Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL
686.4K views | +1 today
Follow
Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL
La Gazette des campus de LLN et de WSL-UCL ainsi que diverses infos intéressantes visant la vérité ou l'autre vérité (qui que ce soit qui la dise, mais sans forcément prôner l'auteur).  -  Duc
Curated by Koter Info
Your new post is loading...
Your new post is loading...
Scooped by Koter Info
Scoop.it!

Sida : Cuba devient le premier pays à éliminer la transmission de la mère à l’enfant

Sida : Cuba devient le premier pays à éliminer la transmission  de la mère à l’enfant | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Illustration : la souche en question provoque une charge virale bien plus importante, accélérant le développement du SIDA chez les personnes infectées. © iStock Photos

 

 

Sida : Cuba devient le premier pays

à éliminer la transmission

 de la mère à l’enfant

 

L’Organisation mondiale de la santé a officiellement déclaré Cuba comme le premier pays au monde à avoir éliminé la transmission du virus du Sida et de la syphilis de la mère à l’enfant, rapporte l’Afp.

 

« Éliminer la transmission d’un virus est l’un des plus grands accomplissements en matière de santé publique », a déclaré Margaret Chan, directrice générale de l’OMS, dans un communiqué. « C’est une victoire majeure dans notre longue lutte contre le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et les infections transmises sexuellement, ainsi qu’un pas important vers l’objectif d’une génération sans sida », a-t-elle ajouté.

 

Cette élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant « prouve qu’il est possible de mettre fin à la pandémie de sida et nous nous attendons à ce que Cuba soit, parmi de nombreux pays, le premier à parvenir à mettre fin à cette épidémie parmi les enfants », a déclaré Michel Sidibé, le directeur général de Onusida.

 

Environ 1,4 million de femmes infectées par le VIH tombent enceintes chaque année dans le monde, pour la plupart dans les pays en développement, selon l’OMS. Ces femmes ont de 15 à 45 % de risques de transmettre le VIH à leur enfant pendant la grossesse, l’accouchement ou en donnant le sein. Mais ce risque est pratiquement éliminé (un peu plus de 1 %), si la mère prend des antirétroviraux pendant la grossesse ainsi que l’enfant juste après sa naissance.

 

Le nombre d’enfants qui naissent séropositifs annuellement a été presque divisé par deux ces dernières années. Il est en effet passé de 400 000 cas en 2009, à 240 000 en 2013.

 

 

Par levif.be – le 1er juillet 2015.

No comment yet.
Scooped by Koter Info
Scoop.it!

Tous paranos ? Non, voici dix théories conspirationnistes confirmées par les faits

Tous paranos ? Non, voici dix théories conspirationnistes confirmées par les faits | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Dessin : leblogducommunicant2-0.com

 


Tous paranos ?

Non, voici dix théories conspirationnistes

confirmées par les faits

Par Jake Anderson

 

Le troisième conflit mondial sera une guerre de guérilla qui se jouera sur le terrain de l’information, sans aucune distinction entre des militaires et des civils – Marshall McLuhan.

 

Depuis quelques années, une simple allusion à la théorie du complot est de plus en plus ridiculisée, même par les officines des grands médias parmi les plus libérales. Mais ne les laissez pas vous tromper : il ne s’agit pas toujours de gentilles fadaises, sans preuves ni fondements.

 

En fait, parfois, il arrive qu’elle soit carrément vraie.

 


En voici dix fois la preuve…

 

 

— 1. L’incident du golfe du Tonkin, qui provoqua l’entrée en guerre des USA contre le Viet Nam, n’a jamais eu lieu


 

Selon la théorie complotiste : l’incident du golfe du Tonkin, un tournant dans l’implication des USA au Vietnam, ne s’est en réalité jamais produit.

 

De fait, l’incident en question – auquel on se réfère aussi en parlant de l’incident du vaisseau USS Maddox, impliqua ce croiseur lors d’un supposé engagement naval avec trois bateaux torpédo nord-vietnamiens, patrouillant dans les eaux nationales. Le Maddox tira plus de 300 obus. Le président Lyndon B. Johnson rédigea la résolution du golfe du Tonkin, qui devint la justification légale de l’entrée en guerre des USA au Vietnam.

 

Le problème est que ça ne s’est pas passé ainsi. En 2005, une étude interne de l’Agence nationale de sécurité fut déclassifiée et révéla qu’il n’y avait aucun vaisseau nord-vietnamien présent lors des incidents du Tonkin. D’où la question : sur quoi tira le Maddox ?

 

En 1965, le président Johnson devait commenter : « Pour ce que j’en sais, notre marine avait tiré sur des baleines. » Il convient de souligner également ceci : l’historien officiel de l’ANS, Robert J. Hanyok, rapporta par écrit que l’agence avait délibérément modifié les rapports des services de renseignements, en 1964.

 

Il conclut même : « Le parallèle à faire entre les fautes commises par les services de renseignements au golfe du Tonkin et les manipulations de ceux-ci concernant la guerre en Irak, rend plus que jamais nécessaire le réexamen des événements d’août 1964. » (voir ici et )

 

 

— 2. L’expérience sur la syphilis à Tuskegee – le non-traitement délibéré de patients infectés par la syphilis


 

Selon la théorie complotiste : entre 1932 et 1972, le service de santé publique US a conduit une étude clinique sur des hommes américains de race noire vivant en zone rurale, et ayant contracté la syphilis.

 

Le service de santé publique n’a jamais informé ces hommes qu’ils avaient une maladie sexuellement transmissible, ni ne leur a offert de traitement, même après que la pénicilline fut disponible comme médicament dans les années 1940. Aussi triste que cela puisse être, c’est la pure vérité.

 

Plutôt que de recevoir un traitement, les sujets de cette étude ont été informés qu’ils étaient porteurs d’un mauvais sang. Quand la Seconde Guerre mondiale a éclaté, 250 de ces hommes ont été appelés sous les drapeaux, et y ont appris – pour la toute première fois – qu’ils étaient atteints de la syphilis. Et même en connaissance de cause, il leur fut refusé un traitement par le service de santé publique.

 

Jusqu’au début des années 1970, 128 des 399 hommes étaient morts de la syphilis ou de ses complications, 40 épouses furent infectées et 19 de leurs enfants furent atteint de syphilis congénitale. Il convient de souligner également ceci : une expérience similaire conduite sur des prisonniers, des soldats et des patients d’un hôpital psychiatrique au Guatemala, consistait pour le service de santé publique à infecter délibérément ces populations, pour ensuite les traiter avec des antibiotiques. (Voir ici et )

 

 

— 3. Le projet MKUltra : le programme de la CIA de contrôle mental


 

Selon la théorie complotiste : la CIA a conduit des expériences secrètes portant sur des techniques de contrôle de l’esprit sur des citoyens US entre 1950 et 1973. C’est tellement vrai qu’en 1995, le président Clinton a présenté des excuses publiques et officielles de la part du gouvernement US.

 

En substance, la CIA utilisait les drogues, l’électronique, l’hypnose, les privations sensorielles, l’abus sexuel et verbal ou encore la torture, dans le cadre d’expériences empiriques d’adoption de comportements programmés, et ce sur des individus. Ce projet inclut les travaux de centaines de projets sous-traités à plus de 80 institutions, dont des universités, des hôpitaux, des prisons, et des entreprises pharmaceutiques.

 

Le gros de l’histoire fut révélé en 1977, lorsqu’un décret exigea de rendre publics 20 000 documents jusqu’alors classifiés, ce qui entraîna une série d’auditions sénatoriales. Vu que le directeur de la CIA de l’époque, Richard Helms, avait déjà détruit la plupart des dossiers pourtant accablants du projet MKUltra, ce qui s’est passé à cette période reste à ce jour essentiellement méconnu. Et bien sûr, personne ne fut accusé de quoi que ce soit.

 

Il convient de souligner également le pire : de plus en plus de preuves s’accumulent, qui attestent que Theodore Kaczynski, mieux connu sous le surnom de la bombe humaine, a été un sujet du projet MK Ultra, alors qu’il était étudiant à Harvard, à la fin des années 1950. (voir ici, et ).

 

 

— 4. L’opération Northwoods : l’armée US avait planifié une opération sous faux drapeau pour impliquer Cuba


 

Selon la théorie complotiste : l’état-major US conçut et approuva un plan impliquant des actes de terrorisme sur le sol US afin de faire basculer l’opinion publique états-unienne en faveur d’une guerre contre Cuba. Noir sur blanc : il suffit de savoir lire…

 

Heureusement, le président Kennedy rejeta ce projet, qui incluait : assassiner de citoyens en pleine rue d’une balle dans la tête ; couler en pleine mer des bateaux remplis de réfugiés fuyant Cuba ; provoquer une vague de terrorisme paniquant tout Washington D.C., Miami et ailleurs ; accuser sciemment des individus innocents pour des attentats à la bombe en forgeant de fausses accusations ; et détourner des avions.

 

En outre, les hauts gradés de l’état-major, dirigé par Lyman Lemnitzer, prévoyaient de monter un dossier accusant Fidel Castro et les réfugiés cubains d’être derrière ces attaques. Peut-être le plus infâme de tout, Lemnitzer voulait aussi orchestrer sous faux drapeau, l’attaque d’un avion de chasse cubain contre un avion de ligne rempli de jeunes élèves. (voir ici et )

 

 

— 5. Trafic de stupéfiants par la CIA à Los Angeles


 

Selon la théorie complotiste : durant les années 1980, la CIA a facilité la vente de cocaïne aux gangs sanguinaires des rues de L.A., Crips et autres, et achemina les millions du commerce de la drogue au profit de guérilleros d’Amérique latine, les Contras.

 

C’est un écheveau complexe, mais c’est bel et bien la vérité. Le livre de Gary Webb, Dark Alliance : la CIA, les Contras et l’explosion du commerce du crack met en lumière comment les Contras, soutenus par la CIA, ont pu faire de la contrebande de cocaïne aux USA, distribuer le crack aux gangs de Los Angeles, et empocher les profits. La CIA a directement aidé les dealers de drogue pour financer les Contras.

 

Le réseau de la drogue, comme l’appela Webb dans un article du San Jose Mercury en 1996, « a inauguré le premier canal entre les cartels de la cocaïne en Colombie et les banlieues noires de Los Angeles, une ville rebaptisée depuis la capitale mondiale du crack. La cocaïne, qui coula à flots, fut l’étincelle qui fit exploser la consommation de crack dans les villes US… et fournit les capitaux et les contacts nécessaires aux gangs pour acquérir des armes automatiques. »

 

Pire, il convient de souligner également que le 10 décembre 2014, Webb se suicida d’une façon très originale : au moyen de deux balles dans la tête. (voir ici et ).

 

 

— 6. L’opération Mockingbird : les grands débuts du contrôle des médias


 

Selon la théorie complotiste : à la fin des années 1940, alors que la guerre froide prenait son essor, la CIA lança un projet top secret appelé Opération Mockingbird. Son objectif était d’influencer voire de contrôler les principales officines médiatiques.

 

Ils planifièrent aussi d’embaucher directement des journalistes ou reporters comme salariés de la CIA, ce qui – à ce qu’il paraît – serait encore d’actualité à ce jour. Les architectes de ce plan se nommaient Frank Wisner, Allen Dulles, Richard Helms, et Philip Graham (ce dernier éditeur au Washington Post), et envisageaient de recruter les organisations américaines d’information et que les journalistes deviennent ni plus ni moins des espions et des propagandistes.

 

La liste de leurs agents complices incluait des journalistes de tous horizons : ABC, NBC, CBS, Time, Newsweek, Associated Press, United Press International (UPI), Reuters, Hearst Newspapers, Scripps-Howard, Copley News ServiceVers les années 1950, la CIA avait infiltré le monde des affaires, des médias, des universités avec des dizaines de milliers d’agents occasionnels. Heureusement que cette époque où nos médias roulaient pour les grosses entreprises ou le gouvernement, par l’intox ou le service après-vente, est bien révolue ! (Voir ici, et )

 

 

— 7. COINTELPRO : les programmes de contre-espionnage des années 1960 contre les activistes.


 

Selon la théorie complotiste : COINTELPRO consistait en une série de projets illégaux et clandestins du FBI, permettant l’infiltration d’organisations politiques états-uniennes afin de les discréditer et de les diffamer.

 

Ils visaient les opposants à la guerre du Vietnam, les dirigeants du mouvement pour les droits civiques comme le Pasteur Martin Luther King et une pléthore d’activistes et autres journalistes. Les actes commis à leur encontre incluaient la guerre psychologique, les calomnies publiques par l’usage de preuves forgées et de documents falsifiés, le harcèlement, l’incarcération abusive, et selon certains, l’intimidation, voire même la violence physique et l’assassinat.

 

Des méthodes similaires ou plus sophistiquées sont encore d’usage, à ce jour, en parallèle au contrôle de la NSA (voir le point 10 de cet article). (Voir ici, et ).

 

 

— 8. L’opération Snow White : l’Église de Scientologie infiltre le gouvernement, et subtilise des informations


 

Selon la théorie complotiste : L’opération Snow White [Blanche-Neige, NDT] est le nom donné à l’infiltration sans précédent par l’Église de Scientologie du gouvernement US, durant les années 1970. Ils volèrent des dossiers gouvernementaux classifiés concernant la scientologie, issus d’une douzaine d’agences gouvernementales.

 

En 1977, le FBI révéla finalement l’affaire Snow White, ce qui conduisit à l’arrestation et à l’emprisonnement d’un haut personnage de l’Église. L’objectif-clef du programme d’infiltration était de prendre connaissance et légalement supprimer « tous les faux dossiers gardés secrets portant sur les pays cibles de l’Église ». Il visait aussi à permettre à ses dirigeants, dont L. Ron Hubbard lui-même, de « visiter les pays occidentaux sans encourir de menaces ». Après analyse, il était évident qu’il n’y avait rien de légal dans leur entreprise. (Voir ici, et )

 

 

— 9. Les grandes multinationales et les gouvernements définissent la politique économique en secret (TPP, TISA, etc.)


 

Selon la théorie complotiste : des activistes qui dénonçaient depuis des années la création d’un gouvernement mondial des multinationales étaient tout bonnement qualifiés de paranos. Peut-être l’étaient-ils, mais que vous appeliez cela le Nouvel Ordre Mondial ou non, cela au moins qu’ils avaient raison.

 

Le 13 novembre, WikiLeaks diffusa le brouillon tenu secret du texte des négociations du TPP (le partenariat trans-pacifique) concernant la propriété des droits intellectuels. Il révéla l’existence d’un accord de libre-échange régional et exclusif négocié par les pays de l’Asie du pacifique, dont l’Australie, le sultanat de Brunei Darussalam, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour, les USA et le Vietnam.

 

L’« Electronic Frontier Foundation » affirme que le TPP implique « des conséquences largement négatives pour la liberté d’opinion, le droit à la vie privée et les règles de procédures de recours, et rendra plus difficile pour les gens, la capacité d’innover ». Il convient de souligner qu’en juin 2014, WikiLeaks révéla l’existence d’un accord commercial plus étendu encore, traitant des services publics (TiSA), où 50 pays s’accordèrent pour privatiser à une échelle sans précédent, à travers le monde, leurs secteurs publics.

 

L’accord doit essentiellement empêcher les gouvernements de ramener les services publics sous l’autorité des parlements et de la nation. Cela mettra en péril la capacité des États à œuvrer à la protection de l’environnement ou encore à préserver la sécurité sociale. (Voir ici et )

 

 

— 10. Le gouvernement US espionne illégalement ses propres citoyens

 

Selon la théorie complotiste : On avait l’habitude de plaisanter à propos de ce délire dystopique tiré d’imaginations trop exaltées (probablement tiré de 1984, de Georges Orwell), et propre à une certaine jeunesse suspicieuse envers tout gouvernement. Quand on entendait ils nous espionnent, où que l’on aille, on souriait poliment, mais on pensait plutôt : encore un cinglé parano et adepte du grand complot, et de l’existence des petits hommes verts.

 

Même quand on révéla que la NSA nous avait illégalement espionnés et collectait nos données personnelles à partir de nos téléphones portables depuis plus d’une décennie, les gens essayaient de le justifier, d’une façon ou d’une autre. « Oui, ils analysent nos transmissions, mais c’est dans le cadre de la sécurité nationale », ou encore « Dans le monde de l’après 11 septembre, certaines libertés doivent être mises entre parenthèses pour notre sécurité à tous, n’est-ce pas ? » En fait, ces justifications sont complètement fausses, il ne s’agit que de masturbation [branlette, NDT] intellectuelle.

 

Non seulement il n’y a pas de preuves indiquant que la NSA nous a protégés du terrorisme, mais en plus on dirait que tout ça nous rend en fait plus vulnérables. Grâce aux révélations sur la NSA et leur fameux projet Prism, nous savons que l’échelle de l’espionnage que nous subissons est encore plus étendue que ce que beaucoup de théoriciens de la conspiration avaient imaginé à la base.

Début juin 2014, le Washington Post rapportait que près de 90 % des données collectées par les programmes de surveillance de la NSA portaient sur les utilisateurs d’internet, sans lien aucun avec des activités terroristes. Selon l’Union des libertés civiles américaines, c’est là une violation claire de la Constitution.

 

L’ULCA poursuit la NSA devant les tribunaux, affirmant que cette sorte de pêche au gros filet de collecte de données est une violation du quatrième amendement relatif à la vie privée, ainsi que du premier portant sur la liberté d’expression et d’association.

 

 

 

Par Jake Anderson (lewrockwell.com) - traduit par Geoffrey, relu par jj pour le Saker Francophone – le 20 mai 2015.

No comment yet.
Scooped by Koter Info
Scoop.it!

CONTRE L’HÉGÉMONIE DES USA - Servitude et grandeur de la résistance

CONTRE L’HÉGÉMONIE DES USA - Servitude et grandeur de la résistance | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


CONTRE L’HÉGÉMONIE DES USA

Servitude et grandeur de la résistance

Par Auran Derien

 

Avec une honnêteté peu fréquente dans son monde, Noam Chomsky reconnaît que l’occident est le centre de l’inhumanité. Les États-Unis sont un chaînon de l’axe de l’infamie, auquel participe Londres, Bruxelles, Doha et Riad. De là partent tous les mauvais coups contre les peuples, toutes les escroqueries pour voler et piller l’humanité civilisée, tous les crimes en faveur des consistoires dirigeants. La servitude, imposée ou volontaire, est l’essence du pouvoir économique mafieux incarné par cet axe. Il semble que peu à peu la résistance s’organise. Il y faut de la volonté et du courage. 

