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Les BRICS lancent un équivalent du FMI au capital de 100 Mds USD

Les BRICS lancent un équivalent du FMI au capital de 100 Mds USD | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : © AFP 2015. Yasuyoshi Chiba

 

 

Les BRICS lancent un équivalent du FMI

au capital de 100 Mds USD

 

Mardi, les banques centrales des BRICS  (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont signé un accord sur le soutien mutuel des pays membres de l’alliance. Ils ont également créé un pool de réserves monétaires du groupe et ont indiqué les conditions de son fonctionnement. Cette nouvelle structure est une alternative au FMI et à la Banque mondiale, qui sont contrôlés par les États-Unis et qui perdent peu à peu de leur influence.

 

Le but de la création et du fonctionnement du pool est « une allocation mutuelle de la part des banques centrales des BRICS de moyens financiers en US dollars en cas de problèmes de liquidité en dollars ». « Ainsi, la création d’un tel mécanisme de sécurité a pour objectif le maintien de la stabilité financière dans les pays membres », lit-on dans un communiqué de presse. Mardi 7 juillet les BRICS ont signé un accord sur les conditions d’entraide en cas de crise, ce qui pourrait aider la Russie si les sanctions antirusses sont renforcées, expliquent les experts.

 

Ce sera l’une des plus grandes institutions financières, au capital déclaré de 100 milliards de dollars. L’apport de la Chine sera de 41 milliards de dollars, celui de la Russie, de l’Inde et du Brésil sera de 18 milliards de dollars, et l’Afrique du Sud en apportera encore 5 milliards.

 

 

 

Par fr.sputniknews.com – le 7 juillet 2015.

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Déstabilisation en cours en Amérique du Sud ?

Déstabilisation en cours en Amérique du Sud ? | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Illustrations :

En haut à gauche : manifestation contre le président Rafael Correa à Guayaquil, la semaine dernière.

En haut à droite : le président Rafael Correa – source : telesurtv.net 

Au milieu à gauche : source de la carte : businesspme.com

Au milieu à droite : pollution causée par Chevron-Texaco en Amazonie équatorienne.

En bas : manifestations en Argentine la semaine dernière.

 

 

Déstabilisation en cours en Amérique du Sud ?

 

Cela fait maintenant plus d’une semaine que des manifestations ont lieu en Équateur pour exiger la démission du président Rafael Correa. Elles ont débuté suite à l’annonce par le gouvernement d’un projet de loi dont l’objectif est d’imposer les grandes successions et les plus-values qu’obtiennent les spéculateurs immobiliers. Au cri de « Dehors Correa, dehors ! », les leaders de l’opposition de droite ont attisé les protestations, concentrées principalement dans la capitale du pays et dans le port de Guayaquil, bastion de la droite.

 

Hier soir, Correa a annoncé le retrait temporaire du projet de loi pour ouvrir un grand débat national, expliquant que cette mesure répond au souhait de maintenir un climat de tranquillité avant la visite du Pape François en Équateur, qui aura lieu en juillet. Quelques heures avant, le président a demandé aux opposants d’abandonner les manifestations et de recourir à la consultation révocatoire. Il est important de rappeler que la Constitution équatorienne – approuvée par référendum en 2008 — établit la possibilité de révoquer les mandats de toute autorité élue au suffrage direct.

 

 Lors des élections présidentielles de 2013, Correa a triomphé avec 57 % des voix, soit 35 points de plus que son plus proche adversaire. Il est aussi important de rappeler — pour placer tous les éléments du contexte équatorien — que Correa a subi une tentative de coup d’État deux ans et demi plus tôt.

 

Il faut aussi prendre en compte le contentieux qui oppose l’Équateur à la multinationale pétrolière Chevron, compagnie qui a laissé toute une zone de l’Amazonie dévastée derrière son passage, territoire où elle a opéré jusqu’en 1992. Ce désastre environnemental a causé plus de 1 400 victimes mortelles et est toujours visible à cause des résidus pétrolifères [qui continuent de polluer la région]. Comme l’a indiqué le ministre des Affaires étrangères de l’Équateur, Ricardo Patiño, lors de l’interview qu’il a concédé à ce journal[1], la multinationale demande que ce soit le pays qui paie pour les dommages causés à l’environnement et aux populations, qui se battent devant les tribunaux depuis plus de 20 ans afin d’obtenir des indemnisations.

 

 

Force est de constater que les opposants qui exigent la sortie du président s’abstiennent bien de recourir à la consultation révocatoire, qui leur est pourtant disponible, et qu’au lieu de ça ils persistent à poursuivre leurs mobilisations dont l’objectif n’est plus très clair.

 

Du point de vue régional, le conflit politique équatorien s’articule avec ceux ayant cours dans d’autres pays. Ainsi, un jour après le début des manifestations à Quito et à Guayaquil, l’Argentine a vécu mardi dernier une grève générale convoquée par le syndicalisme-gangster local et appuyée par les grands médias. Comme en Équateur, les opposants au gouvernement argentin ont provoqué une flambée de tension à cause d’une loi qui n’affecte pourtant que les secteurs les plus aisés. On remarque que des manifestations de grande ampleur ont ou ont eu lieu récemment en Bolivie, au Brésil, au Chili, au Honduras, au Paraguay et au Venezuela, en plus des deux pays déjà cités, et que curieusement il s’agit à chaque fois de gouvernements qui ont en commun la volonté de construire leur propre développement de façon souveraine et digne.

  

Sans omettre que la plupart des manifestations de mécontentement dans ces pays se basent sur des erreurs réelles commises par leurs gouvernements respectifs, cette simultanéité suggère qu’en plus d’exprimer un agacement réel, ces mouvements pourraient être le résultat d’une manœuvre de déstabilisation régionale. La tactique étatsunienne et européenne d’amplifier et d’exacerber les malaises à l’encontre de gouvernements souverains est bien connue dans notre continent et pourrait bien être utilisée aujourd’hui contre les gouvernements latino-américains qui ont rompu avec le FMI et avec l’habituelle subordination au capital financier international, qui suivent la voie des politiques de bien-être social et qui ont impulsé des processus d’intégration régionaux.

 

 

 

Par la jornada.unam.mx - traduction : Luis Alberto Reygada pour Le Grand Soir – le 21 juin 2015

 

 

NOTES :


(1) Patiño : clara, la mano sucia de Chevron en Ecuador, La Jornada, 15/06/2015. http://www.jornada.unam.mx/ultimas/2015/06/15/patino-clara-la-mano-sucia-de-chevron-en-ecuador-4770.html


(2) Quelques lectures pour compléter cet article :

- Evo Morales accuse la CIA d’avoir infiltré son parti, le MAS (La Jornada) - 05/01/2015 Le Grand Soir

-Les dessous des protestations étudiantes au Venezuela (La Jornada) - 04/03/2014 Le Grand Soir

- Venezuela : incitation à la violence (La Jornada) - 08/04/2014 Le Grand Soir

- Ricardo Patiño : l’Amérique Latine marche aujourd’hui avec ses propres jambes grâce à la révolution cubaine et à Chavez (Telesur) - Le Grand Soir

 

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Vidéo - Pérou : des peuples inconnus sortent de la forêt

Vidéo - Pérou : des peuples inconnus sortent de la forêt | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Crédits : JASON HOUSTON/YouTube

 

 

Pérou : des peuples inconnus

sortent de la forêt

 

Depuis quelques années, les populations indigènes vivant dans la forêt amazonienne s’aventurent pour la première fois hors de leur territoire. Non sans heurts avec les populations locales.

 

Depuis les années 2010 — 2011, les incursions hors de la forêt amazonienne par les peuples qui y vivaient jusqu’ici de façon totalement isolée se multiplient. Longtemps oubliés, ces groupes qui ont toujours vécu à l’écart de l’économie mondiale font leur apparition : « Personne ne sait vraiment ce qui se passe au sein de ces groupes. Mais il n’y a aucun doute sur le fait qu’il s’agit d’un moment historique », explique Francisco Estremadoyro, directeur d’une ONG péruvienne chargée de promouvoir le développement durable dans la région dans un article publié sur le site de la revue Science.

 

Ces incursions, recensées au Pérou et au Brésil, ont notamment lieu le long de la rivière Curanja, qui serpente sur 200 kilomètres à travers la forêt tropicale de l’est du Pérou.

 

Au début, ces incursions à l’extérieur de la forêt demeuraient discrètes : arbre dépouillé de ses bananes, disparition de petits objets... Mais récemment, ces incursions sont devenues de véritables raids. Avec à la clé parfois, le saccage de maisons de villageois vivant à proximité de la forêt.

 

Jusqu’ici, ces villageois vivant en bordure de la forêt, vivant de la culture du manioc, éprouvaient une forme d’empathie pour ces peuplades dont ils sont les très proches cousins. Mais depuis peu, l’empathie a fait place au ressentiment, et à l’aspiration à pouvoir se défendre contre ces incursions.

 

Pourquoi les incursions de ces peuples oubliés se multiplient-elles ? Vraisemblablement à cause de l’activité économique qui se développe au cœur de la forêt amazonienne. Sans compter les activités des trafiquants de drogue, qui y pullulent.

 

Selon les organismes chargés du suivi de ces populations, il existe un risque important pour que ces dernières soient exposées à des maladies contre lesquelles elles ne disposent pas d’une immunité suffisante, faute d’avoir vécu de façon totalement isolée durant des siècles. Avec à la clé, le risque d’une épidémie massive.

 

Pour en savoir plus, un dossier spécial a été mis en ligne sur le site de la revue Science : Isolated Tribes.

 

 

 

>>> Voir la vidéo « Making contact: The isolated

tribes  of the Amazon rainforest » ici

  


Par Andrew Lawler (news.sciencemag.org) — Julie Aramjournaldelascience.fr — mardi 9 juin 2015.

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Pr Liu Youfa : la Nouvelle route de la soie est un rêve chinois bénéfique à la prospérité commune

Pr Liu Youfa : la Nouvelle route de la soie est un rêve chinois bénéfique à la prospérité commune | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Carte : entre deux océans. La Chine, le Pérou et le Brésil conduiront une étude de faisabilité la partie marquée en rouge du tracé actuellement sous étude reliant par une ligne ferroviaire de 5 300 km, l’Atlantique au Pacifique.

 

 

Pr Liu Youfa : la Nouvelle route de la soie

est un rêve chinois bénéfique

à la prospérité commune

 

C’est au centre militaire de Lima que le général Juan Luis Autero Villagarcia, président des anciens élèves de la Haute école de défense nationale (ADECAEM), a organisé le 28 mai un séminaire sur l’alternative des BRICS.

 

« Le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud ont relevé un défi historique pour l’avenir du monde », a lancé le général. « Ils bâtissent un nouvel ordre économique mondial de progrès. Ils démontrent également les nouvelles capacités dont disposent les pays lorsqu’ils s’unissent avec énergie. L’Asie, l’Amérique du Sud et l’Afrique y participent et le Pérou a la capacité d’intervenir dans le développement de l’infrastructure », a-t-il affirmé en citant le projet d’une liaison ferroviaire reliant le Brésil au Pérou (5 300 km), véritable colonne vertébrale du « couloir biocéanique » dont on discute depuis des lustres et qui pourra bientôt voir le jour grâce à l’engagement de la Chine.

 

La conférence a eu lieu au bon moment, c’est-à-dire à peine deux jours après la visite du Premier ministre chinois Li Keqiang, qui s’est précisément rendu dans la région pour discuter de ce grand projet. Avant de se rendre en Colombie, au Pérou et au Chili, Li Keqiang a conclu un accord avec le Brésil pour financer une étude de faisabilité pour ce chemin de fer biocéanique dont les contours finaux restent à spécifier.

 

Après l’intervention du diplomate chinois, le Dr Liu Youfa, ancien vice-président de l’Institut chinois des études internationales (CIIS), c’est la présidente de l’Institut Schiller, Helga Zepp-LaRouche, qui a fait le point sur la situation.

 

Voici la transcription intégrale de son intervention.

