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France - Nos éleveurs victimes de l’embargo sur la Russie ?

France - Nos éleveurs victimes de l’embargo sur la Russie ? | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


France - Nos éleveurs victimes de

l’embargo sur la Russie ?

Par Nicolas Gauthier

 

Il y a près d’un quart de siècle, nos éleveurs de poulets se sont retrouvés dans la débine, tout cela parce que de brillants stratèges avaient décrété judicieux de faire la guerre à Bagdad, en 1990, alors que l’Irak ne jurait alors que par la volaille bretonne…

 

Quand nous étions plus jeunes, nos camarades communistes avaient pris pour habitude de nous affirmer : « Si tu ne t’intéresses pas à la politique, la politique, elle, s’intéressera à toi. » La maxime vaut toujours pour la géopolitique.

 

Ainsi, l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois qui a récemment fermé ses portes, c’était parce que General Motors, géant américain qui détenait alors 5 % de la traditionnelle firme au lion, nous a obligés à abandonner le marché iranien, le deuxième client à l’étranger de Peugeot… Pis : alors que Téhéran s’apprête à commercer avec le reste du monde, les entreprises françaises, jusque-là les mieux placées, risquent bien de payer les pots cassés de l’incompréhensible intransigeance d’un Laurent Fabius dans les récentes négociations menées avec l’Iran.

 

Après, on peut toujours prétendre que cela ne nous concerne pas et que nos hommes et femmes politiques seraient mieux inspirés de s’occuper d’affaires plus franco-françaises. Ah bon ? La preuve par nos éleveurs, actuellement au bord d’une nouvelle grande jacquerie. Certes, on ne saurait défendre de manière inconditionnelle des paysans dévoyés qui élèvent des animaux à la chaîne, polluant au passage rivières, plages et paysages. Mais s’ils donnent désormais dans l’élevage aussi intensif qu’industriel, c’est aussi parce que certains technocrates les y ont poussés, à coups de directives européennes et de grasses subventions financées par l’argent des contribuables.

 

Après, évidemment, les racketteurs de la grande distribution, qui les étranglent à la manière ottomane. Petit à petit, centime par centime.

 

Et puis, nous y revoilà : la géopolitique. À en croire Le Figaro de ce mardi, « l’embargo russe a amplifié à la puissance dix la crise structurelle qui couve depuis des années. Les porcs allemands, qui partaient en Russie, restent en Europe de l’Ouest et ont provoqué la baisse des cours en France. » Tout comme, il y a près d’un quart de siècle, nos éleveurs de poulets se sont retrouvés dans la débine, tout cela parce que de brillants stratèges avaient décrété judicieux de faire la guerre à Bagdad, en 1990, alors que l’Irak ne jurait alors que par la volaille bretonne…

 

Toujours dans le même registre, on s’étonne que les employés de nos chantiers navals n’aient pas encore pris le maquis, puisque désormais promis au chômage par le refus de vente de ces deux bateaux de guerre pourtant vendus en bonne et due forme à cette même Russie…

 

 

 

Par Nicolas Gauthier (journaliste, écrivain) - bvoltaire.fr – le 21 juillet 2015.

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État islamique : Destruction d’« idoles » au musée de Mossoul

État islamique : Destruction d’« idoles »  au musée de Mossoul | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo (extraite de la vidéo ci-dessous) : destruction de statues mésopotamiennes par l’État islamique

 

État islamique : Destruction d’« idoles »

au musée de Mossoul

 

Par Gilles Munier (*)

 

La vidéo mise en ligne par l’État islamique montrant des djihadistes détruisant des statues antiques et découpant un taureau ailé assyrien m’a accablé.

 

J’ai visité le musée et les sites archéologiques de la région – Ninive, Hatra, Khorsabad, Nimrod — à plusieurs reprises à la fin des années 90. À l’époque, il était quasiment fermé. Pendant la Première guerre du Golfe, l’armée irakienne avait monté la garde autour du bâtiment pour le protéger des risques de pillage. De nombreuses pièces archéologiques avaient été mises en sécurité. Sur les sites de Hatra et de Nimrod, j’avais vu des statues et des coupoles de temples détériorées par des tirs de missiles ou des passages du mur du son à faible altitude.

