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La Gazette des campus de LLN et de WSL-UCL ainsi que diverses infos intéressantes visant la vérité ou l'autre vérité (qui que ce soit qui la dise, mais sans forcément prôner l'auteur).  -  Duc
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Les pertes de l’OTAN et de ses mercenaires dans le Donbass en 2014-2015

Les pertes de l’OTAN et de ses mercenaires dans le Donbass en 2014-2015 | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Les pertes de l’OTAN et de ses mercenaires

dans le Donbass en 2014-2015

 

Cette information n’est pas de première fraîcheur, elle n’en est pas moins intéressante concernant un aspect ignoré/camouflé du déroulement des événements militaires dans le Donbass au cours des campagnes 2014-2015. Des morts de l’ombre sans gloire, ni reconnaissance, ni décorations.

 

Les pertes des Légions étrangères et des mercenaires de l’OTAN dans le Donbass sont enfin connues. 

 

Igor Panarine, professeur de nationalité russe, docteur en sciences politiques et membre de l’Académie des sciences militaires, a fait état des pertes militaires étrangères lors des prétendues Opérations antiterroristes dans le Donbass. Ce document, a été publié sous le titre : « Pertes des troupes mercenaires étrangères et des troupes de l’OTAN dans le Donbass pour la période du 2 mai 2014 au 15 février 2015 ».

 

Suite à ses calculs, il apparaît que les mercenaires étrangers perdus sont d’environ 1 200 tués ou blessés. Les pertes les plus importantes parmi les mercenaires étrangers opérant dans les unités punitives de la junte ukrainienne ont été subies par :

 

  • Pologne : mercenaires « ASB Othago » : 394 éléments tués ou blessés
  • USA : mercenaires « Greystone » : 180 éléments
  • USA : mercenaires « Academy » (connu jusqu’en 2009 sous le nom de « Blackwater ») : 269 éléments
  • Corps des Snipers féminins de la Baltique : 26 éléments
  • CIA : 25 éléments

 

De surcroît, selon l’avis de plusieurs experts en statistiques, environ 25 % du personnel des troupes de l’OTAN et des mercenaires étrangers (approximativement 2 200 éléments), faisaient partie des combattants encerclés dans Debaltsevo.


Cela explique l’activité diplomatique frénétique des leaders français et allemands à Moscou.

 

Nous pouvons affirmer que les pertes de l’OTAN et de ses alliés, morts et blessés, dans la poche de Debaltsevo se décomptent comme suit :

 

  • Parachutistes britanniques (UK Airborne Service) : environ 20 éléments,
  • Militaires des Forces Spéciales des États-Unis : (Spécial Opération Forces of the United States) : environ 15 éléments
  • Militaires de la Légion étrangère française : 10 éléments
  • Militaires polonais : 10 éléments
  • Militaires israéliens (IDF) : 10 éléments
  • Militaires croates : 10 éléments

 

 

 

Par Katniss Everdeen (newsli.ru) - traduit par Gabriel, relu par jj pour le Saker Francophone – le 10 juillet 2015.

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Le toit de l’ambassade US à Paris nous espionne !

Le toit de l’ambassade US à Paris nous espionne ! | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Le toit de l’ambassade US à Paris

 nous espionne !

 

Personnellement, si je faisais partie des services secrets français, la honte m’envahirait tant la médiocrité et l’asservissement total aux Yankees sont complets ! L’humiliation extrême de cette affaire gravissime prouve définitivement le complot mondial puisqu’il n’existe plus en 2015 de gouvernements occidentaux souverains capables de s’imposer et de défendre leurs intérêts face à l’Amérique impériale.

 

Bref, l’excuse du 11/9 vole en éclats, celui du terrorisme islamiste s’évapore, car il serait assez extravagant que les Amerloques veuillent faire passer Hollande ou Sarkö pour des barbus de Daech ! En réalité, il ne reste plus que le besoin maladif et dictatorial d’espionner la planète entière pour ne prendre absolument aucun risque dans la mise en place de l’agenda politique du Nouvel Ordre mondial.

 

La bonne nouvelle réside dans le fait que l’élite mondialiste n’est sûre de rien puisqu’elle se sent obligée de ratisser large et d’espionner même ses valets et serviteurs !

 

Le toit de l’ambassade américaine à Paris soupçonné d’abriter une station d’écoutes de la NSA

 

Une structure légère installée sur le toit de l’ambassade américaine à Paris est soupçonnée d’abriter un centre d’espionnage des télécommunications, qui pourrait avoir servi à écouter les conversations téléphoniques des trois derniers présidents français. « Il est de notoriété publique qu’un système d’écoute a été installé sur le toit de l’ambassade des États-Unis » dans la capitale française, a déclaré à l’AFP mercredi une source proche du dossier, en requérant l’anonymat.

 

Les services de renseignement « estiment que le système est opérationnel depuis environ quatre ans », a-t-elle précisé. « Dans la mesure où ce système n’est pas intrusif et qu’il est sur le territoire américain, la France n’a pas grand-chose à dire ».

 

Pour cette source « c’est une pratique courante des services de renseignements anglo-saxons et le choix de la localisation de l’ambassade à proximité de l’Élysée et de plusieurs ministères n’est pas innocent ».

 

Contactée par l’AFP, l’ambassade américaine à Paris, située à 350 mètres du palais présidentiel, 450 du ministère de l’Intérieur ou 600 de celui de la Justice, s’est refusée à tout commentaire.

 

Environ 80 ambassades américaines abritent des centres du Special Collection services (SCS), une unité commune aux agences américaines de renseignement NSA et CIA, assure le journaliste d’investigation Duncan Campbell, spécialiste de l’espionnage, qui a collaboré avec plusieurs grands médias britanniques.

 

Peintures en trompe-l’œil

 

Sur son site internet, il publie des photos des toits des ambassades de Vienne, Berlin, Lagos ou encore Mexico, où se trouvent des structures blanches, souvent sans fenêtres qui, selon lui, dissimulent des équipements radio et électronique.

 

À Paris, un rectangle blanc surplombe l’édifice. De loin, il semble disposer de six fenêtres. Mais pour le quotidien Libération, il s’agit de peintures en trompe-l’œil sur une bâche spéciale qui laisse « passer les signaux électromagnétiques ».

 

En octobre 2013, le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, citant des documents fournis par l’ancien consultant de la NSA Edward Snowden, avait estimé que le portable de la chancelière Angela Merkel avait été écouté depuis un centre du SCS situé sur l’ambassade américaine à Berlin.

 

Sur les documents de Wikileaks publiés mardi soir par deux médias français, la source des conversations présidentielles écoutées par les Américains est mentionnée en bas de page : « Foreign satellite, unconventional » (satellite étranger non conventionnel), « unconventional ». Ou simplement « unidentified » (non identifié).

 

 

 

Par lelibrepenseur.org – le 25 juin 2015

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Guantanamo est trop connu, il faut trouver mieux ! (partie 2/2)

Guantanamo est trop connu, il faut trouver mieux ! (partie 2/2) | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Guantanamo est trop connu,

il faut trouver mieux !

(partie 2/2)

 

Les États-Unis n’en finissent pas d’espionner, de torturer, et parfois en association avec le Royaume-Uni. Si on ajoute les Émirats Arabes Unis, c’est presque à croire que tous les pays qui se revendiquent « unis » sont les pires oppresseurs...
 Barak Obama avait annoncé qu’il fermerait Guantanamo. Récemment, un rapport sur la torture accablait les USA, qui gesticulaient pour essayer de surnager, en affirmant mensonges contre mensonges. 
Les faits sont pourtant là : Guantanamo n’a pas été fermée, même si certains « privilégiés » ont désormais droit à un procès ; Abou Graïb a été lâché par les Américains par obligation (avaient-ils désormais d’autres choix ?).
 En Afghanistan, la prison de Bagram a vécu le même destin que la précédemment citée (et pour les mêmes raisons). 
Alors : repenti ?
 Que nenni ! Déplacement des sites « hors législation » vers des pays non en guerre et hors de tout soupçon (Temara au Maroc) ou sur des îles hyperisolées (Ascencion et Guam, connues des initiés, et surtout Diego Garcia, base ultra-secrète). 
Et comme la perversion n’est jamais à court d’idées, ils ont trouvé encore mieux, comme vous pourrez le découvrir plus bas...

 


— suite de la partie 1 —


Châtrer l’île


Les 44 kilomètres de « Diego García » sentent l’absence. Sous son ciel, le grand absent est le caractère sacré de l’existence humaine. L’île est un territoire britannique d’outre-mer, situé dans l’archipel de Chagos, dans l’océan Indien. En 1966 un mariage parfait s’est produit entre les barbares. Le lieu — si beau qu’il semble un sourire de la nature — a été offert par l’Angleterre à l’Amérique du Nord, qui le voulait pour installer cette base militaire. C’était un échange ignominieux : la location pour cinquante ans de terres anglaises, en échange de quatorze millions de dollars et de missiles du sous-marin nucléaire « Polaris ». Musique, Maestro !


Mais — certes, il y avait une condition à respecter — à ce moment-là, plus tôt que tard, il fallait empêcher les « problèmes de population ». Il fallait désinfecter l’archipel, des êtres humains. 
Châtrer l’île. Lui couper les racines, clôturer la vie. À l’œuvre immédiatement, le Royaume-Uni a bloqué toute entrée d’aliments. Cette vieille et maléfique sorcière — la faim —, a fait sonner un concert d’estomacs vides, en même temps que les habitants commençaient à partir... ou à être éjectés. La destinée de ces exilés a été, et se trouve, dans les bidonvilles de l’ile Maurice.


Là, à plus de 200 kilomètres de la terre qui les a vus naître, les exilés rêvent autant de manger que de retourner à leur patrie dépatriée. Sauvagement, les 2.000 habitants nés dans l’île, ont été expulsés.


Un cas, qui résume beaucoup d’autres similaires, est celui de Marie Aimee, née et élevée à Diego García. En 1969 elle a emmené ses enfants à Port-Louis (Maurice), pour un traitement médical. Le gouvernement britannique ne lui a jamais permis de remonter sur le bateau pour rentrer et jamais plus elle n’a pu y retourner. Son mari est resté deux ans dans l’île puis il est arrivé à la rejoindre, avec seulement un sac et dans un état lamentable. Il avait été expulsé de sa terre.


Les histoires des autres milliers d’insulaires abandonnés sont terrifiantes ; exilés et humiliés, il sont été rassemblés dans des taudis, où ils vivaient dans des boîtes ou des huttes de fer - blanc. On s’était débarrassé d’eux avec des promesses mensongères de vacances gratuites dans des lieux de rêve. Il fallait les balayer de l’île : la stériliser de la présence de ses habitants.


La majorité des Chagossiens ont été arrêtés, expulsés de leurs foyers, littéralement « emballés » et déposés au fond d’embarcations, au milieu des cris et des pleurs ; avant, ils avaient vu exterminer leurs animaux domestiques et leur bétail. Ainsi, ils pouvaient bombarder plus facilement le Vietnam, le Laos et le Cambodge ; menacer la Chine lors de la Révolution culturelle, puis continuer avec le golfe Persique, l’Afghanistan, l’Irak, et... y a beaucoup plus. Ces barbares n’ont pas de cœur.


Et ce n’est pas tout ! Beaucoup sont morts de tristesse, se sont suicidés, ou sont devenus alcooliques, rêvant de la terre promise. Mais personne n’a abandonné l’idée de revenir à son île de coraux et de palmiers ; à l’île qui — tant qu’ils y ont vécu — n’était pas contaminée par les armes et la méchanceté. Dans le Times de Londres du 9 novembre 2007, l’une des Îloises a résumé : « C’était le paradis, nous étions comme des oiseaux libres, et maintenant nous sommes comme en prison ».


La Haute Cour britannique d’abord, puis la Cour d’appel, ont condamné l’expulsion comme étant illégale et ont donné à la population le droit de rentrer ; mais aucun gouvernement n’a voulu accomplir ces sentences. Et le Bureau des affaires Internes et Internationales du Royaume-Uni a dit en revanche qu’il n’y aurait pas de population indigène. Le droit à une citoyenneté était accordé uniquement aux mouettes.


Aujourd’hui, des 2 000 expulsés à l’origine, moins de 700 sont encore en vie. Les barbares jouent-ils à l’extinction finale ? 
Les USA ont loué l’île jusqu’en 2016. Et jusque-là, et après : quoi ? Dracula, Frankenstein et les euphémismes.


Et que dire de la prison de Diego García ? Diego García est le plus grand centre de tortures — appelées par euphémisme « interrogatoires » — pour les prisonniers considérés comme les plus « importants » par l’Empire. C’est là que le prisonnier Ibn Al-Sheikh Al-Libi a dû mentir, puisqu’il ne résistait pas au supplice auquel il était soumis. Il a dit, pour éviter qu’ils continuent de le lacérer, que Saddam Hussein était allié d’Al-Qaïda, et qu’il avait les fameuses armes de destruction massive dont on a tant parlé.


Certes, il a été démontré que ces armes n’existaient pas. Mais c’était les arguments dont George W. avait besoin, pour la guerre du pétrole : celle qu’il a lancée, affamée de dollars, avec l’excuse du « terrorisme » ; comme s’il avait été le sauveur du monde, alors qu’il l’anéantissait et c’est pourquoi, aujourd’hui on essaye de le juger. De par toute la planète, de plus en plus de voix se lèvent pour demander, précisément, qu’il soit présenté à la justice pour crimes contre l’humanité. 
La geôle de Diego García est connue sous le nom de « Camp Justice ». Encore un euphémisme. Et les six mille bases militaires mondiales des USA sont mentionnées comme « des traces » dans le jargon militaire américain. Parmi elles, Diego García a un nom qui ressemble à ne blague : « Trace de la liberté ». Les mots ont perdu leur sens. Entretemps, les transferts de prisonniers drogués, encagoulés et durement torturés, de là à Guantanamo, ont été courants. Des personnes captives transférées d’une horreur, à l’autre. De Diego García à Guantánamo. De Dracula, comme on l’a dit, à Frankenstein. Les 2.000 soldats yankees stationnés en permanence dans ce lieu sont la population centrale de Diego García. La torture a besoin d’une surveillance, voyons ! Par une ironie de la vie, les bannis étaient aussi 2000 : les armes remplacent la vie.


Les barbares nient tout, mais les preuves existent. Par exemple, celles d’ex-prisonniers qui, par un miracle, ont obtenu la liberté, et racontent comment ils ont été transférés à Guantanamo, ainsi que la frayeur des tortures, impossibles même à imaginer pour tout esprit humain. Par exemple, le témoignage fondé de l’historien britannique Andy Worthington, l’auteur de « The le Guantanamo files : the stories of the 774 detainees in America’s illegal prison » (« Les archives de Guantanamo : les histoires des 774 détenus dans la prison illégale de l’Amérique »).


Worthington raconte qu’« une personne honnête ayant accès à une information privilégiée », Barry McCaffrey, général américain en retraite et professeur prestigieux d’études de sécurité internationale, a reconnu à deux occasions qu’à Diego García des personnes accusées de terrorisme sont retenues ; de la même manière, il a reconnu que la même chose arrive à Bagram, Guantanamo, bien sûr, et en Irak. Pour sa part, Clive Stafford Smith, directeur de Reprieve, dont personne ne met le sérieux en doute, a assuré à The Guardian qu’il était catégorique : la présence de prisonniers dans l’île est certaine.


Aussi le conseiller des États (sénateur) suisse Dick Marty a confirmé en 2006 les « transferts extraordinaires » de détenus, de là vers Guantanamo. Dans un rapport remis au Conseil de l’Europe, il a certifié que, sous la responsabilité légale internationale du Royaume-Uni, les USA ont utilisé cet atoll de l’océan Indien comme prison secrète pour « des détenus de haute valeur ». Le rapporteur spécial sur la Torture des Nations Unies, Manfred Novak, l’a confirmé. Guantánamo semble être une priorité dans l’agenda de Barack Obama. Et Diego García ? Il est vrai que le président flambant neuf de la Maison-Blanche a trop de défis, de casse-têtes et de crises à résoudre, ainsi qu’une opposition conservatrice qui ne lui rend pas la tâche de gouverner facile. Mais a-t-il la volonté politique d’en finir avec cette abjection ? Pourra-t-il — et surtout voudra-t-il — aller contre les semailles de mort des barbares ?


Ils ont même trouvé mieux !
 Nous venons de parler des prisons américaines sur sol étranger. Déjà, ça, ça me tue qu’on l’accepte : vous imaginez, demain Vladimir Poutine qui viendrait ouvrir un centre de torturologie en Seine-et-Marne, pour ne pas être inquiété par la loi russe, et à peine inquiété par le droit international !
 Nous venons aussi de parler de bases secrètes, sur des îles, loin de tout et tout le monde : tranquille, quoi ! Qui va pouvoir le voir ? Un nageur hors pair ? Pas sûr que même excellent nageur, il ne se fasse pas flinguer par les systèmes de surveillance qui ne doivent pas manquer sur les plages.
 Eh oui, vous venez de deviner où est le meilleur endroit désormais, pour incarcérer illégalement, torturer jusqu’au suicide ou le faux aveu, obtenir ce que l’on veut, sous couvert de paranoïa, de complexe de dominance exacerbée, de vérité choisie, de pensée unique...

 



Les instituts de torturologie en mer
.


L’administration Obama a commencé en 2011 à interroger des terroristes importants à bord de navires de guerre de la United States Navy, cette détention en mer peut durer quelques mois avant qu’ils ne soient livrés à la justice. Ils sont interrogés par le High-Value Detainee Interrogation Group créé en 2009 et composé de membres des services de renseignement, des forces armées et du Département de la Justice.
 Et comme le dénonçait déjà en 2008, Fausto Della Porta, suite à un rapport de Reprieve :
« 17 Guantanamo flottantes »
. Pas une, mais 17 Guantanamo. Avec des prisonniers enfermés non pas sur une île, mais sur 17 navires de guerre. La dénonciation provient de l’ONG « Reprieve », d’après laquelle des navires de guerre étasuniens seraient utilisés comme prisons pour détenir, interroger — avec des méthodes proches de la torture — et déplacer de par le monde une partie des prisonniers capturés pendant la « guerre à la terreur ». Washington a immédiatement démenti le rapport.


Il avait déjà été question dans ces dernières semaines de la possibilité que les USA exploitassent des navires de guerre en déplacement pour cacher des détenus illégaux. Selon les éléments recueillis par l’ONG, au moins 200 cas de rendition — transferts illégaux dans des prisons secrètes délocalisées dans des pays où il est possible de pratiquer la torture – auraient été vérifiés depuis 2006. Et pourtant, il y a deux ans, le président Georges Bush avait assuré que de telles pratiques étaient finies.


Clive Stafford Smith, le responsable juridique de Reprieve, a déclaré au Guardian que les États-Unis « ont choisi les bateaux afin de garder leurs méfaits loin des yeux des médias et des avocats des associations humanitaires ; mais à la fin nous arriverons à réunir tous ces détenus fantômes et à faire valoir leurs droits ». « Les États-Unis – poursuit Smith — détiennent en ce moment, de leur propre aveu, 26.000 personnes dans leurs prisons secrètes, mais nos estimations sont qu’au moins 80.000, à partir de 2001, sont passées dans l’engrenage du système. Il est temps que l’administration US montre un engagement concret à respecter les droits humains ». Parmi les nombreux témoignages recueillis dans les documents de l’ONG britannique on peut lire celui d’un prisonnier de Guantanamo (où environ 300 musulmans restent prisonniers en régime de détention administrative, sans accusation formelle à leur charge) qui rapporte l’expérience d’un de ses voisins de cage : « Il me raconta qu’ils étaient une cinquantaine sur ce navire, enfermés au fond de la cale, et qu’ils étaient plus tabassés qu’à Guantanamo ».

 

Le rapport suspecte en outre que certains prisonniers fantômes aient transité par des structures de la base militaire de « Diego Garcia », dans l’océan Indien. Ce qui coïnciderait avec la reconnaissance partielle du ministre des Affaires Étrangères de Londres, David Miliband, qui avait dit en février dernier que deux avions étasuniens en mission de type « rendition » avaient fait escale dans cette base. « Pas à pas – a commenté Andrew Tyrie, président de la Commission parlementaire sur les missions torture –, la vérité sur les « renditions » voit le jour : ce n’est qu’une question de temps. Le gouvernement ferait mieux d’éclaircir ça immédiatement ».



Un porte-parole de la marine militaire étasunienne a cependant démenti les conclusions de Reprieve. « Il n’y a pas de prisons américaines » a dit le commandant Jeffrey Gordon au Guardian.


Mais c’est désormais un fait établi que les missions-torture étasuniennes aient été consolidées et soient de pratique commune : des bases secrètes de la CIA – dit le Guardian — opéraient en Roumanie, Pologne, Thaïlande et Afghanistan. « Toutes ces bases secrètes font partie d’un réseau global dans lequel les gens sont détenus indéfiniment, sans que des chefs d’accusation soient formalisés, et sont soumis à la torture – en violation totale de la Convention de Genève et de la Charte des droits de l’homme de l’ONU », avait dit Ben Griffin, ex-membre des forces spéciales britanniques. Griffin fut ensuite réduit au silence par le ministre de la Défense qui obtint, à ses dépens, une mise en demeure du Tribunal.

 

 

 

Par Chien Guevara - les7duquebec.com - le 18 juin 2015

 

 

Sources :

▪   http://fr.wikipedia.org/wiki

▪ http://www.liberation.fr/monde/2009/06/25/la-prison-de-bagram-un-guantanamo-afghan_566739

▪   http://www.slateafrique.com/1661/temara-bagne-torture-mohammed-vi

▪   http://ledefinitionmax.com/lettre-l/ile-de-lascension.php

▪   http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=7195&lg=fr

http://www.legrandsoir.info/17-Guantanamo-flottantes.html

Koter Info's insight:


Pour lire la partie 1 de cet article, 

veuillez cliquer ci-dessous.

 

>>> Guantanamo est trop connu,

il faut trouver mieux !

(partie 1/2)

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Ukraine/Donbass : le bras de fer avant la tempête

Ukraine/Donbass : le bras de fer avant la tempête | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Ukraine/Donbass : le bras de fer

avant la tempête

 

Kiev compte sur l’option militaire afin d’éviter un effondrement inéluctable. Cet été sera encore très chaud dans les steppes du Donbass, et si la situation globale pour toute la ligne de front est maintenant statique, il ne fait aucun doute que les préparatifs pour la grande offensive vont bon train. Nous considérions, lors des attaques et contre-attaques sur Marinka, il y a un peu plus d’une semaine, que cette offensive tant attendue avait débuté. L’état de la situation militaire sur la ligne de front, même statique, nous donne toujours raison. L’offensive d’été des forces de Kiev a bien commencé, mais le front ne bouge pas pour autant… pour le moment. Une tension savamment entretenue par les forces de Kiev afin de faire prolonger les sanctions contre la Russie. D’ailleurs, aujourd’hui, les pays membres de l’Union européenne ont affiché un « consensus » pour prolonger lesdites sanctions jusqu’à fin janvier 2016.

 

 

Élu, il y a un an avec 54,7 % des voix, le potentat de Kiev, l’oligarque Porochenko, n’en aurait plus que 13,6 %, selon les derniers sondages. L’heure est donc à la mobilisation totale des forces ukrainiennes pour maintenir une tension énorme sur les républiques du Donbass afin de conserver tant bien que mal le régime en place. Mais les esprits ne sont plus au sacrifice, ni pour les oligarques ni pour « l’Europe ».

 

Par exemple, dans la région de Kharkov, la cinquième vague de mobilisation n’a recueilli que 54,3 % des effectifs prévus. En raison de ces mauvais résultats, de nombreux commissaires militaires ont été sanctionnés. Partout en Ukraine on refuse d’être engagé dans une guerre perdue d’avance et très meurtrière (on évoque plus de 10.000 tués dans les rangs des forces de Kiev depuis le début du conflit). Mais sur le terrain, les commandements militaires continuent d’obéir aux ordres, jusqu’à sacrifier inutilement leurs troupes.

 

 

Kiev cherche à impliquer l’OTAN

directement dans le conflit

 

Après les récentes tentatives visant à modifier à leur avantage la ligne de front près de Marinka, à l’ouest immédiat de Donetsk, les forces de Kiev maintiennent une énorme pression vers Volnovakha-Elenovka (sud de Donetsk), sur l’aéroport, sur Spartak, sur Gorlovka, sur la partie nord de l’ancien chaudron de Debaltsevo, sur la ligne allant de Pervomaïsk à Lugansk et, bien entendu, sur l’est de Mariupol. Une pression qui s’agrège aux préparatifs offensifs que le régime de Porochenko ne cherche même plus à cacher des observateurs de l’OSCE.

 

Les forces ukrainiennes tenteront donc d’ici peu de faire bouger les lignes du front par de nouvelles attaques en force, mais il y a fort à parier que ce seront certainement les dernières tentatives de l’emporter sur les forces indépendantistes : comme le soulignait très récemment Erwan Castel, qui est sur place, du côté de la junte les ressources tant militaires (humainement et matériellement) que politiques arrivent à épuisement et, surtout, la lassitude de ce conflit fratricide, très meurtrier et totalement inutile, gagne non seulement les troupes mais aussi et surtout l’arrière.

 

Et de conclure : « L’ultime chance pour Kiev de survivre à sa propre folie est d’entraîner l’OTAN dans la guerre et de lui passer le relais… » (source).

 

Déjà en Géorgie, le dictateur atlantiste Mikhaïl Saakachvili, qui vient d’être nommé gouverneur d’Odessa, en jetant de l’huile sur le feu en Ossétie du Sud, avait tenté à l’été 2008 d’entraîner l’OTAN dans une guerre contre la Russie.

 

Pour ce qui est des forces républicaines, les moyens alignés semblent insuffisants pour une contre-attaque d’envergure. Nous reprenons l’analyse qu’a faite Erwan Castel quant aux capacités offensives des FAN.

 

Même si elles disposent d’unités d’artillerie capables de saturer un secteur fermé (comme un chaudron par exemple) les FAN manquent d’une force blindée importante et d’une aviation d’attaque au sol permettant une offensive large et profonde du front.

 

Les combats pour reprendre des localités seront forcément coûteux en hommes, en temps et en munitions, avec la présence délicate à gérer d’une population civile imbriquée. C’est le cas de Mariupol, véritable « Festung » (forteresse en allemand) organisé par Kiev (certains parlent de 2.000 hommes retranchés sur des lignes disposant de bunkers et couvertes par des champs de mines) qui a le désavantage de présenter une population prise en otage. Une attaque frontale serait suicidaire tant pour les forces républicaines que pour la population. Aussi seul un enveloppement de ce port stratégique est envisageable, mais à moins d’un nouvel effondrement de l’armée de Kiev, cela risque de demande du temps et des moyens importants.

 

 

 

 

 

Le bras de fer continue

 

Pour l’heure, nous en sommes encore au bras de fer entre belligérants. La zone la plus au nord de la ligne de front, au-delà de l’axe Pervomaîsk – Lugansk, connaît toujours une intense activité, tant en accrochages qu’en tirs d’artillerie de tous calibres. Dans la journée, on apprenait la mort d’un paramilitaire de la compagnie d’« Aydar » qui tient le secteur de Novoaydar.

 

 

L’artillerie lourde ukrainienne sur l’ensemble de la ligne de front a encore été sérieusement renforcée ces derniers jours, surtout avec l’arrivée de nouvelles batteries, notamment des automoteurs. Ainsi, vers Artemovsk une batterie de 152 mm 2S5 Giatsint-S a été repérée par le renseignement des FAN de même qu’une nouvelle batterie de BM-21 Grad. L’accumulation de moyens lourds, notamment en artillerie, sur cette partie nord du front du Donbass est certainement due à une préparation d’attaque destinée à leurrer l’effort principal de l’offensive ukrainienne (même limitée) contre le nord-ouest et le sud-est de Donetsk. En maintenant une importante pression sur le nord de l’ancien chaudron de Debaltsevo, les forces de Kiev espèrent ainsi immobiliser une grande partie des troupes mécanisées des FAN qui pourraient se porter vers Gorlovka ou Volnovakha.

 

On note aussi, depuis le début du mois de juin, une nette intensification de l’activité des DRG républicains sur les arrières des unités de Kiev : repérages, renseignements, embuscades, sabotages… rien n’est épargné aux forces d’occupation de la part de ces petits groupes très mobiles et très efficaces.

 

 

 

 

  

La grande ville de Donetsk continue de vivre sous les tirs d’artillerie concentrés, notamment contre les quartiers nord et ouest. Ces frappes sont essentiellement dues aux 3 batteries de 6 obusiers chacune de 152 mm 2A65 MSTA-B du 2e bataillon de la 55e brigade d’artillerie situées entre Kurakhovo et Marinka. Un bataillon commandé par Maksim Zakalskiy qui est récemment apparu sur une des chaînes de la télévision ukrainienne.

 

Pour le seul secteur de Donetsk, du 6 au 12 juin, pas moins de 24 personnes ont été tuées, 6 femmes et 18 hommes. 18 ont été hospitalisées avec des blessures de gravité variable, 15 civils et 3 soldats.

 

Un récent rapport de la mission spéciale de l’OSCE en Ukraine affirme que depuis le week-end passé, les pilonnages d’artillerie et les affrontements dans la zone de l’aéroport de Donetsk ont augmenté. En fin d’après-midi, une frappe de roquettes de 300 mm tirées d’une batterie BM-30 Smerch près de Kurakhovo, à environ 30 km de Donetsk, a touché le quartier Kuibyshev, causant une énorme déflagration dans une usine. Les dégâts semblent énormes et il y aurait de nombreuses victimes. Il y aurait aussi eu un tir de missile tactique OTR-21 Tochka-U sur le même secteur.

 

 

 


 

 

 

  

Sur l’ensemble de la ligne de front de la République populaire de Donetsk, la situation est très tendue. Les combats se poursuivent dans les zones de l’aéroport de Donetsk et à l’est immédiat de Marinka, tenu pour l’essentiel par les troupes de la brigade « Pyatnaska » qui vient d’être admise au sein de la garde républicaine de Donetsk.

 

 

 

 

  

Cette nuit encore, comme hier, de violents affrontements ont eu lieu vers Marinka-Krasnogorovka, la partie ukrainienne accusant ce matin les FAN d’avoir « tenté » un assaut avec une trentaine de combattants contre ses lignes. Face aux FAN, ce sont des éléments du « bataillon Dnepr-1 » et de ce qui reste de « Kiev-1 », en plus d’un bataillon de la 28e brigade mécanisée qui tiennent les positions retranchées. Une dizaine de soldats de cette unité auraient été blessés cette nuit lors d’un énième accrochage. Ce matin, à l’aube, une nouvelle reconnaissance en force ukrainienne a été stoppée par les hommes de la « Pyatnaska ».