 


Quelques pays donnent l’exemple

 

Le système occidental espionne non seulement les Européens, mais aussi l’Amérique latine et notamment le Mexique. L’entreprise russe d’antivirus Kaspersky a expliqué, par l’intermédiaire de son directeur pour l’Amérique latine Dmitri Bestuzhev, que Washington espionne depuis quasi 20 ans ce qui se passe à Mexico, au Brésil et en Équateur, avec l’accord de politiciens formatés dans leurs écoles de commerce et autres universités d’enseignement de la gestion criminelle.

 

 

Sortir de l’axe de l’inhumanité

 

Dans l’art de la guerre, Sun Tzu enseigne qu’il faut gagner sans combattre. Pour s’émanciper sans déclencher de conflits destructeurs, le mieux est de multiplier les contacts, accords, activités avec le reste du monde. La voix du changement a été entendue à la fin de novembre 2014, pendant la Conférence centrale du travail sur les affaires étrangères à Beijing. Le président Xi Jinping a fait une annonce stupéfiante : dorénavant, la Chine cesserait de traiter les États-Unis – et l’Union européenne – comme sa priorité stratégique principale. Elle met son nouvel accent sur le groupe des puissances émergentes, les BRICS, et tout spécialement la Russie, ses voisins asiatiques et les nations les plus importantes de l’hémisphère Sud, mentionnées comme « grandes puissances en développement » (kuoda fazhanzhong de guojia).


Pour que l’Amérique latine ne soit pas toujours victime d’une oligarchie kleptocratique qui laisse son butin aux USA, la coopération avec l’Asie et la Russie s’impose. On rappellera tout d’abord la construction du canal du Nicaragua par l’entreprise chinoise Hutchinson-Huampoa, projet qui permet enfin une alternative au traditionnel canal de Panama dont l’élargissement n’est pas terminé, tant pour des raisons de corruption que pour des tensions géopolitiques. Si le projet du Nicaragua va à son terme, il permettra le passage de marines militaires autres que celle des USA. Washington pourrait manifester une fois de plus sa mentalité obscurantiste en organisant de nouvelles tentatives de déstabilisation comme il le fait partout avec l’aide des cinquièmes colonnes locales. On ne doit pas sous-estimer la présence de 3.000 soldats « marines » au Costa Rica, pays qui entretient une frontière avec le Nicaragua, zone où régna le Commandant Cero, Edén Pastora, car de fil en aiguille, Washington pourrait perdre son influence au Guatemala et au Panama.

 

Le ministre russe de la Défense, Sergei Shoigu, a effectué une tournée en Amérique latine, du 11 au 14 février. À cette occasion, le Nicaragua et le Venezuela ont signé un accord pour l’entrée de navires russes dans leurs ports. Le ministre russe a rencontré le leader cubain Raoul Castro avec lequel il a planifié l’envoi de spécialistes militaires cubains à Moscou. Cette coopération entre trois pays de l’Alliance ALBA (Cuba, Nicaragua, Venezuela) se traduira aussi par des ventes d’armes sophistiquées, tant pour la défense aérienne que navale. Des armes russes telles que des missiles antiaériens mobiles Pantsir S1 ont d’ailleurs été achetées par le Brésil, membre du groupe BRICS. La Russie pourrait donc faire croiser ses bateaux armés de missiles nucléaires de l’Atlantique au Pacifique, en traversant par le futur canal du Nicaragua.

 

Puisque l’OTAN, bras armé des États-Unis, encercle la Russie à partir de ses affidés européens, la coopération Russie-ALBA ouvre la porte à une présence de forces de représailles qui pourraient enfin endiguer le pouvoir installé à Washington

 

 

Par Auran Derien - metamag.fr – le 18 mars 2015


Koter Info's insight:


Vous connaissez le proverbe " qui cherche, trouve ! ", en voici une belle démonstration !


No comment yet.
Scooped by Koter Info
Scoop.it!

Cuba-États-Unis : ingérence ou relations d’égal à égal ?

Cuba-États-Unis : ingérence ou relations d’égal à égal ? | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Dessin : de Dario, Mexique – courrierinternational.com

 


Cuba-États-Unis : ingérence ou

relations d’égal à égal ?

Par Maïté PINERO (*)

 

Le dégel ne concerne pas seulement les relations Cuba-États-Unis. Si empressée à rompre les relations diplomatiques quand les États-Unis durcissaient l’embargo, l’Union Européenne et ses gouvernants se précipitent dans la compétition du marché. En décembre dernier, le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Garcia Margallo avait appelé l’Union à accélérer la normalisation des relations pour ne pas perdre de terrain face à Washington, exhortant les entreprises à ne pas perdre de terrain dans la concurrence avec leurs homologues nord-étasuniennes. Une délégation de l’Union négocie depuis le 4 mars à La Havane « un accord de dialogue politique et de coopération ».

 

La visite de François Hollande qui aura lieu le 11 mai, précédée par celles de plusieurs ministres (Laurent Fabius, Fleur Pellerin), de délégations de parlementaires et d’industriels, permettra-t-elle de lever les obstacles aux relations France-Cuba ? Malgré la garantie de la Coface, les banques rechignent à s’engager et ce sont surtout les PME qui osent investir dans l’île. Autre sujet à l’ordre du jour, la maintenance et modernisation de la centrale électrique qui fournit les deux tiers de l’électricité du pays. Malgré les déclarations gouvernementales, son avenir reste incertain depuis le rachat d’Alstom par General Electric.

 

 

De l’isolement à l’intégration

 

L’intense activité diplomatique que connaît l’ile est à comparer avec son isolement à partir des années 90. Les lois Helms-Burton et Torricelli avaient pour but d’affamer son peuple, de mettre à bas le régime. Le récit et le secret de cette résistance restent à écrire.

 

C’est durant cette période que Cuba a impulsé et participé à l’intégration latino-américaine avec la création de l’Alba (2004), de l’Unasur (2008), de la Celac (2010), qui ont concrétisé l’échec du Nafta, le projet des États-Unis visant à mettre l’ensemble du continent sous son emprise et celle de ses multinationales. Ce que reconnaît implicitement le président Obama en énumérant les objectifs de son changement de politique envers Cuba : « Nous allons rénover notre leadership en Amérique latine... » Cela risque d’être mal accueilli au prochain sommet des Amériques, mais le seul fait d’y prétendre rendait obligatoire un changement de politique avec Cuba.

 

 

Retour de la carotte et du bâton ?

 

Sur le fond, Washington maintient son objectif, le changement de régime à La Havane, et n’en fait pas mystère. L’embargo a échoué : « Il a provoqué un isolement régional et international, réduit notre capacité d’influer sur le cours des événements dans l’hémisphère occidental et empêché l’utilisation de toute une série de mesures que les États-Unis peuvent utiliser pour promouvoir un changement positif à Cuba » déclare Obama le 17 décembre.

 

Les moyens doivent donc changer. Un seul leitmotiv « Spur change among the people of Cuba » (impulser le changement dans le peuple cubain). Le communiqué de presse de la Maison-Blanche du 17 décembre indique : « Nos efforts visent à favoriser l’indépendance des Cubains afin qu’ils ne soient plus dépendants de l’État cubain. »(1). Le 19 décembre, durant sa conférence de presse de fin d’année, Obama enfonce encore le clou : « Ce qui est certain c’est que nous allons nous trouver dans de meilleures conditions pour exercer notre influence et pouvoir utiliser aussi bien la carotte que le bâton » (2).

 

La carotte et le bâton, la revendication du leadership dans le continent, la réaffirmation du « destin manifeste » du géant du nord, tous ces vieux leitmotivs de l’ingérence, marque de la politique étrangère des administrations américaines, se retrouvent dans les discours, les communiqués de presse, les conférences de presse, du président en titre. Le constat d’échec de l’embargo va de pair avec la même volonté d’ingérence et de domination.

 

 

Pénétrer la société cubaine

 

Devant le troisième sommet de la Celac (33 chefs d’État) tenu à La Havane le 28 janvier, Raul Castro déclare « Tout semble indiquer que l’objectif est de fomenter une opposition politique artificielle par des moyens économiques, politiques et les moyens de communication. »

 

En effet, les mesures annoncées dès le 17 décembre par l’administration étasunienne sont marquées par cette volonté de pénétrer et travailler la société cubaine de renforcer son secteur privé, afin de renverser le régime.

 

Les exportations autorisées concernent le secteur privé, les petits paysans et les 500 000 artisans et restaurateurs « cuentapropistas ».

L’autorisation des « remesas », envois d’argent des Cubains de l’étranger à leurs familles passe de 500 à 2 000 dollars par trimestre, mais sont interdits si le destinataire est membre du parti communiste.

 

Les voyages entre les États-Unis et Cuba sont assouplis, mais ne concernent que douze catégories de personnes autorisées (délégations d’élus et fonctionnaires, de journalistes, de chercheurs, artistes, sportifs, ONG, etc.). Cuba est le seul pays au monde où les Étasuniens ne peuvent voyager.

 

Les bateaux accostant à Cuba ne devront plus attendre six mois pour entrer dans les ports nord-américains, mais seulement si les marchandises transportées répondent à une urgence humanitaire (médicaments, produits alimentaires).

 

Les banques étasuniennes pourront ouvrir des comptes à Cuba, mais pas l’inverse.

Le seul secteur qui se voit autorisé à investir ou à vendre de l’infrastructure ou du software, hardware, applications, est celui des communications.

 

 

Au cœur de l’embargo

 

Les mesures les plus dures de l’embargo sont maintenues : interdiction pour Cuba de commercer et de détenir des comptes en dollars. Interdiction d’acheter dans des pays tiers des produits contenant plus de 10 % de composant nord-américain, d’exporter aux États-Unis du matériel comportant du nickel ou du sucre cubain. Sanctions aux banques et aux filiales américaines installées à l’étranger qui passent outre.

 

Lors des premières réunions tenues à La Havane pour discuter de la politique migratoire, le représentant de l’Administration a souligné que rien n’allait changer : les Cubains entrés illégalement aux EU continueront à bénéficier automatiquement de la nationalité EU après un an et un jour de présence, étrange régime d’exception dans un pays qui compte 11 millions de sans-papiers.

 

Avec l’annonce des mesures d’assouplissement de l’embargo, les États-Unis ont voulu fixer le cadre de la normalisation des relations et se présenter comme maîtres du jeu. Dans les négociations en cours, la partie cubaine a fixé comme principe le rétablissement de relations d’État d’égal à égal dans tous les domaines, la liberté de chacun de choisir sa société, son système économique, sans ingérence étrangère. Le désaccord sur ce sujet constitue le principal obstacle.

 

Les discussions ont lieu au pied à pied sur tous les sujets. Quand les États-Unis prônent la présence de la société civile lors du sommet des Amériques, prévu en avril au Panama, ce qui signifie dans leur bouche une place d’honneur à Yoani Sanchez, la partie cubaine abonde dans ce sens avec la longue liste des syndicats, associations de paysans sans terre, de disparus sous les dictatures, organisations nord-américaines jusqu’aux manifestants de Wall Street.

 

Les premières mesures d’allègement vont elles aussi être discutées entre les deux parties. Des délégations du département du Trésor et du Commerce sont attendues à la Havane pour en expliquer les termes et les modalités, la partie cubaine se chargeant d’expliquer les lois, règles et mode d’emploi de sa société et de son système économique.

 

 

Modifier les apparences

 

Les États-Unis sont pressés de modifier les apparences tout en maintenant les mesures les plus sévères de l’embargo, leur grenier à carottes. C’est ainsi que Roberta Jacobson, la négociatrice du département d’État, a annoncé la réouverture probable des ambassades avant la tenue du sommet des Amériques. S’ils l’annoncent, a précisé Josefina Vidal, la négociatrice cubaine, c’est qu’ils ont la clef du problème.

 

Pour la partie cubaine, restaurer la façade n’a guère de sens si demeurent les problèmes de fond : Cuba est toujours inscrit sur la liste des États terroristes, sa représentation à Washington qui ne peut accéder au système bancaire n’a pas les moyens de fonctionner. Reste encore à se mettre d’accord sur les interprétations respectives de la convention de Vienne qui fixe les règles diplomatiques et le comportement des diplomates en poste.

 

 

Du monde au portillon

 

Il n’est au demeurant pas sûr que l’administration puisse maintenir le scénario prévu en même temps que le contrôle strict de sa réserve de carottes. L’empressement de l’Union européenne à liquider ses arriérés de politesse avec La Havane risque aussi de précipiter les choses. Aux États-Unis, l’opinion publique est largement acquise aux rétablissements des relations entre les deux pays. Les grandes entreprises se pressent au portillon, leurs lobbies travaillent au sénat et à la Chambre dominée par les républicains hostiles à la normalisation.

 

La coalition agricole des États du Sud qui vient d’envoyer une délégation à Cuba a inspiré le dépôt au sénat d’un projet de loi en faveur du rétablissement des relations commerciales réciproques. Plusieurs autres sont déjà déposés ou en préparation, du jamais vu, et certains pourraient disposer d’une majorité simple au sénat. Le gouverneur de New York a annoncé sa visite en avril. Les compagnies aériennes se disent prêtes à rétablir les lignes. Et on a pu voir apparaître sur le site d’Amazon la flèche d’un « envoi à Cuba. » Aussitôt supprimé, il n’en indique pas moins que chacun se prépare. Le New York Times poursuit sa campagne de presse qui a précédé les annonces du 17 décembre et plaide pour des relations touristiques normales. Les firmes hospitalières ont fait part de leur intérêt à développer le tourisme de santé avec les hôpitaux cubains.

 

 

Les pouvoirs du Président

 

Même si le congrès est seul habilité à supprimer l’embargo les pouvoirs du président Obama lui permettent de le vider de son contenu. Les lois Helms-Burton et Torricelli qui ne peuvent être levées que par le Congrès portent sur quatre aspects : interdiction aux filiales à l’étranger de commercer avec Cuba, interdiction aux entreprises nord-américaines de commercer avec des entreprises cubaines nationalisées par la révolution, interdiction aux citoyens nord-américains de faire du tourisme à Cuba, obligation pour Cuba de payer en liquide et à l’avance l’achat de produits agricoles.

 

En revanche Barack Obama peut utiliser les licences pour permettre à l’île d’utiliser le dollar et le système bancaire étasunien dans ses transactions, d’ouvrir des comptes aux États-Unis, d’accéder aux crédits des institutions financières internationales.

 

En matière de santé, il peut autoriser l’exportation de médicaments et d’équipements pour la biotechnologie cubaine et permettre à celle-ci de commercialiser ses produits aux États-Unis, autoriser les Étasuniens à se soigner à Cuba.

 

En matière de commerce, il peut permettre les achats de Cuba, dans des pays tiers, de marchandises comportant plus de 10 % de composants étasuniens et autoriser l’importation de marchandises de pays tiers comportant du nickel ou du sucre cubain. Le rétablissement des lignes aériennes et des lignes de ferry dans les deux sens peuvent aussi s’effectuer grâce à des licences.

 

Sous la pression internationale, celle de l’opinion publique étasunienne, du monde patronal et de ses lobbies, un effet boule de neige peut-il se produire ? À Cuba, la presse, les blogs, commentent chaque jour les dernières mesures et négociations, les visites des délégations officielles étrangères. Le débat bat son plein et la société se prépare à la normalisation des relations avec le voisin du nord. Un défi, « une sorte de Moncada » écrivent les commentateurs, pour la génération qui est née, a grandi dans le blocus et…. l’a fait échouer.

 

 

 

Par Maïté PINERO (*) - legrandsoir.info – le 6 mars 2015-03-07

 

Notes :

1)

www.whitehouse.gov/blog/2014/12/18/email-president-obama-cuba

2)

www.whitehouse.gov/the-press-office/2014/12/19/remarks-president-year-...

 

 

(*) Maïté Pinero est journaliste et écrivain. Correspondante en Amérique Latine (1984-1989) pour L’Humanité, elle a « couvert » la guerre au Nicaragua, au Salvador, au Guatemala ainsi que la chute des dictatures (Haïti, Chili, Paraguay, etc.). Elle a réalisé de nombreuses enquêtes sur la situation des gamins des rues en Amérique Latine, révélant l’existence d’un trafic d’enfants utilisés comme donneurs d’organes (Le Monde Diplomatique, août 1992). Elle a commencé à écrire des nouvelles (Tu Hurlais Encore, Atelier Julliard) après ses séjours dans les maquis du Salvador. Elle est aujourd’hui rédactrice en chef adjointe du magazine mutualiste Viva. (Source : bibliopoche.com)


No comment yet.
Scooped by Koter Info
Scoop.it!

Ukraine : des anciens ambassadeurs américains dénoncent le bellicisme d’Obama

Ukraine : des anciens ambassadeurs américains dénoncent le bellicisme d’Obama | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

 

 

 Ukraine : des anciens ambassadeurs américains dénoncent le bellicisme d’Obama

 

Devant 200 personnes invitées au National Press Club de Washington par le Comité pour la république [1] le 11 février, l’ancien ambassadeur américain en Union soviétique Jack Matlock a vertement critiqué la politique belliciste de l’administration Obama à l’égard de la Russie.

 

Principal invité de la soirée, Jack Matlock a été ambassadeur à Moscou de 1987 à 1991. Spécialiste de la Russie, il a joué un rôle prépondérant dans les négociations entre Reagan et Gorbachev, qui ont mis fin à la Guerre froide.

 

Il a été introduit par Chas Freeman, ancien ambassadeur américain en Arabie saoudite dans l’administration Bush père, de la manière suivante :

 

« Nous sommes rassemblés pour débattre de questions lourdes de conséquences et qui sont d’actualité. La Russie est-elle sur l’offensive ou est-elle repliée sur elle-même ? Quelle place a la Russie dans un système d’États européens ? Quel type d’Ukraine servirait au mieux les intérêts de la paix et de la stabilité en Europe, et peut-on persuader la Russie de coopérer dans la création d’une telle Ukraine ? Quel est le risque de guerre avec la Russie ? Quelles seraient les conséquences d’une telle guerre ? Pourrait-elle être nucléaire ? »

 

Matlock a accusé l’administration Obama, ainsi que le Congrès américain, de mener une « politique étrangère autiste » pouvant conduire à une guerre nucléaire, et dénoncé le danger de l’actuel débat concernant l’envoi d’armes à l’Ukraine.

 

« Je me demande ce qu’il se passe dans ce village [Washington], a-t-il déclaré. Les gens disent que la Russie n’est qu’une puissance régionale. Mais l’éléphant dans la salle et dont personne ne parle est la question nucléaire. Aucun pays disposant de missiles balistiques intercontinentaux n’est une simple puissance régionale. »

 

L’ambassadeur a ensuite résumé l’histoire des relations entre l’Union soviétique et les États-Unis à la afin de la guerre froide, et les promesses qui ont été faites à Gorbatchev.

