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La non-invasion russe provoque l’inquiétude dans les capitales européennes

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La non-invasion russe provoque l’inquiétude dans

les capitales européennes

Par Rob Slane

 

Les tensions au sein des États baltes et de la Pologne ont atteint leur paroxysme ces jours derniers alors qu’il est devenu de plus en plus évident que les Russes n’avaient aucun plan d’aucune sorte pour attaquer l’un ou l’autre de ces pays. Pendant l’année écoulée, la Pologne, la Lettonie, la Lituanie et l’Estonie ont lancé un crescendo d’avertissements concernant une invasion russe, et ont tenté de convaincre le reste du monde qu’il devait prendre des mesures radicales afin d’empêcher le président Vladimir Poutine de mener à bien son projet de recréer l’Union soviétique, cette fois de Vladivostok à Johannesburg.

 

Cependant, malgré ces alertes répétées d’un péril imminent, les Russes n’ont pas encore pointé le bout de leur nez, et semblent même soutenir qu’ils ont mieux à faire de leur temps. Pas plus tard que la semaine passée, Monsieur Poutine a déclaré lors d’une interview avec le quotidien italien Il Corriere della Sera que l’idée d’attaquer un pays de l’OTAN ne pouvait se trouver que « dans le cauchemar d’une personne dérangée ».

 

Ce refus d’envahir a causé une grande consternation à Varsovie, Riga et Tallinn, mais il a porté un coup particulièrement rude à la présidente lituanienne Dalia Grybauskaité, qui avait multiplié les déclarations concernant cette menace et avait placé le pays en mode panique pendant quelque temps. Au début de l’année, et en prévision de l’invasion imminente, le gouvernement de Vilnius a sorti une brochure d’information publique de 100 pages – Comment agir dans des situations extrêmes ou des situations de guerre ? – qui prodiguait des conseils aux citoyens pour survivre à l’invasion russe, et qui comprenait des chapitres sur l’organisation de la résistance civile et comment agir dans une situation de champ de bataille.

 

Un porte-parole du ministre de la Défense Juozas Olekas, qui avait présenté la brochure en janvier, était clairement irrité par la réponse russe :

 

« On s’est donné tout ce mal pour publier une brochure disant ce qu’il fallait faire quand ils nous envahiraient, et voilà qu’ils n’ont même pas la politesse élémentaire de venir nous envahir, a-t-il déclaré. C’est tellement typique des Russes. On ne peut pas leur faire confiance pour quoi que ce soit. »

 

Il a poursuivi en précisant que le pays fournissait maintenant des conseils aux citoyens sur la manière d’agir en cas de non-invasion russe, et une deuxième brochure – Comment agir dans des situations normales ou en cas de paix ? – est déjà en cours de préparation, au cas où les Russes mettraient à exécution leurs menaces de ne pas envahir. La nouvelle brochure devrait fournir des conseils aux Lituaniens sur la manière de gérer l’idée selon laquelle leur pays ne serait pas si important que ça aux yeux des Russes, après tout, et elle devrait contenir un certain nombre d’autres choses à partir desquelles les gens pourraient se monter le bourrichon contre la Russie, de manière à se détourner des problèmes domestiques au sein même du pays.

 

À Varsovie, où l’hostilité envers la Russie s’est amplifiée grâce à un programme gouvernemental de conscientisation active, un porte-parole du gouvernement, qui souhaitait garder l’anonymat, a fait la déclaration suivante :

 

« La Russie a envahi l’Ukraine à pas moins de 47 reprises au cours des 12 derniers mois, ou presque. Nous ne savons pas pourquoi ils continuent d’envahir, puis de se retirer, puis d’envahir à nouveau, mais nous savons qu’ils le font parce que nous surveillons de près Twitter et Facebook, et que Arseni Iatseniouk le dit. Bien sûr, nous en avons naturellement conclu que tôt ou tard, ce serait notre tour – du moins, c’est ce que nous racontons à nos concitoyens depuis un an –, aussi l’idée qu’ils pourraient rester chez eux, après tout, n’est certainement pas une bonne nouvelle. S’ils persistent à ne pas venir, les gens pourraient commencer à se dire que ce n’était qu’un canular stupide destiné à détourner leur attention des problèmes intérieurs de la Pologne, et cela pourrait s’avérer désastreux pour nous en tant que nation. »

 