 

« Sur le front ouest, note Erwan Castel, le secteur de Marinka devient un enjeu de plus en plus important, à la fois porte d’entrée ouest de Donetsk et verrou nord de la ligne de front entre la cité rebelle et Mariupol. Dans cette région parsemée de bornes industrielles, les forces kiéviennes accumulent depuis plusieurs semaines des moyens lourds, notamment en artillerie et blindés. Par ailleurs, l’énergie déployée par Kiev pour conserver Marinka contredit leurs déclarations récentes où cette petite ville en lisière de Donetsk, était décrite comme un « objectif secondaire » ».

 

Selon le renseignement militaire républicain, ces dernières 48 heures on note une activité soutenue à l’hôpital central du district de Volnovakha concernant des évacuations sanitaires de combattants de la 72e brigade mécanisée. L’intensité des derniers accrochages entre le sud de Donetsk et le nord-est de Mariupol, là où est entre autres positionnée la 72e, est à l’origine de cette situation inquiétante pour les forces de Kiev. Ce soir, on notait l’arrivée de deux sections de blindés ukrainiens devant les positions républicaines de Dokuchaevsk en provenance de Berezovoe, à 3 ou 4 km plus à l’ouest… La nuit risque d’être encore agitée.

 

 

 

 

  

Shirokino reste un point extrêmement chaud, alors que la ligne de front refuse obstinément de bouger. Chaque jour, on décompte plusieurs frappes de batteries d’artillerie, les FAN ripostant sans engager leurs moyens lourds et, bien entendu, plusieurs accrochages d’intensité variable. Samedi dernier, autour de 17 h, les durs affrontements qui se poursuivent sur Shirokino ont causé la mort d’un sniper du « bataillon Donbass » : Vladimir Dmitrievitch Pobedinskiy dit « Krot » (taupe) semble avoir été victime d’un tir de « counter sniping » républicain…

 

 

Les néonazis d’« Azov » sur la sellette

 

 

  

Grosse fâcherie entre le boucher de Kiev et son chef de la police politique (SBU), Valentin Nalivaïtchenko, un individu qui possède un passeport US et qui entretient une proximité douteuse avec la mouvance néonazie et néobandériste de Galicie. L’administration présidentielle a ainsi interdit au chef du SBU de quitter le pays : alors que ce dernier prévoyait une visite aux USA, il a été invité à se présenter au parquet pour s’expliquer au sujet de l’incendie d’une envergure sans précédent qui a frappé un site de réserves d’hydrocarbures près de Kiev. Selon Sputnik, Nalivaïtchenko a promis de s’y rendre, mais seulement avec le soutien des forces d’élite du SBU.

 

Un Nalivaïtchenko qui disposait jusqu’alors du soutien sans faille des faucons américains, comme McCain. Il n’est pas certain que cela continue ainsi.

 

En effet, le sénateur néoconservateur John McCain a demandé à ce que le Service de sécurité de l’Ukraine présente des preuves d’une prétendue implication de la Russie dans le conflit en Ukraine. Demande surprenante quand on sait que Washington a, à plusieurs reprises, affirmé avoir ces « preuves », mais n’a jamais été en mesure de les rendre publiques. De plus, il s’avère que le président du Comité des services armés du Sénat américain, McCain himself, a demandé à plusieurs reprises que son pays fournisse des armes défensives pour renforcer la sécurité du régime de Kiev, sur la base d’une prétendue « invasion russe » (source). Sommes-nous à la veille d’un retournement de veste très opportuniste du côté des pires va-t-en-guerre russophobes US ?

 

Une question qui mérite réflexion, en effet, quand on sait qu’à l’occasion des discussions sur les crédits de la défense US pour l’année 2016, la Chambre des représentants a approuvé des amendements destinés à bloquer tout transfert financier et militaire en direction, notamment, du groupe de paramilitaires néonazis « Azov », affilié à la garde nationale ukrainienne.

 

Les élus américains refusent de fournir des missiles antiaériens portables de dernière génération, comme les États-Unis en avaient fourni aux Taliban dans les années 80 pour lutter contre l’occupation soviétique de l’Afghanistan, armes qui ont été retournées contre leurs fournisseurs après. Un armement, du reste, bien inutile puisque les forces de Nouvelle Russie ne disposent pas d’hélicoptères et que leur aviation est symbolique (2 ou 3 appareils tout au plus).

 

 

 

 

 

 

La réaction de la partie ukrainienne a été hystérique. Le conseiller du ministre ukrainien de l’Intérieur, Anton Gerashchenko, lui aussi proche de la mouvance néonazie et néobandériste a même menacé d’enquêter sur les élus américains à l’origine de ces décisions, leur reprochant des accointances « communistes » et « pro-russes » (sic).

 

Du côté de Moscou, le ministère des Affaires étrangères s’est contenté de rappeler certaines vérités affligeantes : « Il a fallu plus d’un an au Congrès américain pour voir que ce groupe représentait un ramassis de nazis arborant les symboles des troupes SS et se comportant comme des punisseurs sur un territoire occupé. Mieux vaut tard que jamais. La prochaine étape logique serait de reconnaître que le coup d’État de Kiev de l’an dernier, soutenu activement par Washington, a été commis par ces mêmes énergumènes nazis. Il est évident que les unités de la garde nationale ukrainienne ne se distinguent en rien d’« Azov ». Les crimes sanglants des nationalistes ukrainiens, qui ont brûlé vif des habitants d’Odessa et continuent de tuer des femmes et des enfants dans le Donbass, parlent d’eux-mêmes depuis longtemps. La question est seulement de savoir quand Washington acceptera de le voir » (source).

 

 

 

 

 

 

Bruits de bottes atlantistes des

pays baltes à la Transnistrie

 

Le Pentagone a lancé une opération de « containment » militaire contre la Fédération de Russie en prépositionnant d’énormes stocks de matériels et armements lourds dans les pays membres de l’OTAN (ou proches de l’Alliance) à proximité de la Russie (États baltes, Pologne…). À l’annonce de cette opération, Moscou a mis en garde Washington, qu’en cas d’installation de troupes et d’unités en permanence à ses frontières, le Kremlin répliquera dans des proportions similaires. Le ministre de la Défense de la Fédération de Russie, Sergeï Shoïgu, a demandé aux forces armées russes de se préparer à une éventuelle confrontation contre les forces de Kiev, voire contre l’OTAN.

 

La création de dépôts de matériels militaires et de stocks de munitions est courante avant le déclenchement d’une agression armée, et cela permet à l’État agresseur de limiter les dépenses inhérentes à la logistique, tout en maintenant des troupes prêtes à passer à l’action (voir plus ici). C’est de cette manière que la Wehrmacht, au printemps 1941, avait préparé le plan Barbarossa d’invasion de l’Union soviétique.

 

Le site hongrois Karpathir, lié à la communauté hongroise en Transcarpatie, a publié il y a quelques jours des photos prises par un garde-frontière, montrant une colonne de véhicules militaires américains passant le poste-frontière de Záhony le 9 juin à midi du côté hongrois. Ce convoi spécial venait d’Ukraine : plusieurs camions HEMTT de transport logistique, des camions tactiques lourds à mobilité élargie, des Humvees, des citernes. Depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois, ce type de convoi militaire semble fréquent aux frontières de l’Ukraine avec des pays membres de l’OTAN comme la Roumanie, la Pologne et la Hongrie.

 

Dans le même esprit, la décision de Kiev de déployer des systèmes de défense antiaérienne S-300PMU-1 dans la région d’Odessa menace directement les avions russes en dehors et en Transnistrie. Selon Stratfor, société états-unienne privée de renseignement liée à la CIA, cela augmente les risques d’une confrontation militaire entre la Russie et l’Occident. Bien que les batteries S-300PMU1 utilisées par l’Ukraine soient largement obsolètes, et que les militaires les servant aient à l’évidence une formation insuffisante pour les rendre quelque peu efficaces, il n’en demeure pas moins que de telles armes déployées dans la partie occidentale de la région d’Odessa s’avèrent problématiques en raison de la présence d’un contingent de quelque 1.400 soldats russes de maintien de la paix en Transnistrie.

 

Cette mission de paix avait été établie dans la région conformément à l’accord de cessez-le-feu de 1992 suite à la guerre de Transnistrie de 1990-1992. Nul doute que Moscou saura répondre avec mesure à cette énième provocation de la junte et de ses soutiens atlantistes.

 

 

 

Par Jacques FrèreNationsPresse.info – le 17 juin 2015.

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Noam Chomsky lit le New York Times – et explique pourquoi le « Journal de référence » est pure propagande

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Noam Chomsky lit le New York Times – et explique pourquoi le « Journal de référence »

est pure propagande

 

 

Depuis le Laos jusqu’au Moyen-Orient, un tour d’horizon des articles du Times qui ont attiré l’attention d’intellectuels estimés.

 

Un article de Une est consacré à une histoire non étayée de viol sur un campus par le magazine Rolling Stone, dénoncée par le journal majeur de critique des médias. Le déraillement vis-à-vis de l’intégrité journalistique est jugé si fort que le sujet est aussi repris dans l’article à la une de la rubrique économique, une page intérieure entière étant dédiée à la suite des deux articles. Ces comptes rendus indignés parlent des crimes passés de la presse : quelques cas de fabrication d’information, révélés sans s’y arrêter, et des cas de plagiat (« trop nombreux pour être énumérés »). Le crime spécifique du Rolling Stone est son « manque de scepticisme », et qui est « à bien des égards le plus insidieux » des trois catégories précitées.

 

Voir Times si engagé dans la défense de l’intégrité journalistique a quelque chose de réjouissant.

 

En page 7 de la même édition, on trouve un article important de Thomas Fuller intitulé « La mission d’une femme pour libérer le Laos de ses munitions non explosées ». Il rend compte de « l’effort opiniâtre » de Channapha Khamvongsa, une Lao-Américaine, « pour débarrasser sa terre natale des millions de bombes qui y sont toujours enterrées, héritage de neuf ans d’une campagne américaine menée par air qui a fait du Laos le pays le plus lourdement bombardé du monde » – il allait bientôt être détrôné par le Cambodge rural, à la suite des ordres de Henry Kissinger donnés aux forces aériennes américaines : « Une campagne de bombardement massive sur le Cambodge. Tout ce qui vole sur tout ce qui bouge. »

 

Un semblable appel à un quasi génocide serait très difficile à trouver dans les archives. Il a été évoqué par le Times dans un article sur des cassettes du président Nixon rendues publiques, et a provoqué peu de réactions.

 

L’article de Fuller sur le Laos rapporte que le lobbying de Mme Khamvongsa s’est traduit par une augmentation généreuse du budget américain annuel pour la neutralisation des bombes non explosées de 12 millions de dollars.

 

Les plus mortelles sont les bombes à sous-munitions, qui sont conçues pour « causer le plus grand nombre possible de blessés parmi les troupes » en répandant des « centaines de sous-munitions sur le sol. » Environ 30 % d’entre elles y restent non explosées et provoquent la mort ou la mutilation des enfants qui ramassent les pièces, des fermiers qui les heurtent dans leur travail, ou bien d’autres malchanceux.

 

Une carte annexe représente la province de Xiang Khouang située au nord du Laos, plus connue sous le nom de Plaine des Jarres, la principale cible des bombardements intensifs qui ont connu leur pic de frénésie en 1969.

 

Fuller raconte que Mme Khamvongsa « a été poussée à l’action après avoir découvert une collection de dessins des bombardements réalisés par des réfugiés et réunis par Fred Branfman, un activiste antiguerre qui a œuvré à révéler la Guerre Secrète. » Les dessins sont publiés dans le remarquable livre du regretté Fred Branfman, Voices from the Plain of Jars [NDT : Les Voix de la Plaine des Jarres], publié en 1972 et réédité par les presses universitaires du Wisconsin avec une nouvelle introduction. Les dessins dévoilent de manière saisissante les souffrances des victimes, pauvres paysans d’une zone reculée qui n’avaient pratiquement rien à voir avec la guerre du Vietnam, ce qui a d’ailleurs été reconnu officiellement.

 

Un rapport typique effectué par une infirmière de 26 ans saisit la nature de la guerre aérienne : « Il n’y avait pas une nuit où nous pensions que nous allions vivre jusqu’au matin, pas un matin où nous pensions que nous allions survivre jusqu’à la nuit. Est-ce que nos enfants pleuraient ? Oh oui, et nous pleurions aussi. Je me contentais de rester dans ma grotte. Je n’ai pas vu la lumière du soleil pendant deux ans. À quoi pensais-je ? Oh, je répétais dans ma tête « s’il vous plaît, que les avions ne viennent pas, s’il vous plaît que les avions ne viennent pas, s’il vous plaît que les avions ne viennent pas. » »

 

Les vaillants efforts de Branfman ont véritablement permis de faire naître une certaine prise de conscience de cette atrocité hideuse. Ses recherches constantes ont aussi mis au jour les raisons de la destruction sauvage d’une société paysanne sans défense. Il en dévoile à nouveau les raisons dans l’introduction de la nouvelle édition de Voices.

 

En ces termes :

 

« Une des révélations les plus terribles à propos du bombardement a été de découvrir pourquoi il s’était si énormément intensifié en 1969, comme l’ont décrit les réfugiés. J’ai appris que le président Lyndon Johnson, après avoir décrété un arrêt des bombardements sur le Vietnam du Nord en novembre 1968, avait simplement dérouté les avions vers le nord du Laos. Il n’y avait pas de raison militaire à ceci, c’était simplement parce que, comme l’a attesté le chef de mission adjoint Monteagle Stearns devant la commission du Sénat aux affaires étrangères en octobre 1968 : « Bien, nous avions tous ces avions qui restaient là à ne rien faire, et nous ne pouvions les laisser là à ne rien faire ».

 

Donc, les avions inutilisés étaient lancés sur de pauvres paysans, dévastant la pacifique Plaine des Jarres, loin des ravages des guerres d’agression meurtrières de Washington en Indochine.

 

Maintenant, regardons comment ces révélations ont été transformées dans le New York Times Newspeak : « Les cibles étaient les troupes du Vietnam du Nord – spécialement le long de la piste Ho Chi Minh, dont une grande partie traverse le Laos – aussi bien que les communistes laotiens alliés du Nord-Vietnam. »

 

Comparez les paroles du chef de mission adjoint américain avec les descriptions et témoignages poignants des écrits de Fred Branfman.

 

Véritablement, le journaliste a une source : la propagande américaine. Cela suffit sûrement à submerger les simples faits d’un des plus grands crimes de l’après-Seconde Guerre mondiale comme le détaille sa source même : les révélations cruciales de Fred Branfman.

 

Nous pouvons être certains que ce colossal mensonge au service de l’État ne méritera pas d’être longuement dévoilé et dénoncé comme méfait honteux de la Presse Libre, comme le sont le plagiat et le manque de scepticisme.

 

Le même numéro du New York Times nous inflige un rapport par l’inimitable Thomas Friedman, relayant avec le plus grand sérieux les mots du président Obama présentant ce que Friedman nomme « la Doctrine Obama » – chaque président doit avoir une doctrine. La Doctrine profonde est « « engagement », combiné avec la préservation des besoins stratégiques principaux. »

 

Le président a illustré cela avec un cas crucial : « Vous prenez un pays comme Cuba. Tester la possibilité que l’engagement mène à un meilleur résultat pour le peuple cubain ne représente pas beaucoup de risques pour nous. C’est un petit pays minuscule. Ce n’est pas un pays qui menace nos objectifs de sécurité principaux et ainsi [il n’y a aucune raison de ne pas] essayer cette idée. Et s’il s’avère que cela ne mène pas à de meilleurs résultats, nous pouvons ajuster notre politique. »

 

Et là, le lauréat du Prix Nobel de la paix s’étend sur ses raisons d’entreprendre ce que le journal intellectuel américain majeur de la gauche-libérale, le New York Review, salue comme une étape « courageuse » et « vraiment historique », le rétablissement des relations diplomatiques avec Cuba. C’est un mouvement entrepris pour « donner plus de pouvoir au peuple cubain, » a déclaré le héros, nos efforts précédents pour leur apporter la liberté et la démocratie ayant échoué à réaliser nos nobles objectifs.

 

Les efforts précédents comportaient un embargo écrasant condamné par le monde entier (excepté Israël) et une guerre terroriste brutale. La suite est comme d’habitude balayée de l’Histoire, hormis des tentatives d’assassinat contre Castro, un détail très mineur acceptable, car on peut les disqualifier avec mépris comme étant des magouilles ridicules de la CIA.

 

Quand on se tourne vers les archives internes déclassifiées, on apprend que ces crimes ont été entrepris à cause du « succès de la remise en cause » par Cuba de la politique américaine qui remonte à la doctrine Monroe, qui déclarait l’intention de Washington de gouverner cet hémisphère. Mais ils sont tous inavouables et bien trop nombreux pour les narrer ici.

 

En recherchant plus loin nous trouvons d’autres merveilles, par exemple, l’article de réflexion en première page sur l’accord avec l’Iran par Peter Baker quelques jours plus tôt, mettant en garde contre les crimes iraniens régulièrement listés par le système de propagande de Washington.

 

Tous s’avèrent très révélateurs à l’analyse, quoiqu’aucun ne soit pire que le dernier des crimes iraniens : « la déstabilisation » de la région par le soutien aux « milices chi’ites qui ont tué des soldats américains en Irak. » Voici de nouveau l’image standard.

 

Quand les EU envahissent l’Irak, le détruisant pratiquement et créant des conflits sectaires qui déchirent le pays et désormais la région entière, cela entre dans le cadre d’une « stabilisation » dans la rhétorique officiele et par conséquent médiatique. Quand l’Iran soutient des milices résistant à l’agression, c’est de la « déstabilisation ». Et il pourrait difficilement y avoir un crime plus odieux que de tuer des soldats américains qui attaquent votre maison.

 

Tout cela, et bien plus, beaucoup plus, est parfaitement clair si nous montrons une obéissance absolue et acceptons sans critique la doctrine approuvée : les EU sont les propriétaires du monde et c’est leur droit, pour des raisons expliquées de manière lucide dans le New York Review, dans un article de mars 2015 écrit par Jessica Matthews, l’ancien président de la Carnegie Endowment for International Peace [NDT : Fondation Carnegie pour la paix internationale] : « Les contributions américaines à la sécurité internationale, à la croissance économique mondiale, à la liberté et au bien-être de l’humanité ont été si évidemment uniques et ont été si clairement dirigées au profit d’autres que les Américains ont longtemps cru que les EU représentaient une sorte de pays tout à fait différent. Là où d’autres servent leurs intérêts nationaux, les EU essayent de promouvoir des principes universels. » Fin de la plaidoirie.

 

 

 

Par Noam Chomsky * (AlterNet) - traduit par les lecteurs du site les-crises.fr - le 15 juin 2015


 

* Noam Chomsky est professeur de linguistique et de philosophie au MIT (Massachusetts Institute of Technology).


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Londres rappelle des espions après les révélations de Snowden

Londres rappelle des espions après les révélations de Snowden | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : à Downing Street, on s’est refusé à tout commentaire sur ces informations. © CARL COURT

 

 

Londres rappelle des espions après

les révélations de Snowden

 

 

La Russie et la Chine auraient eu accès à des documents ultra-secrets dévoilés par l’ancien consultant Edward Snowden, une possible menace pour Londres.

 

Les services secrets britanniques auraient été contraints d’évacuer des espions de certains pays après que la Russie et la Chine eurent accédé à la masse de documents ultra-secrets emportés par l’ancien consultant américain Edward Snowden, rapporte dimanche le Sunday Times. De hauts responsables du gouvernement et des services de renseignements ont déclaré au journal que des agents avaient dû être retirés de pays hostiles après que la Russie eut été en mesure de décrypter plus d’un million de dossiers.

 

« La Russie et la Chine ont ces informations. Cela signifie que des agents ont dû être retirés et que le fait que nos modes d’opération sont connus a fait cesser notre collecte d’informations essentielles », a déclaré au Sunday Times une source de Downing Street, les services du Premier ministre David Cameron.

 

Une porte-parole de Downing Street s’est refusée à tout commentaire sur ces informations. « Nous ne commentons pas sur les questions touchant aux services secrets », a-t-elle expliqué. « Nous ne pouvons ni confirmer ni infirmer ces informations », a quant à lui déclaré un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères, le Foreign Office.

 

 

Leurs espions en danger ?

 

D’autres sources gouvernementales citées par le journal ont affirmé que la Chine avait, elle aussi, accès aux documents qui révèlent les techniques de renseignement de la Grande-Bretagne et des États-Unis, ce qui suscite la crainte que leurs espions aient pu être identifiés.

 

Edward Snowden, ancien consultant de la CIA et de l’Agence nationale de sécurité (NSA) américaine, s’est réfugié en Russie après avoir transmis à la presse une énorme quantité de documents secrets, afin de dévoiler l’étendue des programmes américains de surveillance électronique et de protéger les libertés individuelles. Snowden a affirmé qu’aucun service de renseignements ne pourrait décrypter les documents qu’il a emportés avec lui.

 

Mais une source des renseignements britanniques a déclaré au Sunday Times : « Nous savons que la Russie et la Chine ont accès aux matériaux de Snowden et qu’elles les étudieront pendant des années, recherchant des indices pour identifier des cibles potentielles. »

 

 

 

Par lepoint.fr (AFP) – le 14 juin 2015.

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La brûlante vérité d’Ilaria, journaliste assassinée

La brûlante vérité d’Ilaria, journaliste assassinée | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it



La brûlante vérité d’Ilaria, 

journaliste assassinée

Par Manlio Dinucci (*)

 

La docufiction « Ilaria Alpi – L’Ultimo Viaggio » (« Ilaria Alpi-Le dernier voyage », visible sur le site de Rai Tre[1]) met en lumière, surtout grâce aux preuves découvertes par le journaliste Luigi Grimaldi, l’homicide de la journaliste et de son opérateur Miran Hrovatin le 20 mars 1994 à Mogadiscio. Ils ont été assassinés, dans un guet-apens organisé par la CIA avec l’aide de Gladio[2] et des services secrets italiens, parce qu’ils avaient découvert un trafic d’armes géré par la CIA à travers la flotte de la société Schifco, donnée par la Coopération italienne à la Somalie officiellement pour la pêche.

 

En réalité, au début des années 90, les navires de la Schifco étaient utilisés, avec des navires de Lettonie, pour transporter des armes étasuniennes et des déchets toxiques, y compris radioactifs, en Somalie, et pour approvisionner en armes la Croatie en guerre contre la Yougoslavie. Même si l’on n’en parle pas dans la docufiction, il s’avère qu’un navire de la Schifco, le 21 Oktoobar II (ensuite sous bannière panaméenne sous le nom de Urgull), se trouvait le 10 avril 1991 dans le port de Livourne où était en cours une opération secrète de transbordage d’armes étasuniennes revenues à Camp Darby après la guerre en Irak, et où se consomma la tragédie du Moby Prince dans laquelle moururent 140 personnes.

 

Sur le cas Alpi, après huit procès (avec la condamnation d’un Somalien jugé innocent par les parents mêmes d’Ilaria) et quatre commissions parlementaires, la vérité est en train de venir au jour : à savoir ce qu’Ilaria avait découvert et noté dans ses carnets, que les services secrets ont fait disparaître. Une vérité d’actualité brûlante, dramatique.

 

L’opération « Restore Hope », lancée en décembre 1992 en Somalie (pays de grande importance géostratégique) par le président Bush, avec l’assentiment du néo-président Clinton, a été la première mission d’« ingérence humanitaire ». Avec la même motivation, à savoir intervenir militairement quand est en danger la survie d’un peuple, ont été lancées les successives guerres USA/OTAN contre la Yougoslavie, l’Afghanistan, l’Irak, la Libye, la Syrie et d’autres opérations comme celles au Yémen et en Ukraine. Préparées et accompagnées, en costume « humanitaire », par des activités secrètes. Une enquête du New York Times (26 mars 2013 [3]) a confirmé l’existence d’un réseau international de la CIA qui, avec des avions qataris, jordaniens et saoudiens, fournit aux « rebelles » en Syrie, par la Turquie, des armes provenant aussi de la Croatie, qui rend ainsi à la CIA la « faveur » reçue dans les années 90.

 

Quand le 29 mai dernier le quotidien turc Cumhuriyet a publié une vidéo montrant le transit de ces armes à travers la Turquie, le président Erdogan a déclaré que le directeur du journal aller payer « un lourd prix ».

 

 

 

Il y a vingt et un ans Ilaria Alpi paya de sa vie la tentative de démontrer que la réalité de la guerre n’est pas seulement celle que l’on nous met sous les yeux.

 

Depuis lors la guerre est devenue de plus en plus « couverte ». Comme le confirme un reportage du New York Times (7 juin[4]) sur le « Team 6 », unité super secrète du Commandement USA pour les opérations spéciales, chargées des « meurtres silencieux ». Ses spécialistes « ont tramé des actions mortelles depuis des bases secrètes sur les calanques de la Somalie ; en Afghanistan ils se sont engagés dans des combats si rapprochés qu’ils sont rentrés trempés d’un sang qui n’était pas le leur », en tuant y compris avec des « tomahawks primitifs ». En utilisant « des stations d’espionnage dans le monde entier », en se camouflant en « employés civils de sociétés ou en fonctionnaires d’ambassades », ils suivent ceux que « les États-Unis veulent tuer ou capturer ». La « Team 6 » est devenue « une machine mondiale de chasse à l’homme ».

Les tueurs d’Ilaria Alpi sont encore plus puissants aujourd’hui.

Mais la vérité est dure à tuer.

 

 

 

Par Manlio Dinucci (*) - Édition de mardi 9 juin 2015 de il manifesto - traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio - mondialisation.ca – le 9 juin 2015.

 

(*) Manlio Dinucci est géographe et journaliste. Il a une chronique hebdomadaire « L’art de la guerre » au quotidien italien il manifesto. Parmi ses derniers livres : Geocommunity (en trois tomes) Ed. Zanichelli 2013 ; Geolaboratorio, Ed. Zanichelli 2014 ; Se dici guerra…, Ed. Kappa Vu 2014.

 

 

Notes :

[1] http://www.rai.tv/dl/RaiTV/programmi/media/ContentItem-77f45782-2361-40cd-a00a-1ede256a8794.html

[2] Sur le réseau Gladio voir notamment :

http://www.voltairenet.org/article162763.html ;

sur Mondialisation.ca, Les historiens, le 11-Septembre et les armées secrètes de Gladio par Daniele Ganser, 22 mai 2014.

[3] http://www.nytimes.com/2013/03/25/world/middleeast/arms-airlift-to-syrian-rebels-expands-with-cia-aid.html?_r=0

[4] http://www.nytimes.com/2015/06/07/world/asia/the-secret-history-of-seal-team-6.html?_r=0

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Tous paranos ? Non, voici dix théories conspirationnistes confirmées par les faits

Tous paranos ? Non, voici dix théories conspirationnistes confirmées par les faits | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Dessin : leblogducommunicant2-0.com

 


Tous paranos ?

Non, voici dix théories conspirationnistes

confirmées par les faits

Par Jake Anderson

 

Le troisième conflit mondial sera une guerre de guérilla qui se jouera sur le terrain de l’information, sans aucune distinction entre des militaires et des civils – Marshall McLuhan.

 

Depuis quelques années, une simple allusion à la théorie du complot est de plus en plus ridiculisée, même par les officines des grands médias parmi les plus libérales. Mais ne les laissez pas vous tromper : il ne s’agit pas toujours de gentilles fadaises, sans preuves ni fondements.

 

En fait, parfois, il arrive qu’elle soit carrément vraie.

 


En voici dix fois la preuve…

 

 

— 1. L’incident du golfe du Tonkin, qui provoqua l’entrée en guerre des USA contre le Viet Nam, n’a jamais eu lieu


 

Selon la théorie complotiste : l’incident du golfe du Tonkin, un tournant dans l’implication des USA au Vietnam, ne s’est en réalité jamais produit.

 

De fait, l’incident en question – auquel on se réfère aussi en parlant de l’incident du vaisseau USS Maddox, impliqua ce croiseur lors d’un supposé engagement naval avec trois bateaux torpédo nord-vietnamiens, patrouillant dans les eaux nationales. Le Maddox tira plus de 300 obus. Le président Lyndon B. Johnson rédigea la résolution du golfe du Tonkin, qui devint la justification légale de l’entrée en guerre des USA au Vietnam.

 

Le problème est que ça ne s’est pas passé ainsi. En 2005, une étude interne de l’Agence nationale de sécurité fut déclassifiée et révéla qu’il n’y avait aucun vaisseau nord-vietnamien présent lors des incidents du Tonkin. D’où la question : sur quoi tira le Maddox ?

 

En 1965, le président Johnson devait commenter : « Pour ce que j’en sais, notre marine avait tiré sur des baleines. » Il convient de souligner également ceci : l’historien officiel de l’ANS, Robert J. Hanyok, rapporta par écrit que l’agence avait délibérément modifié les rapports des services de renseignements, en 1964.

 

Il conclut même : « Le parallèle à faire entre les fautes commises par les services de renseignements au golfe du Tonkin et les manipulations de ceux-ci concernant la guerre en Irak, rend plus que jamais nécessaire le réexamen des événements d’août 1964. » (voir ici et )

 

 

— 2. L’expérience sur la syphilis à Tuskegee – le non-traitement délibéré de patients infectés par la syphilis


 

Selon la théorie complotiste : entre 1932 et 1972, le service de santé publique US a conduit une étude clinique sur des hommes américains de race noire vivant en zone rurale, et ayant contracté la syphilis.

 

Le service de santé publique n’a jamais informé ces hommes qu’ils avaient une maladie sexuellement transmissible, ni ne leur a offert de traitement, même après que la pénicilline fut disponible comme médicament dans les années 1940. Aussi triste que cela puisse être, c’est la pure vérité.

 

Plutôt que de recevoir un traitement, les sujets de cette étude ont été informés qu’ils étaient porteurs d’un mauvais sang. Quand la Seconde Guerre mondiale a éclaté, 250 de ces hommes ont été appelés sous les drapeaux, et y ont appris – pour la toute première fois – qu’ils étaient atteints de la syphilis. Et même en connaissance de cause, il leur fut refusé un traitement par le service de santé publique.