 

— Dennis Small : Dr Liu Youfa, merci d’être avec nous pour cette discussion pour la conférence à Lima, au Pérou, sur le processus des BRICS et le développement du Pérou et de l’Amérique du Sud. À propos de l’avenir de la coopération économique entre la Chine et l’Amérique du Sud, je souhaiterais parler, pour commencer, des visites que le Premier ministre chinois Li Keqiang vient juste d’achever dans quatre pays d’Amérique latine : la Colombie, le Brésil, le Chili et le Pérou, pour discuter notamment des domaines de coopération économique avec la Chine. Pourriez-vous éclairer pour nous l’arrière-plan de tout cela, notamment les sommets historiques des BRICS et des BRICS-Unasur à Fortaleza, au Brésil en juillet 2014, et quelles sont les perspectives pour cette coopération ?

 

Dr Liu Youfa : M. Small, permettez-moi tout d’abord de vous remercier de me donner l’opportunité de cette interview. Permettez-moi aussi de remercier les organisateurs pour cette invitation, et je leur souhaite une très bonne conférence.

 

Concernant votre première question, je dirai simplement : la Chine et l’Amérique latine sont des partenaires naturels pour réaliser un développement économique et social, et les pays concernés ont établi des relations de partenaires stratégiques. C’est pourquoi il est naturel que les dirigeants des deux côtés se rendent visite régulièrement. Mais depuis peu, selon mes observations, il y a de nouvelles raisons pour que ces pays multiplient les rencontres.

 

Premièrement, depuis la crise internationale de 2008, les pays développés n’ont cessé de se battre pour relancer et maintenir l’élan de la croissance économique, et ont toujours des difficultés à étendre leur consommation domestique. Par conséquent, ils ont perdu la vapeur nécessaire pour tirer l’économie mondiale vers l’avant, ce qui a provoqué la contraction à la fois du commerce et de l’investissement au niveau mondial.

 

Comme la Chine et l’Amérique latine sont dépendantes dans une large mesure des marchés développés pour leur croissance économique, elles sont maintenant prises dans une bataille difficile pour maintenir le rythme de leur croissance économique. Dans ce contexte, les dirigeants des pays concernés doivent chercher et trouver de nouveaux chemins, de nouveaux moyens pour promouvoir le commerce mutuel et leurs investissements. C’est un premier point.

 

Deuxièmement, la Chine et pas mal de pays latino-américains sont des pays émergents qui ont construit des capacités naturelles pour réaliser des coopérations industrielles, et pour cette raison, ils ont concentré leur attention les uns sur les autres.

 

Troisièmement, la Chine et les pays d’Amérique latine ont bâti des avantages comparatifs dans les industries appropriées, ce qui a encouragé des développements conjoints en poussant les facteurs de compétitivité de ces productions. Le domaine des infrastructures est devenu le plus approprié pour initier une coopération concrète. Comme vous l’imaginez sans doute, pendant la visite de Li Keqiang, les dirigeants concernés vont tenter d’établir un consensus, pour lancer l’étude de faisabilité de la voie ferrée transpacifique, ce qui ressuscitera le rêve caressé par les pères fondateurs de l’Amérique latine il y a plusieurs siècles.

 

À propos des perspectives de coopération future entre la Chine et l’Amérique latine, voici ce que je sais :

 

Premièrement, au fur et à mesure des visites régulières de haut niveau, les dirigeants des deux partis ont affiné le projet pour une coopération politique, économique et culturelle rapprochée sur les 10 ans à venir. Ils ont réglé certains programmes spécifiques de coopération industrielle ; ils ont signé de nombreux accords économiques pour fortifier une coopération mutuellement bénéfique dans les secteurs manufacturiers, des services, de l’agriculture, la production, la transformation et la commercialisation des énergies conventionnelles et renouvelables. Ils ont aussi signé des accords dans les domaines de la science et la technologie, le développement des ressources humaines et la protection environnementale, selon mes souvenirs. Maintenant, il reste aux gouvernements à mettre effectivement en place ces contrats économiques lucratifs pour alimenter le développement sain de leurs groupes économiques, ce qui renforcera en retour les fondations des relations bilatérales.

 

 

— C’est effectivement un scénario optimiste. Mais je serais également intéressé d’entendre vos pensées personnelles et votre point de vue sur les obstacles qui existent et doivent être surmontés, pour que ce type de coopération économique potentielle devienne réalité. Quels sont les problèmes en suspens, du point de vue de la Chine ?

 

Vous avez raison. La Chine et l’Amérique latine sont devenues des partenaires majeurs, à la fois en terme de commerce et d’investissement. Toutes les deux entrent dans la coopération industrielle. Cependant, il y a certaines questions non-résolues qui doivent être abordées conjointement, à bon escient, et à temps, pour délivrer plus d’énergie pour le développement de la coopération économique et commerciale dans le futur.

 

Il y a beaucoup de problématiques, mais laissez-moi vous donnez quelques exemples. Du point de vue politique, il manque une compréhension juste des systèmes politiques et des valeurs culturelles des uns et des autres, etc. Du point de vue économique, voyons voir... il n’y a pas assez de biens et de services qui sont commercialisables sur le marché chinois. Il y a un manque d’industries pour le commerce du côté de l’Amérique latine. Il y a des barrières visibles et invisibles au commerce et à l’investissement des deux côtés. Et il y a un manque d’information sur le commerce et l’investissement pour permettre aux entrepreneurs, exportateurs et importateurs des deux côtés de voir où ils en sont.

C’est une partie des problèmes auxquels nous nous devons de répondre de manière compétente, je pense.

 

 

— Avec cette perspective, je voudrais que vous mettiez à profit votre grande expérience des affaires étrangères, et des questions économiques en particulier, pour nous faire part de votre pensée personnelle à propos de l’avenir. Comment consolider une relation durable de coopération économique entre la Chine et l’Amérique du Sud ?

 

En fait, en tant que diplomate, j’ai eu l’occasion de voyager dans pas mal de pays d’Amérique latine pour des conférences et des voyages personnels. Mais maintenant, en tant qu’économiste, voici ce que je peux vous dire :

 

Premièrement, la Chine et l’Amérique latine devraient joindre leurs efforts pour cimenter le consensus pour un développement commun en élargissant le commerce dans les deux sens. Je pense que des accords de libre-échange supplémentaires seraient très appréciables. L’Amérique latine devrait faire en sorte de produire plus de biens et de services qui peuvent être commercialisés en Chine. Et ils devraient identifier plus d’industries capables de produire des biens destinés à la Chine.

 

Maintenant, je dois ajouter que les deux parties doivent travailler main dans la main pour promouvoir les produits d’Amérique latine, et faciliter les conditions qui permettront aux consommateurs chinois de comprendre, accepter et apprécier les produits de qualité moyenne. Les producteurs latino-américains devraient aussi suivre les standards internationaux. Je ne cache pas que les produits et les services occidentaux ont rendu mes concitoyens difficiles ; ils cherchent seulement les marques et les produits de qualité.

 

Deuxièmement, les deux partis devraient miser sur des relations politiques amicales, pour promouvoir l’investissement dans les deux sens, ce qui serait la mesure immédiate à prendre pour réduire le déficit commercial du côté de l’Amérique latine. Pour cette raison, les gouvernements des deux partis devraient encourager la création de parcs industriels, afin que les industriels des deux côtés puissent plus facilement installer des lignes de production et des chaînes de service dans les marchés de l’autre côté.

 

J’ai une autre réflexion à partager avec vous : troisièmement, les deux partis devraient identifier plus de domaines de coopération. Je pense que la connectivité continentale mutuelle serait la meilleure chose pour commencer.

 

En tant que diplomate, comme je l’ai dit tout à l’heure, j’ai voyagé dans environ dix pays d’Amérique latine, et je sais que certains pays ont encore un très grand besoin de maintenance et de construction pour leur réseau de transport national, et il y a clairement un manque dans les réseaux continentaux, ce qui est devenu le véritable obstacle pour que le rêve de rajeunissement continental puisse se réaliser.

 

Pour cette raison, les deux parties devraient faire le point sur le dialogue bilatéral et régional existant et les mécanismes de coopération avec la Chine. Pour finir, mais pas le moins important, les deux parties devraient travailler ensemble pour créer des conditions dans lesquelles les peuples des deux côtés puissent se rencontrer plus facilement, se rendre visite, se comprendre l’un l’autre. Tout simplement car ce sont eux le véritable moteur pour une coopération rapprochée entre nos deux partis.

 

— Votre référence à la connectivité continentale mutuelle est fortement appréciée en Amérique du Sud parce que la question de l’infrastructure, en particulier le projet d’un chemin de fer biocéanique (reliant l’Atlantique au Pacifique) que la Chine aiderait à construire, intéresse beaucoup de pays et beaucoup de gens avec qui je me suis entretenu. Permettez-moi maintenant de poser une question franche que, je n’en doute pas, l’on vous pose tout le temps (au moins sous forme de chuchotements). Cette question est la suivante : quelles sont les vraies motivations de la Chine ? Dans le monde occidental, les médias font des heures supplémentaires pour convaincre leurs lecteurs que la Chine a des objectifs non avoués et qu’elle nourrit d’obscures intentions ! Pouvez-vous, pour nos auditeurs, clarifier cette question ?

 

En tant qu’économiste, permettez-moi d’être franc. D’abord, la Chine a cherché les voies et les moyens d’un développement pacifique. La Chine s’est engagée à le faire et elle le fait. À cet égard, la Chine organise ses relations avec les pays d’Amérique latine en accord avec les normes internationales et aussi en consultation avec les pays en question en tant que partenaires égaux. À ce jour, la Chine est un pays membre de l’OMC et a signé des accords pour des échanges commerciaux avec les pays d’Amérique latine sur le principe du « gagnant-gagnant » qui n’ont rien d’obscur !

 

Actuellement la Chine offre aux pays d’Amérique latine une coopération industrielle par laquelle notre pays entend apporter un soutien financier et technologique à ses partenaires afin d’aider les autres à mettre en œuvre un réseau infrastructurel, en particulier comme nous venons de le discuter, le chemin de fer biocéanique, capable de relier les marchés industriels de ce continent, d’élargir leur dimension économique, d’augmenter leur productivité et leur compétitivité et d’augmenter leurs exportations vers la Chine. Qu’est-ce qui ne va pas avec cela ?

 

Ensuite, la Chine et la plupart des pays américains sont dans la phase post-décollage en termes de développement économique et social, ce qui justifie qu’ils étendent leurs frontières économiques au-delà de leurs frontières traditionnelles. Cependant, si nous l’organisons sur une base commerciale, et permettez-moi de le souligner, nous le faisons sur la base du principe de bénéfice mutuel. La Chine n’a jamais imposé de conditions unilatérales sur quiconque dans ses relations avec les pays d’Amérique latine. Je vous invite à le vérifier en consultant les annales économiques sur cette question.

 

Ainsi, j’aimerais m’adresser à mes amis des médias occidentaux, en me servant de la tribune que vous m’offrez, et leur faire passer le message suivant : les médias de masse se doivent eux aussi de se soumettre à des principes d’intégrité professionnelle. Les correspondants étrangers et les commentateurs politiques, ainsi que les institutions des médias doivent apprendre à rechercher la vérité à partir des faits. La mentalité de la guerre froide, comme je l’appelle, ne fera rien pour promouvoir des relations saines entre la Chine et l’Amérique latine.

 

 

— Vous avez mentionné l’approche « gagnant-gagnant » de la Chine. Pouvez-vous préciser la pensée de Xi Jinping sur cette question, en opposition avec la doctrine de la géopolitique qui, en réalité, domine le monde depuis des siècles ? Et, comme vous le savez sans doute, de nombreux pays d’Amérique latine ont été victimes de cette géopolitique, y compris des guerres alimentées par des puissances étrangères et alors qu’ils entrent dans le XXIe siècle, il leur reste à surmonter cet héritage.

 

C’est un sujet si vaste qu’il faudrait probablement trois heures pour y répondre. Permettez-moi de le faire en deux minutes. Vous pensez sans doute à la politique d’« une Ceinture, une Route » (politique de corridors de développement économique tout le long des nouvelles routes de la soie terrestre et maritime, NDLR) promue par mon président Xi Jinping.