 

Dans mon Guide de l’Irak, publié en 2000* (photos de Erick Bonnier), j’écrivais à propos du musée :

 

« … les statues monumentales et les collections d’objets présentées égalent celles des grands musées occidentaux parmi les statues des dieux, les plus intéressantes pour les passionnés d’histoire religieuse sont celles de Marân, Martân et Bar-Marîn », c’est-à-dire, en araméen ancien : « Notre-Seigneur, Notre-Dame et le Fils-de-nos-Deux-Seigneurs ».

 

Ces trois divinités du panthéon hatréen pourraient avoir inspiré la Trinité chrétienne. Leurs statues provenaient du temple de Shamash, le dieu soleil assyrien.

 

Du temps où le royaume arabe de Hatra resplendissait, des Bédouins venaient de toute l’Arabie pour effectuer à l’intérieur du temple de Shamash des rites de circumambulation, comme le font aujourd’hui les musulmans autour de la Qaaba, à La Mecque.

 

Aujourd’hui, on ne voit pas en quoi l’existence d’anciennes « idoles » mésopotamiennes exposées dans des vitrines a de gênant. Les statues du musée de Mossoul ne menacent pas les musulmans. Il ne viendrait à l’idée de personne de les adorer. Leur destruction avait un sens à l’époque du Prophète Muhammad et de la conversion de populations païennes à l’islam, mais le fait qu’elles aient été adorées il y a 7 000 ans, bien avant la Révélation du Coran, fait partie d’une histoire qui ne peut être gommée.

 

Quant au taureau ailé découpé à la scie mécanique, qui selon mes souvenirs se trouve sous le tombeau du prophète Jonas, et qui faisait partie d’une entrée du palais d’Asarhaddon (681-669 av. J.-C.), fils d’Assourbanipal, il suffisait de le recouvrir de terre pour le cacher à la vue de la population.

 

La directrice générale de l’UNESCO a demandé jeudi dernier la convocation d’une réunion de crise du Conseil de sécurité des Nations unies pour protéger le patrimoine archéologique irakien. C’est bien, mais un peu tard. Il eut mieux valu qu’elle s’en préoccupe sérieusement dès la Première guerre du Golfe… Depuis, il y a eu les pillages organisés du musée de Bagdad (avril 2003) et de nombreux sites laissés à l’abandon, ou occupés comme par hasard par les troupes américaines (Ur et Babylone, par exemple).

 

Outre les destructions imbéciles effectuées par l’État islamique : quid des dégâts provoqués sur certains sites par les bombardements actuels de la coalition américaine ? Il y a fort à parier que les opérations qui seront lancées pour reconquérir Mossoul, annoncées pour le printemps prochain, détruiront en grande partie la ville. L’UNESCO va-t-elle demander aux Occidentaux et à leurs alliés de sauvegarder les édifices religieux anciens, ou les ruines de Ninive si des combats s’y déroulent ? J’en doute.


 

 

 

Par Gilles Munier (*) - france-irak-actualite.com - le 27 février 2015,

* « Guide de l’Irak », Jean Picollec Editeur (Paris)

* « Irak, an illustrated history », Interlink Group (États-Unis)

  

(*) Gilles Munier, né le 9 novembre 1944 à Reims et vivant à Rennes, est - depuis 1986 - le secrétaire général de l'association Amitiés franco-irakiennes, fondée par l'orientaliste Jacques Berque… (Source : Wikipédia)

 

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Le Grand marché transatlantique : vers un OTAN économique ?

Le Grand marché transatlantique : vers un OTAN économique ? | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Le Grand marché transatlantique :

Vers Un OTAN économique ?

Par René Naba (*)

 

1— Une mise au pas américaine de l’Europe face à la déferlante chinoise.

