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Les limites de la propagande

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Les limites de la propagande

Par Dmitry Orlov

 

 

Comme Paul Craig Roberts l’a récemment signalé, le gouvernement américain est en train de lancer une guerre totale contre la vérité. Ceux qui expriment des opinions contraires à la ligne du parti de Washington sont étiquetés comme une menace. Finalement, ils pourraient se trouver charriés vers l’un des camps de concentration que Halliburton (ancienne société de Dick Cheney) a construits pour 385 millions de dollars. Mais cela peut prendre un certain temps. En attendant, nous pouvons nous attendre à beaucoup d’autres développements, moins dramatiques. En effet, certains d’entre eux sont déjà en cours. Ici, ils sont, classés par ordre de gravité.

 

1. L’autocensure. Ceux qui ont déjà essayé de faire connaître la vérité sans s’inquiéter des conséquences deviennent plus réticents et plus ambigus lors de déclarations sur les questions chaudes.

 

2. Sujets à éviter. Ils commencent à éviter certaines questions chaudes qu’ils jugent les plus susceptibles de leur attirer des ennuis.

 

3. Réponse au harcèlement. Quelques incidents de harcèlement de basse intensité incitent certains blogs officiels à commencer à édulcorer leur contenu, ou à le tirer vers le bas en réponse au harcèlement.

 

4. Liste noire. L’État commence à censurer des contenus sur une base du cas par cas, bloquant ou coupant certains sites internet qu’il considère comme séditieux.

 

5. Blocage des communications. L’État commence à traiter les cas difficiles, les individus non coopératifs qui restent, coupant leurs communications en désactivant leurs téléphones cellulaires, coupant leur accès à internet, et en imposant des restrictions de voyage pour que ces cas difficiles soient contraints de rester dans les endroits où ils peuvent être surveillés.

 

6. Détention. Ceux qui sont reconnus pour être vraiment ingérables, qui tentent de contourner les restrictions, sont raflés et transportés dans des camps mentionnés ci-dessus.[manque le harcèlement fiscal entre les points 4 et 5, NDT]

 

Cela peut sembler un sombre pronostic, mais en fait, je veux juste vous présenter une liste relativement complète des mesures publiques possibles. Oui, il y aura quelques cas difficiles qui vont insister pour affronter la bureaucratie de Washington dans l’espoir futile d’affecter le processus politique ou de gagner à leur cause quelques-uns de leurs compatriotes. Mais à un certain point, ces individus deviennent indiscernables de personnes souffrant de problèmes mentaux.


En effet, si vous habitez aux États-Unis, vous savez réellement comment le système politique fonctionne, et si vous pensez toujours que les États-Unis sont une démocratie, alors vous avez un problème de santé mentale. Vous ne pouvez pas courir deux lièvres à la fois : soit vous achetez la propagande officielle, soit vous ne le faites pas.

 

En outre, il convient de souligner que la vaste majorité des gens aux États-Unis sont très heureux d’écouter la propagande de Washington, que ce soit à partir de Fox ou NPR, et ne juge pas cela comme de la propagande. Ils ont été conditionnés à considérer toute personne qui tente de leur dire la vérité comme un fou adepte des théories de la conspiration.

 

Et cela signifie que les fous adeptes des théories de la conspiration ont un rôle à jouer. Ils sont importants par essence, de la même manière qu’un idiot du village est aussi important, pour permettre aux enfants d’apprendre à quoi l’idiotie ressemble. Alors, pourquoi se donner la peine de les envoyer dans un camp de concentration ?

 

Et il semble donc probable que les idiots du village… Euh, les chercheurs de vérité resteront libres de leurs mouvements, pour le moment, à moins qu’ils ne perdent vraiment et commencent à voir des moulins à vent. Mais alors cela devient une question de bonne santé mentale.

 

Sauf, bien sûr, si dans l’hystérie actuelle, une bonne guerre éclate. Dans ce cas, tandis que les casseurs externes feront semblant d’être occupés à ne pas gagner, ne pas perdre, mais cependant à garder l’Amérique en sécurité dans une autre partie misérable du monde, des hommes de main internes devront être tenus occupés. Circonscrire des indésirables serait un bon moyen de les occuper.

 

Voilà l’état des lieux aux États-Unis et dans ses territoires inféodés : Canada, Europe, Australie, Nouvelle-Zélande et quelques autres. Mais la propagande de Washington ne fonctionne pas bien du tout dans le reste du monde, que ce soit en Russie ou en Chine ou en Amérique latine. Dans tous ces endroits, le contrôle du message de Washington a plus ou moins échoué.

