Ukraine/Donbass : nettoyage ethnique à Mariupol, tentative d’assassinat contre Mozgovoï | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Ukraine/Donbass : nettoyage ethnique à Mariupol, tentative d’assassinat contre Mozgovoï

 

Kiev profite de la trêve pour se renforcer militairement, pour repositionner des troupes, mais aussi pour mener des opérations de nettoyage ethnique dans les zones du Donbass contrôlées par ses unités de militaires et de paramilitaires. Ainsi, dans la grande ville portuaire de Mariupol sur la mer d’Azov, depuis plusieurs jours des opérations de ratissage et des rafles sont opérées par les paramilitaires néonazis et les forces spéciales de la police politique, l’ensemble étant encadré par des « contractors » occidentaux. À quelques heures seulement d’avion de Paris, on épure ethniquement en toute impunité et avec la bénédiction de la « Communauté internationale », de l’ONU et de l’Union européenne. Et au nord du front du Donbass, on vient de tenter de tuer un des plus prestigieux commandants d’unité de combat : Alekseï Mozgovoï (photo).

 

L’enquête sur l’assassinat de Boris Nemtsov avance. Au lendemain de l’arrestation, samedi 7 mars, de deux suspects, les services russes chargés de l’enquête ont annoncé qu’ils avaient maintenant interpellé au total cinq personnes. Parmi elles, Zaour Dadaïev, ancien commandant adjoint du bataillon tchétchène « Sever » arrêté en Ingouchie, et Goubachev, un employé d’une société privée de sécurité à Moscou. En outre, un homme tué dans une confrontation avec la police samedi soir à Grozny était aussi impliqué dans l’assassinat. La thèse de la filière tchétchène serait donc privilégiée par le FSB, la sécurité intérieure russe. Dadaïev, 32 ans, aurait reconnu les faits. Reste maintenant à connaître les commanditaires et ceux-là ne sont ni tchétchènes ni russes

 

 

 

 

Nettoyage ethnique à Mariupol

 

Affrontements à Shirokino depuis 24 heures. Comme nous l’annoncions précédemment, la remontée en ligne d’une partie du « régiment » (sic) néonazi « Azov » a été l’occasion pour la partie ukrainienne de retenter une percée sur le village, appuyé par l’artillerie et une section de chars lourds de l’armée ukrainienne. Les forces républicaines ont riposté, en envoyant notamment à leur tour leurs chars. Bilan de cet affrontement : un tué du côté de la compagnie affaiblie de « Donbass » qui est encore sur zone et plusieurs blessés.

 

 

 

Sur Mariupol, Kiev a lancé depuis plusieurs jours une opération de purification ethnique. Au moins une compagnie d’« Azov » et 300 spetsnaz du SBU (unité « Sokyl » ont été engagés dans cette opération de ratissage des quartiers résidentiels où plus de 100 personnes ont été arrêtées sans le moindre motif et sont désormais retenues en otages. L’ensemble de cette opération étant encadré et coordonné par des « contractors » occidentaux et autres « conseillers » anglophones.

 

La secrétaire d’État de la « politique d’information » de Kiev, Tatyana Popova, a lancé un « projet pilote de l’administration civile et militaire » dans la ville, alors que la « loi sur les administrations civiles et militaires » vient à peine d’être promulguée par le maître de Kiev, Petro Porochenko, le 26 février.

 

Il s’agit pour le moment de trouver tous les éventuels opposants à la politique de la junte, de les éliminer, puis de s’en prendre progressivement aux russophones et aux chrétiens orthodoxes du patriarcat de Moscou, soit plus des trois quarts d’une population qui comptait avant-guerre un peu plus de 460.000 âmes. Une fois « évacués », ces civils, qualifiés de « sous-hommes » par le régime, seront bien vite remplacés par de « bons » Ukrainiens, comprendre : des Galiciens et autres Polonais russifiés.