 

Un Grand Marché Transatlantique devrait se mettre en place en 2015 dans la plus grande discrétion, deuxième pilier d’un édifice conçu par les États-Unis en vue d’assurer la pérennité de la suprématie américaine face à la Chine, désormais première puissance économique du monde, d’une part, et le BRICS, d’autre part, dont l’émergence diplomatique à la faveur de la guerre de Syrie en y mettant en échec la stratégie atlantiste, a signé l’avènement d’un Nouveau Monde multipolaire.

 

Le sommet antiterroriste prévu le 18 février à Washington en réplique au carnage de Charlie Hebdo, le 7 janvier dernier à Paris, devrait vaincre les réticences des derniers récalcitrants européens à une mise au pas de l’Union européenne sous la coupe américaine.


Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont affiché, en 2014, un PIB nominal cumulé de plus de 14 000 milliards de dollars, soit pratiquement autant que celui de la totalité des 28 pays de l’Union européenne (18. 874) et proche de celui des États-Unis (17. 528). La Chine, de son côté, a anticipé cette manœuvre de contournement en s’ouvrant sur la Russie, offrant un soutien à ce pays en difficulté en raison des sanctions atlantistes à propos de l’Ukraine et en raison de la chute des cours du brut.

 

Ce faisant, Pékin a visé à renforcer sa politique de voisinage en Asie, où se trouve la moitié de ses dix principaux partenaires économiques, notamment le Japon et l’Inde, en reléguant au second plan ses relations avec le bloc atlantiste, jugé très interventionniste sur la question du Tibet.

 

Traduction sur le plan économique de la structure militaire de l’OTAN, héritée de la guerre froide soviéto-américaine, le Grand Marché Transatlantique se présente comme le complément au « Traité de Partenariat transpacifique » constitué sous l’égide américaine dans la zone Asie pacifique. En un déploiement arachnéen, le marché transatlantique constituera le substrat économique de L’OTAN et le trans pacifique celui de l’OTASE (l’OTAN du Sud-est asiatique).

 

Ce groupement se veut comme un « espace de liberté, de sécurité, de justice » en Europe. Il reposerait sur le marché libre et sur le contrôle des populations. Il fonctionnera à ce titre selon le principe d’un commandement centralisé — un décideur, 28 exécutants ; un dispositif dicté selon la loi implacable des rapports de force. En somme un OTAN économique : Une instance économique dotée d’une structure fortement hiérarchisée soumise à des règles draconiennes sous la sourcilleuse supervision des États-Unis.

 

1  À ce propos « Racket américain et démission d’État » : Un rapport du Centre Français de Recherche sur le Renseignement par Leslie Varenne et Eric Denécé (Rapport de recherche n° 13, décembre 2014).

 

Ce « futur Grand Marché Transatlantique » mené par l’Union Européenne et les États-Unis s’articulera en effet sur deux piliers : un Marché Libre, dérégulé et sauvage, et un contrôle accru des populations justifié par le terrorisme, avec son acte fondateur : les attentats du 11 septembre 2001 qui légitiment une force arbitraire.

 

Le contrôle portera notamment sur la surveillance des données personnelles sur Facebook et la messagerie électronique, de même que les puces des cartes de crédit, les caméras de surveillance et la biométrie. Les déboires d’Edward Snowden (NSA, National Security Agency) et de Julien Assange (Wikileaks) en portent témoignage. Dans cette perspective, des fleurons de la presse française sont ainsi passés sous contrôle des grands opérateurs de téléphonie mobile (Le Monde, Xavier Neel Free, — Libération le Franco-Israélien Pierre Drahi Numéricable — et TFI Bouygues) avec leur cohorte d’abonnés.


Ce nouvel ensemble UE-US, approuvé le 28 mai 2008 par les Institutions européennes, signifierait ainsi le transfert de la souveraineté européenne, après le transfert des souverainetés nationales de ses États membres qui seraient alors institutionnellement tous sous influence et domination américaine. Ce nouvel espace de liberté repose sur les dispositifs juridiques suivants :

 

— La Résolution du Parlement européen sur les relations transatlantiques, B6-0280/2008, du 28 mai 2008.

