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De la diplomatie préventive aux guerres préventives ?

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Photo : Poutine résiste au tordage de bras. Les sanctions et les menaces ne l’ébranlent pas. QUOI FAIRE POUR SE L’ASSERVIR ?

 


De la diplomatie préventive aux

guerres préventives ?

Par Oscar Fortin (*)

 

 

Depuis le cas de l’intervention militaire préventive contre l’IRAK, supposément détenteur d’armes de destruction massive, les attaques de l’OTAN et de WASHINGTON se font de plus en plus sur la base de guerres préventives. Pour en savoir plus sur ce passage de la diplomatie préventive à la guerre préventive, je vous renvoie à ce bref article qui en fait un bon résumé, en voici un extrait :

 

« En ce début de XXIe siècle, le discours ne concerne plus l’utilité de la diplomatie préventive, il prône sa négation. Bien que face à des conflits potentiels le terme de prévention soit encore évoqué, il ne s’agit plus d’une prévention politique développée par la voie diplomatique : il s’agit d’une prévention par la force. Les armes veulent prendre la place de la diplomatie. Pour empêcher l’ennemi de déclencher une guerre, il faut lui faire la guerre. La diplomatie préventive a tendance à être remplacée par la guerre préventive. »

 

Cette approche ne fait que remettre en relief la suprématie des intérêts des forces dominantes sur ceux des pays qui leur sont opposés. La diplomatie préventive de ces puissances consiste à convaincre leurs opposants par de multiples procédés d’influence, allant de la corruption des dirigeants au tordage de bras dont Obama nous a récemment parlé. Si ces moyens ne donnent pas les résultats escomptés auprès de ces gouvernements récalcitrants aux menaces, ils sont alors considérés comme étant de mauvaise foi et provocateurs de guerre. C’est ainsi que la diplomatie préventive sert, dans un premier temps, à démontrer la mauvaise foi de ces dirigeants, dictateurs et irresponsables, et, dans un second temps, à ouvrir la voie à une guerre préventive contre ces délinquants dangereux. Il va de soi que le tout sera présenté sous les dehors d’une intervention humanitaire au service des libertés fondamentales, des droits humains et de la sécurité dans le monde.

 

Ce mode d’emploi a donné, à ce jour, d’assez bons résultats auprès des populations de l’Occident chrétien qui y voit une sorte de main divine qui assure leur sécurité et la sauvegarde des grandes valeurs humaines de liberté, de bien-être, de sécurité et de paix. Ces résultats seront d’autant plus élevés que ces adversaires insoumis, prétentieux et dominants seront diabolisés, noircis au point d’en souhaiter leur disparition de la surface de la Terre. Les médias meanstream, préparés à cette fin, sauront étayer l’horreur que suscitent ces personnages et les graves dangers qu’ils représentent tant pour leur population que pour la sécurité nationale des principaux pays de l’Occident. Le cas tout récent du Venezuela en est un exemple éclatant. Par un décret spécial, le président Obama en a fait une menace sérieuse pour la sécurité nationale des États-Unis. Ce fut le cas pour Saddam Hussein en Irak, pour Mohamed Kadhafi en Libye comme c’est actuellement le cas pour Al Assad de Syrie et, maintenant, nous en arrivons à Poutine, le plus coriace de tous.

 

L’histoire récente de ces interventions de l’Occident nous révèle les dessous des politiques et actions de Washington et de l’OTAN. Mensonges, manipulation de l’information, corruption, mercenaires, autant de moyens mis à contribution pour que ces interventions qui sont de véritables interventions de conquêtes et de domination soient perçues comme d’authentiques interventions humanitaires au service des droits humains les plus fondamentaux. Les mots en perdent même leur sens : les bombardements de population civile deviennent des bombardements humanitaires, les gouvernements mis en place par les conquérants deviennent des démocraties, les mercenaires deviennent les opposants au régime et les terroristes « modérés » deviennent des combattants courageux.

