Une percée nucléaire en Russie : le projet du réacteur Génération IV « Brest-300 » est prêt, l’usine à combustible est en construction | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Une percée nucléaire en Russie :

le projet du réacteur Génération IV « Brest-300 » est prêt, l’usine à combustible est en construction

 

Le projet « Proryv » (« Прорыв », « Percée ») comprend :

 

  • le réacteur nucléaire de la 4e génération « Brest-300 » à neutrons rapides à caloporteur métal lourd liquide (mise en marche prévue pour 2020) ;
  • l’usine à combustible spécial pour ce réacteur (mise en marche prévue pour 2017).

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Pourquoi ce nom de « Percée » ? Car c’est le premier réacteur au monde destiné à produire l’énergie :

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  • à partir des déchets (c’est-à-dire du combustible usé provenant de tout autre réacteur) ;
  • sans produire des déchets (cycle de combustible fermé), donc sans fournir des matières premières pour une production éventuelle de l’arme nucléaire.

 

C’est vraiment une révolution dans l’énergétique mondiale, apte à résoudre tout un complexe de problèmes contemporains de l’humanité.

 

Liens en russe :

http://stockinfocus.ru/2015/04/01/rossiya-sovershila-yadernyj-proryv/

http://hi-tech.mail.ru/news/rissian-brest-300-nuclear-reactor.html

 

 

Le 6 septembre 2000 à la Conférence Millénaire de l’ONU le président Poutine a promis au monde une nouvelle énergétique nucléaire (lien en russe) :

 

« Il faut couper d’une façon sûre les chemins de dispersion de l’arme nucléaire. On peut y arriver en excluant, entre autres, l’utilisation dans l’énergétique nucléaire civile de l’uranium enrichi et du plutonium pur. Du point de vue technique c’est réalisable. Mais ce qui est beaucoup plus important, c’est que la combustion du plutonium et des autres éléments radioactifs crée des conditions pour la résolution définitive du problème des déchets radioactifs, ouvre au monde des perspectives tout à fait nouvelles d’une vie sans danger. »

 

En 2010 le gouvernement de la Russie a adopté le programme d’État « Techniques nucléaires de nouvelle génération jusqu’à 2015 » avec le budget de 160 milliards de roubles.


Vers avril 2015 le projet du réacteur « Brest-300 » est prêt et présenté à la commission d’État. Ce premier réacteur expérimental aura une puissance de 300 MW, tandis que ses homologues de série en auront de 700 à 1 200 MW.

 

Le réacteur « Brest » est doté d’un niveau de sûreté sans précédent. Des pannes d’un degré même critique (p. ex., suite à un acte de sabotage ou à une diversion), accompagnées de la destruction de l’édifice du réacteur, du couvercle de son châssis, ne peuvent pas aboutir à un rejet radioactif nécessitant l’évacuation de la population et engendrant des zones « mortes » telles que l’ex-ville Pripyat (du côté de Tchernobyl).

 

Sur ces entrefaites le Rosatom a entamé la construction de l’usine à produire à partir du combustible nucléaire usé des tablettes enrichies pour les réacteurs de ce type. La construction a lieu au Combinat Chimique de Sibérie à Tomsk. Cette nouvelle a été annoncée au 1er Forum panrusse des jeunes savants U-NOVUS par le vice-directeur du Rosatom Vyatcheslav Perchoukov.

 

On compte dans le monde entier 345 mille tonnes de déchets radioactifs (dont 110 mille en États-Unis, 18 mille en Russie). Selon le docteur ès sciences physiques et mathématiques A. Krukov, les stocks de l’uranium usé, amassés durant 60 ans du fonctionnement du domaine nucléaire, suffiraient à quelques cent d’années de production de l’énergie. De sorte que le coût de production serait évidemment modéré.

 

 

 

Par Roman Garev - agoravox.fr – le 30 avril 2015.