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La Finlande sera le premier pays européen à introduire un revenu de base inconditionnel

La Finlande sera le premier pays européen à introduire un revenu de base inconditionnel | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


La Finlande sera le premier pays européen à introduire un revenu de base inconditionnel

 

Le gouvernement finlandais a l’intention d’implémenter un projet pilote de versement d’un revenu de base. Ce projet figure dans la déclaration de politique générale du nouveau gouvernement de centre droit dirigé par le Premier ministre Juha Sipilä, qui a pris les commandes du pays le mois dernier. La Finlande serait ainsi le premier pays européen à introduire un revenu de base inconditionnel.

 

Les détails de ce plan ne sont pas encore connus, mais tous les citoyens auraient le droit de recevoir le même revenu, sans que l’on tienne compte de leur âge, de leur état de santé ou de circonstances sociales. Tout le monde recevra le même montant, qui devrait être suffisant pour vivre modestement. Les citoyens qui souhaiteront avoir un niveau de vie plus élevé pourront compléter ce revenu de base en gagnant un salaire au travers d’un emploi salarié, ou de l’entrepreneuriat.

 

Le Premier Sipilä considère que le revenu de base est un instrument approprié pour lutter contre la pauvreté. « Même pour les gens qui perdent leur emploi, le système leur permettrait de percevoir un revenu suffisant pour satisfaire leurs besoins fondamentaux », fait-il remarquer.

 

L’introduction d’un revenu de base permettrait de supprimer toutes les aides sociales existantes, y compris les pensions de retraite. Par conséquent, la fonction publique pourrait être sensiblement réduite, ce qui permettrait au pays de faire de substantielles économies. Le Premier Sipilä envisage de débuter cette expérience dans des régions confrontées à un fort taux de chômage.

 

Tous les partenaires de la coalition, cependant, ne semblent pas être complètement conquis par ce projet. En outre, il y aurait des divergences d’opinions concernant le montant que ce revenu de base devrait atteindre. Selon l’Alliance de gauche, il devrait s’établir à 620 euros par mois ; les écologistes sont plus minimalistes, avec un montant de 440 euros. Quant aux Libéraux, ce sont les plus généreux, et le député libéral Björn Wahlroos évoque une fourchette de 850 à 1.000 euros par mois. Selon David Cord, chroniqueur au Helsinki Times, le revenu de base devrait atteindre 1.166 euros pour éliminer la pauvreté.

 

Les sondages montrent que 79 % de la population finlandaise soutiennent l’idée d’un revenu de base. En outre, 65 % des députés seraient prêts à approuver la proposition. Sans surprise, cependant, on observe une grande résistance des fonctionnaires, qui y voient une menace pour leur emploi, et qui sont soutenus par de puissants syndicats. 

 

Les opposants au projet évoquent une idée utopique, vouée à l’échec. Ils estiment que ce système va inciter la population à se détourner du travail, notamment des emplois pénibles, et qu’il provoquera un manque de recettes fiscales.

  

 

PAR AUDREY DUPERRON - express.be - le 1er juillet 2015.

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La « lettre ouverte » d’Alexis Tsipras aux citoyens allemands sur ce qu’on ne leur a jamais dit sur la dette grecque

La « lettre ouverte » d’Alexis Tsipras aux citoyens allemands sur ce qu’on ne leur a jamais dit sur la dette grecque | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


La « lettre ouverte » d’Alexis Tsipras aux citoyens allemands sur ce qu’on ne leur a jamais dit

sur la dette grecque

 

Alexis Tsipras, le nouveau premier ministre de la Grèce, a envoyé ce courrier au journal allemand Handelsblatt :

 

« Chers lecteurs de Handelsblatt,

 

Je sais d’avance que la plupart d’entre vous ont probablement une opinion déjà formée sur le contenu de cette lettre. Je vous invite, cependant, à la lire sans préjugés. Les préjugés n’ont jamais été un bon conseiller, et encore moins à un moment où la crise économique les renforce, en entretenant l’intolérance, le nationalisme, l’obscurantisme, et même la violence.

 

Avec cette lettre ouverte, je souhaite vous exposer un récit différent de celui qui vous a été fait au sujet de la Grèce depuis 2010. Et je tiens aussi et surtout à exposer avec franchise les projets et les objectifs de SYRIZA, si le 26 janvier par le choix des électeurs devient le nouveau gouvernement grec.

