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France - Convoqué par la police pour avoir « diffamé » Pierre Bergé

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France - Convoqué par la police pour

avoir « diffamé » Pierre Bergé

 

Rapporter la mention de l’homme d’affaires Pierre Bergé -nommément évoqué — dans une enquête judiciaire sur l’existence possible de réseaux pédophiles au Maroc peut vous conduire au tribunal. Tel est mon cas.

 

Journaliste indépendant et fondateur du site d’investigation Panamza, je devrai prochainement me présenter devant une juge d’instruction à la suite d’une plainte en diffamation déposée à mon encontre par un éminent multimillionnaire : Pierre Bergé.

 

Un policier en charge du dossier m’a reçu à son bureau, jeudi 18 juin, pour m’en informer.

 

La veille, sa collègue et lui se sont même déplacés expressément à mon domicile pour me remettre la convocation. Le papier m’indiquait que je devais être « entendu en qualité de mis en cause, dans le cadre d’une procédure judiciaire diligentée » — selon « une commission rogatoire » — par la magistrate Carole Vujasinovic et pour laquelle je suis « soupçonné d’avoir commis l’infraction de diffamation publique envers un particulier, faits commis à Paris, le 29/10/2014 ».

 


Quels sont les faits ?

 

La mise en ligne sur mon site Panamza — et le relais consécutif sur les réseaux sociaux — de mon article intitulé « Scandale : Jack Lang et Frédéric Mitterrand célèbrent Pierre Bergé à l’Institut du monde arabe ».

 

Le sujet au cœur du papier ?

 

L’impunité et l’opacité relatives à une longue investigation policière, menée en 2011/2012 par la Brigade de protection des mineurs de Paris et finalement classée sans suite, à propos de l’implication de Français dans des réseaux pédophiles au Maroc. Interrogé par les enquêteurs, un prêtre — également sollicité ultérieurement par le magazine VSD — affirma ainsi avoir recueilli le témoignage de « parents de jeunes victimes » à Marrakech lors de ses séjours touristiques en 2003 et 2007. D’après lui, des faits de « prostitution de mineurs » se seraient déroulés dans la luxueuse villa Majorelle, propriété (depuis 1980) d’Yves Saint-Laurent et de Pierre Bergé. 

 

 

 

 

 

 

Depuis le 28 mars 2013 — date de parution de leur papier dans VSD, Nathalie Gillot, Armel Mehani et François Croz (coauteurs de l’enquête) n’ont pas été poursuivis en justice par Pierre Bergé.

 

Pourquoi, dès lors, porter plainte contre la publication — pourtant factuelle et étayée — de Panamza qui reprend, pour l’essentiel, des détails évoqués initialement, dix-neuf mois plus tôt, par l’hebdomadaire ?

 

 

Intimidation judiciaire

 

Âgé de 84 ans, Pierre Bergé n’est pas seulement richissime homme d’affaires et mécène courtisé.

 

 

 

 

Il est également un généreux contributeur des réseaux sionistes régulièrement exposés par Panamza.

 

Deux illustrations : 

 

* Le 21 janvier 2014, il « organisa », au sein de sa propre fondation, la soirée de l’association (membre du Crif) des Amis français du musée d’Israël de Jérusalem. Parmi les convives : Nicole Guedj, présidente de la Fondation France-Israël qui compara, comme l’avait révélé l’auteur de ces lignes, le Quai d’Orsay à une « maison bourrée d’Arabes déguisés ».

 

* Le 21 juin 2015, Pierre Bergé sera salué comme le « soutien » (en l’occurrence, financier) d’une conférence tenue par Mohamed Sifaoui (agent médiatique de la mouvance ultra-sioniste) et organisée par la revue du pro-Israélien radical Bernard-Henri Lévy.

 

Pierre Bergé est par ailleurs un prétendu défenseur de la laïcité qui réserve sa fougue anticléricale à l’encontre — uniquement — du christianisme et de l’islam. Celui qui prône ainsi « la suppression intégrale de toutes les fêtes chrétiennes » s’était aussi distingué — auprès du Figaro, en septembre 1996 — en faisant savoir, de manière péremptoire, qu’il jugeait l’islam « incompatible avec la laïcité », allant jusqu’à assimiler le simple « voile » (porté en France) au « tchador » (vêtement traditionnel iranien recouvrant le corps).

 

Nulle surprise, enfin, que l’homme influent qui attaque aujourd’hui Panamza en justice soit non seulement un donateur méconnu des soutiens d’Israël, mais également une figure tutélaire du Parti socialiste dont l’actuel tandem exécutif (François Hollande et Manuel Valls) a souvent été embarrassé par les nombreuses révélations du site à leur sujet. 

 

Pierre Bergé a d’ailleurs été promu, le 21 avril, « Grand officier de la Légion d’honneur » par le chef de l’État.

 

 

 

 

 

 

Pourvoyeur financier de SOS Racisme et patron — intrusif — de presse (Le Monde, l’Obs, Rue89), celui qui incarna le visage emblématique de la « gauche caviar » des années 80/90 sera défendu, dans le procès qu’il m’a intenté, par Emmanuel Pierrat, franc-maçon féru du marquis de Sade, ex-conseiller municipal apparenté PS et militant engagé en faveur d’une « liberté d’expression » à géométrie variable (pour celle de Charlie Hebdo et Michel Houellebecq, contre celle de Dieudonné).

 

Pierre Bergé est enfin le cofondateur de Comité Laïcité République, groupuscule paramaçonnique préoccupé par l’islam et dirigé par Patrick Kessel, ancien grand maître du Grand Orient de France. En 2013, Jeannette Bougrab y avait reçu un prix décerné par l’écrivain algérien Boualem Sansal — en présence de Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur. L’année précédente, Stéphane Charbonnier alias Charb (au milieu de la photo ci-dessus), directeur assassiné de Charlie Hebdo et prétendu compagnon de Bougrab, en était d’ailleurs le président du jury.

 

Rappel : la plainte déposée en décembre par Pierre Bergé à mon encontre fait suite à ma mise en examen — également pour « diffamation » — pour avoir qualifié Caroline Fourest de « désinformatrice ».

 

 

Par Hicham Hamza - panamza.com - le 20 juin 2015.

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La lettre et l’esprit

La lettre et l’esprit | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Illustration : enluminure. Les Trois Marie au tombeau Lorenzo Monaco (vers 1365/1370-vers 1426) Photo (C) RMN-Grand Palais (Musée du Louvre)/Thierry Le Mage

 

 

La lettre et l’esprit

Par Joaquim

 

Les événements de Charlie Hebdo de janvier dernier ont été l’occasion pour la société laïque française de se redéfinir dans son opposition à tout fanatisme religieux. Certes, cette opposition n’est pas synonyme de tolérance. Elle est plutôt une forme d’intolérance face à la prétention du religieux à dépasser l’individu. Ce que la société laïque a réaffirmé en défilant par millions, c’est la préséance de l’individu sur tout ce qui voudrait lui dicter sa conduite à partir d’un au-delà qui le surplomberait.

 

Toute doctrine, quelle qu’elle soit, ne saurait en effet dépasser l’individu ; c’est au contraire le libre examen par celui-ci qui seul est en mesure de valider toute doctrine. La doctrine qui se prétend elle-même située en amont de l’individu, comme une émanation directe de la divinité, est une imposture, car elle est toujours, nécessairement, créée en dernière analyse par des individus. C’est à chacun, en son for intérieur, d’élire la doctrine qui lui convient. Et cet acte d’élection institue l’individu dans un rapport de préséance par rapport à la doctrine. Même si par la suite il se soumet à elle, l’autorité d’où la doctrine tire sa légitimité n’en demeure pas moins du côté de l’individu. Le simple fait de se poser la question de savoir lequel, de la doctrine ou de l’individu, a préséance sur l’autre, constitue déjà une réponse, car la question place le sujet qui la pose en arbitre de la réponse, autrement dit postule sa capacité à juger de cette préséance. Tout fanatisme religieux bute fatalement contre cette évidence.

 

Il semble donc bien que dans l’ordre du jugement, l’individu soit premier. Ce qui l’autorise, comme les millions de Charlie l’ont fait, à défiler pour défendre leur droit à juger comme il leur semble de ce qui leur chante. Pourtant, la messe n’est pas dite. Car si l’individu se donne le droit de juger, c’est qu’il y a matière à juger. Matière à opérer des choix. Cela semble évident, et pourtant, derrière cette évidence se cache le bouleversement le plus prodigieux qui se soit produit depuis la naissance de l’univers. Jamais rien, jusqu’à l’apparition de l’individu humain, n’a posé question. Tout allait de soi, c’est-à-dire sans question. Et voilà qu’apparaît un être pour qui ce qui est pose question. L’être ne va plus de soi. C’est comme si s’ouvrait avec lui une grande faille dans l’être, laissant apparaître la possibilité du non-être. L’individu est en porte-à-faux sur cette angoisse : est-il de l’être, ou du non-être ? Une chose est sûre, c’est qu’il a ouvert la boîte de Pandore. Le tissu lisse de l’être s’est déchiré avec lui, ouvrant sur un inconnu qui révèle son incomplétude. L’individu est incomplet, et c’est parce qu’il est incomplet qu’il ressent le besoin de poser sur la question qui le ronge une explication qui puisse la calmer. Au fond, hormis toutes les explications dont il se barde, l’individu n’est que cela, fondamentalement : question. Est-ce du non-être ? Peut-être bien.

 

D’un autre côté, c’est sûr, il est le produit d’une évolution substantielle qui l’oblige à occuper l’épaisseur qui lui revient dans le jeu de la vie. Mais il est aussi, et peut-être de manière plus essentielle, une question qui interroge ce jeu. Or en tant que question, il est fondamentalement incomplet. Il est en quête d’une réponse qui le comblerait. Il est un vide qui aspire à devenir plein. Et c’est là que la question religieuse prend une autre dimension : l’individu qui se croit autosuffisant et assuré de lui-même, comme tous ces Charlie, ne s’illusionne-t-il pas au fond sur lui-même ? Et celui qui reconnaît aspirer à une réponse qui le dépasse, comme tout croyant, n’est-il finalement pas plus fidèle à sa vraie nature ?

 

C’est là le paradoxe. L’individu est l’unique juge légitime de tout choix, quel qu’il soit, y compris le choix de Dieu, et pourtant, il n’est légitimé à le faire qu’aussi longtemps qu’il reconnaît son incomplétude fondamentale, autrement dit aussi longtemps qu’il reconnaît ne valoir que par ce qui lui échappe. Il n’est assuré de son être qu’aussi longtemps qu’il ne l’enferme pas dans l’avoir d’une certitude. La question le démange, et plutôt que de la laisser ouverte, l’envie le presse de la coiffer d’une réponse. C’est là qu’il bascule dans l’avoir. Avoir la réponse, c’est ne plus avoir à souffrir de sa propre incomplétude. Et c’est aussi ne plus vraiment être.

 

Finalement, les Charlie, et les fanatiques qu’ils fustigent ne sont pas si différents que ça les uns des autres : chacun a trouvé la réponse qui lui permet de faire taire la question qu’il est. Chacun s’est installé dans l’avoir. Les uns de manière pacifique, les autres de manière violente. Les uns ont pris leurs désirs pour seul horizon de leur être, les autres une Parole révélée. C’est là que réside la violence originelle. Dans le choix de l’avoir, au détriment de l’être. La violence, c’est toujours traiter l’autre, et soi-même, comme une chose. D’ailleurs, on a vite fait de réaliser que les pacifiques Charlie font régner en leur nom, sans le vouloir ni le voir, une violence qui est pourtant bien plus terrible encore que celle des fanatiques d’Allah.

 

Le monde de l’avoir trouve son aboutissement ultime dans l’argent, qui est la mesure des choses. Mesurer les choses, c’est les posséder. Mesurer les êtres, c’est en faire des choses. L’argent, aujourd’hui, ce n’est même plus des lingots de métal, de la matière qu’on puisse prendre dans ses mains, mais des chiffres dématérialisés. Une simple mesure. Alors oui, pour retrouver l’être, il va falloir se débarrasser du pouvoir de l’argent. Ça tombe bien, il y a des signes concordants annonçant qu’il est sur le point d’imploser. Mais la mesure ? Comment va-t-on faire pour se débarrasser de la mesure ? Comment va-t-on accepter de renoncer à mesurer les choses ? N’est-ce pas une chose noble, que la science, qui mesure le monde ? La plus haute conquête de l’esprit humain ?

 

L’émerveillement qui a saisi Archimède dans sa baignoire, ou celui qu’a connu Newton en observant la chute des corps, s’est transformé après eux en un outil pour construire des machines. L’être est devenu de l’avoir. Les bibliothèques sont remplies d’émerveillement qui s’est figé en encre. Y a-t-il une once de vérité dans ce gigantesque empilement de volumes ? Oui, si l’on pense que la vérité est un outil au service de l’avoir. Non, si l’on pense qu’elle est l’éclat de la réalité, selon la formule de Simone Weil, et qu’elle n’existe que dans la rencontre vivante avec elle. Mais il y a promesse de vérité dans chaque livre né d’un émerveillement, pour celui qui saura s’émerveiller à son tour en le lisant.

 

Le matérialisme et la technique modernes, comme le djihadisme, sont contenus en germe dans la dégradation de la réalité vivante en mots écrits. Opposer laïcisme et fanatisme, science et religion, c’est ordonner les choses selon une violence apparente, sans voir la véritable nature de la violence. Celle que l’avoir fait subir à l’être, en le chosifiant. C’est là l’origine de toute violence. Elle transforme l’émerveillement face à la vie, en une possession mortifère. Cette violence-là est autant le fait du religieux que du scientifique, lorsqu’ils croient l’un et l’autre posséder la vérité dans des mots ou dans des formules. Le scientifique est plus civilisé que le djihadiste, certes. Mais leur erreur est la même. Prendre la lettre pour l’esprit, la chose pour l’être.

 

 

 

Par Joaquim (membre de l’équipe du Saker Francophone) - lesakerfrancophone.net – le 18 juin 2015.


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Edward Snowden dégomme la loi Renseignement de Valls

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Edward Snowden dégomme

la loi Renseignement de Valls

 

C’est un fait : un nombre croissant de spécialistes estime que la surveillance de masse n’a jamais permis de prévenir les actes terroristes.

 

« Pour la première fois depuis les années 70, nous assistons à une restriction et non à une expansion des privilèges et prérogatives dont jouissent les services de renseignement », se réjouit Edward Snowden. Deux ans après ses révélations explosives, le Congrès américain s’est enfin prononcé en faveur du Freedom Act, conférant un cadre beaucoup plus strict aux collectes massives de métadonnées qui ont visé des millions de citoyens. Une petite victoire, mais tout reste à faire : de nombreux programmes « encore plus intrusifs » sévissent toujours, prévient-il.

 

Dans une récente interview accordée au Guardian, il s’était ému du caractère liberticide de la future loi Renseignement française : « Nous savons que dans les attentats de Charlie Hebdo, du Canada, de l’Australie, tous les individus étaient déjà connus des gouvernements. Le problème n’est pas que nous ne surveillons pas assez les gens, mais que nous les surveillons trop et que nous ne comprenons pas les informations que nous recueillons. »

 

L’ex-agent de la NSA se montre encore plus virulent dans une tribune publiée ce vendredi par Libération, où il reproche au gouvernement d’avoir « exploité des tragédies récentes afin d’essayer d’obtenir de nouveaux pouvoirs intrusifs, malgré des preuves éclatantes que ceux-ci n’auraient pas permis d’empêcher ces attaques ».

 

C’est un fait : un nombre croissant de spécialistes estime que la surveillance de masse n’a jamais permis de prévenir les actes terroristes. De plus, rappelle Snowden, les Nations unies ont conclu qu’elle « constituait sans ambiguïté une violation des droits humains ». Jamais nos pérégrinations virtuelles n’ont été autant explorées par des technologies qui « transforment la vie privée en livre ouvert ». Nos centres d’intérêt, nos déplacements, nos paiements peuvent être scrutés à la loupe. Si la loi Renseignement est entérinée, des boîtes noires d’algorithmes installées sur le réseau balayeront des milliards de données à la recherche d’un hypothétique terroriste – qui aura sans doute pris ses précautions pour glisser entre les mailles du filet.

 

Mais voilà. Le rapport de force est en passe de s’inverser. « En Amérique latine, les efforts de citoyens brésiliens ont mené à l’adoption du Marco Civil, la première Déclaration des droits de l’Internet au monde », s’enthousiasme Snowden. Face au tollé exponentiel que suscite la loi Renseignement au sein de l’opinion publique et des acteurs du Web, souhaitons que la France lui emboîte le pas. Aux États-Unis, 140 entreprises IT, dont Google, Yahoo! et Apple, ont exhorté Barack Obama à s’opposer à la mise en place de « backdoors » (outils servant à décrypter le chiffrement des données, qui réduiraient donc à néant toute confidentialité) réclamées par la NSA, le FBI et les autorités militaires. Leur flicage à grande échelle n’a, en tout cas, pas contrecarré le piratage des données de quatre millions de fonctionnaires américains par des hackers chinois, jeudi dernier, après celui des services fiscaux la semaine précédente.

 

Les détracteurs d’Edward Snowden ont beau s’acharner à le discréditer, tel l’ancien directeur adjoint de la CIA, Michael Morell, qui l’accuse d’avoir contribué à favoriser l’essor de l’État islamique, les citoyens, eux, ne se laissent plus berner. Ils ont compris le danger qu’implique, pour leur liberté individuelle, cet opportunisme sécuritaire législatif aux latitudes illimitées. « La valeur d’un droit ne se mesure pas à ce qu’il cache, mais à ce qu’il protège. »

 

 

 

Par Eloïse Gloria, journaliste - bvoltaire.fr – le 6 juin 2015.

 

 

Lire aussi : Surveillance de masse : les USA freinent, la France accélère

 

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La France turbolibérale

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La France turbolibérale

Par H. Seize (*)

 

Un con qui avance, même à petits pas, va toujours plus loin qu’un intellectuel assis… Mais comme c’est un con, il peut lui arriver de trébucher, de petit pas en petit pas, vers le totalitarisme. Et question petits pas, l’État français vient, ces dernières semaines, d’en faire une belle brochette.

 

Bien sûr, il y a eu, en début d’année, l’étonnant petit trot qui suivit la réduction d’une rédaction journalistique par saturnisme foudroyant : profitant de ce prétexte lacrymogène, l’État et tous ses politiciens les plus veules s’étaient engouffrés dans la brèche en recommandant bien fort que soient pratiquées d’importantes mesures de mises sur écoute du peuple français (puisqu’il semble que lorsqu’un terroriste s’en prend au peuple, c’est la faute du peuple). Comme je le notais alors, et malgré l’évidente inutilité des propositions, tout le monde a pourtant sciemment choisi ce chemin.

 

Dès lors, il n’est que logique qu’on continue à y trotter vaillamment. Ceux qui ont deux sous de jugeote ou un minimum de culture historique savent très bien ce qui se trouve au bout, mais tant pis, allons-y !