 

D’abord, la quintessence de cette politique, c’est qu’il s’agit du dernier effort en date pour amener la Chine sur la voie d’un développement pacifique en s’entremêlant autant que nécessaire avec l’économie mondiale, en respectant les normes internationales. Il s’agit d’aboutir à un développement commun avec des relations rapprochées en termes d’échanges, d’investissement, de coopération industrielle et de transferts de technologie ainsi qu’une coopération renforcée en termes de ressources humaines.

 

Sur cette question, la Chine a pris les devants via des accords précommerciaux dans le cadre de l’ASEAN, de l’Organisation de coopération de Shanghai, des BRICS ainsi que des partenariats stratégiques avec la Russie et un certain nombre d’autres pays d’Europe centrale, d’Asie centrale, au Moyen-Orient, de l’Asie du Sud et d’Amérique latine.

 

Ces mécanismes bilatéraux, régionaux et multilatéraux de coopération, je n’en doute pas, vont transformer, le cas échéant, la Chine et les pays en question dans une communauté d’intérêt de développement commun et une communauté de destin permettant à ces pays en question de protéger leurs intérêts communs et d’élargir la dimension internationale de leur développement commun.

 

Deuxièmement, la vision du Président Xi Jinping d’« Une Ceinture, une Route », permettra aux pays partenaires de créer un réseau de transport tridimensionnel permettant de se relier par terre, par air et par mer. Cela facilitera les conditions d’une connectivité mutuelle des facteurs de production, aidera la libre circulation des biens et des services et permettra de promouvoir l’investissement dans les deux sens ainsi que la coopération industrielle.

 

Troisièmement, le Président Xi a créé plusieurs plates-formes financières telles que la BAII, le Fonds de la Route de la soie ou le Fonds de développement de l’Organisation de coopération de Shanghai. Ces institutions financières permettront à des pays en voie de développement de démarrer des grands travaux d’infrastructure sur la base d’accords et de bénéfices mutuels.

 

Quatrièmement, la Chine a proposé la création d’un certain nombre de hubs logistiques, de zones de libre-échange et de parcs industriels tout le long de la Nouvelle route de la soie. Ces composantes produiront à terme des dividendes économiques qui seront partagés par les pays partenaires du projet, leur permettant de promouvoir le progrès social, la stabilité politique et la sécurité générale dans la région.

 

En conclusion, permettez-moi de souligner que la vision d’une ceinture, une route n’est pas seulement un concept pour le grand rajeunissement du rêve chinois, mais qu’il s’agit également d’une plate-forme bénéfique pour la prospérité commune de tous les pays le long du projet et d’une combinaison organique du rêve chinois avec les rêves de tous ces partenaires.

 

 

— Merci pour cette réponse sommaire qui est effectivement un condensé d’une discussion de trois heures ! Pour conclure, libre à vous d’ajouter ce qui vous semble important pour ceux qui sont réunis ici à Lima ou ceux qui regarderont l’émission dans d’autres pays.

 

Je serai bref. Un dicton anglais affirme qu’il « faut être deux pour danser le tango ». Une ceinture, une route prendra plus que deux pays le long de la route. Cela va être un groupe de pays dansant les claquettes qui échangera leurs contributions et coordonnera les politiques de l’ensemble des participants au projet. Et cela impliquera les différents gouvernements, les différentes industries ainsi que la société civile et les peuples. Eh bien, la Chine a pris le devant et est montée sur le podium. Et maintenant, je pense que c’est aux gouvernements d’Amérique latine, aux industriels et aux peuples de nous rejoindre et de répondre à l’invitation afin d’avoir une belle équipe capable de danser les claquettes pour réaliser notre rêve commun de relations bilatérales durables, d’une bonne économie, d’une bonne vie pour le peuple et que devienne réalité notre rêve de notre rajeunissement national ! Merci !

 

 

 

Par la Rédaction de Solidarité & Progrès – le 1er juin 2015.

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Le Journal de Notre Amérique n° 3

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Le Journal de Notre Amérique n° 3

 

Fin février, le gouvernement péruvien confirme l’arrivée imminente de plus de 4 000 soldats états-uniens sur son territoire. La raison avancée : la lutte contre le narcotrafic.

 

Le 9 mars, le président des États-Unis, Barack Obama, signe un décret considérant le Venezuela comme une « menace extraordinaire et inhabituelle pour la sécurité des États-Unis ».

 

 Le vendredi 27 mars, dans le quartier populaire de la Boca à Buenos Aires, les dirigeants conservateurs argentins, dont le maire de la ville Mauricio Macri, reçoivent les épouses des deux leaders d’extrême droite vénézuéliens emprisonnés, Léopoldo Lopez et Antonio Ledezma.

 

Au Brésil, la droite conservatrice en appelle au renversement du gouvernement de la présidente Dilma Rousseff, certains appelant même les États-Unis à l’aide.

 

Qu’est-ce qui relie tous ces événements ?


Quel en est le dénominateur commun ?


Il s’agit avant tout d’un projet de restauration de l’ordre ancien, celui des oligarchies nationales alliées à l’impérialisme états-unien...

 

 

>>> Voir Le Journal de Notre Amérique 3 ici

 

 

Par Investig’Action/michelcollon.info – le 18 avril 2015.

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L’UE championne des importations de produits issus de la déforestation illégale

L’UE championne des importations de produits issus de la déforestation illégale | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : la production d’huile de palme engendre une déforestation massive dans certains pays en développement comme l’Indonésie. Copyright : encikcasper/shutterstock

 

 

 

L’UE championne des importations de produits

issus de la déforestation illégale

 

L’Union européenne est l’un des principaux importateurs d’huile de palme, de soja, de viande de bœuf et de cuir issus de la déforestation illégale, selon une étude.

 

Huile de palme ou de soja cultivée dans les zones victimes de la déforestation se retrouve très souvent sur le marché européen.


« En termes de valeur, près d’un quart de l’ensemble des matières premières agricoles issues de la déforestation illégale sur le marché international est destiné à l’Union européenne », indique un rapport intitulé « Recel de bois tropical l’Union européenne complice » de Fern, une ONG créée en 1995 pour suivre l’action de l’UE vis-à-vis des forêts et coordonner les activités des ONG au niveau européen.

 

« Entre 2000 et 2012, l’équivalent d’un terrain de football était, en moyenne, illégalement déboisé toutes les deux minutes pour fournir à l’Union européenne de la viande bovine, du cuir, de l’huile de palme et du soja », dénonce l’ONG dans son étude, selon laquelle « plus de la moitié » de la superficie de ces terres déboisées illégalement pour approvisionner l’UE se trouvent au Brésil et « un quart » en Indonésie.

 

En 2012, l’UE a importé « l’équivalent de six milliards d’euros de soja, de bœuf, de cuir et d’huile de palme issus de cultures ou d’élevages pratiqués sur des terres déboisées illégalement dans des zones tropicales », selon ce rapport.

 

 

>>> Lire : Certaines banques européennes financent des exploitations illégales d'huile de palme

 

 

Dans le détail, l’UE importe « 25 % du soja, 18 % de l’huile de palme, 15 % de la viande bovine et 31 % du cuir vendus sur le marché international et provenant de la destruction illégale des forêts tropicales », précise-t-il.

 

Les produits issus de la déforestation illégale proviennent majoritairement du Brésil (60 %) suivi par l’Indonésie, qui représente 25 % des importations européennes de ce type de produits.

 

Les principaux pays consommateurs de matières premières issues de la déforestation illégale sont les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni et la France. Ils « importent 75 % et consomment 63 % des produits entachés d’illégalité affluant vers l’UE ».

 

 

>>> Lire : Les États membres tardent à lutter contre l'exploitation illégale des forêts

 

 

Les Pays-Bas importent un tiers de ces produits, mais une grande partie est ensuite transférée vers d’autres pays européens.

 

Avec l’Allemagne, les Pays-Bas « sont les plus gros importateurs d’huile de palme destinée aux cosmétiques et aux produits alimentaires ».

 

Le Royaume-Uni est « une destination particulièrement importante pour la viande bovine », tandis que « la majorité du cuir passe par les frontières italiennes », selon le rapport.

 

La France est « le plus important importateur de soja », destiné essentiellement à nourrir la volaille et les porcs.

 

Pour son auteur, Sam Lawson, ancien chercheur du centre de réflexion londonien Chatham House, « la consommation de l’UE fait plus que dévaster l’environnement et contribuer au changement climatique » : elle entraîne aussi « de la corruption, des pertes de revenus, de la violence et des violations des droits de l’Homme ».

 

Le rapport appelle l’UE à « utiliser sa puissance commerciale pour pousser les pays exportateurs à mettre en place des réformes pour réduire la déforestation illégale ».

 

 

 

Par euractiv.fr – le 17 mars 2015

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Pourquoi l’Occident hait Poutine - La raison secrète

Pourquoi l’Occident hait Poutine - La raison secrète | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Pourquoi l’Occident hait-il Poutine ?

La raison secrète

 

 

Les raisons officielles


Nous savons tous que les gouvernements occidentaux, emmenés par les États-Unis et le Royaume-Uni, se sont retournés contre la Russie. Les raisons données par les médias sont nombreuses : la Russie a essayé d’empêcher l’Ukraine de rejoindre l’Union européenne. La Russie a aidé les « rebelles prorusses » à abattre le MH-17. La Russie a « envahi » illégalement la Crimée. Des milliers de troupes et de tanks russes combattent en Ukraine. Certains d’entre nous pensent que ces affirmations sont de la propagande de guerre à l’intention des citoyens de l’Ouest dans le but de justifier des sanctions contre la Russie et de faire monter les tensions militaires.

 

 

Les raisons géopolitiques 


Beaucoup moins largement débattues, mais beaucoup plus importantes, il y a les raisons géopolitiques qui considèrent les zones de conflit entre les intérêts économiques des États-Unis et ceux de la Russie ; et ceux de la Russie et de la Chine. Pour le moment, l’Union européenne est très dépendante de l’énergie russe. Les États-Unis aimeraient faire cesser cela. Le conflit en Ukraine est un élément important du processus visant à séparer économiquement l’UE de la Russie. Mais il y a aussi un programme plus vaste. La Chine et la Russie dirigent les BRICS, ce groupe de pays rassemblant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. Les pays des BRICS veulent développer un système économique mondial qui ne dépende pas du dollar US. Ils veulent être indépendants du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. La Chine a aussi suggéré à l’Europe qu’elle se joigne à elle et à la Russie dans ce qu’elles appellent la Nouvelle route de la soie, qui s’étend dans toute l’Eurasie, de Lisbonne à Shanghai. Inutile de dire qu’il n’y a pas de place pour les États-Unis dans ce plan, ce qui donne une autre raison de couper les liens économiques entre la Russie et l’Union européenne.

 

 


La raison secrète – La guerre qui n’a pas eu lieu


Tous ces facteurs sont importants, mais il y en a encore un autre, qui n’est jamais débattu dans les médias occidentaux. L’élément déclencheur de la soudaine hostilité contre la Russie et Poutine peut être trouvé dans presque tous les événements non déclarés qui se sont déroulés entre la fin d’août et le début de septembre 2013. Ce qui est arrivé dans cette période cruciale est qu’une attaque-surprise de l’OTAN contre la Syrie a été stoppée par la Russie. C’était probablement la première fois depuis la Deuxième Guerre mondiale qu’une attaque militaire planifiée par l’Occident se trouvait confrontée à une force suffisante pour exiger son annulation. On n’a pas dit aux gens en Occident pourquoi leurs dirigeants bellicistes au discours martial ont fermé les yeux. Ils ont reculé et ont décidé de changer leurs plans. Le nouveau plan : démolir l’Ukraine et s’emparer de la Crimée au profit de l’OTAN. Cela, à l’évidence, n’a pas marché non plus ; et le désordre qu’ils ont créé est toujours là.

 

 

L’attaque US/France prévue sur la Syrie

 

Tôt le matin du samedi 31 août 2013, un officiel américain a téléphoné au cabinet du président Hollande pour lui dire d’attendre un appel d’Obama plus tard dans la journée.