 

Derrière toutes ces mises en scène, il y a l’Empire et à la tête de ce dernier, il y a les potentats de la finance, des armements, de la gouvernance mondiale, représentés par des hommes et des femmes politiques qui gèrent les États en respectant à la lettre leurs consignes et intérêts. Ces derniers donnent aux potentats un visage humain, à l’Empire qu’ils représentent l’image de la démocratie et à l’asservissement des peuples, l’image de la liberté.

 

Aujourd’hui, le défi à relever monte de cran. La gouvernance mondiale se retrouve confrontée à une gouvernance multipolaire et multicentrique. Cette dernière ne laisse guère de place à une gouvernance mondiale, imposée par ces puissants dont le rêve est de dominer le monde. Ce choix est au cœur de la guerre préventive qui est en pleine préparation. Dans ce contexte, l’adversaire à abattre est celui qui se trouve en toute première ligne de cette gouvernance multipolaire, Vladimir Poutine, secondé et soutenu par les pays du BRICS et de nombreux autres pays, tant de l’Amérique latine, d’Afrique que d’Asie.

 

Une confrontation qui va au-delà des personnages en cause. Deux visions de la gouvernance du monde, celle du G-7 qui représente environ 660 millions de populations et le G-5 qui représente plus de 3 milliards de populations, soit plus de 5 fois celles du G-7. On prévoit que dans deux ou trois ans le PIB des pays du G-5 dépassera celui du G-7.

 

« En 2014, le produit intérieur brut cumulé des pays du groupe BRICS a atteint 30 %. Ce chiffre est pour le moment moins élevé que celui totalisé par le G7, mais la différence constitue 7 % à 8 %. Selon le Fonds monétaire international (FMI), le PIB global du BRICS s’élève à 32.500 milliards de dollars et celui du G7 à 34.700 milliards de dollars », a déclaré M. Pouchkov aux journalistes lors du premier forum interparlementaire des pays du groupe BRICS à Moscou ».

 

C’est dire que les enjeux sont fondamentaux et touchent directement l’avenir de la gouvernance mondiale telle que conçue par l’Empire et ses alliés.

 

La stratégie est donc mise en place pour que ce Poutine devienne aux yeux de l’Occident une véritable menace pour sa sécurité. La guerre en Ukraine, créée de toutes pièces par l’Occident, donne le prétexte pour entrainer et y incriminer le président de Russie. On en a fait l’auteur intellectuel de l’écrasement de l’avion malaisien MH17, abattu en juillet dernier au-dessus du Donbass, dans le sud-est de l’Ukraine. On en fait également le responsable de la guerre interne entre le nouveau gouvernement fantoche de Kiev et les populations prorusses du Donbass qui ont voté en faveur de leur indépendance, tout en souhaitant, comme le demandent les accords de Minsk, que soit élaboré une nouvelle constitution, reconnaissant leur spécificité nationale et leurs droits à l’auto détermination.

 

Les accords de Minsk qui furent signés par les parties en litige n’ont été que des moments de relâche pour permettre au gouvernement de Kiev de se réarmer avec l’aide de l’Occident pour mieux attaquer l’adversaire. Pendant ce temps, Washington envoie ses soldats faire de la formation et des armes pour frapper plus fort.

 

Dans les autres pays de l’ex-URSS, le message est que Poutine peut intervenir à tout moment, mettant ainsi en danger la sécurité des populations et des pays concernés, d’où l’augmentation des armes de toute nature aux frontières de la Russie. Tout est présenté comme si Poutine était devenue une menace pour l’Europe et le monde.

 

Lors du tout récent G7, Donald Tusk, du Conseil européen, déclarait à la presse :

 

« Chacun de nous préférerait que la Russie soit présente à la table du G7. Mais notre groupe n’est pas qu’un regroupement d’intérêts économiques et politiques, c’est d’abord une communauté de valeurs et c’est pourquoi la Russie n’est pas parmi nous ici aujourd’hui, a expliqué Donald Tusk en ajoutant que la Russie ne serait pas réintégrée au sein de ce cercle des puissances mondiales, « tant qu’elle se comporte de façon agressive vis-à-vis de l’Ukraine et d’autres pays »

 

Il est intéressant de relever ici l’expression « se comporte de façon agressive » comme si tout devenait possible avec cet homme imprévisible, suggérant ainsi des attaques-surprises.