 

« Il n’y a pas de traité à ce sujet, mais dans les accords négociés avec Bush en 1989 et 1990, on a dit à Gorbatchev que s’il laissait partir l’Europe de l’Est, nous ne chercherions pas à en tirer un avantage. »

 

Puis il a dénoncé la politique d’élargissement de l’OTAN, à laquelle il a toujours été opposé, et rappelé que la Russie n’avait pas été hostile à l’indépendance de l’Ukraine. Il a expliqué qu’au lendemain des attentats du 11 septembre Vladimir Poutine avait été le premier à tendre la main aux États-Unis, éliminant la « station d’écoute » russe à Cuba et retirant les vaisseaux russes de Cam Ranh Bay.

 

« Notre réponse a été de violer le Traité ABM et nous avons débuté la construction d’un système de défense antimissile… L’explosion verbale de Poutine lors de la Conférence de Munich sur la sécurité de 2007 aurait dû être un signal d’alarme sur la manière dont ils [les Russes] ressentaient les choses. Mais nous avons ignoré la réaction russe. »

 

Matlock a également montré à quel point l’approche diplomatique de Reagan était différente de celle d’Obama, qu’il a qualifiée d’arrogante et de dangereuse :

 

La politique de Reagan reposait sur quatre points fondamentaux :

 

1) il insistait sur le fait que Gorbatchev devait être en mesure de faire accepter l’accord [qu’ils étaient en train de négocier] par le Politburo ;

 

2) la question clé était celle du contrôle des armements, et toute autre question susceptible de miner la confiance devait être évitée ;

 

 3) il ne fallait pas être « offensifs » sur les droits de l’Homme, puisque cela pouvait nuire aux gens que nous souhaitions aider ;

 

4) il ne fallait pas considérer l’accord comme « une victoire » sur les Russes. Reagan se devait de convaincre les dirigeants soviétiques que les accords n’étaient pas dirigés contre eux, et il n’a jamais dénigré un dirigeant soviétique.

 

Matlock a vivement dénoncé Barack Obama pour avoir lancé des attaques personnelles contre le Président Poutine, dans son dernier discours annuel sur l’État de l’Union. « Ses commentaires étaient complètement déplacés », a-t-il déclaré, puis il a critiqué toute la politique d’Obama à l’égard de l’Ukraine, incluant celle de « changement de régime ».

 

Si vous pensez qu’on peut résoudre tous les problèmes en renversant un dirigeant, vous avez tort. N’avons-nous pas appris cela de l’Irak ?

 

Il a rappelé qu’il n’y avait pas qu’une seule voix en provenance d’Ukraine car, en tant que pays récent, il comprend différents peuples qui n’avaient jamais fait partie d’une seule nation, et dont certains n’ont jamais été consultés concernant sa formation.

 

« L’Ukraine orientale a toujours fait partie de la Russie, tandis que la partie occidentale n’en n’a jamais fait partie », a-t-il déclaré. Pour ce qui concerne l’envoi d’armes à l’Ukraine, il a prévenu que cela ne ferait que causer « la mort de plus d’Ukrainiens ». Pour résoudre la situation, il faudra peut-être des années, et il faudra que Poutine ait confiance que l’Ukraine ne finira pas sous l’influence de l’OTAN.

 

Et s’il doit y avoir une Europe entièrement libre, a-t-il conclu, ce sera une Europe « avec des frontières ouvertes et comprenant des systèmes différents ».

 

Cette mobilisation de dignitaires américains en faveur de la paix, en particulier de cercles républicains reconnus pour n’avoir jamais accepté la politique impérialiste et arrogante des néoconservateurs de l’administration Bush/Cheney, tombe à point nommé puisque, comme l’a affirmé le même soir le général allemand Harald Kujat, l’ancien chef d’état-major de l’armée allemande et ancien chef de la Commission militaire de l’OTAN (2002-2005), les accords de Minsk ne pourront tenir que s’ils sont suivis d’une solution politique.

 

« Cela dépend principalement, a-t-il déclaré, de la manière dont se comporteront les Américains dans la situation ». « Je suis entièrement convaincu, a-t-il ajouté, que le Président Obama devra s’asseoir à la table, et c’est seulement à ce moment-là que l’Ukraine, ainsi que la Russie, arriveront à un accord : l’Ukraine, parce qu’elle dépend fortement des États-Unis, et la Russie, parce qu’elle souhaite, naturellement, être reconnue comme puissance mondiale. »

 


Par La Rédaction de Solidarité & Progrès – le 13 février 2015

 


Note : 

[1] Le Comité pour la république est une association d’anciens responsables et diplomates américains pour la défense et le respect de la Constitution et des libertés républicaines, mises à mal par le Patriot Act au lendemain des attentats du 11 septembre et autres dérives des administrations Bush/Cheney et Obama. Il a été fondé en juillet 2003 suite à la publication d’un manifeste.

No comment yet.
Scooped by Koter Info
Scoop.it!

Cuba - Ils sont gonflés ces Yankees !

Cuba - Ils sont gonflés ces Yankees ! | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Ils sont gonflés ces Yankees !

 

Par José Fort : Quand l’arrogance des États-Unis et de leurs « alliés » européens n’a d’égale que leur propension à donner des leçons à Cuba (entre autres)... quelques exemples.

 

Lors des premiers rounds des négociations en vue du rétablissement des relations diplomatiques entre Washington et La Havane, la délégation US demande, pardon, exige de Cuba « des efforts en matière des droits de l’homme. » Le même jour ou presque, deux débiles mentaux étaient exécutés par injection létale aux États-Unis. À Cuba, il n’y a aucun condamné à mort dans les prisons. Quant à la Convention contre la torture, les traitements cruels, inhumains et dégradants, elle est strictement observée par Cuba, les seuls cas enregistrés sur son sol ayant été commis sur la base US de Guantanamo.

 

Ils sont gonflés ces Yankees. Au cours des derniers mois, dans plusieurs États des USA, la police a froidement abattu des jeunes noirs sous des prétextes fallacieux. Dans le même temps, la ségrégation raciale a considérablement augmenté. Ce n’est pas à Cuba que des enfants noirs sont tirés comme des lapins. Ce n’est pas à Cuba que des milliers d’enfants couchent dans les rues. Ce n’est pas à Cuba que la population carcérale s’élève à environ un million cinq cent mille personnes.

 

Ils sont surgonflés ces Yankees. Pendant plus d’un demi-siècle, ils ont soumis onze millions d’habitants de l’île à un blocus économique (comme si la France avait ses frontières fermées avec la Belgique, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne), commandités plus de 600 tentatives d’assassinats contre Fidel Castro, abrité les terroristes responsables d’attentats contre un avion de la Cubana, dans plusieurs hôtels de La Havane et allant même jusqu’à introduire des virus visant le tabac, le porc et la canne à sucre. Ils paient 8.500 euros et attribuent la carte verte aux Cubains arrivés sur leur sol tandis qu’ils pourchassent les latinos qui tentent de franchir le mur érigé à la frontière avec le Mexique et facilitent actuellement les réseaux mafieux chargés de recruter à coups de millions de dollars les talentueux joueurs cubains de baseball. 

 

Ils sont gonflés à bloc ces Yankees en évoquant la liberté d’expression alors que sans fortunes en dollars pas de journaux, sans manne des industriels pas de candidatures aux élections. Quant aux « dissidents » cubains qu’ils rencontrent à la Havane, à Miami et à Washington, ils les connaissent bien : pour la plupart, ce sont leurs salariés.

 

Les Européens, plutôt la caste médiatique et politique, celle qui se considère comme le « centre du monde », ils sont, eux aussi, gonflés à bloc. Faut dire que les Européens pensaient déjà être le centre du monde au Moyen Age, avant de prendre un bateau et de découvrir que la plupart des civilisations au-delà des océans étaient plus développées que la leur, ce qu’ils essayèrent de dissimuler à grands coups de massacres. Aujourd’hui, ils ânonnent bêtement le discours du grand maître nord-américain, radios et télé françaises se distinguant en ouvrant, comme d’habitude depuis des années, leurs micros à deux incontournables « spécialistes » de l’anti castrisme : Jacobo Machover qui n’a pas mis les pieds sur la Grande Île depuis les années 1960 et une ancienne plus pro-Castro que moi tu meurs, Zoe Valdes, femme délaissée, oubliée de l’amour et des honneurs d’où sa haine frisant souvent l’hystérie.  Ces deux-là tirent leurs dernières cartouches.

 

En fait, les Yankees ne sont pas gonflés. Ils s’adaptent. Avec le même objectif : faire rendre gorge à la révolution cubaine. Simplement, ils changent de méthode. Face à eux, la nouvelle génération cubaine n’est pas prête à se laisser faire.

 

 

 

Par José Fort - humanite.fr – le 7 février 2015

No comment yet.
Scooped by Koter Info
Scoop.it!

Cuba - Défi de la dissidence

Cuba - Défi de la dissidence | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Premières provocations publiques

de la « dissidence » cubaine après l’accord historique

entre Cuba et les Etats-Unis

 

Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que les « dissidents » cubains défient le gouvernement de Raoul Castro. Quinze jours après le rapprochement historique entre Cuba et les E-U., une véritable provocation publique a été organisée par les contre-révolutionnaires cubains, sur la place de la Révolution à La Havane, haut lieu symbolique du triomphe de la Révolution.

 

L’artiste Tania Bruguera (qui vit plus aux E-U qu’à Cuba) avait prévu une performance « artistique » pour disait-elle, revendiquer « la liberté d’expression de chaque citoyen ». Elle entendait ainsi permettre aux Cubains de s’exprimer pendant une minute sur des « thèmes qui les préoccupent ». Cette tactique, elle l’a déjà utilisée en 2009 et ceux qu’elle faisait parler, n’étaient pas des Cubains anonymes (eux les ignorent), mais des opposants bien connus, anticastristes primaires comme Yoani Sánchez, Reinaldo Escobar ou Eliecer Avila.

 

À peine une dizaine, et pourtant cela a fait autant de bruit médiatique que le rassemblement d’un million de personnes devant la Maison-Blanche ! Étonnant non ? Le gouvernement cubain avait alors déclaré qu’il considérait « que c’était un événement anti-culturel, de l’opportunisme honteux qui offensait les artistes étrangers et cubains venus offrir leur travail et leur solidarité ».

 

Bis repetita donc ce 30 décembre 2014, on prend les mêmes et on recommence, mais cette fois, en plein milieu de la place de la Révolution à La Havane, autant dire que ces dissidents savaient parfaitement que ce ne serait pas autorisé. En remplacement, les autorités cubaines ont proposé à Tania Bruguera d’organiser sa performance dans un théâtre. Elle a refusé tout net sachant ce qu’il adviendrait : la place de la Révolution n’est pas faite pour la contre-révolution. La provocation était évidemment réfléchie et totale. Des journalistes étrangers étaient déjà là, venus nombreux s’installer sur la place avant même l’arrivée des « manifestants ». Finalement, le ridicule ne tuant pas, une cinquantaine de personnes environ se sont regroupées. Et quand on connait l’immensité la Place de la Révolution, c’était quasiment le radeau de la Méduse au beau milieu de l’océan. Mais à Cuba ce n’est ni le nombre ni la qualité des manifestants qui compte, c’est l’incroyable écho médiatique qui en le répercutant, en l’amplifiant tout en en déformant la réalité, fait d’un non-évènement (qui à l’évidence passerait inaperçu dans un pays comme la France), une affaire planétaire.

 

Aussitôt, les autorités cubaines ont réagi. Les trouble-fête n’obtempérant pas à l’interdiction de manifester sur cette place, la police cubaine embarqua tout ce beau monde pour une petite visite de courtoisie dans ses locaux. Sans une once de brutalité (qu’entendrions-nous si c’était le cas !?) ! Contrairement à ce qui est divulgué, ces arrestations d’opposants ne durent en général qu’une nuit à peine. Ils sont libérés le lendemain matin suivant le type de leur interpellation. Arrêtée puis relâchée, Tania Bruguera a pu déverser librement son fiel artistique auprès de journalistes qu’elle a convoqués le long du Malecon. Eliardo Sanchez, opposant viscéralement anticommuniste, mais président de la Commission Cubaine des Droits de l’Homme (organisation dissidente), à l’instar de son complice étatsunien sénateur républicain Marc Rubio, a pu tout à loisir fustiger le gouvernement cubain en dénonçant devant des caméras complaisantes « ce nouvel acte de répression du régime Castro contre les dissidents cubains, la preuve » selon lui, « du ridicule de la nouvelle politique d’Obama ».

 

La réaction de la présidence étatsunienne a été immédiate, presque instinctive : « Les E-U. dénoncent la répression et encouragent vivement Cuba à respecter les droits humains universels des citoyens cubains ». Venant d’un pays où l’on tue des noirs comme des lapins (entre autres), c’est sidérant de duplicité !

 

La contre-offensive est lancée. Nous allons assister en 2015 à la multiplication de ces provocations pour tenter de discréditer le gouvernement cubain aux yeux des sénateurs étatsuniens qui auront un jour prochain à se prononcer sur la levée du blocus. La contre-révolution sait bien qu’elle ne représente rien à Cuba. Devenant encombrante et inutile, elle risque d’être lâchée par ses sponsors étatsuniens. La peur au ventre, désespérés, ses adeptes, poussés par les derniers mafieux anticastristes de Miami et par l’extrême droite étatsunienne, vont vouloir jouer leurs dernières cartes, celles, pathétiques, mais ô combien dangereuses, de la violence publique avec l’espoir de provoquer la faute répressive des autorités cubaines et de convaincre les E-U que « la politique d’ouverture d’Obama est une grave erreur. »

 

Trop bête et caricaturale pour envisager de devenir autre chose qu’une secte à Cuba, la contre-révolution n’en est pas moins dangereuse par ses relais médiatiques dont on a pu voir et entendre en France sur toutes nos antennes, le discours à la fois anticastriste et anticommuniste très prégnant.

 

Ne quittons pas Cuba des yeux. Cuba a toujours besoin de notre solidarité active. Nous le voyons déjà, la période qui vient, s’annonce difficile, périlleuse. Cuba sera harcelée par les médias. Cuba aura besoin de nous et de toute notre confiance. 

 

 

Par Michel Taupin - legrandsoir.info – le 3 janvier 2015

No comment yet.
Scooped by Koter Info
Scoop.it!

Cuba/États-Unis : angélisme, pragmatisme, stupidités

Cuba/États-Unis : angélisme, pragmatisme, stupidités | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Carte : particuba.net

 

 

Cuba/États-Unis : angélisme, pragmatisme, stupidités

 

Au lendemain du rétablissement des relations diplomatiques entre Cuba et les États-Unis et d’une possible amélioration des relations économiques entre les deux pays, deux dérives dans le commentaire sont à écarter : le refus d’une évolution inéluctable sous prétexte d’une « pureté » idéologique khmerrougienne et l’emballement aveugle ressemblant à s’y méprendre aux supputations médiatiques ayant suivi l’aventure de Bill Clinton donné mort politiquement après avoir été contraint à une séance de contrition publique au lendemain de s’être fait lécher le bas ventre par une stagiaire dévouée. Revenons à l’essentiel.

 

Barack Obama sortirait-il grand vainqueur de cet épisode ? Le président nord-américain en difficulté sur le plan intérieur n’a plus rien à perdre ne pouvant pas aspirer à un nouveau mandat. Pragmatique, il constate que la politique de blocus contre Cuba est un échec. Ce n’est pas par la grâce d’un revirement humaniste qu’il rétablit les relations, mais en misant sur une déstabilisation des autorités cubaines par l’argent et l’intoxication idéologique.


Obama et son équipe savent bien que les changements opérés en Amérique du Sud sont considérables avec le maintien au pouvoir réaffirmé lors des récentes élections de gouvernements progressistes. La partie de poker que les dirigeants étatsuniens viennent d’ouvrir pourrait se résumer ainsi : tenter de pourrir Cuba de l’intérieur en prenant le temps nécessaire ; reconsidérer l’ennemi principal du moment en axant les efforts de déstabilisation sur le Venezuela. Contrairement à ce qu’écrivent en France certains amis des progressistes latinos américains, Obama ne laissera pas son nom « dans l’histoire en réussissant à sortir par le haut malgré son bilan ». Obama et l’impérialisme nord-américain s’adaptent à la nouvelle situation et ajustent leur politique. Aujourd’hui, leurs objectifs premiers portent deux noms : Caracas et Moscou. La Havane arrive, pour le moment et pas pour longtemps, en seconde position.

 

La question est de savoir si Cuba pourra résister une fois encore, mais sous d’autres formes à l’offensive yankee nouvelle manière. En premier lieu, les donneurs de leçons d’où qu’ils viennent feraient bien de baisser le ton. Les Cubains ne sont pas nés de la dernière pluie, des plus anciens commandants de la révolution aux plus jeunes formés dans les brillantes universités cubaines qui accèdent progressivement aux rênes du pouvoir. On entend ces jours-ci ânonner les pires stupidités. Celle, par exemple, consistant à laisser croire en une divergence entre les frères Castro, comme si Fidel ne pouvait pas être directement impliqué dans la réflexion et la décision ; celle encore (entendue samedi matin sur France Inter) affirmant que l’accord avait été accepté par Raul Castro pour ne pas finir comme Ceausescu ; celle encore…

 

Le trop-plein d’imbécillités a été franchi par des « commentateurs » qui ne connaissent pas Cuba, son peuple, ses réels problèmes et questionnements, l’envergure de ses dirigeants et s’en tiennent aux vieux clichés de la propagande étatsunienne, hier relayée par l’ancien président de Reporters sans frontières, le fascisant Robert Ménard, aujourd’hui par la cohorte de chroniqueurs cumulards et incultes alimentés par deux personnages qui vont rapidement disparaître des radars médiatiques, les sinistres Valdès et Machover. Des « spécialistes » qui n’ont à se mettre sous la dent que la dizaine de « dames blanches » et une blogueuse opposante subventionnée par la CIA.

 

L’avancée historique dans les relations entre les États-Unis et Cuba mérite mieux que les petitesses entendues sur les ondes et lues dans la presse écrite française. Après, allez vous étonner que de Buenos Aires à Brasilia, de La Paz à Montevideo, on ne se limite plus à plaindre les Français. On se moque d’eux, de nous.

 

 

Par José Fort - josefort.over-blog.com – le 20 décembre 2014


No comment yet.
Scooped by Koter Info
Scoop.it!

Cuba - Obama intronise Jeb Bush

Cuba - Obama intronise Jeb Bush | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : cubanos.org.uk 



Obama intronise Jeb Bush comme successeur potentiel après la grande manipe sur Cuba

 

L’effet d’annonce a balayé la planète, mais il faut chercher du côté de la Floride et des Républicains pour comprendre la récente déclaration d’Obama visant à normaliser les relations avec Cuba !

Tout cela n’est bien évidemment que du vent pour amuser les commentateurs et autres « experts » du Système, car Obama n’a pas les moyens politiques de ses prétentions !