 

 

 

 

 

Provocations et maraudages

 

Les forces de Kiev continuent leurs provocations contre les représentants de la mission de l’OSCE dans le Donbass. Aujourd’hui, à un point de contrôle près de Volnovakha [sud de Donetsk], un convoi d’observateurs a été bloqué et empêché de se rendre en zone contrôlée par les FAN, à Elenovka, au prétexte qu’il y avait des affrontements dans cette localité, ce qui était faux.

 

C’est la quatrième fois en trois jours, que les forces ukrainiennes empêchent les fonctionnaires internationaux de faire leur travail quand ils ne leur tirent pas dessus au canon de 23 mm ou au mortier de 120 comme sur l’aéroport de Donetsk.

 

Jusqu’à présent, l’OSCE n’a jamais mis en garde Kiev contre ces agissements qui sont contraires au droit international. En 1998-1999 au Kosovo, la mission de l’OSCE servait à camoufler des agents des services de renseignements de pays membres de l’OTAN et était menée par un agent de la CIA.

 

 

 

 

Il ne reste quasiment plus rien qui puisse tenir debout du « bataillon Tcherkassy » de la garde nationale et de la 17e brigade de chars de l’armée ukrainienne : les médias ukrainiens ont rapporté que samedi 7 mars ce qui reste encore valide du « bataillon » de Tcherkassy de retour du Donbass après être passé par Volnovakha puis par Avdeevka, tenait dans seulement deux bus et deux UAZ. Et dans la nuit du 6 au 7 mars à Krivoï Rog, ce qui a réussi à sortir debout du chaudron de Debaltsevo pour la 17e brigade se résumait à environ une cinquantaine de soldats, plus une colonne de camions. Tout le reste est à l’hôpital ou au cimetière.

Tentative d’assassinat contre Alekseï Mozgovoï

 

 

 

Le 7 mars, vers 17 h [heure locale], de retour de Lugansk près du point de contrôle de Mikhailovka, trois engins explosifs en bordure de route [peut-être des mines MON] ont explosé au passage du véhicule dans lequel Alekseï Mozgovoï, le commandant de la brigade « Prizrak » et ses deux accompagnateurs se trouvaient. Tous trois ont été blessés, Mozgovoï a eu l’oreille arrachée.

 

En état de choc, il a été brièvement hospitalisé. Mozgovoï est un des rares commandants d’unité opérationnelle qui tente de maintenir sa brigade intacte et relativement indépendante face aux restructurations des forces de Nouvelle Russie qui, en raison de la mise en place progressive d’un commandement intégré commun aux forces des Républiques de Lugansk et de Donetsk, entendent gommer les particularismes de certains corps historiques de la Nouvelle Russie.

 

Il est intéressant de constater dans la vidéo ci-dessus que Mozgovoï semble réticent à désigner ceux qui seraient à l’origine de cette tentative d’assassinat. Il est possible qu’il s’agisse d’éléments infiltrés de Kiev, comme certaines sources ukrainiennes le laissent penser, mais aussi que cet épisode tragique s’inscrive dans la sourde lutte de pouvoir qui a cours dans le Donbass au cœur des réseaux prorusses et indépendantistes, comme ce fut le cas pour l’élimination d’Aleksandr Bednov dit Batman et d’Evgeny Ishchenko, le maire de Pervomaïsk.

 

Cette action contre Mozgovoï pourrait aussi être liée au démantèlement d’un réseau clandestin de trafic de cannabis sur Alchevsk dernièrement, des éléments la brigade « Prizrak » ayant été mobilisés à la demande du parquet de Lugansk pour cette opération de police.

 

 

 

 

Car, contrairement à Kiev qui laisse le trafic de drogue se développer dans les rangs de ses troupes [rappelons-nous l’épisode à Kostantinovka de la compagnie de Praviy Sektor 5— DUK impliquée dans un narcotrafic et qui a dû faire appel à Yaroch pour se sortir de là contrairement à la volonté du commandant militaire de la ville], en Nouvelle Russie on entend bien faire le ménage avec la criminalité.

 

 

 

Par Jacques FrèreNationsPresse.info – le 8 mars 2015