n’a même pas pensé à leur trouver des chaussures convenables. Pitoyable !

 

Il ne lui suffisait pas d’avoir rempli son gouvernement de commissaires politiques étrangers de l’OTAN et du FMI (imposés de l’extérieur plutôt que choisis). Maintenant, le milliardaire et président ukrainien, Petro Porochenko, a nommé comme « conseillers » plusieurs politiciens étrangers, parmi lesquels le sénateur néoconservateur américain John McCain, membre de l’aile la plus extrémiste du parti républicain et qui, lors du putsch du Maïdan, fut filmé à maintes reprises en train d’inciter à l’émeute depuis la tribune de la place de l’Indépendance à Kiev. L’individu s’est affiché aux côtés d’extrémistes admirateurs des collaborateurs du IIIe Reich comme Oleh Tyahnybok et maintenant il insiste auprès de la Maison-Blanche afin que les États-Unis envoient de grandes quantités d’armes au régime kiévien pour aller massacrer quelque 7 millions de personnes dans le Donbass et faire dégénérer ce conflit en une guerre régionale avec la Russie voire plus.

 

 

 

Par Jacques Frère NationsPresse.info – le 19 mai 2015.