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Les Brics lancent leur propre «FMI»

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Les Brics lancent leur propre « FMI »

 

Que les promesses sur cette banque soient tenues ou non, le dollar peut réellement commencer à trembler…

 

***

 

La nouvelle banque de développement (NBD)

des Brics a officiellement ouvert

ses portes hier à Shanghai

 

Cet événement marque une étape importante dans la création et l’extension des institutions financières des cinq plus grands pays émergents. Les experts rappellent que la NBD n’est pas encore une véritable concurrente pour les institutions occidentales comme le Fonds monétaire international (FMI) ou la Banque mondiale (BM), mais que sa création même témoigne de la montée en puissance des pays de la région Asie-Pacifique et de leurs partenaires latino-américains.

 

Comme l’a noté le président de la NBD Kundapur Vaman Kamath lors de la cérémonie d’inauguration à Shanghai, « les Brics sont cinq pays avec des objectifs communs, que nous devons encore rapprocher davantage ».

 

Rappelons que la somme des PIB de la Chine, de la Russie, de l’Inde, du Brésil et de l’Afrique du Sud atteint près de 15 000 milliards de dollars (soit environ 20 % du PIB mondial). Donc quand le ministre chinois des Finances Lou Jiwei affirme que « la création de la NBD influencera fortement l’économie mondiale et aidera à la relancer », ses propos sont totalement fondés.

 

À l’issue du sommet des Brics qui s’est tenu à Oufa début juillet, les experts occidentaux ont déjà annoncé que les USA et l’UE sous-estimaient fortement cette association, et que pour éviter de se retrouver en situation d’isolement les pays développés devaient établir le contact avec les pays des Brics. Lou Jiwei a noté que la création de la NBD compléterait le système financier mondial actuel.

 

Le FMI et la BM continueront de lutter contre la pauvreté et à maintenir la stabilité du système, alors que la NBD des Brics et la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (BAII), qui ouvrira prochainement, se concentreront sur les projets d’infrastructure des pays membres de l’organisation sollicitée actuellement à travers le monde.

 

Le capital autorisé de la NBD des Brics s’élève à 100 milliards de dollars, ce qui fait d’elle un acteur notable sur l’arène financière. De plus, les représentants officiels des Brics et les experts financiers voient un grand avenir dans une éventuelle collaboration entre la NBD et la BAII, dont le capital est identique. Ensemble, ces institutions pourront couvrir une grande partie des besoins en investissements des pays d’Asie-Pacifique et de leurs partenaires d’Amérique latine et d’Afrique.

 

Par ailleurs, la prochaine étape de l’expansion financière des Brics sera le lancement du Pool de réserves de change, qu’on qualifie déjà de « mini-FMI pour les pays émergents ».

 

 

 

Par Novye Izvestia – (Sputniknews) - lesmoutonsenrages.fr – le 22 juillet 2015.

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Pr Liu Youfa : la Nouvelle route de la soie est un rêve chinois bénéfique à la prospérité commune

Pr Liu Youfa : la Nouvelle route de la soie est un rêve chinois bénéfique à la prospérité commune | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Carte : entre deux océans. La Chine, le Pérou et le Brésil conduiront une étude de faisabilité la partie marquée en rouge du tracé actuellement sous étude reliant par une ligne ferroviaire de 5 300 km, l’Atlantique au Pacifique.

 

 

Pr Liu Youfa : la Nouvelle route de la soie

est un rêve chinois bénéfique

à la prospérité commune

 

C’est au centre militaire de Lima que le général Juan Luis Autero Villagarcia, président des anciens élèves de la Haute école de défense nationale (ADECAEM), a organisé le 28 mai un séminaire sur l’alternative des BRICS.

 

« Le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud ont relevé un défi historique pour l’avenir du monde », a lancé le général. « Ils bâtissent un nouvel ordre économique mondial de progrès. Ils démontrent également les nouvelles capacités dont disposent les pays lorsqu’ils s’unissent avec énergie. L’Asie, l’Amérique du Sud et l’Afrique y participent et le Pérou a la capacité d’intervenir dans le développement de l’infrastructure », a-t-il affirmé en citant le projet d’une liaison ferroviaire reliant le Brésil au Pérou (5 300 km), véritable colonne vertébrale du « couloir biocéanique » dont on discute depuis des lustres et qui pourra bientôt voir le jour grâce à l’engagement de la Chine.

