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Les États-Unis ont besoin d’un mouvement de masse pour le développement (partie 1/2)

Les États-Unis ont besoin d’un mouvement de masse pour le développement (partie 1/2) | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photos :

À gauche : Helga Zepp-LaRouche, fondatrice et présidente de l’Institut Schiller

À droite : un portrait of Friedrich von Schiller. Photograph: Roger Viollet/Getty Images (The Guardian)


 

 

Les États-Unis ont besoin d’un mouvement de masse pour le développement (partie 1/2)

 

Extraits du discours prononcé le 14 février par Helga Zepp-LaRouche, lors d’une conférence de l’Institut Schiller à New York. Sa transcription complète (en anglais), est disponible ici.

(...)

Je crois que nous sommes confrontés à une situation incroyable. Nous sommes encore très proches d’une troisième guerre mondiale, même si le danger s’est quelque peu dissipé il y a trois jours, lors de la rencontre entre Madame Merkel, le président Hollande, Poutine et Porochenko à Minsk, où un accord (dit Minsk II) a été conclu.

 

Je regrette toutefois de vous dire qu’il s’agit là d’une pause très courte, potentiellement très fragile, de quelques heures peut-être ou quelques jours. La vérité est que nous sommes à la veille, à quelques minutes ou quelques secondes seulement, d’une troisième guerre mondiale. Ceci est généralement bien mieux compris, je pense, en Europe qu’aux États-Unis. Et nous sommes également à la vieille d’un éclatement total du système financier international. C’est la raison pour laquelle nous sommes confrontés à cette menace.

 

Le danger de guerre n’est pas seulement lié à l’Ukraine : il vient du fait que l’Empire, ce système globalisé qui s’est développé depuis la fin de l’Union soviétique, est sur le point d’éclater avec beaucoup plus de force que ce que nous avons eu avec Lehman Brothers et AIG en 2008. Laissez-moi vous résumer la situation.

 

L’accord de Minsk II est un accord en dix points. (…) Il est extrêmement fragile. Pourquoi ? Parce que le « principe d’Ibykus », comme je l’appelle, symbolisant le châtiment réservé aux mauvaises actions, pourrait venir hanter ceux qui ont travaillé à cet accord. Parce que c’est bien le refus déplorable de Merkel – elle qui dirige ce gouvernement allemand, soixante-dix ans après la Deuxième Guerre mondiale et la défaite d’un régime nazi ayant tenu douze ans – de reconnaître que la crise en Ukraine a été causée par un coup d’État nazi, qui nous a conduits à cette situation. Ce coup d’État a amené dans le gouvernement ukrainien, non pas simplement des « néonazis », mais de vrais nazis, dans la lignée de Stepan Bandera et de l’organisation qui a collaboré à l’occupation de l’Ukraine au cours des années 40.

 

Ces réseaux ont été maintenus tout au long de l’après-guerre, par la CIA, le MI 6 britannique et la branche Gehlen du Bundesnachrichtendienst (BND) allemand. On les a gardés en réserve un peu comme l’opération Gladio de l’OTAN en Italie, en tant que base arrière dans l’éventualité d’un affrontement avec l’Union soviétique durant la Guerre froide.

 

Ils étaient considérés comme de « bons nazis », car contrôlés par l’Occident, mais avec l’évolution de la situation sur le Maïdan, ils ont fait un coup d’État le 21 février [2014], et ceci n’a été reconnu ni en Allemagne, ni en France, ni aux États-Unis, ni au Royaume-Uni, ni dans l’Union européenne. Tous ont toléré la situation, et tous ont prétendu que le gouvernement ukrainien avait été installé légitimement et qu’il était plus ou moins acceptable de coopérer avec lui.

 

Il se trouve qu’aussitôt signé l’accord de Minsk II, Dmytro Yaroch, le dirigeant du Secteur droit, et d’autres membres de groupes nazis intégrés dans la Garde républicaine, ainsi que des bataillons indépendants, ont annoncé qu’ils rejetaient l’accord et qu’ils allaient continuer à combattre.

 

Ces gens ont la capacité de faire échouer ce fragile accord, car ce sont des nazis. Ils sont bien équipés et le seront bientôt davantage encore grâce aux États-Unis. Alors qu’on négociait pour parvenir à l’accord de Minsk, le Lt. Gén. Ben Hodges, qui dirige l’armée américaine en Europe, a annoncé qu’il allait poursuivre les envois d’armes à ces gens, ainsi que leur entraînement, de toute évidence pour la guerre contre les « rebelles » dans l’est du pays, et potentiellement au-delà.

 

Cela doit cesser. Car sinon, si ces nazis ne sont pas désarmés, et si ceux qui les soutiennent ne sont pas dénoncés ou mis face à leurs responsabilités, la situation pourrait échapper à tout contrôle et conduire à une troisième guerre mondiale.