 

 Voilà pourquoi les gens de Washington sont un peu en panique, et collent aux dissidents de l’intérieur une réputation de menace pour la sécurité pour l’agiter comme une réponse. Ils ne peuvent pas cesser de mentir, et ils ne peuvent même pas prétendre gouverner le monde si tout le monde sait qu’ils mentent, de sorte que leur seule option est d’essayer d’étouffer toutes les voix dissidentes sauf la leur. Ils peuvent le réussir aux États-Unis (certains diraient qu’ils l’ont déjà fait) mais bonne chance pour le faire avec le reste monde !

 

 

Par Dmitry Orlov (Club Orlov) - traduit par Hervé, relu par jj pour le Saker Francophone – le 28 avril 2015.

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Les USA, une démocratie ?


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Renforcement du pouvoir citoyen et des droits sociaux, sanctions envers les États-Unis : le Venezuela répond à la tentative de coup d’État

Renforcement du pouvoir citoyen et des droits sociaux, sanctions envers les États-Unis : le Venezuela répond à la tentative de coup d’État | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Renforcement du pouvoir citoyen et des droits sociaux,

sanctions envers les États-Unis :

le Venezuela répond à la tentative de coup d’État

Par Thierry Deronne (*)

 

 

Alors qu’en 1973 il restait des médias occidentaux pour s’émouvoir du coup d’État perpétré au Chili, ceux d’aujourd’hui scandent à l’unisson : « Président du Venezuela, laisse-toi te renverser ! C’est pour ton bien ! Renonce à défendre le choix des électeurs ! Renonce à la loi, à la Constitution. Si tu arrêtes un putschiste, nous dénoncerons la répression au Venezuela !». Le bulldozer des news, déjà bien rodé pour créer le personnage Chavez, a été réactivé pour fabriquer le tyran Maduro qui agite au loin un poing brutal pour mieux écraser des foules fanatisées alors que la voix feutrée de l’opposition de droite ou du porte-parole de la Maison-Blanche, de face, en plan proche, s’étonne de tant de violence.

 

Même lors du coup d’État manqué contre Chavez en 2002, jamais on n’avait observé une telle intensité dans le bombardement médiatique pour nous faire accepter la nécessité d’une intervention extérieure, ou d’un coup d’État, sans attendre les élections.

 

C’est sans doute l’erreur historique, et suicidaire, de la gauche européenne : ne pas avoir démocratisé la propriété des médias, avoir laissé le service public mimétiser « l’information » des grands groupes privés (1). Qu’arriverait-il au journaliste d’un grand média qui parlerait des 40.000 conseils communaux et de conseils du pouvoir citoyen qui apportent la matière grise de nombre de décisions gouvernementales au Venezuela ?

 


Et le Maduro réel ?

Celui que n’isolent pas les téléobjectifs de l’AFP et de Reuters ?

 

Le jeudi 26 février, lors de la création du nouveau Conseil des personnes handicapées et des personnes âgées (2), il a approuvé les crédits pour octroyer 300 mille pensions de plus, ce qui élève les bénéficiaires de ce droit à trois millions de citoyen (ne) s. Il a confirmé l’octroi de 10.000 allocations de santé pour mieux protéger les personnes âgées. Il a félicité les employés de la nouvelle mission sociale « Foyers de la patrie » qui a visité en une fin de semaine 200 communautés populaires, soit 25 mille familles : « Cette méthodologie nous permet d’arriver directement jusqu’aux familles en évitant les mafias des intermédiaires ».

 

Avant d’entamer à travers le territoire un nouveau cycle de « gouvernement de rue » (3) Maduro a rappelé l’idée centrale de sa politique : malgré la guerre économique (4) et la chute des prix du pétrole, pas d’austérité, mais l’approfondissement d’un État social et participatif. « Comme le dit le maire Rodriguez, on nous agresse parce que nous sommes un gouvernement des pauvres. Il n’y a que dans le socialisme que les ressources sont administrées en fonction de celui ou celle qui en a besoin ».