 

Obama et Merkel en font tout autant en faisant peser sur Poutine toute la responsabilité du conflit en Ukraine.

 

« Nos partenaires européens ont réaffirmé qu’ils maintiendraient les sanctions sectorielles contre la Russie jusqu’à ce que les accords de Minsk soient pleinement mis en œuvre. Cela signifie que les sanctions en vigueur seront étendues au-delà de juillet 2015, a déclaré Barack Obama. »

 

À ce sujet, voici la réaction de Poutine dont je me permets de relever plusieurs extraits. C’est même la lecture de cet article qui m’a conduit à écrire celui-ci. Je vous invite à le lire dans son intégralité.

 

« Je crois que seul un fou, et seulement dans un rêve, peut imaginer que la Russie attaque soudainement l’OTAN. Il me semble que certains pays tirent simplement profit des craintes des gens par rapport à la Russie. Ils veulent juste jouer le rôle de pays aux avant-postes qui devraient recevoir certains équipements militaires supplémentaires, des aides économiques, financières autres. »

 

Vladimir Poutine a invité les journalistes à comparer le déploiement militaire global des forces russes et celui des États-Unis/OTAN, de même que leur niveau respectif de dépenses militaires. Il les a aussi encouragés à observer les mesures prises concernant le Traité antimissile ABM (Anti-Balistic Missile) depuis que l’Union soviétique s’est effondrée.

 

Il est révélateur de noter que ce sont les États-Unis qui ont choisi de se retirer du Traité ABM limitant les arsenaux de missiles antimissiles balistiques, qui d’après Vladimir Poutine était « la pierre angulaire de tout le système de sécurité internationale ». Et à propos de cette décision américaine, le chef de l’État russe a fait la réflexion suivante : « Quelqu’un s’attendait-il à ce que la Russie désarme unilatéralement ? »

 

« Tout ce que nous faisons n’est qu’une réponse aux menaces qui émergent contre nous. D’ailleurs, ce que nous faisons est limité quant à l’échelle et à la portée, mais cela reste quand même suffisant pour assurer la sécurité de la Russie »,

 

Il s’agit, pour l’essentiel, d’une réponse à cette campagne de dénigrement voulant le faire passer pour un président guerrier, nourri de l’ambition de dominer le monde en se soumettant l’Occident.

 

Je termine sur ces propos de l’ex-président des États-Unis, Jimmy Carter, tenus en 2002, lors de la remise du Prix Nobel de la paix.

 

« Nous devons nous rappeler aujourd’hui qu’il y a au moins huit puissances nucléaires sur Terre et que trois d’entre elles menacent leurs voisins dans des régions où les tensions internationales sont grandes. Dans le cas des pays puissants, adhérer au principe de guerre préventive pourrait bien créer un précédent qui peut avoir des conséquences catastrophiques. »

 

 

 

Par Oscar Fortin (*) - humanisme.blogspot.be – le 8 juin 2015.



(*) Oscar Fortin réside au Québec. Il a une formation en Science Politique (maîtrise) ainsi qu'en Théologie (maîtrise). Libre penseur intéressé par tout ce qui interpelle l'humain dans ses valeurs sociales, politiques, économiques et religieuses, il veut demeurer avant tout à l'écoute des événements et de ce qu'ils lui inspirent. (tlaxcala-int.org)

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Kiev viole les accords de Minsk, Washington approuve

Kiev viole les accords de Minsk, Washington approuve | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Kiev viole les accords de Minsk,

Washington approuve

 