 

En déclarant « Nous sommes tous Américains », l’Obamaniaque prix Nobel de la Paix a fait un pas de 2 :

 

– 1° à court terme, il a fait baisser la pression qui commence à peser très lourdement sur ses épaules suite aux manifestations et émeutes raciales, la Communauté noire l’accusant de trahison.

 

-2° à moyen terme, il valide la feuille de route imposée par les élites illuminaties qui l’ont fait Roi et qui souhaitent désormais, après 8 ans d’intermède, relancer leur clan néoconservateur ultra-sioniste représenté depuis tant d’années par la pétro-famille Bush : du grand-père (CIA), au père (Irak), puis au premier fils W. (11 Septembre et Irak II), place désormais au second fils, le Républicain Jeb Bush, qui avait déjà bidouillé lors des élections de 2000 pour faire passer son frère W. en force malgré un nombre de voix inférieur à son concurrent démocrate, et qui tente désormais de concourir, avec le soutien des puissances de l’ombre.

 

En focalisant le débat sur Cuba, Obama donne une lisibilité extra-ordinaire à Jeb Bush, le gouverneur de Floride, qui règne depuis tant d’années aux portes de Cuba, et qui a fait de longue date la question de l’embargo cubain son fonds de commerce !

 

L’idée est de l’imposer dans un duel de grandes familles ayant fait allégeance aux Maitres de l’ombre, puisqu’il devrait concourir contre Hillary Clinton, bien connue du Mouvement pour la Vérité.

 

Mais bien évidemment, aucun média aligné ne viendra expliciter le dessous des cartes, cette passation de pouvoir programmée entre la jambe gôche du NWO et la jambe droate, en marche vers un nouvel ordre mondial imposé par les cercles élitistes occultes !

 

 

Source vidéo « Jeb Bush vs Hillary Clinton in 2016 - Illuminati Presidential Election Puppets Picked ? » : ici

 

 

Par 999spiritus.org - le 18 décembre 2014

No comment yet.
Scooped by Koter Info
Scoop.it!

Bilan médical cubain

Bilan médical cubain | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


L’extraordinaire bilan médical global de Cuba fait honte au blocus des États-Unis (The Guardian)

 

De Ebola aux tremblements de terre, les médecins de La Havane ont sauvé des millions de vies. Obama doit lever l’embargo.

 

Quatre mois après la déclaration internationale de situation d’urgence contre Ebola qui a dévasté Afrique de l’Ouest, Cuba mène le monde dans l’appui médical de lutte contre l’épidémie. Les États-Unis et de Grande-Bretagne ont envoyé des milliers de soldats et, avec d’autres pays, ont promis des aides — dont la plupart ne se sont pas encore matérialisée. Mais, comme l’Organisation Mondiale de la Santé l’a souligné, ce qui est nécessaire de toute urgence ce sont des travailleurs de la santé. L’île des Caraïbes, avec une population de seulement 11 millions et un revenu par habitant officiel de 6,000 $, a répondu à l’appel avant même qu’il ne soit lancé. Elle était la première sur la ligne de front et a envoyé le plus gros contingent de médecins et d’infirmières — 256 sont déjà sur le terrain, et 200 autres volontaires sont en route.

 

Alors que l’intérêt des médias occidentaux a disparu avec le recul de la menace d’une épidémie mondiale, des centaines de travailleurs des services de santé britanniques se sont portés volontaires pour se joindre à eux. Les 30 premiers sont arrivés à Sierra Leone la semaine dernière, pendant que les soldats construisaient des cliniques. Mais les médecins cubains sont en force sur le terrain depuis octobre et ne sont pas près de partir.

 

La nécessité ne pouvait être plus urgente. Plus de 6 000 personnes sont déjà mortes. L’humiliation de l’opération cubaine a été telle que les politiciens britanniques et américains se sont sentis obligés d’offrir leurs félicitations. John Kerry a décrit la contribution de l’État que les États-Unis tentent de renverser depuis un demi-siècle d’« impressionnante ». Le premier médecin cubain à contracter le virus Ebola a été traité par des médecins britanniques et les responsables américains ont promis de « collaborer » avec Cuba pour lutter contre Ebola.

 

Mais ce n’est pas la première fois que Cuba fournit la part du lion de l’aide médicale suite à une catastrophe humanitaire. Il y a quatre ans, après le séisme dévastateur en pauvre Haïti, Cuba a envoyé le plus gros contingent médical et pris en charge 40 % des victimes. Au lendemain du tremblement de terre de 2005 au Cachemire, Cuba a envoyé 2 400 travailleurs médicaux au Pakistan et a traité plus de 70 % des personnes touchées ; les Cubains ont également laissé derrière eux 32 hôpitaux de campagne et Cuba a fait don d’un millier de bourses médicales.

 

Cette tradition des secours d’urgence remonte aux premières années de la révolution cubaine. Mais ce n’est qu’une partie d’un internationalisme médical global extraordinaire qui se développe à grande vitesse. Il y a maintenant 50 000 médecins et infirmières cubains dans 60 pays en voie de développement. Comme le dit le professeur canadien John Kirk : « l’internationalisme médical cubain a sauvé des millions de vies. » Mais cette solidarité sans précédent a à peine été mentionnée dans les médias occidentaux.

 

Les médecins cubains ont effectué 3 millions interventions chirurgicales oculaires gratuitement dans 33 pays, principalement en Amérique latine et dans les Caraïbes, en grande partie financées par le Venezuela révolutionnaire. C’est ainsi que Mario Teran, le sergent bolivien qui a tué Che Guevara sur les ordres de la CIA en 1967, a retrouvé la vue 40 ans plus tard grâce à des médecins cubains et une intervention financée par le Venezuela dans la Bolivie radicale d’Evo Morales.


Alors que l’aide d’urgence a souvent été financée par Cuba elle-même, les services médicaux globaux du pays sont généralement payés par les gouvernements bénéficiaires et sont devenus de loin la plus importante exportation de Cuba, reliant idéaux révolutionnaires avec le développement économique. Cela grâce au rôle central de la santé publique et de l’éducation à Cuba, alors que La Havane a construit une industrie de la biotechnologie à faible coût et des programmes d’infrastructure médicaux et d’alphabétisation dans les pays en voie de développement où elle intervient — plutôt que d’organiser la fuite de cerveaux du personnel médical, sur le modèle occidental.

 

L’Internationalisme fait partie de l’ADN de Cuba. Comme dit la fille de Guevara, Aleida, elle-même médecin qui a servi en Afrique : « Nous sommes Afro-Latino-Américains et nous apporterons notre solidarité aux enfants de ce continent. » Mais ce qui a commencé comme une tentative d’étendre la révolution cubaine dans les années 60 pour devenir l’intervention militaire décisive d’appui à l’Angola contre l’apartheid dans les années 80 s’est maintenant transformé dans le projet de solidarité médicale la plus ambitieuse au monde.

 

Son succès a reposé sur la marée progressiste qui a balayé l’Amérique latine au cours de la dernière décennie, inspirée par l’exemple de Cuba socialiste pendant les années de dictatures militaires de droite. Les gouvernements de gauche et de centre gauche continuent d’être élus et réélus dans la région, permettant à Cuba à se réinventer comme phare de l’humanitaire international.

 

Mais l’île est toujours étouffée par l’embargo commercial américain qui a maintenu un étau économique et politique depuis plus d’un demi-siècle. Si Barack Obama veut faire quelque chose de valable pendant ses dernières années de présidence, il pourrait utiliser le rôle de Cuba dans la crise de l’Ebola comme une ouverture pour commencer à lever ce blocus et réduire progressivement la guerre de déstabilisation des États-Unis.

 

Les signes ne manquent pas. Dans ce qui a ressemblé à une opération de pression contre l’administration, le New York Times a publié six éditoriaux en cinq semaines, en octobre et novembre, louant le bilan médical de Cuba, exigeant la fin de l’embargo, attaquant les efforts états-uniens pour inciter les médecins cubains à faire défection, et appelant à un échange de prisonniers.

 

La campagne du journal a été publiée alors que l’Assemblée générale des Nations Unies votait pour la 23e fois, par 188 voix contre 2 (États-Unis et Israël), pour exiger la levée du blocus des États-Unis, imposé à l’origine en guise de représailles à la nationalisation des entreprises américaines et maintenant justifié au motif d’atteintes aux droits de l’homme — par un État allié à certains des régimes les plus répressifs du monde.

 

L’embargo ne peut être levé que par le Congrès, lui-même entravé par les héritiers de la dictature corrompue soutenue par les États-Unis et renversée par Fidel Castro et Guevara. Mais le président américain a des pouvoirs exécutifs lui permettant de le desserrer sensiblement et de restaurer des relations diplomatiques. Il pourrait commencer par libérer les trois agents cubains restants des « Cinq de Miami » emprisonnés il y a 13 ans pour espionnage sur les groupes d’activistes anti-cubains liés au terrorisme.

 

Le moment évident pour Obama pour appeler à la fin de la campagne américaine de 50 ans contre l’indépendance cubaine serait pendant le Sommet des Amériques au mois d’avril prochain – que les gouvernements latino-américains ont menacé de boycotter si Cuba n’était pas invitée. La plus grande contribution de ceux qui sont vraiment préoccupés par les libertés démocratiques à Cuba serait d’obtenir que les États-Unis lui fichent la paix.

 

Si le blocus était démantelé, ce ne serait pas seulement une reconnaissance du bilan remarquable de Cuba en matière de justice sociale et de solidarité sur l’île, mais aussi à l’étranger, soutenue par la confiance croissante d’une Amérique latine indépendante. Ce serait également une aubaine pour les millions de personnes dans le monde qui pourraient bénéficier d’une Cuba sans entraves — et une démonstration de ce qui peut être accompli lorsque les gens sont placés avant le profit.

 

 

Par Seumas Milnetheguardian.com — legrandsoir.info – le 4 décembre 2014

No comment yet.
Scooped by Koter Info
Scoop.it!

Noam Chomsky lit le New York Times – et explique pourquoi le « Journal de référence » est pure propagande

Noam Chomsky lit le New York Times – et explique pourquoi le « Journal de référence » est pure propagande | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Noam Chomsky lit le New York Times – et explique pourquoi le « Journal de référence »

est pure propagande

 

 

Depuis le Laos jusqu’au Moyen-Orient, un tour d’horizon des articles du Times qui ont attiré l’attention d’intellectuels estimés.

 

Un article de Une est consacré à une histoire non étayée de viol sur un campus par le magazine Rolling Stone, dénoncée par le journal majeur de critique des médias. Le déraillement vis-à-vis de l’intégrité journalistique est jugé si fort que le sujet est aussi repris dans l’article à la une de la rubrique économique, une page intérieure entière étant dédiée à la suite des deux articles. Ces comptes rendus indignés parlent des crimes passés de la presse : quelques cas de fabrication d’information, révélés sans s’y arrêter, et des cas de plagiat (« trop nombreux pour être énumérés »). Le crime spécifique du Rolling Stone est son « manque de scepticisme », et qui est « à bien des égards le plus insidieux » des trois catégories précitées.

 

Voir Times si engagé dans la défense de l’intégrité journalistique a quelque chose de réjouissant.

 

En page 7 de la même édition, on trouve un article important de Thomas Fuller intitulé « La mission d’une femme pour libérer le Laos de ses munitions non explosées ». Il rend compte de « l’effort opiniâtre » de Channapha Khamvongsa, une Lao-Américaine, « pour débarrasser sa terre natale des millions de bombes qui y sont toujours enterrées, héritage de neuf ans d’une campagne américaine menée par air qui a fait du Laos le pays le plus lourdement bombardé du monde » – il allait bientôt être détrôné par le Cambodge rural, à la suite des ordres de Henry Kissinger donnés aux forces aériennes américaines : « Une campagne de bombardement massive sur le Cambodge. Tout ce qui vole sur tout ce qui bouge. »

 

Un semblable appel à un quasi génocide serait très difficile à trouver dans les archives. Il a été évoqué par le Times dans un article sur des cassettes du président Nixon rendues publiques, et a provoqué peu de réactions.

 

L’article de Fuller sur le Laos rapporte que le lobbying de Mme Khamvongsa s’est traduit par une augmentation généreuse du budget américain annuel pour la neutralisation des bombes non explosées de 12 millions de dollars.

 

Les plus mortelles sont les bombes à sous-munitions, qui sont conçues pour « causer le plus grand nombre possible de blessés parmi les troupes » en répandant des « centaines de sous-munitions sur le sol. » Environ 30 % d’entre elles y restent non explosées et provoquent la mort ou la mutilation des enfants qui ramassent les pièces, des fermiers qui les heurtent dans leur travail, ou bien d’autres malchanceux.

 

Une carte annexe représente la province de Xiang Khouang située au nord du Laos, plus connue sous le nom de Plaine des Jarres, la principale cible des bombardements intensifs qui ont connu leur pic de frénésie en 1969.

 

Fuller raconte que Mme Khamvongsa « a été poussée à l’action après avoir découvert une collection de dessins des bombardements réalisés par des réfugiés et réunis par Fred Branfman, un activiste antiguerre qui a œuvré à révéler la Guerre Secrète. » Les dessins sont publiés dans le remarquable livre du regretté Fred Branfman, Voices from the Plain of Jars [NDT : Les Voix de la Plaine des Jarres], publié en 1972 et réédité par les presses universitaires du Wisconsin avec une nouvelle introduction. Les dessins dévoilent de manière saisissante les souffrances des victimes, pauvres paysans d’une zone reculée qui n’avaient pratiquement rien à voir avec la guerre du Vietnam, ce qui a d’ailleurs été reconnu officiellement.

 

Un rapport typique effectué par une infirmière de 26 ans saisit la nature de la guerre aérienne : « Il n’y avait pas une nuit où nous pensions que nous allions vivre jusqu’au matin, pas un matin où nous pensions que nous allions survivre jusqu’à la nuit. Est-ce que nos enfants pleuraient ? Oh oui, et nous pleurions aussi. Je me contentais de rester dans ma grotte. Je n’ai pas vu la lumière du soleil pendant deux ans. À quoi pensais-je ? Oh, je répétais dans ma tête « s’il vous plaît, que les avions ne viennent pas, s’il vous plaît que les avions ne viennent pas, s’il vous plaît que les avions ne viennent pas. » »

 

Les vaillants efforts de Branfman ont véritablement permis de faire naître une certaine prise de conscience de cette atrocité hideuse. Ses recherches constantes ont aussi mis au jour les raisons de la destruction sauvage d’une société paysanne sans défense. Il en dévoile à nouveau les raisons dans l’introduction de la nouvelle édition de Voices.

 

En ces termes :

 

« Une des révélations les plus terribles à propos du bombardement a été de découvrir pourquoi il s’était si énormément intensifié en 1969, comme l’ont décrit les réfugiés. J’ai appris que le président Lyndon Johnson, après avoir décrété un arrêt des bombardements sur le Vietnam du Nord en novembre 1968, avait simplement dérouté les avions vers le nord du Laos. Il n’y avait pas de raison militaire à ceci, c’était simplement parce que, comme l’a attesté le chef de mission adjoint Monteagle Stearns devant la commission du Sénat aux affaires étrangères en octobre 1968 : « Bien, nous avions tous ces avions qui restaient là à ne rien faire, et nous ne pouvions les laisser là à ne rien faire ».

 

Donc, les avions inutilisés étaient lancés sur de pauvres paysans, dévastant la pacifique Plaine des Jarres, loin des ravages des guerres d’agression meurtrières de Washington en Indochine.

 

Maintenant, regardons comment ces révélations ont été transformées dans le New York Times Newspeak : « Les cibles étaient les troupes du Vietnam du Nord – spécialement le long de la piste Ho Chi Minh, dont une grande partie traverse le Laos – aussi bien que les communistes laotiens alliés du Nord-Vietnam. »

 

Comparez les paroles du chef de mission adjoint américain avec les descriptions et témoignages poignants des écrits de Fred Branfman.

 

Véritablement, le journaliste a une source : la propagande américaine. Cela suffit sûrement à submerger les simples faits d’un des plus grands crimes de l’après-Seconde Guerre mondiale comme le détaille sa source même : les révélations cruciales de Fred Branfman.

 

Nous pouvons être certains que ce colossal mensonge au service de l’État ne méritera pas d’être longuement dévoilé et dénoncé comme méfait honteux de la Presse Libre, comme le sont le plagiat et le manque de scepticisme.

 

Le même numéro du New York Times nous inflige un rapport par l’inimitable Thomas Friedman, relayant avec le plus grand sérieux les mots du président Obama présentant ce que Friedman nomme « la Doctrine Obama » – chaque président doit avoir une doctrine. La Doctrine profonde est « « engagement », combiné avec la préservation des besoins stratégiques principaux. »

 

Le président a illustré cela avec un cas crucial : « Vous prenez un pays comme Cuba. Tester la possibilité que l’engagement mène à un meilleur résultat pour le peuple cubain ne représente pas beaucoup de risques pour nous. C’est un petit pays minuscule. Ce n’est pas un pays qui menace nos objectifs de sécurité principaux et ainsi [il n’y a aucune raison de ne pas] essayer cette idée. Et s’il s’avère que cela ne mène pas à de meilleurs résultats, nous pouvons ajuster notre politique. »

 

Et là, le lauréat du Prix Nobel de la paix s’étend sur ses raisons d’entreprendre ce que le journal intellectuel américain majeur de la gauche-libérale, le New York Review, salue comme une étape « courageuse » et « vraiment historique », le rétablissement des relations diplomatiques avec Cuba. C’est un mouvement entrepris pour « donner plus de pouvoir au peuple cubain, » a déclaré le héros, nos efforts précédents pour leur apporter la liberté et la démocratie ayant échoué à réaliser nos nobles objectifs.

 

Les efforts précédents comportaient un embargo écrasant condamné par le monde entier (excepté Israël) et une guerre terroriste brutale. La suite est comme d’habitude balayée de l’Histoire, hormis des tentatives d’assassinat contre Castro, un détail très mineur acceptable, car on peut les disqualifier avec mépris comme étant des magouilles ridicules de la CIA.

 

Quand on se tourne vers les archives internes déclassifiées, on apprend que ces crimes ont été entrepris à cause du « succès de la remise en cause » par Cuba de la politique américaine qui remonte à la doctrine Monroe, qui déclarait l’intention de Washington de gouverner cet hémisphère. Mais ils sont tous inavouables et bien trop nombreux pour les narrer ici.

 

En recherchant plus loin nous trouvons d’autres merveilles, par exemple, l’article de réflexion en première page sur l’accord avec l’Iran par Peter Baker quelques jours plus tôt, mettant en garde contre les crimes iraniens régulièrement listés par le système de propagande de Washington.