 

Par exemple, sous le prétexte particulièrement usé de la lutte contre le terrorisme, on persiste à freiner les transactions en liquide (et surtout lorsqu’il s’agit d’acheter des métaux précieux, graine d’anar) ; le méchant billet de 500 € est de toute façon sur la sellette, et le fait que cette lutte contre les méchants qui posent des bombes coïncide ici avec la lutte contre les méchants qui travaillent au noir est totalement fortuit. Tout comme est parfaitement fortuit le fait qu’en même temps, Sapin veuille favoriser le paiement par carte même dans les transactions les plus petites

 

Par exemple, sous le prétexte de la meilleure couverture sociale des salariés, on demandera une délation active de la part des entreprises qui auraient, dans leurs sous-traitants, des petits malins en délicatesse avec leur couverture sociale. Voilà en tout cas qui va favoriser de bonnes ententes commerciales, et aider à conserver une bonne ambiance dans tout le pays.

 

Par exemple, on l’a vu, on va consciencieusement éplucher les habitudes immobilières des contribuables, voire demander un flicage citoyen, parce que louer son bien au travers d’internet, c’est déjà, à la base, une activité louche et qu’elle entrave la bonne collecte de sous-sous pour les municipalités, mais qu’en plus de cet enrichissement scandaleusement capitaliste, tous ces va-et-viens de touristes, ça dérange la tranquillité des voisins.

 

Par exemple, on va poursuivre en justice celui qui, n’utilisant aucun moyen illégal, se sera procuré au travers d’une bête recherche Google des documents confidentiels laissés au vu et su de tout le monde, sur des serveurs publics, par l’incompétence d’une administration dépassée par une technologie qu’elle ne maîtrise pas. Et lorsque la décision de justice ne plaira pas au petit procureur local, il relancera pour être sûr d’avoir la bonne condamnation, aussi stupide soit-elle.

 

Plus insidieusement, la dérive évidente d’une législation en foutoir illisible ne doit pas, là encore, au hasard, mais bien à l’empilement de bonnes intentions sirupeuses qui aboutissent, par la force des choses, à dessiner une société égalitariste en diable où l’individu sera d’autant plus joyeusement broyé qu’il réclame un retour à des principes de base depuis longtemps oubliés voire honnis.

 

Plein de bonnes intentions, on a largement distribué des droits exorbitants au locataire voire à l’occupant illégal de propriétés privées, rendant leur expulsion invraisemblablement compliquée, alors qu’il est parallèlement extrêmement simple de pourchasser le propriétaire pour avoir loué son bien en dehors des sentiers battus.

 

Plein de bonnes intentions, la commission d’enquête parlementaire ouverte après la mort de Rémi Fraisse sur le site du barrage de Sivens dans le Tarn suggère de limiter le droit de manifester, en créant une interdiction administrative dirigée contre les personnes susceptibles d’être violentes, au prétexte de régulariser une pratique existante (même prétexte qui fut utilisé pour la Loi Renseignement, finalement).


Plein de bonnes intentions, le Sénat propose d’aider encore plus la presse. Oui, vous avez bien lu : alors qu’on distribue déjà plus de deux milliards d’euros à cette presse qui n’est plus, maintenant, que la voix fidèle de son maître, le Sénat propose de défiscaliser les dons qu’on peut lui faire en récupérant de façon assez putassière les attentats dont Charlie Hebdo fut l’objet en début d’année.

 

Et cette presse très docile tombe bien : comme tous ces éléments brossent un tableau bien spécifique, bien particulier, bien glauque, et qu’il ne faudrait surtout pas que tout le monde s’en rende compte (ce serait alors plus compliqué d’obtenir l’assentiment de tous), elle sera mise à contribution dans un renouvellement presque amusant de nombreux articles pleurant sur la trop grande austérité néolibérale qu’on doit subir, sur la dérive droitière, xénophobe et surtout ultralibérale du pays, et sur la tempête d’abandons des services publics que le monde nous envie, laissant sur le carreau un nombre toujours plus grand de malheureux, preuve s’il en est que le pays s’est complètement vendu au turbolibéralisme.

 

Personne ne s’étonnera alors de lire partout (dans Le Monde, Le Figaro, Marianne) les consternantes assertions d’un énarque, ex-inspecteur des finances, qui ne voit que gigalibéralisme qui poudroie partout en France et qui se demandera si, en matière de libertés, la France n’est pas allée trop loin.

 

Je résume : la propriété privée est devenue une blague, le pays est en train d’être mis massivement sur écoute, on y décourage l’argent liquide (pour l’interdire un jour complètement), la justice a totalement oublié tout espoir de légitimité, on va sévèrement y encadrer les manifestations, et la presse est complètement tenue à coup d’argent public. C’est limpide : le turbolibéralisme a gagné, et bien sûr, tout pointe vers une liberté débridée !

 

 

 

Par H. Seize (*) - 24hgold.com – le 26 mai 2015.

(*) H Seize écrit sur http://h16free.com ses chroniques humoristiques d’un pays en lente décomposition, et apporte des solutions dans son livre, Egalité, Taxes, Bisous. Dans un monde toujours plus dur, et alors que la crise, la vilénie, les aigreurs et les misères allant de la maladie aux bières tièdes font rage, un pays fait courageusement face et propose toute une panoplie de mesures plaisamment abrasives qui permettront d'aplanir les aspérités, gommer les difficultés et arrondir les angles. Ce pays, rempli de gentils et d'aimables tous les jours mieux pensant, est devenu un véritable phare scintillant dans la nuit noire de l'obscurantisme des méchants et des vilains. Et pour mieux scintiller, il s'est doté d'une devise qui est parvenue à se hisser au rang de slogan, d'accroche et de modus vivendi : pour chacun et pour tous, il faudra de l'égalité, des taxes, et des bisous.

 

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France - 11 Janvier 2015 : quand les langues se délient enfin !

France - 11 Janvier 2015 : quand les langues se délient enfin ! | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : à Paris, le 11 janvier 2015. REUTERS/Stéphane Mahé. — slate.fr


 

France - 11 Janvier 2015 :

quand les langues se délient enfin !

Par Serge ULESKI

 

Que la stupeur et l’effroi des tueries de Janvier dernier nous aient privés d’analyses susceptibles de nous aider à sortir d’une confusion à la fois politique, sociale et intellectuelle, cela était plus que prévisible.

 

Les médias, les premiers, ainsi que la classe politique, n’auront pas résisté longtemps à la tentation de faire taire ceux qui, héroïques, auront pris sur eux, au risque de la relégation et du mépris, voire de l’excommunication, de garder leurs capacités de discernement intactes, tripe sensible, mais tête froide, face à des événements dramatiques et face à ce qui restera comme le plus important rassemblement de l’histoire moderne du pays : plusieurs millions de « Je suis Charlie » dans les rues des principales villes de France.

 

Qu’à cela ne tienne : deux témoignages, deux questionnements, sont passés quasiment inaperçus dans les médias de masse qui se sont bien gardés d’en faire l’écho : ceux de Frédéric Lordon et d’Alain Badiou à propos des événements de Janvier et du slogan « Je suis Charlie », véritable cri de ralliement.

 

Puis, tout récemment est arrivé l’ouvrage d’Emmanuel Todd et sa question : « Qui est Charlie ? » ; témoignage tout chaud, brûlant même !

 

Nous clôturerons ce tour d’horizon avec votre serviteur et sa contribution datée du 12 janvier : « Il était une fois ».

 

***

 

  

Voici la contribution de Frédéric Lordon intitulée « Charlie à tout prix ? » publiée intégralement ICI.

 

Voici un extrait : « On pouvait se sentir Charlie pour l’hommage aux personnes tuées même si la compassion publique se distribue parfois d’une manière étrange, je veux dire étrangement inégale.

 

On pouvait aussi se sentir Charlie au nom de l’idée générale, sinon d’une certaine manière de vivre en société, du moins d’y organiser la parole, c’est-à-dire au nom du désir de ne pas s’en laisser conter par les agressions qui entreprennent de la nier radicalement.

 

Mais les choses deviennent moins simples quand « Charlie » désigne non plus des personnes privées, ni des principes généraux, mais des personnes publiques rassemblées dans un journal. Si, « Je suis Charlie » était une injonction à s’assimiler au journal Charlie, cette injonction-là m’était impossible, car cette formule a fonctionné comme une sommation.

 

Bienvenue dans le monde de l’unanimité décrétée, et malheur aux réfractaires ! Et puis surtout : célébrons la liberté de penser sous l’écrasement de tout dissensus, en mélangeant subrepticement l’émotion de la tragédie et l’adhésion politique implicite à une ligne éditoriale (une ligne atlantiste, sioniste et anti-musulmane — NDLR) ! Ceci d’ailleurs au point de faire à la presse anglo-saxonne le procès de se montrer hypocrite et insuffisamment solidaire (obéissante) quand elle refuse de republier les caricatures.

 

Il fallait donc traverser au moins une mer pour avoir quelque chance de retrouver des têtes froides, et entendre cet argument normalement élémentaire que défendre la liberté d’expression n’implique pas d’endosser les expressions de ceux dont on défend la liberté.

 

 

***

 

Voici la contribution d’Alain Badiou qui a pour titre : « Le Rouge et le Tricolore » — ICI dans son intégralité.

 

Voici un extrait : « Sur la trame générale de « l’Occident » contre « l’Islamisme », apparaissent, d’un côté, des bandes armées meurtrières ou des individus surarmés, de l’autre, au nom des droits de l’homme et de la démocratie, des expéditions militaires internationales sauvages, détruisant des Etats entiers (Yougoslavie, Irak, Libye, Afghanistan, Soudan, Congo, Mali, Centrafrique…) et faisant des millions de victimes, sans parvenir à rien qu’à négocier avec les bandits les plus corruptibles une paix précaire autour des puits, des mines, des ressources vivrières et des enclaves où prospèrent les grandes compagnies.

 

On prétend de-ci de-là que ce n’est pas le fait d’être musulman en soi, comme indice négatif, que visent les caricatures de Charlie-Hebdo, mais l’activisme terroriste des intégristes. C’est objectivement faux. Prenez une caricature typique : on y voit une paire de fesses nues, c’est tout, et la légende dit « Et le cul de Mahomet, on peut s’en servir ? ».

 

Le Prophète des croyants, cible permanente de ces stupidités, serait-il un terroriste contemporain ? Non, cela n’a rien à voir avec quelque politique que ce soit. Rien à voir avec le drapeau solennel de la « liberté d’expression ». C’est une ridicule et provocatrice obscénité visant l’Islam comme tel, c’est tout. Et ce n’est rien d’autre qu’un racisme culturel de bas étage, une « blague » pour faire péter de rire le lepéniste aviné du coin. Une complaisante provocation « occidentale », pleine de la satisfaction du nanti, envers, non seulement d’immenses masses populaires africaines, moyen-orientales ou asiatiques qui vivent dans des conditions dramatiques, mais envers une très large fraction du peuple laborieux ici même, celui qui vide nos poubelles, nettoie la vaisselle, s’éreinte au marteau piqueur, fait à cadence accélérée les chambres des hôtels de luxe ou nettoie à quatre heures du matin les vitres des grandes banques. Bref, cette part du peuple qui, par son travail seul, mais aussi par sa vie complexe, ses voyages risqués, sa connaissance de plusieurs langues, sa sagesse existentielle et sa capacité à reconnaître ce que c’est qu’une vraie politique d’émancipation, mérite au moins qu’on la considère, et même, oui, qu’on l’admire, toute question religieuse mise de côté.

 

Dès le début, l’État s’est engagé dans une utilisation démesurée et extrêmement dangereuse. Au crime à motivations identitaires, il a opposé dans les faits une motivation identitaire symétrique. Au « musulman fanatique » on a opposé sans vergogne le bon Français démocrate. Le scandaleux thème de « l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’a servi en France qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour rien dans les tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés.

 

Il a même été possible que le criminel de guerre coloniale Netanyahou figure au premier rang des manifestants, supposés venir là célébrer la liberté d’opinion et la paix civile.

 

 

***

 

 

C’est au tour d’Emmanuel Todd avec son dernier ouvrage : « Qui est Charlie ? ».

 

Todd évoque une crise religieuse, car pour Todd, c’est lorsqu’une religion disparaît qu’il faut la prendre au sérieux : l’effondrement du catholicisme dans les années 60.

 

Le spirituel, tout comme le temporel, a le vide en horreur. Chassez le spirituel et il revient au galop ! Mais sous quelle forme ? Todd évoque alors deux France : une France laïque, voire laïcarde, classe moyenne privée de religion et de transcendance qui vote PS et une France catholique majoritairement de centre droit (UMP), sans oublier des traditionalistes ultra-minoritaires, mais très actifs (FN) ; deux France unies autour d’un bouc émissaire : les classes populaires en général et les musulmans en particulier surreprésentés au sein de ces classes ; et c’est l’assaut meurtrier des locaux de Charlie Hebdo qui servira d’exutoire contre l’Islam, une religion qui, en France, n’est pas que symboliquement la religion des dominés et des plus faibles économiquement ; une religion qui est sans doute la seule fierté d’une grande partie de ses pratiquants et des non pratiquants issus de cette culture.

 

« L’Islam, cette religion qui ne veut pas mourir !" ; « L’Islam cette religion qui menace notre identité ! »

Tout le monde s’y retrouvera donc ce jour-là : les athées, laïques et laïcards, qui n’ont plus de religion, et les cathos modérés et intégristes.

 

Todd oppose un contenu latent qui force une approche à la fois sociologique et psychiatrique à un contenu manifeste : ce qui est explicité par les intéressés eux-mêmes — les « Je suis Charlie » rassemblés dans les rues le 11 janvier dernier —, avec l’appui de tous les médias dominants et le grand cirque et barnum de la politique et du show-business.

 

Dans sa traduction et sa transposition politiques, Todd nous donne à penser alors à une sorte d’union sacrée PS, UMP et FN (Oui, le FN ! qui est aussi un parti de la haine envers le faible, le dominé, le nécessiteux et pas seulement d’origine étrangère). Ce qui s’avère être juste dans les faits puisque ce sont ces trois partis qui « contrôlent » le jeu politique et les résultats des élections depuis les années 80.

 

Ces deux France se retrouvent alors autour d’un projet anti-égalitaire (la présence du PS dans ce projet est tout à fait cohérente : que l’on pense un instant que les inégalités ne se sont jamais aussi bien portées sous un gouvernement et une présidence PS depuis 1983) ; un projet xénophobe aussi ; le PS une fois encore, parti sioniste, n’hésitant plus, avec la complicité des dirigeants du Crif, à jouer le Juif contre le musulman, l’Arabe, l’Africain et le sympathisant blanc : à titre d’exemple, Dieudonné, autre exutoire, dès 2003 ; et plus récemment, avec une version « Valls et la Licra » contre l’humoriste-activiste et son public.

 

Si l’exposé de Todd se défend et se tient, reste que notre démographe-historien-sociologue oublie d’être un peu plus explicite. Courageux, mais pas téméraire Todd ? Car, l’alliance de ces deux France a pour point nodal un soutien inconditionnel à toutes les politiques à la fois économiques et militaires développées par les USA et une Europe supplétive depuis les événements du 11 septembre 2001.

 

Ce qui se fait appeler « La guerre mondiale contre le terrorisme », de l’Afghanistan à la Libye, en passant par l’Irak, se soldera par près de 3 millions de morts musulmans, embargo irakien non inclus. Bilan provisoire puisque cette « guerre » qui est loin d’être gagnée — et ce n’est pas le but non plus — ne connaîtra sans doute aucune fin.

 

Faut dire que le chaos a des vertus qu’une morale humaniste ignore.

 

 

***

 

 

Votre serviteur, enfin... avec un billet de blog qui a pour titre : « 11 Janvier 2015 : il était une fois ».

 

Un extrait :

 

Un rassemblement et une marche historiques : plus de 3,7 millions de Français ont défilé en hommage aux 17 victimes des tueries de la semaine.

 

Avec cette manifestation qui semble rejeter « la politique », ou se situer comme « en-dehors » sinon au-delà, parmi les trois millions et plus de participants à la marche « Je suis Charlie », un grand nombre a sans doute vu dans les événements de ces derniers jours non pas la manifestation d’une cause, mais bien plutôt celle d’un effet. Or, la tuerie dans les locaux de Charlie Hebdo et celle du supermarché de Vincennes auraient pourtant dû provoquer le réveil d’une prise de conscience des causes qui nous y ont menés et par voie de conséquence, à une prise de conscience politique. Aussi, ce qui semble être le rejet de cette conscience-là par toute une population aujourd’hui dépolitisée qui a trouvé à s’exprimer dimanche, annonce, qu’on le veuille ou non, des déceptions sans nombre dans les mois et les années à venir, car personne, aucune société, ne peut échapper à la politique ou s’en extraire :

 

— Doit-on accepter que la classe politique se laisse tenter par le maintien d’une pression sécuritaire jusqu’à la prochaine élection présidentielle à des fins électoralistes et dans l’espoir d’une prise de contrôle accrue sur notre liberté d’expression et de mouvement jusqu’au cœur dans notre intimité à grand renfort de nouvelles lois liberticides ?

 

— Quelles conclusions tirer de notre ralliement à une politique étrangère atlantiste ?

 

— Peut-on faire l’économie de nous interroger sur une représentation de l’Islam qui, islamophobie consciente ou inconsciente, semaine après semaine, humilie ses croyants tout en les marginalisant ?

 

La communauté juive de France peut-elle continuer de confier sa représentation à des associations qui ne sont que des officines d’un État étranger, Israël en l’occurrence, qui a fait la preuve de son incapacité à bâtir un état moderne, responsable, respectueux des lois internationales et dont la classe politique et les Premiers ministres successifs sont devenus les véritables ennemis mortels de cette communauté, ici, sur le sol de notre République ?

 

— Doit-on refuser de mettre un terme au dénigrement systématique de la France, de son passé qui désarme des millions de Français issus de l’immigration ou de la colonisation et les laisse sans identité enviable autre que celle de la religion ?

 

— Peut-on continuer avec la promotion d’un économisme pour lequel il n’y a de vérités qu’économiques... ratios et calculs ?

 

— Peut-on nier plus longtemps encore le racisme institutionnel qui a tout recouvert : logement, travail, études, considération citoyenne ?

Là, c’est la politique qui frappe à la porte. Assourdissant !

 

 

 

Par Serge ULESKIsergeuleski.blogs.nouvelobs.com – le 6 mai 2015.

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Des milliers de Frères Kouachi ravagent le Nord syrien avec l’aide de l’Occident

Des milliers de Frères Kouachi  ravagent le Nord syrien avec l’aide  de l’Occident | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : le cheikh saoudien Abdallah al Mouhaysni et l’émir Al Muslim le Tchétchène, 2 des commandants de la bataille de Jisr al Choughour

 

 

 

Des milliers de Frères Kouachi  ravagent le

Nord syrien avec l’aide  de l’Occident

Par Bahar Kimyongür(*)

 

Plus personne ne met en doute le soutien apporté par les USA au terrorisme djihadiste en Afghanistan du temps de l’URSS et à l’un de ses chefs, le Saoudien Oussama Ben Laden. Cette vérité fait partie de ces généralités que Monsieur tout le monde sort volontiers dans une discussion de comptoir ou au coin du feu sans que cela ne choque. Aujourd’hui, la collaboration machiavélique entre les barbares de Washington, leurs alliés « sunnites » du Conseil de coopération du Golfe, Ankara et Al Qaeda est accueillie avec le même flegme. Mais attention au retour de flamme. Car la Syrie n’est qu’à mi-chemin entre Paris et Kaboul.