 

Jusqu’au début des années 1970, 128 des 399 hommes étaient morts de la syphilis ou de ses complications, 40 épouses furent infectées et 19 de leurs enfants furent atteint de syphilis congénitale. Il convient de souligner également ceci : une expérience similaire conduite sur des prisonniers, des soldats et des patients d’un hôpital psychiatrique au Guatemala, consistait pour le service de santé publique à infecter délibérément ces populations, pour ensuite les traiter avec des antibiotiques. (Voir ici et )

 

 

— 3. Le projet MKUltra : le programme de la CIA de contrôle mental


 

Selon la théorie complotiste : la CIA a conduit des expériences secrètes portant sur des techniques de contrôle de l’esprit sur des citoyens US entre 1950 et 1973. C’est tellement vrai qu’en 1995, le président Clinton a présenté des excuses publiques et officielles de la part du gouvernement US.

 

En substance, la CIA utilisait les drogues, l’électronique, l’hypnose, les privations sensorielles, l’abus sexuel et verbal ou encore la torture, dans le cadre d’expériences empiriques d’adoption de comportements programmés, et ce sur des individus. Ce projet inclut les travaux de centaines de projets sous-traités à plus de 80 institutions, dont des universités, des hôpitaux, des prisons, et des entreprises pharmaceutiques.

 

Le gros de l’histoire fut révélé en 1977, lorsqu’un décret exigea de rendre publics 20 000 documents jusqu’alors classifiés, ce qui entraîna une série d’auditions sénatoriales. Vu que le directeur de la CIA de l’époque, Richard Helms, avait déjà détruit la plupart des dossiers pourtant accablants du projet MKUltra, ce qui s’est passé à cette période reste à ce jour essentiellement méconnu. Et bien sûr, personne ne fut accusé de quoi que ce soit.

 

Il convient de souligner également le pire : de plus en plus de preuves s’accumulent, qui attestent que Theodore Kaczynski, mieux connu sous le surnom de la bombe humaine, a été un sujet du projet MK Ultra, alors qu’il était étudiant à Harvard, à la fin des années 1950. (voir ici, et ).

 

 

— 4. L’opération Northwoods : l’armée US avait planifié une opération sous faux drapeau pour impliquer Cuba


 

Selon la théorie complotiste : l’état-major US conçut et approuva un plan impliquant des actes de terrorisme sur le sol US afin de faire basculer l’opinion publique états-unienne en faveur d’une guerre contre Cuba. Noir sur blanc : il suffit de savoir lire…

 

Heureusement, le président Kennedy rejeta ce projet, qui incluait : assassiner de citoyens en pleine rue d’une balle dans la tête ; couler en pleine mer des bateaux remplis de réfugiés fuyant Cuba ; provoquer une vague de terrorisme paniquant tout Washington D.C., Miami et ailleurs ; accuser sciemment des individus innocents pour des attentats à la bombe en forgeant de fausses accusations ; et détourner des avions.

 

En outre, les hauts gradés de l’état-major, dirigé par Lyman Lemnitzer, prévoyaient de monter un dossier accusant Fidel Castro et les réfugiés cubains d’être derrière ces attaques. Peut-être le plus infâme de tout, Lemnitzer voulait aussi orchestrer sous faux drapeau, l’attaque d’un avion de chasse cubain contre un avion de ligne rempli de jeunes élèves. (voir ici et )

 

 

— 5. Trafic de stupéfiants par la CIA à Los Angeles


 

Selon la théorie complotiste : durant les années 1980, la CIA a facilité la vente de cocaïne aux gangs sanguinaires des rues de L.A., Crips et autres, et achemina les millions du commerce de la drogue au profit de guérilleros d’Amérique latine, les Contras.

 

C’est un écheveau complexe, mais c’est bel et bien la vérité. Le livre de Gary Webb, Dark Alliance : la CIA, les Contras et l’explosion du commerce du crack met en lumière comment les Contras, soutenus par la CIA, ont pu faire de la contrebande de cocaïne aux USA, distribuer le crack aux gangs de Los Angeles, et empocher les profits. La CIA a directement aidé les dealers de drogue pour financer les Contras.

 

Le réseau de la drogue, comme l’appela Webb dans un article du San Jose Mercury en 1996, « a inauguré le premier canal entre les cartels de la cocaïne en Colombie et les banlieues noires de Los Angeles, une ville rebaptisée depuis la capitale mondiale du crack. La cocaïne, qui coula à flots, fut l’étincelle qui fit exploser la consommation de crack dans les villes US… et fournit les capitaux et les contacts nécessaires aux gangs pour acquérir des armes automatiques. »

 

Pire, il convient de souligner également que le 10 décembre 2014, Webb se suicida d’une façon très originale : au moyen de deux balles dans la tête. (voir ici et ).

 

 

— 6. L’opération Mockingbird : les grands débuts du contrôle des médias


 

Selon la théorie complotiste : à la fin des années 1940, alors que la guerre froide prenait son essor, la CIA lança un projet top secret appelé Opération Mockingbird. Son objectif était d’influencer voire de contrôler les principales officines médiatiques.

 

Ils planifièrent aussi d’embaucher directement des journalistes ou reporters comme salariés de la CIA, ce qui – à ce qu’il paraît – serait encore d’actualité à ce jour. Les architectes de ce plan se nommaient Frank Wisner, Allen Dulles, Richard Helms, et Philip Graham (ce dernier éditeur au Washington Post), et envisageaient de recruter les organisations américaines d’information et que les journalistes deviennent ni plus ni moins des espions et des propagandistes.

 

La liste de leurs agents complices incluait des journalistes de tous horizons : ABC, NBC, CBS, Time, Newsweek, Associated Press, United Press International (UPI), Reuters, Hearst Newspapers, Scripps-Howard, Copley News ServiceVers les années 1950, la CIA avait infiltré le monde des affaires, des médias, des universités avec des dizaines de milliers d’agents occasionnels. Heureusement que cette époque où nos médias roulaient pour les grosses entreprises ou le gouvernement, par l’intox ou le service après-vente, est bien révolue ! (Voir ici, et )

 

 

— 7. COINTELPRO : les programmes de contre-espionnage des années 1960 contre les activistes.


 

Selon la théorie complotiste : COINTELPRO consistait en une série de projets illégaux et clandestins du FBI, permettant l’infiltration d’organisations politiques états-uniennes afin de les discréditer et de les diffamer.

 

Ils visaient les opposants à la guerre du Vietnam, les dirigeants du mouvement pour les droits civiques comme le Pasteur Martin Luther King et une pléthore d’activistes et autres journalistes. Les actes commis à leur encontre incluaient la guerre psychologique, les calomnies publiques par l’usage de preuves forgées et de documents falsifiés, le harcèlement, l’incarcération abusive, et selon certains, l’intimidation, voire même la violence physique et l’assassinat.

 

Des méthodes similaires ou plus sophistiquées sont encore d’usage, à ce jour, en parallèle au contrôle de la NSA (voir le point 10 de cet article). (Voir ici, et ).

 

 

— 8. L’opération Snow White : l’Église de Scientologie infiltre le gouvernement, et subtilise des informations


 

Selon la théorie complotiste : L’opération Snow White [Blanche-Neige, NDT] est le nom donné à l’infiltration sans précédent par l’Église de Scientologie du gouvernement US, durant les années 1970. Ils volèrent des dossiers gouvernementaux classifiés concernant la scientologie, issus d’une douzaine d’agences gouvernementales.

 

En 1977, le FBI révéla finalement l’affaire Snow White, ce qui conduisit à l’arrestation et à l’emprisonnement d’un haut personnage de l’Église. L’objectif-clef du programme d’infiltration était de prendre connaissance et légalement supprimer « tous les faux dossiers gardés secrets portant sur les pays cibles de l’Église ». Il visait aussi à permettre à ses dirigeants, dont L. Ron Hubbard lui-même, de « visiter les pays occidentaux sans encourir de menaces ». Après analyse, il était évident qu’il n’y avait rien de légal dans leur entreprise. (Voir ici, et )

 

 

— 9. Les grandes multinationales et les gouvernements définissent la politique économique en secret (TPP, TISA, etc.)


 

Selon la théorie complotiste : des activistes qui dénonçaient depuis des années la création d’un gouvernement mondial des multinationales étaient tout bonnement qualifiés de paranos. Peut-être l’étaient-ils, mais que vous appeliez cela le Nouvel Ordre Mondial ou non, cela au moins qu’ils avaient raison.

 

Le 13 novembre, WikiLeaks diffusa le brouillon tenu secret du texte des négociations du TPP (le partenariat trans-pacifique) concernant la propriété des droits intellectuels. Il révéla l’existence d’un accord de libre-échange régional et exclusif négocié par les pays de l’Asie du pacifique, dont l’Australie, le sultanat de Brunei Darussalam, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour, les USA et le Vietnam.

 

L’« Electronic Frontier Foundation » affirme que le TPP implique « des conséquences largement négatives pour la liberté d’opinion, le droit à la vie privée et les règles de procédures de recours, et rendra plus difficile pour les gens, la capacité d’innover ». Il convient de souligner qu’en juin 2014, WikiLeaks révéla l’existence d’un accord commercial plus étendu encore, traitant des services publics (TiSA), où 50 pays s’accordèrent pour privatiser à une échelle sans précédent, à travers le monde, leurs secteurs publics.

 

L’accord doit essentiellement empêcher les gouvernements de ramener les services publics sous l’autorité des parlements et de la nation. Cela mettra en péril la capacité des États à œuvrer à la protection de l’environnement ou encore à préserver la sécurité sociale. (Voir ici et )

 

 

— 10. Le gouvernement US espionne illégalement ses propres citoyens

 

Selon la théorie complotiste : On avait l’habitude de plaisanter à propos de ce délire dystopique tiré d’imaginations trop exaltées (probablement tiré de 1984, de Georges Orwell), et propre à une certaine jeunesse suspicieuse envers tout gouvernement. Quand on entendait ils nous espionnent, où que l’on aille, on souriait poliment, mais on pensait plutôt : encore un cinglé parano et adepte du grand complot, et de l’existence des petits hommes verts.

 

Même quand on révéla que la NSA nous avait illégalement espionnés et collectait nos données personnelles à partir de nos téléphones portables depuis plus d’une décennie, les gens essayaient de le justifier, d’une façon ou d’une autre. « Oui, ils analysent nos transmissions, mais c’est dans le cadre de la sécurité nationale », ou encore « Dans le monde de l’après 11 septembre, certaines libertés doivent être mises entre parenthèses pour notre sécurité à tous, n’est-ce pas ? » En fait, ces justifications sont complètement fausses, il ne s’agit que de masturbation [branlette, NDT] intellectuelle.

 

Non seulement il n’y a pas de preuves indiquant que la NSA nous a protégés du terrorisme, mais en plus on dirait que tout ça nous rend en fait plus vulnérables. Grâce aux révélations sur la NSA et leur fameux projet Prism, nous savons que l’échelle de l’espionnage que nous subissons est encore plus étendue que ce que beaucoup de théoriciens de la conspiration avaient imaginé à la base.

Début juin 2014, le Washington Post rapportait que près de 90 % des données collectées par les programmes de surveillance de la NSA portaient sur les utilisateurs d’internet, sans lien aucun avec des activités terroristes. Selon l’Union des libertés civiles américaines, c’est là une violation claire de la Constitution.

 

L’ULCA poursuit la NSA devant les tribunaux, affirmant que cette sorte de pêche au gros filet de collecte de données est une violation du quatrième amendement relatif à la vie privée, ainsi que du premier portant sur la liberté d’expression et d’association.

 

 

 

Par Jake Anderson (lewrockwell.com) - traduit par Geoffrey, relu par jj pour le Saker Francophone – le 20 mai 2015.

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Ukraine/Donbass : « Covert Action contre la Nouvelle Russie

Ukraine/Donbass : « Covert Action  contre la Nouvelle Russie | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Ukraine/Donbass : « Covert Action »

contre la Nouvelle Russie

 

Selon des informations du service de renseignement de l’Armée orthodoxe russe (entre autres), une « Covert Action » (opération clandestine ou action sous couverture) nommée « Sledge Hammer » serait en cours, encadrée par des « conseillers » US et des « contractors », appuyée sans aucun doute par la CIA, la DIA et d’autres « agences » occidentales, contre les républiques indépendantistes du Donbass. Cette manœuvre subversive aurait pour objectif l’élimination des principales têtes militaires et politiques de la Nouvelle Russie et serait secondée par une autre opération, « Vent du Nord », ciblant les moyens économiques, les infrastructures et les communications de deux régions sécessionnistes. Cela expliquerait le retard pris par le commandement ukrainien pour lancer son offensive (prévue initialement début avril). Une fois la Nouvelle Russie décapitée et désorganisée, l’attaque pourrait alors être lancée sur une vaste échelle. Reste à savoir comment les FAN vont réagir et surtout de quelle manière en Russie on traitera le problème. Car il s’agit bien là d’une aide militaire directe des USA et de l’OTAN au régime de Kiev.

 

L’ancien chef du service de renseignement extérieur ukrainien, Mykola Malomuzh, a reconnu que le commandant de la brigade « Prizrak », Alexei Mozgovoï, a été éliminé par la « guérilla ukrainienne » qui « n’est pas sous le contrôle des forces armées de l’Ukraine ». Comme il n’y a pas de « guérilla ukrainienne » à l’intérieur des républiques indépendantistes, on l’aura compris, ce sont des « contractors » qui ont fait le boulot. La thèse des mercenaires chasseurs de primes, que nous évoquions il y a deux jours, s’étoffe. Ajoutons aussi que l’inénarrable néonazi Igor Mosiychuk, des Patriotes ukrainiens, a déclaré qu’il connaît « personnellement ceux qui ont tué » Mozgovoï… À vérifier !

 

Ce général ukrainien a expliqué à la télévision kiévienne que de telles opérations allaient se poursuivre. Les craintes du renseignement de Nouvelle Russie, que nous évoquions hier, sont donc bel et bien fondées.

 

Les troupes ukrainiennes continuent néanmoins d’utiliser la « trêve » pour continuer de se préparer pour une attaque de grande envergure. Cependant, en raison du moral très bas des troupes, du manque d’aguerrissement et de l’impréparation du personnel militaire, l’objectif principal des autorités de Kiev se concentre en ce moment sur l’emploi de mercenaires contre les unités des forces armées indépendantistes, en plus des pilonnages réguliers de zones urbaines pour toucher des civils et la destruction de l’infrastructure du Donbass.

 

Les renforts en matériels lourds et surtout en moyens d’artillerie se poursuivent du côté ukrainien. Dernièrement, près de Velika Novoselka (près de 40 km au sud-ouest de Donetsk) et d’Olginka (7 km au sud-ouest de Dokuchaevsk), les forces de Kiev viennent d’acheminer plusieurs batteries de BM-21 et de BM-27 Uragan, alors que dans les environs du village de Bogorodichnoe (15 km au nord-ouest de Slaviansk), on signale l’arrivée d’une batterie BM-30 Smerch.

 

 

24 heures sur la ligne de front

 

Hier soir, sur le front nord un peu avant 22 h (heure locale), Stanitsa Luganskaya a connu un important accrochage qui s’est déplacé vers Shachtye une heure et demie plus tard. À 22 h 25, on signalait des tirs de canon antiaérien ZU-23/2 vers le village de Kondrashevska. Il est vraisemblable qu’il s’agisse de tentatives de commandos kiéviens de pénétrer la ligne de front pour opérer en profondeur.

 

Ces derniers temps, outre des drones, les forces de Kiev semblent avoir renforcé leurs moyens de renseignement sur cette zone nord de la ligne de front.

 

Cette nuit, vers environ 2 h vers la partie nord de Khartsyzsk (5 km à l’est de Makeevka), les FAN ont observé un étrange aéronef se dirigeant vers Zugres. Ce secteur appartient aux 2e et 3e échelons des forces de Nouvelle Russie, il est hautement important pour les défenseurs du Donbass.

 

À noter qu’il y a en ce moment une intense activité à l’aéroport de Kramatorsk (atterrissages et décollages d’avions gros porteurs).

 

 

Ce matin encore, vers Alchevsk (secteur où Mozgovoï a été assassiné) entre 8 h 30 et 10 h, on a signalé d’étranges traînées dans le ciel émanent d’un ou plusieurs avions volant à très haute altitude. Comme, à notre connaissance, les forces aériennes ukrainiennes ne possèdent pas d’appareils de reconnaissance pouvant violer si haut (les Su-24MR et les An-30 volant à moyenne altitude pour leurs missions), il est probable qu’il s’agit d’un ou plusieurs appareils de l’OTAN.

 

Hier soir, vers 22 h 15, Gorlovka a encore été victime d’une attaque à l’artillerie lourde à partir de positions situées vers Dzerzhynsk, suivie d’une attaque terrestre au sud-ouest de l’agglomération pour le contrôle de la M04 qui relie Gorlovka à Donetsk.

 

 

C’est vers 20 h 30, hier soir, qu’à partir d’Avdeevka, Spartak a été une fois de plus attaquée. Toute la nuit fut agitée sur le secteur de Donetsk, les groupes d’assaut ukrainiens tentant même d’approcher à proximité du centre commercial « Metro », jouxtant l’aéroport et cherchant à reprendre le contrôle du pont Putilovky. Parallèlement, vers la zone est de Peski, les affrontements ont recommencé vers environ 22 h, l’attaque ukrainienne étant appuyée vers 0 h 30 par des tirs de mortiers.

 

En ce moment, sur Vodyanoe, Peski et Opytnoe, ce sont des paras de la 81e brigade aéroportée d’assaut (créée à l’automne dernier) et une compagnie de « Dnepr-1 » qui tiennent les positions ukrainiennes. Le 16 mars dernier, c’est un MT-LB de cette unité, avec un équipage ivre, qui avait renversé et tué une femme avec un enfant dans Konstantinovka, engendrant un début d’émeute de la population locale.

 

Dans la matinée du 25 mai, Donetsk était redevenu calme. Mais vers 20 h, ce soir, Putilovky (nord de Donetsk) était sous le feu de l’artillerie lourde kiévienne.

 

Plus au sud, vers 23 h, le secteur d’Elenovka sur la N20 (entre Donetsk et Mariupol à 5 km au nord de Dokuchaevsk) s’est à son tour enflammé, les affrontements impliquant des tirs de mortiers et de chars lourds.

 

Encore plus au sud, alors que la journée sur Shirokino avait encore été très agitée, des mouvements de troupes en provenance de Lebedinskoe (environ 10 km au nord-ouest de Shirokino) étaient signalés faisant mouvement dans la direction nord-nord-est vers la ligne de contact. À la tombée de la nuit, les combats sur Shirokino semblent avoir touché l’ensemble de la ligne de front, jusqu’à la plage.

 

Les troupes ukrainiennes ont tiré sur les positions des milices avec des AGS-17, puis ce sont les batteries de 122 et de 152 qui ont pris le relais. Plusieurs attaques en force ont encore été repoussées. Selon les interceptions radio, 3 paramilitaires de la dernière compagnie de « Donbass » ont été mis hors de combat : « Spasatel » (tué), « Skay » et « Okun » (gravement blessés). Information reprise sur la page Facebook de Semenchenko.

 

Plus tôt, le 25 mai, le responsable du « secteur M » pour les forces de Kiev, Dmitry Gorbunov, avait déjà reconnu la perte d’un combattant tué et de quatre autres blessés.

 

 

Un an de crimes « proeuropéens »

 

Bientôt un an de pouvoir pour le boucher de Kiev, Petro Porochenko, un an de guerre, de tueries, de massacres en tous genres, de déportations de populations, de destructions à tous les niveaux, de divisions de ce qui reste de son pays, d’écroulement économique et social, un an de gâchis « proeuropéen ». Porochenko est arrivé au pouvoir le 7 juin 2014, à la suite d’élections contestables le 25 mai où quelque 7 millions de ses compatriotes en étaient tout bonnement exclus de facto, car ces russophones et chrétiens orthodoxes sont considérés comme des « sous-hommes », selon l’expression de son Premier ministre Arseny Yatseniuk, donc indésirables dans l’Ukraine « proeuropéenne ».

 

Avec la mise sous tutelle US, l’objectif premier du régime mis en place de force en février 2014 est l’éradication de 7, tout d’abord, puis 20 millions de personnes en Ukraine au final, par une galicisation culturelle et linguistique à outrance, accompagnée de conversions de force à la secte uniate, à défaut par une expulsion généralisée ou par un génocide (reconnu officiellement par Yatseniuk auprès d’un journaliste français il y a peu).

 

Le fait qu’un des vice-présidents de la Rada soit un authentique néonazi, fils d’un célèbre collaborateur du IIIe Reich et fier de la participation active de son père à la Shoah par balles, n’est pas anodin. Il est même emblématique de ce régime insane soutenu à bouts de bras par les États-Unis et leurs alliés, avec la complicité de la caste médiatique occidentale.

 

 

 

Par Jacques Frère NationsPresse.info  - le 25 mai 2015.

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Les USA ont cinq ans pour mettre la Russie à genoux, sinon ils sortiront de l’Histoire, et ils le savent

Les USA ont cinq ans pour mettre la Russie à genoux, sinon ils sortiront de l’Histoire, et ils le savent | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : lieutenant-général Leonid Rechetnikov

Dessin : ensaders.over-blog.com


 

Les USA ont cinq ans pour mettre la Russie à genoux, sinon ils sortiront de l’Histoire,

et ils le savent

 

Jacques Lacan : « Le réel, c’est quand on se cogne. »

 


Interview d’un ancien analyste russe des services du renseignement extérieur

 

Dans la banlieue nord de Moscou, sous la protection sûre des Troupes de l’intérieur, se trouve discrètement un ancien Institut secret du Service russe du renseignement extérieur (SVR). Aujourd’hui, au-dessus de la porte d’entrée, on peut lire, écrit en lettres d’or : Institut russe d’études stratégiques. Mais le nom pacifique ne saurait tromper celui qui est au courant que plus de deux cents employés sont en train de forger ici le bouclier analytique de la patrie.

 

Y aura-t-il une nouvelle guerre dans le Sud-Est de l’Ukraine ?

Qui est derrière le président des États-Unis ?

Pourquoi nombre de nos responsables peuvent-ils être appelés agents idéologiques d’influence ?


En pesant chacun de ses mots, comme d’habitude, le directeur de l’Institut, le lieutenant-général à la retraite Leonid Rechetnikov, répond à ces questions, et à d’autres.

 

 

Rivaux dans le même domaine

 

Vous aviez un patron important, le SVR. Pourquoi avez-vous été subitement déclassifié ?

 

– En effet, nous étions un institut de renseignement extérieur classé, voué à l’analyse de l’information disponible sur l’étranger proche et lointain. Non seulement les services de renseignement, mais aussi les structures qui définissent la politique étrangère du pays ont besoin d’information. C’est assez curieux, mais dans l’administration présidentielle russe (AP), de tels centres d’analyse sérieux n’existaient pas. Il y avait bien une foule d’institutions, qui se résumaient au directeur, à une secrétaire et à l’épouse du directeur pour servir d’analystes. L’AP manquait de véritables professionnels, et la communauté du renseignement devait fournir certains des siens.

 

Aujourd’hui, notre fondateur est le président de la Russie, et toutes les demandes de recherche gouvernementales sont signées par le chef de l’Administration, Sergei Ivanov.

 

 

Combien vous demande-t-on d’analyses ? Nous sommes en effet, un pays de paperasses, tout le monde écrit beaucoup, mais est-ce que cela a un impact sur le résultat final ?

 

– Quelquefois, nous voyons des actions qui entrent en résonance avec nos notes d’analyse. Parfois, c’est surprenant, vous exprimez certaines idées, qui ensuite deviennent une tendance dans l’opinion publique russe. Apparemment, beaucoup d’entre elles flottent dans l’air.

 

Aux États-Unis, le groupe de réflexion Stratfor et le centre de recherches stratégiques Rand Corporation font quelque chose de similaire. Lequel d’entre vous est le plus cool ?

 

– Lorsque, après avoir été transférés à l’AP en avril 2009, nous avons rédigé une nouvelle charte pour l’Institut, on nous a dit, comme un souhait, que nous devrions suivre leur exemple. J’ai alors pensé : « Si vous nous financez, comme Stratfor ou la Rand Corporation le sont, alors nous ferions honte à tous ces cercles de réflexion étrangers. » Après tout, les analystes russes sont les plus forts au monde. Tout spécialement les experts régionaux, qui ont plus de cerveaux à l’esprit frais et objectif. Je peux en parler avec confiance, après tout j’ai produit des analyses pendant 33 ans, d’abord dans la Première direction générale du KGB (FCD), puis dans le Service russe du renseignement extérieur.

 

 

Ô ONG, où nous mènes-tu ?  (Ô Brother Where Art Thou)

 

– Il est bien connu que la Rand Corporation avait développé un plan pour l’opération antiterroriste de l’Ukraine dans le Sud-Est du pays. Est-ce que votre institut a produit des informations sur l’Ukraine, la Crimée en particulier ?

 

– Évidemment. À la base, seuls deux instituts avaient travaillé sur l’Ukraine : le RISS et l’Institut de Konstantin Zatulin des pays de la CEI. Depuis la fondation, nous avions écrit des rapports analytiques sur la croissance de sentiments antirusses en Ukraine continentale et le renforcement de sentiments prorusses en Crimée. Nous avions analysé l’activité des autorités ukrainiennes. Mais nous ne produisions pas d’informations alarmistes, du genre tout est perdu, nous attirions plutôt l’attention sur la montée du problème.

Nous avons suggéré d’améliorer significativement le travail des organisations non gouvernementales (ONG) prorusses, et de renforcer, comme on dit aujourd’hui, la pression de la politique du soft power.

 

Avec un ambassadeur comme Zurabov [l’ambassadeur russe en Ukraine, NDT], nous n’avons pas besoin d’ennemis !

 

– Les activités de toute ambassade et de tout ambassadeur sont limitées par une multitude de contraintes. Si quelqu’un les outrepassait, il y aurait un scandale. De plus, le manque de personnel professionnel est un vrai problème en Russie. Et pas seulement dans le champ diplomatique. Les services publics sont amoindris, pour ainsi dire, il y a très peu de gens vraiment motivés.

On ne se méfie pas suffisamment du rôle des ONG. Un exemple frappant, ce sont les révolutions de couleur, fomentées par des organisations non gouvernementales étrangères, en particulier américaines [et allemandes, NDT]. C’était le cas en Ukraine. Malheureusement, actuellement on n’accorde pas d’attention à la création et au soutien de telles organisations, qui agiraient dans notre intérêt. Et si elles existaient, elles remplaceraient dix ambassades et dix ambassadeurs, même très intelligents. Maintenant, la situation a commencé à changer après que le président a donné des instructions directes. Plaise à Dieu que les subordonnés ne fassent pas la sourde oreille à ce développement.

 

Que faire s’il y a une guerre demain ?

 

À votre avis, comment la situation va-t-elle évoluer en Novorussie au printemps et en été ? Est-ce qu’il y aura une nouvelle campagne militaire ?

 

– Hélas, la probabilité en est très forte. Il y a un an, l’idée de la fédéralisation de l’Ukraine était plausible. Mais maintenant Kiev n’a besoin que de la guerre, que d’un État unitaire. Cela pour plusieurs raisons. La principale est que ces gens idéologiquement antirusses ont été portés à la tête du pays, ce ne sont pas seulement des subordonnés de Washington, ils sont littéralement stipendiés par les forces qui se cachent derrière le gouvernement états-unien.

 

Et que veut ce célèbre gouvernement mondial occulte ?

 

– Il est plus facile de dire ce qu’ils ne veulent pas : ils ne veulent pas une Ukraine fédérale, elle serait trop difficile à contrôler. Ils ne pourraient pas déployer leurs bases militaires et un nouveau système de défense antimissile selon leurs plans. À partir de Lugansk et Kharkov, les missiles tactiques de croisière peuvent atteindre le Trans-Oural, où sont placées nos principales forces de dissuasion nucléaires. Avec une probabilité de 100 %, elles seraient en mesure de frapper les missiles balistiques enterrés dans des silos et les missiles mobiles au moment du décollage [et réussir ainsi une première frappe paralysante, NDT]. Actuellement, cette zone n’est pas accessible depuis les lieux occupés par les bases de l’US Army : la Pologne, la Turquie, l’Asie du Sud-Est. C’est l’objectif principal. En plus, les États-Unis combattront pour le Donbass jusqu’au dernier Ukrainien.

 

Autrement dit, les champs de gaz de schiste qui sont dans la zone n’ont pas vraiment d’importance ?

 

– Le principal objectif stratégique est une Ukraine unitaire sous leur contrôle total pour combattre la Russie. Le gaz de schiste, ou les terres arables sont seulement un bonus sympathique. Des gains collatéraux. Plus un coup sérieux à notre industrie de défense à cause de la rupture des relations entre l’Ukraine et la Russie. C’est déjà fait.

 

Donc nous avons été dominés, ce fils de pute de Ianoukovitch a dû être évacué avec l’aide des forces spéciales et Washington a installé ses propres fils de putes, c’est ça ?

 

– D’un point de vue stratégique militaire, bien sûr, nous avons été dominés. La Russie a eu la Crimée en compensation. Et une autre compensation est la résistance des habitants du Sud-Est de l’Ukraine. Mais l’ennemi a déjà obtenu un vaste territoire qui faisait autrefois partie de l’Union soviétique et de l’Empire russe.

 

Que verrons-nous cette année en Ukraine ?

 

– Un processus de semi-décomposition ou même de décomposition complète. Pour le moment, beaucoup côtoient tranquillement la présence du véritable nazisme. Mais les gens qui comprennent que l’Ukraine et la Russie sont solidement reliées n’ont pas encore eu leur mot à dire. Ni à Odessa ou Kharkov, ni à Zaporozhye, ni à Chernigov. Le silence n’est pas éternel. Et le couvercle de la chaudière va inévitablement exploser.

 

Et comment vont se développer les relations entre la Novorussie et le reste de l’Ukraine ?

 

– Il y a un scénario improbable genre Transnistrie. Mais je n’y crois pas – le territoire de la République populaire de Donetsk et de la République populaire de Lugansk est beaucoup plus grand, des millions de gens ont été entraînés dans la guerre. La Russie est en mesure de convaincre les chefs de la milice de maintenir un répit temporaire et une trêve. Mais c’est en effet temporaire. Il n’y a pas de discussion à propos d’un retour quelconque de la Novorussie en Ukraine. Les gens du Sud-Est ne veulent pas être des Ukrainiens.

 

Puisque notre pays a déjà été isolé par la communauté internationale à cause de l’annexion de la Crimée, pourquoi ne pas jouer le tout pour le tout dans le Sud-Est ? N’est-ce pas hypocrite ?

 

– À mon avis, c’est trop tôt. Nous sous-estimons la conscience de notre président, qui sait que certains processus protégés des regards indiscrets sont actuellement en cours en Europe. Ils nous donnent l’espoir que nous aurons les méthodes et les moyens qui nous permettront de défendre nos intérêts.