 

The Council of the European Union, «Note from Presidency to Coreper, Final Report by EU-US Hight Level Contact Group on information sharing and privacy and personal protection», 9831/08, Brussels 28 mai 2008).

 

 

2— Le seuil critique


L’émergence sur la scène internationale d’États continents (Chine, Inde) et de dragons économiques ont conduit les États nations à constituer de grands ensembles régionaux, sur une base géographique, afin d’atteindre un seuil critique à l’effet de maintenir leur positionnement sur les relations internationales et de répondre aux exigences de la mondialisation des flux.

ALENA (Canada, États-Unis, Mexique), MERCOSUR (Amérique Latine), Union européenne, Conseil de Coopération du golfe (CCG), Groupe de Shanghai (Chine Russie, Asie centrale avec Iran au rang d’observateur), de même que les « Next eleven » : Les sigles se succèdent dans un entre-las d’alliances à l’effet de favoriser une synergie visant un positionnement optimal dans la nouvelle compétition pour la conquête des marchés et des matières premières. Une recomposition opérée dans un contexte marqué par un bouleversement de la géoéconomie mondiale, avec une concurrence accrue de l’hémisphère sud face à l’hégémonie absolue de l’hémisphère nord dans la gestion des affaires de la planète depuis la découverte du continent américain il y a cinq siècles.


Les « Next eleven » comprend les onze pays suivants : Bangladesh, Égypte, Indonésie, Iran, Corée du Sud, Mexique, Nigeria, Pakistan, Philippines, Turquie, Viêt Nam. Ils sont présentés comme les onze prochains pays émergents susceptibles d’avoir le même effet que les BRICS.



3— La nouvelle frontière : barrage ou passerelle ? (2)


Le développement de ces grands ensembles économiques à soubassement régional a certes répondu aux besoins de la mondialisation de l’économie. Mais si elles ont aboli les frontières entre les États membres, pour en faire des passerelles d’échange, elles ont dressé des barrages face aux autres États non membres.


La fin de la bipolarisation du Monde a entraîné la destruction des murs de séparation de la guerre froide. La destruction du Mur de Berlin et l’implosion de l’Union soviétique ont entraîné l’inclusion de l’Europe de l’Est ex-communiste dans la sphère géopolitique de l’OTAN et la constitution d’une Union Européenne de 27 membres.


Cette dynamique plutôt que d’entraîner une abolition des frontières à l’espace planétaire, a généré, dans la première décennie du XXIe siècle, une multiplication de barrages de séparation même au sein d’États associés ; voire même à des démembrements d’États, contraire au principe de l’intangibilité des frontières issues de la colonisation (Soudan), auparavant en Europe URSS et Yougoslavie, et en riposte, l’Ukraine par rattachement de la Crimée à la Russie.


  • Muraille à la frontière entre les États-Unis et le Mexique pour freiner la migration clandestine quand bien même les États-Unis et le Mexique font partie de l’ALENA. Illustration du slogan du message subliminal des pays occidentaux au reste du Monde : « Oui aux capitaux exotiques, non à l’immigration basanée ».


  • Muraille de sécurité à Bagdad autour de l’ancien palais présidentiel de Saddam Hussein, la fameuse zone verte, le siège de l’ambassade américaine, espace de démarcation entre les libérateurs américains et leurs supposés alliés, les anciens opposants à Saddam.


  • Mur d’apartheid entre Israël et la Palestine autour de Jérusalem


  • Muraille de sécurité entre l’Arabie saoudite et l’Irak et le Yémen.


Cf à ce propos :

http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20150118.OBS0206/la-grande-muraille-de-l-arabie-saoudite-contre-l-etat-islamique.html?xtor=RSS-19.


À noter toutefois une percée diplomatique majeure sur le continent américain, la fin de l’ostracisme des États-Unis à l’égard de Cuba, au terme d’un blocus de 52 ans, le plus long embargo économique de l’époque contemporain ; une levée de blocus justifiée par les nouvelles menaces planétaires, notamment le terrorisme pan islamique.