 

« Présumant que ce téléphone du soir annoncerait le début des frappes aériennes états-uniennes (contre la Syrie), Hollande a donné l’ordre à ses officiers de mettre au point leurs propres plans d’attaque. Les avions de combat Rafale ont été chargés de missiles de croisière Scalp ; on a ordonné à leurs pilotes de lancer leurs munitions d’une portée de 250 miles quand ils se trouveraient sur la Méditerranée. » (1)

 

Autrement dit, à ce moment-là, les pilotes français et les troupes états-uniennes attendaient seulement l’ordre final du président Obama pour lancer leur attaque. Toutefois, plus tard le même jour, à 18 h 15, Obama a appelé le président français pour lui dire que l’attaque programmée le 1er septembre à 3 h du matin n’aurait pas lieu comme prévu. Il devait consulter le Congrès. (2)

 

Trois jours plus tard, à 6 h 16 GMT mardi 3 septembre, deux missiles dirigés vers la côte syrienne étaient lancés « depuis la partie centrale de la Méditerranée », mais ils n’ont pas atteint la Syrie. (3) « Les deux missiles se sont écrasés en mer. » (4)

 

Il existe différentes versions de ce qui s’est produit. Selon Israël Shamir :

« Un journal libanais, citant des sources diplomatiques, a affirmé que les missiles étaient lancés depuis une base aérienne de l’OTAN en Espagne et qu’ils ont été abattus depuis un navire par le système de défense russe mer-air.  Une autre explication proposée par Asia Times soutient que les Russes ont utilisé leurs brouilleurs GPS, puissants et bon marché, pour rendre impuissants les Tomahawks, très chers, en les désorientant et en les poussant à l’échec. Il y a encore une autre version, qui a attribué le lancement aux Israéliens ; soit qu’ils étaient prêts à abattre les missiles, soit qu’ils observaient les nuages comme ils le prétendent» (5).

 

 

Les navires de guerre étaient prêts

 

Il est difficile de savoir ce qu’il y a derrière ce lancement de missile raté, mais cela n’a pas déclenché de guerre. Nous pouvons tous en être reconnaissants. Sur la carte ci-dessus, nous pouvons voir l’impressionnante collection de navires de guerre en position au large de la Syrie à l’époque. (6) Un article dans Global Research a parlé d’un « déploiement naval massif des États-Unis et de leurs alliés en Méditerranée orientale au large de la côte syrienne ainsi que dans la mer Rouge et dans le golfe Persique. » (7)

 

À ce moment-là, il semblait presque certain que les États-Unis et leurs alliés lanceraient une attaque contre la Syrie. Au lieu de quoi, l’attaque prévue a été reportée sine die. Comme le dit Israël Shamir, « les volontés de fer de l’Amérique et de l’Eurasie s’étaient croisées en Méditerranée orientale », et les États-Unis ont subitement décidé de reculer devant ce grave conflit militaire. Un commentateur a plaisanté en disant qu’Obama avait finalement mérité son prix Nobel de la paix, après ça. Voici l’évaluation de la situation par le Saker, un opposant véhément à ce qu’il appelle l’Empire anglo-sioniste. Parce que, de par sa vie antérieure, le Saker a une connaissance intime du fonctionnement des affaires militaires de l’OTAN.

 

« Moins remarqué, il y a eu l’envoi par la Russie d’une force navale opérationnelle, assemblée à la hâte, mais compétente, sur la côte syrienne. Pas une force suffisamment importante pour battre la marine US, mais une force capable de fournir à l’armée syrienne une vision complète du ciel au-dessus et au-delà de la Syrie. Autrement dit, pour la première fois, les États-Unis ne pouvaient pas réaliser une attaque-surprise sur la Syrie, pas avec des missiles de croisière, pas avec leur puissance aérienne. Pire, la Russie, l’Iran et le Hezbollah se sont lancés dans un programme d’assistance matérielle et technique à la Syrie, avoué, et non avoué, qui a fini par vaincre l’insurrection wahhabite. » (8)

 

 

Pourquoi les États-Unis ont-ils modifié leurs plans ?

 

Il nous est difficile de connaître toutes les manœuvres qui se sont déroulées en coulisses en août et en septembre 2013, mais le résultat final est clair. Après des années de tensions croissantes et de menaces, les États-Unis et leurs alliés ont décidé de ne pas attaquer la Syrie comme ils l’avaient prévu. Etant donné que la rhétorique et le déploiement militaire contre la Syrie semblaient suivre le scénario utilisé pour l’Irak et la Libye, il y a eu peu de débats en Occident sur les raisons pour lesquelles les États-Unis et leurs amis ont subitement changé leurs plans. Maintenant, avec le recul, nous pouvons voir que cette attaque directe ratée a mené à une attaque indirecte croissante et à la montée de ce qui est maintenant connu comme l’État islamique.

 

Deux des raisons évidentes que je peux déceler à ce changement soudain ne sont pas la sorte de choses que les dirigeants politiques occidentaux veulent débattre. L’une est le fait que ces guerres sont très impopulaires. Comme résultat des mensonges et des échecs innombrables révélés sur les guerres sauvages et inutiles en Afghanistan, en Irak et en Libye, il semble que certains politiciens écoutent leurs citoyens. Comment pouvez-vous expliquer autrement la décision inattendue du parlement britannique, le jeudi 29 août, de voter contre la participation du Royaume-Uni à toute frappe contre la Syrie ?

 

L’autre raison est l’étendue des concentrations de troupes de la Syrie, de la Russie et même de la Chine. (9) Les Russes et les Chinois n’ont pas seulement bloqué les États-Unis au Conseil de sécurité. Ils ont « voté » avec leur matériel militaire. Ils ne sont pas satisfaits de ce que les États-Unis avaient projeté pour la Syrie et ont fait clairement savoir qu’ils recourraient à la force pour les arrêter. Quand les Chinois ont-ils envoyé pour la dernière fois des navires de guerre en Méditerranée ? La Russie et la Chine n’approuvent clairement pas la manière dont les États-Unis décident d’envahir un pays après l’autre.

 

 

Qu’est-ce que ça veut dire ?

 

Pour des raisons qui ne sont pas difficiles à imaginer, il y a eu peu de discussions sur la signification plus large de ces événements dans les médias occidentaux. Cependant, des commentateurs comme Israel Shamir et Pepe Escobar croient que ces événements signalent un changement important dans l’équilibre des pouvoirs dans le monde. Ce qui suit est tiré d’une présentation par Israel Shamir au Rhodes Forum le 5 octobre 2013 :

 

« Tout d’abord, la bonne nouvelle. L’hégémonie américaine, c’est du passé. La brute a été maîtrisée.

» Nous avons franchi le cap de Bonne-Espérance, symboliquement parlant, en septembre 2013. Avec la crise syrienne, le monde a opéré un virage essentiel de l’Histoire moderne. C’était un quitte ou double presque aussi risqué que la crise des missiles cubains de 1962.

» Les risques d’une guerre totale étaient élevés, car les volontés de fer de l’Amérique et de l’Eurasie s’étaient croisées en Méditerranée orientale. Il faudra un certain temps pour que ce que nous avons vécu fasse son chemin dans les consciences : c’est normal pour des événements d’une telle ampleur. » (10)

 

Par « Eurasie », il faut entendre la Russie et la Chine. En termes crus, ces deux pays ont simplement contraint les États-Unis à reculer et à annuler leurs plans de guerre. Généralement, les gens ordinaires aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans beaucoup d’autres pays étaient tout aussi opposés à l’attaque que le peuple syrien lui-même.

 

Pepe Escobar est encore plus dramatique. Dans un article du 17 octobre, après le recul du gouvernement de Washington sur la Syrie, il explique qu’il y a eu un changement de politique à Pékin. Maintenant, pour la Chine, fini de mettre des gants diplomatiques. Il est temps de construire un monde « désaméricanisé ». Le temps est venu d’une monnaie de réserve internationale qui remplace le dollar US. (11) Cette nouvelle approche est présentée dans un éditorial de Xinhua. (12) La dernière goutte qui a fait déborder le vase a été l’arrêt des États-Unis [faillite budgétaire bureaucratique, NDT] venant s’ajouter à la crise financière provoquée par les banques de Wall Street. Cet éditorial cite ce qui est peut-être le paragraphe le plus important :

 

« Au lieu de remplir ses obligations comme une puissance dirigeante responsable, un Washington égocentrique a abusé de son statut de superpuissance et a même introduit davantage de chaos dans le monde en transférant ses risques financiers à l’étranger, provoquant des tensions régionales dans des conflits territoriaux, et menant des guerres injustifiées couvertes par des mensonges. (13)

 

Dans sa nouvelle stratégie, la Chine s’appuie sur au moins trois principes. Le premier est de stopper les aventures militaires des États-Unis. Toutes les nations doivent respecter le droit international et régler les conflits dans le cadre des Nations unies. Le deuxième est d’élargir l’adhésion à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international pour inclure des pays émergents et en développement. Le troisième est de travailler à une « nouvelle monnaie de réserve internationale qui doit être créée pour remplacer la domination du dollar US ». (14)

 

Peut-être est-ce pour cette raison que les dirigeants à l’Occident ne célèbrent pas cette guerre qui n’a pas eu lieu. Les Russes et les Chinois ont forcé l’Occident à respecter le droit international et à éviter une guerre illégale. De plus, les Chinois voient cela comme le commencement d’une nouvelle ère dans la politique mondiale. Ils veulent « désaméricaniser » le monde. Cela signifie que les États-Unis et leur petit groupe d’amis en Europe de l’Ouest et au Japon devront reconnaître qu’ils ne peuvent pas prendre de leur propre chef toutes les décisions importantes dans le monde.

 


Par Australianvoice - traduit par Diane Gilliard pour Arrêt sur Info – le 8 mars 2015

 

Notes :

1. Cité d’après un article de David Axe, « Les bombardiers français étaient chargés, les rebelles syriens étaient déployés – Tous attendaient le OK d’Obama pour attaquer » ; https://medium.com/war-is-boring/69247c24253f (en anglais)

2.http://israelmatzav.blogspot.com.au/2013/09/france-was-ready-to-strike-syria-obama.html

3.http://beforeitsnews.com/middle-east/2013/09/two-missiles-launched-toward-syria-fall-into-the-sea-2454030.html

4.http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/middleeast/syria/10282788/Missiles-launched-in-Mediterranean-towards-Syrian-coast-claims-Russian-defence-ministry.html

5.http://www.globalresearch.ca/the-war-on-syria-the-september-2013-military-stand-off-between-five-us-destroyers-and-the-russian-flotilla-in-the-eastern-mediterranean/5355644

6.https://fbcdn-sphotos-b-a.akamaihd.net/hphotos-ak-ash3/1176205_566256046755921_1140583716_n.jpg

7.http://www.globalresearch.ca/massive-naval-deployment-us-and-allied-warships-deployed-to-syrian-coastline-before-the-august-21-chemical-weapons-attack/5347766

8.http://thesaker.is/submarines-in-the-desert-as-my-deepest-gratitude-to-you/

9.http://www.redflagnews.com/headlines/alert-china-sends-warships-to-syria-joining-russian-warships-in-mediterranean-sea

10.http://www.globalresearch.ca/the-war-on-syria-the-september-2013-military-stand-off-between-five-us-destroyers-and-the-russian-flotilla-in-the-eastern-mediterranean/5355644

11. http://www.alternet.org/world/de-americanized-world-and-china

12.http://news.xinhuanet.com/english/indepth/2013-10/13/c_132794246.htm. Cela semble être le même important éditorial analysé par Jeff J. Brown dans le post de Wikileaks « Baba Beijing’s Belly Laugh Felt Round the World », http://www.wikileaksparty.org.au/baba-beijings-belly-laugh-felt-round-the-world-2/. La seule différence que je peux voir est que Jeff Brown se réfère à un auteur nommé Tang Danlu, tandis que le site web de Xinhua se réfère à Liu Chang comme l’auteur de l’article.