 

Tous s’avèrent très révélateurs à l’analyse, quoiqu’aucun ne soit pire que le dernier des crimes iraniens : « la déstabilisation » de la région par le soutien aux « milices chi’ites qui ont tué des soldats américains en Irak. » Voici de nouveau l’image standard.

 

Quand les EU envahissent l’Irak, le détruisant pratiquement et créant des conflits sectaires qui déchirent le pays et désormais la région entière, cela entre dans le cadre d’une « stabilisation » dans la rhétorique officiele et par conséquent médiatique. Quand l’Iran soutient des milices résistant à l’agression, c’est de la « déstabilisation ». Et il pourrait difficilement y avoir un crime plus odieux que de tuer des soldats américains qui attaquent votre maison.

 

Tout cela, et bien plus, beaucoup plus, est parfaitement clair si nous montrons une obéissance absolue et acceptons sans critique la doctrine approuvée : les EU sont les propriétaires du monde et c’est leur droit, pour des raisons expliquées de manière lucide dans le New York Review, dans un article de mars 2015 écrit par Jessica Matthews, l’ancien président de la Carnegie Endowment for International Peace [NDT : Fondation Carnegie pour la paix internationale] : « Les contributions américaines à la sécurité internationale, à la croissance économique mondiale, à la liberté et au bien-être de l’humanité ont été si évidemment uniques et ont été si clairement dirigées au profit d’autres que les Américains ont longtemps cru que les EU représentaient une sorte de pays tout à fait différent. Là où d’autres servent leurs intérêts nationaux, les EU essayent de promouvoir des principes universels. » Fin de la plaidoirie.

 

 

 

Par Noam Chomsky * (AlterNet) - traduit par les lecteurs du site les-crises.fr - le 15 juin 2015


 

* Noam Chomsky est professeur de linguistique et de philosophie au MIT (Massachusetts Institute of Technology).


No comment yet.
Scooped by Koter Info
Scoop.it!

Belgique - FGTB à Cuba : « Un voyage à plus de 100.000 euros payé par les affiliés ! »

Belgique - FGTB à Cuba : « Un voyage à plus de 100.000 euros payé par les affiliés ! » | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : l’hôtel Mélia à Varadero - Cuba

 


Belgique - FGTB à Cuba : « Un voyage à plus de

100.000 euros payé par les affiliés ! »

 

Un membre de la fédération des métallurgistes Hainaut-Namur a refusé le voyage à Cuba dans le cadre du 1er mai gracieusement offert par le comité exécutif des métallos Hainaut-Namur… et donc par les cotisations des affiliés. Moralement indéfendable estime-t-il…

 

Hier, nous vous révélions qu’une soixantaine de membres de la FGTB étaient actuellement à Cuba pour… fêter le 1er mai. Nous avions tenté, en vain, d’obtenir des informations de la part de la hiérarchie, présente à Cuba, de la fédération des Métallos FGTB Hainaut Namur, organisatrice du trip.

 

Aujourd’hui certaines langues se délient et des dents grincent. Comme celle de ce membre de la Fédération des Métallos FGTB Namur-Hainaut.

 

Il avait, comme une soixantaine d’autres personnes, été invité  par le comité exécutif de la Fédération pour un séjour du 27 avril au 4 mai à Varadero, à l’hôtel Mélia (notre photo). Prix moyen de la chambre : 230 euros la nuit.

 

« Ce genre de voyage est organisé tous les quatre ans, l’année qui précède les élections sociales » explique notre source. « Il y a quatre ans, j’avais participé à celui qui était organisé à Cracovie en Pologne ». Destination, il est vrai nettement moins glamour que les plages paradisiaques de Varadero…

 

 

Entièrement payé par la FGTB

 

Mais cette fois, il a décliné l’invitation.

 

« Ce voyage est entièrement pris en charge par le Comité exécutif des métallos Hainaut-Namur. J’ai fait le calcul, ça revient environ à 2000 euros par personne. Ils sont plus de 60 à y aller. C’est un voyage à plus de 100 000 euros. Et au bout du compte, ce sont les affiliés qui payent la note ».

 

Et là, notre source a un problème moral.

 

« Je trouve ça honteux par les temps qui courent. À un moment où les gens ont du mal à boucler les fins de mois, où on vire les gens du chômage, j’estime que la FGTB a mieux à faire avec son argent que d’aller le gaspiller dans un séjour d’agrément. À Cracovie, il y a quatre ans, on n’avait même pas rencontré les métallos polonais. Ici, ils font 3 trucs et c’est tout. Ce voyage est juste fait pour remercier les membres du comité exécutif, qui viennent des différentes centrales de Wallonie, pour leur implication durant les quatre dernières années ».

 

Notre homme ne semble d’ailleurs pas le seul à la trouver saumâtre.

 

« J’en ai parlé à des camarades, ils le prennent mal. Et je peux vous dire que dans d’autres fédérations métallos wallonnes où il n’y a rien du genre organisé, ça grogne aussi. Ça fait des jaloux… »

 

Certains auront en tout cas vite fait de dénoncer le gouffre sidéral entre les milliers d’affiliés qui assisteront aux discours enflammés du 1er mai sur le bain de sang social que fait couler le gouvernement Michel, et la soixantaine de camarades se dorant la pilule gratis pro Deo pendant ce temps-là un verre de Rhum cubain à la main

 

 

 

Par Martial DUMONT - L’Avenir – le 30 avril 2015.

No comment yet.
Scooped by Koter Info
Scoop.it!

25 vérités de Robert Kennedy Jr. sur Cuba et les États-Unis

25 vérités de Robert Kennedy Jr. sur Cuba et les États-Unis | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Robert F Kennedy Jr

 

 

25 vérités de Robert Kennedy Jr.

sur Cuba et les États-Unis

Par Salim Lamrani (*)

 

 

— 1. Le Président Obama a décidé de rétablir les relations diplomatiques avec Cuba « après plus de cinq décennies d’une politique erronée dont mon oncle John F. Kennedy et mon père Robert F. Kennedy sont responsables et qu’ils ont renforcée après l’établissement d’un embargo américain par l’administration Eisenhower en 1960 ».

 

— 2. Le prétexte de la démocratie et des droits de l’homme pour justifier l’hostilité vis-à-vis de Cuba n’est pas crédible. En effet, « il y a de véritables tyrans dans le monde et de nombreux pays avec une situation des droits de l’homme pire que Cuba […] où la torture, les disparitions forcées, l’intolérance religieuse, la suppression de la liberté d’expression et d’assemblée, l’oppression médiévale des femmes, les élections frauduleuses et les exécutions extrajudiciaires sont des pratiques gouvernementales, et qui sont pourtant alliés des États-Unis ».

 

— 3. « Alors que nous accusons Cuba d’incarcérer et de maltraiter des prisonniers politiques, nous avons soumis à la torture des prisonniers – dont beaucoup d’entre eux étaient innocents selon les propres aveux du Pentagone –, y compris les simulations de noyade, les détentions illégales et l’emprisonnement sans procès dans les cellules de Guantanamo ».

 

— 4. « Il est très ironique de voir que les responsables politiques qui prétendent que l’on doit punir Castro pour violations des droits de l’homme et mauvais traitements dans les prisons cubaines affirment par ailleurs que les États-Unis ont raison de maltraiter nos propres prisonniers dans les prisons cubaines », à Guantanamo.

 

— 5. « Alors que nous accusons Cuba de ne pas permettre à ses citoyens de voyager librement aux États-Unis, nous empêchons nos propres citoyens de voyager librement à Cuba ».

 

— 6. « Il semble absurde de poursuivre une politique étrangère en répétant une stratégie qui a été un échec monumental pendant six décennies ».

 

— 7. « La définition de la folie est de répéter la même action encore et encore, et d’attendre des résultats différents. En ce sens, l’embargo est une folie ».

 

— 8. « Il est clair pour tout le monde que l’embargo […] punit injustement les Cubains ordinaires ».

 

— 9. Les sanctions contre Cuba constituent le principal obstacle « au développement économique en rendant quasiment toute marchandise et tout type d’équipement à la fois astronomiquement chers et difficiles à obtenir ».

 

— 10. Les sanctions économiques sont responsables de la situation actuelle à Cuba.

 

— 11. Les sanctions économiques « rappellent constamment au courageux peuple cubain que notre nation puissante, qui a organisé une invasion de son île, qui a comploté durant des décennies pour assassiner ses leaders, qui a saboté son industrie, continue sa campagne agressive pour ruiner son économie ».

 

— 12. La politique de sanctions, dont le but est de renverser l’ordre établi à Cuba, est un échec total. Il s’agit de « la plus longue de l’histoire et le régime de Castro est toujours au pouvoir ».

 

— 13. « L’embargo discrédite clairement la politique étrangère des États-Unis, pas seulement en Amérique latine, mais également en Europe et dans d’autres régions ».

 

— 14. La communauté internationale a unanimement condamné l’état de siège contre Cuba, tout comme la Commission interaméricaine des droits de l’homme et l’Union africaine.

 

— 15. Les sanctions contre Cuba affectent « notre prestige mondial et notre autorité morale » et font que « les États-Unis sont considérés comme des hypocrites par le reste du monde ».

 

— 16. Si le Président Kennedy n’avait pas été assassiné, il aurait mis un terme aux sanctions économiques contre Cuba.

 

— 17. « Le Président Kennedy a dit à Castro, à travers des intermédiaires, que les États-Unis mettraient un terme à l’embargo » si Cuba cessait d’exporter la révolution en Amérique latine.

 

— 18. Les Soviétiques ont quitté Cuba en 1991 « mais l’embargo américain continue toujours de frapper l’économie cubaine ».

 

— 19. « Si le but de notre politique étrangère à Cuba est de promouvoir la liberté pour ses citoyens opprimés, nous devrions nous ouvrir à eux et non pas les enfermer ».

 

— 20. Les sanctions économiques contre le peuple cubain sont condamnées à « disparaître ».

 

— 21. « Imaginez un peu qu’un président des États-Unis, comme cela a été le cas pour Castro, ait à affronter plus de 400 tentatives d’assassinat, des milliers d’actes de sabotages organisés par une puissance étrangère contre notre peuple, nos usines, nos ponts, une invasion armée soutenue par l’étranger et cinquante ans de guerre économique qui ait privé nos citoyens des nécessités les plus basiques et ait étranglé notre économie ».

 

— 22. Malgré ses ressources limitées et l’état de siège économique imposé par Washington, Cuba a obtenu « des résultats impressionnants » avec le taux d’alphabétisation le plus élevé du continent, un accès universel et gratuit à la santé et « plus de docteurs par habitant que n’importe quelle autre nation des Amériques ».

 

— 23. Les médecins cubains disposent d’un excellent niveau de formation.

 

— 24. « Contrairement aux autres îles de la Caraïbe où la pauvreté est synonyme de famine, tous les Cubains reçoivent une ration alimentaire mensuelle qui leur permet de subvenir à leurs besoins ».

 

— 25. « Nous avons tant à apprendre de Cuba ».

 

 

 

Par Salim Lamrani (*) - michelcollon.info - le 9 mars 2015

Source : Al Mayadeen

 

 

Note : 

1) Robert F. Kennedy Jr., « We Have So Much to Learn From Cuba », IPS News, 30 décembre 2014.

http://www.ipsnews.net/2014/12/opin... - (site consulté le 1er janvier 2015).

 

(*) Docteur ès Études Ibériques et Latino-américaines de l’Université Paris IV-Sorbonne, Salim Lamrani est Maître de conférences à l’Université de La Réunion, et journaliste, spécialiste des relations entre Cuba et les États-Unis. Son nouvel ouvrage s’intitule Cuba. Les médias face au défi de l’impartialité, Paris, Editions Estrella, 2013 et comporte une préface d’Eduardo Galeano.

Contact : lamranisalim@yahoo.fr ; Salim.Lamrani@univ-reunion.fr

Page Facebook : https://www.facebook.com/SalimLamra...


Koter Info's insight:


Voici un éclairage à ne pas manquer !

Robert Kennedy Jr. dénonce les USA.


No comment yet.
Scooped by Koter Info
Scoop.it!

« L’AMÉRICANITÉ OU L’EUROPE »

« L’AMÉRICANITÉ OU L’EUROPE » | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


« L’AMÉRICANITÉ OU L’EUROPE »

Par Diego Fusaro (*)

 

 

Après la disparition des systèmes socialistes sous les décombres du Mur de Berlin (9 novembre 1989), et l’élimination subséquente de toute alternative politique digne de ce nom, l’ancien dilemme de Novalis « L’Europe ou la chrétienté » (de l’ouvrage du même titre) s’est reconfiguré sous les traits d’une alternative perverse et macabre : celle de « l’américanité ou l’Europe ».

 

La puissance sortie victorieuse de la Guerre froide a depuis lors renforcé ce processus délétère d’américanisation intégrale du « Vieux Continent », déjà entamé à partir de 1945. Cela s’est manifesté notamment dans la culture, non seulement celle de masse, avec l’américanisation de la musique populaire, mais aussi la culture scolaire, qui a subi toute une restructuration capitalistique de son logiciel, et qui s’est dès lors vu de plus en plus façonner sur le modèle entrepreneurial, selon la logique « dettes/crédits », faisant ainsi des professeurs des managers, et des étudiants des apprentis-consommateurs. Cela s’est également manifesté dans les politiques sociales, au travers de la démolition du système européen d’assistanat.

 

De fait, dans l’histoire récente de l’Europe, de la chute du Mur jusqu’à l’implosion de l’Union soviétique (peut-être la plus grande tragicomédie géopolitique du XXe siècle), plusieurs événements successifs sont venus alimenter un plus vaste processus de substitution paradigmatique du modèle américain, fondé sur un capitalisme dépourvu de toute base éthique, au modèle européen, qui s’était lui constitué en haute lutte comme équilibre entre le capitalisme, le Welfare state et de solides fondations axiologiques. Aujourd’hui, on voit l’Europe devenir de plus en plus un protectorat américain, les États européens étant aux États-Unis ce qu’étaient les satellites du pacte de Varsovie vis-à-vis de l’URSS et de sa ligne de conduite marxiste.

 

Dernière manifestation en date de ce scénario scandaleux, la stupeur déclenchée il y a quelque temps lors des révélations sur les pratiques obscènes d’espionnage des États-Unis à l’égard de leurs prétendus « alliés » (dans les faits leurs subordonnés).  Mais en réalité, pourquoi tant de stupeur ? Est-ce une nouveauté que cette absence de relation inter pares entre les États européens et les États-Unis ? Qu’y a-t-il d’exceptionnel à cela ? Fallait-il s’attendre à ce que l’Empire du Bien traitât l’Italie, l’Allemagne, et l’Espagne comme des États libres et égaux à lui ?


La « Quatrième Guerre mondiale » (selon le concept de Costanzo Preve, sur la séquence historique qui s’étend de 1991 à nos jours) a vu la puissance américaine systématiquement entrer en lutte contre les forces qui résistaient à sa domination ; et, aussi bien avec l’Irak en 1991 qu’avec la Libye en 2011, l’on a vu à chaque fois ses soi-disant « alliés » se retrouver acculés à servir leur maître en prenant activement part à ses agressions impérialistes.

 

L’on songe ici à ce que Carl Schmitt écrivait déjà en son temps dans « La notion de politique » (1927) : « Si, sous forme de sentence ou de quelque autre manière, un peuple se laisse prescrire par un étranger l’hostis (l’ennemi) qui doit être le sien, contre lequel il lui est permis ou interdit de combattre, c’est qu’alors il n’est plus un peuple politiquement libre, mais un peuple satellisé ou subordonné à un autre système politique ». Ces mots sont à l’image de l’Europe actuelle.

 

Il apparaît chaque jour plus évident que cet État sorti vainqueur de la Guerre froide, qui œuvre aujourd’hui à la stigmatisation de toute contre-puissance se refusant à subir sa domination et sa vision du monde (elle se voit alors immédiatement condamnée comme rogue State, « État voyou »), repose sur une culture impérialiste foncièrement incompatible avec la perspective d’un véritable rapport à l’Autre : qu’elle le présente sous les traits du « terrorisme » ou de la « dictature », ou qu’elle le range avec mépris dans le champ du « Rest of the world », dans tous les cas, elle se refuse a priori à lui accorder la moindre légitimité.

 

Cette règle n’épargne pas les États européens : dans l’horizon de l’idéologie impériale américaine, ces derniers ont le droit d’exister tout au plus comme protectorat de la Mère-Patrie.

 

À cette caractéristique, que l’on retrouve dans presque toutes les formes d’impérialisme de l’Histoire, doit être rajoutée une autre : le facteur explicatif majeur que constitue en soi la prégnance aux États-Unis du protestantisme puritain d’origine vétérotestamentaire. Telle est l’idéologie qui alimente la « monarchie universelle » [on se réfère ici à l’« Universalmonarchie » mentionnée par Kant dans son Projet de paix perpétuelle (1795)] américaine : sous sa caution, les Américains tendent naturellement à se concevoir comme le « Peuple élu », si ce n’est même comme la seule nation digne de ce nom, entraînant par là des conséquences désastreuses sur la vie internationale.

 

 « America stands as the world’s indispensable nation », pouvait-on entendre dans le discours de Bill Clinton du 20 janvier 1997. Si l’Amérique est la seule nation indispensable au monde, alors toutes les autres ne sont plus bonnes à exister que comme ses colonies, au mieux ses subordonnées.

 

Porte-drapeau d’une « Special mission » qui lui aurait été assignée par Dieu, « l’Empire du Bien » étiquette immédiatement comme « terroristes » toutes les formes de résistance que peuvent lui opposer les peuples opprimés ou les États (de l’Iran à Cuba, en passant par la Corée du Nord jusqu’au Venezuela), qui, malgré des contradictions internes parfois très lourdes, ne se plient pas au diktat de la mondialisation capitaliste. Par leur positionnement géostratégique courageux, ces derniers rappellent ainsi aux Européens que résister est encore possible (pour prendre à rebours le titre du peu glorieux best-seller de Walter Sitti : Résister ne sert à rien).

 

Dans une opposition revendiquée aux chantres du Politiquement correct et à nos éternels « repentis », toujours prompts à discréditer comme pure nostalgie la récupération des catégories de pensée à même de déceler les contradictions de notre temps, la revivification de la critique de l’impérialisme est aujourd’hui d’une importance vitale. Face aux stratégies manipulatoires de la propagande officielle, capable de déclarer à son gré telle ou telle perspective critique comme complètement dépassée, l’impérialisme est aujourd’hui plus vivant que jamais – et que, par son pouvoir d’adaptation, il se soit métamorphosé sous un nouveau visage, compatible avec l’idéologie mondialiste, n’y change rien – ; face à lui, la tendance à le disqualifier comme une catégorie politique désuète révèle une volonté mal cachée d’anesthésier toute critique en faisant passer pour mort l’objet pourtant bien vivant sur lequel elle est censée s’exercer.