 

En 2010, l’État grec a cessé d’être en mesure de servir sa dette. Malheureusement, les dirigeants européens ont décidé de faire croire que ce problème pourrait être surmonté par l’octroi du plus grand prêt jamais consenti à un État, sous condition que certaines mesures budgétaires seraient appliquées, alors que celles-ci, manifestement, ne pouvaient que diminuer le revenu national destiné au remboursement des nouveaux et anciens prêts. Un problème de faillite a été donc traité comme s’il s’agissait d’un problème de liquidité. En d’autres termes, l’attitude adoptée, était celle du mauvais banquier qui, au lieu d’admettre que le prêt accordé à la société en faillite a « sauté », il lui accorde des prêts supplémentaires, prétextant que les anciennes dettes restent servies et prolonge ainsi la faillite à perpétuité.

 

Il s’agissait pourtant d’une question de bon sens de voir que l’application de la doctrine « extend and pretend » [étendre les maturités de la dette et prétendre que payer les intérêts ne pose aucun problème] dans le cas de mon pays aboutirait à une tragédie.

 

Qu’au lieu de stabiliser la Grèce, l’application de ce dogme installerait une crise autoalimentée qui sape les fondations de l’UE.

 

Notre parti, et moi-même, nous nous sommes opposés à l’accord de prêt de mai 2010, non pas parce que l’Allemagne et nos autres partenaires ne nous ont pas donné assez d’argent, mais parce que vous nous avez donné beaucoup plus d’argent que ce qu’il fallait et que nous pouvions accepter. De l’argent qui par ailleurs ne pouvait ni aider le peuple grec puisqu’il disparaissait aussitôt dans le trou noir du service de la dette ni arrêter l’alourdissement continu de celle-ci, obligeant de la sorte nos partenaires à prolonger ce fardeau à perpétuité aux frais des citoyens.

 

Et cette vérité était bien connue par les gouvernants allemands, mais ils n’ont jamais voulu vous la dévoiler.

 

Et en effet, et avant même que la première année ne se soit écoulée et depuis 2011, nos prévisions ont été vérifiées. L’enchaînement des nouveaux prêts aux réductions drastiques des dépenses a non seulement échoué à dompter la dette, mais il a par surcroît puni les citoyens les plus faibles, en transformant les citoyens ordinaires qui avaient un emploi et un toit à des chômeurs sans-abri qui ont tout perdu, de plus, leur dignité.

 

L’effondrement des revenus a conduit à la faillite de milliers d’entreprises, augmentant ainsi le pouvoir oligopolistique des entreprises qui ont survécu. De ce fait, les prix diminuaient moins que les revenus tandis que les dettes, publiques et privées, ne cessaient de s’alourdir. Dans ce contexte, où le déficit d’espoir a dépassé tous les autres déficits « l’œuf du serpent » n’a pas mis longtemps pour éclore – et les néonazis ont commencé à patrouiller les quartiers en semant la haine.

 

Malgré son échec manifeste, la logique de « extend and pretend » continue à s’appliquer systématiquement encore aujourd’hui. Le deuxième accord de prêt de 2012 a ajouté une charge supplémentaire sur les épaules affaiblies de l’État grec, en réduisant les fonds de pension, en donnant un nouvel élan à la récession, en finançant aussi une nouvelle kleptocratie avec l’argent de nos partenaires.

 

Des commentateurs sérieux ont parlé récemment de stabilité et même de croissance à propos de mon pays pour « prouver » que les politiques appliquées ont été efficaces. Aucune analyse sérieuse ne soutient cette « réalité » virtuelle. L’augmentation récente de 0,7 % du revenu national réel ne marque pas la fin de la récession, mais sa poursuite, puisqu’elle a été réalisée dans une période d’inflation de 1,8 %, ce qui signifie que (en euros) le revenu national a continué de baisser. Simplement, il diminue moins que la moyenne des prix – tandis que les dettes augmentent.

 

Cet effort de mobilisation des « statistiques grecques », pour démontrer que l’application de la politique de la troïka est efficace en Grèce, est outrageant pour tous les Européens qui ont enfin le droit de connaître la vérité.

 

Et la vérité est que la dette publique grecque ne peut pas être honorée tant que l’économie sociale grecque se trouve en situation de simulation de noyade budgétaire (fiscal waterboarding).

