Nuland et l’OTAN dans le collimateur des Européens | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : la secrétaire d’État américaine adjointe Victoria Nuland est en guerre contre Poutine et contre Merkel et Hollande qui refusent de s’y engager. Crédit : Reuters

 

 

 

Nuland et l’OTAN dans le collimateur des Européens

 

L’hebdomadaire allemand Der Spiegel a publié le 15 février un article exposant Victoria Nuland, la sous-secrétaire d’État d’Obama pour les affaires européennes et eurasiatiques, [1] comme la « diplomate américaine des émeutes » (Amerikas Krawall-Diplomatin). Il la présente comme une menace pour les alliés des États-Unis en raison de son rôle néfaste dans la crise ukrainienne : « Dans cette crise, Nuland est devenue un problème », résume l’hebdomadaire.

 

Der Spiegel décrit les dessous d’une réunion à huis clos, dont il aurait eu vent en même temps que le quotidien Bild, grâce à une source anonyme, organisée par Nuland dans le cadre de la Conférence sur la sécurité de Munich la semaine dernière, avec « peut-être deux douzaines de diplomates et sénateurs américains ». Nuland y aurait donné des instructions pour « combattre les Européens » sur la question de l’armement de l’Ukraine et de la nécessité d’affronter la Russie. On rapporte qu’elle a « amèrement » fait référence à la rencontre de Merkel et Hollande avec Poutine, utilisant des termes d’une vulgarité indigne d’un diplomate (une habitude chez elle, pourrait-on ajouter pour ceux qui se souviennent de son « f**k Europe »). Elle a également félicité un sénateur américain pour avoir appelé la ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, qu’elle a baptisée la « ministre du défaitisme ».

Ces rapports exposent nettement l’hypocrisie de la Maison-Blanche, qui avait affirmé soutenir l’accord de Minsk II « avec enthousiasme ».

 

 

En finir avec l’OTAN

 

Quant à l’hebdomadaire français Le Point, c’est l’OTAN qui se retrouve dans le collimateur des Européens. Le journaliste Pierre Beylau dénonce cette alliance « inoxydable » qui a survécu à la chute du mur et qui s’est donné l’Ukraine comme « nouvel os à ronger », tout en cooptant de nouveaux membres et élargissant géographiquement à la planète entière son champ d’action potentiel. Par vagues successives, tous les ex-satellites européens de l’URSS qui ont de bonnes raisons de se méfier de l’ours russe sont admis au « MAP » (Membership Action Plan) avant d’adhérer définitivement. Contrairement aux engagements tacites pris vis-à-vis de Moscou, les trois pays baltes rejoignent aussi le club.

 

S’il accuse ses dirigeants, « soucieux d’exister, d’agiter régulièrement le chiffon rouge, bomber le torse et multiplier les déclarations incendiaires », il se contente malheureusement de leur demander de se taire. La sortie de la France d’une alliance qui n’a plus de raison d’être (sauf de défendre les intérêts financiers de Londres et de Wall Street) rendrait un bien plus grand service à la paix mondiale.

 

 

 

Par La Rédaction de Solidarité & Progrès – le 17 février 2015

 

 

Note :

[1] Victoria Nuland a été la conseillère principale de politique étrangère de Dick Cheney. Elle est également l’épouse du néoconservateur Robert Kagan, instigateur du projet impérial pour un Nouveau siècle américain. Pour Kagan, l’UE est impuissante, car sous l’emprise de Vénus, déesse de la paix, mais fort contente que les États-Unis fassent le sale boulot de Mars (dieu de la guerre). Ambassadrice adjointe à l’OTAN, Mme Nuland avait exigé, au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, l’application de l’article 5 de la Charte atlantique obligeant les États membres de l’OTAN à partir en guerre avec George Bush junior contre le terrorisme mondial. C’est dans ce but qu’elle a plaidé auprès de Nicolas Sarkozy pour accélérer le retour de la France dans l’OTAN.