 


Un front sans ligne de front

 

Au milieu des flots d’informations associés à l’Ukraine, nous avons tendance à oublier la croissance explosive de l’extrémisme religieux en Asie centrale…

 

– C’est une tendance extrêmement dangereuse pour notre pays. La situation est très difficile au Tadjikistan. Le Kirghizstan est aussi instable. Mais la première attaque pourrait être dirigée contre le Turkménistan, exactement comme votre article l’a écrit. Nous l’oublions quelque peu, parce qu’Achgabat reste séparé. Mais cet étage peut s’effondrer en premier. Ont-ils assez de forces pour se défendre eux-mêmes ? Ou devrons-nous intervenir dans un pays qui nous tient à une distance assez éloignée ? Donc c’est une zone difficile.

 

Ce n’est pas dû seulement à la pénétration de militants de l’État islamique dans la région. Selon des informations récentes, les États-Unis et l’OTAN ne vont pas quitter l’Afghanistan et vont y conserver leurs bases. D’un point de vue militaire, cinq ou dix mille soldats qui stationnent pendant un mois peuvent être déployés pour former un groupe fort de 50 000 à 100 000 hommes.

 

C’est une partie d’un plan global destiné à encercler la Russie et à faire pression sur elle, un plan porté par les États-Unis pour renverser le président Poutine et diviser le pays. Un homme de la rue ordinaire peut évidemment ne pas le croire, mais les gens qui disposent de suffisamment d’informations en sont bien conscients.

 

Quels seront les contours de la division ?

 

– Au départ, ils planifient de prendre ce qui est faiblement lié. Peu importe ce qui se détachera : Kaliningrad, le nord Caucase ou l’Extrême-Orient. Cela sera le détonateur d’un processus qui se transformera en avalanche. Cette idée n’est pas de la propagande, elle est réelle. Une telle pression de l’Ouest (l’Ukraine) et du sud (Asie centrale) ne fera que croître. En essayant de pénétrer par la porte ouest, ils testent aussi la force de la porte du sud.

 

Où est notre direction stratégique la plus dangereuse ?

 

– La direction du sud est très dangereuse. Mais jusqu’à présent, il y a des États tampons – les anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale. Et vers l’ouest, la guerre est déjà aux frontières. Sur notre territoire, en fait.

 

Ce qui se passe là-bas n’est pas un combat entre les Ukrainiens et les Russes, mais la guerre du système mondial. Certaines gens croient qu’ils sont l’Europe, alors que d’autres s’associent avec la Russie. Après tout, notre pays n’est pas seulement un territoire, mais une grande civilisation en elle-même, qui a apporté au monde ses vues sur l’ordre mondial. D’abord, bien sûr, il y avait l’Empire russe comme modèle d’une civilisation orthodoxe orientale. Les bolcheviques l’ont détruit, mais ont produit une nouvelle idée civilisationnelle. Maintenant, nous sommes arrivés très près d’un troisième paradigme. Dans cinq ou six ans, nous la verrons.

 

Qu’est-ce qu’elle sera ?

 

– Je pense que ce sera une bonne symbiose des deux précédentes. Et nos collègues assermentés [Services secrets occidentaux, NDT] en sont bien conscients. Par conséquent, l’attaque a commencé de tous côtés.

 

C’est-à-dire que la lutte russo-américaine commune contre le terrorisme, en particulier avec ISIS, est une fiction ?

 

– Bien sûr. L’Amérique crée des terroristes, les nourrit et les entraîne, puis elle donne l’ordre à toute la bande : attaquez ! Peut-être qu’un chien fou de la bande sera tué, mais les autres seront incités encore plus activement.

 

 

Le veau d’or est toujours debout et

Satan conduit le bal (Faust)

 

Leonid Petrovich, je vois, vous pensez que les États-Unis et les présidents américains ne sont que des instruments. Qui alors décide la politique ?

 

– Il y a quelques sociétés de gens pratiquement inconnus du public qui ne se contentent pas d’installer les présidents américains au pouvoir, mais définissent les règles de tout le Grand jeu. Ce sont, en particulier, les corporations financières multinationales. Mais pas seulement elles.

 

Maintenant, il y a une refonte en cours du système économique et financier mondial. C’est une tentative de repenser toute la structure du capitalisme, sans l’abandonner. La politique étrangère est en train de changer de façon spectaculaire. Tout à coup, les États-Unis ont effectivement lâché Israël, leur principal allié au Moyen-Orient, au nom de l’amélioration de leurs relations avec l’Iran. Pourquoi l’Iran est-il plus nécessaire et plus important que Tel-Aviv ? Parce qu’il fait partie d’une ceinture qui encercle la Russie. Ces forces clandestines sont déterminées à liquider notre pays en tant qu’acteur sérieux sur la scène mondiale. Après tout, la Russie porte une alternative civilisationnelle à l’ensemble de l’Occident uni.

 

Surtout maintenant, alors qu’il y a une croissance explosive de sentiments antiaméricains dans le monde. La Hongrie, où des forces conservatrices de droite sont au pouvoir, et les gauchistes grecs – au départ des forces diamétralement opposées – sont en fait unies et ont résisté aux diktats des États-Unis sur le Vieux continent. Il y a des gens prêts à résister en Italie, en Autriche, en France, et ainsi de suite. Si la Russie émerge cette fois-ci, des processus vont démarrer en Europe qui seront défavorables aux forces qui aspirent à la domination mondiale. Et elles le comprennent parfaitement.

 

Certains dirigeants européens se sont déjà plaints que les sanctions états-uniennes leur avaient été littéralement imposées. Est-ce que l’Europe peut échapper à l’étreinte amicale des États-Unis ?

 

Jamais. L’Amérique la tient solidement par un certain nombre de chaînes : la planche à billets de la Fed, la menace de révolutions de couleur et l’élimination physique de politiciens indésirables.

 

Est-ce que vous n’exagérez pas avec l’élimination physique ?

 

– Pas du tout. L’Agence centrale du renseignement des États-Unis, la CIA – même en termes de tâches – n’est pas un service de renseignement. Le KGB, le FCD ou le SVR sont des services de renseignement classiques : pour recueillir des informations et les transmettre à la direction du pays. Pour la CIA, ces attributs traditionnels du renseignement sont tout en bas de sa liste de tâches. Mais sa principale est l’élimination, y compris physique, de dirigeants politiques et l’organisation de coups d’État. Et ils le font en temps réel.

 

Après le naufrage du sous-marin Koursk, le directeur de la CIA George Tenet s’est envolé pour la Russie depuis la Roumanie. J’étais chargé de le rencontrer à l’aéroport. Pendant un long moment, Tenet n’est pas sorti de l’avion, mais ensuite la rampe était ouverte et j’ai pu regarder l’intérieur de son Hercules. C’était un poste de commande volant, un centre informatique opérationnel, bourré d’équipements et de systèmes de communication qui peuvent surveiller et simuler des situations dans le monde entier. La délégation qui l’accompagnait comptait vingt personnes. Alors que nous avions l’habitude de voler, et encore aujourd’hui, sur des vols réguliers en groupes de deux à cinq personnes. Comme ils disent, sentez la différence.

 

À propos des services de renseignements. Il y a eu de nouveau des discussions sur l’idée de restaurer les services de renseignements russes unis en combinant le SVR et le FSB. Quel est votre avis ?

 

– Extrêmement négatif. Si nous combinons les deux services de renseignement – le renseignement extérieur et le contre-espionnage – alors de deux sources d’information pour la tête de la direction du pays, nous en faisons une seule. Alors l’homme qui commande ce printemps de l’information en aura le monopole. Il peut être manipulé pour atteindre un certain objectif. Dans le KGB, de telles manipulations de l’information étaient évidentes même pour le capitaine Rechetnikov. Pour un président, un roi ou un Premier ministre – ce que vous appelez le plus haut responsable –, il est avantageux d’avoir plusieurs sources de renseignements indépendantes. Sinon, il devient l’otage du chef d’une structure particulière ou de la structure elle-même. C’est très dangereux.

Les auteurs de cette idée pensent qu’avec une telle unification, nous nous renforçons, mais en fait, nous nous mettons nous-mêmes en danger.

 

 

Quelqu’un est-il condamné ?

 

Passons du complot mondial à nos moutons. Comment distinguer le responsable qui ne sait pas ce qu’il fait, d’un agent d’influence qui agit en toute conscience ?

 

– Il n’y a vraiment pas autant d’agents d’influence de niveau important dans le monde qu’on pourrait le penser. Prendre ou ne pas prendre des décisions stratégiques sérieuses, contraires aux intérêts de son pays, est principalement le fait, pour ainsi dire, d’agents idéologiques. Ce sont ces responsables russes qui se sont trouvés eux-mêmes à occuper un poste de haut rang dans notre gouvernement, mais leur âme est avec l’Occident. Ils n’ont pas à être recrutés comme informateurs ou pour leur donner des ordres. Pour ces gens, tout ce qui est fait là-bas dehors représente les plus hautes réalisations de la civilisation. Et les choses qui sont ici font partie de la Russie malpropre. Ils n’associent pas l’avenir de leurs enfants à ce pays, et ils les envoient étudier à l’étranger. C’est un signe plus important que les comptes dans les banques occidentales. Ces camarades n’aiment pas la Russie de tout leur cœur, indépendamment du fait que le développement de la Russie est ce qu’ils sont chargés d’administrer.

 

C’est précisément ainsi que vous avez brossé le portrait de quelques-uns de nos ministres. Comment parviendrons-nous à franchir 2015 avec eux ?

 

– Avec ou sans eux, l’année sera difficile. Très probablement, la suivante ne sera pas plus facile. Mais ensuite, nous entamerons la marche confiante de la nouvelle Russie.

 

Leonid Reshetnikov. Né le 6 février 1947 à Potsdam (RDA) dans une famille de militaires. Il est diplômé de la faculté d’Histoire de l’Université d’État de Kharkov et titulaire d’un doctorat de l’Université de Sofia (Bulgarie). De 1974 à 1975, il a travaillé à l’Institut du système économique socialiste mondial de l’Académie des sciences de l’URSS. D’avril 1976 à avril 2009, il a travaillé dans les unités d’analyse du renseignement extérieur. Son dernier poste a été celui de chef du Département d’information et d’analyse du Service russe du renseignement extérieur, membre du conseil de direction du SVR, lieutenant général. En avril 2009, il a été mis à la retraite pour avoir atteint l’âge limite pour le service militaire. Membre du Conseil de recherche du Conseil de sécurité russe. Il parle couramment le serbe et le bulgare, il peut communiquer en grec. Décoré de distinctions d’État (Ordre du courage, Ordre de l’honneur), de distinctions de l’Église orthodoxe russe (Ordre du Saint Prince Daniel de Moscou, Ordre du Saint prince Dmitry Donskoy), ainsi que de médailles et de signes honorifiques.

 

 

Article original – traduit du russe à l’anglais par « D » - traduit de l’anglais par Diane, relu par jj pour le Saker Francophone – le 9 avril 2015

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Venezuela : la CIA accusée par ses propres documents

Venezuela : la CIA accusée par ses propres documents | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Venezuela : la CIA accusée par

ses propres documents

Par Michel Collon

 

Depuis quelques années, la CIA « arrose » toutes sortes d’organisations au Venezuela : les partis politiques de droite et un ensemble d’associations présentées comme émanant de la « société civile », mais qui en réalité servent de paravent pour attaquer le gouvernement et préparer son renversement « à la chilienne ». (Extrait du livre Les sept péchés d’Hugo Chavez de Michel Collon)

 

 

2002 : Washington derrière le coup d’État

 

L’affrontement est devenu inévitable. Et il se prépare depuis Washington. Le 25 février 2002, Charles Shapiro est désigné comme nouvel ambassadeur des États-Unis à Caracas. Ce n’est pas n’importe qui. Ça fait vingt-quatre ans qu’il s’occupe de l’Amérique latine. Il était conseiller militaire à l’ambassade US de Santiago du Chili lors du coup d’État fasciste contre Allende en 1973. Il a été en poste cinq ans au Salvador au plus fort de la répression militaire dans ce pays.

 

Au même moment, plusieurs hauts gradés de l’armée vénézuélienne appellent publiquement à se débarrasser de Chavez. Ils sont soutenus par la hiérarchie de l’Église catholique, toujours très proche des États-Unis et de la haute bourgeoisie locale. Les évêques refusent le dialogue proposé par le gouvernement.

 

En février également, Carlos Ortega, leader du syndicat droitier CTV, rencontre à Washington les dirigeants du syndicat AFL-CIO. Comme il a été démontré par des historiens (1), ce syndicat a souvent servi d’intermédiaire pour transmettre des fonds de la CIA à des organisations d’opposants dans certains pays sensibles.

 

Au Chili, par exemple, l’AFL-CIO a aidé l’administration Nixon et les multinationales US à renverser le gouvernement d’Unité Populaire : transferts de fonds vers les mouvements contre-révolutionnaires : plus de huit millions de dollars selon le New York Times du 24 septembre 1974, création de groupes paramilitaires pour terroriser les militants de gauche, assistance à la grève des propriétaires de camions qui paralysa l’économie pour créer le chaos, formations en leadership c’est-à-dire à l’agitation anti-Allende…

 

Henry Kissinger a reconnu que les programmes d’éducation en question avaient été un élément important de la politique US contre le Chili. (2) Bref, au niveau de ces dirigeants, on devrait plutôt parler d’AFL-CIA.

 

Mais l’élément-clé du complot anti-Chavez est incontestablement Otto Reich... Un fameux passé ! Il a joué un rôle décisif dans la déstabilisation du gouvernement de gauche au Nicaragua dans les années 80. Il est en étroite relation avec Orlando Bosch, un des plus grands terroristes du continent latino-américain, impliqué dans l’attentat contre un avion de ligne cubain en 1976, l’assassinat du général chilien Letellier en 1978 et de nombreux autres actes terroristes. C’est à un tel homme que George Bush a confié le poste de vice-ministre US des Affaires étrangères pour l’Amérique Latine entre 2002 et 2004.

 

En ce début de l’année 2002, Otto Reich se réunit fréquemment avec les chefs de l’opposition vénézuélienne. Et particulièrement avec Pedro Carmona, président de Fedecamaras, la fédération des patrons.

 

 

La CIA accusée par ses propres documents

 

Depuis quelques années, la CIA « arrose » toutes sortes d’organisations au Venezuela : les partis politiques de droite et un ensemble d’associations présentées comme émanant de la « société civile », mais qui en réalité servent de paravent pour attaquer le gouvernement et préparer son renversement « à la chilienne » : Consorcio Justicia, Accion Campesina, Assamblea de Educacion, Centro al Servicio de la Accion Popular, Instituto Prensa y Sociedad, Associacion Civil Justicia Alternativa, Fundacion Justicia de Paz…

 

Pour se dissimuler, ces financements de la CIA transitent par diverses fondations-écrans. Dont la principale s’appelle NED : National Endowment for Democracy, un organisme étroitement contrôlé par la présidence et le Congrès des États-Unis. Durant les premiers mois de 2002, les montants versés augmentent énormément.

 

Comment le sait-on ? Dans son livre Code Chavez – CIA contre Venezuela, l’avocate new-yorkaise Eva Golinger a publié de nombreux documents provenant des administrations US elles-mêmes et prouvant l’implication de la CIA dans le coup d’État de 2002 (de même que dans les tentatives suivantes pour renverser Chavez). Les noms des agents, les institutions qui servent de paravents et même les montants versés, tout figure dans ce « mode d’emploi du parfait coup d’État ». (3)

 

Les documents que Golinger a réussi à obtenir démontrent noir sur blanc que la CIA est au courant de tous les préparatifs du coup d’État. Dans un rapport envoyé le 5 mars à Washington, il est écrit : « L’armée aussi est divisée en ce qui concerne le soutien à Chavez… Il sera difficile d’organiser un coup d’État. » Le 1er avril, puis le 6 avril, des rapports assez largement diffusés parmi les hauts fonctionnaires US sont très précis : « Des factions militaires dissidentes comportant quelques officiers de haut rang mécontents intensifient leurs efforts pour organiser un coup d’État contre le président Chavez, probablement au début de ce mois. Les plans détaillés mentionnent l’arrestation de Chavez et de autres hauts responsables. »

 

Bien sûr, les États-Unis nieront — comme d’habitude — être impliqués dans le coup d’État. Mais il suffit de constater à travers leurs propres documents, qu’ils étaient au courant des tous les préparatifs, et qu’ils n’ont en rien averti le gouvernement légal vénézuélien. Bien plus, ils ont augmenté leurs financements aux organisations putschistes.

 

Le 7 avril, le président Chavez destitue six dirigeants de PDVSA pour mauvaise gestion, malversations financières et application d’une politique contraire à celle de l’État. Il en a le droit puisque la société publique du pétrole est placée sous l’autorité de l’État. Le 9 avril, le syndicat CTV et le patronat appellent – ensemble ! – à une grève générale. Le 10, ils la proclament d’une durée indéfinie, c’est-à-dire en fait jusqu’au renversement de Chavez. Les télés privées diffusent l’appel à la rébellion d’un des plus hauts responsables militaires, le général Nestor Gonzalez Gonzalez.

 

 

Le premier coup d’État mis en scène par la télévision

 

Dès sa préparation, les médias privés vénézuéliens ont joué un rôle décisif dans le coup d’État militaire. Dès le 7 avril, quand le patron des patrons et son allié syndical annoncent leur grève générale pour évincer Chavez, le directeur du quotidien El Nacional, Miguel Enrique Otero, s’enthousiasme à leurs côtés au nom des médias : « Nous sommes tous dans cette lutte pour la défense du droit à informer. »

 

Le 10, l’édito du même quotidien lance un appel à l’émeute : « Prenons la rue ! » « Pas un pas en arrière », proclament les annonces diffusées par Globovision. « Tous à la marche le jeudi 11 à 10 heures du matin ! Apporte ton drapeau. » martèlent les pubs d’une autre chaîne.

 

Le jeudi 11 avril, le syndicat CTV et la fédération patronale organisent une énorme manifestation, soutenue par les grands médias privés. Elle part, comme par hasard, des locaux de PDVSA et se dirige vers le centre. Mais, en cours de manifestation, le dirigeant syndical pro-US Ortega appelle à se rendre au palais présidentiel de Miraflores. Où sont rassemblés des milliers de manifestants venus soutenir leur président. Ça sent la provocation…

 

Tout à coup, au lieu dit Puente Llaguno, où l’Avenida Urdaneta enjambe l’Avenida Baralt, des tirs sont déclenchés. Plusieurs manifestants chavistes sont tués. Ainsi que deux manifestants dans le cortège de l’opposition. D’où proviennent ces tirs ? Des chavistes, prétendent tout de suite les télévisions privées. Elles montrent des images de trois manifestants chavistes tirant au revolver. En direction, disent-elles, des manifestants de l’opposition. Manipulation incroyable. Car, sur les images que les mêmes télévisions ont présentées en direct, on a pu voir que les manifestants chavistes sont au contraire pris pour cibles par les premiers tirs et qu’ils se couchent par terre en essayant d’échapper à ces tirs. Même le quotidien d’opposition El Nacional le confirme dans son édition suivante : « Les premières victimes provenaient des rangs pro-chavistes. »

 

De plus, les deux cortèges sont séparés par plusieurs centaines de mètres. Impossible avec de simples revolvers d’atteindre l’autre cortège, il faut des fusils à longue portée. De plus, quand on examine les lieux, on constate qu’entre les deux cortèges, il y a… des immeubles, que les balles ne peuvent évidemment avoir traversés !

 

 

Les snipers de la CIA

 

Que s’est-il vraiment passé ? En fait, les putschistes avaient placé plusieurs snipers en haut des immeubles du quartier. C’est de là qu’on tirait. C’est seulement après ces attaques meurtrières que trois manifestants chavistes ont utilisé leurs revolvers pour riposter. Tirant depuis le pont sur l’unité blindée de la Police qui s’avance par l’autre avenue. Parce qu’ils croient que ce sont ces policiers (dirigés par un maire d’opposition) qui ont tiré sur eux.

 

D’ailleurs, quand la foule se précipite vers les bâtiments d’où on a tiré, elle parvient à mettre la main sur sept snipers qui seront remis à la Justice. Parmi eux, un citoyen des États-Unis, Robert McNight, un Colombien et cinq hommes apparemment vénézuéliens (mais certains sont en possession de faux papiers). Très rapidement, le contre-amiral Carlos Molina Tamayo, putschiste, ordonnera de les libérer, et ils quitteront immédiatement le Venezuela.

 

Aussitôt, les images sont remontées en studio avec un commentaire truqué. La manipulation consiste tout simplement à inverser l’ordre des images. On passe d’abord les trois chavistes tirant sur la police. Ensuite seulement, les images de victimes. Et on fait croire que ce sont les trois chavistes qui ont tué les manifestants du cortège de l’opposition. Pour imposer cette version, les putschistes ferment de force la télé publique et une télé communautaire de quartier, Catia TV.

 

La scène, passée en boucle, inlassablement, va bouleverser la population. Maurice Lemoine, du Monde Diplomatique, était sur place et dénonce la manipulation de ces télés : « Tirée de son contexte, diffusée en continu par toutes les chaînes de télé, cette scène a permis d’affirmer que le 11 avril, les partisans de Chavez, rebaptisés « snipers » (« franco-tiradores »), avaient tiré sur une foule désarmée. En réalité, on voit clairement sur mes photos qu’il s’agit du contraire : c’est la masse des sympathisants de Chavez qui se protège, en se baissant, pour échapper aux tirs des snipers. » (4)

 

Version confirmée par les images tournées en direct par les télés de l’opposition. On y voit très clairement les chavistes essayant d’échapper aux tirs. D’ailleurs, quelques mois plus tard, deux reporters de ces chaînes, Luis Alfonso Fernandez (Venevision) et Del Valle Canelon (Globovision), confirmeront que les premières victimes étaient des chavistes.

 

 

Des morts programmés

 

Dans l’après-midi de cette funeste journée, le contre-amiral Hector Ramirez Perez lit une proclamation déplorant la mort de civils innocents et dénonçant une conspiration macabre de Chavez qui a provoqué, dit-il, la mort de six Vénézuéliens assassinés par les forces gouvernementales. Ramirez Perez appelle donc à l’insurrection générale à cause des violences commises par Chavez. Émotion générale.

 

Mais en réalité, cette proclamation n’est pas enregistrée en direct, elle a été enregistrée… la veille ! En effet, Otto Neustald, envoyé spécial de CNN, expliquera plus tard que toute la proclamation a été enregistrée à sa résidence personnelle avant toutes les violences ! Neustald, lors d’une conférence quelques mois plus tard, affirmera très clairement qu’au moment où la proclamation a été enregistrée, aucune violence ne s’était encore produite !

 

« Dans la nuit du 10 au 11, ils m’ont appelé : « Otto, demain le 11, il y aura une vidéo de Chavez, la manifestation ira jusqu’au palais présidentiel, il y aura des morts, vingt hauts responsables se présenteront contre Chavez et demanderont sa démission. Voilà ce qu’ils m’ont dit la nuit du 10 au 11. » Bref, tout avait été orchestré, avec la participation des grands médias d’opposition.

 

On le voit aussi dans leur comportement, cet après-midi-là. À 15 heures, les premiers morts tombent dans les deux manifestations. Immédiatement, les télés privées diffusent la proclamation préenregistrée de Ramirez Perez accusant Chavez de ces meurtres. À 15 heures 44, Chavez prend la parole pour démentir, mais les télés privées sabotent son intervention et diffusent l’appel à l’insurrection.

 

Clairement, le coup d’État a été préparé à partir de l’organisation délibérée d’un massacre pour diaboliser Chavez, et avec la participation active des grands médias. Il faut signaler que dans les documents obtenus par Eva Golinger, le câble de l’ambassadeur US envoyé à Washington à propos de ces événements se retrouve complètement censuré par l’administration. Parce que la mise en scène a été préparée par la CIA ?

 

 

Par Michel Collon Investig’Action – le 10 avril 2015

 

Notes :

1) Anthony Carew, The origins of CIA financing of AFL programs, CovertAction Quaterly, été 1999.

2) Lettre ouverte à John Sweeny, président de l’AFL-CIO, www.globalwomenstrike.net/French

3) Eva Golinger, Code Chavez, CIA contre Venezuela, Oser Dire, Liège, 2006

4) Luis Britto Garcia, Investigacion de unos medios por encima de toda sospecha, brochure VTV, Caracas.

 

Source : Rxtrait du livre Les 7 Péchés d’Hugo Chavez, de Michel Collon

 

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Vol MH17 en Ukraine : la CIA refuse de divulguer ses dernières informations

Vol MH17 en Ukraine : la CIA refuse de divulguer ses dernières informations | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Robert Parry 


Vol MH17 en Ukraine : La CIA refuse de

divulguer ses dernières informations

 

La CIA ne divulguera pas sa plus récente analyse du crash du vol MH17 de Malaysia Airlines en Ukraine, car cela innocenterait le gouvernement russe de toute implication. C’est ce qu’a affirmé le célèbre journaliste américain Robert Parry (*), connu pour avoir contribué aux révélations de l’affaire Iran-Contras.

 

Le 17 juillet 2014, un Boeing 777 de Malaysia Airlines s’est écrasé dans l’Est de l’Ukraine, provoquant la mort des 298 personnes qui se trouvaient à bord. Kiev a immédiatement accusé les indépendantistes ukrainiens d’avoir abattu l’avion à l’aide de missiles de fabrication russe.

 

« Évidemment, il y a de nouveaux éléments sur lesquels ils [la CIA] ne veulent tout simplement pas s’étendre, » a affirmé Parry. « J’ai entendu dire que les services de renseignement privilégiaient un autre scénario… il n’existe aucune preuve que le gouvernement russe ait fourni de tels missiles aux rebelles. Il existe en revanche des preuves qui montrent l’implication de certaines personnes en dehors des rebelles. »…

 

Perry a déclaré que lorsqu’il a demandé à la CIA leurs dernières informations sur cette affaire, on lui a renvoyé le rapport du 22 juillet 2014, qui avait été diffusé à peine cinq jours après le désastre, et qui date donc de plus de huit mois aujourd’hui.

 

Des sources fiables ont indiqué à Parry que la CIA avait en effet élaboré de nouvelles analyses sur cette catastrophe sur la base de renseignements récents. Pourtant, il a affirmé que la CIA lui avait répondu qu’il n’existait aucune mise à jour de cet ancien rapport.

 

« Ils [la CIA] détiennent de nombreuses informations provenant du Renseignement à propos du vol MH17. Non seulement ils ont des images satellites, mais ils disposent également d’écoutes. Ce n’est pas un secret, les États-Unis ont la capacité d’espionner les conversations téléphoniques, et de faire bien d’autres choses encore, » a souligné Parry. « Et ils ont analysé toutes ces informations, mais il ne les partageront pas. »

 

Le 19 mars, le ministre russe des Affaires étrangères Sergey Lavrov, a déclaré que les médias occidentaux avaient ignoré les informations officielles provenant de témoins oculaires interrogés par les médias et les enquêteurs russes, y compris celles indiquant la présence d’un avion de chasse ukrainien à proximité de l’avion de ligne abattu.


Un rapport final devrait être publié par le Conseil de sécurité hollandais d’ici à mi-2015.

 

 

Par ilfattoquotidiano.fr - source : SputnikNews - traduction : Christophe pour ilFattoQuotidiano.fr

  

(*) Robert Parry, né le 24 juin 1949, est un journaliste d’investigation américain, principalement connu pour la divulgation et le suivi de l’Affaire Iran-Contra pour l’Associated Press et Newsweek. Il a notamment révélé les opérations psychologiques de guerres de guérilla (manuel de la CIA fourni au contras nicaraguayens) et le scandale du trafic de cocaïne organisés par la CIA et les contras en 1985. Il a reçu le Prix George Polk du reportage national en 1984. Il est le directeur du site d’informations ConsortiumNews.com depuis 1995… (Source : Wikipédia)

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La tentative des néocons US de réviser l’histoire de la Seconde Guerre mondiale

La tentative des néocons US de réviser l’histoire de la Seconde Guerre mondiale | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Image : les slogans de « 1984 », par George Orwell

 

 

La tentative des néocons US de réviser l’histoire de la

Seconde Guerre mondiale

Par Wayne Madsen (*)

 

Depuis l’effondrement de l’Union soviétique, les États-Unis placent leurs anciens collaborateurs nazis au pouvoir en Europe de l’Est. Simultanément, Washington tente de priver l’actuelle Fédération de Russie de son mythe national en remettant en question son rôle durant la Seconde Guerre mondiale. De la sorte, les États-Unis entendent à la fois détruire la zone d’influence russe et l’identité russe elle-même. Cette opération se fait au prix d’une réécriture de l’Histoire et d’une réhabilitation du nazisme.

 

Après la chute de l’Union soviétique, l’ancien président des États-Unis et un jour combattant de la Guerre froide, a consacré les quelques années qui lui restaient à vivre à veiller à ce que la Russie prenne sa place dans la communauté internationale. Nixon a conseillé Bill Clinton, alors président, sur la bonne manière de traiter avec la Fédération de Russie, l’État reconnu à l’échelle internationale qui avait succédé à l’Union des Républiques socialistes soviétiques.

 

Une chose que Nixon n’aurait jamais tolérée est la tendance conservatrice actuelle à dénier à la Russie un rôle majeur dans la Seconde Guerre mondiale — connue en Russie comme la « Grande Guerre patriotique » — et dans la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie. Les dirigeants actuels des États-Unis et leurs compagnons de route en Grande-Bretagne, en Europe de l’Est et dans d’autres pays se feraient admonester par Nixon pour leur refus de participer à la cérémonie annuelle du 9 mai, ou « Jour de la victoire », à Moscou.

 

Nixon, qui avait critiqué l’administration de George H. W. Bush pour l’aide pathétiquement inadéquate fournie à la Russie après l’effondrement de l’Union soviétique, aurait peu de temps à perdre avec les cercles politiques états-uniens qui veulent maintenant faire dépérir la Russie et la mettre à genoux.

 

Parmi ceux qui font pression pour un renforcement des sanctions contre la Russie et ignorent son rôle significatif dans la victoire de la Seconde Guerre mondiale, il y a les fils et les filles des émigrés fascistes et nazis d’Europe de l’Est, qui sont arrivés au États-Unis au cours des années qui ont suivi la guerre, la plupart grâce à l’« Operation Paperclip » de la CIA [1], afin d’échapper à des procès pour avoir soutenu la cause nazie dans leurs pays d’origine.