La crainte que la Russie puisse ne pas bouger de chez elle est également répercutée à Washington, avec une porte-parole du département d’État, au ton résolument perplexe :

 

« Nous sommes certains que les Russes veulent recréer l’Union soviétique. C’est ce que notre président a dit l’autre jour, et nous n’avons aucune raison de ne pas le croire. La première escale avant d’atteindre Johannesburg doit certainement être les États baltes et ensuite la Pologne. Alors, pourquoi n’envahissent-ils pas ? C’est un mystère pour nous, mais nous allons continuer avec nos vassaux… Désolée, je voulais dire nos alliés, à effrayer les gens pour qu’ils saisissent la menace, et je crois qu’il est important de noter que même une non-invasion peut être considérée comme faisant partie de leur agression en cours. »

 

La semaine dernière, l’espoir d’un début d’invasion est né lorsque deux Typhoons britanniques de la RAF stationnés en Estonie ont décollé d’urgence pour intercepter et surveiller deux appareils militaires russes au-dessus de la mer Baltique. Néanmoins, ces espoirs se sont évaporés lorsque deux experts ont fait remarquer, après avoir consulté une carte, que la Russie est limitrophe de la mer Baltique, et sacrément plus proche d’elle que ne l’est la Grande-Bretagne.

 

 

 

Par Rob Slane (www.theblogmire.com) - traduit par bluetonga, relu par Hervé et Diane pour le Saker francophone - le 18 juin 2015


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Le Royaume-Uni envoie des troupes en Ukraine

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Le Royaume-Uni envoie des troupes en Ukraine

 

Ce 24 février nous apprenons par Porochenko l’achat d’armes modernes au salon de l’armement des Émirats arabes unis, qu’une parade militaire de l’OTAN a eu lieu devant le poste-frontière de la Russie dans la ville de Narva en Estonie et que, comme l’indique The Gardian, David Cameron annonce l’envoi de troupes britanniques (conseillers militaires comme il le dit…) en Ukraine cette semaine.

 

Soldats britanniques en Ukraine.

 

David Cameron a expliqué que l’envoi de soldats britanniques en Ukraine est un signal envoyé à la Russie pour dire « que nous refusons d’autres annexions de villes en Ukraine » tout en annonçant d’autres sanctions contre la Russie si les défenseurs du Donbass n’appliquent pas, selon ses dires, le cessez-le-feu.


David Cameron dit que dès cette semaine des soldats britanniques vont partir en Ukraine « dans le cadre d’une mission chargée d’entraîner l’armée ukrainienne ». Des unités médicales, logistiques, de renseignement et d’infanteries, vont rejoindre l’Ukraine. Selon des sources officielles venant de l’OTAN les troupes britanniques ne devraient pas être envoyées dans les zones de conflit en Ukraine ce que nous ne pouvons pas croire.

 

 

 

Par Olivier Renault - Novorossia Vision – le 25 février 2015


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Journaliste expulsé d'Estonie

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Suite à son expulsion d’Estonie, Giulietto Chiesa (*) va travailler avec le journal La Voix de la Russie

 

Le destin (ou plutôt les circonstances de cette situation internationale) a voulu que ma collaboration avec La Voix de la Russie commence avec mon « arrestation » en Estonie.

 

Coïncidence fortuite, mais pleine de signification, car, selon des informations non officielles, j’aurais été expulsé d’Estonie parce que j’exposais le point de vue de la Russie, et qu’en cela je représentais un danger pour la sécurité nationale de l’État estonien.

 

Cette affirmation, sortie par voie de presse hier, est extrêmement importante, car elle indique clairement qu’eux-mêmes savent pertinemment qu’ils ont commis une violation très grave des normes européennes. Dans cette phrase, il est dit que je ne peux pas entrer sur le territoire de l’Estonie, même si je suis citoyen européen, car mes idées ne coïncident pas avec celles du gouvernement estonien. Mais cela est rigoureusement interdit par les lois européennes : en effet, en tant que citoyen européen, j’ai le droit d’exprimer mon point de vue, j’ai aussi le droit de me rendre dans n’importe quel coin d’Europe sans en demander l’autorisation à quiconque. Et facteur aggravant, je suis journaliste, et j’ai donc d’autant plus le droit d’exprimer mes idées par écrit ou à la télévision.