 

Un « tout petit carnage » à Charlie Hebdo de 12 morts, tout petit comparé aux dizaines de milliers d’Arabes victimes du terrorisme et de la guerre au Moyen-Orient, et le président Hollande déclarait la France « touchée dans son cœur ».

 

Depuis 4 ans, le cœur des Syriens est chaque jour criblé de balles, des mêmes balles que celles qui ont décimé la rédaction de Charlie Hebdo. Rien que ces dernières semaines, des centaines de soldats et de civils syriens ont été massacrés à Alep et Idlib au Nord, à Hama au centre et à Deraa au Sud. Depuis un mois, le cœur des Yéménites saigne aussi. Ce pays du bout de la Péninsule arabique est pris en étau entre une « coalition sunnite » aérienne conduite par l’Arabie saoudite et une « coalition sunnite » au sol conduite par Al Qaeda.

 

Les auteurs du carnage de Paris, les frères Kouachi, se revendiquaient précisément d’Al Qaeda au Yémen, cette organisation terroriste appuyée par le Conseil de Coopération du Golfe (CCG) lui-même allié de l’OTAN contre les forces patriotiques yéménites.

 

Au même moment, une autre « coalition sunnite » conduite par le Front al Nosra, branche syrienne d’Al Qaeda lançait une offensive sans précédent dans le Nord syrien depuis le territoire turc.

 

En moins d’un mois, cette coalition qui se fait nommer « l’Armée de la Conquête » (Jaysh al Fath) s’est emparée de deux villes stratégiques situées à quelques kilomètres seulement de la Turquie : Idlib et Jisr al Choughour.

 

Des milliers de Frères Kouachi ont ainsi déferlé depuis la province d’Antioche en territoire turc sur la province d’Idlib armés de missiles anti-tanks américains TOW et de MANPAD antiaérien américains.

 

Rien ne semble pouvoir arrêter cette armada terroriste qui ravage tout sur son passage à coup d’attaques kamikazes de masse.

 

Seule la noria d’ambulances turques évacuant les combattants terroristes vers les hôpitaux de la ville turque d’Antakya semble témoigner du degré d’implication d’Erdogan dans les batailles faisant rage à Idlib.

 

Mais il y a aussi des indices clairs d’une implication US directe tant du point de vue de la logistique que de la stratégie. L’invasion du nord de la Syrie par le Front al Nosra depuis la Turquie survient en effet au moment du lancement par Washington et Ankara d’un programme d’entrainement sur mesure pour les « rebelles syriens modérés » (« modérés » par rapport à Daech, c’est dire...) dans les casernes de la gendarmerie turque.

 

Ce programme appelé en turc » Egit-Donat » (Formation et Équipement) a suscité la colère de la population d’Antioche qui a manifesté ce samedi en arborant des drapeaux syriens et des portraits d’Assad.

 

Les experts en stratégie militaire sont unanimes sur un point : « l’Armée de la Conquête » pro Al Qaeda doit son succès dans le Nord syrien à la réconciliation entre le sultan turc Erdogan, le Roi saoudien Salmane et l’émir qatari Tamir. Cet aveu révèle les liens profonds qui existent entre l’organisation de Ben Laden et les alliés « sunnites » de l’Occident. (**)

 

Il banalise l’idée que l’organisation barbare qui a abattu les tours jumelles à New York en 2001, ensanglanté Madrid en 2004, Londres en 2005 et Paris en 2015 est l’allié de l’Occident contre tous les États et entités non alignés du Moyen-Orient : la Syrie, l’Iran, le Yémen et le Hezbollah.

 

Un simple rappel à toutes les belles âmes qui considèrent Al Qaeda comme un moindre mal en Syrie : les terroristes qui occupent aujourd’hui Jisr al Choughour se sont livrés à des exécutions publiques et autres scènes d’horreur dans toute la campagne de la province d’Idlib.

 

Ces mêmes terroristes ont envahi la côte syrienne le 4 août 2013, massacrant et prenant en otage des centaines de villageois alaouites de la province de Lattaquié. L’ONG HRW a publié un rapport accablant à ce sujet intitulé : « On peut encore voir leur sang ».

 

Au printemps 2014, ils ont occupé et pillé le village arménien de Kessab dans la province de Lattakieh avant d’être repoussés par l’armée syrienne et les Forces de défense nationale (NDF).

 

Il y a quelques jours, le village d’Ichtibraq dans la province d’Idlib a subi un raid terroriste. Les survivants de ce village aujourd’hui désert évoquent le massacre d’une trentaine de civils, vieillards et enfants inclus, par le Front al Nosra (Al Qaeda en Syrie). Le crime des suppliciés ? Simplement être des alaouites, des « mécréants noussayris » selon la rhétorique de leurs bourreaux. Bienvenue dans la Syrie « libérée » par Al Qaeda !

 

 

 

Par Bahar Kimyongür(*) - Investig’Action – le 28 avril 2015

  

(*) Bahar Kimyongür, né le 28 avril 1974 à Berchem-Sainte-Agathe, est un militant politique belge issu d’une famille arabe alaouite originaire de Turquie mais aux racines syriennes (source Wikipédia).


(**) Le mot « sunnite » est placé entre guillemets pour 2 raisons :

1. Tous les États sunnites ne se sentent pas forcément représentés par la coalition saoudienne. L’Algérie sunnite et le Sultanat d’Oman, membre du CCG, n’en font pas partie de la coalition anti-Yémen.

2. Les cibles visées par les différentes coalitions pro-Saoud sont elles aussi sunnites : l’armée syrienne est majoritairement composée de soldats sunnites et la rébellion houthie au Yémen est elle aussi alliée à plusieurs tribus sunnites.

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France - Projet de loi sur le renseignement : l’arsenal étoffé pour traquer les terroristes

France - Projet de loi sur le renseignement : l’arsenal étoffé pour traquer les terroristes | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : une écoute téléphonique dans le film « Le quatrième protocole » de John Mackenzie (1987) (AFP)

 

 

France - Projet de loi sur le renseignement :

l’arsenal étoffé pour traquer les terroristes

 

Le projet de loi très attendu sur le renseignement doit être adopté en Conseil des ministres jeudi prochain, pour arriver en urgence à l’Assemblée nationale mi-avril, afin d’être adopté avant la fin de l’été. Ce mardi 17 mars, « le Figaro » révèle la teneur de ce texte.

 

Après les attentats meurtriers contre « Charlie Hebdo » et l’Hyper Cacher, il vise à renforcer les pouvoirs des services de renseignements, engagés dans la lutte contre le terrorisme. Objectif : « offrir un cadre légal » aux activités des services, quitte à « porter atteinte à la vie privée et au secret des correspondances ». Adrienne Charmet, coordinatrice des campagnes de la Quadrature du Net, association de défense des libertés sur internet, réagit :

 

« C’était attendu, mais c’est encore pire que prévu. Ca va encore plus loin que [l’agence de renseignement américaine] NSA. »

 

Au programme de ce texte : des techniques d’espionnage poussées et une surveillance d’internet. Résumé.

 

 

E-mails, SMS, appels... interceptés

 

Le texte prévoit d’abord une vague d’interceptions à distance des communications. E-mails, conversations téléphoniques, SMS... Tous les échanges d’une personne ciblée pourront être « écoutés » par les autorités, en plus de l’accès aux fadettes qui détaillent le contexte (qui contacte qui, pendant combien de temps, à quelle heure...). Et, le tout, sans demander l’avis d’un juge, puisqu’il suffira de l’autorisation d’une autorité administrative indépendante.

 

 

Des hackers au service des autorités

 

Tels des agents secrets, les autorités pourront poser micros et caméras dans des lieux ou des véhicules, afin de surveiller une personne. Mais elles iront aussi plus loin que James Bond, grâce à des mouchards capables de recopier en temps réel tout ce qui se passe sur un ordinateur ou un smartphone ciblé, aussi bien la navigation internet que les mots de passe tapés ou encore les fichiers stockés sur la machine.

 

Le projet de loi précise que « des agents spécialement habilités » pourront « s’introduire dans un système automatisé de traitement de données [...] aux seules fins de poser, mettre en œuvre ou retirer les dispositifs de captation ». Concrètement, des hackers des services de renseignement pirateront en toute légalité les machines des suspects pour mieux les espionner.

 

 

La filature GPS

 

Comme l’agent secret britannique, les services français pourront utiliser des balises GPS afin de géolocaliser « en temps réel » aussi bien un véhicule qu’un objet.

 

Mieux, les enquêteurs ayant reçu l’aval d’un juge pourront se servir des IMSI-catchers, qui permettent d’obtenir des informations sur un téléphone à portée de réseau. Comment ça se passe ? L’appareil, prenant la forme d’une valise, captera les signaux des téléphones environnants pour en extraire les identifiants (afin de déterminer l’identité de suspects) et sera capable de suivre la géolocalisation d’un portable (dans le cadre de filature).

 

Les IMSI-catchers (ou « capteurs de proximité ») peuvent obtenir beaucoup plus d’informations sur les téléphones environnants (comme le contenu des conversations téléphoniques, des messages échangés, etc.), mais ce « siphonnage » ne sera pas permis pour les services de renseignement. « La loi bridera délibérément les possibilités et interdira tout débordement », plaide une source du gouvernement à « l’Obs ».

 

 

Google et Facebook mis à contribution

 

Le projet de loi entend accentuer la pression sur les opérateurs internet. Fournisseurs d’accès internet, moteur de recherche, réseaux sociaux... Ils devront fournir « en temps réel » les données techniques de connexion d’internautes ciblés. Ces informations permettent de pister une connexion internet, sa navigation et ses interactions. En pratique : telle connexion (exprimée par une adresse IP) a visité ce site tel jour à telle heure, a envoyé un message Facebook à telle personne, a recherché tel mot clef sur Google...

 

Le texte veut que les enquêteurs puissent obtenir un « recueil immédiat » des informations. De quoi rappeler l’agence américaine NSA qui, avec son programme Prism, dispose d’un accès direct aux serveurs de Google, Facebook, Microsoft et Apple afin d’y piocher des informations. C’est d’ailleurs la crainte d’Adrienne Charmet, de la Quadrature du net. Elle explique :

 

 

« Le jour où vous ferez un pas de côté ou simplement, si vous entrez en contact avec la mauvaise personne, vous allez vous retrouver dans un engrenage de suspicion... même si vous n’avez rien fait. »  

 

Interrogé par « l’Obs », le gouvernement dément : il ne s’agira que de personnes désignées, dans le seul cadre de la lutte contre le terrorisme. « Nous utiliserons ces données afin d’augmenter la détection de djihadistes », fait valoir une source bien informée.

 

 

Les internautes pistés par les opérateurs

 

Les acteurs du net devront aller plus loin. Le projet de loi français souhaite les contraindre à « détecter, par un traitement automatique, une succession suspecte de données de connexion ». Les fournisseurs d’accès, mais aussi les Américains Google, Facebook, Apple ou Twitter seront mis à contribution pour déceler les internautes ayant des comportements suspects, en fonction de la navigation web, des messages échangés, etc.

 

Le gouvernement affirme à « l’Obs » que « les personnes engagées dans des activités terroristes ont un comportement numérique particulier ». Via des consignes données, ils vont par exemple sur tel site en fonction de tel message, etc. afin de communiquer de manière discrète.

 

Les autorités espèrent ainsi déceler une partie de ce schéma pour créer un algorithme qui détecterait automatiquement les individus concernés. Cette « boite noire » serait alors mise en place chez les opérateurs qui devront, en cas de suspicion, dénoncer la personne correspondant aux enquêteurs.

 

 

« C’est la mise en place d’une surveillance de masse d’internet », s’émeut Adrienne Charmet.

 

« Pas du tout », rétorque-t-on au gouvernement. « Il s’agit plutôt d’utiliser le big data pour détecter des comportements très particuliers relevant d’une menace terroriste. Il ne s’agira en aucun cas d’espionner les internautes. »

 

Dans un premier temps seront concernés les fournisseurs d’accès internet et opérateurs télécoms français, mais pourraient suivre tous les fournisseurs de services de communication en ligne, comme Google, Facebook, Microsoft ou Apple. Reste à savoir si les entreprises, bien souvent américaines, se plieront à cette nouvelle obligation d’espionner leurs clients. Même si Google et Facebook se sont illustrés dans cette délation en dénonçant aux autorités américaines des individus soupçonnés de pédophilie sur la base de leurs échanges privés.

 

 

Surveillance accrue pour les détenus

 

Enfin, le projet de loi souhaite renforcer la surveillance des détenus. En plus de l’ouverture des courriers et de l’écoute des appels passés depuis les cabines téléphoniques, le personnel carcéral pourra détecter et brouiller les téléphones portables et les talkies-walkies introduits illégalement en détention. De même, les ordinateurs des détenus pourront être surveillés, « y compris en temps réel », vraisemblablement à l’aide de logiciels espions.

 

 

Un garde-fou

 

Pour « encadrer » ces nouvelles pratiques, le gouvernement souhaite créer une nouvelle autorité administrative indépendante, intitulée Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR). Elle doit remplacer l’actuelle Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS), qui compte une dizaine de personnes et dont les pouvoirs sont modestes.

 

« Ce sera une instance très pointue et technicisée dont le format pourrait, à terme, être comparable à celui de la CNIL et ses 178 employés »  , souligne une « source informée » au « Figaro ».

 

Cette instance agira en amont en formulant un avis avant toute mise en place de technique de renseignement, contrôlera celle-ci pendant son application, et vérifiera a posteriori la bonne pratique. Elle pourra « recommander l’interruption de la mise en œuvre d’une technique qu’elle estime irrégulière », voire saisir le Conseil d’État pour faire stopper une surveillance.

 

La CNCTR se composera de quatre magistrats, quatre parlementaires issus de la majorité et de l’opposition, et d’un expert technique, spécialiste des réseaux. Un garde-fou qui aura beaucoup plus à faire que l’actuelle CNCIS.

 

 

 

Par Boris Manenti - tempsreel.nouvelobs.com – le 17 mars 2015

Koter Info's insight:


En manipulant ainsi les droits démocratiques, il n'est même plus nécessaire de passer sous un régime de dictature pour perdre nos droits les plus fondamentaux !


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Vidéo. Liberté d’expression : faire mieux que les caricatures de Charlie Hebdo avec « Les États-Unis en 5 minutes »

Vidéo. Liberté d’expression : faire mieux que les caricatures de Charlie Hebdo avec « Les États-Unis en 5 minutes » | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Vidéo. Liberté d’expression : Faire mieux

que les caricatures de Charlie Hebdo avec

« Les États-Unis en 5 minutes »

 

Puisqu’en France nous bénéficions soi-disant de la liberté d’expression, surtout si l’impertinence est associée à l’humour, alors autant en profiter et viser large. Bien sûr, je tiens à préciser que le contenu de la vidéo proposée est extrêmement impertinent, voire carrément insolant, on frise même l’insulte et l’incident diplomatique. L’autre souci de la vidéo, c’est qu’elle n’est pas très éloignée de la réalité, ce qui là aussi peut ne pas faire plaisir à l’Oncle Sam.


À réserver à un public averti, car le contenu est quand même assez… scandaleux, et quelques photos choquantes sont également montrées !

 


>>> Vidéo - Les États-Unis en 5 minutes – Caljbeut


 

Par lesmoutonsenrages.fr - Caljbeut - Cartoons Trashs – le 15 février 2015


Koter Info's insight:


Les "déchets de l'Europe" sont devenus les plus grands génocidaires du Monde, c'est expliqué avec beaucoup d'humour, mais tout est dit !


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France - Les terroristes de Charlie Hebdo ont changé de véhicule devant un local utilisé par l’armée israélienne

France - Les terroristes de Charlie Hebdo ont changé de véhicule devant un local utilisé par l’armée israélienne | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


France - Les terroristes de Charlie Hebdo

ont changé de véhicule devant un

local utilisé par l’armée israélienne

 

Lors de leur fuite, les auteurs de l’attentat du 7 janvier auraient volé une voiture devant un commerce lié au ministère israélien de la Défense. Révélations.


Dans la photographie ci-dessus, on peut discerner, face à la voiture, une boutique comportant une terrasse et un rideau métallique partiellement descendu. Il s'agit d'un restaurant-pâtisserie cacher dénommé Patistory et situéau 45, rue de Meaux.


La particularité du lieu ?


Patistory est l'un des sept "points de vente" -dans toute la France- à destination d'un gala annuel dédié à l'armée israélienne et organisé par l'association française Migdal. En 2008, des membres du groupe France-Palestine Solidarité avaient d'ailleurs hué le service d'ordre du gala : la Ligue de défense juive.


 

C’est l’une des séquences les plus mystérieuses de la journée du 7 janvier : que s’est-il exactement passé, autour de midi, dans la rue de Meaux ? 

 

>>> Suite de cet article très documenté en photographies, plan et vidéos ici


Si vous doutez de l'intérêt de lire l'article source complet, pour vous stimuler à adopter un esprit critique, voici un résumé succinct de ce singulier imbroglio : des djihadistes - terroristes - antisémites présumés prennent la fuite en direction du quartier où vit la plus importante communauté juive de France, abandonnent leur véhicule devant un commerce "cacher" tenu par un couple ultra-sioniste collaborant avec le ministère israélien de la Défense et volent à visage découvert -selon des témoins anonymes- la voiture d'un marchand de journaux non identifié et lié à deux de leurs victimes.

 

Par panamza.com – le 31 janvier 2015


Koter Info's insight:


Quand les coïncidences étranges s'additionnent ...


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Charlie Hebdo - Ahmed, un écolier de 8 ans, convoqué au commissariat de Nice pour « apologie du terrorisme »

Charlie Hebdo - Ahmed, un écolier de 8 ans, convoqué au commissariat de Nice pour « apologie du terrorisme » | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

 

Charlie Hebdo - Ahmed, un écolier de 8 ans, 

convoqué au commissariat de Nice 

pour « apologie du terrorisme »

 

Révélée par son avocat sur Twitter, l’histoire a fait aussitôt polémique. Ahmed, un écolier niçois âgé de 8 ans, a été entendu ce mercredi après-midi dans un commissariat de la ville pour « apologie du terrorisme ».


« Le 9 janvier à l’école, on lui a demandé « Est-ce que tu es Charlie ? » Il a répondu « Non, je suis avec les terroristes ! » Le directeur de l’établissement [école Nice Flore située à Nice Ouest, NDLR] l’a convoqué » confie son avocat, joint par metronews à l’issue de l’audition.

 

Selon l’académie de Nice, contactée par metronews, l’enfant a tenu en classe des « propos inadmissibles ». « Il y a eu un signalement auprès de la cellule de protection de l’enfance » précise le rectorat.

 

Convoqué par le chef d’établissement, le père de l’écolier aurait eu une « attitude menaçante ». L’école a alors déposé plainte contre le parent d’élève pour « intrusions » dans l’établissement et « menaces».

 

 

« Il dessine des "Pokemon" sur ses cahiers »

 

L’affaire est prise très au sérieux puisque le garçonnet a été convoqué par la police, et entendu par un officier de police judiciaire.


L’avocat est effaré par cette situation.


« Il a 8 ans, il dessine des Pokemon sur ses cahiers ! Il ne sait pas ce que c’est que le terrorisme. Ses parents ne comprennent pas ce qui leur arrive, ils condamnent évidemment le terrorisme ! » précise à metronews l’avocat de la famille.