 

Ces émigrés ont contribué à former divers groupes d’extrême droite qui tournaient autour des « Nations captives », l’organisation fédératrice encouragée par l’administration Eisenhower et celles qui lui ont succédé. De cette constellation d’organisations fascistes a émergé le sioniste ukraino-américain Lev Dobriansky et sa fille, ancienne responsable au Département d’État de George W. Bush, Paula Dobriansky, ainsi que l’ancien soutien de la Gestapo allemande en Hongrie, Gyorgy Schwartz, qui s’est plus tard baptisé lui-même George Soros [2]. Aujourd’hui, on trouve leur progéniture idéologique dans les gouvernements de toute l’Europe centrale et de l’Est.

 

Les groupes gravitant autour des milieux émigrés aux États-Unis, par exemple la Fondation Heritage [3], l’American Enterprise Institute (AEI) [4] et la Brookings Institution [5], tout comme Human Rights Watch fondé par George Soros, poussent à une réécriture de l’Histoire après la guerre. Il semble que beaucoup de ces groupes néocons et historiquement révisionnistes préféreraient des commémorations affligées de la défaite des régimes fantoches nazis dans les pays baltes, l’Ukraine, la Biélorussie et la Moldavie plutôt que de reconnaître la victoire de l’Union soviétique sur le nazisme.

 

Les marionnettes de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) dans divers pays de l’Europe centrale et de l’Est sont impliquées dans une guerre de propagande contre la Russie visant à assurer que la célébration du 9 mai à Moscou ne rassemble qu’une maigre participation internationale officielle. Les effets de cette guerre de la propagande sont perceptibles dans la récente déclaration du général tchèque Andor Šándor, le commandant du Renseignement militaire tchèque, qui a pris sa retraite en 2002, en se plaignant de l’espionnage à large échelle des Russes à Prague.

 

Cette histoire a fuité dans le but d’exercer une nouvelle pression sur le président tchèque Milos Zeman, qui avait dit qu’il ignorerait un prétendu consensus de l’OTAN pour boycotter les célébrations du 9 mai, et s’est envolé pour Moscou. L’opposition tchèque a déjà annoncé qu’elle essayerait de faire revenir le parlement sur le financement du voyage de Zeman à Moscou. Prague est, par nature, un point sensible dans les relations de la Russie avec l’Ouest. La République tchèque refuse toujours d’autoriser les troupes de l’OTAN à se baser sur son sol, même si Prague continue à héberger des activités anti-russes comme Radio Free Europe/Radio Liberty et diverses organisations non gouvernementales (ONG) soutenues par Soros. Les interlocuteurs de Soros au Parlement européen exercent aussi des pressions sur le président serbe Tomislav Nikolic pour qu’il annule ses projets d’aller à Moscou mettant en jeu l’adhésion de la Serbie à l’Union européenne.

 

Trois anciens ambassadeurs états-uniens en Ukraine, Steven Pifer, John Herbst, et William Taylor, ont exhorté de manière scandaleuse les dirigeants occidentaux comme le Premier ministre britannique David Cameron, le président français François Hollande, et la chancelière allemande Angela Merkel (elle devrait s’envoler pour Moscou le 10 mai pour y déposer une gerbe lors d’une cérémonie) — qui ont annoncé leur décision de boycotter la cérémonie du 9 mai et la parade militaire à Moscou — à assister à la place à une célébration du « Jour de la victoire » en Europe à Kiev.

 

Ces trois larbins ont écrit dans une tribune libre dans le Los Angeles Times que « même si les présidents Clinton et George W. Bush s’étaient rendus à Moscou en 1995 et en 2005 pour d’autres anniversaires de la Victoire », le président Barack Obama ne célébrerait pas l’événement à Moscou, mais à Kiev [6]. Les ambassadeurs refusent de reconnaître que si les dirigeants occidentaux devaient observer cette célébration à Kiev, ils se tiendraient aux côtés de néonazis et de paléonazis de toutes obédiences, y compris des partisans d’Adolf Hitler et du chef nazi ukrainien et membre de la SS allemande, Stepan Bandera.

 

Les trois ex-ambassadeurs US, Pifer, Herbst, et Taylor sont loin d’être les seuls à appeler à ce que le sacrifice de 27 millions de citoyens soviétiques pendant la Seconde Guerre mondiale soit célébré dans une ville où les néonazis et les mercenaires skinheads de toute l’Europe jouissent du pouvoir politique et militaire.

 

Pifer travaille pour la Brookings Institution, un centre important de l’actuelle agit-prop anti-russe, tandis que Herbst était un entremetteur militant au soutien de l’Agence pour le développement international (USAID), de la CIA et des médias grand public pro-occidentaux en Ukraine pour la révolution orange à Kiev.

 

Taylor, en tant que coordinateur en chef de l’aide gouvernementale états-unienne à l’ancienne Union soviétique et à l’Europe de l’Est, a travaillé étroitement avec l’organisation de Soros et le National Endowment for Democracy (NED) [« La NED, vitrine légale de la CIA », par Thierry Meyssan, Оdnako (Russie), Réseau Voltaire, 6 octobre 2010]] pour récolter des fonds au profit de groupes d’extrême droite proaméricains dans la région.

 

Tandis qu’Obama et ses amis dans l’OTAN ne seront pas à Moscou, le Premier ministre grec Alexis Tsipras, qui a demandé des réparations de guerre à l’Allemagne pour son pays, dédaignera le boycott de l’OTAN et se joindra à Zeman pour assister à la cérémonie sur la place Rouge. Les dirigeants de l’Islande, de la Norvège, des Pays-Bas, de la Slovaquie et de la Hongrie pourraient aussi rompre les rangs de l’OTAN et s’envoler vers Moscou pour la cérémonie du 9 mai.

 

Dans ce qui ne peut qu’être considéré comme un camouflet diplomatique pour le régime de Kiev et ses soutiens occidentaux, les dirigeants des Républiques populaires de Donetsk et Lugansk, en Ukraine de l’Est, seront présents sur la place Rouge, aux mêmes tribunes que les dirigeants de 30 autres pays, dont la Chine, l’Inde, la Serbie, la Macédoine, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro, l’Égypte et l’Afrique du Sud, une situation qui conférera un semblant de reconnaissance de facto de leur statut. En plus, les dirigeants des républiques d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie devraient aussi être présents, ce qui constitue une défaite diplomatique pour les autorités de Géorgie, qui voient ces républiques comme parties intégrantes de leur État.

 

Pendant ce temps, tandis qu’ils appellent à boycotter le « Jour de la victoire » le 9 mai à Moscou, les dirigeants des États baltes sont les hôtes de diverses commémorations nazies dans leurs capitales. La présidente de la Lituanie, Dalia Grybauskaitė, une diplômée du Foreign Service School [département de politique étrangère, NDT] de l’université Georgetown à Washington, un des terrains de recrutement favoris de la CIA, ne fait rien pour empêcher les cérémonies annuelles devant la tombe de la marionnette nazie lituanienne et constructeur de camps de concentration Juozas Ambrazevicius Brazaitis, dont le corps a été rapatrié il y a quelques années de Putnam, au Connecticut, en Lituanie, et réinhumé à Kaunas avec tous les honneurs militaires.

 

Le président d’Estonie, Toomas Hendrik Ilves, un ancien chef du bureau estonien de Radio Free Europe, financée par la CIA, a soutenu la décision du gouvernement estonien en 2007 de déplacer une statue soviétique de la victoire de Talinn vers une base militaire à la périphérie de la ville, où elle siège dorénavant tout près du centre de cyberguerre de l’OTAN. Pendant que les dirigeants de Lettonie rejoignaient leurs partenaires baltes dans la compétition pour le boycott de la cérémonie de Moscou, des vétérans et des partisans de la Légion lettone, Division de la Waffen SS allemande pendant la guerre, paradaient fièrement dans les rues de Riga lors d’une cérémonie organisée chaque année depuis 1991 [7]. Le président letton Andris Bērziņš n’a rien fait pour contrecarrer la cérémonie nazie en Lettonie, bien qu’il trouve abominable qu’un dirigeant occidental reconnaisse le rôle de la Russie en célébrant le jour de la victoire sur Hitler.

 

Bērziņš a été longtemps associé à la Stockholms Enskilda Bank, propriété de la famille suédoise Wallenberg, accusée de collaboration avec l’Allemagne nazie pendant la guerre, ce qui lui vaut une place sur une liste de blocus du gouvernement états-unien.

 

Donald Tusk, président du Conseil européen, et le président de la Pologne Bronislaw Komorowski ont rejoint leurs amis baltes pour essayer de revoir le rôle de la Russie dans l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Le ministre polonais des Affaires étrangères Grzegorz Schetyna a tenté de réécrire l’Histoire en affirmant que ce sont les Ukrainiens, et non les Russes, qui ont libéré Auschwitz. Le ministre russe des Affaires étrangères a répondu à Schetyna en lui disant que « chacun sait qu’Auschwitz a été libéré par l’Armée rouge, dans laquelle toutes les nationalités ont héroïquement servi », ajoutant que la Pologne « dénaturait » l’Histoire.

 

Se livrer à une parodie de l’Histoire, c’est exactement ce que font les dirigeants de l’OTAN en exerçant des pressions sur les dirigeants de pays qui vont de la Corée du Sud et du Japon à la Bulgarie et à l’Autriche pour qu’ils n’envoient pas de représentants officiels à Moscou.

 

Cette action rappelle vraiment le boycott des jeux Olympiques d’été de Moscou, en 1980, lancé sous l’égide des États-Unis et diplomatiquement immature ; un choix réputé pour avoir causé plus de tort à long terme au mouvement olympique qu’un dommage à court terme à l’URSS.

 

 

 

Par Wayne Madsen (*) - RÉSEAU VOLTAIRE INTERNATIONAL | WASHINGTON D. C. (ÉTATS-UNIS) - traduction : Diane (le Saker francophone) - LE 26 MARS 2015

Source : Strategic Culture Foundation (Russie)

 

 

(*) Wayne Madsen : ancien contractant de la National Security Agency (NSA), devenu journaliste spécialisé sur le renseignement électronique, puis sur le renseignement en général. Il a notamment été chef de rubrique de la revue française Intelligence Online jusqu’à son rachat par Le Monde. Il publie le Wayne Madsen Report et intervient régulièrement sur la chaîne satellitaire Russia Today.

 

 

Notes :

[1] « « Operation Paperclip » : des V2 à la Lune », Réseau Voltaire, 24 août 2004.

[2] « George Soros, spéculateur et philanthrope », Réseau Voltaire, 15 janvier 2004.

[3] « Le prêt-à-penser de la Fondation Heritage », Réseau Voltaire, 8 juin 2004.

[4] « L’Institut américain de l’entreprise à la Maison-Blanche », Réseau Voltaire, 21 juin 2004.

[5] « La Brookings Institution, think tank des bons sentiments », Réseau Voltaire, 30 juin 2004.

[6] “Kiev, not Moscow, should be the choice for marking V-E Day”, Steven Pifer, John Herbst & William Taylor, Los Angeles Times, March 16, 2015.

[7] « La présidente de la Lettonie réhabilite le nazisme », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 16 mars 2005.

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Soros Go Home. Poutine relève le pont-levis

Soros Go Home. Poutine relève le pont-levis | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : le multimilliardaire Georges Soros, promoteur de la démocratie chez les autres

 

 

Soros Go Home. Poutine relève le pont-levis

 

La Russie va enquêter sur les activités des ONG philanthropiques. Douze ONG seront examinées pour déterminer si elles devraient être incluses dans le registre des organisations indésirables en Russie

 

Rappel du Saker Francophone

 

« La loi a été assez violemment critiquée en dehors de la Russie, ce qui est assez étonnant : en réalité, les députés russes ont pris pour base une loi américaine analogue en vigueur depuis les années 1930.

 

En effet, en 1938 les États-Unis ont adopté une loi sur l’enregistrement des agents étrangers (Foreign Agents Registration Act, FARA) pour faire face à la propagande nazie. D’après la Cour suprême des États-Unis, c’était un type de législation nouveau adopté à l’époque critique d’avant-guerre. La loi visait à identifier les agents des demandeurs étrangers qui pourraient être impliqués dans des activités de sabotage ou dans la propagande étrangère. Elle obligeait en plus les agents à présenter des rapports publics sur le but de leur embauche. La présente loi est le premier acte spécial sur le lobbyisme, bien qu’elle soit consacrée à un seul de ses volets, à savoir au lobbyisme des non-résidents. Les articles de 611 à 621 du paragraphe 22 du Code des États-Unis sont réservés à cet acte... » Lire la suite ici :

 http://fr.sputniknews.com/french.ruvr.ru/2012_08_30/Loi-FARA/

 

Dans les cercles libéraux respectables de l’Amérique Blue State [parti démocrate, NDT], George Soros est connu comme un vieil homme riche et bon, mécène important du Center for American Progress – la version démocrate de la faillite intellectuelle progressiste de la Fondation néoconservatrice républicaine The Heritage Foundation. (En bref : ces deux think tanks odieux vendent la même soupe néo-con satanique sur la suprématie de l’homme blanc.)

 

Tragiquement, certains pays mal intentionnés et complices de l’axe du Mal ne se rendent pas pleinement compte de toutes les belles choses que cette généreuse fondation, lourdement investie dans le discours Raytheon – entreprise multinationale de l’armement démocrate qui promeut chaque jour la liberté – qui habituellement ne peut être atteinte qu’en utilisant contre les civils les armes meurtrières fabriquées par qui ? Par Raytheon, bingo.

 

Un de ces pays est particulièrement concerné, la Russie bien sûr.

L’Open Society Fondation de Soros, avec 11 autres ONG, a été placée sur une stop liste par la chambre haute du parlement russe, le Conseil de la Fédération, et affrontera maintenant l’examen du Bureau du Procureur général, du ministère des Affaires étrangères, et du ministère de la Justice.

 

Si l’enquête conclut que George Soros est un vil sous-marin des intérêts du Département d’État US et de la CIA – et c’est probable – la Fondation Open Society sera déclarée dans le registre des organisations indésirables en Russie.

 

Cela signifie que la fondation de George Soros travaillant pour le changement de régime en Russie devra s’enregistrer comme un agent étranger et changer d’activité si elle veut rester là-bas.

Le plus tôt sera le mieux.

 

 

 

Par russia-insider.com (Russia Insider)
- traduit par jj, relu par Diane par le Saker Francophone – le 8 juillet 2015.

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2006-2012 : Hollande, Sarkozy et Chirac écoutés

2006-2012 : Hollande, Sarkozy et Chirac écoutés | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photos :

- Les trois présidents français écoutés par la NSA © DR

- Le siège de la NSA dans le Maryland. © Reuters

 

2006-2012 : Hollande, Sarkozy et Chirac écoutés

 

Au-delà des trois chefs d’État français, des ministres, des hauts fonctionnaires, des parlementaires et des diplomates ont été surveillés téléphoniquement pendant près d’une décennie par les services secrets américains, selon des documents obtenus par WikiLeaks.

 

Les États-Unis ont placé la République sur écoute. Les présidents François Hollande, Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac, ainsi que de nombreux ministres, des hauts fonctionnaires, des parlementaires ou des diplomates, ont été écoutés directement ou par ricochet pendant près d’une décennie par les services secrets américains, selon des documents confidentiels de la National Security Agency (NSA) obtenus par WikiLeaks (lire aussi notre version en anglais de cet article).

 

D’après des notes de synthèse de la NSA auxquelles Mediapart et Libération ont eu accès, en collaboration avec WikiLeaks, dans le cadre de l’opération Espionnage Élysée, les interceptions se sont étalées de 2006 à 2012 – mais rien ne dit qu’elles n’ont pas commencé plus tôt et ne se sont pas poursuivies depuis. Toutes classifiées « top secret », ces notes détaillent les dessous d’un espionnage obsessionnel de la France par les États-Unis sur des questions diplomatiques, de politique locale ou économique de tous ordres.

 

Que les États-Unis écoutent les principaux dirigeants d’un pays allié comme la France relève pour certains du secret de polichinelle. L’information est désormais prouvée par des documents issus du cœur de l’appareil d’État américain.

 

Surtout, les éléments que nous rendons publics à partir d’aujourd’hui (voir ici l’analyse des documents) révèlent l’ampleur jusqu’ici insoupçonnée de l’espionnage états-unien, réalisé en dehors de tout cadre judiciaire et de tout réel contrôle. Car ce ne sont pas seulement les présidents de la République successifs qui ont été écoutés ces dernières années, mais toutes les strates de la puissance publique qui ont été, à un moment ou à un autre, la cible des États-Unis, qu’il s’agisse de directeurs d’administration, de ministres, de conseillers présidentiels et ministériels, de diplomates, de porte-parole. Au sein même de l’Élysée, par exemple, de très nombreuses lignes téléphoniques (fixes ou portables) ont été branchées.

 

Déjà passablement écornée par les révélations de l’ancien agent Edward Snowden, l’image de la NSA et, avec elle, des États-Unis ne devrait pas sortir grandie de ces nouvelles révélations, qui jettent une lumière crue sur les pratiques agressives et déloyales de la première puissance mondiale à l’encontre d’un pays normalement considéré comme « ami ».

Du moins, en façade. 

 

Contactée, la NSA n’a pas souhaité faire de commentaire.

 

Comme ses deux prédécesseurs de droite, l’actuel président socialiste François Hollande n’a pas échappé à la curiosité des grandes oreilles de Washington. Un rapport du 22 mai 2012 de la NSA fait ainsi explicitement référence à une conversation tenue quatre jours plus tôt entre le président fraîchement élu et son Premier ministre de l’époque, Jean-Marc Ayrault. La conversation porte sur la volonté de François Hollande d’organiser des « consultations secrètes » avec l’opposition allemande, concernant l’éventualité d’une sortie de la Grèce de la zone euro – un sujet toujours d’actualité.

 

Les analystes de la NSA évoquent dans le même document l’existence de « précédents rapports » concernant des entretiens passés au sujet de la chancelière Angela Merkel. Ce qui laisse donc supposer que les interceptions américaines du président français ont bel et bien été monnaie courante.

 

À l’Élysée, on indiquait mardi 23 juin que, sans avoir conservé la trace de cette conversation, celle-ci est « tout à fait crédible ». Mais sur le fond, la présidence de la République n’a souhaité faire aucun commentaire à ce stade. Dans l’entourage du président, on précise toutefois qu’en amont de la rencontre entre François Hollande et Barack Obama, le 11 février 2014 à Washington, puis lors de cette entrevue, « l’engagement a été pris de ne plus pratiquer d’écoutes indifférenciées des services de l’État d’un pays allié ».

 

Le directeur général de LR (ex-UMP), Frédéric Péchenard, a communiqué l’information à Nicolas Sarkozy, qui « ne souhaite pas réagir pour l’instant ».

 

Comme pour la plupart des documents obtenus par WikiLeaks, le rapport de mai 2012 de la NSA ciblant François Hollande est surmonté de nombreuses initiales qui, une fois décryptées, donnent la mesure du caractère ultrasensible des données désormais publiques. Estampillées « top secret » (TS), ces notes traitent de renseignements obtenus par des interceptions de signaux électroniques (SI pour SIGINT, soit « signal intelligence ») et ne doivent sous aucun prétexte être partagées avec un pays étranger (NF pour NOFORN, soit « no foreigner »).

 

La note Hollande est également accompagnée, comme pour de nombreuses autres, de la mention « unconventional », une catégorie particulière dans la nomenclature de la NSA qui correspond aux opérations non conventionnelles.

 

Toujours dans cette même note Hollande figure une petite mention supplémentaire, qui est tout sauf anodine : « Foreign Satellite ». Cela signifie que l’interception téléphonique a été opérée par du matériel non américain. Tous les regards se portent aujourd’hui, sans qu’il soit possible d’en avoir la certitude absolue, vers des antennes satellites allemandes.

 

La presse a en effet plusieurs fois fait état ces derniers mois de la sous-traitance par les services secrets allemands (le BND) de l’espionnage américain, ce qui a provoqué une forte indignation en Allemagne et l’ouverture d’une enquête parlementaire qui cherche précisément le type de documents que WikiLeaks a obtenus.

 

En dehors de l’actuel chef de l’État français, d’autres hautes personnalités françaises ont été écoutées. D’après les documents en notre possession, sur lesquels nous reviendrons dans les prochains jours, les anciens présidents Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac, l’ancien ministre socialiste de l’économie Pierre Moscovici (aujourd’hui commissaire européen) ou l’ex-ambassadeur de France à Washington Pierre Vimont ont ainsi été espionnés.

 

Il faut dire que l’appétit de renseignements des États-Unis pour la France relève de la boulimie. Un autre document confidentiel de la NSA, rédigé sous la présidence Sarkozy (2007-2012), révèle quant à lui la liste des cibles françaises définies par les États-Unis. Sont concernés, pêle-mêle : le portable personnel du président de l’époque, Nicolas Sarkozy, ceux du conseiller diplomatique Jean-David Levitte, du secrétaire général de l’Élysée Claude Guéant, du porte-parole du ministère des Affaires étrangères Bernard Valero, de l’ancien ministre Jean-Pierre Jouyet (aujourd’hui secrétaire général de l’Élysée), celui d’un responsable du Quai d’Orsay non identifié, ou du ministre du Commerce extérieur Pierre Lellouche.

 

Pour Claude Guéant, ancien secrétaire général de l’Élysée et ex-ministre de l’Intérieur, « cette pratique est scandaleuse ». « Le gouvernement français doit réagir comme il se doit. Au minimum, cela nécessite une explication au plus haut niveau, un engagement absolu à mettre un terme à ces pratiques. Nous nous acheminons vers un monde qui est extrêmement préoccupant, où plus personne n’a plus d’intimité, de confidentialité », se plaint ce proche de Nicolas Sarkozy.

« Si les Américains ont écouté Merkel, on ne voit pas pourquoi les autres n’auraient pas été écoutés », commente Frédéric Péchenard, ancien patron de la police nationale et actuel directeur général des républicains. « Mais si l’on veut être capables de se défendre, il faut que nos services soient à la hauteur. Il nous faut des moyens techniques humains et juridiques plus efficaces. Être espionné par ceux qui sont censés être nos amis, ça peut poser un problème d’ordre diplomatique », précise-t-il.

 

« Moi qui étais un grand ami de l’Amérique, je le suis de moins en moins », réagit pour sa part le député Pierre Lellouche auprès de Mediapart. « Je ne suis pas surpris. Ça ne m’étonne pas d’avoir été écouté lorsque j’étais au commerce extérieur, ça intéresse beaucoup les Américains, l’espionnage industriel. On a tout le temps ce genre de conversations. C’est d’ailleurs l’argument qu’on nous rétorque en ce moment dans le cadre de la loi sur le renseignement : on est écouté par tout le monde, pourquoi s’empêcher de nous écouter ? On s’écoute de partout. Malheureusement, je le dirai à l’Assemblée nationale, on est dans un imperium global sur le plan économique, où les États-Unis n’hésitent pas à mettre en réseaux la CIA, la NSA, mais aussi la justice américaine, qui ensuite fait des saisines. Je le dénonce sans arrêt », ajoute-t-il.

 

D’après les documents de la NSA, les lignes fixes des conseillers africains en poste à l’Élysée et les numéros des… standards des ministères de l’Agriculture et des Finances sont également visés. On trouve encore dans la liste des cibles l’antenne du Centre de transmission gouvernemental (CTG) situé à l’Élysée. Celui-ci est chargé d’assurer, à l’abri du « secret défense », la permanence des liaisons gouvernementales et tout particulièrement celles du chef de l’État et du Premier ministre. Un autre numéro, référencé sous l’intitulé « FR VIP AIRCRAFT REL », renvoie après vérification à une ligne de la flotte aérienne du gouvernement, l’Etec, qui dépend de l’armée de l’air.

 

Au-delà du scandale que peut susciter aujourd’hui cet espionnage américain, la facilité avec laquelle les États-Unis paraissent pouvoir intercepter la moindre conversation des plus hauts dirigeants français interroge aujourd’hui la faiblesse des capacités de contre-ingérence des services de renseignement français. À ce propos, l’Élysée a coutume de rappeler que sur les questions diplomatiques et militaires, il n’y a jamais eu de fuite, quelle qu’elle soit, précisant que s’agissant des sujets les plus sensibles, toutes les précautions sont prises. Jusqu’à preuve du contraire.

 

 

 

Par FABRICE ARFI ET JÉRÔME HOURDEAUX ET JULIAN ASSANGE (WIKILEAKS) - mediapart.fr - le 23 juin 2015.

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Guantanamo est trop connu, il faut trouver mieux ! (partie 1/2)

Guantanamo est trop connu, il faut trouver mieux ! (partie 1/2) | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Guantanamo est trop connu,

il faut trouver mieux !

(partie 1/2)


Les États-Unis n’en finissent pas d’espionner, de torturer, et parfois en association avec le Royaume-Uni. Si on ajoute les Émirats Arabes Unis, c’est presque à croire que tous les pays qui se revendiquent « unis » sont les pires oppresseurs...
 Barak Obama avait annoncé qu’il fermerait Guantanamo. Récemment, un rapport sur la torture accablait les USA, qui gesticulaient pour essayer de surnager, en affirmant mensonges contre mensonges. 
Les faits sont pourtant là : Guantanamo n’a pas été fermée, même si certains « privilégiés » ont désormais droit à un procès ; Abou Graïb a été lâché par les Américains par obligation (avaient-ils désormais d’autres choix ?).
 En Afghanistan, la prison de Bagram a vécu le même destin que la précédemment citée (et pour les mêmes raisons). 
Alors : repenti ?
 Que nenni ! Déplacement des sites « hors législation » vers des pays non en guerre et hors de tout soupçon (Temara au Maroc) ou sur des îles hyperisolées (Ascencion et Guam, connues des initiés, et surtout Diego Garcia, base ultra-secrète). 
Et comme la perversion n’est jamais à court d’idées, ils ont trouvé encore mieux, comme vous pourrez le découvrir plus bas...

 

— La prison de Guantanamo (USA en territoire cubain), tout le monde connaît désormais ; petit rappel tout de même :


Le camp de Guantánamo se trouve sur la base navale de la baie de Guantánamo dans le sud-est de Cuba.
 En 1994, les États-Unis fondent un camp de détention pour isoler les prisonniers haïtiens mêlés aux réfugiés du coup d’État. C’est ce même camp (que l’on appelle aujourd’hui camp X-Ray) qui commencera à accueillir les détenus soupçonnés de terrorisme fin 2001. Il est définitivement remplacé le 28 avril 2002 par le camp Delta. Dans ce centre de détention militaire de haute sécurité sont détenues des personnes qualifiées de « combattants illégaux », capturées par l’armée américaine dans les différentes opérations qu’elle mène à l’étranger (Afghanistan, Irak, etc.) contre des militants et terroristes islamistes. Le choix de ce centre situé à Cuba sur une base militaire américaine a été justifié par le président George W. Bush afin de fonder juridiquement la décision de refuser de soumettre les détenus au système judiciaire fédéral américain, prenant appui sur l’extra-territorialité de la base. 


Il y avait, à l’automne 2001, environ 750 détenus originaires d’une vingtaine de pays différents. En juin 2006, la Cour suprême des États-Unis a déclaré illégales les procédures judiciaires d’exception mises en place à Guantánamo. En mai 2006, le groupe de défense des droits de l’Homme Reprieve basé à Londres révèle dans le journal The Independant que plus de soixante détenus auraient été capturés alors qu’ils étaient mineurs. 


Un décret présidentiel de George W. Bush autorise la détention sans limites et sans chef d’accusation, sur un territoire ne relevant pas (théoriquement) de la législation américaine, de tous les combattants illégaux capturés. L’administration Bush justifiait la détention extrajudiciaire en affirmant que les membres d’Al-Qaida et les talibans n’étaient pas des combattants réguliers respectant les lois de la guerre.

 


— La prison d’Abou Ghraïb (Irak), désormais fermée ; petit rappel quand même :


La prison centrale de Bagdad, anciennement connue sous le nom de prison d’Abou Ghraib, est un complexe pénitentiaire irakien, situé dans la ville d’Abou Ghraib, à 32 km à l’ouest du centre de Bagdad. Elle a été construite par des entreprises britanniques pour la junte irakienne de la République d’Irak dans les années 1960.

Durant l’occupation américaine, Abou Ghraib a aussi été utilisé en tant que centre de détention hébergeant des « détenus fantômes. » Outre Abou Ghraib, l’Irak compte plus de 400 centres de détention, certains étant sous administration américaine ou irakienne, d’autres, sous administration mixte, américaine et irakienne (centres d’Al-Dial, d’Al - Karmiya et de Sahat al-Usur).


En 2006, onze soldats américains ont été jugés et condamnés dans le cadre du scandale des tortures d’Abou Ghraib. En mai 2006, le président américain George W. Bush déclare que la prison était la « plus grosse erreur » des Américains en Irak. Mais d’après le général Janis Karpinski, jugés coupables et dégradés, les ordres de torture seraient venus de Donald Rumsfeld ; ils seraient intervenus dans le cadre général de l’utilisation de la torture en Irak et Afghanistan et auraient suivi l’arrivée à Abou Ghraib du major général Geoffrey D. Miller. Celui-ci avait déjà organisé les interrogatoires et la torture infligée dans le centre de détention de Guantánamo.



— La prison de Bagram, un Guantánamo afghan :


L’autre Guantánamo, la prison de Bagram en Afghanistan où l’armée américaine détenait en 2009 plus de 600 prisonniers dans un vide juridique total, n’a rien à envier à l’original. D’anciens détenus affirment y avoir subi de nombreux sévices, selon une enquête de la BBC. Emprisonnés sur la base militaire américaine de Bagram entre 2002 et 2008, ces ex-prisonniers ont rapporté à la chaîne britannique avoir été battus, privés de sommeil ou menacés avec des chiens.


Le président américain, Barack Obama, qui avait ordonné l’interdiction de la torture et la fermeture de la prison de Guantánamo, à Cuba, avant le 20 janvier 2010, avait toutefois refusé de revenir sur la politique de l’administration Bush concernant les détenus de Bagram. À l’inverse, il a ordonné un agrandissement de la prison, sans doute en vue d’une offensive américaine contre la guérilla islamiste qui se prépare avec l’arrivée de plus de 20 000 GI en renfort. Les prisonniers de Bagram vivent, à bien des égards, un cauchemar pire qu’à Guantánamo. Ils n’ont pas droit à un avocat ni ne sont autorisés à contester leur détention, qui peut durer indéfiniment. Certains de ces détenus, qui portent aussi la combinaison orange, ont été kidnappés par la CIA dans des pays étrangers.



— Moins connu, Temara (Maroc), supplante l’ex-bagne de Tazmamart :


À l’époque de Hassan II, Témara, à quelques kilomètres au sud de Rabat, était plutôt synonyme de farniente et de douceur de vivre. Cette petite agglomération doublée d’une agréable station balnéaire a depuis radicalement changé de réputation. Au bout d’une longue et sinueuse route qui la borde, se cache, niché au fond des bois qui ceinturent la capitale, un centre de détention secret qui pourrait ravir la palme de l’horreur au tristement célèbre bagne de Tazmamart, symbole des années de plomb.