 

Je vais donc initier une collaboration avec La Voix de la Russie, non parce que j’exprime les idées de la Russie, au contraire j’expose mes positions personnelles, celles d’un citoyen européen qui pense qu’il faut discuter et travailler avec la Russie, et qu’il ne faut absolument pas lui faire la guerre, sous quelque forme que ce soit, car ce type de rapport conflictuel ne fait pas partie d’une saine participation à la vie internationale. Mais surtout, je fais ce travail parce que je défends les positions de l’Europe, et je pense que son intérêt est précisément d’avoir de bons rapports stratégiques de coopération avec la Russie. C’est d’ailleurs ce qui s’est produit depuis plusieurs décennies : l’Italie et l’Europe ont établi avec la Russie et auparavant, avec l’Union soviétique, des rapports productifs efficaces et utiles.

 

C’est dans cet état d’esprit que je conçois mon travail, et en particulier le travail que je commence aujourd’hui comme collaborateur d’un organe de presse russe. Je suis avant tout journaliste, mon rôle est de fournir de bonnes informations : vérifiées, correctes, pertinentes. Et lorsqu’elles sont difficiles à expliquer, je peux donner mon interprétation des faits. Lorsque j’ai accepté ce travail, on ne m’a pas demandé d’uniformiser mes positions avec celles d’autres personnes. Je dirai toujours ce que je pense avec une totale franchise, car je suis convaincu que c’est le meilleur moyen d’avoir des interlocuteurs. Chaque interlocuteur, que ce soit un pays, un collègue, un État, a sa propre histoire, ses principes, sa politique et ses motivations. Il est évident qu’il n’y a pas identité, mais il n’y a jamais identité. Il y a au contraire diversité, qui peut être petite, grande ou gigantesque. Mais [ce travail] est un outil qui peut favoriser le rapprochement des positions et dans tous les cas, la clarification des différences.

 

Je mets au service de cette opération ma connaissance du public occidental, et en particulier du public italien. Car pour dialoguer avec ce public, il faut en connaitre les orientations, la psychologie, la notion du temps et de l’espace, qui sont propres à chaque peuple. C’est en cela qu’il est important que l’interprète de cette communication connaisse ces différences. Et par mon expérience, je les connais et je les mets à disposition de ce travail.

 

L’accusation du gouvernement estonien est, entre autres choses, parfaitement infondée. Je ne suis pas ici pour exprimer le point de vue russe, et par là, représenter un danger ou une menace pour la sécurité nationale de quiconque. Ce travail est au contraire l’occasion d’éliminer toute menace, toute hostilité, tout comportement lié à l’incompréhension. Les Messieurs du gouvernement estonien qui ont pris cette décision ont involontairement révélé un sentiment hostile qu’ils ont reporté sur moi. Mais ce sentiment hostile n’est pas entré en moi, et est totalement étranger au travail que je m’apprête à faire avec La Voix de la Russie.



Par Giulietto Chiesa (*) - Traduction : Christophe pour ilFattoQuotidiano.fr – le 29 décembre 2014

 

Titre original : Des informations vraies pour récupérer de bonnes relations pour La Voix de la Russie

 

(*) Giulietto Chiesa (né le 4 septembre 1940 à Acqui Terme) est un journaliste et homme politique italien. Ancien membre du Parti communiste italien dont il a dirigé la fédération de Gênes de 1970 à 1979, il a été par la suite député européen, élu pour la circonscription italienne du Nord-Est sur la liste indépendante d’Antonio Di Pietro et d’Achille Occhetto. À Bruxelles, il a d’abord siégé dans le groupe parlementaire ADLE qu’il a quitté pour le groupe socialiste… (Source : Wikipedia)

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La CEDH encourage la censure des commentaires haineux sur les sites de presse

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La CEDH encourage la censure des commentaires

haineux sur les sites de presse

 

Dans son arrêt Delfi AS c. Estonie rendu ce jour, la Cour européenne des droits de l’Homme admet que les États puissent imposer aux éditeurs de sites web commerciaux de rechercher et censurer les commentaires ostensiblement illicites des internautes, sans attendre qu’ils leur soient signalés. Son arrêt ne vaut cependant que pour les sites à vocation commerciale.