13.http://news.xinhuanet.com/english/indepth/2013-10/13/c_132794246.htm

14. http://www.alternet.org/world/de-americanized-world-and-china

 

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Un drone pourrait planter un milliard d’arbres par an

Un drone pourrait planter un milliard d’arbres par an | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it



Un drone pourrait planter un milliard d’arbres par an

 


Planter un milliard d’arbres grâce à des drones : c’est le pari fou entrepris par Lauren Fletcher, un ex-ingénieur de la NASA. 

 

C’est un drone capable d’abord de survoler un terrain, d’évaluer la nature du sol et de voir le meilleur emplacement pour planter. Ensuite, ce drone « chef » est suivi par d’autres petits drones qui, eux, vont semer des arbres.

 

Ils sont équipés de canons à air comprimé capables de projeter à des endroits précis des graines germées entourées d’un gel nutritif. Ils bombardent le sol. La graine s’enfonce et finit, si tout va bien, par donner naissance à un arbre.

 

Cet escadron de drones doit permettre de planter à un rythme industriel, pour lutter contre la déforestation. On estime que 26 milliards d’arbres sont coupés ou brûlés par an sur la planète.

 

 

36.000 graines par jour

 

Pour replanter, c’est un travail énorme. Il faut des bras, beaucoup d’humains. Il y a des programmes en Afrique, mais les moyens ne sont pas suffisants. Seuls les Chinois sont capables, avec une énorme main-d’œuvre et du matériel efficace, de planter rapidement des millions d’arbres.

 

C’est Lauren Fletcher, un ancien ingénieur de la NASA, qui a mis au point ces drones. Grâce à ses robots volants, il compte semer jusqu’à 36.000 graines par jour, y compris dans des terrains difficiles d’accès. Il a créé sa société et va commencer ses premiers bombardements écologiques cette année au Brésil et en Afrique du Sud

 

 

PAR VIRGINIE GARIN - rtl.fr – le 6 mars 2015

Koter Info's insight:


C'est tellement plus beau quand la technologie sert à faire le bien plutôt que la guerre.


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Afrique : les agro-impérialistes font main basse sur les terres agricoles

Afrique : les agro-impérialistes font main basse sur les terres agricoles | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Afrique : les agro-impérialistes font

main basse sur les terres agricoles

Par Lyès Menacer (*)

 

Le Continent africain, qui possède à lui seul un quart des terres fertiles mondiales, concentre 41 % des transactions foncières, sur un nombre total de 1515 transactions à travers le monde, selon un récent rapport de l’ONG ActionAid International, datant de fin mai 2014. « Depuis l’an 2000, plus de 1600 transactions de grande échelle ont été documentées, soit une superficie totale de 60 millions d’hectares », a avancé l’ONG qui a précisé qu’« aussi, il est probable que bon nombre d’acquisitions de moyenne ou grande envergure ne demeurent à ce jour ni documentées ni quantifiées ». Ce rapport d’une vingtaine de pages, intitulé « Hold-up sur les terres : comment le monde ouvre la voie aux accaparements des terres par les entreprises », nous révèle en effet l’ampleur de ce phénomène qui menace, non seulement la survie de millions de personnes dans le monde, mais également les écosystèmes, les forêts et les espèces animales en danger de disparition.

 

L’ONG s’est énormément intéressée à l’Afrique, car ce continent est devenu la nouvelle attraction des multinationales, des fonds de pension et de grands groupes agroalimentaires qui ont acquis, avec les complicités des gouvernements locaux, des millions d’hectares de terres arables.

 

Des États se sont aussi mis à acheter les terres fertiles pour satisfaire leurs besoins alimentaires et fabriquer les biocarburants. L’Arabie saoudite, le Qatar, l’Inde sont souvent cités dans les rapports de ces ONG qui ont identifié aussi les grandes puissances, comme les États-Unis, certains États membres de l’Union européenne (France, Allemagne, Grande-Bretagne, Pays-Bas), et, depuis quelques années, la Chine qui veut avoir sa part en Afrique pour satisfaire sa demande locale. En Afrique subsaharienne, région à forte instabilité politique et sécuritaire, l’accaparement du peu de terres fertiles s’est fait par les autorités qui ont privé des milliers de paysans de leur principale ressource de survie.

 

La saisie des terres a été facilitée par l’absence des actes de possessions que ces paysans n’ont jamais pu établir, dans une région où les biens sont gérés par les chefs de tribus.

 

 

États en guerre, pays à vendre ?

 

En Afrique subsaharienne, 10 % de ces terres arables sont inscrites aux registres officiels. Sous couvert de relance de l’agriculture pour éradiquer la famine qui ravage régulièrement des millions de personnes dans cette zone aride, les gouvernements locaux ont cédé presque à un prix symbolique des centaines de milliers d’hectares aux fabricants de biocarburants, ont dénoncé de nombreuses ONG, dont Grain qui fait constamment l’objet d’attaques de la part de certains pays acheteurs de ces terres.

 

Il est aisé de constater que les pays ciblés par ceux qui se font passer pour des investisseurs sont les mêmes qui sont actuellement secoués par les conflits politiques et les guerres ethniques et confessionnelles. L’on peut citer le Soudan du Sud, la République démocratique du Congo (RDC ou Congo-Kinshasa), le Soudan, la Sierra Leone, le Mozambique, le Liberia, la Tanzanie, le Kenya, le Zimbabwe, le Nigeria et la République congolaise (Congo-Brazzaville). L’île rouge (Madagascar) qui a vécu une crise politique en 2009, suite à une protestation contre la vente de 300 000 hectares de terres à la firme sud-coréenne Daewoo, reste une cible des prédateurs de terres fertiles.


Autrement dit, outre la guerre autour du contrôle des gisements pétroliers et miniers dans ces pays, une autre guerre se déroule loin des regards et de la curiosité des médias qui ne voient souvent en la révolte des pauvres en Afrique que les violences tribales autour de l’exploitation des points d’eau et des zones de pâturages.


Pourtant, des dizaines de personnes, entre agriculteurs et éleveurs, subissent la répression de leurs gouvernements qui les chassent à coup de poudre et de bulldozers de leurs territoires qu’ils occupent depuis des lustres. Des territoires qui ne sont pas seulement des espaces de vie économique, mais de cultures ancestrales. Les émeutes de la faim qui ont secoué Maputo en 2010 n’ont pas empêché le gouvernement à céder 6,6 millions d’hectares aux États-Unis et à des compagnies étrangères. Le Mozambique dispose de 36 millions d’hectares de terres arables, soit 46 % de son territoire, qui sont propres à la culture, et dont seulement 10 % sont exploitées.

 

Au lieu de mettre en place une politique agricole vivrière qui lui garantirait la sécurité alimentaire, le gouvernement de Maputo préfère céder ses terres à la destructrice industrie des biocarburants. Pendant ce temps, 40 % des Mozambicains souffrent de malnutrition, selon les chiffres officiels des ONG onusiennes.

 

La République démocratique du Congo (RDC) n’a pas dérogé à la règle puisque 50 % de ses terres fertiles sont passées sous le contrôle des pays étrangers et des firmes internationales qui sont plus intéressés par l’exploitation du sous-sol que par l’agriculture, sans payer la moindre taxe ou redevance.

 

Et quand ils doivent payer, les sommes sont dérisoires et profitent plutôt aux membres du clan au pouvoir. C’est le cas aussi chez le voisin de la République congolaise qui a cédé 46 % de ses terres fertiles aux mêmes prédateurs qui sont à l’affût de la moindre parcelle de terrain cultivable, que ce soit pour l’industrie agroalimentaire ou pour nourrir la population du pays acheteur, comme dans le cas de l’Arabie saoudite et du Qatar, deux pays désertiques qui importent toute leur nourriture. Ces deux pays ont acquis, au prix de la répression menée par le gouvernement d’Addis-Abeba contre les paysans et les éleveurs, des dizaines de milliers d’hectares pour satisfaire leur demande intérieure en fruits et légumes. Les dénonciations des massacres orchestrés par l’armée éthiopienne pour défricher le terrain aux « investisseurs » sont restées lettre morte.

 

 

Qui sont les acheteurs ?

 

« Les États-Unis sont à l’origine de la plupart des investissements conclus (7,09 millions d’hectares), suivis par la Malaisie (3,35 m ha), les Émirats Arabes Unis (2,82 m ha), le Royaume-Uni (2,96 m ha), l’Inde (1,99 m ha), Singapour (1,88 m ha), les Pays-Bas (1,68 m ha), l’Arabie saoudite (1,57 m ha), le Brésil (1,37 m ha), et la Chine (1,34 m ha) », énumère le document rendu public par ActionAid International qui cite Land Matrix, un organisme indépendant qui dispose d’une riche base de données concernant les transactions foncières enregistrées à travers le monde.

 

En plus des États acheteurs, les organismes financiers, les fonds d’investissement et les groupes industriels qui ont été lourdement touchés par la crise économique de 2008, ont orienté leur intérêt vers ce marché.

 

« Une étude menée par la Deutsche Bank Research met en lumière l’existence de trois grands groupes d’acteurs économiques impliqués dans le secteur des terres agricoles : les gouvernements cherchant à acquérir de la terre à l’étranger pour sécuriser leurs réserves en nourriture et en énergie, les entreprises agricoles qui cherchent soit à accroître leur production, soit à intégrer la chaîne d’approvisionnement, et des investisseurs financiers », ajoute le même texte. Les acteurs influents des industries minières, les entreprises de tourisme et les concessions sylvicoles ne sont pas restés à l’écart de cette bataille qui va provoquer, à long terme, une grande explosion sociale sur le continent. « L’étude montre que ces acteurs n’agissent pas de façon isolée. En faisant pression sur la terre, les intérêts d’un des groupes d’acteurs motiveront les actions des autres groupes », ajoute le rapport d’ActionAid International.

 

Les paysans des pays africains essayent de s’organiser, aidés par les ONG qui tentent tant bien que mal d’alerter l’opinion publique internationale et les hautes instances onusiennes. Un combat qui, pour le moment, est compromis dans bien des cas où les dictatures locales répriment et emprisonnent tous ceux qui osent se mettre face à ce qui est appelé projet d’investissement, développement durable, relance économique, etc.

 

 


Par Lyès Menacer (*) - michelcollon.info – le 27 janvier 2015


Titre originel : Afrique : Les paysans africains livrés aux agro-impérialistes Source : Afrique en lutte

 

(*) Lyès Menacer : romancier et journaliste du quotidien francophone algérien La Tribune.

 

***


>>> Lire l’ensemble des articles faisant partie du Journal de l’Afrique n° 006

 

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VIDÉO - Garé sur une place "handicapé", il est humilié avec des post-its !

VIDÉO - Garé sur une place "handicapé", il est humilié  avec des post-its ! | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


VIDÉO - Garé sur une place "handicapé",

il est humilié  avec des post-its !

 

Mettre sa voiture n’importe où, c’est mal. Au Brésil, certains ont trouvé la solution pour faire passer l’envie aux mauvais conducteurs de se garer sur des places réservées aux handicapés.

 

 

 

>>>  Voir la vidéo « PEGADINHA: Vaga Para Deficiente 2 - Post It ( handicapped parking Prank) » ici

 


 

Par Audrey Kucinskas - leplus.nouvelobs.com – le 26 juin 2015.


Koter Info's insight:


Génial, à reproduire en pratique !


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La Turquie reproche à la Belgique de reconnaître le génocide arménien

La Turquie reproche à la Belgique de reconnaître le génocide arménien | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


La Turquie reproche à la Belgique de

reconnaître le génocide arménien

 

Le ministère turc des Affaires étrangères s’en est pris samedi au Premier ministre belge Charles Michel dont le gouvernement a reconnu comme génocide jeudi le massacre de centaines de milliers d’Arméniens par l’Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale.

 

Le ministère a indiqué qu’il n’était « ni acceptable, ni justifiable » pour le dirigeant belge de politiser la problématique et a averti de conséquences pour les relations entre Ankara et l’Europe.