6.06.15 — Les Forces armées ukrainiennes ont déplacé dans l’aire de Kramatorsk, au nord de Donetsk (depuis l’été 2014 contrôlée par les troupes de Kiev) trois batteries de missiles « Tocka-U ».  Contropiano.org 

 

C’est le vice-ministre de la Défense de la République Populaire de Donetsk, Édouard Bassourine qui l’a rendu public. Basourine, pendant qu’il soulignait que Kramatorsk se trouve à 70 km de la ligne de démarcation entre les forces gouvernementales et celles des milices populaires, il a dit aussi que celui-ci n’est pas le seul cas de délocalisation d’armes lourdes dans le Donbass de la part de Kiev et ceci arrive sur le fond des déclarations du président Porochenko selon lequel il entend conduire des négociations seulement avec un « Donbass ukrainien ».

 

Des affirmations qui ne semblent pas vraiment en ligne avec les accords de Minsk de février dernier (d’ailleurs, dans les derniers jours Kiev a informé officiellement ses propres « partenaires européens » du rapprochement de l’artillerie lourde de la ligne de démarcation, en violation de ces accords) sur le statut spécial à attribuer au Donbass.

 

Des affirmations qu’il semble aussi difficile de ne pas lier à la nouvelle d’aujourd’hui sur la démission de la charge par la représentante spéciale OSCE pour l’Ukraine, la suisse Heide Tagliavini : plusieurs observateurs associent la décision de Mme Tagliavini justement à la violation ouverte, de la part de Kiev, le 3 juin dernier, des accords de Minsk et la nouvelle exacerbation du conflit dans le Donbass qui en est la conséquence. En rapport à la décision de Mme Tagliavini, le représentant de la République Populaire de Lugansk à ce qu’on a appelé le « Groupe de contact » (le groupe de travail pour la mise en exécution des accords de Minsk qui réunit des représentants de Kiev, Moscou, Républiques Populaires et OSCE), Vladislav Dejnego, a exprimé le souhait que cela n’influence pas cependant, les colloques de Minsk et a exclu que la démission, à son avis, puisse être motivée par les résultats insuffisants obtenus au cours de la dernière tournée de colloques, le 2 juin dernier.

 

D’autres observateurs pointent de l’index précisément la rencontre de mardi dernier, pendant laquelle les parties n’avaient pas trouvé d’accord ni sur l’ultérieur échange de prisonniers, ni sur l’amnistie des miliciens, ni sur les modifications à apporter à la Constitution ukrainienne (concernant le statut du Donbass : autonomie, « décentralisation » : dans tous les cas, assurance de droits certains par rapport au pouvoir central), ni sur la promotion d’élections locales dans le Donbass. Une source proche du Groupe de contact a déclaré à Interfax que Tagliavini, après avoir renvoyé la prochaine rencontre au 16 juin, en raison de la position d’ultimatum exhibée par les représentants de Kiev le 2 juin, aurait pris la décision de la démission.

 

Et c’est ainsi que le faucon Premier ministre Arseni Iatseniouk, en couple avec le ministre des Finances, l’Ukraino-Américaine Natalie Jaresko décide de voler aux USA à la recherche d’ultérieurs soutiens financiers à la politique agressive de Kiev dans le Donbass.

 

En plus des représentants du Congrès, le duo a en programme des rencontres avec les représentants du FMI, avec la communauté ukrainienne, tout en intervenant ensuite au forum du Comité judéoaméricain. Il sera intéressant de voir si la communauté hébraïque américaine accueillera favorablement un Premier ministre qui se maintient au gouvernement grâce aux bataillons néonazis, qui érige au rang de fêtes nationales les dates de naissance soit du collabo Ostap Bandera, soit de son armée philonazie, qui collabora avec les SS à l’extermination de centaines de milliers de soldats soviétiques, de citoyens ukrainiens, hébreux et polonais, ou si au contraire les intérêts actuels des lobbies financiers et industriels en soutien à la politique de Kiev finiront par prévaloir.