 

Contactée, la mairie de Nice avoue ne pas être au courant de ce cas particulier, mais indique que « malheureusement, des enfants de 8 ans tiennent ou ont tenu des propos faisant l’apologie du terrorisme. S’ils tiennent ces propos, c’est qu’ils les ont entendus dans leur famille, donc nous faisons remonter l’information ».


Le dossier serait désormais entre les mains du parquet.

 

Le 20 janvier, le tribunal correctionnel de Nice avait placé sous contrôle judiciaire quatre Niçois qui seront prochainement jugés pour « apologie du terrorisme » au cours d’une manifestation « anti-islamophobie ».

 

 

Par metronews.fr – le 28 janvier 2015

Koter Info's insight:


Mais jusqu'où ira cette folie ?


À quand les Français à nouveau dans la rue pour rappeler aux politiciens ce que signifie la démocratie, la "vraie" liberté d'expression et la modération ?


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Lettre ouverte du prêtre syrien Elias Zahlaoui à tous les Français…

Lettre ouverte du prêtre syrien Elias Zahlaoui à tous les Français… | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Pr Elias Zahlaoui - christroi.over-blog.com

 

 

Lettre ouverte du prêtre syrien Elias Zahlaoui

à tous les Français…

 

Mes amis,

 

Qui que vous soyez et où que vous soyez, permettez-moi, devant le terrible assassinat de vos douze compatriotes de « Charlie-Hebdo », de vous présenter mes condoléances, particulièrement, à leurs familles, parents et amis.

 

Ce matin, (8 janvier), durant la Sainte Messe, je ne cessais de penser à ces malheureuses victimes, à leurs proches, et à vous tous, ainsi qu’à mes si nombreux amis et connaissances, que j’ai connus, lors de mes nombreux séjours et voyages, dans votre pays, voulus et organisés par l’Église de France, afin de répandre le message de Notre-Dame de Soufanieh de Damas, un message d’amour, d’unité et de paix.

 

J’essaie de suivre, à la télévision française, les multiples réactions provoquées, à tous les niveaux. Je les comprends, parfaitement. Mais, je prie de tout cœur, et j’invite les fidèles de Damas et de Syrie à prier pour que vos « responsables » politiques aient, enfin, l’intelligence et l’honnêteté de stopper, pour de bon, leurs aventures criminelles et guerrières, en Syrie, pour vous en épargner les terribles retombées, à une plus vaste échelle, que ce qui s’est passé à « Charlie-Hebdo ».

 

Mes amis,

 

Certains d’entre vous savent qu’il m’est arrivé d’écrire de nombreuses lettres, tant personnelles qu’ouvertes, à nombre de vos responsables politiques et religieux (lettre à François Hollande, à Alain Juppé, etc.). Mais ce n’est que peine perdue. Pourtant, ces lettres étaient loin d’être feutrées. Je n’y manquais pas de les prévenir, depuis de longues années, qu’infailliblement, un jour ou l’autre, la violence, qu’ils ont déchaînée, dans le monde arabe, et depuis près de quatre ans, en Syrie, – en y envoyant des centaines de milliers de combattants, soi-disant « Jihadistes », de 83 pays, dont des pays européens – leur retombera, d’une façon ou d’une autre, sur la tête. Je crains que « Charlie-Hebdo » n’en soit que le prélude. N’oubliez pas votre fameux dicton : « Qui sème le vent récolte la tempête ! » Puisse cette tempête n’être pas une tornade…

 

Mes amis,

 

Je sais que la plupart d’entre vous n’y sont pour rien, et que vous trimez comme quatre, comme vous dites, pour vous en sortir. De plus, noyés comme vous l’êtes par les médias dominants faux et mensongers, vous finissez, toujours, par confier à vos dirigeants, sans le savoir, le soin de conduire la France, tôt ou tard, au fond du gouffre.

 

Laissez-moi, donc, le soin aussi de vous faire savoir, très brièvement, que, selon les Nations Unies, la moitié de la population syrienne, qui est de l’ordre de 24.000.000 d’habitants, est sur les routes, soit, à l’intérieur du pays, soit, ailleurs, sur terre, voire, sur mer ! Or, aujourd’hui, il fait à Damas -2 degrés, à Maaloula, -8 degrés.

 

Imaginez, donc, un moment, les 33.000.000 de personnes, qui représentent la moitié de la population française, sur les routes de France et du monde. Quant aux tués, en Syrie, ils sont de l’ordre, toujours, selon les Nations Unies, de 300.000 morts. Beau et valeureux bilan à incruster, sur les blasons d’or de vos présidents, Sarkozy et Hollande !

 

Mes amis,

 

Cela vous évoque-t-il quelque chose ?

Cela vous invite-t-il à faire quelque chose ?

Cela vous incite-t-il à interpeller vos « irresponsables » évêques, devenus, hélas, depuis des décades, rien moins que des momies ?

Et Jésus-Christ, dans tout cela, vous dit-il, encore, quelque chose ?

Amis de France, où que vous soyez et quels que vous soyez, je vous transmets, sincèrement, ma compassion et mon espoir.



Pr Elias Zahlaoui, Église Notre-Dame de Damas Koussour, Damas, le 10/01/2015.

 

 

Par lesakerfrancophone.net – le 25 janvier 2015

Koter Info's insight:


Cela va-t-il inciter les citoyens à interpeller leurs « irresponsables » dirigeants politiques ? J'en doute ! Pourtant, si une majorité de gens prenait enfin conscience des réalités et s'exprimait en masse sur les réseaux sociaux, alors les gouvernants seraient obligés d'en tenir compte.

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La France sous influence - L’ambiguïté de Charlie Hebdo

La France sous influence -           L’ambiguïté de Charlie Hebdo | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Diana Johnstone - redicecreations.com

 


 

La France sous influence

L’ambiguïté de Charlie Hebdo

Par Diana Johnstone (*)

 

 

La France sous influence

 

Les assassinats terroristes à Charlie Hebdo ont frappé la France à un moment où elle a un gouvernement impopulaire et un président faible, où des usines ferment et où des emplois sont perdus, où la politique économique de la France est définie par l’Allemagne via l’Union européenne et où sa politique étrangère est déterminée par les États-Unis via l’OTAN. À part lors du moment thérapeutique de solidarité le 11 janvier, le pays se sent secoué par des vents contraires auxquels il ne peut résister.

 

Malheureusement, une certaine symétrie se manifeste en France : Israël entreprend délibérément et avec constance tout ce qui peut attiser la peur chez les juifs français, dans le but de convaincre cette population désirable d’émigrer en Israël. Tsahal organise chaque année des campagnes de soutien à Paris et un certain nombre de juifs français accomplissent leur service militaire en Israël.

 

En même temps, ce qu’on appelle l’« État islamique » et « al-Qaeda au Yémen », ainsi que des groupes islamiques fanatiques qui leur sont associés, travaillent assidument à recruter des combattants issus des communautés musulmanes, en France et dans d’autres pays européens. Quelque 1 400 djihadistes ont quitté la France pour se rendre en Syrie et y rallier la Guerre sainte. Ils sont attirés par la perspective héroïque d’aider à « construire le Califat », une sorte d’Israël pour musulmans, une terre sainte retrouvée.

 

La campagne de recrutement de Netanyahou jouit du soutien de médias occidentaux tels que Fox News, qui répand des rumeurs terribles suggérant que les juifs ne sont pas en sécurité en France. Ceci contribue à menacer la France de boycott par les juifs américains, un désastre potentiel pour l’économie et les relations publiques, qui suscite indéniablement la panique dans les cercles gouvernementaux français. Les dirigeants français ne sont pas seulement fermement attachés personnellement à la communauté juive, ils craignent aussi l’opprobre de voir leur pays fustigé comme « antisémite ».

 

Netanyahou s’est imposé au premier rang des VIP venues à Paris le 11 janvier pour rendre hommage aux victimes de Charlie Hebdo. Hollande était furieux que Netanyahou ait profité de l’occasion pour jouer les enjôleurs, claironnant aux juifs français que leur seule « maison » est Israël. C’est sans doute la même colère qu’éprouve Obama quand il voit Netanyahou honoré par des standings ovations au Congrès. Mais, comme Obama, Hollande n’a pas osé s’opposer ouvertement à cette intrusion.

 

Au demeurant, il n’ose pas s’opposer non plus aux obscures ingérences en France du grand fournisseur de pétrole et acheteur d’armes, l’Arabie saoudite, ni à celles du grand investisseur, le Qatar, tous deux soutiens de l’extrémisme islamique.


Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu est venu dire à Hollande qu’il doit traiter les musulmans avec des égards et protéger leurs mosquées. Mais la Turquie soutient aussi les extrémistes islamiques en Syrie, qui recrutent de jeunes Français pour en faire des terroristes, et il est un piètre modèle en matière de liberté et de tolérance. La présence de Petro Porochenko, qui est devenu président de l’Ukraine uniquement grâce au désordre créé par les tireurs d’élite néonazis à Kiev, était un signal que la France doit adhérer aux sanctions antirusses imposées par les États-Unis, des sanctions qui contribuent au désastre économique de la France.

 

Des pressions extérieures poussent maintenant la France à une guerre au Moyen-Orient qu’elle ne peut ni se permettre ni gagner.

L’atmosphère de défiance est si lourde désormais que les théories de l’attentat sous « fausse bannière » fleurissent sur internet, nourries par des bizarreries dans le récit officiel. L’information selon laquelle un des frères Kouachi a oublié sa carte d’identité dans la voiture avec laquelle il s’enfuyait, facilitant ainsi l’identification rapide des tueurs, relève de la catégorie « ça ne s’invente pas » et on ose croire que n’importe quel auteur d’attentat sous fausse bannière aurait inventé quelque chose de plus crédible.

 

À ce sujet, on peut faire remarquer, premièrement, que l’incompétence humaine est infinie, et deuxièmement, que lorsque ceux qui sont au pouvoir se précipitent pour profiter d’un merle blanc, cela ne prouve pas que ce sont eux qui l’ont créé. Ceux qui dictent le récit ont les moyens de profiter des événements. Comme avec le 11 septembre, l’histoire officielle est que les terroristes « veulent détruire nos libertés », comme si des décennies de destruction au Moyen-Orient n’avaient rien à y voir. C’est le genre d’argument qui prépare la population à appuyer la guerre.

 

L’un des frères Kouachi, qui a fait feu sur les membres de Charlie Hebdo, et Amedy Coulibaly, qui a mitraillé une supérette casher, ont donné des interviews téléphoniques à BFMTV quelques heures avant d’être tués dans les attaques de la police. Kouachi a fait valoir qu’il était motivé par l’agression des États-Unis au Moyen-Orient. Sa conversion au djihad a commencé en regardant la destruction de l’Irak par les États-Unis et des photos d’Irakiens torturés par les Américains à Abou Ghraib.

 

Les frères Kouachi ont prétendu agir au nom de l’État islamique en Irak et en Syrie (EIIL). Coulibaly a dit qu’il obéissait aux ordres d’al-Qaida au Yémen – un endroit où de multiples attaques de drones américains ont tué d’innombrables quidams innocents. Coulibaly a dit qu’après avoir accompli une peine de prison pour vol, il avait rôdé autour des mosquées pour tenter de convertir des gens au djihad.

 

Il est parfaitement concevable que le motif de base pour l’attaque de Charlie Hebdo ne soit même pas de « venger le Prophète », mais d’impressionner, inspirer et recruter des musulmans qui rejoindraient le grand djihad pour rétablir le Califat au Moyen-Orient. Charlie Hebdo était une proie facile dotée de valeur symbolique. Dans la mesure où ce désastre sert à renforcer chez les jeunes musulmans leur sentiment d’aliénation, l’objectif de recrutement risque d’avancer.

 

La France est obligée de prendre des mesures pour limiter les voyages pour la Guerre sainte entre la Syrie et la France. On parle beaucoup de restaurer l’autorité et les « valeurs républicaines » dans les écoles. Mais les dirigeants français doivent examiner lucidement leur politique étrangère totalement incohérente, et, pour le moment, ils n’en donnent aucun signe. En assumant la direction symbolique de la guerre pour un changement de régime en Libye, la France a jeté ce pays dans le trou noir de l’extrémisme islamique. La France a collaboré à l’assassinat de Kadhafi, dont la philosophie développée dans son « Livre vert » était la risée de l’Occident. C’était toutefois une tentative d’offrir une vision moderne et modérée des principes de l’islam dans le but de combattre le fanatisme islamique qui avait toujours été son principal ennemi intérieur – et qui a tiré profit de sa mort. La destruction par l’OTAN de la Libye de Kadhafi a poussé la France à faire la guerre au Mali, à la poursuite d’un ennemi insaisissable que Kadhafi était parvenu à contrôler.

 

La France, comme les États-Unis, désigne le terrorisme islamique comme son grand ennemi, tout en faisant son possible pour favoriser sa croissance et son extension. Le soutien constant des États-Unis à Israël, même pendant les bombardements meurtriers de Gaza sans défense, même lorsque le Mossad assassine des scientifiques en Irak ou en Iran, ou même lorsque des avions de combat israéliens tentent délibérément de couler un navire de la Marine américaine, l’USS Liberty font apparaître les États-Unis comme manipulés par Israël, tandis que la France paraît manipulée par les deux, Israël et les États-Unis.

 

Pendant plus d’un demi-siècle, l’Occident s’est systématiquement opposé aux États nationalistes laïques du Moyen-Orient, à commencer par l’Égypte de Nasser, en y exigeant en vain une démocratie de style occidental, alors que celle-ci est dénuée de bases sociales adéquates. Israël a toujours craint le nationalisme arabe avant tout, car il pouvait potentiellement gagner la Palestine. Le fanatisme religieux lui a paru plus sûr. Le nationalisme arabe était l’espoir politique positif de la région, et une fois cet espoir brisé, l’extrémisme islamiste s’est engouffré dans la brèche. Cette bataille se poursuit en Syrie, sous la direction de la France qui s’oppose à Bachar al Assad. Ce qui signifie, de fait, soutenir les islamistes au moment où Assad se prépare à leur faire la guerre.

 

La folie évidente de cette situation est le reflet d’un gouvernement français qui ne semble plus capable de définir une politique dans son propre intérêt, et que les tourbillons de la mondialisation font chanceler.

 

 

Blasphème et pornographie

 

La France résonne de proclamations selon lesquelles nous devons continuer à publier des caricatures attaquant les musulmans dans le style Charlie Hebdo, faute de quoi nous céderions aux revendications des islamistes. Pour affirmer notre liberté, nous devons prouver que nous n’avons pas peur de commettre un blasphème.

 

Il faut être animé d’un certain esprit religieux pour prendre le blasphème au sérieux. Franchement, le mot ne signifie quasiment rien pour moi.

 

Le blasphème signifie quelque chose si vous craignez d’offenser votre propre dieu, qui vous a averti que cela vous coûterait cher.

Mais insulter le dieu de quelqu’un d’autre n’est pas du blasphème. Cela n’affecte pas vos relations avec dieu (ce qui est la signification du blasphème), cela touche d’autres gens, ceux qui croient dans le dieu que vous avez insulté.

 

L’idée qu’il est très audacieux de commettre un blasphème contre un dieu dans lequel vous ne croyez pas n’a pas de sens pour moi. Spécialement lorsque ce n’est pas un dieu officiellement adoré dans la société où on vit, mais celui d’une minorité plutôt impopulaire. Dans le milieu de Charlie Hebdo, insulter des convictions musulmanes était certainement le moyen le plus sûr d’amuser les copains. C’était censé aider la vente du journal.

 

D’un autre côté, dessiner des caricatures qui rendent des quantités de gens furieux au point de commettre un meurtre relève du défi plutôt que du blasphème. On est toujours libre de lancer un défi. Mais le bon sens commande de se demander si cela en vaut la peine.


Supposons que vous n’aimiez pas certains aspects d’une religion particulière et que vous souhaitiez combattre de telles croyances. Est-ce que dessiner des caricatures qui réunissent des millions de gens dans la même indignation est le bon moyen ? Si ce n’est pas le cas, ce n’est intellectuellement pas plus important que le saut à l’élastique. Ouais ! Regardez comme je suis audacieux. Et alors ?

 

Il existe bien des méthodes plus efficaces pour débattre de la religion. Prenez comme modèle les philosophes des Lumières au XVIIIe siècle. Des insultes répétées vont probablement unir davantage les gens dans la défense de leur foi. Ce n’est là qu’une considération pratique, qui ne tient pas compte de la « liberté ».

 

D’un autre côté, l’insulte pourrait être une provocation commise précisément pour faire sortir les croyants au grand jour, de manière à pouvoir les attaquer. Cela pourrait être un motif secret de promotion de telles caricatures. Provoquer des musulmans à défendre leur religion d’une manière totalement absurde, qui heurte la majorité de notre population, de façon à pouvoir les ridiculiser encore plus et peut-être prendre des mesures contre eux – guerre au Moyen-Orient (aux côtés d’Israël), ou même expulsion de nos pays (une idée qui monte…).

 

Dans le cas spécifique de Charlie Hebdo, la grande majorité des caricatures prétendument blasphématoires n’avait rien à voir avec la foi musulmane, mais était plus ou moins pornographique, assortie de croquis d’organes sexuels masculins. La présence du phallus était « le gag ». Ce mélange tend à brouiller les cartes. Le problème est-il le blasphème ou l’insulte gratuite ? On est libre de faire les deux, évidemment, mais est-ce un argument à propos de la religion ou un saut à l’élastique ?

 

C’était apparemment vrai du numéro suivant le drame de Charlie Hebdo, imprimé à sept millions d’exemplaires avec une subvention d’un million d’euros du gouvernement français. Pour le grand public, la couverture dessinée par l’artiste survivant Luz (Rénald Luzier) était une image de réconciliation pacifique, montrant la tête d’un homme coiffé d’un turban, explicitement censé représenter Mahomet, qui verse une larme et tient un panneau « Je suis Charlie » sous la déclaration « Tout est pardonné ». La larme était authentique : Luz pleurait tandis qu’il dessinait. Comme il l’a expliqué en détail lors des funérailles du rédacteur en chef de Charlie, Charb (Stéphane Charbonnier), lui et Charb étaient amants. Mais Luz voulait aussi faire rire ses collègues avec cette couverture, et ils se seraient effectivement mis à rire. Pourquoi ? Selon des commentaires publiés sur internet, la couverture était aussi une plaisanterie interne, parce qu’elle incluait deux dessins cachés de pénis – la marque déposée de Charlie. C’était une bonne plaisanterie bien crade pour les mômes Charlie. « Nous sommes comme des enfants », a dit Luz.

 

Pendant les funérailles de Charb en France, des émeutes ont éclaté devant les ambassades françaises dans des pays musulmans, du Pakistan au Nigéria. La foule a brûlé des drapeaux français et a manifesté violemment à Alger. Je suis allée à Alger à deux reprises, et j’y ai vu assez de choses pour me rendre compte qu’il y a dans ce pays un profond fossé entre une classe sociale d’intellectuels, moderne, éduquée et laïque, qui brûle de libérer le pays des entraves de l’irrationalité, et des masses de jeunes hommes faiblement éduqués et fidèles aux interprétations simplistes du Coran. Il y a un conflit d’idées profond et dramatique en Algérie. Certains intellectuels vont courageusement jusqu’à défendre publiquement l’athéisme, dans l’espoir d’influencer leurs compatriotes.