 

Ankara a déjà procédé au rappel de ses ambassadeurs en Autriche, au Brésil, au Luxembourg et au Vatican cette année après que ces pays ont pris position autour du génocide.

 

L’Arménie soutient que dès 1915, jusqu’à 1,5 million de citoyens ont été tués durant deux ans de déportations et de massacres visant les communautés chrétiennes. La Turquie estime ce chiffre exagéré et prétend que des civils ont été tués de part et d’autre.

 

 

Par lalibre.be – le 20 juin 2015.

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LA GUERRE... OU LE GOUVERNEMENT DE LA PEUR

LA GUERRE... OU LE GOUVERNEMENT DE LA PEUR | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Illustration : chaos-controle.com


 

 

LA GUERRE... OU LE GOUVERNEMENT DE LA PEUR

Par Michel Lhomme

 

D’après un officier de l’OTAN, nous serons probablement en guerre cet été, mais avec de la chance, elle ne sera pas nucléaire. Certes, il ne s’agit pas d’une annonce officielle, mais d’une information révélée à John Schindler, ancien analyste de la NSA et officier du contre-espionnage par un haut gradé de l’OTAN. Il a alors souhaité partager cette information sur Twitter. 

 

S’agit-il simplement du ressenti d’un officier et d’un zèle professionnel ou y a-t-il de réelles raisons de s’attendre à une guerre imminente ? En tout cas, dans le contexte de tensions croissantes dans plusieurs régions du monde avec des guerres régionales, des guerres par procuration entre les deux axes, des provocations de part et d’autre, des manœuvres militaires de plus en plus régulières et massives pour se préparer au combat, on ne peut pas dire que l’ambiance générale sur la scène internationale soit à l’apaisement. On sent bien qu’il ne manque plus qu’un événement déclencheur pour mettre le feu aux poudres. Le seul espoir de détente est pourtant la fin du mandat de Barack Obama qui doit justifier son prix Nobel de la Paix alors que pendant ce temps, les faucons s’activent autour de la candidature d’Hillary Clinton aux primaires démocrates.

 

La Russie, qui est ouvertement dans une démarche active de préparation à une guerre mondiale, (si vis pacem para bellum) a récemment lancé un pic assez caustique à l’attention des Occidentaux par le biais du Premier ministre russe Dimitri Rogozine. « Je plaisante toujours à ce sujet. Ils ne nous donnent pas de visa, ils ont pris des sanctions contre nous, soit. Mais les chars n’ont pas besoin de visa », a-t-il lancé sur le ton de l’humour pendant une émission diffusée dimanche soir sur la chaîne publique Russia 1, précisant par ailleurs que le bouclier nucléaire russe est très bon, « plus puissant que n’importe quel autre ». La Russie comme la Chine se placent dans une démarche défensive face aux menaces occidentales

 

La semaine dernière, le journal chinois Global Times a affirmé qu’une « guerre est inévitable » avec les États-Unis sur la mer de Chine méridionale si Washington continue à exiger l’arrêt de la construction d’îles artificielles par Pékin, le gouvernement chinois installant une sorte de maillage d’îles forteresses en fer à cheval tout au long de ses côtes. Pékin dit aussi « se préparer minutieusement » à un conflit avec les États-Unis. Le Global Times, influent tabloïd populaire au ton nationaliste qui est la propriété du Quotidien du peuple, l’organe officiel du PC chinois, a en tout cas estimé dans un éditorial que la Chine est résolue à terminer les travaux entrepris en particulier dans l’archipel des Spratleys, en mer de Chine méridionale et la semaine précédente, les autorités chinoises s’étaient déclarées « fortement mécontentes » du survol de la zone par un avion-espion américain. Washington et Pékin se sont mutuellement accusés d’alimenter l’instabilité dans la région. Par ailleurs, les stocks d’or de la Chine n’ont jamais été aussi élevés. Or, en quelques jours, il suffirait à la Chine de quelques mouvements boursiers pour mettre l’économie américaine surendettée à genoux.

 

 

En Amérique du Sud, la Chine va encore plus loin. Non contente de financer le canal du Nicaragua, elle vient d’annoncer un deuxième projet transatlantico pacifique qui traverserait le Brésil et le Pérou en brisant une seconde fois le monopole du canal de Panama.

 

En visite au Brésil, le Premier-Ministre Chinois, Li Keqiang a effectivement signé pour plusieurs milliards de dollars d’accords économiques dont le plus important est le financement d’une voie ferrée transcontinentale qui va relier le Brésil au Pérou c’est-à-dire l’Océan Atlantique à l’Océan Pacifique et par conséquent à l’Asie. S’il s’agit dans un premier temps de favoriser les exportations brésiliennes de produits agroalimentaires comme le soja et la viande, cette voie ferrée devrait aussi devenir un nouveau corridor, le deuxième sous contrôle chinois, entre les deux océans. Or, cette voie ferrée concernera aussi des exportations minières, des produits industriels et des dérivés pétrochimiques produits à partir des gisements off-shore de la façade atlantique du Brésil. Elle drainera aussi les minerais et le gaz péruviens. À noter que le Président bolivien, le gauchiste Evo Morales, s’est insurgé contre le choix du Pérou comme unique espace de transit vers l’océan Pacifique et affirme qu’une voie ferrée désenclavant la Bolivie aurait été moins chère à construire et plus rentable à exploiter.

 

En tout cas, au Pérou, curieusement, des associations indigénistes soutenues par de grandes ONG occidentales comme WWF ou Greenpeace sont sorties immédiatement de leur silence pour manifester leur opposition au projet. C’est aussi le cas au Brésil où parmi les opposants au projet, on retrouve Paulo Adario, directeur des campagnes Amazonie de Greenpeace, soupçonné sur place d’être un agent de la NSA. Du point de vue géopolitique, cet accord chino-brésilien est en tout cas la victoire de l’école géopolitique dite « « méridionaliste » » qui préconise le développement des relations sud-sud à l’Université de Sao Paulo. Son principal penseur est le géopolitologue brésilien, André Martin.

 

Les ONG environnementalistes sont, en fait, de plus en plus le cheval de Troie des  États-Unis et de l’Occident et ce n’est pas pour rien que Vladimir Poutine a promulgué récemment une loi contre toutes les ONG étrangères dont l’activité représente selon lui une menace pour la Russie et sa capacité de défense. Comme le souligne la présidente du Sénat russe, Valentina Matvienko, les ONG « s’ingèrent dans les affaires des États souverains » et ce sont elles qui sont responsables des « coups d’État » soudain, des « révolutions orange » ou des « printemps arabes » de la colère démocratique.

 

 

 

Par Michel Lhomme - metamag.fr – le 4 juin 2015.

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Des Hommes au grand cœur

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Des Hommes au grand cœur

 

Les « gens polis » de Novorossiya

 

En 2014, alors que l’Ukraine implosait sous le choc du Maïdan, les régions russophones du pays refusant légitimement le coup d’État constitutionnel orchestré par les USA faisaient appel au droit sacré des peuples à disposer d’eux-mêmes pour se protéger de la folie ethnocentrée et violente des nouveaux maîtres de Kiev. D’Odessa à Kharkov, l’inquiétude des populations ostracisées par les putschistes se transforma rapidement en manifestations de protestation puis en revendication fédéraliste…

 

La première région à basculer dans la rébellion fut la Crimée, protégée par la présence légale des Forces Armées russes de la Flotte de la Mer Noire basée dans la péninsule. Dès le référendum organisé et annoncé début mars 2014, les unités militaires russes se sont déployées dans la péninsule pour protéger la population et prévenir les réactions violentes d’une dictature ethnocentrée de plus en plus menaçante.

 

L’aventure des « gens polis » commence…

 

Un symbole

 

Tandis que le retour dans la Fédération de Russie par référendum populaire était sans appel (96.7 %) clôturant la courte histoire ukrainienne (1954-2014) de cette péninsule russophone, la répression de Kiev commençait a frapper les autres régions rebelles de Kharkov, Lugansk, Donetsk et Odessa notamment, devenues la cible d’une opération militaire disproportionnée et violente déclenchée le 13 avril 2014, au lendemain de la visite à Kiev de John Brennan… le directeur de la CIA ! La guerre venait de commencer en Ukraine et les fédéralistes refusant de se soumettre à l’esclavage devinrent séparatistes…

 

Soucieuse du droit international, la Fédération de Russie ne pouvait pas protéger les populations révoltées, faute de présence militaire autorisée dans leurs régions, c’était donc à elles de s’organiser à partir des comités d’autodéfense improvisés et des unités militaires mutines…

 

Lorsque les premiers bombardements frappent les populations civiles de Kramatortsk et Slaviansk, le 21 avril 2014, l’opération spéciale « antiterroriste » soutenue par les discours russophobes des putschistes de Kiev, affiche alors toute sa réalité génocidaire, confirmée par le massacre d’Odessa le 2 mai 2014.

 

Venant de Russie et de Crimée, des volontaires individuels affluent alors vers la zone des combats, pour aider cette population qui tente sur quelques barrages improvisés de s’opposer à la terreur de Kiev. Accompagné par 52 volontaires, un ancien officier russe, Igor Strelkov prend le commandement et organise avec la milice populaire la défense de Slaviansk et Kramatorsk. La résistance héroïque de ce secteur va durer jusqu’au 10 juillet 2014 et permettre à Donetsk et Lugansk de s’organiser à leur tour en bastions invincibles…

 

 

Les « gens polis » entrent dans la l’Histoire…

 

Depuis plus d’un an, des femmes et des hommes viennent de tous les horizons géographiques, culturels, ethniques, religieux ou politiques pour soutenir et défendre cette terre du Donbass et sa population martyrisée…

 

Ils sont de plus en plus nombreux à rallier la rébellion du Donbass : frères de Russie, de Tchétchénie, de Crimée, de Serbie, mais aussi d’Espagne, d’Allemagne, d’Italie, de Suède, du Brésil et même des États-Unis, ce pays dont le gouvernement est à l’origine du coup d’État du Maïdan et de la guerre lancée par la dictature de Kiev.

 

Je peux témoigner que les volontaires rencontrés ici, et qui ont abandonné leurs pays et leurs foyers pour suivre l’appel de leur cœur, se sont tous élevés au-delà de leurs opinions personnelles et de leurs origines pour former une fraternité combattante servant les jeunes républiques du Donbass et l’espoir d’une Europe des peuples libérés… Ces femmes et ses hommes qui rejoignent le front du Donbass sont des rebelles dans le sens jungerien du terme, Venus d’horizons différents ils partagent un sens aigu de la justice et de la Liberté.

 

Leur présence sur le front, les armes à la main est un engagement sans haine ni euphorie, pour protéger un peuple et son territoire contre une agression russophobe primaire, viscérale et meurtrière réveillant les forces obscures et démentes du passé pour servir un Nouvel Ordre Mondial agonisant.

 

« Le recours aux forêts demeure possible lors même que toutes les forêts ont disparu pour ceux-là qui cachent en eux des forêts.

Le rebelle a pour tâche de fixer la mesure de liberté qui vaudra dans des temps à venir » Ernst Jünger

 

Le volontaire est un homme qui a développé sa liberté jusqu’à en être l’esclave volontaire et lui sacrifier ses plaisirs et intérêts personnels. Et même si « nul destin n’est plus désespérant que d’être entraîné dans cette suite fatale où le droit se change en arme » (E.J) le volontaire entraîne alors sa liberté sur le chemin du devoir quelles que soient les conséquences personnelles de son action… « Fais ce que dois advienne que pourra » !

 

La dimension internationale de ce conflit déclenché par le Nouvel Ordre Mondial contre le monde russe s’exprime donc également dans la rébellion de ces Hommes libres refusant sa dictature. Partout s’organise dans les consciences une résistance à l’hégémonie étasunienne et à la vision unipolaire esclavagiste que la ploutocratie mondialiste cherche à imposer au monde. Dans les steppes du Donbass, cette résistance se concrétise sur le front et autour du projet de la Novorossiya.