4— La problématique de l’Union européenne


Chaque superstructure s’est accompagnée d’un abandon de souveraineté et d’une dépersonnalisation concomitante des citoyens. Il en est ainsi de l’Union européenne mue à l’origine par une double impulsion idéologique :

  • Sceller, par la mise en commun des richesses communes (charbon, acier), la réconciliation des deux grandes puissances continentales européennes dont la rivalité au XXe siècle avait entraîné, au terme de deux guerres mondiales (1914-1918, 1939-1945, un déclassement de l’Europe dans la hiérarchie des puissances.


  • Proposer une ambition nouvelle à la jeunesse européenne après la perte des colonies. Ambition d‘une fraternité trans européenne, simultanément à l’engagement humanitaire dans le tiers monde. La décolonisation de l’Afrique est intervenue au début de la décennie 1960, alors que John Kennedy lançait l’idée de la conquête de nouvelles frontières [l’espace et Peace corps].


Un même espace juridique commun à 27 pays, un marché de consommation de 527 millions de personnes, représentant sept [7] pour cent de la population mondiale et 25 pour cent de son PNB, un centre de haute technologie et de productivité haut de gamme, cimenté par une monnaie commune, un dispositif réglementaire commun ont donné une nouvelle visibilité au continent européen.

Mais, en contrecoups, La directive européenne et le principe de la subsidiarité ont imposé des limites à la souveraineté nationale des États membres, quand bien même ils constituent un gage d’intégration européenne. La supranationalité, une innovation juridique européenne, a impliqué une souveraineté minorée des États membres en ce qu’elle constitue une notion intermédiaire entre la souveraineté absolue et le régime de la tutelle.



5 – Libre Marché et déficit démocratique.


Face à la crise systémique de l’endettement européen, le devenir de l’Europe balance ainsi entre stagnation de la croissance et montée en puissance des pulsions xénophobes, dont les faits les plus marquants auront été le carnage d’Oslo, une visibilité électorale des partis nationalistes de la droite radicale [FN en France], les guerres de prédation économique [Libye, Syrie], sous couvert de printemps arabe.


Des pays dirigés par des directives européennes elles-mêmes « dictées » par les États-Unis avec le consensus de Washington comme moteur du consensus de Bruxelles. L’Union Européenne, elle-même soumise et non plus souveraine, conduite à régenter selon le schéma américain la vie quotidienne des citoyens, dont la souveraineté étatique est déjà confiée à l’Europe.


Au clivage droite-gauche, conservateurs-travaillistes [Royaume-Uni], se substituera un nouveau clivage : population/pouvoir versus États et entreprises privées, citoyens Européens versus Institutions-lobbies. Un clivage dominé et régi par le libre Marché. Avec en prime le triomphe d’une culture d’entreprise sur la culture démocratique et républicaine en ce que les États-Unis n’accepteront un espace de libre-échange qu’à la condition d’un contrôle accru des populations et des démocraties. Le slogan sarkozyste « travailler plus pour gagner plus » pourrait s’interpréter dans cette perspective par « travailler plus pour réfléchir moins ».


L’altermondialisme et l’anticapitalisme basique ont été caricaturés et marginalisés par l’idéologie de la Mondialisation au point de stigmatiser les tenants de cette ligne de combat politique de Jean Luc Mélenchon à Olivier Besancenot.


La finance, l’argent, le Marché sont de bons serviteurs et de mauvais Maîtres. La devise de ce grand marché pourrait être : libre Marché et déficit démocratique. Et pour la population de l’ensemble européen, un consommateur et non un citoyen.



6 — Le précédent de l’AMI [Accord Multilatéral sur les Investissements]


L’AMI, au nom si trompeur, tout comme d’ailleurs l’OMC sur un autre plan, masquait en fait une vaste opération de séduction dolosive. De par ses dispositions, l’AMI, accord multilatéral, ne paraissait pas si amical que ce sigle ne suggérait. Le Libre échange qu’il entendait instituer à l’échelle de la planète n’a aménagé ni la liberté ni la réciprocité. Bien au contraire. Sous la bannière de la libre entreprise, il imposait la dure barrière de la loi du plus fort, la loi de la jungle de l’impériale Amérique. 