Sous Mohammed VI, les services secrets marocains y perpétuent la pratique de la torture, les sévices les plus sadiques, dans des conditions de détention effroyables. 
Les victimes de Témara se répartissent en gros en quatre catégories : les islamistes de la mouvance jihadiste accusés de fomenter des actions terroristes, les détenus sahraouis indépendantistes pour irrédentisme, des activistes de la gauche radicale et un petit nombre d’individus livrés par la Central Intelligence Agency (CIA) ou le MI5 britannique dans le cadre du fameux programme américain de sous-traitance de la torture à des alliés comme le Maroc, peu soucieux de respecter les droits des prisonniers durant leurs interrogatoires.


Pour ces derniers, Témara a servi de « site noir » dans la « guerre contre la terreur » menée par les États-Unis sous l’administration Bush Jr et certains de ses alliés comme le Royaume-Uni. C’est-à-dire faire à Témara ce que les législations occidentales ne permettent pas en Europe ou sur le sol américain pour extirper des aveux à des « combattants d’al-Qaida » capturés en Irak, au Pakistan ou en Afghanistan.


Selon un rapport parlementaire européen chargé d’enquêter sur les vols secrets de la CIA en Europe, quelque 40 escales d’avions de la Centrale de renseignement auraient été effectuées au Maroc de 2001 à 2005.

 


Petit voyage dans les îles
 - La base navale de Guam (territoire non incorporé organisé des États-Unis) :


La Couronne espagnole revendique l’île de Guam à partir de 1565 par la voie du conquistador Miguel López de Legazpi. L’île est cédée aux États-Unis après la Guerre hispano-américaine de 1898 après plus de trois siècles de domination espagnole. Le drapeau américain est soulevé à Apra Harbor, ville où se situe désormais la base américaine, par le capitaine de l’USS Charleston (C-2), Henry Glass, le 21 juin 1898.


Officiellement la base est constituée comme base d’opérations de la Marine sous l’appellation Naval Operating Base en octobre 1944, et jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, elle est le principal élément de soutien à la flotte américaine dans le Pacifique. On la surnomme The Pacific Supermarket. Sur les 150 000 marins américains qui occupent Guam, plus de 50 000 personnes travaillent sur la base et à son développement.


La base navale évolue en fonction des conflits américains comme la guerre de Corée et la guerre du Viet Nam. Située à Apra Harbor. La base navale de Guam est actuellement une base navale stratégique américaine en particulier après la fermeture de bases aux Philippines dans les années 1990. La base est renommée Naval Base Guam en 2004. Elle est intégrée en 2009 à la Joint Region Marianas, un ensemble combiné avec l’Andersen Air Force Base. En mai 2010, le Naval Facilities Engineering Command (NAVFAC) alloue des crédits afin de continuer le développement de la base avec la construction d’installations permettant des exercices sur les torpilles et un centre de formation sur sous-marin.



— Ascencion, un nom catholique qui ne l’est pas...


L’île de l’Ascension est une petite île britannique dans l’Atlantique Sud, constituant le territoire d’outre-mer britannique de Sainte-Hélène, Ascension et Tristan da Cunha. Très isolé, son plus proche voisin est Sainte-Hélène, à environ 1 300 km au sud-est.


L’île de l’Ascension est l’une des îles les plus stratégiquement situées dans le monde, et la base aérienne de la Royal Air Force du Royaume-Uni existante sur l’île, est à la base pour les opérations militaires des États-Unis et le Royaume-Uni dans l’Atlantique Sud en Amérique et Afrique du Sud. En outre, l’île d’Ascension est le foyer de l’une des cinq antennes responsables de l’exploitation du système de positionnement global, et l’une des stations de relais de la radio BBC World Service, qui est la plus grande station de radio du monde.


Sur l’île de l’Ascension, il y a des signes forts de stations d’interception envoyés par satellite et la radiodiffusion. Le service de renseignement de cryptologie très britannique a une station sur l’île, située dans le village de deux bateaux. En outre, il y a aussi des stations sur l’île qui sont capables de détecter les essais nucléaires possibles menés en Amérique du Sud et en Afrique de surveillance. Parce que le GCHQ développer des activités sur l’île, il est supposé que l’île de l’Ascension est l’une des bases possibles du système de surveillance mondiale, mieux connu comme Échelon. Île de l’Ascension est également située à une des stations préréglées numéros E5/V5, aussi connue sous le surnom de « Cynthia » et/ou « La station de comptage », qui est prétendument exploitée par la CIA en communication avec leurs agents secrets à travers l’Amérique du Sud et en Afrique.


L’île de l’Ascension de la base aérienne, aussi connue comme Wideawake aérodrome est la base principale des opérations de la Force aérienne des États-Unis et la Royal Air Force du Royaume-Uni dans l’Atlantique Sud, avec son influence géopolitique zone couvre une vaste région qui comprend une grande partie de l’Amérique du Sud et en Afrique. Pour cette raison, de nombreux pays d’Amérique du Sud et d’Afrique qu’ils voient les États-Unis et les activités britanniques en Ascension comme une menace potentielle à leur souveraineté, en cas de guerre.


Ces deux îles, si isolées, stratégiquement situées, et si militairement encadrées seraient, selon certaines sources, des camps de rétention « offshore » des USA, du Royaume-Uni et de la CIA.
 C’est en effet pratique les îles : il n’y a pas de passage, et on peut tout surveiller, tout gérer.
 D’ailleurs, ci-dessous, un article sur une autre île américaine ; si vous ne connaissiez pas, vous allez tomber de cul...



— Diego García, pire que Guantánamo – L’embryon de la mort


C’est une prison secrète qui se dresse sur des terres qui ont été volées aux habitants originaires du lieu. Depuis sa piste ont décollé les bombardiers des USA, pour envahir le Cambodge, l’Afghanistan et l’Irak, à coups de feu, crimes et impiété ; pour contrôler le Moyen-Orient et... il y a plus encore, comme nous le verrons.


Diego García est un embryon de la mort. C’est le repaire qu’ont choisi les barbares — avec l’excuse d’un prétendu « terrorisme » — pour mieux torturer. C’est un vrai trésor pour l’Amérique du Nord et le Royaume-Uni. C’est la base militaire la plus importante que l’Empire a, pour surveiller le monde ; et avec ses paires — les bases de Guam et d’Ascensión —, ce sont des clés pour l’envahisseur. C’est un endroit idéal pour accueillir des missiles à ogives nucléaires, bien qu’ils soient interdits par les traités internationaux. Mais est-ce que cela compte, pour les barbares ? 
Les barbares ne vivent pas dans l’océan Indien, où Diego García, cet atoll né pour devenir une oasis qui s’est convertie en enfer. Non. Les barbares donnent les ordres aux barbares de la CIA nord-américaine, appuyés par la Grande-Bretagne et par l’Union Européenne, qui savent si bien se taire quand c’est le Pouvoir qui est cause de la terreur.


Diego García est l’enclave appropriée au cas où il viendrait à l’esprit des barbares de lancer une action sanglante contre l’Iran. C’est le lieu où la torture exhibe sa plus grande sophistication. C’est une sorte d’échafaud — la mort vivante — et la première marche, pour mériter le soulagement de passer Guantánamo, cet échafaud avec lequel Barack Obama a promis d’en finir. Diego García : personne n’en parle et elle ne figure pas dans les agendas présidentiels, bien qu’elle soit pire encore que Guantánamo. J’ai dit : « pis ». Mais comparer deux horreurs ne jette pas de clarté : qui est le pire, Dracula ou Frankenstein ?


La terre de la planète n’a pas été suffisante pour le Pouvoir impérial. Les États-Unis du Nord sillonnent les mers du monde avec entre dix-sept et vingt bateaux – « prisons flottantes ». Dans celles-ci ont été arrêtées et interrogées sous supplice, des milliers de personnes. Mais presque personne n’informe de cela. Non, on ne parle pas de ça.


Qui parle, oui, et qui agit par la justice, c’est l’ONG londonienne des droits de l’Homme Reprieve, qui représente trente détenus, non inculpés, de Guantánamo, bagnards qui attendent des condamnations et accusés d’un prétendu « terrorisme ».


C’est en 1998, durant la présidence de Bill Clinton et la vice-présidence d’Al Gore — prix Nobel de la Paix — qu’ont débuté les détentions hors de toute loi et de tout sens de l’existence humaine. Et George Bush les a développées en progression géométrique. Quand il était encore président, il a admis la détention d’au moins 26 000 personnes dans des prisons flottantes ; mais selon les sondages de Reprieve, le nombre des personnes qui y sont passées aura été de 80.000 à partir de 2001. Qui croire ? Le choix est clair.

 

 

Par Chien Guevara - les7duquebec.com - le 18 juin 2015

 

 

Sources :

▪   http://fr.wikipedia.org/wiki

▪   http://www.liberation.fr/monde/2009/06/25/la-prison-de-bagram-un-guantanamo-afghan_566739

▪   http://www.slateafrique.com/1661/temara-bagne-torture-mohammed-vi

▪   http://ledefinitionmax.com/lettre-l/ile-de-lascension.php

▪   http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=7195&lg=fr

http://www.legrandsoir.info/17-Guantanamo-flottantes.html

Koter Info's insight:


Pour lire la partie 2 de cet article,

veuillez cliquer ci-dessous.

 

>>> Guantanamo est trop connu,

il faut trouver mieux !

(partie 2/2)


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Vers la fin du système Erdoğan - partie 2/2

Vers la fin du système Erdoğan - partie 2/2 | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : l’islamiste Recep Tayyip Erdoğan prend la succession du prince saoudien Bandar bin Sultan après l’attentat qui l’écarte de la scène en 2012 et devient le coordinateur du terrorisme international. Il prend la succession du Qatar en 2014 lorsque celui-ci doit renoncer à parrainer les Frères musulmans et devient ainsi le vrai leader de la Confrérie. Grisé par son succès, il se croit indispensable aux États-Unis et viole les règles de l’OTAN en signant le traité Turkish Stream avec la Russie.

 

 

 

Vers la fin du système Erdoğan – partie 2/2

 

 

 

L’implication publique de la Turquie dans le conflit

 

La Turquie tira un grand profit de la guerre contre la Syrie. D’abord en organisant le pillage de ses trésors archéologiques. Un marché public fut même installé à Antioche pour que les collectionneurs du monde entier puissent acheter les pièces volées et passer commande des œuvres à voler. Puis en organisant le pillage industriel d’Alep, la capitale économique de la Syrie. La Chambre de Commerce et d’Industrie d’Alep a montré comment les usines ont été systématiquement démontées, les machines-outil transférées en Turquie sous l’œil vigilant du MIT. Les Syriens ont porté plainte en Justice, mais leurs avocats turcs ont immédiatement été arrêtés par l’administration Erdoğan et sont toujours emprisonnés.

 

L’Armée turque n’a longtemps qu’envoyé des Forces spéciales en Syrie — plusieurs soldats turcs ont été faits prisonniers par l’Armée arabe syrienne. Cependant, elle a coordonné l’attaque du village chrétien de Maaloula, en septembre 2013 ; un village qui n’offre aucun intérêt stratégique, mais qui est le plus ancien lieu de culte chrétien au monde. Surtout, en mars 2014, l’Armée turque entrait en Syrie pour escorter les jihadistes du Front Al-Nosra (Al-Qaïda) et de l’Armée de l’islam (pro-Saoudien) jusqu’à la ville arménienne de Kassab avec la mission de massacrer les habitants dont les grands-parents avaient fui le génocide perpétré par les ottomans [11]. Sans surprise, la France et les États-Unis s’opposèrent à une condamnation de cette agression par le Conseil de sécurité. Par la suite, l’Armée turque est entrée plusieurs fois en territoire syrien, mais n’y a jamais livré d’autres batailles.

 

Formé aux États-Unis, Hakan Fidan, est devenu l’agent de liaison entre l’état-major de l’OTAN et la Turquie durant la guerre du Kosovo (1998). Homme de confiance de Recep Tayyip Erdoğan, il est nommé en 2003 directeur de la TIKA, l’agence qui développe les liens avec les turcophones d’Asie centrale et soutient le Hizb ut-Tahrir (une scission des Frères musulmans qui mène une campagne terroriste dans la vallée de Ferghana). En 2007, il intègre le cabinet du Premier ministre Erdoğan et devient administrateur de l’AIEA. En 2010, il est nommé chef des services secrets (MIT). Il organise les camps de jihadistes en Turquie et leur approvisionnement en Syrie, y compris pour Daesh. Surtout, il tente d’impliquer les États-Unis dans la guerre contre la Syrie en organisant l’attaque chimique de la ghoutta et en l’attribuant au président el-Assad (août 2013). Suite à la signature de l’accord Turkish Stream avec la Russie, il entre en conflit avec M. Erdoğan et démissionne, mais le 9 mars 2015, il renonce à se présenter aux élections législatives et reprend ses fonctions de chef des services secrets.

 

 

Le poids des crimes de Recep Tayyip Erdoğan

 

La presse turque a largement traité les crimes de l’administration Erdoğan, ce qui lui a définitivement aliéné les populations alévies (proches des alaouites) et kurdes. Les premiers soutiennent massivement le CHP et les seconds le HPD. Mais c’était insuffisant pour faire chuter le nouveau Sultan.


L’erreur est survenue le 1er décembre 2014, lorsque M. Erdoğan a signé un gigantesque accord économique avec le président Poutine, qu’il perçoit comme un Tsar et donc comme un modèle. Peut-être a-t-il craint que les États-Unis se retournent contre lui, une fois la Syrie tombée, à la manière dont ils s’étaient retournés contre Saddam Hussein une fois l’Iran épuisé. Toujours est-il qu’en prétendant jouer sur les deux tableaux, l’Est et l’Ouest, M. Erdoğan a perdu le soutien que lui apportait sans défaillir la CIA depuis 1998.

 

 

En septembre 2012, Recep Tayyip Erdoğan, François Hollande et Laurent Fabius ourdirent un complot pour faire assassiner le président Bachar el-Assad. L’opération échoua.



Le parcours de Recep Tayyip Erdoğan

 

Adolescent, M. Erdoğan pensait entreprendre une carrière de footballeur. Meneur d’hommes, personnalité charismatique, il vécu dans la rue à tête d’un groupe de délinquants. Il rejoignit rapidement la Millî Görüş (littéralement : « Vision nationale », doit être compris dans le contexte de la censure comme « Islam politique ») de Necmettin Erbakan, dont le programme était la réislamisation de la société. Il milita dans un groupe d’extrême droite anticommuniste et participa à diverses manifestations anti-juives et antimaçonniques.

 

Élu au Parlement en 1991, il fut interdit d’occuper ses fonctions en raison du coup d’État et de la répression qui s’abattit sur les islamistes. Élu maire d’Istanbul, en 1994, il exerça ses fonctions sans imposer sa vision islamiste. Cependant, au moment de l’interdiction de son parti, il fut condamné pour avoir récité lors d’un de ses discours un poème panturfiste. Il purgea 4 mois de prison et fut interdit de se présenter aux élections.

 

Libéré, il prétendit avoir rompu avec les erreurs du passé. Il abandonna sa rhétorique anti-occidentale, provoquant la division du mouvement de Necmettin Erbakan. Avec l’aide de l’ambassade US, il fonda alors l’AKP, un parti à la fois islamiste et atlantiste auquel il intégra non seulement ses amis de la Millî Görüş, mais aussi les disciples de Fetullah Güllen, et les anciens partisans de Turgut Özal. Ce dernier était un kurde sunnite qui fut président de 89 à 93. L’AKP gagna les élections de 2002, mais celles-ci furent annulées. Il gagna également les élections de 2003, ce qui permit à Recep Tayyip Erdoğan de devenir enfin Premier ministre, son interdiction politique étant terminée.

 

Arrivé au pouvoir, M. Erdoğan oublia d’imposer ses vues islamistes. Il développa l’économie avec l’aide des États-Unis, puis à partir de 2009 mit en œuvre la théorie du professeur Ahmet Davutoğlu (un disciple de Fetullah Güllen) de « zéro problème avec nos voisins ». Il s’agissait de résoudre, avec un siècle de retard, les conflits hérités de l’Empire ottoman. Entre autres choses, il mit en place un marché commun, en 2009, avec la Syrie et l’Iran, provoquant un boom économique régional.

 

 

L’AKP et les Frères musulmans

 

Bien qu’ayant une histoire différente, la Millî Görüş manifesta toujours un intérêt pour les Frères musulmans égyptiens. Aussi traduisit-elle les œuvres d’Hassan el-Banna et de Saïd Qotb.

 

L’AKP se rapprocha officiellement des Frères musulmans lors de la guerre conduite par Israël contre les Gazaouites, en 2008-09. Ce qui conduisit le gouvernement Erdoğan à soutenir et à participer au projet de Flottille de la liberté organisé par les Frères sous couvert d’une association humanitaire, l’IHH, et sous l’œil vigilant de la CIA [12].

 

Dès les premiers jours du printemps arabe, l’AKP soutenait Rached Ghannouchi en Tunisie, Mahmoud Jibril en Libye et Mohamed Morsi en Égypte. Le parti fournit des spécialistes en communication politique aux Frères musulmans et les conseilla pour imposer leur vision commune de l’islam dans leurs sociétés respectives.

 

Signe de cette alliance, M. Erdoğan facilita, en septembre 2011, la création à Istanbul du Conseil national syrien, appelé à devenir le gouvernement syrien en exil ; une instance entièrement contrôlée par les Frères musulmans [13].

 

En 2012, M. Erdoğan accueillit au congrès de l’AKP les leaders des Frères musulmans au pouvoir, l’Égyptien Mohamed Morsi et le Palestinien Khaled Meschal. De même, il organisa une conférence des Frères, le 10 juillet 2013, auquel participèrent Youssef Nada, Mohammad Riyad al-Shafaka (le guide des Frères en Syrie) et Rached Ghannouchi. Par précaution, ce sont ses anciens amis de la Millî Görüş et non l’AKP qui lancèrent les invitations.

 

Lorsqu’en septembre 2014, le Qatar évite une guerre avec l’Arabie saoudite en invitant les Frères musulmans à quitter l’Émirat, M. Erdoğan saisit à nouveau sa chance et se trouve seul parrain de la Confrérie au plan international.

 

 

L’avenir de la Turquie

 

C’est par facilité que l’on a considéré Recep Tayyip Erdoğan comme un néo-ottoman. Son projet n’a jamais été de reconstituer l’Empire, mais d’en créer un nouveau avec ses propres règles. Il a cru pouvoir s’appuyer alternativement sur le fantasme du Califat (avec le Hizb ut-Tahrir, puis avec Daesh) ou celui du panturkisme (« la vallée des loups »).

 

C’est également à tort qu’on l’a décrit comme un politicien autoritaire. En réalité, il s’est toujours comporté comme un chef de meute et l’on ne dit pas d’un caïd qu’il est autoritaire. Pris en flagrant délit, dans de nombreuses affaires criminelles, il a toujours réagi en niant les évidences et en limogeant ou en arrêtant les policiers et les magistrats qui appliquaient la loi.

 

Même si Recep Tayyip Erdoğan parvenait à soudoyer le MHP, ou tout au moins 18 de ses députés, pour former une coalition gouvernementale, son parti ne restera pas longtemps au pouvoir.


De manière à être certains de ne plus avoir à affronter l’AKP, les États-Unis devraient en favoriser la division en encourageant les disciples de Fetullah Güllen et les partisans de feu le président Turgut Özal à former leur propre parti.

 

Le gouvernement qui succédera à l’AKP devra rapidement libérer les prisonniers politiques et poursuivre les leaders islamistes corrompus, puis abroger diverses lois islamistes pour satisfaire l’opinion publique. Il mettra fin à l’implication de la Turquie dans la guerre d’agression contre la Syrie, mais devrait faciliter l’exfiltration des jihadistes par la CIA, d’Irak et de Syrie vers une autre destination. Il bénéficiera du soutien financier des États-Unis dès qu’il aura remis en question le Traité signé par le président Erdoğan avec le président Poutine.

 

La chute de l’AKP devrait provoquer un repli des Frères musulmans sur le Qatar, seul État qui leur soit désormais favorable. Elle devrait aussi éclaircir l’horizon en Tunisie et en Libye, et favoriser la paix en Syrie et en Égypte.

 

 

 

Par Thierry Meyssan - RÉSEAU VOLTAIRE | DAMAS (SYRIE) | 15 JUIN 2015

 

 

Thierry Meyssan :Consultant politique, président fondateur du Réseau Voltaire et de la conférence Axis for Peace. Dernier ouvrage en français : L’Effroyable imposture : Tome 2, Manipulations et désinformations (éd. JP Bertand, 2007). Compte Twitter officiel.

 

 

Notes :

[11] « Pour Ankara, le massacre est-il une option politique ? », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 27 octobre 2014.

[12] « Flottille de la liberté : le détail que Netanyahu ignorait », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 6 juin 2010.

[13] Le Conseil a été initialement présidé par le professeur Burhan Ghalioun, présenté par la presse occidentale comme un « militant laïque » alors qu’il était depuis 2003 le conseiller politique d’Abbassi Madani (président du Front islamique du salut en Algérie). Le Conseil est aujourd’hui présidé par Georges Sabra, présenté comme un « chrétien marxiste », alors qu’il vient d’accomplir son pèlerinage à la Mecque.

Koter Info's insight:


>>> Voir la partie 1/2 ici


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La vérité émerge : comment les États-Unis ont alimenté la montée d’Isis en Syrie et en Irak

La vérité émerge : comment les États-Unis ont alimenté la montée d’Isis en Syrie et en Irak | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


La vérité émerge : comment les États-Unis ont alimenté la montée d’Isis en Syrie et en Irak

 

La guerre contre le terrorisme, cette campagne sans fin lancée il y a 14 ans par George Bush, est prise de contorsions de plus en plus grotesques. Lundi, le procès à Londres d’un Suédois, Bherlin Gildo, accusé de terrorisme en Syrie, s’est effondré lorsqu’il est devenu clair que les services de renseignement britanniques avaient armé les mêmes groupes rebelles que le défendeur était accusé d’appuyer.

 

L’accusation a abandonné l’affaire, apparemment pour éviter d’embarrasser les services de renseignement. La défense a fait valoir que poursuivre le procès aurait été un « affront à la justice » alors qu’il y avait beaucoup de preuves que l’État britannique avait lui-même fourni « un soutien massif » à l’opposition armée syrienne.

 

Cela ne concernait pas uniquement l’« aide non létale » vantée par le gouvernement (y compris des gilets pare-balles et des véhicules militaires), mais la formation, le soutien logistique et l’approvisionnement secret d’« armes à très grande échelle ». Selon des rapports cités, le MI6 avait coopéré avec la CIA sur un « réseau d’approvisionnement » d’armes provenant des stocks libyens aux rebelles syriens en 2012 après la chute du régime de Kadhafi.

 

De toute évidence, l’absurdité d’envoyer quelqu’un en prison pour faire ce que les ministres et leurs agents de sécurité étaient eux-mêmes en train de faire était de trop. Mais il ne s’agit que du dernier cas d’une longue série. Moins chanceux fut un chauffeur de taxi à Londres, Anis Sardar, qui a été condamné il y a deux semaines à une peine de prison à perpétuité pour avoir participé en 2007 à la résistance à l’occupation de l’Irak par les forces américaines et britanniques. L’opposition armée à une invasion et une occupation illégale ne constitue manifestement pas du terrorisme ou un assassinat selon la plupart des définitions données, y compris par la Convention de Genève.

 

Mais le terrorisme est désormais carrément dans l’œil du spectateur. Et nulle part cela n’est aussi vrai qu’au Moyen-Orient, où les terroristes d’aujourd’hui sont les combattants contre la tyrannie de demain — et les alliés des ennemis — souvent au gré ahurissant d’une conférence téléphonique d’un dirigeant occidental.

 

Pour l’année écoulée, les États-Unis, la Grande-Bretagne et d’autres forces occidentales sont retournés en Irak, soi-disant pour détruire le groupe hyper sectaire terroriste de l’État islamique (anciennement connu sous le nom d’al-Qaïda en Irak). Ce fut après qu’Isis eut envahi d’énormes pans du territoire irakien et syrien et proclamé un soi-disant califat islamique.

 

La campagne ne se déroule pas très bien. Le mois dernier, Isis a pris la ville irakienne de Ramadi, tandis que de l’autre côté de la frontière maintenant inexistante, ses forces ont conquis la ville syrienne de Palmyre. La franchise officielle d’Al-Qaida, le Front Nusra, a également progressé en Syrie.

 

Certains Irakiens se plaignent que les États-Unis sont restés les bras croisés pendant ces événements. Les Américains insistent qu’ils essaient d’éviter les pertes civiles et revendiquent des succès significatifs. En privé, les responsables disent qu’ils ne veulent pas être vus en train de bombarder des bastions sunnites dans une guerre sectaire et courir le risque de bouleverser leurs alliés sunnites du Golfe.

 

Une lumière révélatrice sur la façon dont nous en sommes arrivés là a surgi d’un rapport secret du renseignement américain récemment déclassifié, écrit en août 2012, qui prédisait étrangement — et même louait — la perspective d’une « principauté salafiste » dans l’est de la Syrie et d’un État islamique contrôlé par al-Qaida en Syrie et en Irak.

 

En contraste évident avec les affirmations de l’occident à l’époque, le document du Defense Intelligence Agency identifie al-Qaïda en Irak (devenu Isis) et autres salafistes comme les « principaux moteurs de l’insurrection en Syrie » — et déclare que « les pays occidentaux, les États du Golfe et la Turquie » soutenaient les efforts de l’opposition pour conquérir l’est de la Syrie.

 

Tout en évoquant la « possibilité d’établir une principauté salafiste déclarée ou non », le rapport du Pentagone poursuit, « ce qui est exactement ce que les puissances qui soutiennent l’opposition veulent, afin d’isoler le régime syrien, qui est considéré comme la clé stratégique de l’expansion chiite (lrak et Iran) ».

 

Et c’est bien ce qui est arrivé deux ans plus tard. Le rapport ne constitue pas un document de politique. Il est fortement expurgé et il y a des ambiguïtés dans les termes. Mais les implications sont assez claires. Un an après la rébellion syrienne, les États-Unis et ses alliés ont non seulement soutenu et armé une opposition qu’ils savaient être dominée par des groupes sectaires extrémistes ; ils étaient même prêts à approuver la création d’une sorte d’« État islamique » — en dépit du « grave danger » posée à l’unité de l’Irak — comme un tampon sunnite destiné à affaiblir la Syrie.

 

Cela ne signifie pas que les États-Unis ont créé Isis, bien sûr, même si certains de leurs alliés du Golfe ont certainement joué un rôle — ce que le vice-président américain, Joe Biden, a reconnu l’année dernière. Mais il n’y avait pas d’Al-Qaïda en Irak jusqu’à ce que les États-Unis et la Grande-Bretagne envahissent le pays. Et les États-Unis ont certainement exploité l’existence d’Isis contre d’autres forces dans la région dans le cadre d’un effort plus vaste pour maintenir le contrôle occidental.

 

Les calculs ont changé quand Isis a commencé à décapiter les Occidentaux et publié des atrocités en ligne, et les pays du Golfe soutiennent maintenant d’autres groupes dans la guerre syrienne, comme le Front Nusra. Mais cette habitude occidentale et étasunienne de jouer avec des groupes djihadistes, qui reviennent ensuite pour les mordre, remonte au moins à la guerre de 1980 contre l’Union soviétique en Afghanistan, qui a favorisé l’émergence de l’al-Qaida original sous la tutelle de la CIA.

 

Les calculs ont été ajustés pendant l’occupation de l’Irak, où les forces américaines dirigées par le général Petraeus ont parrainé une sale guerre d’escadrons de la mort à la Salvadorienne (*) pour affaiblir la résistance irakienne. Et ils ont été réajustés en 2011 lors de la guerre de l’OTAN contre la Libye, où la semaine dernière Isis a pris le contrôle de Syrte, la ville natale de Kadhafi.

 

En réalité, la politique américaine et occidentale dans cette poudrière qu’est devenu le Moyen-Orient est dans la lignée classique du « diviser pour régner » impérial. Les forces américaines bombardent un groupe de rebelles tout en soutenant un autre en Syrie, et montent des opérations militaires conjointes avec l’Iran contre Isis en Irak tout en soutenant la campagne militaire de l’Arabie saoudite contre les forces Houthi soutenues par l’Iran au Yémen. Aussi confuse que puisse paraître la politique des États-Unis, un Irak et une Syrie affaiblis et divisés leur conviennent parfaitement.

 

Ce qui est clair, c’est qu’Isis et ses monstruosités ne seront pas défaites par les mêmes puissances qui l’ont emmené en premier lieu en Irak et en Syrie, et dont les guerres ouvertes et clandestines ont favorisé son développement. Les interventions militaires occidentales sans fin au Moyen-Orient n’ont apporté que destructions et divisions. Ce sont les peuples de la région qui peuvent guérir cette maladie — pas ceux qui ont incubé le virus.

 

 

 

Par Seumas Milne (The Guardian) - traduit par LGS - fr.sott.net – le 12 juin 2015

 

 

(*) Notes du traducteur

 

Du Salvador à l’Irak : l’homme de Washington derrière les escadrons de la mort (The Guardian) voir http://www.legrandsoir.info/du-salvador-a-l-irak-l-homme-de-washington...

 

« Les escadrons de la mort » : du Salvador à l’Afghanistan via l’Irak http://www.legrandsoir.info/les-escadrons-de-la-mort-du-salvador-a-l-a...

 

Terrorisme à « visage humain » : L’histoire des escadrons de la mort des États-Unis http://www.legrandsoir.info/terrorisme-a-visage-humain-l-histoire-des-...

 

Irak : les nouveaux escadrons de la mort (The Nation) http://www.legrandsoir.info/Irak-les-nouveaux-escadrons-de-la-mort-The...

 

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Petit précis de logistique : d’où viennent les armes de l’EIIL ?

Petit précis de logistique :  d’où viennent les armes de l’EIIL ? | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Petit précis de logistique :

D’où viennent les armes de l’EIIL ?