 

Il faut donc limoger sans délai la sous-secrétaire américaine pour les Affaires européennes et eurasiatiques Victoria Nuland, qui a soutenu sans discontinuer non seulement ces réseaux nazis, mais aussi celui qu’elle surnomme « Yats », le soi-disant Premier ministre de l’Ukraine. Vous vous souvenez tous de sa célèbre conversation téléphonique (qui a été enregistrée) avec l’ambassadeur américain à Kiev, Geoffrey Pyatt, dans laquelle elle a lâché le célèbre « f**k the EU ! » (« Que l’Europe aille se faire f** ! »), montrant ainsi qu’elle souhaitait imposer sa créature Iatseniouk plutôt que le candidat soutenu par l’Allemagne, Vladimir Klitschko. Tout le monde s’était dit choqué de l’entendre parler aussi vulgairement, mais le vrai scandale est qu’elle était prise la main dans le sac, en plein délit d’ingérence dans les affaires internes d’un pays souverain, en imposant un individu favorable aux militants de Secteur droit et autres réseaux bandéristes.

(…)

Je reviens d’un voyage de deux semaines en Allemagne et au Danemark, où j’ai participé à une série d’événements visant à faire ce que l’on tente de susciter ici : éveiller les gens à la réalité stratégique. Ce que je suis en train de vous dire ne résulte pas de la lecture de tel ou tel rapport, mais de discussions que j’ai eues en Allemagne et à Copenhague, sur ce qui a provoqué cet effort diplomatique soudain et frénétique de la part d’Angela Merkel et de François Hollande.

 

C’est venu pour ainsi dire de nulle part. Tout d’un coup, Merkel et Hollande se sont rendus à Kiev, où ils ont rencontré Porochenko, puis Iatseniouk. Ils se sont ensuite rendus à Moscou. Ils ont rencontré Poutine pendant de longues heures. Madame Merkel est ensuite rentrée en Allemagne, avant de se rendre à Washington pour s’entretenir avec Obama. De retour en Europe, elle a assisté à des réunions de l’UE, puis s’est rendue mercredi [11 février] à Minsk, en Biélorussie.

 

Je peux vous assurer que ce qui a provoqué cette soudaine éruption d’activité diplomatique, qui n’était pas, selon mes sources les plus fiables, coordonnée avec Washington, est le sentiment que le monde était sur le point d’exploser. On annonçait alors que les Américains s’apprêtaient à envoyer en Ukraine des « armes défensives létales » (peu importe ce que cela peut bien signifier) et certains ont jugé que cela s’apparentait à une provocation immédiate contre la Russie.

 

Car fournir des armes lourdes américaines à ces individus peu recommandables impliquait de facto une intervention de l’OTAN et des États-Unis en Ukraine. Or, étant donné le caractère extrêmement tendu de la situation, incluant des combats lourds, d’une grande violence, dans l’est de l’Ukraine, les Européens ont pensé que dans cette hypothèse, les Russes réagiraient et entreraient en guerre : nous aurions par conséquent une grande guerre, non seulement en Ukraine, mais dans toute l’Europe. Et de par sa nature même, une guerre thermonucléaire globale. Telle est l’origine de cette intense activité diplomatique.

 

« Le spectre nucléaire est de retour », affirmait un article paru dans le Spiegel Online au moment des allées et venues de Merkel. Il était accompagné d’une photo montrant deux ogives nucléaires dirigées vers le lecteur, transmettant bien l’idée de ce qui est sur le point d’arriver. Il citait ensuite l’analyste américain Theodore Postol, avertissant que la doctrine de première frappe des États-Unis est un mauvais calcul, puisque l’on présume qu’il est possible de gagner une guerre après une première frappe nucléaire. L’article contenait quantité d’autres arguments de ce type. Le même magazine publie aujourd’hui même un autre article, ce qui est un changement complet de ligne éditoriale, disant essentiellement : « La guerre dans la cour voisine : la diplomatie de Merkel peut-elle sauver l’Europe, ou conduira-t-elle à une guerre incontrôlée, peut-être même nucléaire ? »

 

Cela est sans précédent, je peux vous l’assurer, mais sans comparaison avec l’immédiateté du danger, car nous sommes à quelques minutes, quelques heures ou quelques jours, de l’extinction de la civilisation.

 

Nous ne sommes pas en train de parler d’une guerre quelconque, mais de l’extinction possible de l’humanité, car la logique veut que si guerre nucléaire il y a, tout l’arsenal d’armes disponibles dans le monde sera utilisé, et il ne restera plus personne. Le fait que l’on n’en parle pas est quelque chose que l’on doit absolument changer.

 

Beaucoup reconnaissent en privé que la situation actuelle est bien plus dangereuse qu’à l’apogée de la Guerre froide, incluant la crise des missiles de Cuba. Car même au plus fort de cette crise, il existait une ligne de communication secrète entre Khrouchtchev et Kennedy. On a appris récemment que les deux dirigeants dialoguaient entre eux, alors que plusieurs experts viennent de reconnaître qu’il n’existe pas de liaison similaire entre Obama et Poutine. Ils ne communiquent pas. Il y a certes des conversations téléphoniques entre les militaires russes et américains, mais, comme plusieurs personnes impliquées me l’ont personnellement confié, ils ignorent si ce dont ils s’entretiennent a l’aval de leurs dirigeants politiques.