 

Pendant cette assemblée un gros dossier arrive aux mains de Maduro. Anibal, affecté d’une incapacité de l’ouïe, un des porte-paroles du nouveau conseil national, prend la parole en langage de signes : « Nous sommes 120 porte-paroles venus des 24 états du pays, nous avons travaillé ensemble sur ces propositions ». « C’est pour cela que j’ai créé les conseils de gouvernement populaire, pour que le peuple prenne le pouvoir, pour qu’il assume le pouvoir politique, pour qu’il se convertisse en peuple président » lui répond Maduro. (5)

 

Le samedi 28 février lors d’une mobilisation populaire contre l’ingérence des États-Unis, le président a poursuivi : « The Wall Street Journal a écrit récemment que l’heure est venue de m’appeler tyran, je réponds : je serais un tyran parce que je ne me laisse pas renverser ? Et si je me laisse renverser, je serais un démocrate ? Le peuple devrait permettre que s’installe un « gouvernement de transition », éliminant la Constitution ? Je ne le permettrai pas et s’il le fallait je me battrai dans la rue avec notre peuple et nos forces armées. Nous voulons construire la paix, la stabilité la coexistence, la vie en commun. Que ferait le président Obama si un coup d’État était organisé contre son gouvernement ? Celui qui persiste dans ses activités terroristes, putschistes, celui qui agit hors de la Constitution, sera arrêté pour être jugé même si The Wall Street Journal ou le New York Times m’appellent le tyran, ce n‘est pas la tyrannie, non, c’est tout simplement la loi. »

 

Durant cette marche qui a parcouru les rues de Caracas, Maduro a signé un décret indemnisant 74 familles de victimes du « Caracazo » (6) : en 1989, après deux jours d’émeutes populaires qui suivirent l’application des mesures néo-libérales exigées par le FMI, le président social-démocrate Carlos Andrés Pérez avait suspendu les garanties constitutionnelles et avait envoyé l’armée « rétablir l’ordre ». En 72 heures, 2000 à 3 000 personnes furent assassinées. Maduro a rappelé que cette même austérité de choc fait partie du programme que la droite vénézuélienne avait prévu d’appliquer en cas de succès du coup d’État le 12 février 2015 (7).

 

Jusqu’à l’élection de Hugo Chavez, aucun gouvernement n’avait accepté de reconnaître les fosses communes, les disparitions, et les tortures. Les 74 indemnisations décrétées par Maduro s’ajoutent aux 596 accordées à d’autres familles par le gouvernement bolivarien.

 

Par ailleurs, le président a annoncé quatre mesures en réponse aux sanctions imposées par les États-Unis en violation du Droit international et dénoncées par l’ensemble des pays latino-américains (8), ainsi qu’aux 168 déclarations officielles émises par l’administration Obama contre le gouvernement bolivarien de 2014 à 2015 :

 

1 — L’entrée du territoire vénézuélien est interdite aux fonctionnaires étasuniens complices d’actes terroristes, de violations de droits de l’homme, de crimes de guerre.

 

Parmi ceux-ci l’ex-président George W. Bush, l’ex-vice-président Dick Cheney ; l’ex-directeur de la CIA George Tenet, notamment liés au massacre de centaines de milliers d’Irakiens sur la base du mensonge des « armes de destruction massive » et à la création de centres de torture – prisons secrètes en Europe, Abu Ghraib, Guantanamo, etc. « Interdit aussi d’accorder des visas aux citoyens américains qui ont violé les droits humains et ont bombardé des populations civiles ».

 

La décision concerne aussi les congressistes d’extrême droite Bob Menendez, Marco Rubio, Ileana Ross-Lehtinen et Mario Diaz-Balart, proches du réseau terroriste du Cubain Posada Carriles qui vit actuellement aux USA sous la protection des autorités.

 

2 —  Adéquation du nombre de fonctionnaires de l’Ambassade des États-Unis à Caracas. Le gouvernement étasunien y maintient plus de 100 employés alors que seulement 17 fonctionnaires vénézuéliens sont autorisés à travailler à l’ambassade vénézuélienne à Washington. La chancelière Delcy Rodriguez a rappelé que cette faculté de demander l’équilibre du nombre échoit à tout gouvernement en vertu de la Convention de Vienne.

 

3 — Réciprocité en matière de visas. « Les citoyens vénézuéliens qui voyagent aux États-Unis doivent payer pour obtenir un visa. À présent, pour rétablir l’égalité de traitement, les Étasuniens qui nous visitent devront obtenir un visa et payer ce que paye un Vénézuélien qui voyage aux États-Unis ».

 

4 — « Finies, les réunions des fonctionnaires étasuniens pour conspirer sur notre territoire ». Les responsables de l’ambassade étasunienne à Caracas ont été informés que dorénavant « toute réunion réalisée par eux au Venezuela devra être notifiée et approuvée par le gouvernement du Venezuela », conformément aux articles 41 et 41.2 de la Convention de Vienne.