 

 

C’est un arrêt qui fera date dans la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), même si elle consent que « c’est la première fois qu’elle est appelée à examiner un grief s’inscrivant dans ce domaine d’innovation technologique en évolution » et donc qu’il est « nécessaire de délimiter la portée de son examen à la lumière des faits de la présente cause ». Dans sa formation solennelle de « grande chambre » composée de 17 juges, la CEDH a jugé mardi dans l’affaire Delfi AS c. Estonie que les portails d’information sur internet pouvaient être contraints par l’État de censurer les commentaires laissés par leurs visiteurs, sans même attendre que les contenus illicites leur soient signalés.

 

Dans sa décision rendue par 15 voix contre 2, la Cour « n’estime pas que l’imposition [à une entreprise éditant un site web] d’une obligation de retirer de son site web, sans délai après leur publication, des commentaires constitutifs d’un discours de haine et d’incitation à la violence, dont on pouvait donc comprendre au premier coup d’œil qu’ils étaient clairement illicites, ait constitué, en principe, une ingérence disproportionnée dans l’exercice par celle-ci de sa liberté d’expression ». Elle juge que l’article 10 de la Convention européenne, qui protège la liberté d’expression et d’information, n’empêche pas un État membre de tenir un site web pour responsable des propos qu’il laisse sur son site, même s’il n’en est pas directement l’auteur.

 

Prudente, la Cour européenne prévient cependant qu’il s’agit largement d’un arrêt d’espèce, rendu à la fois en raison de la gravité et de l’illicéité (qui « apparaissait au premier coup d’œil ») des propos publiés, et de la nature fortement commerciale du site poursuivi, qui est l’un des plus grands portails d’information en Estonie. « La présente affaire ne concerne pas d’autres types de forums sur Internet susceptibles de publier des commentaires provenant d’internautes, par exemple les forums de discussion ou les sites de diffusion électronique, où les internautes peuvent exposer librement leurs idées sur n’importe quel sujet sans que la discussion ne soit canalisée par des interventions du responsable du forum, ou encore les plateformes de médias sociaux où le fournisseur de la plateforme ne produit aucun contenu et où le fournisseur de contenu peut être un particulier administrant un site ou un blog dans le cadre de ses loisirs », écrivent ainsi les juges.

 

 

UN ENCOURAGEMENT AU FILTRAGE

 

Dans l’affaire en cause, le portail Delfi avait attendu six semaines que le plaignant signale par voie d’avocats les contenus haineux dont il était victime, pour retirer les commentaires litigieux. Or pour la CEDH, il aurait fallu que le site les retire d’emblée, au besoin à l’aide d’un mécanisme de filtrage. Elle note ainsi que « le filtre automatique basé sur certains mots n’a pas permis de bloquer les propos odieux relevant du discours de haine ou de l’incitation à la violence déposés par les lecteurs et a ainsi limité la capacité de la société requérante à les retirer rapidement », alors que « la majorité des mots et des expressions contenus dans ces commentaires n’étaient pas des métaphores sophistiquées, des tournures ayant un sens caché ou des menaces subtiles, mais plutôt « des expressions manifestes de haine et des menaces flagrantes à l’intégrité physique » du plaignant.

 

Elle estime qu’il n’est pas nécessaire d’attendre qu’une notification soit envoyée au site, car « la Cour attache du poids à la considération qu’il est plus difficile pour une victime potentielle de propos constitutifs d’un discours de haine de surveiller continuellement l’Internet que pour un grand portail d’actualités commercial en ligne d’empêcher la publication de pareils propos ou de retirer rapidement ceux déjà publiés ».

 

Aussi, « pour protéger les droits et intérêts des individus et de la société dans son ensemble, les États contractants peuvent être fondés à juger des portails d’actualités sur Internet responsables sans que cela n’emporte violation de l’article 10 de la Convention, si ces portails ne prennent pas de mesures pour retirer les commentaires clairement illicites sans délai après leur publication, et ce même en l’absence de notification par la victime alléguée ou par des tiers ».

 

Conformément au principe de la « marge d’interprétation » laissée aux États, c’est toutefois à chaque État de déterminer son régime juridique. En France, la loi fait obligation aux hébergeurs de mettre en place des mécanismes de notifications pour certaines catégories de contenus illicites, pour obtenir le retrait des contenus notifiés. Mais c’est un point qui pourrait évoluer avec la loi numérique d’Axelle Lemaire.