 

Dans tous les cas, à Moscou on regarde avec préoccupation la diminution et l’affaiblissement des opportunités de réaliser les accords de Minsk, suite à l’exacerbation de la situation dans le Donbass et à l’ouverte violation du cessez-le-feu, enregistrées cette semaine. C’est ce qu’a déclaré le porte-voix présidentiel Dmitri Peskov, en répondant de cette façon à la question qui lui a été posée par quelques médias, si étaient encore actuelles les paroles prononcées il y a quelques jours par Vladimir Poutine au cours d’une interview au Corriere della Sera (parue aujourd’hui sur le quotidien milanais), selon lequel avec la réalisation des accords de Minsk on avait pu interrompre les actions de guerre les plus actives dans le sud-est de l’Ukraine et on avait pu éloigner l’artillerie lourde.

 

En ce sens, même le président du Parlement de la DNR, Andreï Pourguine a dit que la réactivation du conflit est le résultat du manque de volonté, de la part de Kiev, de conduire un dialogue politique concret avec les Républiques populaires de Donetsk et de Lugansk ; « En l’absence d’un processus politique » a dit Purghin, « on a naturellement une péjoration de la situation militaire. Si le cessez-le-feu n’est pas soutenu par un dialogue politique, si les temps de ce dialogue ne sont pas satisfaisants, si les politiques se taisent, alors, tôt ou tard, ce sont les canons qui vont parler. »

 

Mais, comme désormais depuis quelques jours, soit depuis les premiers bombardements ukrainiens sur Marïnka et Krasnogorovka, vont en répétant plusieurs observateurs, le plan de ceux qui ont rallumé les mèches ne prévoit pas de dialogue politique. Ou, du moins, il le prévoit en une tout autre direction.

 

C’est ainsi que dans la fin de la soirée de vendredi, selon ce qui a été rapporté par Interfax, Porochenko s’est entretenu au téléphone soit avec Barack Obama soit avec Angela Merkel, pour « coordonner » les positions à assumer concernant les sanctions anti-russes à la veille du G7 de dimanche et lundi en Bavière, en vue aussi probablement d’une direction de marche non univoque entre Washington et quelques capitales européennes. En particulier, Mme Merkel a parlé ces jours-ci de l’intention allemande de discuter, au sommet du G7, de la coopération avec la Russie, exclue du « G8 » pour sa réaction au putsch philo-occidental et à l’agression armée ukrainienne contre le Donbass, mais qui peut toujours être utile lorsque les choses tournent au vinaigre pour Kiev, ou bien quand sur le tapis il y a les questions moyen-orientales ou libyennes, comme l’a admis le ministre des Affaires étrangères allemand Frank-Walter Steinmeier.

 

Et encore en vue du sommet G7, selon des sources d’information états-uniennes, rapportées par Ria-Novosti, le chef du Pentagone, Ashton Carter, aurait conduit le 5 juin une réunion secrète à Stuttgart, avec la participation de diplomates et de militaires américains en Europe, consacrée spécifiquement au thème « Russie », à sa « contention », aux sanctions contre Moscou, à l’ultérieure aide militaire par certains pays européens, au financement de « sphères non traditionnelles », comme celle de la cybersécurité. Selon Carter, les sanctions ne sont pas au fond si efficaces « pour contraindre Poutine à changer son cours » et les USA devront recourir « à d’autres ressources », tout en reconnaissant l’« agressivité » de Moscou.

 

Pendant que le président Porochenko, dans la conférence de presse d’aujourd’hui au terme des colloques avec le Premier ministre canadien Stephen Harper, a déclaré, l’air de rien, qu’en ce moment Kiev ne poursuit pas le déplacement de systèmes de missiles occidentaux en Ukraine et, par ailleurs, les instructeurs canadiens arriveront dans peu de temps dans le pays pour l’entraînement des militaires ukrainiens, nous verrons dans les prochains jours si le « jeu de rôles » entre les deux rives de l’Atlantique, qui est en train de se poursuivre aussi au G7, mènera à une ultérieure dégradation de la situation dans le sud-est de l’Ukraine ou bien au retour à la discussion politique. 