 

Voici une analyse concernant l’État Islamique que l’on peut qualifier de rare. Car dès qu’il s’agit de cette engeance, il y a comme une sorte de gel des neurones chez les intellectuels, ce qui les oblige à ressortir les clichés et les leçons apprises dans les livres des recettes de la propagande selon lesquels DAECH a la capacité de réaliser ce qu’aucune armée au monde ne saurait faire. Il n’est pas besoin de l’École de Guerre pour savoir que les exploits militaires qui sont prêtés à DAECH ne peuvent être réalisés sans une aide logistique extérieure, aide abordée dans les médias de manière toujours pudique avec tout le floutage nécessaire. Tony Cartalucci lui, n’a aucune pudeur à appeler un chat un chat. RI

 

 ***

 

Depuis les anciens temps, une armée a toujours demandé un grand soutien logistique afin d’être performante dans quelque campagne militaire que ce soit. Dans la Rome antique, on construisit un vaste réseau de routes non seulement pour faciliter transport et commerce, mais aussi pour permettre aux légions romaines de se déplacer bien plus rapidement là où on en avait besoin et aussi pour accélérer le processus de ravitaillement très important que suscitaient ces légions.


À la fin du XVIIIe siècle, le général français et stratège expert Napoléon Bonaparte notait qu’« une armée marche sur son estomac », se référant au réseau logistique extrême nécessaire pour maintenir une armée en campagne bien nourrie et ainsi maintenir sa capacité de combat. Pour les Français, leur incapacité à maintenir une logistique et un ravitaillement adéquats à leurs forces combattantes, notamment en Russie et la décision des Russes de pratiquer la stratégie de la terre brûlée afin d’empêcher les forces françaises envahisseuses de se nourrir sur le pays, finalement les vainquirent.

 

L’Allemagne nazie souffrait d’un destin similaire lorsqu’elle étira par trop ses capacités logistiques lors de l’opération Barbe Rousse d’invasion de l’URSS. Une fois de plus, les armées de l’envahisseur furent bloquées par leurs ressources limitées avant d’être coupées de leur ravitaillement et annihilées ou forcées de battre en retraite.

 

Dans les temps plus récents, pendant la guerre du Golfe du début des années 1990, une longue ligne de ravitaillement trop loin des troupes alliées envahissant l’Irak ainsi qu’un choc anticipé avec le gros des forces de Saddam Hussein mirent un coup d’arrêt à ce qui fut autrement une avance éclair et qui fut comprise par erreur comme ayant pu atteindre Bagdad si la volonté politique y avait été. La volonté de conquérir était présente, c’est l’intendance qui ne suivait pas…

 

Aussi claires que soient les leçons de l’histoire, elles semblent toujours disparaître avec la troupe de politiciens et d’agences de presse occidentale qui est soit totalement ignorante, soit incroyablement trompeuse.

 

 

Les lignes de soutien logistique de l’EIIL

 

Le conflit actuel qui consume le Moyen-Orient, particulièrement en Irak et en Syrie où le soi-disant « État Islamique » EI ou EIIL opère et combat simultanément, battant, les forces régulières syriennes, libanaises, irakiennes et iraniennes, est nous dit-on, bâti sur un réseau logistique de marché noir de la vente de pétrole et de paiements de rançons.

 

La capacité de combat de l’EIIL est celle d’un État-nation. Il contrôle de vastes portions de territoires s’étalant de la Syrie à l’Irak et il est non seulement capable de défendre militairement ce territoire étendu, mais il possède les ressources pour l’occuper, incluant des ressources pour administrer les populations subjuguées en son sein (NDT : comme un nouvel État COLONIAL tiens, tiens…)

 

Pour les analystes militaires, surtout les anciens des forces armées occidentales et aussi les membres des médias occidentaux qui se rappellent les convois de camions gigantesques qui furent requis pour pouvoir envahir l’Irak dans les années 1990 puis de nouveau en 2003, ils se demandent tous aujourd’hui où sont les camions de l’EIIL ? Après tout, si les ressources pour maintenir la capacité de combat exhibée par l’EIIL étaient disponibles au sein des seuls territoires syriens et irakiens occupés, alors certainement que les forces irakiennes et syriennes posséderaient également une capacité de combat au moins égale sinon supérieure à celle de l’EIIL, mais elles ne l’ont tout simplement pas.

 

Et si les lignes logistiques de ravitaillement de l’EIIL étaient uniquement confinées sur le territoire irakien et syrien, alors certainement que les forces régulières irakiennes et syriennes utiliseraient un des grands avantages qu’elles ont leur possession, leur puissance aérienne, pour couper la ligne de ravitaillement des combattants de l’EIIL de sa source. Mais ceci ne se produit pas et… IL Y A UNE TRÈS BONNE RAISON À CELA.

 

Les lignes de ravitaillement de l’EIIL sillonnent précisément des endroits où les forces aériennes irakienne et syrienne ne peuvent pas aller. Au nord chez le voisin turc membre de l’OTAN et au sud-ouest chez les alliés des États-Unis que sont la Jordanie et l’Arabie Saoudite. Au-delà de ces frontières existe un réseau logistique qui s’étend sur une région qui englobe l’Europe de l’Est et l’Afrique du Nord.

 

Les terroristes et les armes qui furent laissés après l’intervention de l’OTAN en Libye en 2011 furent rapidement envoyés en Turquie puis en Syrie, le tout coordonné par les officiels du ministère des Affaires étrangères américain et des services de renseignement basés à Benghazi, un nid de terroristes depuis des décennies.

 

Dans un article de 2013, The London Telegraph rapportait, « CIA « running arms smuggling team in Benghazi when consulate was attacked », » que :

 

[CNN] a dit qu’une équipe de la CIA travaillait dans une annexe proche du consulat sur un projet de fournir des missiles libyens récupérés aux rebelles syriens. Des armes provenaient également d’Europe de l’Est comme le rapportait le New York Times dans un article de 2 013, « Arms Airlift to Syria Rebels Expands, With Aid From C.I.A., » que : 

Depuis des bureaux dans des endroits tenus secrets, des officiers des services actions du renseignement américain avaient aidé des gouvernements arabes à faire leurs emplettes d’armes, incluant de larges livraisons en provenance de la Croatie et ont parlementé avec les chefs rebelles pour savoir qui devrait recevoir les armes à leur arrivée, d’après des officiels américains parlant sous condition d’anonymat. »

 

Quand les sources médiatiques occidentales se réfèrent continuellement à l’EIIL et autres factions opérant sous la bannière d’Al Qaïda comme à des rebelles « modérés », il est très clair que si ces milliards de dollars d’armement allaient vraiment à ces « rebelles modérés » alors ce serait eux et non pas l’EIIL, qui domineraient le champ de bataille, or ce n’est pas le cas.

 

De récentes infos ont révélé que dès 2012 le ministère de la Défense des USA n’avait pas seulement anticipé la création d’une « principauté salafiste » s’étendant de la Syrie à l’Irak, précisément là où existe l’EIIL aujourd’hui, mais qu’il l’encourageait vivement et contribuait aux circonstances de sa création et réalisation pratique.

 

 


Quel est le degré d’extension des lignes

de logistique de l’EIIL ?

 

Alors que beaucoup en Occident jouent les ignorants sur la manière dont l’EIIL obtient son approvisionnement afin de maintenir optimale sa capacité de combat, quelques journalistes se sont rendus dans la région et ont filmé et rapporté les convois de camions sans fin qui suppléent l’armée terroriste.

 

Est-ce que ces camions roulaient depuis des usines saisies par l’EIIL dans les territoires irakiens et syriens ? Non. Ils venaient de loin en Turquie, traversant la frontière syrienne en toute impunité et se dirigeaient vers leurs destinations sous la protection évidente de l’armée turque. Les tentatives par l’aviation syrienne d’attaquer ces convois de ravitaillement et les terroristes qui les accompagnent ont été contrées par la défense antiaérienne turque…

 

La chaîne internationale allemande Deutsche Welle (DW) a publié le premier constat vidéo d’un média occidental illustrant et documentant que l’EIIL n’est pas fourni par la vente au marché noir de pétrole ou par l’argent issu de rançons d’otages, mais par des ravitaillements valant des milliards de dollars transportés en Syrie depuis la Turquie, membre de l’OTAN. La frontière turco-syrienne voit passer des centaines de camions par jour…

 

Le rapport intitulé, « ‘IS’ supply channels through Turkey, » confirme ce qui a été rapporté par des analystes politiques (reported by geopolitical analysts) depuis 2011 à savoir que l’EIIL ne peut survivre et ne survit de fait que grâce à un énorme sponsorship d’état multinational incluant évidemment la Turquie elle-même.

 

En regardant les cartes du territoire tenu par l’EIIL et en lisant les rapports d’action de ses manœuvres offensives à travers la région et au-delà, on peut facilement imaginer les centaines de camions par jour que cela nécessite pour maintenir un tel niveau de capacité combattante.. On peut facilement imaginer des convois similaires traversant les frontières de l’Irak en provenance de la Jordanie et de l’Arabie Saoudite. Des convois similaires passent certainement en Syrie depuis la Jordanie.

 

Ainsi, considérant les réalités logistiques et leur importance de tout temps dans les campagnes militaires au travers de l’histoire humaine, il n’y a pas d’autre explication plausible quant à la capacité de l’EIIL de perpétrer une guerre en Syrie et en Irak sans avoir les immenses ressources qui lui sont envoyées depuis l’étranger.

 

Si une armée marche sur son estomac et les estomacs de l’EIIL sont remplis des vivres en provenance de l’OTAN et du Golfe, alors l’EIIL continuera à marcher pendant longtemps, probablement même de plus en plus vite. Le point clef pour briser les reins de l’EIIL est de briser les reins de sa ligne de ravitaillement. Pour pouvoir le faire néanmoins, et précisément c’est pour cela que le conflit traîne tant en longueur, il faudrait que l’Irak, la Syrie et l’Iran et autres pays sécurisent éventuellement leurs frontières et forcent l’EIIL à combattre en Turquie, en Jordanie et en Arabie Saoudite, scénario difficile à mettre en place, car des nations comme la Turquie ont créé des zones tampons de facto en territoire syrien qui demanderait une confrontation directe avec les forces turques pour les éliminer.

 

Avec l’Iran rejoignant l’équipée avec le déploiement supposé de quelques milliers de soldats pour renforcer les opérations de l’armée syrienne, de grands principes de dissuasion pourraient empêcher la Turquie de renforcer ses zones tampons.

 

Ceci nous laisse avec cette perspective de la région totalement tenue en otage par l’OTAN avec la perspective d’une guerre régionale catastrophique dans le but de défendre et de perpétuer le carnage perpétré par l’EIIL en Syrie, le tout totalement soutenu de manière sous-jacente par un réseau logistique émanant de territoires de l’OTAN.

 

 

Par Tony Cartalucci (journal-neo.org) – Résistance 71 - reseauinternational.net – le 13 juin 2015

 

 

Note de Résistance 71 :

N’oublions jamais que l’OTAN = Organisation Terroriste de l’Atlantique Nord. Ceci est une fois de plus prouvé. Quand assez est-il assez ?…


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Edward Snowden dégomme la loi Renseignement de Valls

Edward Snowden dégomme la loi Renseignement de Valls | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Edward Snowden dégomme

la loi Renseignement de Valls

 

C’est un fait : un nombre croissant de spécialistes estime que la surveillance de masse n’a jamais permis de prévenir les actes terroristes.

 

« Pour la première fois depuis les années 70, nous assistons à une restriction et non à une expansion des privilèges et prérogatives dont jouissent les services de renseignement », se réjouit Edward Snowden. Deux ans après ses révélations explosives, le Congrès américain s’est enfin prononcé en faveur du Freedom Act, conférant un cadre beaucoup plus strict aux collectes massives de métadonnées qui ont visé des millions de citoyens. Une petite victoire, mais tout reste à faire : de nombreux programmes « encore plus intrusifs » sévissent toujours, prévient-il.

 

Dans une récente interview accordée au Guardian, il s’était ému du caractère liberticide de la future loi Renseignement française : « Nous savons que dans les attentats de Charlie Hebdo, du Canada, de l’Australie, tous les individus étaient déjà connus des gouvernements. Le problème n’est pas que nous ne surveillons pas assez les gens, mais que nous les surveillons trop et que nous ne comprenons pas les informations que nous recueillons. »

 

L’ex-agent de la NSA se montre encore plus virulent dans une tribune publiée ce vendredi par Libération, où il reproche au gouvernement d’avoir « exploité des tragédies récentes afin d’essayer d’obtenir de nouveaux pouvoirs intrusifs, malgré des preuves éclatantes que ceux-ci n’auraient pas permis d’empêcher ces attaques ».

 

C’est un fait : un nombre croissant de spécialistes estime que la surveillance de masse n’a jamais permis de prévenir les actes terroristes. De plus, rappelle Snowden, les Nations unies ont conclu qu’elle « constituait sans ambiguïté une violation des droits humains ». Jamais nos pérégrinations virtuelles n’ont été autant explorées par des technologies qui « transforment la vie privée en livre ouvert ». Nos centres d’intérêt, nos déplacements, nos paiements peuvent être scrutés à la loupe. Si la loi Renseignement est entérinée, des boîtes noires d’algorithmes installées sur le réseau balayeront des milliards de données à la recherche d’un hypothétique terroriste – qui aura sans doute pris ses précautions pour glisser entre les mailles du filet.

 

Mais voilà. Le rapport de force est en passe de s’inverser. « En Amérique latine, les efforts de citoyens brésiliens ont mené à l’adoption du Marco Civil, la première Déclaration des droits de l’Internet au monde », s’enthousiasme Snowden. Face au tollé exponentiel que suscite la loi Renseignement au sein de l’opinion publique et des acteurs du Web, souhaitons que la France lui emboîte le pas. Aux États-Unis, 140 entreprises IT, dont Google, Yahoo! et Apple, ont exhorté Barack Obama à s’opposer à la mise en place de « backdoors » (outils servant à décrypter le chiffrement des données, qui réduiraient donc à néant toute confidentialité) réclamées par la NSA, le FBI et les autorités militaires. Leur flicage à grande échelle n’a, en tout cas, pas contrecarré le piratage des données de quatre millions de fonctionnaires américains par des hackers chinois, jeudi dernier, après celui des services fiscaux la semaine précédente.

 

Les détracteurs d’Edward Snowden ont beau s’acharner à le discréditer, tel l’ancien directeur adjoint de la CIA, Michael Morell, qui l’accuse d’avoir contribué à favoriser l’essor de l’État islamique, les citoyens, eux, ne se laissent plus berner. Ils ont compris le danger qu’implique, pour leur liberté individuelle, cet opportunisme sécuritaire législatif aux latitudes illimitées. « La valeur d’un droit ne se mesure pas à ce qu’il cache, mais à ce qu’il protège. »

 

 

 

Par Eloïse Gloria, journaliste - bvoltaire.fr – le 6 juin 2015.

 

 

Lire aussi : Surveillance de masse : les USA freinent, la France accélère

 

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Des Hommes au grand cœur

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Des Hommes au grand cœur

 

Les « gens polis » de Novorossiya

 

En 2014, alors que l’Ukraine implosait sous le choc du Maïdan, les régions russophones du pays refusant légitimement le coup d’État constitutionnel orchestré par les USA faisaient appel au droit sacré des peuples à disposer d’eux-mêmes pour se protéger de la folie ethnocentrée et violente des nouveaux maîtres de Kiev. D’Odessa à Kharkov, l’inquiétude des populations ostracisées par les putschistes se transforma rapidement en manifestations de protestation puis en revendication fédéraliste…

 

La première région à basculer dans la rébellion fut la Crimée, protégée par la présence légale des Forces Armées russes de la Flotte de la Mer Noire basée dans la péninsule. Dès le référendum organisé et annoncé début mars 2014, les unités militaires russes se sont déployées dans la péninsule pour protéger la population et prévenir les réactions violentes d’une dictature ethnocentrée de plus en plus menaçante.

 

L’aventure des « gens polis » commence…

 

Un symbole

 

Tandis que le retour dans la Fédération de Russie par référendum populaire était sans appel (96.7 %) clôturant la courte histoire ukrainienne (1954-2014) de cette péninsule russophone, la répression de Kiev commençait a frapper les autres régions rebelles de Kharkov, Lugansk, Donetsk et Odessa notamment, devenues la cible d’une opération militaire disproportionnée et violente déclenchée le 13 avril 2014, au lendemain de la visite à Kiev de John Brennan… le directeur de la CIA ! La guerre venait de commencer en Ukraine et les fédéralistes refusant de se soumettre à l’esclavage devinrent séparatistes…

 

Soucieuse du droit international, la Fédération de Russie ne pouvait pas protéger les populations révoltées, faute de présence militaire autorisée dans leurs régions, c’était donc à elles de s’organiser à partir des comités d’autodéfense improvisés et des unités militaires mutines…

 

Lorsque les premiers bombardements frappent les populations civiles de Kramatortsk et Slaviansk, le 21 avril 2014, l’opération spéciale « antiterroriste » soutenue par les discours russophobes des putschistes de Kiev, affiche alors toute sa réalité génocidaire, confirmée par le massacre d’Odessa le 2 mai 2014.

 

Venant de Russie et de Crimée, des volontaires individuels affluent alors vers la zone des combats, pour aider cette population qui tente sur quelques barrages improvisés de s’opposer à la terreur de Kiev. Accompagné par 52 volontaires, un ancien officier russe, Igor Strelkov prend le commandement et organise avec la milice populaire la défense de Slaviansk et Kramatorsk. La résistance héroïque de ce secteur va durer jusqu’au 10 juillet 2014 et permettre à Donetsk et Lugansk de s’organiser à leur tour en bastions invincibles…

 

 

Les « gens polis » entrent dans la l’Histoire…

 

Depuis plus d’un an, des femmes et des hommes viennent de tous les horizons géographiques, culturels, ethniques, religieux ou politiques pour soutenir et défendre cette terre du Donbass et sa population martyrisée…

 

Ils sont de plus en plus nombreux à rallier la rébellion du Donbass : frères de Russie, de Tchétchénie, de Crimée, de Serbie, mais aussi d’Espagne, d’Allemagne, d’Italie, de Suède, du Brésil et même des États-Unis, ce pays dont le gouvernement est à l’origine du coup d’État du Maïdan et de la guerre lancée par la dictature de Kiev.

 

Je peux témoigner que les volontaires rencontrés ici, et qui ont abandonné leurs pays et leurs foyers pour suivre l’appel de leur cœur, se sont tous élevés au-delà de leurs opinions personnelles et de leurs origines pour former une fraternité combattante servant les jeunes républiques du Donbass et l’espoir d’une Europe des peuples libérés… Ces femmes et ses hommes qui rejoignent le front du Donbass sont des rebelles dans le sens jungerien du terme, Venus d’horizons différents ils partagent un sens aigu de la justice et de la Liberté.

 

Leur présence sur le front, les armes à la main est un engagement sans haine ni euphorie, pour protéger un peuple et son territoire contre une agression russophobe primaire, viscérale et meurtrière réveillant les forces obscures et démentes du passé pour servir un Nouvel Ordre Mondial agonisant.

 

« Le recours aux forêts demeure possible lors même que toutes les forêts ont disparu pour ceux-là qui cachent en eux des forêts.

Le rebelle a pour tâche de fixer la mesure de liberté qui vaudra dans des temps à venir » Ernst Jünger

 

Le volontaire est un homme qui a développé sa liberté jusqu’à en être l’esclave volontaire et lui sacrifier ses plaisirs et intérêts personnels. Et même si « nul destin n’est plus désespérant que d’être entraîné dans cette suite fatale où le droit se change en arme » (E.J) le volontaire entraîne alors sa liberté sur le chemin du devoir quelles que soient les conséquences personnelles de son action… « Fais ce que dois advienne que pourra » !

 

La dimension internationale de ce conflit déclenché par le Nouvel Ordre Mondial contre le monde russe s’exprime donc également dans la rébellion de ces Hommes libres refusant sa dictature. Partout s’organise dans les consciences une résistance à l’hégémonie étasunienne et à la vision unipolaire esclavagiste que la ploutocratie mondialiste cherche à imposer au monde. Dans les steppes du Donbass, cette résistance se concrétise sur le front et autour du projet de la Novorossiya.

 

Une poignée de Français a rejoint depuis plusieurs mois les « gens polis », défendant le peuple russe du Donbass, déployés, les uns dans des unités militaires autour du bastion de Donetsk, les autres dans des services humanitaires et hospitaliers de la République. Nous formons avec d’autres camarades étrangers des unités internationales défendant la liberté du Donbass, le projet de la Novorossiya et les valeurs civilisationnelles fondatrices communes…

 

Je sers par exemple dans une unité de reconnaissance de la Garde Nationale de Donetsk aux côtés d’autres volontaires du Donbass, mais aussi de Russie, de Slovénie, des États-Unis et de France. Ailleurs, d’autres Français luttent avec des volontaires brésiliens, espagnols, suédois etc.

 

Volontaires français quelque part sur le front du Donbass,* *et toujours avec les « petits compagnons de Novorossiya »

 

 

Les « gens polis » ambassadeurs de la liberté des peuples…

 

Servir dans les rangs des Forces Armées de Novorossiya n’est pas rejoindre seulement le front du Donbass, c’est également et surtout participer en tant qu’hommes libres à la résistance à l’esclavage de ce monde moderne qui cherche a asservir les vivants à une pensée unique servant exclusivement l’intérêt de quelques-uns.

 

Nous ne cherchons pas les honneurs, mais l’Honneur de témoigner et représenter la Liberté et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et défendre leurs identités et nous portons ce titre de « volontaire » avec gravité, car « ce n’est pas le titre qui honore l’homme, mais l’Homme qui honore le titre » (Machiavel).

 

Le Nouvel Ordre Mondial tente, par le chaos de sauver son système économique autophage en cherchant à en faire l’Unique système régnant sur un monde repu, mais asservi.

 

Un proverbe russe avertit que « c’est lorsqu’un monstre se noie qu’il fait les plus grosses vagues ! » et les différents conflits et crises déclenchés par les USA à travers le monde semblent confirmer effectivement que nous assistons à la fin d’un cycle systémique majeur.

 

Nos gouvernements et leurs serves médiacraties sont tombés aujourd’hui en esclavage par la cupidité des élites et la stupidité de la masse, et ne représentent plus leurs peuples. Ces satrapes étasuniens qu’ils soient dans les palais nationaux ou ceux de l’Union Européenne, ne servent rien d’autre que leurs intérêts personnels et ceux de la finance internationale dont ils sont devenus des laquais pitoyables.

 

Des hommes et des femmes se dressent aujourd’hui au milieu des ruines, refusant l’avenir orwellien que le système mondialiste cherche à leur imposer. Fidèles au passé et tournés vers l’avenir ces ambassadeurs de la Liberté imaginent avec un stylo ou un fusil d’assaut comment résister au monstre et créer un monde nouveau organisé autour d’un principe de subsidiarité respectueuse de la diversité des identités humaines et naturelles.

 

La Novorossiya est devenue aujourd’hui un athanor d’où surgira vraisemblablement une nouvelle vision sociétale plus humaine et naturelle, débarrassée de la cupidité folle de la domination de l’argent et d’une pensée unique suicidaire. Voilà pourquoi il est prioritaire de défendre et de libérer le sanctuaire du Donbass des griffes du Nouvel Ordre Mondial, et en soutenant ou rejoignant les volontaires qui le défendent, de permettre l’éclosion de ce monde nouveau.

 

 

 

Par Erwan Castel - novorossia.vision – le 29 mai 2015.

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Et si Poutine dit la vérité ?

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Et si Poutine dit la vérité ?

Par F. William Engdahl (*)

 

 

Le 26 avril, le président russe Vladimir Poutine est apparu dans un documentaire sur Rossiya 1, principale chaîne de la télévision nationale. L’émission portait sur les derniers événements, dont l’annexion de la Crimée, le coup d’État américain, en Ukraine et l’état général des relations avec l’Europe et les États-Unis. Il a parlé ouvertement. Et, au beau milieu de son discours, l’ancien chef du KGB a lâché une véritable bombe politique connue des services secrets russes depuis une vingtaine d’années. 

 

Poutine a déclaré tout à coup qu’à son avis l’Occident ne serait content que lorsque la Russie serait affaiblie au point d’implorer l’aide de l’Ouest, chose que le tempérament russe n’est guère disposé à faire. Puis, le président russe a, pour la première fois en public, parlé d’une chose que les services secrets connaissent depuis près de vingt ans sans n’avoir jamais rien laissé transpirer. Très probablement dans l’espoir de relations un peu plus normalisées entre la Russie et les États-Unis.

 

Poutine a déclaré que la terreur du début des années 1990 en Tchétchénie et dans le Caucase russe avait été activement soutenue par la CIA et les services secrets de l’Ouest dans le but délibéré d’affaiblir la Russie. Il a ajouté, sans donner de détails, que les services secrets du FSB étaient en possession de documents sur le rôle caché des États-Unis.

 

Ce à quoi Poutine, grand professionnel du renseignement, a fait allusion, j’en ai les preuves détaillées venant de sources non russes. Cela a de grosses implications de révéler au monde entier le programme que les cercles d’influence à Washington ont caché pendant si longtemps. Ce programme qui avait pour but de détruire la Russie en tant qu’État souverain incluait le coup d’État néonazi en Ukraine et une grave guerre de sanctions financières contre Moscou.

 

Ce qui va suivre est tiré de mon livre Amerikas’Heilige Krieg.[1]

 

 

 Les guerres tchétchènes de la CIA

 

Peu après que les moudjahidin, financés par la CIA et les services saoudiens, eurent dévasté l’Afghanistan à la fin des années 1980 – obligeant l’armée soviétique à partir en 1989 et causant la dissolution quelques mois plus tard de l’Union soviétique – la CIA commença à chercher des endroits où les « Arabes afghans » entraînés par elle pourraient être redéployés pour déstabiliser un peu plus encore l’influence russe sur l’espace eurasien de l’ère post soviétique.

 

Ils furent appelés « Arabes afghans », car ils avaient été recrutés parmi des musulmans sunnites wahhabites ultraconservateurs en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis, au Koweït et dans d’autres parties du monde arabe où l’on pratiquait l’islam wahhabite très strict. C’est une recrue saoudienne de la CIA qui les amena en Afghanistan au début des années 1980. Cette recrue avait elle-même été envoyée en Afghanistan. Il s’appelait Oussama ben Laden.

 

Alors que le chaos le plus complet régnait dans l’ex-Union soviétique, l’administration de George H.W.Bush décida de « frapper l’ennemi tant qu’il était à terre ». Ce fut une erreur grossière. Washington redéploya ses terroristes afghans chevronnés pour renforcer le chaos et déstabiliser toute l’Asie centrale, y compris la Fédération de Russie qui se trouvait alors dans une crise profonde due à l’effondrement économique de l’époque d’Eltsin.

 

Au début des années 1990, Haliburton, la société de Dick Cheney, avait fait une étude complète sur les ressources en pétrole off-shore de l’Azerbaïdjan, du Kazakhstan et de toute la mer Caspienne. Ils estimèrent que la région était « une nouvelle Arabie saoudite » valant des milliards de dollars sur le marché actuel. Les États-Unis et la Grande-Bretagne étaient bien décidés à employer tous les moyens pour garder pour eux toute cette manne pétrolière, loin de tout contrôle russe. Le premier but de Washington fut de monter un coup d’État contre le président élu d’Azerbaïdjan, Abdulaf Elchibey, et d’installer un président plus favorable aux intérêts américains et à un oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC) contrôlé par les États-Unis, « l’oléoduc le plus politique du monde », amenant le pétrole de Bakou en Azerbaïdjan en Turquie et vers la Méditerranée en passant par la Géorgie. 

 

À cette époque, le seul oléoduc partant de Bakou était russe et datait de l’ère soviétique. Il traversait Grozny, la capitale tchétchène. Il amenait le pétrole de Bakou vers le nord après avoir traversé la province russe du Daghestan et vers le port russe de la mer Noire, Novorossiysk, après avoir traversé la Tchétchénie. Cet oléoduc était le principal obstacle à l’autre route très coûteuse de Washington et des grandes compagnies pétrolières anglaises et américaines.

 

Le président Bush senior donna à ses vieux amis de la CIA la mission de détruire cet oléoduc russo-tchétchène et de créer une confusion telle dans le Caucase qu’aucune compagnie russe ou occidentale n’aurait plus l’idée d’utiliser l’oléoduc russe de Grozny

 

Graham E.Fuller, ancien collègue de Bush et ex-directeur adjoint du Conseil national de la CIA pour le renseignement, avait été un des principaux architectes de la stratégie des moudjahidin enrôlés par la CIA. Fuller a décrit la stratégie de la CIA dans le Caucase au début des années 1990 en ces termes : « La politique consistant à guider l’évolution des musulmans et à les aider contre nos ennemis a superbement bien marché en Afghanistan au détriment de l’Armée Rouge. La même procédure peut encore être utilisée pour déstabiliser ce qui reste de l’empire russe. »

 

Pour mener l’opération, la CIA s’est servie d’un spécialiste des coups tordus, le général Richard Secord. Celui-ci monta une société-écran, MEGA Oil. Dans les années 1980, Secord avait été condamné pour le rôle central qu’il avait joué dans l’Irangate et les ventes illégales d’armes et de drogue allant avec.

 

En 1991, Secord, ex-assistant adjoint au ministre de la Défense nationale, arriva à Bakou et mit sur pied la société-écran de la CIA, MEGA Oil. C’était un vieux connaisseur des opérations cachées de la CIA, impliquant des ventes d’opium au Laos pendant la guerre du Vietnam. En Azerbaïdjan, il ouvrit une ligne aérienne pour amener secrètement, d’Afghanistan en Azerbaïdjan, des centaines de moudjahidin appartenant au mouvement Al-Qaïda de Ben Laden. Dès 1993, MEGA Oil avait recruté et armé 2 000 moudjahidin, faisant de Bakou une base d’opérations pour les moudjahidin terroristes prêts à sévir dans tout le Caucase.

 

Les opérations secrètes menées dans le Caucase par les moudjahidin du général Secord furent à l’origine du coup d’État militaire qui renversa cette année-là le président élu Abulfaz Elchibey pour mettre à sa place une marionnette plus maniable pour les Américains, Heydar Aliyev. Un rapport secret établi par les services turcs fut divulgué au Sunday Times à Londres. Il confirmait que « deux géants du pétrole, BP et Amoco, respectivement anglais et américain, qui forment ensemble un consortium pétrolier, l’AIOC, sont derrière le coup d’État ». 

 

Turki al-Faisal, chef des services secrets saoudiens, fit en sorte que son agent, Oussama Ben Laden — qu’il avait envoyé en Afghanistan dès le début de la guerre au début des années 1980 — utilise son organisation afghane, Maktab al-Khidamat (MAK) afin de recruter des « Arabes afghans » pour ce qui était en train de devenir un Jihad mondial. Les mercenaires de Ben Laden furent utilisés comme troupes de choc par la CIA et le Pentagone pour coordonner et soutenir les offensives musulmanes non seulement en Azerbaïdjan, mais aussi en Tchétchénie et, plus tard, en Bosnie.