 

En outre, persévérer dans ces politiques misanthropes et sans issue, dans le refus de reconnaître une simple question d’arithmétique, coûte au contribuable allemand et condamne en même temps un peuple fier à l’indignité. Et le pire : de ce fait, les Grecs se retournent contre les Allemands, les Allemands contre les Grecs, et l’idée d’une Europe Unie Démocratique est offensée cruellement.

 

L’Allemagne, et plus particulièrement le contribuable allemand qui travaille dur n’a rien à craindre d’un gouvernement SYRIZA. Au contraire. Notre objectif n’est pas d’entrer en conflit avec nos partenaires. Notre objectif n’est pas d’obtenir des prêts supplémentaires ou un blanc-seing pour de nouveaux déficits. Notre objectif est la stabilité économique, des budgets primaires équilibrés et, bien sûr, la cessation des saignées fiscales opérées sur les contribuables depuis quatre ans par un accord de prêt inadéquat aussi bien pour la Grèce que pour l’Allemagne. Nous exigerons la fin de l’application du dogme « extend and pretend » non pas contre le peuple allemand, mais pour le bénéfice de nous tous.

 

Je sais, chers lecteurs, que derrière les demandes d’une « stricte application des accords » se cache la peur que « si nous laissons les Grecs de faire ce qu’ils veulent, ils vont refaire le même coup ». Je comprends cette inquiétude. Mais ce n’était pas SYRIZA qui a érigé en institutions dans mon pays la collusion des intérêts privés et la kleptocratie qui feignent de se soucier de l’observation « des accords » et des réformes puisque celles-ci ne les affectent pas, comme le démontrent les quatre dernières années des réformes engagées par le gouvernement Samaras sous la direction de la troïka.

 

Nous, nous sommes prêts à entrer en conflit avec ce système afin de promouvoir des réformes radicales au niveau du fonctionnement de l’État, en établissant la transparence de l’administration publique, la méritocratie, la justice fiscale, la lutte contre le blanchissement d’argent. Ce sont ces réformes que nous soumettons à l’appréciation des nos citoyens aux prochaines élections.

 

Notre objectif est la mise en place d’un New Deal pour l’ensemble de la zone euro qui permettra aux Grecs comme à l’ensemble des peuples européens de respirer, de créer, de vivre avec dignité. Avec une dette publique socialement viable. Avec une croissance qui est stimulée par des investissements publics financés – seul moyen de sortir de la crise – et non pas par la recette échouée de l’austérité qui ne fait que recycler la récession. En renforçant la cohésion sociale, la Solidarité et la Démocratie.

 

Le 25 janvier en Grèce, une nouvelle opportunité surgit pour l’Europe. Ne ratons pas cette chance ».

 

(Traduction:Vassiliki Papadaki) Les mots mis en italique l’ont été par moi.

 

***


Mathématiques sur les taux d’intérêt

 

Quelle que soit la manière dont on analyse son projet politique, cette lettre n’est pas le fruit d’un imbécile en matière économique. La position de Tsipras est tout à fait exacte.  Et bien que je sois en désaccord avec de nombreux points sur le projet économique de SYRIZA, il n’y a pas un seul point dans ce courrier sur lequel je pourrais être en désaccord.

 

Une règle simple en économie est que ce qui ne peut pas être remboursé ne sera pas remboursé.  Et un simple calcul mathématique montre qu’il est matériellement impossible de rembourser cette dette.

 

Malheureusement, la Grèce doit convaincre 17 autres pays européens de renégocier sa dette. L’Allemagne et la Finlande on dit non.  Et les règles de l’Eurozone impliquent que chaque pays doit donner son accord.

 

 

La Sanction mathématique

 

Il n’y a pas que les calculs sur les taux d’intérêt qui posent problème pour la Grèce.  D’autres conflits se sont ouverts.

La Grèce s’oppose à des sanctions sur la Russie, une position avec laquelle j’adhère fondamentalement.  Les sanctions créent inévitablement des dommages des deux côtés.

 

Malheureusement, tout comme avec les règles de l’Eurozone, les sanctions européennes ne peuvent être adoptées qu’à l’unanimité.  Concernant les sanctions, 1 vote sur les 28 membres (un nombre plus important que pour l’Eurozone) peut bloquer tout le processus.  Ce vote est un levier considérable, particulièrement lorsque les 27 autres pays veulent obtenir quelque chose de vous. Et que seront-ils prêts à offrir en échange ?