 

Comme Voltaire en son temps, nous n’aurons de cesse de le répéter : il ne pourra y avoir de démocratie en Europe tant que son territoire sera sous l’emprise de bases militaires états-uniennes. Il ne pourra y avoir d’Europe sans souveraineté géopolitique. Il ne pourra y avoir d’Europe démocratique d’États libres et égaux tant que le « Vieux Continent » continuera d’exister comme simple protectorat d’une monarchie universelle, ou simple pion de l’Eurocratie en place. S’étonner qu’une telle affaire d’espionnage ait pu avoir lieu est un privilège de vierges effarouchées. Il faut, au contraire, s’appliquer à éliminer à la racine les conditions qui rendent possibles des scandales comme celui-ci.

 

 

Par Diego Fusaro (*) — metamag.fr – le 6 mars 2015

 

(*) Diego Fusaro, né en 1983, est professeur d’histoire de la philosophie à l’université Saint-Raphaël de Milan. Intervenant régulier dans la presse italienne, très présent sur internet, il est déjà l’auteur d’une dizaine d’ouvrages. Diego Fusaro est considéré en outre comme le principal disciple du philosophe Costanzo Preve, décédé en 2013. Derniers essais parus : « Idealismo e prassi. Fichte, Marx et Gentile » (2013) ; « Minima mercatalia. Filosofia e capitalisme » (2012) ; « Essere senza tempo. Accelerazione della storia e della vita » (2010) ; « Filosofia e speranza. Ernst Bloch e Karl Löwith interpreti di Marx » (2005). 

No comment yet.
Scooped by Koter Info
Scoop.it!

Obama réarme

Obama réarme | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Source photo  : lintegral.over-blog.com + E&R

 


 

Obama réarme

 

Alors que la presse atlantiste salue la nouvelle Doctrine US de sécurité nationale comme une volonté d’explorer d’abord des moyens non-militaires pour résoudre des conflits, Thierry Meyssan y a lu une profession de foi impérialiste et une déclaration de guerre au monde. Nos lecteurs pourront se reporter au document original, téléchargeable au bas de cette page, pour vérifier qui dit vrai.

 

Le président Obama vient de rendre publique sa Doctrine de sécurité nationale (National Security Strategy), un document qui explicite les ambitions de son pays et dont on attendait depuis longtemps la publication. Tout en maniant la « langue de bois », il y définit sa vision de l’impérialisme. En voici le décryptage :

 


A— Les huit entraves à la domination impériale

 

— Le premier obstacle, c’est la diminution des dépenses militaires. « La force n’est pas le premier choix des États-Unis, mais parfois leur choix nécessaire », aussi doivent-ils conserver leur écrasante supériorité en la matière [leur budget militaire est supérieur à celui de tous les autres États du monde cumulés] et doivent-ils cesser d’y faire des économies.

 

— Le second, c’est le danger interne de révolte armée. Depuis les attentats du 11 septembre, la peur du terrorisme a permis de développer la surveillance des citoyens. Ainsi, le Patriot Act a « protégé des individus vulnérables à des idéologies extrémistes susceptibles de les pousser à des attaques sur le sol » états-unien.

 

— Le troisième, c’est le terrorisme transnational que les États-Unis ont créé et qu’ils doivent sans cesse maîtriser. Afin que la lutte contre cette entrave ne soit pas détournée pour régler des comptes intérieurs, elle sera toujours accomplie dans un respect scrupuleux de la loi US [pas de la loi internationale puisque l’organisation du terrorisme est un crime international].


— Le quatrième, c’est le relèvement de la puissance russe et accessoirement les provocations de la République populaire démocratique de Corée, désignée sous le nom de Corée du Nord de manière à se souvenir que les États-Unis ne l’ont toujours pas vaincue et qu’ils peuvent toujours reprendre cette guerre.

 

— Le cinquième, c’est l’éventuelle accession de nouveaux États au statut de puissance nucléaire, ce qui leur permettrait de résister à Washington. L’opinion publique internationale pense ici à l’Iran, mais le président Obama pense en réalité à la Corée. Et peu importe qu’il n’ait jamais tenu ses promesses de dénucléarisation ni que l’OTAN serve à violer les engagements signés du Traité de non-prolifération.

 

— Le sixième, c’est l’évolution du climat qui pousse des populations à migrer et donc menace le statu quo.

 

— Le septième, c’est la remise en cause du contrôle exclusif des États-Unis sur les espaces communs.

 

D’abord, le cyberespace : les États-Unis étant à la fois propriétaires de l’Internet et disposant d’un système gigantesque d’écoutes illégales, ils ne s’attendaient pas à ce que certains utilisent ce mode de communication pour ne pas payer les redevances des brevets, droits d’auteur et autres droits des marques qui constituent aujourd’hui une rente, la première source de revenus.

 

Ensuite, l’espace : les États-Unis soutiennent le projet européen de Code de conduite sur les activités spatiales ce qui est un moyen d’échapper au projet russo-chinois de Traité d’interdiction de placement d’armes dans l’espace.

 

Enfin, l’air et la mer. Depuis la Charte de l’Atlantique, les États-Unis et le Royaume-Uni se sont autoproclamés police de l’air et des mers. Ils garantissent la libre circulation des marchandises et étendent ainsi leur thalassocratie.

 

— Le huitième, c’est le risque d’une épidémie. Depuis un an, les États-Unis ont mis en place avec une trentaine de leurs alliés le Global Health Security Agenda qui vise à détecter et contenir les épidémies aussi bien qu’à répondre au bioterrorisme.

 

 

B— Les objectifs économiques

 

En premier lieu, il s’agit de faire travailler les États-Uniens, non pas pour qu’ils puissent vivre avec un meilleur niveau de vie, mais pour qu’ils assurent la puissance économique du pays.

 

Deuxièmement, les États-Unis rencontrent un problème de sécurité énergétique non pas parce qu’ils auraient du mal à s’approvisionner — ils sont désormais excédentaires grâce au pétrole mexicain dont ils se sont discrètement emparés — mais parce que la Russie prétend suivre leur exemple en contrôlant le marché mondial du gaz.

 

Troisièmement, le leadership US en matières scientifiques et technologiques ne doit plus reposer sur l’immigration des cerveaux, qui tend à se raréfier, mais sur son propre système scolaire.

 

Quatrièmement, le nouvel ordre économique doit faire des États-Unis la première destination des investissements dans le monde. Dès lors tous leurs encouragements à développer les investissements ici ou là sont de pure forme.

 

Cinquièmement, les États-Unis doivent utiliser l’extrême pauvreté dans le monde pour imposer leurs produits.

 

 

C— L’idéologie

 

Les États-Unis sont irréprochables en matière de « Droits de l’homme ». Cette expression doit être comprise au sens anglo-saxon de protection des individus face à l’arbitraire des États, mais surtout pas au sens des Révolutionnaires français pour qui le premier « Droit de l’homme et du citoyen », ce n’est pas d’élire des dirigeants parmi les élites, c’est d’être son propre dirigeant.

 

L’Administration Obama a mit fin à la pratique de la torture et garantit les droits de ses prisonniers. Peu importe que les membres de la CIA ayant pratiqué des expériences sur des prisonniers ne soient pas poursuivis pour leurs crimes ni qu’aucune enquête n’ait été conduite sur les 80 000 personnes qui furent illégalement détenues en eaux internationales sur des bateaux de la Navy durant l’ère Bush. De même, on est prié de croire que la NSA ne collecte aucun renseignement pour réprimer des opinions politiques ni qu’elle transmette ses renseignements à l’Advocacy Center afin de favoriser les entreprises US lors des appels d’offres internationaux.

 

Les États-Unis défendent des principes universels : la liberté d’expression [sauf pour les télévisions serbes, irakiennes, libyennes et syriennes qu’ils ont détruites], la liberté de culte [mais pas la liberté de conscience] et de réunion, la capacité de choisir ses leaders de manière démocratique [sauf pour les Syriens qui ont élu Bachar el-Assad à 88 %], et le droit à une procédure et une justice équitable [mais uniquement en ce qui concerne le droit pénal chez les autres]. Ils défendent les communautés les plus vulnérables, telles les minorités ethniques et religieuses [mais ni les Yazidis ni les catholiques ou orthodoxes du Proche-Orient], les handicapés, les LGTB [uniquement parce que ça ne leur coûte rien], les personnes déplacées [sauf les Mexicains qui tentent de franchir la frontière] et les travailleurs migrants.

 

Les États-Unis soutiennent les démocraties émergentes, particulièrement après le printemps arabe. C’est pourquoi ils ont soutenu Al-Qaïda dans sa révolution contre la Jamahiriya arabe libyenne et le soutiennent encore contre la République arabe syrienne. Ils luttent également contre la corruption, sachant qu’ils n’ont rien à se reprocher puisque les membres du Congrès ne touchent pas d’argent en cachette pour modifier leurs votes, mais le déclarent sur un registre.

 

Les États-Unis continueront à subventionner des associations à l’étranger en choisissant leurs interlocuteurs de manière à pouvoir camoufler leurs coups d’État en « révolutions colorées ».

 

Enfin, les États-Unis s’attacheront à prévenir des massacres de masse [mais pas à ne pas en pratiquer eux-mêmes comme celui des 160 000 Libyens qu’ils avaient reçu mandat de protéger et qu’ils bombardèrent]. Pour ce faire, ils soutiendront la Cour pénale internationale [à la condition qu’elle ne poursuive pas de fonctionnaires US].

 

 

D— Le Nouvel ordre régional

 

— Extrême-Orient : Bien que la Chine soit en compétition avec les États-Unis, ils éviteront la confrontation et « chercheront à développer une relation constructive » avec Pékin. Néanmoins, comme on n’est jamais assez prudent, ils poursuivront le déplacement de leurs troupes vers l’Extrême-Orient et se préparent dès à présent à la Guerre mondiale.

 

— Europe : Les États-Unis continueront à s’appuyer sur l’Union européenne qu’ils ont imposée aux Européens, leur principal client. Ils ne manqueront pas d’utiliser l’UE, leur « partenaire indispensable », contre la Russie.

 

— Proche-Orient : Les États-Unis garantissent la survie de la colonie juive de Palestine. Pour ce faire, ils continueront à la doter d’une très importante avance technologique militaire. Surtout, ils poursuivront la construction d’une alliance militaire entre Israël, la Jordanie et les pays du Golfe conduits par l’Arabie saoudite, ce qui enterrera définitivement le mythe du conflit israélo-arabe.

 

— Afrique : Les États-Unis subventionneront de « Jeunes leaders » qu’ils aideront à être démocratiquement élus.

 

— Amérique latine : Les États-Unis lutteront pour la démocratie au Venezuela et à Cuba, qui persistent à leur résister.

 

 

E— Conclusion

 

Concluant son exposé, le président Obama souligne que ce programme ne pourra être accompli qu’en restaurant la coopération entre Républicains et Démocrates, ce qui est une manière de rappeler son projet d’augmentation des dépenses militaires.

 

Pour être comprise, la nouvelle Doctrine de sécurité nationale doit être replacée dans son contexte. En 2010, le président Obama avait abandonné la théorie de la « guerre préventive », c’est-à-dire le droit du plus fort de tuer qui bon lui semble. Cette fois-ci, il abandonne le projet de « remodelage du Moyen-Orient élargi ». Compte tenu des principes énoncés plus haut, on peut en conclure que les États-Unis vont repousser Daesh vers la Russie, qu’ils ne reconnaîtront finalement pas l’indépendance du Kurdistan irakien, et qu’ils confieront la sécurité d’Israël à la Jordanie et à l’Arabie saoudite et non pas à la Russie comme envisagé en 2012.

 

La Doctrine Obama restera dans l’Histoire comme le constat d’un échec et l’annonce d’une catastrophe : Washington abandonne son projet de réorganisation militaire et se lance à nouveau dans le développement de ses armées.

 

Au cours des 70 dernières années, le budget militaire du pays a toujours été en augmentation, sauf en 1991-95 lorsqu’ils pensaient conquérir le monde par la seule voie économique, et en 2013-14 lorsqu’ils prirent conscience de leur désorganisation. En effet, depuis plusieurs années, plus ils mettent d’argent dans leurs armées, moins celles-ci fonctionnent. Cependant personne n’a réussi à réformer le système ni Donald Rumsfeld ni Chuck Hagel. Par conséquent, il faudra toujours nourrir plus le Moloch, à la fois d’un point de vue budgétaire et en lui offrant des guerres à livrer.

 

 

>>> Voir le rapport en question ici :

National Security Strategy, USA 2015 (original en anglais)

 

 

 

Par E & R - voltairenet.org – le 9 février 2015


No comment yet.
Scooped by Koter Info
Scoop.it!

Le Grand marché transatlantique : vers un OTAN économique ?

Le Grand marché transatlantique : vers un OTAN économique ? | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Le Grand marché transatlantique :

Vers Un OTAN économique ?

Par René Naba (*)

 

1— Une mise au pas américaine de l’Europe face à la déferlante chinoise.

 

Un Grand Marché Transatlantique devrait se mettre en place en 2015 dans la plus grande discrétion, deuxième pilier d’un édifice conçu par les États-Unis en vue d’assurer la pérennité de la suprématie américaine face à la Chine, désormais première puissance économique du monde, d’une part, et le BRICS, d’autre part, dont l’émergence diplomatique à la faveur de la guerre de Syrie en y mettant en échec la stratégie atlantiste, a signé l’avènement d’un Nouveau Monde multipolaire.

 

Le sommet antiterroriste prévu le 18 février à Washington en réplique au carnage de Charlie Hebdo, le 7 janvier dernier à Paris, devrait vaincre les réticences des derniers récalcitrants européens à une mise au pas de l’Union européenne sous la coupe américaine.


Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont affiché, en 2014, un PIB nominal cumulé de plus de 14 000 milliards de dollars, soit pratiquement autant que celui de la totalité des 28 pays de l’Union européenne (18. 874) et proche de celui des États-Unis (17. 528). La Chine, de son côté, a anticipé cette manœuvre de contournement en s’ouvrant sur la Russie, offrant un soutien à ce pays en difficulté en raison des sanctions atlantistes à propos de l’Ukraine et en raison de la chute des cours du brut.

 

Ce faisant, Pékin a visé à renforcer sa politique de voisinage en Asie, où se trouve la moitié de ses dix principaux partenaires économiques, notamment le Japon et l’Inde, en reléguant au second plan ses relations avec le bloc atlantiste, jugé très interventionniste sur la question du Tibet.

 

Traduction sur le plan économique de la structure militaire de l’OTAN, héritée de la guerre froide soviéto-américaine, le Grand Marché Transatlantique se présente comme le complément au « Traité de Partenariat transpacifique » constitué sous l’égide américaine dans la zone Asie pacifique. En un déploiement arachnéen, le marché transatlantique constituera le substrat économique de L’OTAN et le trans pacifique celui de l’OTASE (l’OTAN du Sud-est asiatique).

 

Ce groupement se veut comme un « espace de liberté, de sécurité, de justice » en Europe. Il reposerait sur le marché libre et sur le contrôle des populations. Il fonctionnera à ce titre selon le principe d’un commandement centralisé — un décideur, 28 exécutants ; un dispositif dicté selon la loi implacable des rapports de force. En somme un OTAN économique : Une instance économique dotée d’une structure fortement hiérarchisée soumise à des règles draconiennes sous la sourcilleuse supervision des États-Unis.

 

1  À ce propos « Racket américain et démission d’État » : Un rapport du Centre Français de Recherche sur le Renseignement par Leslie Varenne et Eric Denécé (Rapport de recherche n° 13, décembre 2014).

 

Ce « futur Grand Marché Transatlantique » mené par l’Union Européenne et les États-Unis s’articulera en effet sur deux piliers : un Marché Libre, dérégulé et sauvage, et un contrôle accru des populations justifié par le terrorisme, avec son acte fondateur : les attentats du 11 septembre 2001 qui légitiment une force arbitraire.

 

Le contrôle portera notamment sur la surveillance des données personnelles sur Facebook et la messagerie électronique, de même que les puces des cartes de crédit, les caméras de surveillance et la biométrie. Les déboires d’Edward Snowden (NSA, National Security Agency) et de Julien Assange (Wikileaks) en portent témoignage. Dans cette perspective, des fleurons de la presse française sont ainsi passés sous contrôle des grands opérateurs de téléphonie mobile (Le Monde, Xavier Neel Free, — Libération le Franco-Israélien Pierre Drahi Numéricable — et TFI Bouygues) avec leur cohorte d’abonnés.


Ce nouvel ensemble UE-US, approuvé le 28 mai 2008 par les Institutions européennes, signifierait ainsi le transfert de la souveraineté européenne, après le transfert des souverainetés nationales de ses États membres qui seraient alors institutionnellement tous sous influence et domination américaine. Ce nouvel espace de liberté repose sur les dispositifs juridiques suivants :

 

— La Résolution du Parlement européen sur les relations transatlantiques, B6-0280/2008, du 28 mai 2008.

 

The Council of the European Union, «Note from Presidency to Coreper, Final Report by EU-US Hight Level Contact Group on information sharing and privacy and personal protection», 9831/08, Brussels 28 mai 2008).

 

 

2— Le seuil critique


L’émergence sur la scène internationale d’États continents (Chine, Inde) et de dragons économiques ont conduit les États nations à constituer de grands ensembles régionaux, sur une base géographique, afin d’atteindre un seuil critique à l’effet de maintenir leur positionnement sur les relations internationales et de répondre aux exigences de la mondialisation des flux.

ALENA (Canada, États-Unis, Mexique), MERCOSUR (Amérique Latine), Union européenne, Conseil de Coopération du golfe (CCG), Groupe de Shanghai (Chine Russie, Asie centrale avec Iran au rang d’observateur), de même que les « Next eleven » : Les sigles se succèdent dans un entre-las d’alliances à l’effet de favoriser une synergie visant un positionnement optimal dans la nouvelle compétition pour la conquête des marchés et des matières premières. Une recomposition opérée dans un contexte marqué par un bouleversement de la géoéconomie mondiale, avec une concurrence accrue de l’hémisphère sud face à l’hégémonie absolue de l’hémisphère nord dans la gestion des affaires de la planète depuis la découverte du continent américain il y a cinq siècles.


Les « Next eleven » comprend les onze pays suivants : Bangladesh, Égypte, Indonésie, Iran, Corée du Sud, Mexique, Nigeria, Pakistan, Philippines, Turquie, Viêt Nam. Ils sont présentés comme les onze prochains pays émergents susceptibles d’avoir le même effet que les BRICS.



3— La nouvelle frontière : barrage ou passerelle ? (2)


Le développement de ces grands ensembles économiques à soubassement régional a certes répondu aux besoins de la mondialisation de l’économie. Mais si elles ont aboli les frontières entre les États membres, pour en faire des passerelles d’échange, elles ont dressé des barrages face aux autres États non membres.