 

Les musulmans ont vu la dernière caricature de Charlie comme une répétition des insultes obscènes dirigées contre leur Prophète – pas seulement un blasphème, mais une gifle pornographique. Leurs émeutes représentent un danger pour les intellectuels d’Alger qui sont en mesure de promouvoir la raison et la laïcité dans leur pays. Leur sécurité dépend de leur protection par l’armée. Si la rage des islamistes contre l’Occident influence un grand nombre de soldats ordinaires, les conséquences pourraient être dramatiques. Le tumulte provoqué par Charlie a donné une carte maîtresse aux extrémistes islamistes contre les défenseurs des Lumières.

 

Les humoristes de Charlie Hebdo étaient un peu comme des enfants irresponsables qui jouent avec des allumettes et qui ont mis le feu à la maison. Ou peut-être à plusieurs maisons.

 

 

Par DIANA JOHNSTONE (*) - traduit par Diane Gilliard, révisé par Chris et Marcel Barang, pour Arrêt sur Info - le 20 janvier 2015


Source : 

http://www.counterpunch.org/2015/01/20/france-under-the-influence/

 

(*) Diana Johnstone est une universitaire et journaliste américaine. Diplômée d'études slaves, elle a obtenu son doctorat à l'Université du Minnesota. Journaliste à l'Agence France Presse dans les années 1970, elle a séjourné en France, en Allemagne et en Italie, avant de s'installer définitivement à Paris en 1990. (Source Wikipédia)

Elle est l’auteur de Fools » Crusade: Yugoslavia, NATO, and Western Delusions. Son nouveau livre, Queen of Chaos : the Misadventures of Hillary Clinton, sera publié par CounterPunch en 2015. Pour lui écrire : diana.johnstone@wanadoo.fr


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LLN - Hergé, mais sans Charlie !

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Prévue au musée Hergé de Louvain-La-Neuve, mais annulée pour raisons de sécurité (momentanément ?), l'expo "Charlie" engendre des dessins humoristiques "à la mode belge" (eux).


Duc


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Belgique - Les nouveaux Belges doivent prêter serment, juge le CDH

Belgique - Les nouveaux Belges doivent prêter serment, juge le CDH | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

 

Belgique - Les nouveaux Belges doivent

prêter serment, juge le CDH

 

Prêter serment quand on acquiert la nationalité belge est l’une des propositions que le Cepess, le centre d’études du CDH, inclut dans le rapport qu’il publie ce vendredi pour lutter contre le radicalisme.

 

L’idée, soutenue par le CDH, est de mieux intégrer les immigrants et leur proposer une société belge inclusive, plutôt qu’un pays où coexistent plusieurs communautés.

 

Ce rapport est le fruit de plusieurs semaines de travail et de rencontres avec une vingtaine d’experts, dont Gilles de Kerchove, Alain Grignard, Felice Dassetto, Michael Privot ou encore Fatima Zibouh. Il avait été commandé par le bureau politique du CDH après les attentats de « Charlie Hebdo ».

 

« Nous proposons de finaliser l’acquisition de la nationalité belge par une cérémonie d’accueil au niveau communal qui inclut une prestation de serment de respecter la Constitution et les textes pertinents en matière des droits de l’homme », souligne ce rapport très complet intitulé « Radicalisme : conséquence d’une fracture ? Comprendre et agir ».

 

« Aujourd’hui, obtenir la nationalité belge est une procédure bureaucratique. Le gars reçoit une lettre dans sa boîte, et c’est fini », explique Georges Dallemagne, ancien président de la commission des naturalisations à la Chambre, qui annonce le dépôt d’une proposition de loi après l’été. « Or, c’est un événement important, et nous l’avons banalisé. » La prestation de serment est une pratique courante dans de nombreux pays, dont les États-Unis.

 

Les auteurs du rapport, remis lundi dernier au CDH, proposent aussi que chaque nouveau Belge reçoive une lettre du Roi « le félicitant d’être devenu belge ». Tout cela pour renforcer le sentiment d’appartenance des immigrés au pays.

 

 

La théorie du nénuphar

 

Car sur le fond, le Cepess part du constat qu’une partie de l’immigration n’a pas été intégrée dans la société belge, qu’elle a été attirée par l’islam salafiste soutenu par l’Arabie Saoudite après le choc pétrolier des années 1970 et par le mouvement des Frères musulmans dans les années 1990 et 2000, enfin qu’elle n’a pas le même taux de réussite sur le plan scolaire que les « jeunes autochtones ».

 

Une petite fraction des jeunes s’est orientée vers le djihadisme. Une dizaine part encore chaque mois vers la Syrie et l’Irak, selon les chiffres du ministre de l’Intérieur, Jan Jambon.

 

« Les observateurs sont très clairs sur le fait que les jeunes partis en Syrie s’apparentent davantage à des « radicaux islamisés », pour qui le rattachement à un discours religieux violent est un justificatif a posteriori, qu’à des islamistes radicaux », ajoute le rapport.

 

Une fois dans les mains des groupes djihadistes, ces jeunes recrutent leurs amis, proches et voisins selon le modèle du nénuphar comme l’a joliment appelé la Sûreté de l’État. « Tous ceux qui partent deviennent des recruteurs, car ils sont payés par les groupes armés radicaux en fonction du nombre de personnes recrutées », note le Cepess.

 

 

Manque de coordination

 

Internet a joué un rôle crucial dans leur radicalisation ; voilà pourquoi le CDH a déposé mercredi une proposition de loi.

Le CDH, dans l’opposition, n’a évidemment pas la haute main sur les textes de loi. Mais ses idées croisent souvent celles de la coalition au pouvoir.

 

Ainsi en est-il du retrait temporaire de la carte d’identité (que le gouvernement Michel vient d’adopter) ou des mesures que préconise le ministre de la Justice Koen Geens pour éviter la radicalisation en prison.

 

Mais ce qui manque en Belgique, dans la lutte contre le radicalisme, estime la députée fédérale CDH Vanessa Matz, c’est « un pilote dans l’avion », une coordination interfédérale. « Chacun fait son business dans son coin. »

 

 

Blocage administratif des sites Internet ?

 

Dans une proposition de loi déposée mercredi, les députés Dallemagne et Matz proposent de confier à la Federal Computer Crime Unit (FCCU) et à son pendant régional, le soin de demander aux fournisseurs d’accès Internet comme Proximus ou Telenet de bloquer les sites qui font l’apologie du terrorisme ou de la xénophobie, deux infractions selon la loi. Le parquet serait tenu informé.

 

L’objectif est d’aller plus vite que le blocage judiciaire, plus lent, qui passe par un juge d’instruction. Car les sites djihadistes foisonnent et sont, dans 91 % des cas selon une étude française, un canal de recrutement des djihadistes. On parle du coup de « radicalisation en chambre ».

 

Une option est d’aller demander à Google ou Facebook de retirer ces contenus illégaux. C’est la méthode choisie par Scotland Yard qui parvient à faire retirer 93 % des contenus litigieux. Georges Dallemagne et Vanessa Matz proposent d’agir aussi en Belgique.

 

Proximus n’y croit guère. « On peut empêcher nos clients d’accéder à un site hébergé à l’étranger », explique Haroun Fenaux, son porte-parole. « Mais l’adresse du site peut être changée rapidement. Il suffit d’ajouter une virgule. »

 

  

Par CHRISTOPHE LAMFALUSSY - lalibre.be – le 18 juin 2015.

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Bilderberg invite l’homme qui n’a pas empêché l’attentat de Charlie Hebdo

Bilderberg invite l’homme qui n’a pas empêché l’attentat de Charlie Hebdo | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Bilderberg invite l’homme qui n’a pas empêché

l’attentat de Charlie Hebdo

 

Promotion. Patrick Calvar, patron du renseignement français, participe à la réunion actuellement organisée, à huis clos, par un puissant groupe atlantiste et néolibéral.

  

Qui connaît Henri de Castries ? 

 

Selon le mensuel économique Entreprendre — daté d'octobre 2012, l'homme — qui dirige l'assureur Axa et que "connaît bien" Manuel Valls — avait été présenté à l'actuel Premier ministre par son ami de longue date :  Stéphane Fouks, vice-président d'Havas, co-directeur du Crif et ancien membre du "comité sioniste" du Mouvement des jeunes socialistes.

 

Valls et Castries s'entendent à merveille : le 24 juin 2014, le second avait remis au premier un facétieux cadeau (le fac-similé de l'assurance-vie de Jean Jaurès) lors de sa visite au siège du groupe Axa.

 

Le Premier ministre avait alors tenu cette déclaration inédite pour un responsable socialiste de l'exécutif : "Nous avons besoin de la finance".

 

Un aspect biographique est généralement omis par la presse hexagonale quand il s'agit d'introduire une interview économique avec Henri de Castries : l'homme n'est pas seulement le PDG d'Axa, neuvième gestionnaire d'actifs mondial. Depuis le 31 mai 2012, ce fervent chrétien (descendant de Saint Roch et du marquis de Sade) et ex-Young Leader (1994) de la French-American Foundation, est également le président des "Rencontres de Bilderberg" dont la dernière manifestation se tient ces jours-ci, en Autriche.

 

De quoi s'agit-il ?


Pour saisir la teneur du tabou qui entoure le sujet, Panamza vous propose de (re)découvrir cette brève séquence télévisée : en 2013, Natacha Polony avait interrogé Christine Ockrent (ex-salariée de la chaîne américaine CBS, membre du Siècle et autrice d'une biographie sur Hillary Clinton) à ce sujet. Hautaine et sarcastique, la journaliste — qui participa aux réunions annuelles de ce cénacle secret — sembla manifestement embarrassée.

 

 


 

En 2011, la chaîne canadienne Historia réalisa l'un des rares documentaires pédagogiques et sérieux à propos de cette organisation créée en 1954.

 

 

 

 

Le 1er juin 2012, au second jour d'une conférence organisée par le groupe, le site du quotidien anglais The Guardian évoqua Bilderberg en soulignant le profil singulier de son fondateur : le Polonais Joseph Retinger, secrétaire général du "Mouvement européen" et -surtout- agent secret britannique financé par la CIA.

 

Au même moment, fin mai/début juin 2012, François Hollande, à peine élu à la présidence de la République, composait son futur gouvernement. 

 

Ironie du sort, son "copain" et condisciple de l'Ena, le richissime Henri de Castries (tous deux nés d'ailleurs à trois jours d'intervalle, en août 1954), venait d'inaugurer sa présidence du Bilderberg. Selon l'hebdomadaire Challenges (en date du 6 octobre 2011), le patron d'Axa avait contribué au financement de la campagne des primaires socialistes de François Hollande

 

L'actuel chef de l'État peut ainsi se targuer d'avoir été assisté, dans sa course à la présidence, par deux personnalités influentes sur la scène internationale : Henri de Castries, patron du Bilderberg, et Larry Hochberg, président d'un lobby israélo-américain dénommé Elnet.

 

 

Last but not least, Emmanuel Macron, ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique.

 

Ce proche de Jacques Attali, chantre hexagonal par excellence de la mondialisation, avait lui-même été coopté, comme l'avait révélé Panamza, pour se joindre à la réunion à huis-clos du Bilderberg. Ce fut également le cas de Manuel Valls en 2008 : celui qui était encore député-maire d'Évry aura du mal, trois ans plus tard, à évoquer le sujet de manière transparente et sereine.

 

 

 

 

Résumons : en juin 2014, devant le patron du Medef (Pierre Gattaz, un homme formé à Washington), le Premier ministre Manuel Valls — déjà proche de l'influente banque franco-américaine Lazard — a évoqué son "intérêt" pour les opinions d'Henri de Castries, président du Bilderberg qui a financé la pré-campagne présidentielle de son ami de jeunesse François Hollande et convié Emmanuel Macron dans son club atlantiste.

 

En cette année 2015, de nouveaux Français ont été invités : entre autresAlain Juppé (probable futur postulant pour l'Élysée), Laurence Boone (spéciale conseillère économique et financière de François Hollande), l'universitaire Gilles Kepel et Patrick Calvar, directeur de la DGSI.

 

La venue de ce dernier, censé participer à un débat — sans couverture médiatique — à propos du terrorisme, pose question : que vient faire un haut-fonctionnaire d'État — chargé de défendre les intérêts de la France et dont le pouvoir va désormais s'accroître avec l'adoption de la Loi Renseignement — dans une réunion tenue à huis clos avec des dirigeants financiers, militaires et politiques étrangers ? 

 

Rappelons d'ailleurs que Patrick Calvar est l'homme directement co-responsable, avec son ministre de tutelle Bernard Cazeneuve, des prétendues "défaillances" — évoquées par la presse, mais non suivies de la moindre sanction — du renseignement dans la surveillance (interrompue en juillet) des frères Kouachi, auteurs présumés de l'attentat de Charlie Hebdo.

 

 

Club Rockefeller

 

Un détail significatif doit être évoqué pour conclure cet article relatif aux liens accrus du Bilderberg avec la classe dirigeante française : un homme joue un rôle fondamental et subtil — mais opaque — dans l'édification du groupe depuis 1954. Il s'agit de David Rockefeller.

 

Né en 1915, ce milliardaire américain — toujours vivant — continue d'exercer la fonction privilégiée de "conseiller" unique auprès du Bilderberg.

 

Responsable principal de la construction — dans les années 60 et avec son frère Nelson — du World Trade Center de New York (les tours jumelles étaient d'ailleurs surnommées David &  Nelson), le puissant personnage avait momentanément eu, de son propre aveu, des relations tumultueuses avec la communauté juive et sioniste en raison de son rôle d'émissaire "pro-arabe" de l'ex-président Richard Nixon. En 1970, le revirement eut lieu : il fit amende honorable en publiant une lettre ouverte en faveur d'un soutien total des Etats-Unis envers le régime de Tel Aviv.

 

Récemment, David Rockefeller a été sollicité par un documentariste à propos de sa réaction lors de l'opération israélo-américaine sous faux drapeau du 11-Septembre

 

 

  

"J'étais là", dit-il en souriant brièvement avant de laisser échapper un long silence, le regard perdu au loin.

 

 

 

PAR HICHAM HAMZA – panamza.com – le 11 juin 2015.

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France - L’association « Onze janvier » est fondée par un proche des services secrets israéliens

France - L’association « Onze janvier » est fondée par un proche des services secrets israéliens | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Photo : Mohamed Sifaoui

 

France - L’association « Onze janvier » est fondée par un proche des services secrets

israéliens

 



Lancée pour perpétuer « l’esprit Charlie », une association, dénommée « Onze janvier » et consacrée notamment à la « lutte contre le conspirationnisme », est présidée par Mohamed Sifaoui, partenaire d’une organisation dirigée par un ex-espion israélien.

 

Dimanche 19 mai, ce fut le Huffington Post — site d’opinions affilié à la gauche sioniste de l’Hexagone — qui annonca la nouvelle : une association, réunie autour de « l’esprit » de la marche du 11 janvier, a vu le jour.

 

Son président-fondateur et auteur du manifeste : Mohamed Sifaouicollaborateur de l’agence Tac Presse, spécialiste de l’islamisme pour les uns et « intellectuel faussaire » pour les autres.

 

« L’Association compte notamment investir le champ du Net et construire une narration républicaine tout en luttant, par tous les moyens légaux, contre le conspirationnisme, et toutes les idéologies extrémistes diffusés sur Internet et les réseaux sociaux ».

 

Surprise, surprise : l’homme — qui s’est donné la fantasmagorique mission de combattre « les théories du complot qui ne visent pas autre chose qu’une mise en accusation du système démocratique dans le but de le diaboliser afin de le détruire et lui opposer un système totalitaire » — est un membre actif de la nébuleuse pro-israélienne.

 

Depuis le 15 septembre, Mohamed Sifaoui, soutien zélé de Bernard-Henri Lévycollabore ainsi avec une officine singulière du paysage géopolitique : Memri (acronyme pour « Institut de recherche des médias du Moyen-Orient »), une association américaine fondée par Yigal Carmon, ex-militaire israélien du renseignement. Particularité de ce dernier : avoir défendu l’usage de la torture à l’encontre de Palestiniens suspectés d’éventuels agissements terroristes.

 

La cohérence idéologique du parcours de Sifaoui, propulsé à l’avant-scène médiatique depuis la mystification israélo-américaine du 11— Septembre, devient limpide avec le temps.

 

  

 

 

Proche de la frange ultra-sioniste de l’Hexagone, il en partage les mêmes idées comme l’illustre son intervention (à 31’) dans un colloque organisé en 2009 par l’Upjf et intitulé « Les ruses du nouvel antisémitisme contemporain : l’antisionisme ».

 

 

  

L’homme a vu sa carrière relancée en 2007 à travers la diffusion, sur Arte (chaîne codirigée par Bhl), d’un documentaire hagiographique produit par Daniel Leconte et réalisé par l’essayiste néoconservateur Antoine Vitkine.

 

 

 

Sur son blog, le polémiste, qui se présente comme un « journaliste, écrivain, réalisateur et accessoirement scénariste de BD », affirme également avoir eu du « plaisir à travailler » sur La désintégration, film sorti le 15 février 2012 (un mois avant le déclenchement de la sombre affaire Merah dont il assura la promotion de la version officielle) et qui traite, selon lui, du « processus d’endoctrinement de l’islamisme djihadiste » à partir de « faits réels ».


Le 11 octobre 2014, « l’antiraciste » autoproclamé Sifaoui partageait la table de Joël Rubinfeld, président de la Ligue belge contre l’antisémitisme, ancien vice-président du Congrès juif européen, ami de l’ultra-sioniste Sammy Ghozlan et admirateur du raciste israélien Avigdor Lieberman.


Le lendemain, dimanche 12 octobre, les deux hommes participèrent, au sein du Centre communautaire laïc juif de Bruxelles, à un colloque sur l’antisémitisme « brun-vert-rouge » en compagnie d’Alain Finkielkraut, un prescripteur d’opinion islamophobe de plus en plus radicalisé.


Rappelons, par ailleurs, que Sifaoui fustiga, via les réseaux sociaux, Panamza — qualifié, sans rire, de site « islamonazi » — pour avoir publié une photographie embarrassante le représentant avec le cybercriminel Franco-Israélien Grégory Chelli alias Ulcan.

Conférencier du Crif (ainsi que de l’Uejf) et personnage héroïque aux yeux de la Ldj, Mohamed Sifaoui était d’ailleurs présent — dimanche 24 mai — à la confortable conférence (organisée par la revue de Bhl…) de son amie Caroline Fourest, actuellement en tournée promotionnelle pour son dernier ouvrage consacré aux « éveillés » du 11 janvier.

 

 

  

L’un des leurs amis communs est également le cofondateur de l’association « Onze janvier ». Son nom : Rudy Reichstadt. Animateur du site Conspiracy Watch et proche de l’Uejf, ce blogueur cryptocommunautariste incarne avec brio — mais à son insu — l’alliance consubstantielle et révélatrice entre la galaxie sioniste et la mouvance dite « anticomplotiste ». 

 

Rappel : Rudy Reichstadt, fonctionnaire de la Ville de Paris, est également membre de l’Observatoire des radicalités politiques (Orap) de la Fondation Jean-Jaurès. Ce think-tank, dirigé par Gilles Finchelstein (un ex-conseiller de Dsk, Fouks et Cahuzac), est essentiellement subventionné par l’État. L’Orap est piloté par le chercheur Jean-Yves Camus, un intervenant régulier du Crif, également chroniqueur dans Charlie Hebdo, qui a présenté — lors d’une réunion organisée par un centre communautaire juif — le monde arabo-musulman comme une aire culturelle globalement « antisémite », « complotiste » et « négationniste ».