 

Maduro a révélé : « nous avons détecté et capturé certains Étasuniens engagés dans des activités secrètes, notamment d’espionnage, essayant de recruter des gens dans les villages frontaliers avec la Colombie et sous influence paramilitaire. Dans l’État du Táchira, nous avons capturé un pilote d’avion étasunien d’origine latino-américaine, avec toute sorte de documents. Il est en train de faire des révélations ».

 

En concluant son discours, Maduro a réaffirmé son respect pour le peuple étasunien ainsi que pour la communauté afro-américaine, hispanique et caraïbe souvent victimes des violations de droits de l’homme de la part de leur propre gouvernement, rappelant que ces mesures ne sont pas prises contre eux, mais contre l’élite qui persiste à s’ériger en policier mondial et à refuser de respecter le principe de souveraineté.

 

 

Par Thierry Deronne (*) - mondialisation.ca - le 1er mars 2015

 

Notes :

(1) Cas récent d’une émission d’ARTE : http://vivavenezuela.over-blog.com/2015/02/le-venezuela-cartes-sur-table-l-humanite.html. En Europe le gouvernement Tsipras montre la voie en rouvrant la télévision publique fermée sur injonction de Bruxelles et en réembauchant tous ses salariés pour que la population jouisse d’un « service public démocratique et pluriel ». Toute révolution citoyenne devrait s’accompagner de la création d’un vaste réseau de médias populaires pour que les citoyens disposent réellement d’informations alternatives.

(2) Sur la nature de ces nouvelles instances de pouvoir citoyen, lire « Démocratisation de l’État, hausse des budgets sociaux : Nicolas Maduro met les bouchées doubles »,

https://venezuelainfos.wordpress.com/2014/12/31/democratisation-de-letat-hausse-des-budgets-sociaux-nicolas-maduro-met-les-bouchees-doubles/

(3) Sur le gouvernement de rue, lire « Nous t’écoutons Claudia »,

https://venezuelainfos.wordpress.com/2013/05/06/nous-tecoutons-claudia/

(4) « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les files d’attente au Venezuela sans jamais oser le demander »,

https://venezuelainfos.wordpress.com/2015/02/07/tout-ce-que-vous-avez-toujours-voulu-savoir-sur-les-files-dattente-au-venezuela-sans-jamais-oser-le-demander/

(5) Voir le point (2) sur la démocratisation de l’État.

(6) « Comment la plupart des journalistes occidentaux ont cessé d’appuyer la démocratie en Amérique Latine »,

https://venezuelainfos.wordpress.com/2014/03/16/comment-la-plupart-des-journalistes-occidentaux-ont-cesse-dappuyer-la-democratie-en-amerique-latine/

(7) Lire « L’« accord de transition » Machado-Ledezma-Lopez : ce que révèle et ce qu’occulte le programme de la droite vénézuélienne en cas de succès d’un coup d’État »,

https://venezuelainfos.wordpress.com/2015/02/22/laccord-de-transition-machado-ledezma-lopez-ce-que-revele-et-ce-quocculte-le-programme-de-la-droite-venezuelienne-en-cas-de-succes-dun-coup-detat/

(8) Lire « L’Amérique Latine serre les rangs autour du Vénézuéla : les États-Unis isolés (avec déclaration intégrale du sommet de la CELAC) »,

https://venezuelainfos.wordpress.com/2015/02/05/lamerique-latine-serre-les-rangs-autour-du-venezuela-les-etats-unis-isoles-avec-declaration-integrale-du-sommet-de-la-celac/

 

 

(*) Thierry Deronne est licencié en Communications Sociales (IHECS, Bruxelles). Après un passage (1986-1988) par l’éducation populaire du Nicaragua révolutionnaire, il s’établit au Venezuela ou il vit et travaille depuis de nombreuses années. Fondateur de l’École populaire et Latinoaméricaine de Cinéma (1995), cofondateur des télévisions associatives Teletambores et Camunare Rojo Tv, ex-vice-président de la télévision publique Vive TV (www.vive.gob.ve) où il a créé notamment le programme « cours de cinéma ». Réalisateur de documentaires sur l’Amérique Latine (Le passage des Andes [2005] sur les racines bolivariennes du Venezuela ou Carlos, l’aube n’est plus une tentation consacrée à la vie du fondateur du Front Sandiniste Carlos Fonseca Amador... [Source : alterinfos.org].


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