Ukraine/Donbass : une nouvelle attaque sur Marinka est en préparation | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Ukraine/Donbass : une nouvelle

attaque sur Marinka est en préparation

 

L’ensemble de la ligne de contact sur le front du Donbass est à vif. Partout, on note des frappes d’artillerie, des accrochages, des combats, parfois très meurtriers. Mais le front ne bouge toujours pas. C’est une guerre de positions, avant la tempête qui ne saurait tarder au regard de l’accumulation de moyens mécanisés et en artillerie du côté ukrainien. L’accumulation d’unités, de blindés, de pièces d’artillerie lourde sur l’ouest et le sud-ouest de Donetsk, notamment, est significative d’une attaque très prochaine des lignes républicaines. Et il est possible que le premier objectif du commandement ukrainien soit Marinka et l’entrée ouest de la capitale du Donbass. Les pilonnages de ces dernières heures sur ce secteur comme sur les quartiers ouest de Donetsk peuvent le laisser penser.

 

Des renforts en artillerie sont encore signalés au nord-ouest de Donetsk. Ainsi, vers Slaviansk, deux batteries de 6 lanceurs BM-21 chacune ont été signalées ces dernières 24 heures. Vers Konstantinovka au moins une section d’obusiers automoteurs de 203 mm 2S7 Pion a été aperçue faisant mouvement en direction sud-ouest (vers Donetsk), et près du village de Tsukurino, une batterie d’artillerie « Dana » a été entraperçue et une batterie de BM-21 vient d’arriver dans la zone du village de Lebedinskoe.

 

La présence d’automoteurs d’artillerie « Dana » est surprenante (et inédite en Ukraine) et mérite néanmoins confirmation visuelle (vidéo ou photo). Entré en 1981 dans l’arsenal tchécoslovaque du temps du Pacte de Varsovie, cet automoteur hybride sur 8 roues est principalement armé d’un obusier de 152 d’une portée de 20 km maxi. Il est aussi possible qu’il s’agisse de la version OTAN du Dana, le Zuzana-2. En tout état de cause, cela signifierait que la République tchèque ou la Slovaquie ont fourni illégalement des armements offensifs au régime de Kiev. On notera que la Géorgie en possède une petite cinquantaine, que la Pologne en détient une bonne centaine et que la Libye de feu le colonel Kadhafi en avait plus de 120 (c’est peut-être en direction du recyclage possible de cet arsenal libyen qu’il faut chercher l’origine de la présence possible de ces automoteurs dans l’armée ukrainienne).

 

Les trois zones les plus éprouvées par les attaques de l’artillerie et Kiev et les accrochages restent Gorlovka, la zone de Donetsk et, bien entendu, Shirokino.

 

Vers 15 h 50 à proximité de Peski, sur la partie ouest de l’aéroport de Donetsk, on notait de nouveaux affrontements avec des chars et de l’artillerie, alors que la zone de l’aéroport se retrouvait, une fois de plus, sous le feu des batteries ukrainiennes. Ce soir, le secteur du pont Putilovsky est encore sous le feu roulant de l’artillerie kiévienne… Mais le secteur le plus préoccupant, ces derniers jours et encore aujourd’hui, reste celui de Marinka – Krasnogorovka.

 

 

Marinka, no man’s land

 

 

 

 

Marinka n’est pas seulement un gros bourg qui donne directement sur l’entrée ouest de Donetsk, mais également une position clé au nord de la ligne de front Donetsk-Volnovakha-Mariupol qui sécurisait jusqu’alors les forces ukrainiennes positionnées au sud-sud-est de la capitale du Donbass. Il faut donc, pour les forces ukrainiennes, reprendre coûte que coûte le contrôle de la zone de Marinka et, surtout, ne pas laisser ce secteur sous la forme d’un no man’s land comme c’est le cas depuis 96 heures. À défaut, le commandement de Kiev craint que les FAN profitent de cette faille dans son dispositif défensif pour contourner par le nord-ouest l’ensemble des forces concentrées sur Volnovakha. Ce serait, à l’évidence, une catastrophe comparable à celles d’Ilovaïsk en août dernier et de Debaltsevo en mars.

 

Aussi, l’énorme accumulation de tous types d’unités (blindées, mécanisées, garde nationale, artillerie…) à l’ouest de Marinka, vers Kurahovo, est probablement le signe de la préparation sinon d’une percée vers Donetsk, du moins d’une reconquête du terrain perdu le 3 juin, si modeste soit-il.

 

 

 

 

Selon nos sources, les forces ukrainiennes auraient amené sur zone ces dernières 24 heures au moins une batterie de canons de 100 mm T/MT-12 Rapira, une batterie d’obusiers de 152 automoteurs 2S3 Akatsiya et une batterie de lance-roquettes multiples de 122 mm BM-21 Grad.

 

Le centre-ville reste hors de contrôle des deux parties, les troupes indépendantistes tenant l’entrée est et le nord de ce bourg, les forces de Kiev étant à l’ouest. Les accrochages d’hier ont permis d’empêcher une nouvelle tentative de reprise de cette agglomération par les troupes ukrainiennes. Mais cette nouvelle arrivée de renforts augure d’autres assauts dans les heures et les jours qui viennent.

 

La partie ukrainienne affirme que vers 14 h, 7 soldats du génie, appartenant à la 28e brigade mécanisée, auraient trouvé la mort près de Krasnogorovka, après avoir roulé sur une mine à bord de leur camion.

 

 

Énorme incendie dans un dépôt de carburant près de Kiev

 

Un gigantesque incendie s’est déclaré hier soir dans un dépôt pétrolier près de Kiev, obligeant les autorités ukrainiennes à évacuer les civils de la zone envahie par une épaisse fumée noire, les flammes menaçant un aérodrome militaire très proche.

 

 

 

 

 

Cette installation, qui appartient à BRSM-Nafta, se situe quelque 20 km au sud-ouest de la capitale ukrainienne et elle a dû être évacuée, de même que la base aérienne à proximité Pour Oleksandr Melnitchouk, responsable du groupe BRSM-Nafta, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un nouvel « attentat » suite à la destruction à l’explosif de plusieurs stations-service depuis l’été dernier. Cet entrepôt, comme beaucoup d’autres en Ukraine, sert au ravitaillement des forces armées et aux paramilitaires du ministère des Affaires intérieures qui sont en opération dans le Donbass.

 

En fin d’après-midi, la base aérienne à proximité était toujours en cours d’évacuation, y compris certains dépôts de munitions et tous ses MiG-29A.

 

Enfin, on apprend que l’Ukraine a menacé d’abattre tout avion russe qui interviendrait en Transnistrie en cas de conflit militaire. La junte prépare en ce moment une intervention contre le Pridnestrovié, qui forcerait la Russie a intervenir pour protéger les quelque 200.000 citoyens russes qui y vivent, en plus des quelque 1.300 soldats et 600 Casques bleus russes qui y sont stationnés. Comme le Donbass pour l’Ukraine, la Transnistrie (Pridnestrovié) était le poumon industriel de la Moldavie qui l’a perdu en 1991.

 

 

 

Par Jacques FrèreNationsPresse.info – le 9 juin 2015.