 

C’est une source d’inquiétude extrême.

 

En France, en Allemagne, en Italie et ailleurs, on entend certaines discussions privées, mais qui restent prudentes : l’Europe devrait-elle affirmer ses propres intérêts ou bien se laisser entraîner dans une guerre nucléaire ? Ceci est un phénomène nouveau. Tout le fondement de l’après-guerre, l’Alliance transatlantique, semble en train de s’éroder. Et lorsque le vice-président Biden a déclaré comme par enchantement (c’était, je crois, lors de la récente Conférence de Munich sur la sécurité), qu’il n’y avait aucune dissension au sein de l’Alliance atlantique et qu’il était sur la même ligne que Merkel, il s’agissait de toute évidence d’une tentative fragile pour dissimuler la réalité.

 

C’est intéressant, car l’ancien chef d’état-major de l’armée allemande, le général Kujat, avait, quelques jours plus tôt, participé à une émission télévisée très suivie, sur la première chaîne allemande, pour dire que le sursis obtenu avec l’accord de Minsk II ne peut conduire à une solution que si les États-Unis changent de politique.

 

C’est seulement si Obama et Poutine peuvent s’asseoir à la même table et se mettre d’accord tant sur l’Ukraine que sur un changement général de stratégie, que le calme pourrait revenir. L’Ukraine serait obligée de suivre, en raison de sa forte dépendance à l’égard des États-Unis, autant que la Russie, parce qu’elle aurait le sentiment d’être reconnue comme partenaire à part entière des États-Unis, et non pas traitée de manière irrespectueuse, en tant que « puissance régionale », comme l’avait fait Obama naguère. Tout pays disposant de missiles balistiques intercontinentaux armés d’ogives nucléaires n’est pas une « puissance régionale », a rappelé Kujat. Il faut aussi reconnaître clairement, a-t-il ajouté, que la Russie n’a jamais eu l’intention d’intervenir par la force en Ukraine ; si elle avait choisi de le faire, le conflit n’aurait pas dépassé 48 heures et les Russes auraient occupé Kiev en quelques jours seulement. Il a également souligné qu’en dépit d’éléments nazis bien équipés dans les milices et la Garde républicaine, l’armée ukrainienne est dans un état déplorable. Il faudrait des années pour en faire une force de combat efficace.

 

Comme je l’ai dit, en dépit de l’accord de Minsk, le Lt. Gén. Ben Hodges a déclaré qu’il n’allait pas ralentir le rythme des activités de l’armée américaine en Ukraine et que l’on maintiendrait les postes d’avant-garde de l’OTAN en Pologne, à Szczecin, ainsi que le transfert d’un bataillon de 600 parachutistes depuis Vicenza en Italie pour entraîner les Ukrainiens. Je le répète, ils entendent entraîner la Garde républicaine, Secteur droit, les groupes nazis, ces groupes qui déambulent avec des swastikas et autres symboles nazis.

 

Voilà ce à quoi nous devons faire face. (…)

 

La véritable cause de ce danger de guerre est la faillite du système financier transatlantique, autrement appelé « mondialisation », qui est la combinaison de Wall Street, de la City de Londres et autres institutions affiliées. La faillite d’une seule banque « trop grosse pour sombrer » provoquerait l’effondrement de tout le système.

 

C’est pourquoi Poutine affirme à juste titre que s’il n’y avait pas eu l’Ukraine, ils auraient trouvé un autre prétexte pour chercher querelle à la Russie. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré la même chose : que l’Ukraine n’est qu’un simple prétexte, cachant un objectif géopolitique plus général. C’est aussi l’avis de l’ancien ambassadeur de Ronald Reagan en Union soviétique, Jack Matlock, qui a déclaré partager l’analyse de Lavrov lors d’une conférence de presse à Washington.

(...)

 

Un vent de changement en Europe

 

On assiste à un immense changement en Europe. Celle-ci n’est plus ce qu’elle était il y a quelques semaines, avant la victoire électorale de Syriza et des Grecs indépendants en Grèce. Ceux-ci avaient fondé leur campagne électorale sur la promesse de mettre fin à l’austérité brutale de la Troïka, politique qui, au cours des dernières années, a fait chuter d’un tiers l’activité industrielle, a accru le taux de mortalité et de suicide, provoqué la chute de la natalité et fait grimper à 65 % le taux de chômage parmi les jeunes. Vous pouvez imaginer ce que peut être le sentiment général dans un pays où les deux tiers des jeunes sont sans emploi.

 

C’est cette volonté de mettre fin à la politique de la Troïka qui a donné au chef de file de Syriza, Alexis Tsipras, allié aux Grecs indépendants, une victoire écrasante : pas la majorité absolue, mais presque. Les deux partis ont formé un gouvernement qui bénéficie, selon les derniers sondages, du soutien de 70 % du peuple grec.