 

 

 

Par Guillaume Champeau - numerama.com – le 16 juin 2015

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À Bruxelles, les ministres de l’UE discutent attaques liberticides et provocations contre la Russie

À Bruxelles, les ministres de l’UE discutent attaques liberticides et provocations contre la Russie | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


 

À Bruxelles, les ministres de l’UE discutent attaques liberticides et provocations contre la Russie

 

Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne s’étaient réunis lundi à Bruxelles dans des conditions proche de l’État de siège ; devant le bâtiment du Conseil européen patrouillaient les soldats armés.

 

La réunion eut lieu dans un contexte de mobilisation massive de troupes en France et en Belgique suite aux attaques contre Charlie Hebdo et un supermarché casher à Paris. Se sont produites aussi des descentes policières et des arrestations en Allemagne, en Espagne et en Grèce, alors que l’affirmation circule que l’Europe est confrontée à une menace existentielle de la part d’extrémistes islamiques.

 

On se sert du climat de peur et d’hystérie créé délibérément pour introduire des mesures antidémocratiques qui accroîtront les pouvoirs répressifs de l’État. Les ministres des Affaires étrangères ont discuté d’un plus vaste échange des données personnelles des passagers aériens au sein de l’UE, de la réintroduction de contrôles aux frontières et de propositions de retrait du passeport et de la carte d’identité de citoyens de l’UE considérés être des « menaces pour l’ordre public. » Ces propositions doivent être présentées le 12 février au sommet de l’UE.

 

En vertu d’une directive de l’UE sur la cybersécurité, la surveillance de l’Internet par l’État doit être intensifiée. Ceci reprend des mesures identiques annoncées le mois dernier par le président américain Barak Obama et la demande du Premier ministre britannique David Cameron que Facebook, Twitter et d’autres réseaux sociaux en ligne soient contraints de communiquer leurs données aux services de renseignement.

 

La réunion de Bruxelles a également débattu d’une plus grande coopération entre l’UE et les pays arabes pour combattre l’extrémisme islamique. À cette fin, des pourparlers furent tenus avec le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil El-Araby.

 

On a été avare de précisions, mais ces plans cadrent avec un sommet qui s’est ouvert hier à Londres et qui est organisé par le ministre britannique des Affaires étrangères, Philip Hammond, et le secrétaire d’Etat John Kerry. Ce sommet qui regroupe une vingtaine de pays, dont des États arabes, doit préparer la voie à une plus grande implication militaire des pouvoirs occidentaux en Irak, en Syrie, au Moyen-Orient en général et en Afrique du Nord.

 

Les discussions actuelles des ministres des Affaires étrangères soulignent le fait que les machinations des puissances impérialistes constituent le plus grave danger pour les peuples d’Europe et du monde.

 

La rencontre fut initialement convoquée pour discuter le conflit avec la Russie sur l’Ukraine suite à la décision de l’UE l’an dernier de s’associer à des sanctions américaines contre Moscou. Ces sanctions ont entraîné une stagnation économique accrue et une réelle déflation dans la zone euro. Ceci a soulevé des inquiétudes parmi les États de l’UE qui pensent qu’on sacrifie la compétitivité européenne aux intérêts géopolitiques américains.

 

Le 5 janvier, deux jours à peine avant l’attentat contre Charlie Hebdo, le président François Hollande avait réclamé un assouplissement des sanctions contre la Russie en échange d’une avancée dans la résolution de la crise ukrainienne. « Je pense que les sanctions économiques doivent s’arrêter, s’il y a des progrès, » a-t-il dit.

 

L’attitude de Hollande aurait été appuyée par l’Autriche, la Hongrie, l’Italie, Chypre, la Slovaquie et la République tchèque.

 

Dans un mémoire confidentiel divulgué à la presse, la haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires européennes, Federica Mogherini, a demandé aux ministres de tenir compte « de possibles éléments en vue d’un réengagement sélectif et progressif » avec Moscou. Une coopération avec la Russie était nécessaire, a-t-elle expliqué, en raison de préoccupations communes au sujet de l’expansion en Irak, Syrie, Libye et ailleurs de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EI).

 

Hollande avait souhaité voir des progrès lors de discussions prévues pour le 12 janvier à Berlin entre l’Ukraine, la Russie, la France et l’Allemagne – dans le cadre du format dit « Normandie ». Mais la réunion ne parvint pas à un accord ; Moscou a affirmé que l’Ukraine avait rejeté ses propositions de cesser les combats entre troupes du gouvernement de Kiev et milices et forces prorusses dans l’Est de l’Ukraine.