 

Ben Laden amena un autre Saoudien, Ibn al-Khattab, pour devenir le chef ou Émir des moudjahidines djihadistes en Tchétchénie (sic !) avec le seigneur de guerre tchétchène, Shamil Basayev. Peu importait qu’Ibn al-Khattab soit un arabe saoudien qui ne parlait pas un mot de tchétchène, encore moins de russe. Ce qu’il savait, c’était à quoi ressemblaient les soldats russes et comment les tuer.

 

La Tchétchénie était alors par tradition une société à prédominante soufie, branche modérée et apolitique de l’islam. Mais l’arrivée grandissante de moudjahidin terroristes, mandatés par les États-Unis, bien payés, bien entraînés et prêchant la Guerre Sainte ou le Djihad contre les Russes transforma le mouvement de résistance tchétchène, à l’origine réformiste. Ils répandirent à travers le Caucase l’idéologie islamiste radicale d’Al-Qaïda. Et sous la conduite de Secord, les opérations terroristes des moudjahidin eurent vite fait de gagner le Daghestan et la Tchétchénie, faisant de Bakou une plaque tournante pour le trafic d’héroïne afghane vers la mafia tchétchène

 

À partir du milieu des années 1990, Ben Laden se mit à verser aux leaders de la guérilla tchétchène, Shamil Basayev et Omar ibn al-Khattab, la coquette somme de plusieurs milliers de dollars par mois, l’équivalent d’un trésor royal dans la Tchétchénie économiquement dévastée de cette époque. Ceci leur permit de mettre la majorité tchétchène modérée sur la touche. Les services secrets américains restèrent très impliqués dans le conflit tchétchène jusqu’à la fin des années 1990. Selon Yossef Bodansky, qui était alors Directeur de la Force opérationnelle du Congrès américain contre le terrorisme et les guerres non conventionnelles, Washington était très impliqué dans « un nouveau djihad anti-russe, soutenant et renforçant les forces islamistes anti-occidentales les plus virulentes ».

 

Dans son rapport, Bodansky dévoila en détail toute la stratégie de la CIA au Caucase, affirmant que des fonctionnaires du gouvernement américain étaient impliqués.

 

« Une rencontre officielle en Azerbaïdjan en décembre 1999 au cours de laquelle on discuta de programmes spéciaux pour la formation et l’équipement de moudjahidin du Caucase, du monde arabe, d’Asie centrale et du sud et sur lesquels on tomba d’accord. Le point culminant fut l’encouragement tacite prodigué aux alliés musulmans (surtout la Turquie, la Jordanie et l’Arabie saoudite) et aux entreprises de sécurité privées… d’aider les Tchétchènes et leurs alliés islamistes à déferler au printemps 2000 et à soutenir longtemps le djihad qui allait s’ensuivre… le Djihad islamiste au Caucase comme moyen de priver la Russie d’un oléoduc viable par la spirale de la violence et du terrorisme. »

 

La phase la plus intense des guerres tchétchènes tira à sa fin en 2000 juste après qu’une opération militaire russe d’envergure eut défait les islamistes. Ce fut une victoire à la Pyrrhus qui coûta la vie à des milliers de personnes et entraîna la destruction de villes entières. Le nombre exact de victimes du conflit tchétchène initié par la CIA demeure inconnu. Des estimations non officielles allèrent de 25 000 à 50 000 morts ou portés disparus, pour la plupart des civils. Le nombre de morts chez les Russes avoisinait les 11 000 selon le Comité des Mères de Soldats ;

 

Les grandes compagnies pétrolières anglo-américaines et les agents de la CIA étaient ravis. Ils avaient ce qu’ils voulaient : leur oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan, contournant l’oléoduc russe de Grozny

Les djihadistes tchétchènes, sous le commandement islamique de Shamil Basayev, continuèrent la guérilla en Tchétchénie et aux alentours. La CIA se reconcentrait sur le Caucase.

 

 

Les contacts saoudiens de Basayev

 

Basayev joua un rôle central dans le djihad mondial de la CIA. En 1992, il rencontra le terroriste saoudien, Ibn al-Khattab. De l’Azerbaïdjan, Ibn al-Khattab amena Basayev en Afghanistan pour rencontrer l’allié d’al-Khattab, le Saoudien Oussama Ben Laden. Le rôle d’Ibn al-Khattab était de recruter des musulmans tchétchènes prêts à se lancer dans le djihad contre les forces russes en Tchétchénie pour le compte de la CIA et sa stratégie secrète visant à déstabiliser la Russie postsoviétique et à obtenir pour les Anglo-américains le contrôle de l’énergie de la mer Caspienne

 

Une fois rentrés en Tchétchénie, Basayev et al-Khattab mirent sur pied la Brigade Islamique Internationale avec l’aide financière des services secrets saoudiens. Cette brigade reçut l’aval de la CIA et fut coordonnée par la liaison entre l’ambassadeur saoudien à Washington et le prince Bandar bin Sultan, ami intime de la famille Bush. Bandar, qui avait été l’ambassadeur saoudien à Washington pendant plus de vingt ans, était si proche de la famille Bush que George W.Bush appelait l’ambassadeur playboy « Bandar Bush » comme s’il était une sorte de membre honoraire de la famille.

 

Basayev et al-Khattab firent entrer en Tchétchénie des combattants issus de la tendance wahhabite fanatique de l’islam sunnite que l’on trouve en Arabie saoudite. Ibn al-Khattab dirigea ceux qu’on appelait « les moudjahidin arabes en Tchétchénie », sa propre armée privée composée d’Arabes, de Turcs, et d’autres combattants étrangers. On lui donna aussi la mission d’installer des camps d’entraînement paramilitaires dans les montagnes du Caucase en Tchétchénie où se formaient des Tchétchènes et des musulmans venus des républiques russes du Nord Caucase et d’Asie centrale. 

 

La Brigade Islamique Internationale financée par la CIA et les Saoudiens ne fut pas seulement responsable de la terreur en Tchétchénie. C’est elle qui fut l’auteure de la prise d’otages au théâtre Dubrovka de Moscou en octobre 2002 ainsi que de l’horrible massacre à l’école de Beslan en septembre 2004. En 2010, le Conseil de Sécurité de l’ONU publia le rapport suivant concernant la Brigade Islamique Internationale de Basayev et d’al-Khattab :

 

« La Brigade Islamique Internationale a été enregistrée le 4 mars 2003… comme étant associée à Al-Qaïda, Oussama Ben Laden ou les talibans pour « avoir participé au financement, à la programmation, à la facilitation, préparation ou perpétration d’actes ou activités en conjonction avec, sous le nom de, pour le compte de ou en soutien à » Al-Qaïda… La Brigade Islamique Internationale fut créée et conduite par Shamil salmanovich Basayev (décédé) et se trouve liée au Bataillon de reconnaissance et sabotage Riyadus-Salikhin des martyrs tchétchènes… et au SPIR (Special Purpose Islamic Regiment)…

Le soir du 23 octobre, des membres de la Brigade Islamique Internationale, du Bataillon de reconnaissance et sabotage Riyadus-Salikhin des martyrs tchétchènes et du SPIR ont opéré conjointement pour s’emparer de plus de 800 otages au théâtre Podshipnikov Zadov (Dubrovka) de Moscou.

 

En octobre 1999, des émissaires de Basayev et d’al-Khattab allèrent jusqu’à la base mère d’Oussama Ben Laden dans la province afghane de Kandahar. Ben Laden fut d’accord pour fournir une aide militaire importante ainsi qu’une aide financière. Cette aide comprenait l’envoi en Tchétchénie de plusieurs centaines de combattants pour s’opposer aux troupes russes et commettre des actes de terrorisme. Plus tard cette année-là, Ben Laden envoya d’importantes sommes d’argent à Basayev, Movsar Barayev (leader du SPIR) et al-Khattab. Elles devaient servir exclusivement à la formation de terroristes armés, au recrutement de mercenaires et à l’achat de munitions. »

 

Le « train du terrorisme » Afghanistan-Caucase d’Al-Qaïda, financé par les services saoudiens, avait deux objectifs. L’un était un objectif saoudien, celui de répandre le djihad wahhabite fanatique dans la région d’Asie centrale qui avait appartenu à l’Union soviétique. Le deuxième était au programme de la CIA : déstabiliser la Fédération de Russie postsoviétique qui, à ce moment-là, était en train de s’effondrer.

 

 

Beslan

 

Le 1er septembre 2004, des terroristes armés appartenant à la Brigade Islamique Internationale de Basayev et d’al-Kattab prirent plus de 1 100 personnes en otages lors du siège d’une école. Il y avait 777 enfants. Ils les enfermèrent dans l’École N° 1 à Beslan, en Ossétie du Nord, république autonome de la Fédération de Russie, dans le Nord Caucase près de la frontière géorgienne.

 

Le 3e jour de la prise d’otages, alors qu’on entendait des explosions dans l’école, le FSB et d’autres troupes d’élite russes prirent le bâtiment d’assaut. Quand tout fut fini, au moins 334 otages avaient trouvé la mort, dont 186 enfants. Il y eut un nombre important de personnes blessées ou portées disparues. Après coup, il apparut que les forces russes avaient très mal géré leur intervention. 

 

La machine à propagande de Washington, de Radio Free Europe au New York Times et CNN, ne perdit pas de temps pour diaboliser Poutine et la Russie pour leur mauvaise gestion de la crise de Beslan plutôt que de se concentrer sur les liens entre Basayev, Al-Qaïda et les services secrets saoudiens. Cela aurait attiré l’attention mondiale sur les relations étroites entre la famille du président de l’époque, George W.Bush, et la famille Ben Laden, des Saoudiens milliardaires

 

Le 1er septembre 2001, juste 10 jours avant les attaques sur le World Trade Center et le Pentagone, le chef des services secrets saoudiens, le prince Turki bin Faisal Al Saudi, éduqué aux États-Unis, et alors qu’il était en fonction depuis 1977 — ce qui inclut la période pendant laquelle Ben Laden lança ses moudjahidin dans des opérations en Afghanistan et dans le Caucase — démissionna de façon soudaine et inexplicable. Cela se produisit quelques jours seulement après qu’il eut accepté une reconduction dans ses fonctions par son roi. Il ne donna aucune explication. On lui trouva vite un nouveau poste à Londres, loin de Washington.

 

Le rapport sur les liens étroits entre les familles Bush et Ben Laden fut enterré. En fait, pour des raisons de « sécurité d’État » (sic !) il fut complètement supprimé du rapport officiel de la Commission d’enquête sur le 11 septembre. Le nombre de 14 ou 19 terroristes saoudiens à New York et à Washington disparut également du dernier rapport de la Commission d’enquête mandatée par le gouvernement américain, rapport qui fut publié par l’administration Bush en juillet 2004 seulement, presque trois ans après les faits.

 

Basayev s’attribua le mérite d’avoir envoyé des terroristes à Beslan. Au nombre de ses exigences figurait l’indépendance totale de la Tchétchénie par rapport à la Russie, chose qui aurait mis dans les mains de Washington et du Pentagone un formidable poignard stratégique dans le bas-ventre de la Fédération de Russie.

 

Vers la fin de l’année 2004, suite à la tragédie de Beslan, il paraît que le président Vladimir Poutine confia aux services russes la mission secrète de retrouver et de tuer les principaux chefs des moudjahidin du Caucase menés par Basayev. Al-Khattab avait été tué en 2002. Les forces de sécurité russes ne mirent pas longtemps à découvrir que la plupart des terroristes arabo-afghans tchétchènes avaient pris la fuite. Ils avaient trouvé refuge en Turquie, membre de l’OTAN, en Azerbaïdjan qui était en passe de devenir membre de l’OTAN, en Allemagne, membre de l’OTAN ou bien à Dubai, un des pays arabes les plus proches des États-Unis, et au Qatar, autre proche allié des Américains. En d’autres termes, l’OTAN abritait les terroristes tchétchènes.

 

 

Par F. William Engdahl (*) www.informationclearinghouse.info - traduit par Christine Malgorn (**) — arretsurinfo.ch -   17 mai 2015

Note : 

[1] La guerre Sainte de l’Amérique (NdT)

 

(*) Frederick William Engdahl (né en 1944) est un économiste, écrivain et journaliste américain qui s’exprime sur des sujets de géopolitique, d’économie et d’énergie depuis plus de trois décennies. Il collabore régulièrement à un certain nombre de publications dont Nikon Keizai Shimbun, Foresight Magazine, Grant’s Investor.com, European Banker et Business Banker International et la revue italienne des études de géopolitique Eurasia. Il a participé à de nombreuses conférences internationales concernant la géopolitique, l’économie et l’énergie, et exerce une activité de conseil économique. (Source : Wikipédia)

  

(**) Christine Malgorn  – Auteur de Syrie, mon amour. 1860, au cœur de la guerre oubliée. Edition Harmattan, 2012  – Voir la vidéo (disponible sur Amazon);  et de « Bienvenue au Shéol » paru en avril 2015 (disponible en numérique sur Amazon, et bientôt en format papier). Voir son blog : https://cmalgorn.wordpress.com).


 

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Je suis ... un peu con ?

Je suis ... un peu con ? | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Voici plutôt le slogan qu'auraient dû afficher tous les "je suis Charlie", il aurait été beaucoup plus réel et plus proche de la vérité.


Mais l'émotion humaine "provoquée" dominera toujours les coups fourrés politiques que l'on vous fait dans le dos en profitant des événements (que l'on crée si besoin !!!!).


Dire que depuis "ce" jour-là, vous avez tous perdu un peu plus de droits démocratiques et de liberté d'expression, mais pourtant vous étiez tous très sincèrement "Charlie".


Malheureusement, tant qu'il y aura autant de moutons dociles, les bergers politiques se frotteront les mains en les envoyant à l'abattoir social.


Soyez tous pardonnés de votre crédulité, car vous n'avez pas le temps de bien vous informer et vos médias vous trompent en permanence, soit par la désinformation ou, mieux encore, par la non information !


Regardez les infos des JT belges, RTBF ou RTL, c'est toujours digne du Monde de Candy ou de la domination des infos locales et des faits divers sans importance.


Le reste du monde est à feu et à sang ou en crise, mais rien à foutre !  Tout va bien braves gens et vous devez le penser ainsi puisqu'on vous le dit à la télé !


Si vous aimez "La Gazette de Koter Info" pour son esprit critique, rendez service à vos amis et à vos familles en la faisant connaître, c'est une des manières de (peut-être) parvenir à sauver la démocratie sociale pour l'avenir de vos enfants !


Duc


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Ukraine/Donbass : le feu couve sous un calme apparent

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Ukraine/Donbass : le feu couve sous un calme apparent

 

Un projet de loi visant à enfermer les ressortissants étrangers dans des camps de concentration en temps de guerre est à l’étude en Ukraine « proeuropéenne ». Il s’agit bien entendu d’interner tous ceux qui semblent suspects d’être suspects aux yeux du régime dictatorial qui dirige ce pays et qui ne lui plaisent pas. Les Russes sont bien entendu les premiers visés. La démocratie avance en Ukraine post-Maïdan, cela ne fait aucun doute…

 

Les chefs de diplomatie de Kiev, de la Russie, de l’Allemagne et de la France se réuniront lundi soir à Berlin pour « examiner » (sic) le suivi des accords de Minsk. Encore une réunion pour rien puisque le camp kiévien ne cesse de se renforcer et refuse toujours obstinément de se conformer aux accords en éloignant toute son artillerie lourde de la ligne de front.


Mieux : Kiev se prépare à relancer une offensive d’ici quelques semaines, un mois tout au plus. Les entrainements en Galicie, la formation de nouvelles unités, l’intégration des paramilitaires de Secteur droit dans ses forces armées, tout concourt à préparer une nouvelle agression contre le peuple du Donbass. Alors que les observateurs de l’OSCE… observent !

 

À Nikolaev, la 79e brigade aéromobile se prépare à accueillir une partie des paramilitaires de Praviy Sektor intégrés au sein des forces armées. Ces éléments devraient reformer un des trois bataillons qui font défaut à la brigade depuis l’été dernier. Aussi, 18 blindés d’infanterie, révisés et reconditionnés viennent d’être livrés à cet effet : 6 BRDM-2, 10 BTR-80 et 2 BTR-70. De quoi équiper une compagnie complète. Des exercices de remise à niveau ont même commencé pour les « nouveaux arrivants » déjà arrivés… Ces exercices sont encadrés par des « contractors » occidentaux.

  

Plusieurs gros porteurs « Hercules » de l’US Air Force ont été dernièrement aperçus sur les aérodromes de l’Ukraine, transportant des cargaisons d’armements, de munitions et d’équipements. Du matériel utilisé pendant les manœuvres de l’OTAN et qui restera en Ukraine. Aussi, on observe ces dernières semaines une nette augmentation du nombre d’instructeurs militaires occidentaux issus d’entreprises privées au sein des effectifs des forces ukrainiennes, notamment dans la garde nationale.

 

 

Une situation en apparence « relativement calme »

 

Si la situation générale sur le front du Donbass demeure relativement calme, il reste toujours des secteurs où la tension ne faiblit pas. Selon les observations des forces de Nouvelle Russie, le renforcement des troupes ukrainiennes au nord-ouest de Lugansk, au niveau de la vallée de la Seversky Donets, se confirme, notamment en moyens d’artillerie. À l’ouest de Krymskoe, le village de Nizhnego a été fortifié et une section de 3 obusiers automoteurs de 203 mm 2S7 Pion, plus une autre de lance-roquettes multiples de 220 mm Uragan y ont été mises en place. On comprend que les forces de Kiev maintiennent la pression sur cette zone, afin de tenter de reprendre l’avantage dès que les affrontements à grande échelle recommenceront. Par ailleurs, dans ce même secteur (surtout vers Slavyanoserbsk), les FAN subissent toujours un harcèlement continuel des forces ukrainiennes : les troupes républicaines ont eu 4 blessés hier et un char endommagé, pour 2 combattants ukrainiens éliminés et 1 BTR-70 détruit au RPG en plus d’un char fortement endommagé.

 

Plus à l’ouest, les observateurs de l’OSCE ont constaté que les forces ukrainiennes se renforçaient, là encore dans la zone d’exclusion des armes lourdes (selon les accords de Minsk) : une batterie de 4 pièces antichars T/MT-12 de 100 mm tractés par MT-LB a été aperçue vers Mirnaya Dolina au sud de Lisichansk. Au nord-ouest de Gorlovka, l’agglomération de Dzerzhynsk, transformée en camp retranché par les forces ukrainiennes, vient de recevoir des renforts : deux ou trois compagnies motorisées du « bataillon Kiev-1 » viennent d’arriver sur zone. Auparavant, un détachement de « Kiev-1 » opérait une rafle contre des civils de Krasnogorovka (ouest de Donetsk) accusés de « séparatisme ».

 

Dans la nuit du 6 au 7 avril, les forces ukrainiennes ont pilonné les positions de la milice dans Gorlovka, essentiellement sur le quartier Magdalinovka. Plus au sud, vers Spartak et le sud-est d’Avdeevka, plusieurs accrochages ont encore été signalés, y compris la nuit dernière. Hier et encore aujourd’hui, plusieurs salves de l’artillerie ukrainienne ont été signalées sur la zone de l’aéroport de Donetsk.

 

Au sud de Donetsk, le secteur de Volnovakha-Dokuchaevsk reste lui aussi sous tension, plusieurs batteries ukrainiennes n’ont toujours pas été retirées de la ligne de front. Il y a même sporadiquement des tirs de mortiers de 120 contre des positions républicaines vers Dokuchaevsk à partir de la zone fortifiée de Volnovakha.

 

 

Festung (1) Mariupol ?

 

C’est juste après la signature des accords de Minsk, que le secteur de Mariupol a commencé à se renforcer de manière significative, notamment par un effort particulier dans l’édification de défenses bétonnées sur le littoral.

 

À partir du 18 mars, des tranchées sont apparues sur les plages, de même que la mise en place de fortins à l’intérieur de pavillons sur le front de mer (avec expulsion de leurs propriétaires et occupants), sur certains carrefours dans la ville et autour des points stratégiques. Sur la partie orientale du port, des obstacles antichars, des fossés et des tétraèdres ont été disposés, de même que dans les périphéries nord et ouest de la ville, mais pour le moment ces dispositifs ne semblent pas protégés par des fortifications et sont donc d’une efficacité très relative. De plus, en contradiction totale avec les accords de Minsk, plusieurs batteries lourdes ont été maintenues sur place dans des positions préparées. Il semble évident que le commandement ukrainien envisage la possibilité d’un siège de la ville à plus ou moins long terme.

 

On signale une importante conférence au sommet à Kiev concernant la situation dans le « Secteur M », la zone opérationnelle de Mariupol. Dans la matinée du 8 avril, le quartier du bâtiment DK « Jeunesse » au centre de Kiev a été bouclé par les forces spéciales du ministère des Affaires intérieures en tenue de camouflage. Ces mesures de sécurité exceptionnelles ont été prises pour assurer la tranquillité de la réunion dans un contexte d’intégration des groupes paramilitaires irréguliers de Praviy Sektor au sein de l’armée.

 

Dans ces bâtiments se réunissaient les représentants du commandement opérationnel du « Sud », l’état-major général de Kiev, les officiers du commandement opérationnel du secteur « M », afin de faire le bilan des opérations en cours et tirer les conséquences sur le terrain de l’intégration des groupes paramilitaires de Praviy Sektor. Ces mesures de sécurité inédites en disent long sur l’état d’esprit des responsables ukrainiens et sur la situation intérieure de l’Ukraine.

 

 

Les affres de l’Ukraine « proeuropéenne »

 

 

 

Hier, plus de 2 500 agents de police et des paramilitaires de la garde nationale ont été mobilisés pour protéger les principaux bâtiments gouvernementaux du centre-ville de Kiev, de manifestants d’extrême droite mécontents. Svoboda tente d’exister alors que Praviy Sektor vient officiellement d’intégrer le ministère de la Défense et que les Patriotes ukrainiens ont depuis longtemps fait allégeance à Turchinov, le secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense. Environ 700 manifestants s’étaient rassemblés devant la Verkhovna Rada pour exiger la démission du Premier ministre Arseny Yatseniuk, soutenu par Washington. Les protestataires ont installé une vingtaine tentes sur place, afin de demander la mise en place d’une « commission d’enquête temporaire contre le gouvernement corrompu ». Ils n’ont aucune chance d’être satisfaits, mais cela leur permet un peu de se faire entendre et de paraître dans les médias.

 

Kiev a décidé de ne pas commémorer le 70e anniversaire de la victoire des alliés sur l’Allemagne hitlérienne. La célébration du Jour de la Victoire serait considérée comme un « blasphème », selon les autorités « proeuropéennes ». Voilà qui a le mérite d’être clair et de marquer durablement la vraie nature du régime putschiste issu du coup d’État du Maïdan il y a un peu plus d’un an.

 

D’ailleurs, tout porte à croire que le régime mis en place par les États-Unis avec l’aide de l’Union européenne fera en sorte de réhabiliter cet esprit collaborationniste d’assujettissement au plus fort qui prévalait sous l’occupation allemande de l’été 1941 au printemps 1944.

 

Et la lutte contre les opposants, présentés comme des « communistes », est aussi une manière pour le régime de Kiev de réécrire l’histoire et d’inventer une identité « ukrainienne » qui n’a jamais eu la moindre réalité dans les faits. C’est un moyen détourné et hypocrite de faire la chasse aux russophones (alors que même dans des « bataillons » ouvertement néonazis comme « Azov » on parle le russe…) et aux chrétiens orthodoxes du patriarcat de Moscou. C’est aussi une façon de nier les origines historiques russes de l’Ukraine.

 

Si tu es « proeuropéen », dénonce tes voisins ! C’est ce qui pourrait résumer cet appel à la délation gratuite placardé dans les rues de Kharkov par le régime de la junte.


Traduction : « ORDURE SÉPARATISTE

– Qui profane les emblèmes nationaux

– Qui attend l’arrivée de la « paix russe »

Punition : 7-12 ans de prison (Art. 110 du code pénal ukrainien)

Vu – entendu – appelez le 0 800 501 482 »

 

Dans l’Ukraine post-Maïdan, n’importe qui peut aller dénoncer son voisin ou ses proches à la police politique, pour n’importe quoi, toute honte bue. Source

 

 

La répression kiévienne s’accélère à Odessa.

 

Le SBU, la police politique de la junte sous tutelle de la CIA, affirme avoir arrêté dix personnes « qui se préparaient à des provocations ». L’Américano-ukrainien Valentyn Nalyvaychenko, chef du SBU, s’est même félicité d’avoir en plus « saisi des armes et des explosifs ». Vu que le SBU est un spécialiste des coups montés, du mensonge et de la manipulation, on peut sérieusement douter de la véracité de ces allégations.

 

La répression ne touche pas seulement les « opposants », ou présentés comme tels, mais elle atteint désormais un certain nombre de conscrits. Depuis des mois, des rapports alarmistes tenus secrets circulent au sein des ministères de la Défense et des Affaires intérieures quant à l’augmentation inquiétante des cas de suicides et d’internement psychiatrique chez les mobilisés.

 

Dernièrement encore, dans Severodonetsk (juste au nord de la ligne de front), plusieurs cas de suicides ont été signalés concernant des hommes venant de recevoir leur ordre de mobilisation.

 

Entre aller se faire tuer inutilement sur le front du Donbass et subir les foudres répressives de pontes de la junte, qui ont la plupart pris soin d’écarter leurs rejetons de toute mobilisation, de plus en plus souvent les citoyens les plus fragiles choisissent la troisième option, celle de mettre fin à leurs jours. C’est aussi cela, les réalités dramatiques de l’Ukraine béhachélisée.

 

 

 

Par Jacques FrèreNationsPresse.info – le 8 avril 2015

 

Note :

(1)  Forteresse en allemand. Le qualificatif de Festung avait été utilisé à partir de 1944 après le débarquement par Hitler pour certains ports et secteurs côtiers stratégiques de la Manche et de l’Atlantique qui devaient être tenus coûte que coûte.

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Billet d’humeur (géo) politique

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Photo : Kolomoisky

 

 

Billet d’humeur (géo) politique

 

Comme je ne lis plus la presse hexagonale qu’en diagonale, je ne sais même pas si cette presse aux ordres de son pourvoyeur de fonds, l’État et donc le gouvernement, a fait un quelconque commentaire sur les évènements récents d’Ukraine.

 

Il se passe en effet beaucoup de choses dans ce pays en ce moment malgré un silence tout relatif des armes et des médias. Le FMI vient d’injecter dix milliards de dollars en catastrophe dans l’économie exsangue de ce pays, mais il en faudrait tout de suite 4 fois plus. L’industrie ne produit plus rien, les magasins sont déserts, l’inflation est galopante, les jeunes fuient le pays, les caisses de l’État sont vides, il n’y a plus un gramme d’or dans les coffres de la banque centrale, plus d’un million et demi de personnes russophones ont rejoint la Russie voisine emportant avec eux près de 15 000 blessés, essentiellement des civils, laissant derrière eux des villes et des villages en ruine et le président marionnette actuel mis en place par la CIA à Kiev est maintenant en délicatesse avec la dizaine de richissimes oligarques du pays qui disposent pour la plupart de leur propre armée.

 

C’est dire en quelques mots à quel point la situation du pays est complètement délabrée et risque d’empirer. Une sorte de retour caricatural au Moyen-Age avec des seigneurs de la guerre et un pouvoir central totalement corrompu…

 

Kolomoisky, propriétaire de la plus grande banque du pays, mais aussi de participations dans une multitude d’organismes dits d’économie mixte, par exemple Orange ou EDF en France, « possède » une armée de dix mille hommes lourdement armés !

 

Il se trouve que cet homme plus ou moins respectable selon le bord idéologique ou politique auquel on appartient (est) était gouverneur de l’oblast de Dienproretrovsk, une contrée largement russophone et c’est là que réside le problème qui va très certainement surgir dans les prochaines semaines. Ayant combattu les « rebelles » prorusses du Donbass ces derniers mois contre espèces sonnantes et trébuchantes, il se pourrait bien que les agissements désespérés du Président ne soient pas du tout de son goût et qu’il décide tout d’un coup, pour préserver son porte-monnaie, de finalement entrer lui aussi en rébellion contre le gouvernement de Kiev.

 

Nombre d’autres oligarques pourraient faire de même, s’apercevant finalement qu’il vaut mieux compter la Russie parmi ses amis plutôt que les politiciens corrompus et fantoches de Kiev manipulés par la CIA et l’OTAN. En effet, ces derniers, sentant le vent tourner, mais un peu tard, faut-il le remarquer, ont par un tour de passe-passe inique, comme tout gouvernement aux abois en est finalement réduit, dépossédé Kolomoisky de son contrôle sur UkrTransNafta, la société pétrolière dominante du pays dont il était actionnaire majoritaire par le biais de sa banque Privat Bank. Kolomoisky a donc été démis il y a quelques heures de ses fonctions de gouverneur de l’oblat de Dniepropetrovsk pour faire bonne figure, une décision qui va se retourner contre le pouvoir de Kiev.

 

Il est évident que tant le FMI que l’Union Européenne vont revoir plusieurs fois leur copie avant d’accepter une rallonge monétaire en pure perte si cette situation venait à s’envenimer, scénario que les analystes bien informés prévoient comme inéluctable.

 

L’Ukraine va donc sombrer à nouveau ce printemps dans un tout autre conflit, celui de la survie même du régime fasciste, fantoche et corrompu de Kiev, car qui dit aide financière dit aussi détournement immédiat de cette aide, non plus seulement par les oligarques, mais surtout par ces politiciens vendus aux intérêts de la CIA et de l’OTAN qui n’auront plus que cette solution pour organiser un « sauve-qui-peut » in extremis.

 

Malheureusement pour ceux qui n’ont pas su suffisamment dissimuler leurs exactions comme Serguii Botdhkovski et Vassyl Stoïetski, deux bien minables corrompus qui se sont fait piéger par des limiers à la solde du gouvernement en place épaulé par la CIA qui les a aidés à retracer leurs combines financières, des enquêteurs tout aussi corrompus qu’eux pour profiter d’un coup d’éclat médiatique repris par les médias occidentaux. Une occasion unique de redorer l’image de Porochenko aux yeux béats de l’Occident et de ses médias aux ordres.

 

En conclusion, on ne peut qu’admirer la sagesse de Poutine qui a laissé la situation pourrir dans les marécages de la finance glauque de ce pays ravagé par une guerre civile et une corruption généralisée qui ne peuvent même plus dire leur nom…

 

  

 

Par jacqueshenry.wordpress.com – le 26 mars 2015. 

Sources : synthèse de Business Insider, Zero Hedge et blogs de Mish Shedlock et de PCR

 

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