 

Enfin, il convient de souligner les croustillantes affinités socioculturelles des abonnés — via Twitter et Facebook — de l’association fondée par le tandem Sifaoui-Reichstadt : une attachée de l’ambassade d’Israël, l’antenne française d’un influent lobby sioniste d’outre-Atlantique, une dirigeante de Ni putes ni soumises, le patron éditorial d’un éminent hebdomadaire cryptosioniste récemment lancé à la chasse aux « complices de l’islamisme », la directrice (participative ?) des projets au sein du Crif, le directeur général de Sos Racisme, un chasseur labelisé universitaire (cofinancé par une communautariste anglo-sioniste) de « conspirationnistes » et une « contre-enquêtrice » d’inspiration fourestienne.

 

Mention spéciale à Frédéric Haziza, également abonné (sur Facebook) et soutien du « Onze janvier ». Visiblement paniqué par la liberté d’expression et le contournement de la censure que procure le web, l’éditorialiste de la Chaîne Parlementaire n’a pas apprécié — comme à son habitude — les dernières informations factuelles exhumées par Panamza, notamment au sujet des victimes de la tuerie du Musée juif de Bruxelles.

 

Nulle surprise à ce qu’un personnage public de l’envergure d’Haziza puisse adhérer à la cause de Sifaoui.

 

Rappel de son bref portrait à charge — mais étayé — publié en janvier par Panamza : 

 

Propagandiste ultra-sioniste lié à l’extrême droite israélienne, journaliste incompétent, citoyen injurieux et menaçant, personnalité paranoïaque et désinformateur patenté, Frédéric Haziza, rémunéré par le service public audiovisuel (via son poste à La Chaîne Parlementaire), accuse Panamza d’avoir une responsabilité dans l’attentat contre Charlie Hebdo. #CHAROGNARD

 

L’implication de la nébuleuse sioniste dans l’instrumentalisation globale (politique, géopolitique, culturelle, éducative, judiciaire et policière) de l’émotion populaire suscitée par les attentats de janvier corrobore un fait déjà souligné, à maintes reprises, par Panamza : l’étrange et profonde empreinte d’Israël — et, plus précisément, de l’axe Paris/Tel Aviv — dans les méandres de l’affaire Charlie.

 

J’y reviendrai.

 

 

PAR HICHAM HAMZA (journaliste indépendant) panamza.com – le 27 mai 2015.

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France - « De l’opération Merah à l’opération Charlie : les filières du renseignement en action ? »

France - « De l’opération Merah à l’opération Charlie : les filières du renseignement en action ? » | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


France

« De l’opération Merah à l’opération Charlie : les filières du renseignement en action ? »


La suite de notre enquête sur les attentats de Paris, en passant cette fois par l’affaire Merah.


Révélations fracassantes, dont personne ne parle, car elles démontrent le rôle trouble du renseignement français dans ces opérations.

 

Par Julien Teil - LIEN

 

Le livre de Marc Reisinger Opération Merah est passé totalement inaperçu. Ni la presse traditionnelle, ni les sites internet d’information alternative ne semblent avoir été tenus au courant de la sortie de cette excellente enquête aux éditions La muette. Marc Reisinger, psychanalyste, a eu le courage et la patience de collecter, synthétiser et confronter toutes les informations publiées dans la presse sur l’affaire Merah pour finalement en arriver à une thèse qui a de quoi effrayer : ce qu’il appelle « l’opération Merah » aurait en réalité été orchestrée par Nicolas Sarkozy et ses proches (parmi lesquels le truculent Bernard Squarcini) dans le but d’aider à sa réélection.


Mais voilà, une mauvaise évaluation de Merah aurait conduit au bain de sang de l’école Ozar Hatorah, Merah étant in fine nettement plus imprévisible que la DCRI ne le pensait.

  

Même s’il ne peut prouver que l’affaire retourne d’une telle manipulation étatique, l’auteur montre précisément ce qui cloche dans le récit officiel tout en étayant ses démonstrations par de solides sources.


C’est ainsi qu’il démontre avec brio que les transcriptions édifiantes des bandes fournies par l’avocate de Mohamed Merah au journal algérien Echorouk, et que notre ami Paul-Éric Blanrue avait été le premier à publier en français, sont bel et bien authentiques.


Ainsi, Merah qui clamait avoir été manipulé par un certain « Zouhir » travaillant pour la DCRI, aurait bien été manipulé par les services français et probablement avec l’aide de son frère Abdelkader Merah à propos duquel Marc Reisinger écrit :

 

« Il a été interrogé à neuf reprises par les policiers de la SDAT (Sous direction antiterroriste), ainsi que deux fois par le juge d’instruction sans que rien n’émerge de ces interrogatoires, comme s’il était placé sous sarcophage [...] Le curriculum d’Abdelkader donne l’impression qu’il pourrait s’agir d’un indicateur manipulé par les services de renseignement. Comme Olivier Correl [NDLR L’Émir blanc ariégeois supposé à la tête du réseau toulousain], il a bénéficié d’une remarquable impunité dans le procès de la filière jihadiste de Toulouse en 2009. Le fait qu’il n’existe aucune photo de lui sur internet, à part un portrait flouté, laisse soupçonner un travail de « communication négative », comme les services de renseignement l’assurent auprès des agences de presse, pour protéger leurs agents.


Abdelkader aurait-il été un indicateur traité, plus ou moins à son insu, pour piloter l’action suicide de son jeune frère ? »

 

Une question pertinente à laquelle l’auteur, prudent, ne prétend pas apporter de réponse. Mais si de telles suspicions autour d’un homme lié aux désormais fameuses filières irakiennes surprennent au premier abord, il faut tout de même avouer que leur longévité a de quoi étonner puisqu’en 2015 c’est la mère de ces filières qui a été à l’origine des attentats de Paris.

 

 

Un réseau âgé de plus de dix ans à l’origine du jihadisme en France ? 

 

Comme nous le soupçonnions depuis maintenant plusieurs mois, Boubaker El-Hakim (qui est l’homme clé de la filière irakienne du XIXe arrondissement) est désormais sérieusement suspecté d’avoir des liens avec les attentats de Paris et avec l’entraînement des frères Kouachi. Nous avons questionné dès le mois de février le parcours de ce jihadiste singulier qui, entre 2003 et 2005, voyageait dans des hôtels de luxe tout en étant suivi par la DST. Un parcours qui n’est point cohérent pour un jihadiste et auquel il faut ajouter le rôle surprenant de la Préfecture de Police de Paris que nous avions dévoilé. Cette dernière avait en effet délivré un nouveau passeport à Boubaker alors qu’il était déjà à l’époque considéré comme un homme dangereux et suivi par les services français (et par les autorités syriennes qui l’avaient expulsé une première fois). Boubaker était-il à l’époque utilisé à son insu pour infiltrer les filières irakiennes ou s’agissait-il de plus que cela ? 

 

Lors de son procès (en compagnie de Chérif Kouachi) en 2008, il a été condamné à une lourde peine. Il a finalement été libéré, quelques mois avant la date prévue, en janvier 2011 et suite à sa bonne collaboration avec les services de renseignement d’après le mensuel Le Courrier de l’Atlas. Aussitôt, il s’envole pour la Tunisie, qui vit au même moment le commencement de sa longue descente dans l’enfer du jihadisme, un enfer où Boubaker va devenir un roi. Boubaker a-t-il été utilisé une seconde fois par les services français, cette fois en Tunisie ? On l’ignore, mais cela aurait de quoi inquiéter, car quatre mois après les excellents sites internet Tunisie Secret et Mondafrique, c’est désormais le Parisien sous la plume du journaliste Adrien Cadorel qui affirme :

 

« [les frères Kouachi] se sont rendus au cours du premier semestre 2012 en Tunisie, où [Boubaker] était alors présent, afin d’y suivre un entraînement militaire. »

 

Cette nouvelle, devrait logiquement orienter l’enquête vers la Tunisie et de façon inévitable vers la Libye et enfin la Syrie où Boubaker est depuis devenu une icône de Daesh. Or si les frères Kouachi se sont entraînés en Tunisie et cela grâce à leur ami Boubaker El Hakim (qui un an auparavant collaborait avec les services français), on doit s’interroger sur le rôle exact des services de renseignement, et pas seulement français. Car il faut aussi replacer un évènement totalement passé inaperçu aux yeux des Français dans ce nouveau contexte : l’arrestation d’un tunisien, Abdelkarim Labidi.

 

 

 

Quel est le rôle des autorités ?

 

Ce commissaire de la police aérienne tunisienne, qui avait été promu de façon inexplicable à cette fonction par le gouvernement d’Ennahdha, a fait l’objet d’un mandat de dépôt dont la date d’émission est remarquable : le 8 janvier 2015, soit le lendemain de l’attaque contre Charlie Hebdo. Officiellement, ce mandat, émis par le juge d’instruction du tribunal de première instance de Tunis, est relatif à sa participation à l’assassinat de l’homme politique tunisien de gauche Mohamed Brahmi, assassiné par des jihadistes en 2013, parmi lesquels Boubaker El Hakim. Mais ce mandat semble obéir à d’autres raisons, car cela faisait des années que Labidi utilisait ses fonctions pour faciliter les voyages aériens de centaines de combattants ainsi que ceux de l’ex-Émir d’Al Qaïda, Abdelhakim Belhadj qui souhaite visiblement voyager discrètement en Tunisie bien qu’en France il soit officiellement reçu au Quai d’Orsay.

 

Labidi a-t-il facilité les voyages des frères Kouachi comme il l’avait fait pour aider Boubaker à fuir la Tunisie ? Depuis son arrestation, rien n’a filtré, mais sa date suggère un lien. D’après Fayçal Chérif, historien et spécialiste des questions militaires et sécuritaires « ce cas est verrouillé par le Ministère de l’Intérieur » tunisien. On l’a compris : les autorités françaises et tunisiennes ont des choses à cacher et Labidi ne fait que s’ajouter à la longue liste d’individus arrêtés dans la foulée des attentats de Paris et ayant des relations avec les autorités. 

 

Emmanuelle, la gendarme convertie à l’Islam chargée de la formation des agents de renseignements au fort de Rosny sous Bois ; Amar Ramdani, son compagnon (complice le plus proche d’Amedy Coulibaly) qui échappait depuis 2013 de façon inexplicable à un mandat d’arrêt européen ; Claude Hermant, un proche des milieux identitaires lillois, indic de la gendarmerie (qui aurait fourni des armes à Coulibaly) ; un douanier de la DNRED lié à Claude Hermant (qui aurait joué un rôle dans ce trafic) ; et enfin Abdelkarim Labidi, l’homme qui avait les moyens de faire voyager discrètement n’importe quel jihadiste via Tunis.

 

 

Question : les autorités ont-elles décidé de mettre un terme aux activités d’un réseau dont les objectifs étaient inavouables, tels ceux dénoncés par le livre de Marc Reisinger, Opération Merah ?

 

Dans les deux cas, les auteurs ont été tués et ne pourront rien révéler des dessous de l’affaire. Marc Reisinger consacre un chapitre entier au compte Twitter que Merah avait ouvert et qui aurait été immédiatement censuré par les autorités afin d’éviter toute révélation ennuyeuse. De même, dans les deux affaires les échanges des tueurs avec la presse et les autorités ont été en partie censurés. Pourtant, Chérif Kouachi, comme Mohamed Merah, avaient vite affirmé connaître les services secrets. Les autorités elles, clamaient n’avoir que très peu d’informations sur ces hommes.

 

En réalité, les auteurs des attaques étaient parfaitement connus des services de sécurité du monde entier. D’après les journalistes Eric Pelletier et Jean-Marie Pontault, entre janvier et août 2011, la DRRI de Toulouse aurait sollicité l’aide de 17 services étrangers concernant Mohamed Merah. Quant aux frères Kouachi, ils étaient de véritables stars du jihad et leur amitié avec Boubaker El Hakim n’a jamais été un mystère, d’autant plus que l’homme était manifestement bien plus qu’un loup solitaire, mais plutôt un personnage au profil proche de celui d’Abdelkader Merah, le grand frère de Mohamed.

 

Tous deux sont de la même génération (ils ont un an d’écart) et ont fait leur entrée dans le jihad lors de la séquence irakienne. Ces deux affaires ont donc pour même origine une séquence connue pour son rôle crucial dans le développement du jihadisme en France. Mais les cellules irakiennes recèlent un mystère bien plus grand que celui de simples réseaux d’acheminement de jihadistes, sinon comment expliquer leur exceptionnelle longévité étant donné ce qu’en disait le chef de la SDAT Louis Caprioli au JT de France 2 le 10 octobre 2004 :

 

Et le risque pour nous, c’est qu’ayant reçu une formation, ils soient embrigadés par un, ou des émirs sur place […] et qu’ensuite ils se déploient aussi bien en France qu’en Europe pour monter des cellules et commettre des attentats » 

 

Si le risque était si bien évalué il y a maintenant 11 ans, comment expliquer l’exceptionnelle survie de ces filières ? Certes, les moyens juridiques pour leur mettre un terme ne sont pas illimités, mais les ramifications dont elles bénéficient au sein des autorités sécuritaires françaises et étrangères laissent plutôt penser, comme le suggère le livre de Marc Reisinger, que certaines filières sont volontairement maintenues par les services pour des raisons inavouables. Ce n’est d’ailleurs pas un secret puisque Reisinger cite des policiers qui avaient déclaré à l’AFP que Merah avait « le profil de cette minorité » de Français parfois « envoyés par les services secrets faire le Jihad ». Or de telles pratiques nécessitent une certaine organisation. Quant aux buts recherchés par la DCRI qui apparaît aux commandes, quels sont-ils ? Seulement infiltrer des réseaux ou également manipuler des hommes en les dirigeants vers de funestes destins comme le laisse entendre le livre de Reisinger ?

 

Si dans l’affaire Merah, sa thèse est de très loin la plus crédible et la plus documentée, il faut également constater que l’affaire Charlie semble s’orienter jour après jour vers un scénario identique. Or depuis la première édition d’Opération Merah en juin 2014, aucun média n’a daigné parler du travail de Marc Reisinger. Ce proche des milieux israéliens dispose pourtant d’un blog sur le Times of Israel et l’on se souvient de l’émotion suscitée par les attentats de Toulouse et de Paris au sein de la communauté juive francophone.


Dans de telles conditions, comment le livre de Marc Reisinger peut-il passer inaperçu ?

 

 

 

Par Julien Teil (journaliste d’investigation) - blanrue.blogspot.fr – le 17 mai 2015.

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Des écrivains s’opposent à ce qu’un prix pour la liberté d’expression soit décerné à Charlie Hebdo

Des écrivains s’opposent à ce qu’un prix pour la liberté d’expression soit décerné à Charlie Hebdo | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Légendes et sources photos :

de gauche à droite : Peter Carey, Teju Cole, Rachel Kushner, Michael Ondaatje, Francine Prose et Taiye Selasirandomhouse.com -  stevemasover.blogspot.com.es - salon.com - thefamouspeople.com - delirandoeescrevendo.blogspot.com.es - jamesmurua.com

 

 

 

Des écrivains s’opposent à ce qu’un prix

pour la liberté d’expression soit

décerné à Charlie Hebdo

Par Tom Eley

 

Six écrivains et romanciers américains se sont retirés du gala annuel du PEN American Center (célèbre association d’écrivains) pour protester contre la décision de cette organisation de remettre le prix « Courage de la liberté d’expression » au journal satirique et antimusulman français Charlie Hebdo. Les bureaux du journal avaient fait l’objet d’une attaque terroriste le 7 janvier dernier où 12 personnes avaient été tuées et 11 autres blessées.


Cette attaque était en réaction à la publication répétée de caricatures incendiaires qui tournaient grossièrement en dérision le prophète Mahomet. Se disant satiriques, les caricatures de Charlie Hebdo allaient toutefois dans le sens de la politique du gouvernement français qui, avec le gouvernement américain, a joué un rôle majeur dans la destruction de la société majoritairement musulmane en Libye et en Syrie et qui assujettit des millions de travailleurs musulmans à la pauvreté et à la répression policière en France.

 

Les écrivains Peter Carey, Teju Cole, Rachel Kushner, Michael Ondaatje, Francine Prose et Taiye Selasi ont annoncé qu’ils ne participeraient pas à l’événement du 5 mai qui se tiendra au Musée américain d’histoire naturelle de Manhattan où le rédacteur en chef de Charlie Hebdo, Gérard Biard, et Jean-Baptiste Thoret qui travaille pour ce journal se verront remettre la récompense lors d’une cérémonie tenue dans le cadre de la semaine du Festival des voix du monde du PEN American Center.

 

L’écrivain australien Carey a reçu deux fois le Booker Prize pour ses romans Oscar et Lucinda et La véritable histoire du Gang Kelly. Ondaatje, écrivain canadien originaire du Sri Lanka est lui aussi lauréat du Booker Prize pour son roman Le patient anglais. Prose est une ex-présidente du PEN American Center et finaliste du National Book Award pour son roman L’ange bleu. Le roman de 2 002, Ville ouverte du Nigérian Cole a reçu de nombreux prix prestigieux. Kushner, a été deux fois finaliste du National Book Award pour ses romans Telex de Cuba et Les lance-flammes. Photographe et nouvelliste, Selasi, d’origine nigériane aussi, est l’auteur du récent roman très acclamé Le ravissement des innocents.

 

De plus, la nouvelliste Deborah Eisenberg, lauréate du Prix PEN/Faulkner fiction pour un recueil de ses nouvelles a écrit une lettre le 26 mars dernier à la directrice de PEN, Suzanne Nossel, critiquant la décision de l’organisation. Cet échange de courriers, affiché par Glenn Greenwald sur The Intercept, présente les arguments motivant le choix de récompenser Charlie Hebdo.

 

Un peu plus tôt au cours du mois d’avril, Garry Trudeau, célèbre dessinateur de Doonesbury avait critiqué Charlie Hebdo dans un discours qu’il avait fait lors d’un banquet de remise de prix à l’Université de Long Island. « En frappant vers le bas, en s’en prenant à une minorité impuissante et démunie avec des dessins vulgaires et grossiers qui se rapprochent plutôt du graffiti que de la caricature, Charlie s’est aventuré dans le discours haineux… »

 

Les remarques de Trudeau ont été condamnées par le New York Times, The Atlantic et le Washington Post, entre autres. Il est significatif que ces attaques contre Trudeau, qui cherchaient manifestement à réduire au silence toute critique des hommages rendus à Charlie Hebdo, n’aient pas empêché le groupe des écrivains de PEN American d’exprimer haut et fort leur désaccord.

 

Dans sa lettre à Nossel, Eisenberg, tout comme Trudeau, donne une idée du contexte dans lequel les caricatures ont été publiées. « Les caricatures du prophète parues dans Charlie Hebdo doivent sembler chercher à provoquer une humiliation et une souffrance supplémentaires pour la population musulmane de France qui est déjà en difficulté, marginalisée, défavorisée et maltraitée, population en grande partie pieuse qui s’accroche à la religion pour appui », écrit-elle. Si la raison pour accorder le prix à Charlie Hebdo vient uniquement du fait de la nature provocatrice de son discours, comme le prétend le PEN American, alors pourquoi s’arrêter là, demande Eisenberg. « Et pourquoi ne pas accorder le prix rétroactivement à Der Stürmer de Julius Streicher et ses caricatures satiriques antisémites ? »

 

Elle fait remarquer que le PEN American aurait pu attribuer son prix à Chelsea Manning qui est en prison pour avoir révélé la politique meurtrière de l’armée américaine en Irak ; ou à Edward Snowden qui a fui le pays pour avoir révélé que le gouvernement Obama espionne essentiellement toutes les communications, en violation de la constitution.