 

Le 14 janvier, le président ukrainien Petro Porochenko a, au lieu d’un cessez-le-feu, signé un décret autorisant une vague de nouvelles conscriptions pour ses opérations à l’Est. Les conscriptions qui s’effectueront en quatre étapes devraient rassembler au total 50.000 hommes.

 

Cela fait partie d’une opération de grande envergure dans la région du Donbass, au centre de laquelle se trouve l’aéroport de Donetsk. Alors que Kiev accuse la Russie d’envoyer des troupes pour aider ses adversaires, ses bombardements à l’artillerie lourde ont tué au moins neuf civils ces derniers jours.

 

Les provocations de l’Ukraine ont servi à empêcher toute discussion sur des concessions à la Russie de la part de l’UE. Avant même que les ministres des Affaires étrangères ne se rencontrent, Mogherini fut accusée par la presse américaine et britannique d’adopter un ton « conciliant » à l’égard de Moscou.

 

Le Times de Londres a écrit que le mémo de Mogherini « s’appuyait sur l’hypothèse sortie d’un conte de fées que le dirigeant du Kremlin n’avait besoin que d’un peu d’encouragement de la part de l’Occident pour reconnaître ses erreurs. »

En alléguant que la Russie était « déterminée à démanteler l’Ukraine, » le journal insiste pour dire que les sanctions dureraient jusqu’à ce que Moscou cède à Kiev le contrôle de la Crimée et de Sébastopol où est basée la flotte russe de la mer Noire.

 

« Se montrer intransigeant sur les sanctions, saper l’économie russe et réduire ainsi le pouvoir de Moscou dans le monde est le seul moyen sûr de forcer M. Poutine à repenser ses actes irresponsables en Ukraine, » a-t-il commenté.

 

Une telle assertion représente le monde à l’envers. Ce furent les puissances occidentales, menées par les États-Unis et l’Allemagne, qui ont fomenté le coup d’État droitier de Kiev en février 2014. Le but était d’attirer plus solidement l’Ukraine dans l’orbite des États-Unis, de l’UE et de l’OTAN dans le cadre d’un encerclement géopolitique de la Russie. Le résultat en est une guerre civile sanglante dans laquelle près de 5.000 civils et combattants ont été tués, des villes et des villages détruits et 1,5 million de personnes déplacées.

 

La Pologne et la Lituanie, qui jouent un rôle de premier plan dans le déploiement des forces de l’OTAN à la frontière russe, ont dénoncé toute altération de la politique de l’UE. Le ministre polonais des Affaires étrangères, Grzegorz Schetyna, a dit que ceci était inacceptable « compte tenu de ce qui est en train de se passer actuellement à Donetsk et à Lugansk, une reprise des combats et de la guerre. »

 

La chancelière allemande Angela Merkel a également insisté pour dire qu’une levée des sanctions était impensable tant que Moscou ne se plierait pas entièrement aux exigences de l’UE.

 

Sur cette toile de fond, Mogherini fut contrainte de nier le fait que l’UE était trop « molle » avec la Russie. « Il n’y a pas de normalisation, pas de reprise du cours normal des choses, » a-t-elle souligné en maintenant ouverte la possibilité de sanctions plus dures.

 

Vladislav Seleznyov, porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, a annoncé qu’une délégation du commandement des forces américaines, conduite par le commandant des forces américaines en Europe, le lieutenant général [Frederick Ben] Hodges, arriverait cette semaine en Ukraine. Si les États-Unis ont fourni une aide militaire à l’Ukraine, c’est la première fois qu’une implication militaire américaine directe a été mentionnée.

 

Yuriy Chizhmar, de la Société d’aide à la défense, a confirmé la présence de l’OTAN sur le terrain. La société qualifiée par euphémisme d’« organisation sportive sociopatriotique » s’est vantée d’entraîner des « spécialistes » pour l’armée et les milices ukrainiennes – plusieurs parmi celles-ci sont ouvertement fascistes.

 

« Nous participons activement aux négociations afin d’attirer des spécialistes de l’OTAN venus des États-Unis, » a-t-il précisé lors d’une conférence de presse mentionnée par ITAR-Tass, de façon à « enseigner l’art de la guerre à des Ukrainiens mobilisés. »

 

L’OTAN dispose déjà de programmes d’entraînement militaire en Ukraine a-t-il dit. « Nous formons une centaine de personnes lors de nos cours hebdomadaires intensifs d’entraînement OTAN. Elles sont formées à l’usage de la mitraillette, du pistolet-mitrailleur, etc. » Une délégation ukrainienne participe cette semaine aux réunions de la commission militaire de l’OTAN.