 

 

 

Par Fabrizio Poggi (contropiano.org) — PAR SEGESTA3756http://blogs.mediapart.fr — le 8 juin 2015.

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Ukraine/Donbass : carnage à Gorlovka et de nouveaux combats dans Marinka

Ukraine/Donbass : carnage à Gorlovka et de nouveaux combats dans Marinka | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Ukraine/Donbass : carnage à Gorlovka et de nouveaux combats dans Marinka

 

La Russie a été maintenue à l’écart du sommet du G7 parce qu’elle refuse de cautionner le massacre des populations russophones du Donbass par un régime criminogène imposé par la violence, le mensonge et la corruption. Un régime qui jouera bientôt ses dernières cartes, justement dans le Donbass, alors que son économie s’est écroulée, que les caisses sont vides et que le mécontentement couve dans les foyers ukrainiens et même dans les rangs de son armée. Pour l’heure, ce régime multiplie les exactions contre les populations civiles, notamment des secteurs de Donetsk et de Gorlovka, mais aussi ailleurs, dans le but de pousser Moscou à la faute, à intervenir directement militairement.

 

 

 

 

Carnage à Gorlovka

 

Les tirs d’artillerie contre Gorlovka sont désormais incessants. La grande ville du Donbass au nord de Donetsk a été pilonnée toute la journée, avec de courtes pauses. Les frappes à l’artillerie lourde touchent essentiellement le nord et l’ouest de l’agglomération. Certains tirs ont même eu lieu au moyen de munitions incendiaires. Les destructions sont importantes et il y a de très nombreux blessés et même des morts (5 tués et 24 blessés selon le dernier bilan, sans doute plus). Selon Russia Today, le pilonnage ukrainien a également tué 14 combattants républicains et en aurait blessé 86.

 

Au nord-ouest de l’agglomération, les forces de Kiev continuent d’améliorer leurs fortifications. Vers Dzerzhynsk et même vers Konstantinovka, des bunkers, des abris souterrains et des tranchées aménagées ont vu le jour ces dernières semaines.

 

 

Combats dans Marinka

 

  

 

 

Si Donetsk, la nuit dernière, fut relativement calme, comme ce matin, on notera plusieurs frappes de contre-batterie de l’artillerie républicaines qui ont dû jouer sur cette accalmie. Ce soir, les pilonnages, essentiellement dans la zone aéroportuaire, reprennent. À 21 h (heure locale), on signalait des tirs de mortiers de 120 sur l’aéroport à partir de positions ukrainiennes sur Opytnoe.

 

 

 

  

Dans la matinée, de nouveaux affrontements de moyenne intensité ont eu lieu dans et aux abords de Marinka, avec l’emploi de chars, de batteries lourdes et de mortiers. Informations venant en premier lieu de la partie ukrainienne, mais confirmées dans l’après-midi sur la page Facebook d’Igor Strelkov.

 

Vers 10 h 25, on percevait distinctement de Donetsk des explosions de plus en plus intenses au fur et à mesure que les minutes s’écoulaient.

 

Entre Marinka et Alexandrovka (juste à l’est) de sévères accrochages étaient signalés une quinzaine de minutes plus tard, puis vers 11 h 20 on signalait des frappes et des duels d’artillerie au moyen d’automoteurs de 122 (et sans doute aussi de 152). Puis, de nouveau, de violents combats étaient signalés, cette fois au centre de Marinka, alors que vers 1 h plusieurs salves de Grad avaient été aperçues sur zone. En début d’après-midi, des comptes-rendus faisaient état du contrôle par la milice du croisement de routes au centre de Marinka en direction de Krasnogorovka près des étangs.

 

Vers 14 h 35, plusieurs signalements de « colonnes de chars approchant d’Aleksandrovka et de Petrovka » étaient notés du côté ukrainien. Et les réseaux sociaux signalaient des pertes parmi la compagnie du « bataillon Kiev-1 », sans plus de précisions.