 

La conférence a eu lieu au bon moment, c’est-à-dire à peine deux jours après la visite du Premier ministre chinois Li Keqiang, qui s’est précisément rendu dans la région pour discuter de ce grand projet. Avant de se rendre en Colombie, au Pérou et au Chili, Li Keqiang a conclu un accord avec le Brésil pour financer une étude de faisabilité pour ce chemin de fer biocéanique dont les contours finaux restent à spécifier.

 

Après l’intervention du diplomate chinois, le Dr Liu Youfa, ancien vice-président de l’Institut chinois des études internationales (CIIS), c’est la présidente de l’Institut Schiller, Helga Zepp-LaRouche, qui a fait le point sur la situation.

 

Voici la transcription intégrale de son intervention.

 

— Dennis Small : Dr Liu Youfa, merci d’être avec nous pour cette discussion pour la conférence à Lima, au Pérou, sur le processus des BRICS et le développement du Pérou et de l’Amérique du Sud. À propos de l’avenir de la coopération économique entre la Chine et l’Amérique du Sud, je souhaiterais parler, pour commencer, des visites que le Premier ministre chinois Li Keqiang vient juste d’achever dans quatre pays d’Amérique latine : la Colombie, le Brésil, le Chili et le Pérou, pour discuter notamment des domaines de coopération économique avec la Chine. Pourriez-vous éclairer pour nous l’arrière-plan de tout cela, notamment les sommets historiques des BRICS et des BRICS-Unasur à Fortaleza, au Brésil en juillet 2014, et quelles sont les perspectives pour cette coopération ?

 

Dr Liu Youfa : M. Small, permettez-moi tout d’abord de vous remercier de me donner l’opportunité de cette interview. Permettez-moi aussi de remercier les organisateurs pour cette invitation, et je leur souhaite une très bonne conférence.

 

Concernant votre première question, je dirai simplement : la Chine et l’Amérique latine sont des partenaires naturels pour réaliser un développement économique et social, et les pays concernés ont établi des relations de partenaires stratégiques. C’est pourquoi il est naturel que les dirigeants des deux côtés se rendent visite régulièrement. Mais depuis peu, selon mes observations, il y a de nouvelles raisons pour que ces pays multiplient les rencontres.

 

Premièrement, depuis la crise internationale de 2008, les pays développés n’ont cessé de se battre pour relancer et maintenir l’élan de la croissance économique, et ont toujours des difficultés à étendre leur consommation domestique. Par conséquent, ils ont perdu la vapeur nécessaire pour tirer l’économie mondiale vers l’avant, ce qui a provoqué la contraction à la fois du commerce et de l’investissement au niveau mondial.

 

Comme la Chine et l’Amérique latine sont dépendantes dans une large mesure des marchés développés pour leur croissance économique, elles sont maintenant prises dans une bataille difficile pour maintenir le rythme de leur croissance économique. Dans ce contexte, les dirigeants des pays concernés doivent chercher et trouver de nouveaux chemins, de nouveaux moyens pour promouvoir le commerce mutuel et leurs investissements. C’est un premier point.

 

Deuxièmement, la Chine et pas mal de pays latino-américains sont des pays émergents qui ont construit des capacités naturelles pour réaliser des coopérations industrielles, et pour cette raison, ils ont concentré leur attention les uns sur les autres.

 

Troisièmement, la Chine et les pays d’Amérique latine ont bâti des avantages comparatifs dans les industries appropriées, ce qui a encouragé des développements conjoints en poussant les facteurs de compétitivité de ces productions. Le domaine des infrastructures est devenu le plus approprié pour initier une coopération concrète. Comme vous l’imaginez sans doute, pendant la visite de Li Keqiang, les dirigeants concernés vont tenter d’établir un consensus, pour lancer l’étude de faisabilité de la voie ferrée transpacifique, ce qui ressuscitera le rêve caressé par les pères fondateurs de l’Amérique latine il y a plusieurs siècles.