 

Une chose sans précédent est arrivée : ils ont été élus, et aussitôt après leur élection, ils ont déclaré : « Nous allons honorer notre promesse. » Cela ne s’est jamais vu dans l’histoire récente d’aucun pays occidental. (…) C’est pourquoi les élites sont totalement paniquées, et pourquoi Schäuble, Merkel, et même Hollande, en dépit de quelques déclarations de circonstance, se retrouvent aux côtés de l’Italien Renzi, de la BCE, sur une ligne dure, disant : « Nous insistons pour que la livre de chair soit payée, les Grecs doivent s’en tenir au mémorandum, il n’y aura aucun compromis. » Ceci nous conduit également à un affrontement [à la fin de l’euro].

(…)

 

Pourquoi l’euro est-il fini ? Parce que si la BCE accepte le compromis et adoucit les conditions imposées à la Grèce, alors les autres pays qui souffrent de politiques d’austérité similaires, tels l’Italie, l’Espagne, le Portugal, l’Irlande et même la France (dont la population déteste la politique d’austérité à l’allemande) y verront un signal, ouvrant la voie à un rejet de ces politiques. Si, à l’opposé, ils poussent la Grèce hors de l’Europe, ce qui pourrait survenir très rapidement, la Grèce se verrait alors forcée (et vous venez d’entendre le professeur Katsanevas à ce sujet) de se joindre aux BRICS, chercher d’autres sources de financement. (...)

 

La raison pour laquelle ils ont si peur n’est pas que la Grèce se soit refusée à rembourser sa dette, puisqu’elle n’a dépensé que 10 % des fonds de renflouement, 90 % étant retournés dans les coffres des banques – allemandes, françaises, italiennes ou espagnoles. Par conséquent, le nouveau gouvernement demande pourquoi il devrait payer pour ce que la Grèce n’a jamais reçu et affirme ne pas vouloir payer. La raison de cette panique est liée à la bulle des produits dérivés.

 

Personne ne connaît exactement l’étendue de l’exposition des banques à la bulle des dérivés, et toute modification du service de la dette grecque affecterait gravement non seulement les banques européennes, mais aussi celles de Wall Street. Car toute la procédure de renflouement a été conçue autour d’un accord de swap entre la Réserve fédérale américaine et les banques européennes, et pendant que la Fed déployait sa politique d’assouplissement quantitatif et faisait tourner la planche à billets, une grande partie de cet argent, peut-être la moitié, finissait en réalité dans les coffres des banques européennes. Toutes ces banques sont complètement empêtrées dans ce système, et c’est ce qui a semé la panique.

 

Sur les 246 milliards d’euros qui ont été accordés en principe à la Grèce au cours des cinq dernières années, seuls 24 milliards environ sont restés dans le pays, ce qui est fort peu, après tout. Le système bancaire transatlantique est en faillite totale. L’exposition totale aux dérivés atteint 2 millions de milliards de dollars, et tout cela ne sera jamais remboursé. Ces gens sont donc prêts à partir en guerre, et se disent : « Nous voulons sauver notre système et lorsque nous voyons émerger l’Asie, en particulier la Chine, nous préférons faire tomber la Russie, qui est membre des BRICS, et détruire cette combinaison avec l’Asie, plutôt que de reconnaître que nos politiques ont été un échec. » (…)

 

 

 

Par la Rédaction de Solidarité & Progrès – le 21 février 2015


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Ukr. - Biden joue au Père Noël

Ukr. - Biden joue au Père Noël | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

 Ukraine/Donbass :


Biden joue au Père Noël chez Porochenko

 

C’est bientôt Noël et Porochenko a déjà fait sa lettre au Père Noël… Si la guerre dans le Donbass semble s’enliser, Washington ne reste pas sans rien faire. La visite, dernièrement, du vice-président américain à Kiev, a permis de jeter les jalons d’un conflit qui risque de déraper sérieusement si Moscou ne calme pas le jeu belliqueux de Washington. L’Ukraine semble être devenue un des terrains de jeu des prédateurs occidentaux qui veulent coûte que coûte en découdre avec Moscou. Mais on ne joue pas au Poker menteur quand l’adversaire est un maître aux échecs.

 

L’OSCE a enregistré des mouvements de batteries de lance-roquettes multiples Uragan dans la « zone de sécurité » du Donbass (conforme aux accords de Kiev), le 22 novembre. Ces lanceurs de roquettes de 220 mm ont été aperçus vers Debaltsevo. Mais, une fois de plus, l’OSCE refuse de faire correctement son travail d’observateur qui devrait être impartial : des tirs de BM-27 ont été signalés à plusieurs reprises contre Donetsk ces dernières 72 heures. Et l’organisation internationale n’en dit mot…

 

 

Le cadeau de Noël de l’Oncle Sam

 

Dans le Donbass, quelque 14.000 militaires et paramilitaires ukrainiens ont été tués depuis le début des opérations de répression, a déclaré le député du « bloc de l’opposition » Nestor Shufrych sur la chaîne de télé ІSTV. Au début de l’été, Oleg Lyachko évoquait, quant à lui, 8.000 tués. Mais cela ne semble pas suffisant pour l’hyperpuissance US, la junte de Kiev peut faire mieux, beaucoup mieux.