 

Hier, les éléments de la 28e brigade mécanisée avec la compagnie de ce qui reste du « bataillon Kiev-1 » de la garde nationale ont reçu des renforts de la 95e brigade aéromobile (reconstituée), menés par le commandant Vasil Yurіyovich dit « Gіlka ». Il n’en fallait pas plus pour comprendre qu’une nouvelle attaque sur l’ouest de Donetsk était en préparation ; une nouvelle provocation, surtout au moment du G7.

 

Selon Yevgeniy Deydey, commandant de « Kiev-1 », les FAN auraient tenté de pénétrer vers le centre-ville avec 6 chars lourds et 4 BTR. Un compte-rendu peu convainquant et très lacunaire, au regard du déploiement d’artillerie de part et d’autre et de l’intensité des combats constatée sur place. En milieu d’après-midi, des médias pro-Kiev signalaient des routes détruites près de Marinka et le blocage de l’entrée ouest du bourg.

 

Une accalmie dans les combats était confirmée vers 14 h 20 (15 mn avant le signalement de la colonne de chars de la milice par la partie kiévienne…), alors que des vols de drones étaient signalés sur zone.

 

Il semblerait que la milice ait réussi à prendre pied au cœur du bourg. Selon certains rapports, les troupes ukrainiennes auraient perdu plusieurs dizaines de combattants. Maintenant, la ligne de front se situerait en plein centre-ville.

 

 

 


 

La tension ne faiblit pas, sur l’ensemble de la ligne de front allant du sud de Donetsk jusqu’à la mer d’Azov, mais rien de notable n’est à signaler depuis 24 heures voir plus. Si les forces de Kiev ont intensifié leurs pilonnages d’artillerie, cela n’empêche pas les troupes républicaines de riposter et même de réaliser quelques opérations très localisées. Dernièrement, une section ukrainienne de la 72e brigade a été mise en déroute à l’ouest de Bela Kamenka dans le secteur de Telmanovo.

 

 

Vers l’effondrement ?

 

Kiev et les Américains ont tout intérêt à préparer le terrain pour le sommet de l’Union européenne et à présenter la Russie comme un agresseur. La situation très préoccupante en ce moment dans le Donbass va en ce sens : en reprenant les frappes d’artillerie, massivement et à l’aveuglette, le commandement kiévien obéît à une logique politique, dictée par l’Administration Obama et par les plus russophobes des gouvernements de pays membres de l’Union européenne.

 

À écouter la propagande de la junte, une reconquête imminente se préparerait dans le Donbass. Dans les faits, on peut tout de même s’interroger, puisque tout porte à croire que nous sommes bien plus en présence d’une tentative de provoquer la Russie et de saboter les négociations en cours, tout en donnant aux agresseurs occidentaux une raison d’obtenir une extension des sanctions.

 

Car si les forces ukrainiennes attaquent massivement, à n’en pas douter elles vont prendre un risque énorme, tant stratégiquement que tactiquement. L’armée kiévienne survivra-t-elle à une quatrième défaite après Ilovaïsk à l’été 2014, l’aéroport de Donetsk, en janvier 2015 et Debaltsevo en mars ?

 

D’autant que le temps est compté, puisque l’économie ukrainienne s’est quasiment effondrée et se trouve pratiquement en état de défaut. Natalya Jaresko, la diplomate américaine à passeport ukrainien qui fait office de ministre des Finances, a dernièrement reconnu que l’État n’avait pas les ressources financières nécessaires pour faire face à l’indexation des salaires et des pensions. Dans le même temps, le ministère de la Défense et celui des Affaires intérieures pompent avidement 80 % du budget pour leurs très nombreux contrats (achats d’armements, financement de la logistique de guerre, « conseillers »…) et leurs multiples mobilisations.