L’Accord multilatéral sur l’investissement [AMI], en anglais Multilateral Agreement on Investment [MAI], a été négocié secrètement au sein des vingt-neuf pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économique [OCDE] entre 1995 et avril 1997.


Proposant une libéralisation accrue des échanges [interdiction des discriminations par la nationalité entre investisseurs], il entraîna de vives protestations de la part des partisans de l’exception culturelle, des mouvements de défense de l’environnement et de quelques mouvements syndicaux lors de sa divulgation au grand public par des mouvements de citoyens américains.


Des organisations non gouvernementales sont parvenues à se procurer le projet d’accord, et à alerter le public. Selon un de leurs dirigeants, Susan George, « l’AMI est comme Dracula : il meurt à être exposé en plein jour ». Finalement, devant l’opposition française.


Ainsi donc moins d’une décennie après la débâcle du communisme, les États-Unis s’étaient déjà employés à édifier, à leur profit exclusif, un oligopole mondial dont les fers de lance, l’AMI et l’OMC, étaient articulés sur de puissants vecteurs à l’effet d’assurer son emprise sur la sphère intellectuelle et économique de la planète en vue de son verrouillage exclusif et de ses succédanés.


L’histoire n’est pourtant pas avare d’exemples en la matière et la vie des empires en témoigne : l’hyperpuissance engendre l’atrophie, de la même manière que la boulimie provoque l’embolie. L’Empire romain, les grands empires d’Asie, l’Empire ottoman, l’Empire britannique, et plus près de nous l’Empire soviétique, pour grands qu’ils aient pu être, sont désormais relégués au niveau des vestiges anciens dans la mémoire collective humaine.



Par René Naba [*] - mondialisation.ca – le 5 février 2015

Source : madaniya.info


RÉFÉRENCES

1— Grand marché transatlantique : annexe documentaire : Racket américain et démission d’État. Un rapport du Centre français de Recherche sur le Renseignement par Leslie Varenne et Eric Denécé : Racket américain et démission d’État. Le dessous des cartes du rachat d’Alstom par General Electric [Rapport de recherche n° 13, décembre 2014].

Le 19 décembre 2014, l’assemblée générale des actionnaires d’Alstom a autorisé la vente des activités de sa branche Énergie à General Electric [GE]. Une nouvelle fois la France a capitulé devant son allié américain en lui cédant dans des conditions litigieuses et rocambolesques les activités rentables et pour partie stratégiques d’un fleuron de son industrie.

Quelles sont les réelles raisons qui ont conduit à cette vente ? En effet, il est troublant que la France ait cédé sans état d’âme une entreprise dont les activités sont si importantes pour son indépendance.

Les risques liés aux procédures judiciaires pour corruption engagées contre Alstom dans de nombreux pays ont joué un rôle déterminant dans le rachat de la société française. La justice américaine a su habilement exploiter les craintes des dirigeants du groupe. En effet depuis plusieurs décennies, les règles juridiques édictées à Washington s’imposent au reste du monde, au détriment des droits et des intérêts des autres nations. Ce sont elles, et non une soi-disant complémentarité économique ou la recherche de la taille critique, qui sont à l’origine de la cession de la branche Énergie du groupe français.


L’affaire Alstom met par ailleurs en lumière deux faits préoccupants :


  • D’une part, l’attitude de nos « élites » qui derrière un discours circonstancié sur la mondialisation —, mais en réalité motivées par la satisfaction d’intérêts personnels ou la dissimulation d’erreurs stratégiques — sont en train de vendre nos joyaux industriels à l’étranger, n’hésitant pas à sacrifier notre indépendance militaire et nucléaire ;
  • D’autre part, l’incompétence et l’impuissance des politiques, qui n’ont toujours pas compris ce qu’était la guerre économique moderne et se révèlent incapables de défendre nos intérêts. Dans ce dossier, rien n’a été fait pour sauver Alstom, le gouvernement n’a pas été à la hauteur des enjeux.