 

Une poignée de Français a rejoint depuis plusieurs mois les « gens polis », défendant le peuple russe du Donbass, déployés, les uns dans des unités militaires autour du bastion de Donetsk, les autres dans des services humanitaires et hospitaliers de la République. Nous formons avec d’autres camarades étrangers des unités internationales défendant la liberté du Donbass, le projet de la Novorossiya et les valeurs civilisationnelles fondatrices communes…

 

Je sers par exemple dans une unité de reconnaissance de la Garde Nationale de Donetsk aux côtés d’autres volontaires du Donbass, mais aussi de Russie, de Slovénie, des États-Unis et de France. Ailleurs, d’autres Français luttent avec des volontaires brésiliens, espagnols, suédois etc.

 

Volontaires français quelque part sur le front du Donbass,* *et toujours avec les « petits compagnons de Novorossiya »

 

 

Les « gens polis » ambassadeurs de la liberté des peuples…

 

Servir dans les rangs des Forces Armées de Novorossiya n’est pas rejoindre seulement le front du Donbass, c’est également et surtout participer en tant qu’hommes libres à la résistance à l’esclavage de ce monde moderne qui cherche a asservir les vivants à une pensée unique servant exclusivement l’intérêt de quelques-uns.

 

Nous ne cherchons pas les honneurs, mais l’Honneur de témoigner et représenter la Liberté et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et défendre leurs identités et nous portons ce titre de « volontaire » avec gravité, car « ce n’est pas le titre qui honore l’homme, mais l’Homme qui honore le titre » (Machiavel).

 

Le Nouvel Ordre Mondial tente, par le chaos de sauver son système économique autophage en cherchant à en faire l’Unique système régnant sur un monde repu, mais asservi.

 

Un proverbe russe avertit que « c’est lorsqu’un monstre se noie qu’il fait les plus grosses vagues ! » et les différents conflits et crises déclenchés par les USA à travers le monde semblent confirmer effectivement que nous assistons à la fin d’un cycle systémique majeur.

 

Nos gouvernements et leurs serves médiacraties sont tombés aujourd’hui en esclavage par la cupidité des élites et la stupidité de la masse, et ne représentent plus leurs peuples. Ces satrapes étasuniens qu’ils soient dans les palais nationaux ou ceux de l’Union Européenne, ne servent rien d’autre que leurs intérêts personnels et ceux de la finance internationale dont ils sont devenus des laquais pitoyables.

 

Des hommes et des femmes se dressent aujourd’hui au milieu des ruines, refusant l’avenir orwellien que le système mondialiste cherche à leur imposer. Fidèles au passé et tournés vers l’avenir ces ambassadeurs de la Liberté imaginent avec un stylo ou un fusil d’assaut comment résister au monstre et créer un monde nouveau organisé autour d’un principe de subsidiarité respectueuse de la diversité des identités humaines et naturelles.

 

La Novorossiya est devenue aujourd’hui un athanor d’où surgira vraisemblablement une nouvelle vision sociétale plus humaine et naturelle, débarrassée de la cupidité folle de la domination de l’argent et d’une pensée unique suicidaire. Voilà pourquoi il est prioritaire de défendre et de libérer le sanctuaire du Donbass des griffes du Nouvel Ordre Mondial, et en soutenant ou rejoignant les volontaires qui le défendent, de permettre l’éclosion de ce monde nouveau.

 

 

 

Par Erwan Castel - novorossia.vision – le 29 mai 2015.

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DATA. La responsabilité de l’Europe dans la déforestation

DATA. La responsabilité de l’Europe dans la déforestation | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Illustration : Damien HYPOLITE

 

 

DATA. La responsabilité de l’Europe

dans la déforestation

 

L’Union Européenne est la principale consommatrice au monde, de produits agricoles issus de terres illégalement déboisées, selon une étude néerlandaise.

 

Soja, huile de palme, bœuf, cuirs… L’Europe se montre extrêmement gourmande en produits issus de terres illégalement déboisées, montre un rapport accablant de l’ONG néerlandaise FERN ([Making the UE Work for people and forest], daté du 17 mars 2015. L’Union Européenne constitue même le premier débouché mondial pour ceux qui pillent ou déforestent… ses deux premiers fournisseurs étant le Brésil et l’Indonésie. [voir notre Datanimé]

 

De précédentes études commandées par l’Union européenne montraient déjà en 2013 que l’Union était le principal importateur au monde de produits du bois liés à la « déforestation intrinsèque ». Cette fois, l’étude de FERN pousse l’investigation plus loin et établit que l’UE « est également l’un des plus grands importateurs de produits primaires issus de la déforestation illégale ». En 2012, elle en a importé pour 6 milliards d’euros « ce qui représente près d’un quart du volume total des échanges mondiaux » selon l’ONG. Les Pays-Bas — dont les ports constituent la principale porte d’entrée vers nos marchés — le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie et… la France figurent parmi les principaux pays consommateurs de ces matières premières et « sont collectivement responsables des deux tiers de leur valeur d’achat dans l’Union européenne et des trois quarts des zones forestières détruites » selon l’ONG.

 

 

En Indonésie, 80 % de défrichages illégaux

 

Rappelons que le défrichage illégal de terres à des fins d’exploitation agricole commerciale serait responsable de la moitié de l’ensemble des activités de déforestation en zone tropicale depuis 2000, selon une étude de 2 014. Et que la majorité des produits cultivés ou élevés sur les terres récemment déboisées est destinée à l’exportation. En Indonésie, où les plantations de palmiers à huile et de bois sont les principales causes de la déforestation, plusieurs études estiment qu’au moins 80 % de ces exploitations sont illégales [voir notre Datanimé]. Au Brésil, où les cultures de soja et les élevages de bétail sont responsables de la quasi-totalité de la déforestation, des travaux universitaires ont démontré que 90 % de la déforestation liée à la production de ces matières premières était illégale en Amazonie brésilienne au cours de la période 2000-2009.  Les autorités brésiliennes viennent d’arrêter le « roi de la déforestation » qui sévissait jusqu’alors en toute impunité dans la région, mais il leur reste fort à faire.

  

« Le Brésil et l’Indonésie sont loin d’être les seuls pays touchés par ce phénomène » selon l’ONG qui a minutieusement recensé les fraudes au permis, infractions aux règlements, vols ou intimidations auxquels ont recours les défricheurs, les politiques, ou les entreprises impliquées [voir notre datanimé].  Et conclut tristement


« En dehors de leur impact sur l’environnement, ces pratiques illégales répandues entraînent de la corruption, de la violence et des violations des droits de l’homme. Des menaces et des agressions physiques, parfois même mortelles, sont exercées à l’encontre des opposants à la déforestation illégale»


De quoi faire réfléchir l’Union Européenne ? Selon l’ONG les politiques agricoles et énergétiques de l’UE sont en contradiction avec la volonté affichée des Européens de lutter contre le pillage, mais aussi de préserver mondialement les forêts, notamment par qu’elles jouent un rôle régulateur essentiel dans le climat, en servant de pompe à carbone. L’ONG entend désormais pousser le dossier et fera prochainement des propositions pour inciter l’Europe à sortir de son incohérence.

 

 

Par Rachel Mulot - sciencesetavenir.fr – le 3 avril 2015.

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L’Unasur demande l’annulation du décret US contre le Venezuela

L’Unasur demande l’annulation du décret US contre le Venezuela | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photos : de gauche à droite : message personnel envoyé à la Maison-Blanche par la population de l’État de Falcon (Venezuela), depuis le Parc National Médanos de Coro, le 12 mars 2015 — Marche de soutien à Nicaragua — Marche de soutien à Buenos Aires — Marche de soutien à Brasilia, Brésil

 

 

L’Unasur demande l’annulation

du décret US contre le Venezuela

Par Thierry Deronne (*)

 

Défaite d’Obama, car la totalité des gouvernements sud-américains lui demande de retirer son décret contre le Venezuela.

 

Cinglante défaite pour Barack Obama et nouveau pas dans l’unité et la souveraineté latino-américaine : tous les États membres de l’Union des Nations Sud-Américaines (Unasur), à savoir l’Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Chili, la Colombie, l’Équateur, le Guyana, le Paraguay, le Pérou, le Surinam, l’Uruguay et le Venezuela se sont réunis en session extraordinaire à Quito ce samedi 14 mars 2015 pour manifester leur rejet unanime du décret pris par Washington contre le Vénézuéla le 9 mars 2015 parce qu’« il constitue une menace d’ingérence et de violation de la souveraineté et du principe de non-intervention dans les affaires intérieures d’autres États ».

 

Chargé de lire la déclaration finale, le chancelier de l’Uruguay a expliqué que les douze gouvernements ont réaffirmé leur engagement « avec la pleine actualité du droit international, la solution pacifique des controverses et le principe de non-intervention » et, dans une claire allusion à la possibilité d’un blocus économique ou d’une invasion militaire, ont appelé tout gouvernement « à s’abstenir de mesures coercitives unilatérales qui violent le droit international ». Les participants à la réunion de Quito ont demandé instamment aux États-Unis d’évaluer et de mettre en pratique « des alternatives de dialogue avec le Gouvernement du Venezuela basées sur les principes de souveraineté des peuples ».

 

En outre, le porte-parole a rappelé que l’UNASUR poursuivra sa mission d’accompagnement du « plus large dialogue politique avec toutes les forces démocratiques vénézuéliennes, dans le plein respect de l’ordre constitutionnel, des droits humains et de l’État de droit ».

 

La semaine passée la délégation de l’UNASUR s’était rendue à Caracas pour enquêter sur la tentative de coup d’État du 12 février contre le gouvernement de Nicolas Maduro, avait invité les diverses forces politiques à un réunion et s’était entretenue avec les autorités du Centre National Électoral. Au terme de ces travaux, le président de l’UNASUR, l’ex-président colombien Ernesto Samper, avait rejeté toute ingérence extérieure et recommandé à l’opposition de jouer le jeu électoral et de renoncer à la violence.

 

Une position réaffirmée ce samedi par le chancelier uruguayen : « L’Unasur considère que la situation intérieure du Venezuela doit être résolue par les mécanismes prévus dans la Constitution vénézuélienne » et offre son plein appui dans le cadre de l’observation des prochaines élections législatives prévues cette année au Venezuela, « convaincue de l’importance de maintenir l’ordre constitutionnel, la démocratie et la plus totale permanence des droits humains fondamentaux de l’Unasur ».

 

Pour rappel, le lundi 9 mars 2015, le gouvernement des États-Unis avait franchi un nouveau seuil dans les menaces vis-à-vis du Venezuela lorsque le président Barack Obama avait signé un ordre exécutif décrétant « l’urgence nationale aux États-Unis vu la menace extraordinaire et inhabituelle que représente le Venezuela pour notre sécurité nationale et notre politique extérieure » (sic).

 

Ce document avait, en peu de jours, suscité une solidarité active avec le Venezuela de la part des mouvements sociaux latino-américains et de collectifs du monde entier qui ont défilé à Buenos Aires, à Brasilia, à La Paz, à Managua, La Havane, etc.. jusqu’à Madrid : collectifs citoyens, mouvements étudiants, syndicats de travailleurs, mouvements paysans comme les Travailleurs Sans Terre du Brésil…

 

Le président équatorien Rafael Correa a déclaré : « Comment ne pas rejeter avec indignation cette barbarie ! À l’époque des dictatures des années 70, c’était quelque chose de commun, mais aujourd’hui, en plein XXIe siècle ! Le droit international existe ! Que l’on soit ou non d’accord avec le gouvernement de Nicolas Maduro, la plus élémentaire des dignités nous oblige, en tant que latino-américains, à rejeter tant d’arrogance, tant d’unilatéralisme, tant d’impérialisme. Nous en avons assez ! Quelle honte ! » Pour l’ex-Président Mujica, dire que « le Venezuela est une menace est une folie, nous en avons assez de l’intromission permanente des États-Unis ! » et le président bolivien Evo Morales a exigé au président Obama de présenter ses excuses à l’Amérique Latine.