 

La visite de Joseph Biden, le vice-président américain, à Kiev les 20 et 21 novembre a confirmé, s’il en était besoin, le niveau jamais égalé de l’ingérence de Washington dans les affaires intérieures de l’Ukraine. Ce fut aussi l’occasion d’étaler la véritable orientation de l’aide américaine destinée à « résoudre » la crise ukrainienne.


Un grand nombre de documents classés confidentiels du Département d’État, stockés sur le téléphone mobile d’un des membres de la délégation américaine sont tombés de manière inopinée entre les mains des services de renseignements d’un pays voisin de l’Ukraine, que nous ne citerons pas (pour le moment !). Et parmi ces documents, outre le financement (par le contribuable américain) d’agents opérationnels sur le sol ukrainien, sont apparus des éléments de l’aide « non létale », si ce n’est « humanitaire » destinés aux unités de répression du régime kiévien, comme « 400 fusils de sniper, 2.000 fusils d’assaut, 720 lance-grenades MGL-140, des mortiers de 60, de 81, de 120, 150 systèmes portables sol-air Stingers, 420 missiles antichars Javelin… » La liste est ici, c’est un vrai régal !

 

Et aussi, parmi ces documents, est apparue la preuve de la livraison à Kiev de 3 radars US de contre-batterie AN TPQ-48 A « Lightweight » (photo) privilégiant le repérage des tirs de mortiers. Et ce n’est que la première livraison, d’autres suivront dont au moins 5 systèmes, beaucoup plus lourds, EQ-36 AN/TPS-53 de Lockheed Martin et 4 AN/TPQ-37 « Firefinder » de Hughes.

 

 

 


Front nord : pas de modification de la ligne de front

 

Sur le front nord, au-delà de la vallée de la Seversky Donets, vers Shachtye, Stanitsa Luganskaya et même vers Krymskoe, les DRG républicains sont toujours à la manœuvre, sans pour autant qu’il y ait de changement au niveau de la ligne de front.


Au milieu de la nuit dernière, l’artillerie républicaine a « traité » les positions ukrainiennes sur ce secteur, et notamment à proximité du camp de base de la 92e brigade mécanisée. Plus à l’ouest, les FAN continuent de harceler les postes encerclés, de même que les positions de Kiev dans les villages de Krymskoe, de Trehizbenka et de Kryakovka.


D’une manière générale, la ligne au nord de Lugansk allant de Stanitsa Luganskaya à Slavyanoserbs reste sous la pression des forces de Kiev qui tentent de mettre en place une défense échelonnée pour éviter la pénétration des DRG et une éventuelle poussée dans les jours ou les semaines à venir vers le nord. À cet effet, les unités de la garde nationale y compris les plus éprouvées comme le « bataillon Aydar » semblent reléguées au 2e échelon, alors que des réserves mécanisées sont en attente dans les zones de Novoaydar et Starobelska plus au nord.

 

 

Debaltsevo : renforts en artillerie

 

Si dans le saillant de Debaltsevo, on note également peu de changements importants, le pourtour fortifié du saillant reste en ébullition vers Nikishino, au sud-ouest et à l’Ouest.

 

Vers Kamenka (ouest de Nikishino), une compagnie de chars lourds de 17 unités aurait été aperçue. S’agit-il d’un prépositionnement en attente d’un assaut ? Dans la matinée, les forces de Kiev ont pilonné cette zone au moyen d’une batterie de mortiers automoteurs de 120 mm Nona de ce qui reste de la 25e brigade de parachutistes. Les FAN ont riposté dans la foulée avec des BM-21 Grad.

 

Puis, au début de l’après-midi, les tirs ukrainiens ont recommencé, ce qui a entraîné une nouvelle riposte des FAN : 2 camions Ural de ravitaillement en munitions ont été touchés, de même qu’un BTR un peu plus tard dans l’après-midi au moyen d’un canon sans recul de 73 mm SPG-9. Les combats se sont poursuivis jusqu’à ce soir.

 

Le secteur sud-ouest du saillant fut particulièrement animé aujourd’hui, les forces de Kiev concentrant leur artillerie au nord-ouest de Kirovskoe et vers Shevchenko dès le début de l’après-midi.

 

Dans le saillant, d’une manière générale, depuis le 22 novembre, les Ukrainiens ont encore renforcé leurs moyens d’artillerie, y compris avec au moins une batterie de lance-roquettes multiples BM-27 Uragan de 220 mm vers Debaltsevo.

 

Sur le versant ouest, Enakievo subit depuis plusieurs jours des pilonnages d’artillerie récurrents, de jour comme de nuit, y compris avec des batteries de BM-21. Les dégâts sont très importants, de même que les victimes civiles. Ce soir, après 20 h, heure locale, on note plusieurs tirs de contre-batterie des FAN vers Uglegorsk.