 

Est-ce que ces situations seront résolues par du bon sens ou par un conflit ?


S’il y avait deux parties impliquées, elles pourraient s’entendre.  Mais est-ce que 19 ou 28 gouvernements différents en Europe pourront se mettre d’accord sur exactement la même chose ?

Permettez-moi d’être sceptique.

 

 

Par Mike « Mish » Shedlock - 24hgold.com – le 30 janvier 2015

Source : Mike « Mish » Shedlock :

http://globaleconomicanalysis.blogspot.com


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Accord TTIP : les Européens descendent dans les rues

Accord TTIP : les Européens descendent dans les rues | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : protestations à Munich — © REUTERS/Michael Dalder

 

Accord TTIP : 

les Européens descendent dans les rues

 

Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées samedi dans 34 pays européens pour protester contre la signature de l’accord TTIP (TAFTA) prévoyant la mise en place d’une zone de libre-échange entre les États-Unis et l’UE.

 

En Allemagne, où 230 actions ont eu lieu dans 170 localités, 15.000 personnes ont manifesté à Munich (sud), 2.000 à Leipzig (est) et un millier à Stuttgart (sud-ouest), selon les organisateurs. Entre 6.000 et 15.000 manifestants sont descendus dans les rues à Vienne. Au total, jusqu’à 22.000 personnes ont pris part à des actions de protestations à travers l’Autriche.

 

Des manifestations se sont également déroulées dans 40 villes italiennes. Les médias néerlandais ont pour leur part fait état de « dizaines de milliers » de protestataires rassemblés dans 45 villes et villages du pays.

 

À Varsovie, environ 300 personnes se sont réunies devant la représentation de la Commission européenne, selon les médias polonais. Un millier de protestataires, dont certains étaient masqués, ont défilé à Helsinki, capitale finlandaise. À Bruxelles, la manifestation contre le traité de libre-échange négocié entre l’Union européenne et les États-Unis a rassemblé environ 2.000 participants.

 

L’Accord TTIP/TAFTA en français, également connu sous le nom de Traité transatlantique, est négocié depuis juillet 2013 par les États-Unis et l’Union européenne. Censé aboutir à la création de la plus grande zone de libre-échange du monde, cet accord doit réunir, selon ses partisans, des conditions propices à la croissance économique sur les deux rives de l’Atlantique.

 

Le projet suscite toutefois de vives discussions au sein de l’UE. Ceux qui s’opposent à sa conclusion craignent une dégradation des conditions de travail pour les salariés, ainsi que des normes en matière de protection de l’environnement. La perspective de l’annulation des droits de douane a également soulevé une vague de protestations dans le secteur agricole européen.

 

Quels risques pour l’Europe ?

 

Contacté par Sputnik, l’économiste français Frédéric Farah (*), coauteur (avec Thomas Porcher) du livre TAFTA : L’accord du plus fort, a exposé sa vision des possibles conséquences qu’engendrerait la signature de l’accord TTIP pour l’Europe.

 

Selon lui, les dispositions contenues dans le document risquent d’exposer des secteurs comme l’agriculture à une concurrence trop lourde, tandis que les coûts d’ajustements entraîneront des pertes d’emplois et aggraveront les inégalités entre régions dynamiques et celles en déclin.

 

Dans le même temps, le « rapprochement des normes sanitaires » pourrait déboucher sur une situation dans laquelle la mauvaise norme chassera la bonne, explique M.Farah. L’Europe risque également de faire face à une « dilution définitive dans une zone de libre-échange », indique l’expert.

 

« La reconnaissance d’une justice privée, c’est-à-dire des tribunaux d’arbitrage, réduirait la capacité des États à définir des normes communes fortes », prévient M.Farah.

 

 

 

Par fr.sputniknews.com – le 18 avril 2015

 

 

Plus d’infos ici sur le TTIP :

 

Stop TTIP : les Européens contre le libre-échange avec les USA

Le TTIP : l’agriculture française est en danger

TTIP : le ministre allemand sceptique quant aux perspectives de croissance

Mais qu’est-ce qu’il fabrique, ce TTIP ?