 

Des théologiens brésiliens de la Libération comme le père franciscain Leonardo Boff et l’évêque Pedro Casaldáliga, le Père nicaraguayen Miguel d’Escoto, ex-Secrétaire général de l’ONU, ainsi que l’évêque Thomas Gumbleton et l’ex-Procureur général des États-Unis Ramsey Clark, ont écrit au président Obama pour lui demander de retirer son décret. « Nous qualifions honteux et de profondément hypocrite votre décret. Il constitue également une violation flagrante du droit international en tant que menace d’usage de la force contre le Venezuela et en tant qu’encouragement à vos agents vénézuéliens pour qu’ils continuent à déstabiliser le pays. »

 

 

 

Par Thierry Deronne (*) - Venezuela Info - elcorreo.eu.org - le 14 mars 2015

 

 

(*) Thierry Deronne est licencié en Communications Sociales (IHECS, Bruxelles). Après un passage (1986-1988) par l’éducation populaire du Nicaragua révolutionnaire, il s’établit au Venezuela ou il vit et travaille depuis 17 ans. Fondateur de l’École populaire et Latinoaméricaine de Cinéma (1995), cofondateur des télévisions associatives Teletambores et Camunare Rojo Tv, ex-vice-président de la télévision publique Vive TV (www.vive.gob.ve) où il a créé notamment le programme « cours de cinéma ». Réalisateur de documentaires sur l’Amérique Latine (Le passage des Andes [2005] sur les racines bolivariennes du Venezuela ou Carlos, l’aube n’est plus une tentation consacré à la vie du fondateur du Front Sandiniste Carlos Fonseca Amador. [Sources : alterinfos.org]


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Barack Obama part en guerre contre le Venezuela

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Barack Obama part en guerre contre le Venezuela

 

Barack Obama a signé le 9 mars un décret faisant du Venezuela une « menace exceptionnelle à la sécurité nationale des États-Unis », et initiant une série de sanctions contre sept personnalités vénézuéliennes... pour commencer.

 

Ainsi, après l’Afrique du Nord, le Moyen-Orient et l’Europe de l’Est, l’Amérique du Sud est destinée à devenir le prochain continent à subir les fameuses révolutions de couleur conçues à l’Université d’Oxford en Angleterre, et mises en œuvre par les gouvernements de George W. Bush et de Barack Obama.

 

L’arrogance de ce dernier fait que les États-Unis se trouvent de plus en plus isolés, puisque la grande majorité des gouvernements d’Amérique du Sud s’est ralliée au gouvernement vénézuélien pour faire part de son soutien.

 

Le ministre des Affaires étrangères équatorien Ricardo Patino a convoqué une conférence de presse tout de suite après la décision d’Obama, pour annoncer la tenue prochaine d’une réunion de l’UNASUR (Union des nations d’Amérique du Sud). « Nous n’allons pas permettre l’ingérence étrangère ; nous n’allons pas permettre de coup d’État » au Venezuela, ou dans la région en général, a-t-il déclaré. « Nous allons nous opposer, de manière radicale, frontale, institutionnelle et de toutes nos forces à toute tentative de déstabilisation », a-t-il ajouté.

 

L’UNASUR a tenté, au cours des derniers mois, de contribuer aux efforts pour trouver un compromis dans le bras de fer qui oppose le gouvernement vénézuélien à l’opposition, avec l’envoi d’une délégation aussi récemment que le 6 mars dernier, composée des ministres des Affaires étrangères du Brésil, de la Colombie et de l’Équateur.

 

Le décret d’Obama affirme sans ambages :

Cette nouvelle autorité [que s’arroge Obama] vise des personnes impliquées ou des responsables de l’érosion des garanties en matière de droits de l’Homme, de la persécution des opposants politiques, des entraves à la liberté de la presse, de l’usage de la violence et des violations des droits humains et des abus en réaction à des manifestations antigouvernementales, des arrestations arbitraires et de la détention de protestataires antigouvernementaux, ainsi que de la corruption significative des responsables gouvernementaux au Venezuela. Ce décret ne vise ni le peuple ni l’économie du Venezuela.

 

Le texte officiel ajoute que le décret vise « à protéger le système financier américain contre le blanchiment illicite des fonds provenant de la corruption des personnalités publiques au Venezuela ».

 

Obama n’a pas précisé s’il entendait se sanctionner lui-même, étant donné qu’il a, ainsi que les membres de son gouvernement, perpétré et couvert les pires actes :

 

  •  de torture, d’espionnage et de violation de la vie privée des citoyens (Edward Snowden ayant dû s’exiler pour échapper à l’emprisonnement) ;

  •  d’assassinats systématiques et planifiés (par drone) ;

  • de corruption de la part des membres de son propre cabinet, qui ont protégé avec opiniâtreté les spéculateurs de Wall Street et les responsables de banques (comme HSBC) impliquées dans le blanchiment des fonds de la drogue et le financement du terrorisme. Ne sont-ils pas une « menace exceptionnelle » à la sécurité nationale des États-Unis ?

 

 

 

Par la Rédaction de Solidarité & Progrès – le 10 mars 2015

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Cyber-espionnage : Fanny le nouveau logiciel espion de la NSA dévoilé par Kaspersky Lab

Cyber-espionnage : Fanny le nouveau logiciel espion de la NSA dévoilé par Kaspersky Lab | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it



Cyber-espionnage : Fanny le nouveau logiciel espion de la NSA dévoilé par Kaspersky Lab

 

La société spécialisée en sécurité Kaspersky Lab a trouvé l’origine d’attaques d’une complexité sans précédent infectant les disques durs de gouvernements, d’agences gouvernementales et de sociétés stratégiques. Un puissant outil de cyberespionnage, surnommé « Fanny », qui récolte de l’information dans des millions d’ordinateurs par le biais de logiciels malveillants installés secrètement.

 

 

Fanny : le nouveau ver de la NSA

 

Un rapport publié lundi par la firme de sécurité informatique russe Kaspersky n’a pas identifié la source de cette campagne de cyperpiratage, mais a mentionné certaines similarités avec Stuxnet, une cyberarme que beaucoup croient avoir été développée par les États-Unis et Israël pour contrecarrer le programme nucléaire iranien.

 

Kaspersky a indiqué que cette campagne « surpasse tout ce qui a été fait en matière de complexité et de sophistication », dans le domaine du cyberespionnage, et son utilisation remonte à aussi loin que 2001 par une équipe nommée « le groupe Équation ». « Le groupe Équation est probablement l’un des groupes de cyberpirates les plus sophistiqués au monde ; et l’un des plus menaçants que nous ayons vu », mentionne le rapport.

 

Les manœuvres d’espionnage utilisaient un ver que Kaspersky a surnommé « Fanny » qui infecte un ordinateur par une clé USB en exploitant deux failles pour siphonner de l’information d’ordinateurs au Moyen-Orient et en Asie, ajoute le rapport. Des preuves montrent que les développeurs de Equation et de Stuxnet « sont soit les mêmes, soit de proches alliés », poursuivent les chercheurs.

 

 

La NSA muette

 

L’agence américaine de sécurité nationale (NSA), qui a mené une vaste opération de surveillance à l’échelle mondiale pour la lutte au terrorisme, a refusé de confirmer toute implication dans le programme. « Nous sommes au courant du rapport. Nous ne commenterons publiquement aucune allégation soulevée par le rapport ni aucune autre information », a indiqué Vanee Vines, la porte-parole de la NSA dans un courriel à l’AFP.

 

Sean Sullivan, de la firme de sécurité finlandaise F-Secure, a pour sa part mentionné que le rapport de Kaspersky semble décrire une division de la NSA connue sous l’acronyme ANT, qui a fait l’objet d’un rapport en 2013 sur les portes dérobées dans les produits technologiques. « L’étude de Kaspersky fait référence à un groupe nommé « Equation », dont le pays d’origine est tenu secret, mais qui possède exactement les mêmes capacités qu’ANT », a précisé M. Sullivan dans un article de blogue mardi.

 

L’attaque a été en mesure d’infecter « environ 2.000 utilisateurs par mois » dans 30 pays, mentionne le rapport. La majorité des contaminations ont été détectées en Iran, en Russie, au Pakistan et en Afghanistan. Parmi les autres pays touchés, on compte la Syrie, le Kazakhstan, la Belgique, la Somalie, la Libye, la France, le Yemen, la Grande-Bretagne, la Suisse, l’Inde et le Brésil.

 

Une caractéristique particulière de ces attaques, selon les chercheurs, est la facilité avec laquelle il a été possible de piéger les grands fabricants de disques durs, dont Western Digital, Seagate, Samsung et Maxtor. Le logiciel espion a été conçu de telle manière qu’il résiste à un reformatage du disque dur et à l’installation d’un nouveau système d’exploitation.

 

Pour le chercheur de Kaspersky Serge Malenkovich, ces logiciels espions sont « invisibles et indestructibles », un véritable cauchemar en sécurité informatique. Mais comme cette attaque est si complexe à exécuter, a-t-il noté, « que même le groupe Équation ne l’a probablement réalisée qu’à quelques reprises. »

 

 

Disques compacts infectés

 

Les chercheurs de Kaspersky ont également indiqué que le logiciel malveillant avait aussi été enfoui dans les disques compacts d’une conférence scientifique de 2009, rendant possible la contamination des ordinateurs de plusieurs dizaines de scientifiques internationaux.

 

« On ne peut dire quand le groupe Équation a commencé son ascension. Les échantillons de logiciels espions que nous avons vus ont été identifiés en 2002, mais leur centre de commandement a été repéré en 2001», précisent les chercheurs. Il est même possible de remonter la filière jusqu’en 1996.

 

Les autorités américaines n’ont pas donné de commentaire sur Stuxnet, mais les chercheurs, dont ceux de Kaspersky, ont dit que le virus développé par les États-Unis et Israël pour contenir les menaces de l’Iran remonte à au moins 2007.

 

 

Des cyberattaques contre les banques à l’origine de pertes massives

 

Une vague de cyberattaques d’un genre nouveau vise depuis 2013 des banques du monde entier, en premier lieu russes, causant des pertes estimées à près d’un milliard de dollars, révèle la société spécialisée Kaspersky Lab dans un rapport publié lundi à Moscou.


Cette campagne, toujours en cours, « indique clairement l’avènement d’une nouvelle ère pour la cybercriminalité », prévient Kaspersky dans cette enquête, dont le New York Times s’est fait l’écho ce week-end. Selon le laboratoire russe, une centaine de banques ont été visées, dont « au moins la moitié ont subi des pertes financières, la plupart des victimes étant situées en Russie, aux États-Unis, en Allemagne, en Chine et en Ukraine ».

 

Si certains signes suggèrent que l’origine des attaques se situe en Chine, la société met en garde contre de possibles indices distillés sciemment afin de tromper les services de sécurité. Les victimes sont en majorité russes. Alors que les attaques informatiques sont utilisées de manière croissante à des fins géopolitiques, « la motivation des attaquants (…) semble être le gain financier plutôt que l’espionnage », selon ce document. Ses auteurs soulignent que les auteurs de la fraude sont « clairement très familiers des logiciels et réseaux de services financiers ».

 

Les hackers utilisent un programme baptisé « Carbanak » visant les employés des banques afin de les piéger à l’aide de pièces jointes par une méthode de « phishing » (hameçonnage). Ils parviennent alors à accéder au réseau de ces cibles, et ainsi aux opérations de transferts d’argent, aux distributeurs de billets et comptes bancaires. Les auteurs des attaques procèdent alors directement à des transferts vers des comptes sous leur contrôle ou des retraits à partir de distributeurs ciblés. Leur mode opératoire va jusqu’à enregistrer des images des systèmes de vidéosurveillance suivant les activités des employés visés.

 

Les fonds détournés ont été transférés vers des comptes aux États-Unis et en Chine, ajoute Kaspersky. La société souligne l’ampleur des sommes détournées : une banque perdant 7,3 millions de dollars via des retraits par distributeurs, une autre 10 millions de dollars via des opérations sur sa plateforme en ligne.

 

Selon ce rapport, les hackers tentent actuellement d’étendre leurs attaques aux pays d’Europe centrale et orientale ainsi qu’au Proche-Orient, en Asie et en Afrique.

 

 

 

Par Clément Pessaux - lesnewseco.fr - le 18 février 2015

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