 

 

Ouest de Donetsk : Peski n’est toujours pas aux mains des FAN

 

Vers l’ouest et le nord-ouest de Gorlovka, et aussi sur la route menant à Dzerzhynsk, les affrontements sporadiques ne diminuent pas, de même que les frappes d’artillerie. Aujourd’hui encore, l’agglomération de Gorlovka a reçu plusieurs salves de l’artillerie ukrainienne.

 

La pression de l’artillerie ukrainienne sur la ville de Donetsk, sur l’aéroport et sur le secteur de Peski sous contrôle républicain ne baisse pas. Ce matin, à l’aéroport, les miliciens ont endommagé ou détruit au moins deux blindés ukrainiens, et un char a réussi à échapper à la contre-attaque républicaine. Hier, les médias ukrainiens ont diffusé de fausses informations concernant la capture de 63 combattants du détachement de « Motorola ». 

 

Sur Peski, si des progrès décisifs ont été accomplis, jusqu’à présent la reprise complète du village a échoué. Seuls des DRG de Nouvelle Russie ont réussi de pénétrer certaines lignes ukrainiennes, mais le gros des troupes républicaines reste hors de la petite agglomération.


Vers 15 h, heure locale, une batterie Grad ukrainienne a été signalée tirant à partir du secteur de Tonenkoe (environ 6 km au nord-ouest de l’aéroport) vers le quartier Putilovki de Donetsk. En fin de journée, plusieurs tirs de contre-batterie sur Orlovka semblent avoir atteint un dépôt de munitions qui a été touché de plein fouet, touchant une compagnie mécanisée ukrainienne et ses véhicules blindés. Les pertes seraient importantes

 

Sur une compagnie complète de la 95e brigade aéromobile de Zhytomyr engagée au nord-ouest de Donetsk, seuls 44 paras sont retournés sains et saufs à Kiev pour 24 jours de récupération. Ils ont confirmé que les forces de Nouvelle Russie tenaient l’aéroport.

 

Sur le front sud, dans le secteur de Mariupol, les accrochages sérieux se sont intensifiés au cours des ces derniers jours. Près de Novotroitskoe, Mykolaivka, Chermalyk et Pavlopol, les forces de Nouvelle Russie ont concentré leurs tirs de mortiers et de Grad contre les positions ukrainiennes, alors que des renforts des forces de Kiev sont signalés dans la ville portuaire, de même que des renforcements de positions préparées. La situation est calme à Mariupol, les services fonctionnent normalement.

 

 

Rapide bilan sur l’état des troupes en opération

 

Au cours de la semaine dernière, les forces de Kiev ont perdu environ 70 de leurs effectifs en hommes, et les forces de Nouvelle Russie une quarantaine. Ce décompte exclut de facto les blessés, les malades, les prisonniers de guerre et les disparus.


Il est également intéressant de savoir que depuis la mi-octobre on note une hausse de la casse et des pannes sur les véhicules blindés des deux côtés. Cela est dû aux conditions difficiles d’engagements, mais aussi, et surtout à l’âge avancé des engins les plus utilisés.


Il est également intéressant de noter qu’en raison des pertes importantes cet été, les forces de Kiev commencent sérieusement à souffrir d’un manque important de matériels du génie. Beaucoup de tranchées des positions des forces de Kiev ont été réalisées individuellement, à la pelle. De plus, on note une pénurie du côté ukrainien de forces spéciales et d’unités comparables aux DRG des FAN. Le peu dont disposent les forces ukrainiennes est essentiellement concentré sur Donetsk et le nord de Lugansk.


Par manque d’effectifs (le 3e régiment spetsnaz et le 80e aéromobile indépendant ont été étrillés), le commandement ukrainien s’est décidé à employer quelques éléments, les plus motivés et les moins mal formés, de certains « bataillons » de la garde nationale comme « Dnepr-1 », « Donbass » (ou ce qu’il en reste) et « Kiev-1 ». Mais les résultats ne semblent pas avoir été à la hauteur des attentes. La pénurie touche aussi les équipements spéciaux comme les optiques de nuit, les caméras thermiques, les lunettes pour fusils de snipers, etc.

 

Du côté des forces républicaines, la situation de l’approvisionnement en munitions, qui était critique ces derniers temps, s’est considérablement améliorée pour les premières lignes, bien que cela reste un problème pour les armes antichars (notamment les missiles guidés) et les munitions pour l’artillerie et lance-roquettes multiples. Pour autant, comme en témoigne l’activité de l’artillerie de Nouvelle Russie ces derniers temps, sur Peski et Avdeevka notamment, la tendance serait à l’amélioration.


En général, depuis un mois, la capacité d’engagement des forces armées de Nouvelle Russie semble avoir augmenté de façon significative.