La fin de la bipolarisation du Monde a entraîné la destruction des murs de séparation de la guerre froide. La destruction du Mur de Berlin et l’implosion de l’Union soviétique ont entraîné l’inclusion de l’Europe de l’Est ex-communiste dans la sphère géopolitique de l’OTAN et la constitution d’une Union Européenne de 27 membres.


Cette dynamique plutôt que d’entraîner une abolition des frontières à l’espace planétaire, a généré, dans la première décennie du XXIe siècle, une multiplication de barrages de séparation même au sein d’États associés ; voire même à des démembrements d’États, contraire au principe de l’intangibilité des frontières issues de la colonisation (Soudan), auparavant en Europe URSS et Yougoslavie, et en riposte, l’Ukraine par rattachement de la Crimée à la Russie.


  • Muraille à la frontière entre les États-Unis et le Mexique pour freiner la migration clandestine quand bien même les États-Unis et le Mexique font partie de l’ALENA. Illustration du slogan du message subliminal des pays occidentaux au reste du Monde : « Oui aux capitaux exotiques, non à l’immigration basanée ».


  • Muraille de sécurité à Bagdad autour de l’ancien palais présidentiel de Saddam Hussein, la fameuse zone verte, le siège de l’ambassade américaine, espace de démarcation entre les libérateurs américains et leurs supposés alliés, les anciens opposants à Saddam.


  • Mur d’apartheid entre Israël et la Palestine autour de Jérusalem


  • Muraille de sécurité entre l’Arabie saoudite et l’Irak et le Yémen.


Cf à ce propos :

http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20150118.OBS0206/la-grande-muraille-de-l-arabie-saoudite-contre-l-etat-islamique.html?xtor=RSS-19.


À noter toutefois une percée diplomatique majeure sur le continent américain, la fin de l’ostracisme des États-Unis à l’égard de Cuba, au terme d’un blocus de 52 ans, le plus long embargo économique de l’époque contemporain ; une levée de blocus justifiée par les nouvelles menaces planétaires, notamment le terrorisme pan islamique.



4— La problématique de l’Union européenne


Chaque superstructure s’est accompagnée d’un abandon de souveraineté et d’une dépersonnalisation concomitante des citoyens. Il en est ainsi de l’Union européenne mue à l’origine par une double impulsion idéologique :

  • Sceller, par la mise en commun des richesses communes (charbon, acier), la réconciliation des deux grandes puissances continentales européennes dont la rivalité au XXe siècle avait entraîné, au terme de deux guerres mondiales (1914-1918, 1939-1945, un déclassement de l’Europe dans la hiérarchie des puissances.


  • Proposer une ambition nouvelle à la jeunesse européenne après la perte des colonies. Ambition d‘une fraternité trans européenne, simultanément à l’engagement humanitaire dans le tiers monde. La décolonisation de l’Afrique est intervenue au début de la décennie 1960, alors que John Kennedy lançait l’idée de la conquête de nouvelles frontières [l’espace et Peace corps].


Un même espace juridique commun à 27 pays, un marché de consommation de 527 millions de personnes, représentant sept [7] pour cent de la population mondiale et 25 pour cent de son PNB, un centre de haute technologie et de productivité haut de gamme, cimenté par une monnaie commune, un dispositif réglementaire commun ont donné une nouvelle visibilité au continent européen.

Mais, en contrecoups, La directive européenne et le principe de la subsidiarité ont imposé des limites à la souveraineté nationale des États membres, quand bien même ils constituent un gage d’intégration européenne. La supranationalité, une innovation juridique européenne, a impliqué une souveraineté minorée des États membres en ce qu’elle constitue une notion intermédiaire entre la souveraineté absolue et le régime de la tutelle.



5 – Libre Marché et déficit démocratique.


Face à la crise systémique de l’endettement européen, le devenir de l’Europe balance ainsi entre stagnation de la croissance et montée en puissance des pulsions xénophobes, dont les faits les plus marquants auront été le carnage d’Oslo, une visibilité électorale des partis nationalistes de la droite radicale [FN en France], les guerres de prédation économique [Libye, Syrie], sous couvert de printemps arabe.


Des pays dirigés par des directives européennes elles-mêmes « dictées » par les États-Unis avec le consensus de Washington comme moteur du consensus de Bruxelles. L’Union Européenne, elle-même soumise et non plus souveraine, conduite à régenter selon le schéma américain la vie quotidienne des citoyens, dont la souveraineté étatique est déjà confiée à l’Europe.


Au clivage droite-gauche, conservateurs-travaillistes [Royaume-Uni], se substituera un nouveau clivage : population/pouvoir versus États et entreprises privées, citoyens Européens versus Institutions-lobbies. Un clivage dominé et régi par le libre Marché. Avec en prime le triomphe d’une culture d’entreprise sur la culture démocratique et républicaine en ce que les États-Unis n’accepteront un espace de libre-échange qu’à la condition d’un contrôle accru des populations et des démocraties. Le slogan sarkozyste « travailler plus pour gagner plus » pourrait s’interpréter dans cette perspective par « travailler plus pour réfléchir moins ».


L’altermondialisme et l’anticapitalisme basique ont été caricaturés et marginalisés par l’idéologie de la Mondialisation au point de stigmatiser les tenants de cette ligne de combat politique de Jean Luc Mélenchon à Olivier Besancenot.


La finance, l’argent, le Marché sont de bons serviteurs et de mauvais Maîtres. La devise de ce grand marché pourrait être : libre Marché et déficit démocratique. Et pour la population de l’ensemble européen, un consommateur et non un citoyen.



6 — Le précédent de l’AMI [Accord Multilatéral sur les Investissements]


L’AMI, au nom si trompeur, tout comme d’ailleurs l’OMC sur un autre plan, masquait en fait une vaste opération de séduction dolosive. De par ses dispositions, l’AMI, accord multilatéral, ne paraissait pas si amical que ce sigle ne suggérait. Le Libre échange qu’il entendait instituer à l’échelle de la planète n’a aménagé ni la liberté ni la réciprocité. Bien au contraire. Sous la bannière de la libre entreprise, il imposait la dure barrière de la loi du plus fort, la loi de la jungle de l’impériale Amérique. 


L’Accord multilatéral sur l’investissement [AMI], en anglais Multilateral Agreement on Investment [MAI], a été négocié secrètement au sein des vingt-neuf pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économique [OCDE] entre 1995 et avril 1997.


Proposant une libéralisation accrue des échanges [interdiction des discriminations par la nationalité entre investisseurs], il entraîna de vives protestations de la part des partisans de l’exception culturelle, des mouvements de défense de l’environnement et de quelques mouvements syndicaux lors de sa divulgation au grand public par des mouvements de citoyens américains.


Des organisations non gouvernementales sont parvenues à se procurer le projet d’accord, et à alerter le public. Selon un de leurs dirigeants, Susan George, « l’AMI est comme Dracula : il meurt à être exposé en plein jour ». Finalement, devant l’opposition française.


Ainsi donc moins d’une décennie après la débâcle du communisme, les États-Unis s’étaient déjà employés à édifier, à leur profit exclusif, un oligopole mondial dont les fers de lance, l’AMI et l’OMC, étaient articulés sur de puissants vecteurs à l’effet d’assurer son emprise sur la sphère intellectuelle et économique de la planète en vue de son verrouillage exclusif et de ses succédanés.


L’histoire n’est pourtant pas avare d’exemples en la matière et la vie des empires en témoigne : l’hyperpuissance engendre l’atrophie, de la même manière que la boulimie provoque l’embolie. L’Empire romain, les grands empires d’Asie, l’Empire ottoman, l’Empire britannique, et plus près de nous l’Empire soviétique, pour grands qu’ils aient pu être, sont désormais relégués au niveau des vestiges anciens dans la mémoire collective humaine.



Par René Naba [*] - mondialisation.ca – le 5 février 2015

Source : madaniya.info


RÉFÉRENCES

1— Grand marché transatlantique : annexe documentaire : Racket américain et démission d’État. Un rapport du Centre français de Recherche sur le Renseignement par Leslie Varenne et Eric Denécé : Racket américain et démission d’État. Le dessous des cartes du rachat d’Alstom par General Electric [Rapport de recherche n° 13, décembre 2014].

Le 19 décembre 2014, l’assemblée générale des actionnaires d’Alstom a autorisé la vente des activités de sa branche Énergie à General Electric [GE]. Une nouvelle fois la France a capitulé devant son allié américain en lui cédant dans des conditions litigieuses et rocambolesques les activités rentables et pour partie stratégiques d’un fleuron de son industrie.

Quelles sont les réelles raisons qui ont conduit à cette vente ? En effet, il est troublant que la France ait cédé sans état d’âme une entreprise dont les activités sont si importantes pour son indépendance.

Les risques liés aux procédures judiciaires pour corruption engagées contre Alstom dans de nombreux pays ont joué un rôle déterminant dans le rachat de la société française. La justice américaine a su habilement exploiter les craintes des dirigeants du groupe. En effet depuis plusieurs décennies, les règles juridiques édictées à Washington s’imposent au reste du monde, au détriment des droits et des intérêts des autres nations. Ce sont elles, et non une soi-disant complémentarité économique ou la recherche de la taille critique, qui sont à l’origine de la cession de la branche Énergie du groupe français.


L’affaire Alstom met par ailleurs en lumière deux faits préoccupants :


  • D’une part, l’attitude de nos « élites » qui derrière un discours circonstancié sur la mondialisation —, mais en réalité motivées par la satisfaction d’intérêts personnels ou la dissimulation d’erreurs stratégiques — sont en train de vendre nos joyaux industriels à l’étranger, n’hésitant pas à sacrifier notre indépendance militaire et nucléaire ;
  • D’autre part, l’incompétence et l’impuissance des politiques, qui n’ont toujours pas compris ce qu’était la guerre économique moderne et se révèlent incapables de défendre nos intérêts. Dans ce dossier, rien n’a été fait pour sauver Alstom, le gouvernement n’a pas été à la hauteur des enjeux.

 

Enfin, pour aboutir à cet accord et pendant toute la période des négociations, il y a eu une multiplication « d’affaires » dans l’affaire : suspicion de manipulation de cours et de délits d’initiés, conflits d’intérêts, projet de déménagement du siège d’Alstom à Singapour, etc. Autant d’éléments qui, ajoutés à la vente déshonorante d’activités stratégiques nationales, font de l’affaire Alstom un véritable scandale d’État.

 

2— Voir à ce propos le débat sur la frontière entre Régis Debray et Henri Guano : Sur la frontière, la guerre Debra-Guaino est déclarée Mardi 1 Mai 2012 http://www.marianne.net/Sur-la-frontiere-la-guerre-Debray-Guaino-est-declaree_a217237.html

 

 

[*] RENÉ NABA : journaliste-écrivain, ancien responsable du Monde arabo musulman au service diplomatique de l’AFP, puis conseiller du directeur général de RMC Moyen-Orient, responsable de l’information, membre du groupe consultatif de l’Institut Scandinave des Droits de l’Homme et de l’Association d’amitié euroarabe. Auteur de « L’Arabie saoudite, un royaume des ténèbres » [Golias], « Du Bougnoule au sauvageon, voyage dans l’imaginaire français » [Harmattan], « Hariri, de père en fils, hommes d’affaires, premiers ministres [Harmattan], « Les révolutions arabes et la malédiction de Camp David » [Bachari], « Média et Démocratie, la captation de l’imaginaire un enjeu du XXIe siècle [Golias].

No comment yet.
Scooped by Koter Info
Scoop.it!

Cuba - Usaid démasqué

Cuba - Usaid démasqué | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Joshua Wong, l’étudiant emblème d’Occupy Centra à Hong Kong, financé par les USA

 

LA FONDATION USAID DÉMASQUÉE À CUBA, ET CE QUE CELA NOUS DIT DES TENTATIVES MONDIALES DE SUBVERSION MENÉES PAR LES USA

 

Une enquête d’Associated Press (AP) a révélé que l’Agence des États-Unis pour le développement international (United States Agency for International Development, alias Usaid), a tenté pendant deux ans de créer et d’exploiter un réseau social à l’intérieur de Cuba, dans le but d’y provoquer des troubles et de renverser le gouvernement cubain. Ce programme s’est soldé par un échec complet, principalement car le gouvernement cubain a pris toutes les mesures nécessaires pour enquêter, interroger et démanteler ce qui ne peut être décrit que comme de la subversion financée par l’étranger.

 

Dans son reportage intitulé Les USA ont organisé la scène du Hip-Hop de Cuba pour y provoquer des troubles [1], AP a révélé : 

« Le programme est exposé dans des documents impliquant Creative Associates International, un contractant de Washington D.C., payé des millions de dollars pour affaiblir le gouvernement communiste cubain. Les milliers de pages du rapport incluent des contrats, des emails, des conversations en ligne enregistrées, des budgets, des rapports de dépenses, des présentations Power point, des photographies et des passeports.

Ce projet a inclus la création d’un réseau social « Twitter à la cubaine » et l’envoi de jeunes sud-américains sans expérience pour recruter des activistes, des opérations qui ont été le sujet central de reportages précédents d’AP. »

 

Il ne s’agit pas de la première fois qu’Usaid ou une autre organisation des USA affirme aider au développement alors qu’elle est en fait engagée dans de la subversion politique. AP a révélé que le programme cubain était fondé sur un autre programme soutenu par les USA, utilisé pour renverser le gouvernement Serbe en 2000.

 

L’opération organisée par Usaid comprenait l’envoi clandestin d’argent vers Cuba au moyen de sociétés-écrans et de banques offshores. Usaid, malgré les preuves présentées, a démenti l’existence de cette opération, de la même manière que d’autres organisations des USA, également prises en flagrant délit de subversion politique.

 

À propos des dénégations d’Usaid, AP a écrit :

 

« Toute affirmation suivant laquelle nous sommes impliqués dans des opérations secrètes ou dissimulées est fausse », a affirmé Usaid mercredi dernier. L’organisation a affirmé que ses programmes étaient destinés à renforcer la société civile « bien souvent dans des endroits où l’engagement civique est impossible et où des gens sont harcelés, arrêtés, sujets à des mauvais traitements ou pire. »

 

Si, par société civile, Usaid veut parler des réseaux de subversion politique opérant pour les intérêts de Wall Street et Washington, alors c’est précisément ce que soutenait Usaid à Cuba, et ce que l’organisation continue à soutenir tout autour du monde. Cependant, l’insistance d’Usaid, suivant laquelle aucune de ses opérations n’était secrète ou dissimulée, est tout simplement un mensonge.

 

Dans un autre reportage, intitulé 5 choses à savoir à propos du programme pour le Hip-hop cubain d’Usaid [2], AP a révélé qu’Usaid a dissimulé ses programmes cubains sous le prétexte de programmes civiques et de santé. Le même reportage affirme que les financements d’Usaid étaient même cachés aux Cubains impliqués dans le programme, y ajoutant un nouveau niveau de duplicité et de tromperie.

 

Ce que les subversions cubaines d’Usaid nous disent de l’ensemble des programmes de subversions des USA

 

1— Les USA sont engagés dans la subversion politique tout autour du monde, déguisée en promotion de la démocratie et même en aides au développement au travers de » programmes civiques et de santé.


2— Ces tentatives de subversion sont menées secrètement, au travers de compagnies-écrans, d’intermédiaires, de contractants extérieurs. Par la suite, toute allégation à ce propos est déniée en bloc, sans aucun souci des preuves qui peuvent être produites par les pays cibles, ou même par les journalistes occidentaux enquêtant sur des faits qui ne peuvent être démentis.

3— Les USA utilisent les réseaux sociaux, de jeunes groupes de musiciens, d’étudiants, ainsi que des groupes installés sur Facebook et Twitter, pour créer l’illusion d’une opposition croissante, là où aucune opposition n’existe, ou, si elle existe, ne constitue qu’une minorité obscure.

4— Alors que les mouvements d’oppositions fabriqués par Usaid semblent, jusqu’au bout, inconscients, de l’influence des USA, des documents révélés par AP [3] montrent à quel point ces mouvements sont artificiels, avec l’examen des profils psychologiques des membres principaux, et des stratégies, agendas et objectifs tous déterminés depuis la direction par Usaid et ses contractants. Des comptes rendus de réunions révèlent des tentatives directes de manipulation des individus qu’Usaid cherche à attirer vers ses mouvements d’oppositions artificiels, avec des titres de réunions et de discussions organisées pouvant se résumer à : Qu’est-ce qui pourrait les motiver à faire ce que nous leur demandons ?


5— Malgré toutes leurs grandes affirmations de promotion de la démocratie, les programmes des USA sont manipulateurs, insidieux, malhonnêtes, exploiteurs et trompeurs (pas seulement pour ceux attirés dans les programmes, mais également pour la population qui y est sujette dans les pays ciblés, ainsi que pour l’audience mondiale, totalement trompée sur la véritable genèse de ces mouvements une fois qu’ils gagnent une réelle visibilité).

 


Repenser les récents désordres politiques à la lumière de Cuba

 

Quelles autres nations ont souffert de récents désordres politiques ? Et parmi ces nations, lesquelles possédaient des mouvements d’opposition soutenus massivement par Usaid et d’autres organisations des USA, comme la Fondation nationale pour la démocratie (National Endowment for Democracy,alias NED) ? Au vu de ce que nous savons concernant Cuba, et au vu des tentatives par Usaid pour y camoufler leurs programmes de subversion politique concertée, puis démentir y avoir participé, quels parallèles pouvons-nous tracer ailleurs ?

 

Hong Kong, Chine 

.

Le mouvement appelé Occupy Central, ou Révolution des Parapluies, à Hong Kong, en Chine, a rassemblé de multiples groupes fondés de façon ouverte par Usaid et NED. D’autres groupes, notamment des organisations étudiantes, se sont agglomérés à ces groupes financés par les USA avec si peu d’efforts et possédaient des telles capacités d’organisation et une telle influence sur les médias occidentaux, qu’il est difficile de croire qu’Usaid ne leur apportait pas un soutien caché. Par exemple, le Scholarisme de Joshua Wong a été accusé par Beijing d’être de création US. Le Wall Street Journal, dans son article intitulé Les médias favorables à Beijing accusent un dirigeant des mouvements étudiants à Hong Kong d’avoir des liens avec le gouvernement des USA, [4] a écrit : 

« Les preuves montrant les forts liens de Joshua Wong avec les USA, citées par ces journaux contiennent ce que l’article a décrit comme des réunions fréquentes avec le personnel du consulat des USA à Hong Kong, et des donations cachées d’Américains à Joshua Wong. Comme preuve, l’article a cité des photographies fournies par des « citoyens du net ». L’article a également indiqué que la famille de M. Wong a visité Macao en 2011 sur invitation de la Chambre de Commerce Américaine, et qu’ils ont séjourné au Venetian Macao « possédée par les USA », qui est la propriété de Las Vegas Sands Corp. »

 

D’autres dirigeants d’Occupy Central, dont Martin Lee et Anson Chan, étaient même carrément à Washington DC [5], plus tôt dans l’année, pour y récolter le soutien des USA, aux côtés de la même organisation qui finançait les activités politiques d’autres codirigeants, notamment Benny Tai et même l’Université de Hong Kong (impliquée dans un trafic d’argent sale, utilisé par Occupy Central pour organiser un référendum [6] avant les troubles récents).