 

De facto, le lancement d’une offensive à grande échelle apparaît désormais pour le régime la seule et dernière option qui reste pour dissimuler l’effondrement total, non seulement de la politique ukrainienne US, mais aussi de l’ensemble du projet d’Ukraine « proeuropéenne ». Une nouvelle défaite militaire serait donc moins humiliante qu’un écroulement total de cet édifice mal ficelé qu’est le régime de Kiev issu du coup d’État du Maïdan.

 

 

 

Par Jacques Frère NationsPresse.info – le 8 juin 2015.

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Fabius, Merkel, la Crimée et les 2 millions de blacklistés

Fabius, Merkel, la Crimée et les 2 millions de blacklistés | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Fabius, Merkel, la Crimée et

les 2 millions de blacklistés

 

Madame Merkel, dans un article publié par le G7, utilise à nouveau le mot « annexion » au sujet de la Crimée. Elle récite la leçon du professeur Obama en désignant les trois principaux dangers mondiaux : la fièvre Ebola, le califat islamique et la Crimée.

 

Agacé, le porte-parole du Kremlin fit, en réponse, la déclaration suivante : « La menace à l’ordre du monde et de l’ordre en Europe n’a pas été créée par la Crimée, mais quand l’Europe démocratique et éclairée a béni le changement de régime par la force dans l’un des États européens, à savoir l’Ukraine. »

 

Si ma mémoire est bonne, Mme Merkel a fait une erreur de terminologie dans sa déclaration en utilisant le mot « annexion » au lieu de « se joindre ».

 

La réunification de la Crimée avec la Russie a été volontaire et dans le cadre de la loi. La décision a été prise par référendum et par l’autorité législative légitime de Crimée, qui avait été mise en place légitimement et qui opérait légitimement, y compris dans le cadre de la législation ukrainienne de l’époque. Voilà pourquoi le terme « annexion » ne peut en aucun cas être utilisé ici, de notre point de vue.


Par son refus d’entériner le retour de la Crimée à la Russie, les nations occidentales créent le délit d’outrage aux USA. L’électeur de Crimée est sanctionné, car il a manifesté son attachement à la Russie.


La France sanctionne une collectivité, car elle a mal voté du point de vue américain.

 

Aujourd’hui, un habitant de Crimée se verra refuser un visa par l’ambassade de France à Moscou, car il réside en Crimée, et elle lui conseillera avec cynisme d’aller demander son visa à Kiev. Là, il ne pourra l’obtenir, car il est détenteur d’un passeport russe.

La France a donc mis sur liste noire plus de 2 millions de personnes. Alors, les cris d’orfraie pour les 4 pelés et 3 tondus listés par la Russie semblent bien dérisoires, ou plutôt indécents.

 

Alors que j’étais résident ukrainien en Crimée, j’ai été surpris de voir déboucher les bouteilles de champagne au son des feux d’artifice à 23 heures le 31 décembre. Réponse me fut donnée, elle était fort simple : il était minuit à Moscou ! Les Criméens avaient les pieds à Simferopol et le cœur à Moscou.

 

L’URSS n’a pas entravé la réunification de l’Allemagne, comprenant enfin le mouvement de cœur d’une population, son désir de se retrouver ensemble. Trente ans après, la Fédération de Russie espérait a minima la même compréhension de la part de madame Merkel, qui avait connu cette espérance, cet élan fraternel et enfin cette joie des retrouvailles.

 

Visiblement, l’ambition d’une carrière internationale, voire onusienne, lui a définitivement séché le cœur.

 

Avec un pied en Europe et l’autre aux États-Unis, la politique étrangère de Merkel et de Fabius se résume au grand écart permanent.

 

La Russie sait reconnaître le talent des danseurs. Même si Fabius et Merkel devaient persister dans les figures imposées par Obama, elle est prête à les accueillir à bras ouverts.

 

Mais seulement au théâtre du Bolchoï.

 

 

Par Ronald Zonca - bvoltaire.fr – le 6 juin 2015.

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