 

Enfin, pour aboutir à cet accord et pendant toute la période des négociations, il y a eu une multiplication « d’affaires » dans l’affaire : suspicion de manipulation de cours et de délits d’initiés, conflits d’intérêts, projet de déménagement du siège d’Alstom à Singapour, etc. Autant d’éléments qui, ajoutés à la vente déshonorante d’activités stratégiques nationales, font de l’affaire Alstom un véritable scandale d’État.

 

2— Voir à ce propos le débat sur la frontière entre Régis Debray et Henri Guano : Sur la frontière, la guerre Debra-Guaino est déclarée Mardi 1 Mai 2012 http://www.marianne.net/Sur-la-frontiere-la-guerre-Debray-Guaino-est-declaree_a217237.html

 

 

[*] RENÉ NABA : journaliste-écrivain, ancien responsable du Monde arabo musulman au service diplomatique de l’AFP, puis conseiller du directeur général de RMC Moyen-Orient, responsable de l’information, membre du groupe consultatif de l’Institut Scandinave des Droits de l’Homme et de l’Association d’amitié euroarabe. Auteur de « L’Arabie saoudite, un royaume des ténèbres » [Golias], « Du Bougnoule au sauvageon, voyage dans l’imaginaire français » [Harmattan], « Hariri, de père en fils, hommes d’affaires, premiers ministres [Harmattan], « Les révolutions arabes et la malédiction de Camp David » [Bachari], « Média et Démocratie, la captation de l’imaginaire un enjeu du XXIe siècle [Golias].

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L’Irak récupère des pièces antiques pillées entre 2003 et 2011

L’Irak récupère des pièces antiques pillées entre 2003 et 2011 | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


L’Irak récupère des pièces antiques

pillées entre 2003 et 2011

 

Les États-Unis ont rendu lundi 16 mars à l’Irak une soixantaine d’objets antiques qui avaient été pour la plupart pillés lors de l’occupation américaine du pays, entre 2003 et 2011. Ces pièces seront exposées au musée national de Bagdad, qui a rouvert fin février après douze années de fermeture.

 

De la vaisselle en verre, des bas-reliefs en argile, des pointes de lance en bronze et des haches saisis aux États-Unis ont été exposés au consulat d’Irak à Washington avant d’être expédiés à Bagdad.

 

Parmi eux figure une extraordinaire tête de lamassu assyrien, taureau ailé à tête humaine datant de 700 avant Jésus-Christ et estimée à 2 millions de dollars (environ 1,9 million d’euros). Elle avait été volée dans un palais du roi Sargon II à Ninive, dans le nord de l’Irak. Elle avait été saisie à New York en 2008 où elle avait été expédiée par un marchand d’art de Dubaï qui écoulait des œuvres d’art irakiennes pillées dans le monde entier.

 


15 000 pièces volées

 

Des réseaux criminels organisés avaient profité de l’intervention américaine et du chaos pour piller les musées irakiens en 2003. Dans celui de Bagdad, 15 000 pièces ont été volées dont 4 300 restituées par la suite. Les autorités américaines avaient été très critiquées pour avoir manqué de protéger les sites archéologiques irakiens des voleurs.

 

La réouverture du musée de la capitale irakienne a été accélérée après des pillages de l’organisation de l’État islamique (EI) à Mossoul, dans le nord du pays. Les destructions sont les pires subies par le patrimoine irakien depuis le pillage du musée archéologique national à Bagdad en avril 2003, quelques jours après la chute de Saddam Hussein.

 


Lire : La cité antique détruite par l’EI en Irak, un « crime de guerre », selon l’UNESCO


L’EI s’est ainsi livré à « un nettoyage culturel » en rasant une partie des vestiges de la Mésopotamie antique, selon les Nations unies, ou en revendant des pièces au marché noir. L’« urgence » de la situation a accéléré le processus de restitution, selon l’ambassadeur irakien, Lukman Faily. « Le monde entier est uni pour protéger cette culture ».