 

Le NED a démenti toute implication dans les manifestations [7], au moyen de déclarations vides de sens, qui font écho à celles d’Usaid concernant Cuba.

 

Thaïlande 

.

Les partisans du dictateur déchu et meurtrier de masse, Thaksin Shinawatra [8], et Shinawatra lui-même, ont bénéficié pendant des années de l’appui des USA, avec un lobbying intensif à Washington pour un soutien financier d’Usaid/NED aux soi-disant activistes qui cherchent à se prétendre des académistes impartiaux ou des avocats des droits de l’homme, mais qui soutiennent Shinawatra et sa machinerie politique de façon claire et sans équivoque [9].

 

Usaid et la fondation Open Society, du criminel financier notoire George Soros, ont financé le livre Book Re : public, de l’académicienne Pinkaew Laungaramsri, appartenant à l’université Chiang Mai.

 

Sawatree Suksri, du soit-disant Nitirat Group, ou Juristes Eclairés, de l’université Thammasat, est également profondément impliquée dans des programmes dirigés par NED. Elle a pris part à un programme d’échange du Département d’État des USA, a contribué au rapport annuel Freedom House de la NED, utilisé en coordination avec les efforts de subversion, pour faire basculer l’opinion publique contre les nations ciblées, et elle a même accueilli le lobbyiste de Thaksin Shinawatra, Robert Amsterdam, en tête d’affiche de l’un des forums publics de Nitirat.

 

Ce qui est peut-être le plus troublant, ce sont ses liens avec le site internet thaïlandais Prachatai [10], financé chaque année à hauteur de millions de bahts par NED, Usaid, et Open Society. Prachatai, comme ceux impliqués dans le scandale cubain, après avoir d’abord démenti être financés, dément maintenant que ses travaux et ses financements extensifs par les USA soient à d’autres fins que des programmes civiques. Bien qu’ils aient été obligés de publier leurs importants financements par les USA en 2011, depuis lors, ils n’ont pas mis à jour cette liste, et ces détails de financement n’ont jamais été publiés en thaï à l’intention de leurs lecteurs thaïlandais. Ce site est un soutien permanent à Thaksin Shinawatra et à sa machine politique, notamment de son soi-disant mouvement de rue des chemises rouges, ainsi que des divers académiciens peu sincères (financés par les USA), qui sont mentionnés ci-dessus.

 


Syrie/Iran 

.

Dans un article de politique US intitulé Quel chemin vers la Perse ? publié le 15 août 2009 par le Brookings Institution [11], à propos du renversement de l’Iran, il est spécifiquement indiqué que :

« Une méthode avec de bonnes chances de succès serait d’encourager les efforts clandestins pour un changement de régime dans l’espoir que Téhéran réagirait de façon publique, ou même de façon semi-clandestine, qui pourrait ensuite être décrite comme un acte d’agression sans raison valable par le gouvernement iranien. »


Ici, des politiciens des USA discutent en public de déstabiliser clandestinement une nation au moyen de la subversion politique. Les actes d’agression qui en résulteraient seraient alors présentés comme sans provocation, et utilisés pour augmenter la pression politique appliquée au pays ciblé.

 

Cet article parle également de façon ouverte des points à prendre en compte pour organiser des troubles politiques. Dans une partie littéralement intitulée Trouver les bons intermédiaires, il est écrit :

« Lorsque l’on fomente une révolution, ou seulement des troubles publics, l’une des tâches les plus difficiles est de découvrir des partenaires locaux. »

 

Après avoir admis ouvertement l’objectif de fomenter une révolution, ou des troubles publics, l’article décrit les moyens de venir en aide à ces intermédiaires :

« … les étudiants et d’autres groupes ont besoin d’une aide discrète pour leurs manifestations. Ils ont besoin de fax. Ils ont besoin d’accès internet, de fonds pour dupliquer leurs affiches et tracts, et de financements pour empêcher qu’ils soient agressés par des hommes de main. Au-delà de ces approches, les organes des médias financés par les USA peuvent mettre en lumière les manques du régime en place, et donner une plus grande place à des critiques qui n’auraient pas fait surface autrement. Les USA soutiennent déjà des télévisions satellites en langue perse (Voice of America Persia), des radios (radio Farda), qui transmettent des informations non censurées aux Iraniens (durant ces dernières années, celles-ci ont récupéré la plus grande par des fonds alloués de façon publique par les USA pour promouvoir la démocratie en Iran). Les pressions économiques appliquées par les USA (ainsi que des pressions militaires) peuvent discréditer le régime, favorisant le désir de la population pour un gouvernement rival. »

 

L’article mentionne également l’utilisation de groupes armés pour soutenir la sédition manufacturée par les USA :

« Ceux qui souhaitent un changement de régime en Iran indiquent qu’il est du domaine de l’utopie de croire à une révolution de velours. Au contraire, ils affirment que les USA devraient se tourner vers les groupes d’opposition iraniens déjà existants, qui ont d’ores et déjà démontré leur volonté de combattre le régime, et qui semblent désireux d’accéder à l’assistance des USA. On pourrait alors espérer que ces divers groupes d’opposition puissent se transformer en des mouvements plus efficaces, qui pourraient être en mesure de renverser le régime. »

 

Dans ce document datant de 2009, sont décrites noir sur blanc les mêmes méthodes que celles révélées par AP concernant Cuba. De nouveaux stades d’intervention sont également décrits, notamment l’usage de groupes armés pour encourager la subversion et le changement de régime. De telles violences ont été employées en Thaïlande, mentionnée ci-dessus, en 2009 et 2010, ainsi que, a priori, en Iran, et sans aucun doute dans la Syrie voisine, où une guerre fait rage depuis quatre ans, menée par des terroristes soutenus par les USA, qui ont dévasté le pays.

 


Ukraine 

.

Ces actes de subversion politique ont également été constatés en Ukraine, une nation dans laquelle les incessantes interventions des USA et de l’OTAN sont publiques depuis bien longtemps. Dans un article de 2004, intitulé la campagne des USA derrière les bouleversements à Kiev [12], The Guardian a admis, que (les soulignés en gras sont du rédacteur du présent article) :

 

« … alors que les gains de la « Révolution des châtaignes » ornée d’orange sont pour l’Ukraine, la campagne qui y a été menée est une création us-américaine, un exercice de promotion de l’Occident et de marketing de masse, sophistiqué et brillamment conçu, qui a été mis en œuvre dans quatre pays en quatre ans, pour contrer des élections truquées et renverser des régimes douteux.

 

Financé et organisé par le gouvernement des USA, qui a déployé des consultants, des sondeurs, des diplomates, les deux grands partis américains et des organisations non gouvernementales US, cet exercice a été utilisé en Europe pour la première fois à Belgrade en 2000, pour battre Slobodan Milosevic dans les urnes.

 

Richard Miles, l’ambassadeur des USA à Belgrade, a joué un rôle clé. Et, l’an dernier, comme ambassadeur des USA à Tbilissi, il a rejoué sa partition en Géorgie, conseillant Mikhail Saakashvili pour battre Eduard Shevardnadze.

 

Dix mois après le succès de Belgrade, l’ambassadeur des USA à Minsk, Michael Kozak, un vétéran dans des opérations similaires en Amérique Centrale, notamment au Nicaragua, a organisé une campagne presque identique pour tenter de défaire l’homme fort de la Biélorussie, Alexander Lukashenko.

 

Celle-ci a échoué. « Il n’y aura pas de Kostunica en Biélorussie », a déclaré le président biélorusse en référence à la victoire de Belgrade.

Mais l’expérience gagnée en Serbie, Géorgie, et Biélorussie, a été incommensurable pour la conspiration qui a permis de vaincre le régime de Leonid Kuchma à Kiev.

 

L’opération, qui consiste à manigancer la démocratie à travers les urnes et la désobéissance civile, est maintenant si aboutie, que ses méthodes peuvent être reprises en un schéma pour gagner les élections dans d’autres pays. »

 

Non seulement l’Ukraine a souffert de ces déstabilisations politiques assumées par les USA pendant des années, mais The Guardian et d’autres sources nous révèlent que l’ensemble de l’Europe de l’Est a été la proie de ce type de subversion soutenue par l’étranger, ces manipulations, et ces changements de régime.

 


Il est temps de mettre un terme à la subversion organisée par les USA

 

L’immense machinerie de subversion, constituée de prisons où se pratiquent la torture, d’escouades de la mort, de guerres financées, et d’agressions militaires hors de toute légalité, est aujourd’hui la plus grande menace pour la stabilité mondiale, la paix et le progrès. La poursuite de l’hégémonie mondiale par Wall Street et Washington a déjà fait des millions de morts et a laissé des nations entières en ruine.

Stopper cette dynamique requiert un effort concerté de toutes les nations, États et provinces, des communautés locales et des individus. L’objectif étant de boycotter et remplacer de façon permanente, par des alternatives viables, les monopoles corporatistes et financiers qui conduisent cette hégémonie destructrice.

 

Dans le combat tout particulier de la subversion politique, Cuba et la Chine constituent déjà de bons exemples. À Cuba, ignorer le racket droit-de-l’hommiste pratiqué par l’Occident, qui a été construit spécialement pour servir de couverture et de protection pour ses agents de subversion, a permis au gouvernement d’enquêter et découvrir des preuves permettant d’incriminer Usaid et leurs relais, et ainsi de retourner l’opinion publique cubaine contre ces organisations. De la même manière, la Chine a réagi d’une main de maître en exposant les liens avec l’étranger et l’illégitimité du mouvement Occupy Central, leurs vrais soutiens et leur agenda réel.

 

La plupart de ces mouvements représentent une obscure minorité, que les USA tentent de faire croître de façon artificielle, tant à l’intérieur de leur pays d’origine que sur la scène internationale. Il est important que les nations s’occupent de répondre aux plaintes légitimes de leurs populations, et qu’elles ne réservent leurs enquêtes et leurs confiscations qu’aux agents de subversion. Les bouleversements sociaux et les injustices criantes ne font que donner de meilleurs points d’ancrage aux USA et à leurs réseaux de subversion.

 


Par Toni Cartalucci - Traduit par Étienne pour vineyardsaker.fr - le 26 décembre 2014

 

Notes

[1] US co-opted Cuba’s hip-hop scene to spark change (bigstory.ap.org, anglais, 11-12-2014)

[2] 5 things to know about USAID’s Cuban hip-hop plan (bigstory.ap.org, anglais, 11-12-2014)

[3] Des documents révélés par AP (documentcloud.org, espagnol, 2009, PDF)

[4] Pro-Beijing Media Accuses Hong Kong Student Leader of U.S. Government Ties (wsj.com, anglais, 25-09-2014)

[5] Entire « Occupy Central » Protest Scripted in Washington (landdestroyer.blogspot.co.nz, anglais, 05-10-2014)

[6] Media mogul Jimmy Lai « spent HK$3.5 m on Occupy Central vote », leaked emails show (scmp.com, anglais, 05-08-2014)

[7] US Covers Up Support for Hong Kong « Occupy Central » (landdestroyer.blogspot.co.nz, anglais, 28-10-2014)

[8] Thailand : Coup Ousts US-Backed Dictator (landdestroyer.blogspot.co.nz, anglais, 23-05-2014)

[9] Exposing Fake Academics & Their Foreign Backers (altthainews.blogspot.fr, 09-06-2014)

[10] US-Funded « Pro-Democracy » Propagandists Prachatai – Update (altthainews.blogspot.fr, 30-12-2013)

[11] Which Path to Persia ? Options for a New American Strategy toward Iran (brookings.edu, anglais, 15-08-2014) & version PDF en ligne (anglais)

[12] US campaign behind the turmoil in Kiev (theguardian.com, anglais, 26-11-2004)

 

Source : USAID Exposed in Cuba – What it Tells Us About US Subversion Worldwide (landdestroyer.blogspot.co.nz, anglais, 13-12-2014)

 

No comment yet.
Scooped by Koter Info
Scoop.it!

CUBA : ils l’ont dans ...l’os !

CUBA : ils l’ont dans ...l’os ! | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it



CUBA : ils l’ont dans ...l’os !

 Par Jean Ortiz (*)

 

Par le seul fait d’avoir tenu tête pendant si longtemps à l’impérialisme le plus puissant, Cuba a contribué au « changement d’ère » que vit aujourd’hui l’Amérique latine.

 

Dieu qu’ils ont du mal à le digérer !! Dans la dignité et l’honneur, sans quémander, sans renoncer à ce qu’il est, en toute souveraineté, David a fini par terrasser Goliath. Le droit l’a emporté sur la piraterie impérialiste, sur une sale et interminable guerre d’usure, d’asphyxie ; elle dure depuis plus de cinquante ans.


Rarement une révolution et un peuple auront été si longtemps agressés, dénigrés, en violation des lois internationales. Du « Projet Cuba » de mars 1960 (Eisenhower) à l’ « Opération Mangosta » de Kennedy, du débarquement yankee (repoussé en 72 heures) de la Baie des Cochons (avril 1961) aux « sanctions totales » de février 1962, décrétées par Washington, l’état de siège économique, financier, commercial, le harcèlement multiforme, n’auront jamais cessé. Des sanctions drastiques, près de 1000 milliards de dollars de coût estimé, des lois pour étrangler un pays rebelle, pour tenter de renverser le régime de Cuba l’insoumise, ce « mauvais exemple » de résistance face à « l’empire ».

 

Par le seul fait d’avoir tenu tête pendant si longtemps à l’impérialisme le plus puissant, Cuba a contribué au « changement d’ère » que vit aujourd’hui l’Amérique latine. En octobre 2005, la vieille brute de président Bush déclarait : « peu de pays ont défié notre nation autant que Cuba ». Il était pour une fois lucide. Alcooltest négatif. Les Cubains sont attachés viscéralement à leur indépendance parce que, en quelque sorte, c’est la révolution qui a inventé Cuba, permis l’épanouissement d’une nation mise sous tutelle néocoloniale depuis l’amendement Platt de 1901. Par ce texte, appendice à la constitution cubaine, les Etats-Unis se réservaient le droit d’intervenir à tout moment dans l’île pour y défendre leurs intérêts...

 

Alors, devant cette gifle historique, nos médiocrates s’étouffent, ergotent, déforment, manœuvrent, enfument. La décision d’engager un processus pour en finir avec la guerre de basse intensité contre Cuba serait à mettre au compte de la colombe Obama. La pitoyable romancière de quai de gare, Zoé Valdès, tourne en boucle, crachant haine et mensonge, en service commandé. Il faut bien manger...

 

Washington et sa « politique cubaine » étaient de plus en plus isolés internationalement. Aux États-Unis même, le blocus, devenu un « problème intérieur », faisait de moins en moins recette dans l’opinion. Depuis une quinzaine d’années, Cuba a brisé l’étau qui l’isolait, a été réintégrée dans la communauté latino-américaine, et y joue un rôle moteur au niveau des processus d’intégration (CELAC, ALBA).

 

Autant de défaites pour les maîtres du monde. L’Europe a même dû revoir son ostracique et cynique « position commune ». Une Europe bien mal placée pour s’ériger en donneuse de leçons « démocratiques». Et voilà que ces diafoirus doivent remballer. On comprend dès lors leur salive amère. Mais ils n’ont pas renoncé pour autant à miner en sous main, avec d’autres méthodes. Sablons le champagne sans retenue mais sans ingénuité. Le méchant loup n’est pas devenu agneau, même si ses dents sont plus élimées.

 

Retenons que la Résistance, la dignité finissent toujours par payer.

 

 

 

Par Jean Ortiz - humanite.fr – le 18 décembre 2014

 

 

(*) Jean Ortiz est un maître de conférences, syndicaliste et parfois homme politique. Il est d’abord spécialiste des littératures des Amériques et des littératures de langue espagnoles, il est aussi journaliste, donnant des chroniques à L'Humanité1, et à la revue altermondialiste Mémoire des luttes. (Source Wikipédia)

No comment yet.
Scooped by Koter Info
Scoop.it!

Marine russe dans les eaux US

Marine russe dans les eaux US | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Sergueï Koujouguétovitch Choïgou est ministre de la Défense russe depuis le 6 novembre 2012.

 


La marine russe dans les eaux américaines

 

À force de crier au loup et de voir des ennemis partout, les États-Unis ont fini par créer une situation dans laquelle les menaces, clamées sur tous les tons par les ténors du Pentagone pour augmenter les budgets de l’armée, ne seront plus fictives, mais bien réelles.

 

Pour faire un clin d’œil à leur cher Hollywood, la nouvelle situation pourrait s’appeler : « l’encercleur encerclé ».

 

Il y a quelques jours, le gouvernement russe a approuvé la signature d’un accord entre la Russie et le Nicaragua pour une procédure simplifiée de l’arrivée de navires de guerre russes dans les ports de ce pays d’Amérique centrale. Rappelons qu’en juillet 2014, le président russe Vladimir Poutine s’était rendu au Nicaragua dans le cadre d’un voyage en Amérique latine, où il avait rencontré le président Daniel Ortega. Lors de la visite, ils ont discuté, entre autres, de coopération militaire et de l’installation de stations au sol de GLONASS sur le territoire du Nicaragua, ainsi que de la participation de la Russie dans la construction du canal du Nicaragua qui relie les océans Atlantique et Pacifique.

 

Par ailleurs, la Russie continue de négocier pour établir des bases militaires dans d’autres pays de l’Amérique latine, notamment Cuba et le Venezuela. En février 2014, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou avait annoncé des plans pour étendre la présence militaire russe, y compris l’utilisation des ports étrangers d’escale de navires de la flotte russe, et la création de bases aériennes. Et depuis lors, la Russie et ces pays mènent des négociations intensives, selon le journal La Nacion.

 

En octobre 2014, l’Argentine a accepté le déploiement de bases militaires russes sur son territoire. Même si, officiellement, les accords avec Cuba et le Venezuela ne sont pas encore signés, on a déjà vu des navires russes dans le port de La Havane. À un jet de pierre de la Floride.

 

Il semble peu probable que les gesticulations des États-Unis et de l’OTAN aux portes de Moscou aient pour réel objectif d’attaquer la Russie un jour. Mais, si tel était le cas, les Russes sont déterminés à porter la guerre sur le sol étatsunien.

 

 

 

Par AvicRéseau International – le 14 décembre 2014

No comment yet.