 

 

 

(*) NDLGazette:

Voir une vidéo où Xerfi Canal TV a reçu Frédéric Farah, professeur de sciences économiques et sociales à l’université Paris Sorbonne-Nouvelle pour parler du traité transatlantique controversé de la Commission Européenne (TAFTA/TTIP).

Voir ici : 

Vidéo ajoutée le 29 janvier 2015 par Xerfi Canal TV sur dailymotion

Koter Info's insight:


Et vous, où étiez-vous ?


Merci à ces "héros" qui se démènent pour notre bien-être à tous, surtout pour tous ceux qui ne prennent même pas conscience du problème ou pour ceux qui se déchargent lâchement sur les autres !


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Finlande & l'écriture à la main

Finlande & l'écriture à la main | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : une jeune écolière française et son cahier d’écriture de classe de CP (Crédits image : Le Monde/Élodie Ratsimbazafy)

 

 

La Finlande abandonne l’enseignement

de l’écriture à la main

 

La Finlande a décidé d’abandonner l’écriture à la main en primaire au bénéfice de l’apprentissage de l’écriture au clavier. Et ce dès la rentrée 2016. 

 

En faisant un petit effort, on peut tous se souvenir de l’apprentissage de l’écriture cursive à l’école. Placer le stylo exactement entre ces deux lignes, tracer les courbes habilement, dessiner soigneusement les boucles, sans dépasser… Pas toujours une partie de plaisir. Mais avec plus ou moins de succès, on sait aujourd’hui tous écrire « en attaché ».

 

Cette pratique disparaîtra-t-elle un jour ? Peut-être bien. Conséquence directe de l’invasion des écrans et des claviers dans notre société, c’est ce qui se produira bientôt en Finlande. Le pays scandinave a décidé que l’apprentissage de l’écriture cursive ne serait plus enseigné aux élèves du primaire à partir de la rentrée 2016. Selon BBC News, qui rapporte les informations d’un journal finlandaisles cours de calligraphie seront remplacés par ceux de dactylographie (ou « écriture sur clavier » si vous préférez), jugée plus utile. Aussi, l’écriture manuelle ne sera enseignée que sur option.

 

L’Office national de l’éducation a justifié ce changement de cap important par ces mots :

Avoir de bonnes compétences dactylographiques est devenu d’importance nationale. Ce sera un bouleversement culturel majeur, mais savoir écrire avec un clavier est plus pertinent pour la vie quotidienne.

 

Évidemment, ce « bouleversement culturel » a de quoi faire réagir. Pour les détracteurs de cette réforme, les élèves n’ayant pas d’ordinateur à la maison ou les écoles qui n’ont pas assez de postes informatiques poseront évidemment problème. Mais selon la BBC, de nombreux Finlandais, dont le corps enseignant, accueillent favorablement cette évolution.

 

Susanna Huhta, vice-présidente de l’association des professeurs de langue, rappelle toutefois l’utilité de l’écriture à la main : celle-ci développe chez les enfants la motricité fine et un meilleur fonctionnement du cerveau. Elle propose alors une alternative : que les cours d’écriture cursive soient remplacés par des leçons d’art plastique et de dessin.

 

 

Vers la disparition de l’écriture manuelle ?

 

Aux États-Unis, l’enseignement de l’écriture cursive a été supprimé dans 45 États depuis la rentrée 2014 – les élèves y apprennent toutefois toujours à écrire en lettres d’imprimerie, ou script. Ils n’abandonnent pas l’écriture à la main.

 

Selon Alain Bentolila, linguiste spécialiste de l’apprentissage de la lecture et du langage chez l’enfant et professeur à l’Université Paris Descartes, « c’est une très mauvaise décision » qu’a prise la Finlande. Interviewé hier dans Le Figaro, il argue que « La mémoire se construit grâce à l’écriture manuelle et non avec un écran », et prédit un avenir sombre aux États-Unis et à la Finlande, allant jusqu’à prononcer que « dans ces pays, on va vers une disparition totale de l’écriture manuelle».

 

Et en France ? Ça n’est apparemment pas près de changer. Bentolila l’assure dans la même interview :

Il existe un consensus, dans l’enseignement public comme privé, pour maintenir l’écriture cursive.

 


Par Théo Chapuis — konbini.com – le 27 novembre 2014

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