 

 

 

Par la Rédaction de lemonde.fr – le 17 mars 2015

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L’Irak accuse la Grande-Bretagne de livrer des armes à l’État islamique

L’Irak accuse la Grande-Bretagne de livrer des armes à l’État islamique | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


L’Irak accuse la Grande-Bretagne

de livrer des armes à l’État islamique



Un député irakien affirme que les États-Unis veulent instaurer le chaos dans son pays

 

 

 

L’agence de presse iranienne FAR News Agency rapporte que l’armée irakienne a abattu deux avions britanniques qui livraient des armes à l’État islamique.

 

« Le Comité pour la sécurité nationale et la défense du Parlement irakien a eu accès aux photos de deux avions britanniques qui se sont écrasés alors qu’ils transportaient des armes pour l’EI », a déclaré le président du comité Hakem al-Zameli, selon le centre d’information en arabe du Conseil suprême islamique irakien.

 

L’incident a été rapporté par des médias étrangers et des médias alternatifs, mais n’a pas été mentionné par la presse dominante aux États-Unis et en Europe.

 

Hakem al-Zameli, un législateur irakien important, a ajouté que l’actuel gouvernement de Bagdad reçoit quotidiennement des rapports des forces de sécurité dans la province de al-Anbar sur des parachutages d’armes pour ISIS.

 

Il a affirmé que les États-Unis veulent provoquer le chaos en Irak et le font en soutenant l’État islamique.

 

D’autres députés irakiens se plaignent de cette situation.

 

« Nous avons découvert des armes fabriquées aux États-Unis, dans les pays européens et en Israël dans les zones libérées du contrôle de l’EI dans la région Al-Baqdadi », écrit le site d’information al-Ahad, citant Khalaf Tarmouz, le chef du Conseil provincial d’al-Anbar. Tarmouz a également dit que des armes fabriquées en Europe et en Israël ont aussi été découvertes à Ramadi.

 

« Les États-Unis lâchent des armes pour l’EI avec l’excuse qu’ils ne savent pas où sont les positions de l’EI et s’efforcent de tordre la réalité avec ce genre d’allégations », dit-il.

 

En décembre, les médias étatiques iraniens ont affirmé que l’armée de l’air états-unienne avait largué pour la seconde fois des armes dans les zones tenues par l’État islamique.

 

Infowars.com reported :

Des volontaires irakiens qui combattent l’EI dans les districts de Yathrib et Balad dans la province Salahuddin en Irak ont rapporté ces parachutages.

 

L’Irak prétend qu’il a maintenant repris la main dans la bataille pour regagner du terrain sur le groupe terroriste.

 

En octobre, un parachutage prétendument erroné a largué des armes qui sont tombées aux mains des combattants de l’État islamique à l’extérieur de Kobané en Syrie.

 

En novembre, des sources des services de renseignement irakiens ont dit que les États-Unis approvisionnent activement l’EI en armes. « Les services de renseignement irakiens ont répété que les avions militaires états-uniens avaient parachuté plusieurs cargaisons d’aide pour les terroristes de l’EI afin de les aider à résister au siège de l’armée irakienne, des forces de sécurité et du peuple », explique un rapport.

 

« Ce qui est important, c’est que les États-Unis n’envoient pas ces armes seulement à ceux qui coopèrent avec le Pentagone, et cela indique que les États-Unis jouent un rôle dans l’armement de l’EI. »

 

En juillet, Infowars.com reported faisait état de la grande quantité d’armes états-uniennes capturées par l’EI.

 

En plus des véhicules de combat et de l’artillerie acquise précédemment par l’armée irakienne, la mine d’armement provenant des bases US incluait plus de 50 batteries d’artillerie de 155 mm M-198 et 4 000 mitrailleuses PKC.

 

L’acquisition d’armes sophistiquées a transformé l’EI, le faisant passer d’un groupe terroriste à une armée capable de mener une guerre conventionnelle en Irak et en Syrie.

 

 


Par Kuer Nimmo (infowars.com) - traduit par Diane Gilliard pour Arrêt sur Info – le 24 février 2015

 

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