Il en est de même pour les opérations de partisans. Le 23 novembre, le commandement opérationnel a été forcé d’admettre officiellement que des mesures de contre-insurrection dans le secteur de Slaviansk – Kramatorsk (là où se trouve le PC avancé des opérations) ont dû être prises en raison de l’activité grandissante des DRG républicains.


Sur Kharkov, les actes de guérilla s’amplifient : la destruction d’un pont ferroviaire il y a encore quelques jours n’en est qu’un exemple parmi d’autres. Des actions de partisans qui mobilisent désormais une partie des forces destinées à l’opération dite « antiterroriste ». Il semblerait en effet que plusieurs « bataillons » territoriaux soient désormais chargés des tâches de police et de contre insurrection, sous la responsabilité des agents de la police politique, le SBU, et du ministère des Affaires intérieures d’Arsen Avakov. Ainsi, un détachement de ce qui reste du « bataillon Donbass » de Semen Semenchenko a pris ses quartiers à Severodonetsk, secteur où l’activité des DRG républicains est importante.

 

Ce qui diminue de façon significative les effectifs disponibles à envoyer en première ligne contre les forces de Nouvelle Russie. Une situation qui n’est pas sans rappeler celle dont la Wehrmacht avait eu à faire face. Mais le commandement allemand avait à l’époque à sa disposition les nombreuses troupes de ce que l’historien américain Antony J. Munoz a appelé « l’armée verte d’Hitler », les bataillons de police de l’Ordungspolizei placés sous la direction du service de sécurité des SS. Mais Kiev ne possède pas (pas encore !) ce type de structure.

 

 

Par Jacques Frère – NationsPresse.info

le 25 novembre 2014

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Vers la guerre contre la Russie ? Ce que dit Biden

Vers la guerre contre la Russie ? Ce que dit Biden | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo :

1) Joe Biden

1) Drapeau de volontaires ouest-ukrainiens

 

 Vers la guerre contre la Russie ?

Ce que dit Biden

 Par Patrice de Plunkett (*)



« Nos ennemis » 

sont Poutine et Assad.

Les djihadistes ne sont qu’un problème mineur  »

 

Qualifié de « leader fort et expérimenté » par Mme Clinton, le démocrate Joseph Biden — aujourd’hui vice-président des États-Unis -  a un côté simplet.



En 1999, il s’allie à son ami le républicain McCain (autre boutefeu) pour voter l’attaque contre la Serbie parce que « Milosevic menace le monde libre ». En 2003 il soutient l’invasion de l’Irak, parce que « Saddam », lui aussi, « menace le monde libre ». En 2008, pendant la campagne présidentielle d’Obama dont il est le colistier, il proclame inévitable une épreuve de force entre le futur président et « le monde ». La même année, il soutient le président géorgien Saakachvili dans son bombardement de l’Ossétie du Sud, entreprise qui entraîne une réplique de l’armée russe. En 2015 il croit tenir l’épreuve de force tant souhaitée : c’est la ténébreuse affaire d’Ukraine, prétexte à une posture américaine de guerre contre la Russie. Posture dans laquelle Washington entraîne l’Europe...



Revenons sur la page d’entretien accordée au Monde (6/02) par Biden. Elle est instructive, de la part d’un homme que Mme Clinton qualifie pourtant de « leader fort et expérimenté ».

 

Biden et la Russie 

 

JB nous raconte l’Ukraine à sa manière :

 

<< Ce conflit a été directement cause par l’agression russe... >>


Faux ! Ce conflit a été « directement causé » par le pouvoir kiévien issu du putsch de Maïdan (en violation des accords démocratiques signés trois jours plus tôt sous le patronage des Européens) ; putsch réalisé contre le gouvernement légal (très critiquable, mais régulièrement élu) ; putsch ouest-ukrainien qui ne cachait pas sa haine envers les Est-Ukrainiens russophones. Cette haine s’est concrétisée dans des lois discriminatoires dès les premières heures du nouveau pouvoir kiévien ; un pouvoir appuyé et très infiltré par l’extrême droite russophobe ouvertement nostalgique de 1941. Or 1941 est une époque dont les Est-Ukrainiens se souviennent aussi très bien (mais dans le camp adverse) : d’où l’indignation immédiate dans le Donbass, suivie d’une insurrection progressive ! Il était inévitable que cette insurrection soit ensuite exploitée par Moscou. Mais la faute à qui ?

 

<< La Russie cherche à modifier par la force la frontière de l’Ukraine... >>

 

Outre le contexte décrit ci-dessus, rappelons trois données factuelles :


1. l’Ukraine n’a pas de frontières historiques, étant un espace austro-polono-russe à l’origine ;


2. l’Ukraine indépendante n’existe que depuis 1991 ;


3. la Crimée peuplée de Russes n’a été rattachée à la RSS ukrainienne qu’en 1954, par un oukaze de Khrouchtchev : rattachement incohérent qui n’était viable que dans l’ensemble soviétique...