Le choix du PEN est une décision politique. L’organisation se solidarise non seulement avec Charlie Hebdo, mais aussi avec le gouvernement Obama et les divers chefs d’État européens qui se servent de l’attaque terroriste pour intensifier le dépeçage impérialiste du Moyen-Orient et pour lancer de nouvelles attaques contre les droits démocratiques au nom de la « guerre contre le terrorisme ».

 

À la lumière de sa biographie, le plaidoyer de Nossel en faveur de Charlie Hebdo ne surprend pas. Ancienne responsable au département d’État d’Obama, c’est à elle que l’on doit le terme de « Smart Power » (puissance intelligente), qui a été invoqué à maintes reprises par Hillary Clinton durant son mandat de secrétaire d’État. Dans le numéro de Foreign Affairs en date du 4 avril 2004, Nossel décrit le Smart Power comme une « vision convaincante » dérivée du « grand pilier de la politique étrangère américaine du vingtième siècle : l’internationalisme libéral ». Elle dit avec insistance que les soi-disant « décideurs progressistes... devraient faire montre de leadership affirmé – diplomatique, économique, et notamment militaire – pour promouvoir un large spectre d’objectifs ».

 

En tant que variante de « l’impérialisme humanitaire » Smart Power s’est avéré encore plus meurtrier et hypocrite que bon nombre de ses prédécesseurs idéologiques. La méthode est simple : on accuse de violations des droits de l’homme le régime que l’on a ciblé ; on s’assure du soutien d’ONG, d’universitaires, de la pseudo-gauche et des médias ; et puis on annihile.

 

Nossel n’est pas seulement une théoricienne, elle est aussi praticienne. Selon Wikipédia, « elle a joué un rôle majeur dans l’engagement américain au Conseil des droits de l’homme des Nations unies, y compris dans l’introduction de résolutions novatrices sur les droits de l’homme concernant l’Iran, la Syrie, la Libye… »

 

La Syrie et la Libye, depuis le vote de ces « résolutions des droits de l’homme », ont été détruites en tant que sociétés viables. Des centaines de milliers de personnes ont été tuées par les « combattants de la liberté » islamistes armés par les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne. Des millions d’autres ont été déplacées, dont un grand nombre cherchaient à entrer en Europe où elles sont confrontées à un environnement anti-islamique toxique cultivé par les acolytes de Charlie Hebdo.

 

Il y a aussi une certaine ironie à voir une personne comme Nossel à la tête d’une organisation traditionnellement associée à de célèbres écrivains antiguerre. Parmi les ex-présidents de PEN International, tutelle de PEN America, on compte Heinrich Böll, H.G. Wells, Joseph Conrad, George Bernard Shaw, Harold Pinter et Arthur Miller. Si ces écrivains n’étaient pas des sommités en matière de politique, leur humanité est indéniable et leur antimilitarisme une certitude.

 

Ce n’est pas le cas de Nossel, qui s’est employée à faire de groupes pacifistes reconnus des apologistes de la guerre. Entre de courts passages dans les gouvernements Clinton et Obama, elle a travaillé comme haut responsable à la fois chez Human Rights Watch et Amnistie internationale. Parmi ses projets favoris chez ce dernier il y a eu la présentation de l’attaque militaire conduite par les États-Unis contre la population afghane comme étant une croisade pour « l’égalité des sexes » (une de ses affiches d’Amnistie internationale disait « OTAN, Favorisez le progrès ! ») et la défense du groupe musical russe anti-Poutine, Pussy Riot.

 

La décision de ces écrivains reconnus de s’opposer à la défense officielle de Charlie Hebdo est un événement politique significatif. L’avancement de personnalités comme Nossel est dû au silence, à la démoralisation et à la résignation qui règnent chez les artistes et les intellectuels qu’elles sont censées représenter.

 

L’attitude publique et courageuse adoptée par ces écrivains provoquera la nervosité de la classe dirigeante et de ses laquais des médias dont les agissements sont tributaires d’un climat de conformisme et d’intimidation.

 

 

 

Par Tom Eley - wsws.org - le 1er mai 2015

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France - Socialisme National : Zéon, 31 ans, dessinateur, mis en examen...

France - Socialisme National : Zéon, 31 ans, dessinateur, mis en examen... | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


France - Socialisme National :

Zéon, 31 ans, dessinateur, mis en examen...

 

 

Un dessinateur français, poursuivi actuellement pour avoir publié en 2011 un dessin considéré par les autorités comme antisémite, évoque pour Sputnik la dégradation de la liberté d’expression en France.

 

L’attaque contre la rédaction de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo a ravivé le débat sur les éventuelles limitations à la liberté d’expression dans le monde. Cependant, la situation dans ce domaine semble assez controversée en France elle-même.

 

Zéon, 31 ans, né à Paris, se présente comme le chef d’un groupe de dessinateurs et caricaturistes boycottés par les médias officiels.

 

« Il y a une dizaine de jours, la police est venue me chercher chez moi à 7 heures du matin le mardi 3 mars 2015 pour me présenter à la juge qui m’a mis en examen pour un dessin contre lequel le BNVCA (bureau national de vigilance contre l’antisémitisme) a déposé plainte en 2011. L’enquête est en cours actuellement », a fait savoir l’interlocuteur de l’agence.

 

Le dessinateur se déclare « surpris et choqué » par cette « méthode d’intimidation ».

 

« À travers mes dessins, je n’ai jamais appelé à la violence ou à la haine envers qui que ce soit, au contraire je suis pour la tolérance et la paix », affirme-t-il.

 

Soucieux d’attirer l’attention sur sa situation, Zéon a contacté Plantu, célèbre dessinateur de presse français et cofondateur de « Cartooning for peace », ainsi que le SG de l’organisation, Laurence Lepetit, sans jamais avoir obtenu de réponse.

 

« Depuis l’affaire Charlie, on a entendu partout que les dessinateurs avaient le droit de critiquer tous les pouvoirs, de blasphémer au nom de la liberté d’expression. En théorie… mais dans la pratique, le combat pour la liberté d’expression ne fait que régresser », se plaint Zeon.

 

Selon lui, cela témoigne du fait que le régime français est « en train de virer vers une dictature ».

 

« Surtout quand ce gouvernement passe son temps à attaquer et bombarder d’autres pays comme la Libye ou la Syrie au nom de la démocratie », indique le dessinateur.

 

 

 

Par echelledejacob.blogspot.be – le 20 mars 2015

 

Source : ici

Koter Info's insight:


En nouvelle "dictature" française, être "Charlie" signifie avoir la liberté de ne pas critiquer ... et surtout pas la politique d'Israël.


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UCL - Midis de l’éthique - Charlie & Co : Y a-t-il un devoir d’autocensure ?

UCL - Midis de l’éthique - Charlie & Co : Y a-t-il un devoir d’autocensure ? | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it



UCL - Midis de l’éthique

 

Les midis de l’éthique visent à favoriser la réflexion sur des thèmes ponctuels d’actualité. Ils ont lieu les mardis de 12 h 45 à 13 h 55 trois fois par semestre.

 

***

 

Charlie & Co : Y a-t-il un devoir d’autocensure ?


 

Mardi 3 mars 2015,

12 h 45-13 h55

 Salle du Conseil ESPO,

rez-de-chaussée du Collège Leclercq,

1 Place Montesquieu, LLN.

 

Aucune inscription préalable n’est requise.

Accès gratuit.

Pas de nourriture dans la salle.

 

 

Midi de l’éthique introduit par Hervé HASQUIN (secrétaire perpétuel de l’Académie royale de Belgique, recteur honoraire de l’ULB) et Jean-Yves PRANCHERE (professeur de sciences politiques à l’ULB, auteur de L’Autorité contre les Lumières). Modérateur : Mark HUNYADI (professeur de philosophie à l’UCL)

 

Les réactions aux assassinats perpétrés le 7 janvier dernier au siège de Charlie Hebdo ont témoigné d’un large attachement au principe de la liberté d’expression. Mais beaucoup d’entre elles ont aussi posé la question de l’usage approprié de cette liberté.

 

En public et même en privé, nous nous abstenons fréquemment d’exprimer certaines de choses que nous pensons, ou de les exprimer d’une certaine manière, afin d’éviter d’offenser, blesser ou humilier certains de ceux qui nous lisent ou nous entendent.

 

Lorsque le cercle de nos lecteurs ou de nos auditeurs est bien défini et constitué de personnes qui nous ressemblent, il n’est généralement pas trop difficile de déterminer comment nous exprimer sans blesser. Lorsque, par l’effet de l’internet, l’humanité entière est susceptible de nous entendre et de nous lire et, plus facilement encore, de voir nos dessins, lorsque, par l’effet des migrations, nous avons pour voisins des personnes culturellement bien différentes de nous-mêmes, la tâche devient plus rude.


Dans ce contexte inédit, devons-nous plus que jamais revendiquer la liberté de tout dire et de le dire n’importe comment ? Ou devons-nous au contraire nous imposer plus que jamais un devoir moral d’autocensure ?

 

>>> Pour obtenir plus d’infos, voir ici

 

Par l’Université catholique de Louvain – février 2015

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Mission Impérative ou pourquoi l’Occident et Kiev doivent tuer la Vérité

Mission Impérative ou pourquoi l’Occident et Kiev doivent tuer la Vérité | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

 

Mission Impérative

ou pourquoi

l’Occident et Kiev doivent tuer la Vérité



Le Martyr de la

liberté d’expression

Par Finian Cunningham (*)





Photo : Finian Cunningham — 4thmedia.org


C’est prétendument pour des raisons de sécurité nationale que deux femmes journalistes russes ont été arrêtées pendant le week-end et détenues par la police secrète de Kiev, le SBU. Cet aveu des autorités de Kiev révèle, ironiquement, plus de choses qu’elles ne l’auraient voulu. Des journalistes armées de leurs seules caméras sont-elles vraiment en mesure de menacer la sécurité nationale, vous demandez-vous peut-être ? Oui, et vous avez intérêt à le croire – parce que si la vérité était faite sur la nature du régime de Kiev soutenu par l’Occident et son attaque militaire de l’est de l’Ukraine, ce serait en effet une véritable menace contre la sécurité – la menace d’être accusé de crimes de guerre et d’agression illégale contre la Russie. Les conséquences juridiques pour le régime Kiev et ses patrons occidentaux seraient dévastatrices.

 

Les deux journalistes ont été identifiées comme étant Elizaveta Khramtsova, reporter, et Natalia Kalysheva, photographe, travaillant toutes deux pour Life News basé à Moscou. Le directeur de ce média, Markian Lubkovsky, aurait affirmé qu’il a appris la détention des deux membres de son personnel seulement par un bref coup de fil que l’une d’elles a réussi à passer avant qu’on ne les fasse disparaître. Plusieurs heures après qu’elles avaient été placées en détention, on ne savait toujours pas où elles étaient. Il s’agit donc là d’un enlèvement et c’est une grave violation du droit international.

 

Le ministère des Affaires étrangères de la Russie a exigé que les deux femmes soient libérées immédiatement. Le SBU basé à Kiev aurait seulement consenti à confirmer que les deux femmes seraient expulsées dans un avenir proche et qu’elles se verraient interdire l’entrée en Ukraine à l’avenir.

 

Il y a une autre raison à ce traitement musclé des journalistes russes : la nécessité absolue d’empêcher que la propagande mensongère de l’Occident contre la Russie sur le conflit en Ukraine ne soit révélée au grand jour. Plus de 80 journalistes professionnels russes ont été expulsés du territoire ukrainien depuis le début du conflit, l’année dernière. Au moins quatre ont été tués par des tirs à balles réelles des forces de Kiev. De quoi donc le régime de Kiev et ses soutiens occidentaux ont-ils si peur ?

 

Cela fait des mois que Washington et ses alliés européens, ainsi que l’alliance militaire de l’OTAN, nous matraquent de déclarations et d’affirmations infondées sur une prétendue invasion de l’est de l’Ukraine par des milliers de soldats et de divisions mécanisées russes. Ces affirmations provocatrices d’une agression de la Russie ont été amplifiées, systématiquement et sans la moindre enquête ou vérification, par tous les grands médias occidentaux, y compris la BBC, France 24, Deutsche Welle, CNN et le New York Times.

 

Étrangement, ces entreprises médiatiques occidentales qui brassent des millions de dollars ne semblent pas avoir les moyens nécessaires pour envoyer des équipes de reporters et de cameramen dans les zones de conflit de l’est de l’Ukraine de Donetsk et de Lougansk pour faire des reportages convenables. On pourrait penser qu’il devrait s’agir là d’une mission prioritaire pour les médias, compte tenu de leur soi-disant devoir d’informer le public sur la violence extrême qui règne dans ces régions, sans parler du possible élargissement du conflit que pourraient provoquer les accusations occidentales contre Moscou. Au lieu de cela, les médias occidentaux se reposent exagérément, d’une manière tout à fait révélatrice, sur le Département d’État américain, l’OTAN et les douteuses sources du régime de Kiev.

 

Jamais la couverture d’une guerre ayant lieu sur le continent européen n’a été aussi éloignée de ce que l’on considère comme du bon journalisme.


Pourquoi y a-t-il si peu de reportages en direct ?


Encore une fois, de quoi ont-ils si peur ? D’où vient la réticence des médias occidentaux à découvrir le fin mot de l’histoire ? Et d’une histoire explosive, en plus.

 

En fait, dans les rares occasions où les médias occidentaux se décident à faire des reportages en direct du lieu du conflit ukrainien, ce qui en ressort tend à contredire, ou du moins à ne pas étayer, le grand récit occidental qui prétend que tout est de la faute de la Russie qui veut sournoisement subvertir l’Ukraine.

 

À maintes reprises, le vénérable New York Times – considéré comme le bastion du journalisme étatsunien – a été pris en flagrant délit d’inventer ou de colporter des affirmations infondées de présence militaire russe en Ukraine. Mais les reporters du New York Times ont également confirmé dans un de leurs rares reportages en direct – quoique de façon biaisée – que la milice d’autodéfense de Donetsk et de Lougansk était dirigée par des locaux, et non par des soldats russes sous couverture, et que la milice n’était pas secrètement armée par l’État russe.

 

Pourtant, cette réalité indiscutable n’a pas empêché le NYT, le reste du temps, de colporter des rumeurs et des insinuations conformes au récit anti-russe. Dans un autre de ces rares reportages, celui-là réalisé après le cessez-le-feu de Minsk, le NYT a également confirmé que l’armée de Kiev soutenue par l’Occident bombardait sans discernement, sans connaître les coordonnées des combattants des forces d’autodéfense ennemies. Le NYT a dit, en plaisantant, dans ce reportage, que l’artillerie de Kiev utilisait la technique tire dans le tas et barre-toi.

 

À ce propos, n'oubliez pas que près de 5 000 personnes ont été tuées depuis que le régime de Kiev a lancé son offensive il y a dix mois. Plus de la moitié des victimes sont des civils et beaucoup d’entre eux ont été tués par des bombardements aveugles de l’armée de Kiev et des unités de la Garde nationale, tirant des roquettes, des mortiers et des missiles balistiques sur les centres résidentiels.

 

La ville de Gorlovka, près de Donetsk, donne un aperçu de l’ampleur criminelle de ces attaques, avec près de 100 civils, y compris des jeunes enfants, morts sous les incessants bombardements de maisons, d’appartements, d’églises, d’hôpitaux, d’écoles et d’espaces publics effectués par l’armée de Kiev depuis avril dernier.

 

Donc, maintenant nous approchons de ce que l’Occident et ses marionnettes de Kiev craignent le plus. C’est simple : qu’on découvre que la Russie n’a pas envahi l’Ukraine orientale ; que la Russie n’a pas envoyé de tanks, d’unités d’artillerie, d’obusiers, ni de camions pleins de fusils d’assaut et de lance-roquette ; que les convois d’aide humanitaire sont la seule chose que Moscou ait envoyée en Ukraine.

 

Les citoyens russes qui se battent en Ukraine orientale sont des volontaires qui ont, de leur propre gré et à leurs propres frais, pris l’initiative de rejoindre la milice d’autodéfense russophone en solidarité avec le peuple du Donbass, qui entretient avec la Russie des relations fraternelles depuis des siècles. Le caractère volontaire de ces combattants russes dans l’est de l’Ukraine a même été reconnu – par inadvertance – dans un rapport du média de propagande dirigé par la CIA, Radio Free Europe (voir les éditions SCF précédentes de cet article pour avoir plus de détails sur les rapports du NYT et de RFE publiés respectivement les 7 mai 2014 et 29 octobre 2014 mentionnés ci-dessus).

 

Ils ne veulent surtout pas qu’on découvre que le régime-qui-révère-les-nazis de Kiev – porté au pouvoir par un coup d’État illégal parrainé par l’Occident en février dernier – commet d’épouvantables crimes contre l’humanité, y compris l’entassement des victimes dans des fosses communes et l’utilisation de bombes à sous-munitions sur les lieux d’habitation des civils.

 

Ce régime n’est pas un mouvement prodémocratie comme l’Occident le prétend sans vergogne. Il reçoit des milliards de dollars d’aide financière et militaire de Washington et de Bruxelles, grâce aux contribuables occidentaux, pour poursuivre son offensive criminelle.

 

Les gouvernements occidentaux, l’OTAN et les médias occidentaux sont ainsi accusés de parrainer ou d’être complices du terrorisme d’État qui détruit l’Ukraine orientale.

 

La complicité des médias occidentaux dans la distorsion des faits, le maquillage de la vérité et la dissimulation des crimes systématiques est en soi un grave crime de guerre selon le droit international. Il n’y a aucune différence entre les crimes du ministère de la propagande nazie de Josef Goebbels et le fonctionnement des médias occidentaux. Les deux sont coupables de faciliter des crimes de guerre et de soutenir un terrorisme d’État, malgré les prétentions à l’objectivité et à l’indépendance des seconds.

 

En dehors de rares aveux involontaires occidentaux sur la situation réelle en Ukraine, les seules sources qui fournissent actuellement un semblant de vérité sur les horreurs que soutient l’Occident sont des blogueurs des régions de l’Est, ainsi que les autorités des Républiques indépendantes autoproclamées de Donetsk et de Lougansk – qui ont refusé de reconnaître la légitimité de la junte parrainée par l’Occident et dirigée par le président-oligarque Petro Porochenko et son Premier ministre, Arseni Iatseniouk, un atout de la CIA.

 

Une troisième source fiable d’informations sur les champs de la mort de l’Ukraine et ses régions orientales assiégées sont les journalistes russes. Lorsque trois sources relatent des mêmes événements de manière indépendante et cohérente, alors on peut raisonnablement penser que l’information est fiable et qu’elle est assez proche de la vérité.