 

Le Danemark, la Lituanie, l’Estonie et la Grande-Bretagne ont également demandé à l’UE de financer une chaîne TV en langue russe comme outil de propagande anti-Poutine. Ces pays ont soumis un document, Communication stratégique de l’UE en réponse à la Propagande, et exigé que la « désinformation » russe sur l’Ukraine soit contrecarrée plus efficacement.

 

 

 

Par Julie Hyland - mondialisation.ca – le 23 janvier 2015

Article original, WSWS, paru le 22 janvier 2015

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Estonie - Chiesa arrêté & expulsé

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Giulietto Chiesa arrêté en Estonie

puis expulsé

 

Giulietto Chiesa, éminent journaliste italien, ancien membre du Parlement européen, a été arrêté hier 15 décembre en Estonie, gardé en prison pendant plusieurs heures avant d’être expulsé du pays. Il se rendait à une conférence où il devait prononcer un discours sur le thème « La Russie est-elle vraiment l’ennemie de l’Europe ? »

 

 

 

 

* * * Transcription de l’audio * * *

 

(Giulietto Chiesa au téléphone) : Les faits sont relativement simples. Je suis arrivé Tallin a 12 h 45 en avion et me suis rendu à une interview à la télé estonienne, après quoi je suis allé déjeuner et je suis revenu à l’hôtel pour me préparer pour la conférence qui devait avoir lieu à 19 h.

 

Une heure 1/2 avant ça, une équipe de 4 policiers est arrivée à l’hôtel, et m’a demandé de préparer mes valises et les suivre au commissariat de police, où on m’a informé que j’étais en état d’arrestation. C’est ainsi qu’ils l’ont formulé, « en état d’arrestation », parce que sur ma personne, existait un décret d’expulsion signé le 13 décembre 2014 et valable pour 1 mois. Un décret d’expulsion dont j’ai demandé à voir le texte, mais on m’a dit que je ne pourrai le voir que demain, ou plus tard, et que je pouvais être mis aux arrêts jusqu’à 48 h, après quoi je serai obligé de quitter le pays.

 

J’ai eu beau insister pour voir ce texte, on m’a répondu que ce n’était pas possible. En somme, mon interprétation des événements est qu’on a voulu m’empêcher de parler à la conférence comme prévu. Le titre de cette conférence était très clair, et posait une question simple : La Russie est-elle vraiment l’ennemie de l’Europe ?


Pour m’empêcher de répondre à cette question, j’ai été arrêté. Il faut dire aussi 2 choses importantes : j’ai été arrêté et mis en prison, dans une cellule normale, avec les toilettes par terre, un banc pour s’asseoir, sans drap ni coussin, une cellule sans fenêtre et la lumière allumée en permanence, et j’y suis resté 4 heures.

 

Après quoi l’ambassadeur italien est intervenu, et est venu me chercher. Ils m’ont fait sortir pour lui parler pendant environ 1 h 1/2 en attendant le résultat de tous les coups de téléphone nationaux et internationaux, pour finalement être libéré et pouvoir revenir à l’hôtel finir la nuit. Nous sommes ici face à une violation flagrante de toutes les règles du droit international, européen et mondial.

 

Il s’agit ici d’une arrestation préventive pour empêcher une personne d’exposer son point de vue, un citoyen italien et donc européen, et qui ne peut pas s’exprimer sur le territoire d’un pays européen et de dire ce qu’il pense, de la vie, du monde, de l’existence humaine, de la guerre, de la paix, etc.

 

C’est selon moi un incident d’une gravité sans précédent et qui montre à quel point la dégénération fasciste a progressé en Europe. On touche vraiment le fond de l’expérience européenne depuis qu’Altiero Spinelli a commencé à penser à l’Europe. Cela n’est pas l’Europe d’Altiero Spinelli, ce n’est pas l’Europe que nous voulons, cela n’a rien à voir avec les droits de l’homme qui ont été violés de façon flagrante ici.

 

(Journaliste) : Tous nos encouragements Giulietto.

(GC) : Merci.

 

 

Par ilfattoquotidiano.fr – le 16 décembre 2014 - Transcription et traduction : Christophe pour ilfattoQuotidiano.fr

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