 

<< Les séparatistes soutenus par Moscou ont commis des exactions inacceptables à l’encontre de la population civile... >>

 

Pourquoi les gens du Donbass commettraient-ils volontairement des « exactions » contre eux-mêmes ? Ce que l’on voit plutôt, mais dont M. Biden ne parle pas, c’est le rôle des bataillons de volontaires nationaux-socialistes* kiéviens. Venus d’Ukraine de l’ouest pour « casser du Russe », ils se sont livrés à des massacres dignes d’une épuration ethnique dans un certain nombre de localités. (Consulter à ce sujet les médias allemands, italiens, voire britanniques. Leurs homologues français font le silence total).

 


<< Les États-Unis sont très largement engagés sur le plan diplomatique. Je me suis personnellement entretenu avec le président Porochenko et le Premier ministre Iatseniouk plus d’une trentaine de fois... >>

 

La diplomatie ne consiste pas à se tenir aux côtés d’un des deux adversaires. Elle consiste à parler avec les deux camps ! Ce que pratique M. Biden n’est pas la diplomatie, c’est la guerre.

 


<< La Russie refuse tout simplement à l’Ukraine le droit de décider de son propre avenir, et ça, nous ne pouvons le tolérer... >>

 

Pour juger de cette déclaration, souvenons-nous que Washington travaille depuis dix ans à tourner contre Moscou les pays qui l’entourent. Et imaginons quelle serait l’attitude du belliqueux M. Biden si une puissance étrangère travaillait à retourner contre Washington le Mexique, le Canada, voire les Caraïbes : souvenons-nous de l’invasion américaine de la minuscule Grenade en 1983.

 


<< Comme je l’ai précisé en 2009, « « nous n’admettrons pas qu’un pays se ménage une sphère d’influence... >>

 

Phrase inouïe, de la part du vice-président d’un pays qui impose sa propre « sphère d’influence » par tous les moyens ! M. Biden envisage-t-il une guerre pour interdire à la Russie ce que les États-Unis se permettent depuis cent ans ?

 


<< Le président Poutine a choisi la voie de la violation des normes internationales... Nous ne pouvons tout simplement pas accepter ce mépris flagrant pour les principes les plus fondamentaux du système international... >>

 

Infernal culot de M. Biden. On pense à l’invasion et à la longue occupation sanglantes de l’Irak. Ou à l’invasion de la très petite île indépendante de la Grenade, en 1983, pour écraser le gouvernement local « antiaméricain » ! (Intervention militaire très disproportionnée, sans aucun mandat international, et condamnée par un vote de l’assemblée générale de l’ONU). Quant à l’effroyable guerre du Vietnam, on aimerait savoir en vertu de quelles « normes internationales » elle fut menée.

  

Biden et le Proche-Orient 

 

C’est seulement en fin d’entretien que M. Biden aborde le sujet qui inquiète vraiment les Européens : le drame du Proche-Orient et ses prolongements terroristes. Et c’est pour soutenir, là aussi, une position étrangère aux réalités... Washington, dit-il, refuse de parler avec Bachar el-Assad car c’est lui qui constitue le problème, puisqu’il est « sous le coup de sanctions » comme autrefois Saddam Hussein. Ce que veut M. Biden, c’est « stabiliser les zones libérées » à l’aide des « éléments de l’opposition syrienne modérée dignes de confiance ». Je veux bien que M. Biden soit « fort et expérimenté » comme dit Mme Clinton ; mais tout le monde sait que l’opposition syrienne modérée n’existe pas, et que les armes qu’on lui livre passent aux mains de l’État islamique ou d’al-Qaida.

 

Quant à la lutte contre le djihadisme, c’est visiblement le cadet des soucis de M. Biden ! Interrogé à ce sujet, il répond très brièvement :


1. que le djihadisme n’est pas « une menace existentielle contre notre mode de vie » (on ne sait s’il parle du mode de vie américain – qui n’est « pas négociable » comme disait GW Bush – ou de celui des pays occidentaux en général) ;


2. que la menace djihadiste relève tout au plus de l’échange d’informations américain avec « les pays européens » qui « comptent parmi nos plus proches partenaires ». C’est très désinvolte : faisons la guerre aux Russes, le reste est secondaire.

 

  

Par Patrice de Plunkett (*) - plunkett.hautetfort.com - le 8 février 2015

 

 

Notes :

* Bataillons Azov, Aïdar, etc. Leur identité nazie revendiquée explique la motivation des rebelles à leur encontre, comme on l’a constaté notamment lors de la prise des ruines de l’aéroport de Donetsk par ces derniers. Si les Occidentaux ont tout oublié de la guerre germano-soviétique en 1941-1945, le Donbass, lui, s’en souvient avec force. Et il n’aime pas les insignes hitlériens des bataillons de Kiev... 

 

** « Pas un seul citoyen américain n’était en danger ou ne courait le risque d’être pris en otage avant l’invasion américaine » (Louis Stokes, membre du Congrès US).

 

 

(*) Patrice de Plunkett, né à Paris le 9 janvier 1947, est un journaliste et essayiste français, qui codirigea le Figaro Magazine… (Source : Wikipédia

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