 

Comme je l’ai déjà indiqué, près de 80 journalistes russes travaillant pour des organes de presse accrédités ont été arrêtés par la police secrète de Kiev et quatre ont été tués dans des circonstances violentes dans l’est de l’Ukraine. Des vidéos et des témoignages prouvent que ces journalistes ont été délibérément pris pour cible par l’armée de Kiev – encore un autre crime de guerre selon le droit international.

 

Imaginez donc le tollé si, par exemple, des journalistes de la BBC étaient abattus par les forces russes. Nous ne cesserions pas d’en entendre parler. Mais lorsque le régime de Kiev soutenu par l’Occident tue des journalistes russes, eh bien, cela n’intéresse pas du tout les médias occidentaux. Sans doute en raison de leur conviction biaisée et pervertie que les journaleux russes sont des espions du Kremlin et donc qu’ils n’ont eu que ce qu’ils méritent.

 

Le fait que les journalistes soient pris pour cible en Ukraine montre à quel point le respect de la liberté d’expression, dont l’Occident a fait tant de cas lors du massacre à Charlie Hebdo à Paris le mois dernier, n’est en fait qu’un leurre et un mensonge.

 

Mais, plus important encore, l’exercice libre et indépendant des médias en Ukraine mettrait en danger mortel le régime de Kiev lui-même. Parce que cela révèlerait la criminalité de la junte et la complicité des gouvernements et des médias occidentaux qui l’épaulent. Cela révèlerait aussi la duplicité et la fourberie de l’odieux récit occidental qui présente la Russie comme le coupable.

 

Les sanctions occidentales contre la Russie, accompagnées du roulement des tambours de guerre de l’OTAN dirigée par les États-Unis, seraient vues pour ce qu’elles sont réellement : un tas de mesures basées sur un tas de mensonges, de dissimulations et d’inventions. Il s’avérerait que ce n’est pas Moscou qu’il faut sanctionner, mais Washington, Berlin, Paris, Londres et les autres gouvernements européens qui soutiennent le régime criminel de Kiev.

 

L’enjeu de la propagande occidentale contre la Russie est considérable. Si cette propagande était percée à jour, alors il faudrait poursuivre les gouvernements et les médias occidentaux pour violations flagrantes du droit international, y compris des infractions passibles de la peine de mort et l’incitation à élargir le conflit avec la Russie.


Et la Russie devrait également être indemnisée à hauteur de milliards de dollars pour cette agression illégale, y compris les dommages économiques et la diffamation.


En outre, si les peuples occidentaux venaient à découvrir l’amplitude des pratiques criminelles de leurs gouvernements et de leurs médias, ils le leur feraient chèrement payer dans la rue.

 

C’est pourquoi les journalistes russes et autres journalistes indépendants doivent être – à tout prix – tués, enlevés, intimidés ou expulsés d’Ukraine par ce régime soutenu par l’Occident. L’Occident ne peut pas se permettre – ne peut absolument pas se permettre – de laisser les faits se mettre en travers de leur narratif, dont le but est de criminaliser la Russie.

 

 

Par Finian Cunningham (*) – traduit par Dominique, relu par jj et Diane pour le Saker Francophone — le 2 février 2015

 

Source Strategic-culture

 

 

(*) Finian Cunningham : originaire de Belfast, en Irlande, Finian Cunningham (né en 1963) est un expert de premier plan dans les affaires internationales. L’auteur et commentateur des médias a été expulsé de Bahreïn en juin 2011 pour son journalisme critique dans lequel il a souligné les violations des droits de l’homme par le régime soutenu par l’Occident. Il est diplômé d’une maîtrise en chimie agricole et a travaillé comme rédacteur scientifique de la Royal Society of Chemistry, Cambridge, en Angleterre, avant de poursuivre une carrière dans le journalisme. Il est également un musicien et compositeur. Pendant de nombreuses années, il a travaillé comme un éditeur et écrivain dans les médias traditionnels de nouvelles, y compris The Mirror, Irish Times et Independent…

(Source : http://nsnbc.me/author/finiancunningham/)

 

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France - Moins de liberté pour moins de sécurité : le triste bilan de Valls-Cazeneuve

France - Moins de liberté pour moins de sécurité : le triste bilan de Valls-Cazeneuve | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


France - Moins de liberté pour moins de sécurité :

le triste bilan de Valls-Cazeneuve

Par Nicolas Bourgoin (*)  

 

Qui eut cru que la France de 2015 offrirait un tel tableau : plus d’une centaine de procédures pour « apologie de terrorisme », des dizaines de personnes – dont des enfants et des individus handicapés mentaux ou simplement en état d’ébriété – condamnés à de la prison ferme en comparution immédiate. Rappels à l’ordre, surveillance, délation, arrestations et garde à vue pour avoir eu le seul tort d’exprimer une opinion dissidente. Cette hystérie collective rappelle étrangement la chasse aux quenelliers de l’année passée où plusieurs centaines de personnes avaient perdu leur emploi.

 

Jamais aucun gouvernement n’aura contribué à ce point à faire reculer les libertés publiques : 2 lois antiterroristes en moins de 3 ans, dont l’une qui instaure un délit d’opinion inédit dans le droit pénal français, une jurisprudence qui lamine le droit à l’expression publique et artistique, une loi de programmation militaire qui légalise la surveillance d’Internet… les verrous protecteurs de la vie privée des citoyens sautent les uns après les autres. Les réseaux sociaux sont une cible privilégiée du zèle intrusif de l’État qui a hissé la France au rang de championne du monde de la censure de tweets en 2014.  Quant à Facebook, il doit faire face à une demande d’informations de la part du gouvernement en hausse exponentielle (plus 45 % en un an), plaçant notre pays au quatrième rang mondial des plus grands demandeurs (après les États-Unis, l’Inde et l’Allemagne).

 

L’utilité de cette surenchère sécuritaire ? Vraisemblablement nulle, aucune des personnes inquiétées n’ayant selon toute vraisemblance la moindre intention de commettre un quelconque attentat. Pas plus que la promulgation de la dernière loi antiterroriste – sans doute la plus liberticide jamais votée – n’a pu prévenir la fusillade de Charlie Hebdo, cette chasse aux sorcières ne fera diminuer le risque d’attentat.

 

Cette absurdité est représentative de la politique suivie par le ministère de l’Intérieur : entièrement mobilisé sur le front d’un risque qui fait moins de 10 victimes par an, il tourne le dos à la lutte contre l’insécurité réelle qui concerne des centaines de milliers de personnes. Dès lors, on ne s’étonnera pas que les chiffres de la délinquance soient chaque année plus mauvais. Nous l’avions constaté en 2013 et 2014 ne fait pas exception.

 

Quasiment tous les signaux sont au rouge : d’après les chiffres de l’ONDRP, les agressions contre les personnes ont cru respectivement de 4,5 % et 8,6 % (selon les zones rurales de la gendarmerie ou urbaines de la police) pour dépasser le demi-million par an (plus de 10 % pour les viols). Mention spéciale pour les coups et violences ayant entraîné la mort qui progressent de 40 % en moyenne. Pour ce qui est des atteintes aux biens, les escroqueries économiques et financières augmentent de 4,4 % et 7,9 %, selon les zones rurales ou urbaines. En zone police, les cambriolages dans les résidences secondaires ont bondi de plus de 41 %, soit plus de 1 200 faits supplémentaires constatés en un an. Excepté la baisse des vols avec violence en zone police (-9,4 %), tous les types de violences augmentent dans les tableaux statistiques des deux forces de sécurité, notamment les violences non crapuleuses.

 

Les menaces et chantages ne cessent également de progresser (de 4,3 % ou 12,3 % suivant les zones). La palme des plus mauvais résultats revenant à Paris avec une augmentation des atteintes aux biens de plus de 10 % en un an.


Ce bilan peu glorieux montre, si besoin était, que le gouvernement pratique davantage une politique d’ordre que de sécurité. Moralisme républicain et catéchisme laïciste sur fond de lutte obsessionnelle contre le racisme et l’antisémitisme ont pris le pas sur le combat contre la délinquance qui devrait pourtant être la tâche principale du ministère de l’Intérieur.

 

Entièrement mobilisé par sa (re) conquête d’une légitimité de gauche perdue dans sa conversion au libéralisme, le gouvernement a recours à la bonne vieille stratégie de la panique morale : agiter des menaces en partie fictives ou en tout cas médiatiquement grossies pour ensuite les conjurer par la force répressive. Les adeptes de la quenelle, les femmes voilées, les pseudo-djihadistes du NET, les nationalistes, les dissidents et tous les déserteurs de la mobilisation générale contre le terrorisme font les frais de cette manipulation qui, à défaut de faire reculer la délinquance réelle, fait reculer la liberté et la sécurité. Exercice politiquement facile mais socialement coûteux : victime collatérale abandonnée à son sort, le peuple français ne peut que connaître une hausse continue de l’insécurité réelle.

 

 

 

Par Nicolas Bourgoin (*) - bourgoinblog.wordpress.com - le 30 janvier 2015

 

 

(*) Nicolas Bourgoin, né à Paris, est démographe, docteur de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales et enseignant-chercheur. Il est l’auteur de quatre ouvrages : La révolution sécuritaire (1976-2012) aux Éditions Champ Social (2013), La République contre les libertés. Le virage autoritaire de la gauche libérale (Paris, L’Harmattan, 2015), Le suicide en prison (Paris, L’Harmattan, 1994) et Les chiffres du crime. Statistiques criminelles et contrôle social (Paris, L’Harmattan, 2008).

Babar03's curator insight, January 31, 2015 4:47 AM

Cette article nous parle des crimes qui se passent en France et qui peuvent se passer dans d'autre pays. La relation que l'on peut faire avec la cybercriminalité est que, le transfert d'information s'effectue de plus en plus rapidement.  

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Les porte-étendards de la liberté

Les porte-étendards de la liberté | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it



Les porte-étendards de la liberté 

 

Il a signé le livre de condoléances pour les victimes de l’attentat terroriste contre la rédaction de Charlie Hebdo et, en le définissant comme « une attaque outrageante contre la liberté de la presse », il a déclaré que « le terrorisme sous toutes ses formes ne peut jamais être toléré ni justifié ». Paroles justes si elles n’avaient pas été prononcées par Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN, l’organisation militaire qui utilise comme méthodique instrument de guerre l’attaque terroriste contre les rédactions radiotélévisées.


Celle contre la radiotélévision serbe à Belgrade, frappée par un missile OTAN le 23 avril 1999, provoqua la mort de 16 journalistes et techniciens. Même chose, par l’OTAN, dans la guerre de Libye, en bombardant en 2011 la radiotélévision de Tripoli. Pareil dans la guerre contre la Syrie, quand pendant l’été 2012 des combattants entraînés et armés par la CIA (dans ces mêmes camps d’où, semble-t-il, provenaient les auteurs de l’attentat de Paris) ont attaqué les stations de télé d’Alep et de Damas, en tuant une dizaine de journalistes et techniciens.

 

Sur ces attaques terroristes est tombé en Occident un silence médiatique quasi total, et pratiquement personne n’est descendu dans la rue avec les photos et les noms des victimes. À l’attentat contre Charlie Hebdo a été donnée par contre une résonance médiatique mondiale. Et, s’appuyant sur le sentiment naturel de condamnation de l’attentat et de partage du deuil pour les victimes, Charlie Hebdo a été érigé en symbole de lutte pour la liberté par un vaste rassemblement politique. En ignorant le rôle discutable de cette revue qui, par ses vignettes « désacralisantes », se placerait « à la gauche de la gauche ».

 

En 1999 le directeur de Charlie Hebdo, Philippe Val, soutient par une série d’éditoriaux et de dessins la guerre OTAN contre la Yougoslavie, en comparant Milosevic à Hitler et en accusant les Serbes de perpétrer au Kosovo des « pogroms » semblables à ceux des nazis contre les juifs.


Même ligne en 2011 quand Charlie Hebdo (bien que Val ne fut plus à la direction) contribue à justifier la guerre OTAN contre la Libye, en dessinant Kadhafi comme un dictateur féroce qui écrase son peuple sous ses bottes et prend un bain dans une vasque pleine de sang.

Même ligne en 2012 à l’égard de la Syrie quand Charlie Hebdo, représentant le président Assad comme un cynique dictateur qui écrase des femmes et des enfants sous les chenilles de ses chars d’assaut, contribue à justifier l’opération militaire USA/OTAN.

 

Dans ce cadre s’insère la série de dessins avec lesquels la revue ridiculise Mahomet. Même si la revue exerce aussi une satire sur d’autres religions[1], les caricatures sur Mahomet équivalent à autant de bidons d’essence jetés sur le terrain déjà enflammé du monde arabe et musulman. Et elles apparaissent plus odieuses encore aux yeux de grandes masses musulmanes, car ceux qui ridiculisent leur religion et leur culture sont des intellectuels parisiens, oublieux du fait que la France a assujetti sous sa domination coloniale des peuples entiers, non seulement en les exploitant et en les massacrant (rien qu’en Algérie plus d’un million de morts), mais en leur imposant leur propre langue et leur propre culture.

 

Politique que Paris poursuit aujourd’hui sous des formes néocoloniales. On ne s’étonnera donc pas si, dans le monde arabe et musulman qui a en majorité condamné les attaques terroristes à Paris, se propagent les protestations contre Charlie Hebdo. À ceux qui en Occident en font l’étendard de la « liberté de la presse », on demandera : que feriez-vous si vous trouviez dans les rues des dessins pornos sur votre père ou votre mère ? Vous ne vous énerveriez pas, vous ne les qualifieriez pas de provocations ? Vous ne penseriez pas qu’il y a là derrière la main de quelqu’un qui essaie de lancer une guerre contre vous ?

 

 

Par Manlio Dinucci - Édition de mardi 20 janvier de il manifesto

http://ilmanifesto.info/i-portabandiera-della-liberta/ - Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio - mondialisation.ca – le 25 janvier 2015

 

Note :

[1] Sans faire les mêmes profits phénoménaux quand elle attaque les autres religions : « En 2006, les Éditions Rotative, éditrices de Charlie Hebdo, ont enregistré un résultat bénéficiaire de 968 501 euros.

Près de 85 % de cette somme [soit 825 000 euros] ont été redistribués en dividendes aux quatre associés du groupe : Philippe Val, directeur de la publication et propriétaire de 600 des 1 500 parts de l’entreprise et Cabu, dessinateur et directeur artistique, aussi détenteur de 600 parts, ont perçu 330 000 euros chacun. Les deux autres actionnaires, l’économiste Bernard Maris, directeur adjoint de la rédaction, et le responsable financier Éric Portheault [respectivement 200 et 100 parts] ont touché 110 000 et 55 000 euros. Outre [en 2006] la bonne tenue des ventes et des abonnements [85 000 exemplaires vendus chaque semaine, en moyenne, selon la direction], ce gain s’explique, notamment, par la diffusion extraordinaire du numéro spécial consacré aux caricatures de Mahomet, le 8 février 2006 [500 000 exemplaires…] :

http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2008/07/29/de-la-bande-de-copains-a-l-entreprise-prospere_1078244_3236.html, NDT.

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Quand l’attentat de Charlie hebdo pourrait déteindre sur Areva au Niger

Quand l’attentat de Charlie hebdo pourrait déteindre sur Areva au Niger | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

 

 

 

Quand l’attentat de Charlie hebdo

pourrait déteindre sur Areva au Niger

 

Simple coïncidence ? Permettez-moi d’en douter… alors que le géant du nucléaire français Areva éprouve quelques « difficultés » au Niger dirons-nous poliment, sous fond de négociations de la manne générée par l’exploitation de l’uranium, une dizaine de morts est à déplorer dans le pays, suite à des émeutes anti-France.

 

On voudrait profiter de « l’occasion » de l’attentat ayant frappé Charlie Hebdo pour chasser de bien gênants concurrents qu’on ne s’y prendrait pas autrement…

 

En tout état de cause, plusieurs dizaines de fondamentalistes ont saisi la perche tendue par l’attentat de Charlie Hebdo pour s’en prendre à la minorité chrétienne du Niger et aux Occidentaux, faisant plusieurs victimes et d’importants dégâts. Les autorités musulmanes appellent quant à elles au calme. Prouvant ainsi, s’il en était besoin, qu’elles sont bien loin de tout ce vacarme, voire de ce qui pourrait bien être une manipulation.

 

Cerise sur le gâteau, oserais-je dans un cynisme le plus total, Zinder, la deuxième ville du Niger d’où sont parties les violences se situe à la frontière du Nord Nigéria, une région frappée de manière sanglante par Boko Haram ces derniers jours. Alors même que, ministres de la Défense et diplomates s’alarmaient le 15 décembre dernier, lors du Forum Paix et Sécurité à Dakar, d’un fort risque de recrudescence des violences et du terrorisme dans ce pays riche en pétrole, à quelques semaines d’élections stratégiques.

 

En tout état de cause, plusieurs dizaines d’hommes, certains arborant l’étendard de Boko Haram, sèment la terreur dans la ville depuis le début du weekend, faisant 5 morts et 45 blessés.

 

Armés de barres de fer, ils ont détruit le centre culturel français, s’en prenant aux églises et aux chrétiens. Environ 300 d’entre eux ont dû être placés sous protection militaire à Zinder. Environ 70 autres se sont retranchés dans une église évangélique, protégés par des gendarmes et des policiers.

 

Les violences se sont poursuivies à Niamey, la capitale, où environ 300 jeunes hommes armés s’en sont à nouveau pris à des églises, faisant au moins 5 nouvelles victimes. Des drapeaux français ont également été brûlés. À Niamey, de nombreux bars, hôtels, débits de boisson ou commerces appartenant à des non-musulmans ont également été détruits. Les expatriés français ont été appelés par l’ambassade de France à ne pas sortir de chez eux.

 

Vous avez dit manipulation ? Alors qu’on est en droit de s’interroger à qui profite le crime, une vingtaine d’oulémas (des théologiens) sont intervenus à la télévision du Niger ce weekend, exhortant cette jeunesse, « si elle agit au nom de l’Islam, d’arrêter ces violences qui nous détruisent ».

 

Si l’Islamisme radical semble être une méthode toute trouvée pour motiver les foules et les mercenaires à moindre coût, l’orientation des cours des matières premières à la baisse pourrait être la nouvelle arme du 21e siècle, avais-je suggéré le 25 décembre dernier dans un article relatant mon échange avec le Général de Division Dominique Rakotozafy, ministre de la Défense nationale de Madagascar, lors du  Forum Paix et Sécurité en Afrique qui s’est tenu à Dakar le 15-16 décembre dernier.

 

J’indiquais alors que si la dégringolade du cours du pétrole plombe littéralement des économies dépendantes de la manne pétrolière, telles notamment la Russie et le Vénézuéla, la chute du cours de l’uranium pourrait diminuer la rentabilité de vastes projets comme ceux d’Areva au Niger.

 

Ajoutant que – comme le disait lui-même Dominique Rakotozafy – « la nature ayant horreur du vide », cette situation était propice à l’implantation d’autres multinationales, concurrentes d’Areva. Et rappelant ma réponse à sa remarque fort judicieuse : certains pourraient être enclins à créer eux-mêmes le vide….

 

 

 

Par Élisabeth Studer leblogfinance.com - le 18 janvier 2015

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LLN - Pas de Charlie chez Hergé

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Prévue au musée Hergé de Louvain-La-Neuve, mais annulée pour raisons de sécurité (momentanément ?), l'expo "Charlie" engendre des dessins humoristiques "à la mode belge" (eux).


Duc


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