 

À propos des perspectives de coopération future entre la Chine et l’Amérique latine, voici ce que je sais :

 

Premièrement, au fur et à mesure des visites régulières de haut niveau, les dirigeants des deux partis ont affiné le projet pour une coopération politique, économique et culturelle rapprochée sur les 10 ans à venir. Ils ont réglé certains programmes spécifiques de coopération industrielle ; ils ont signé de nombreux accords économiques pour fortifier une coopération mutuellement bénéfique dans les secteurs manufacturiers, des services, de l’agriculture, la production, la transformation et la commercialisation des énergies conventionnelles et renouvelables. Ils ont aussi signé des accords dans les domaines de la science et la technologie, le développement des ressources humaines et la protection environnementale, selon mes souvenirs. Maintenant, il reste aux gouvernements à mettre effectivement en place ces contrats économiques lucratifs pour alimenter le développement sain de leurs groupes économiques, ce qui renforcera en retour les fondations des relations bilatérales.

 

 

— C’est effectivement un scénario optimiste. Mais je serais également intéressé d’entendre vos pensées personnelles et votre point de vue sur les obstacles qui existent et doivent être surmontés, pour que ce type de coopération économique potentielle devienne réalité. Quels sont les problèmes en suspens, du point de vue de la Chine ?

 

Vous avez raison. La Chine et l’Amérique latine sont devenues des partenaires majeurs, à la fois en terme de commerce et d’investissement. Toutes les deux entrent dans la coopération industrielle. Cependant, il y a certaines questions non-résolues qui doivent être abordées conjointement, à bon escient, et à temps, pour délivrer plus d’énergie pour le développement de la coopération économique et commerciale dans le futur.

 

Il y a beaucoup de problématiques, mais laissez-moi vous donnez quelques exemples. Du point de vue politique, il manque une compréhension juste des systèmes politiques et des valeurs culturelles des uns et des autres, etc. Du point de vue économique, voyons voir... il n’y a pas assez de biens et de services qui sont commercialisables sur le marché chinois. Il y a un manque d’industries pour le commerce du côté de l’Amérique latine. Il y a des barrières visibles et invisibles au commerce et à l’investissement des deux côtés. Et il y a un manque d’information sur le commerce et l’investissement pour permettre aux entrepreneurs, exportateurs et importateurs des deux côtés de voir où ils en sont.

C’est une partie des problèmes auxquels nous nous devons de répondre de manière compétente, je pense.

 

 

— Avec cette perspective, je voudrais que vous mettiez à profit votre grande expérience des affaires étrangères, et des questions économiques en particulier, pour nous faire part de votre pensée personnelle à propos de l’avenir. Comment consolider une relation durable de coopération économique entre la Chine et l’Amérique du Sud ?

 

En fait, en tant que diplomate, j’ai eu l’occasion de voyager dans pas mal de pays d’Amérique latine pour des conférences et des voyages personnels. Mais maintenant, en tant qu’économiste, voici ce que je peux vous dire :

 

Premièrement, la Chine et l’Amérique latine devraient joindre leurs efforts pour cimenter le consensus pour un développement commun en élargissant le commerce dans les deux sens. Je pense que des accords de libre-échange supplémentaires seraient très appréciables. L’Amérique latine devrait faire en sorte de produire plus de biens et de services qui peuvent être commercialisés en Chine. Et ils devraient identifier plus d’industries capables de produire des biens destinés à la Chine.

 

Maintenant, je dois ajouter que les deux parties doivent travailler main dans la main pour promouvoir les produits d’Amérique latine, et faciliter les conditions qui permettront aux consommateurs chinois de comprendre, accepter et apprécier les produits de qualité moyenne. Les producteurs latino-américains devraient aussi suivre les standards internationaux. Je ne cache pas que les produits et les services occidentaux ont rendu mes concitoyens difficiles ; ils cherchent seulement les marques et les produits de qualité.

 

Deuxièmement, les deux partis devraient miser sur des relations politiques amicales, pour promouvoir l’investissement dans les deux sens, ce qui serait la mesure immédiate à prendre pour réduire le déficit commercial du côté de l’Amérique latine. Pour cette raison, les gouvernements des deux partis devraient encourager la création de parcs industriels, afin que les industriels des deux côtés puissent plus facilement installer des lignes de production et des chaînes de service dans les marchés de l’autre côté.

 

J’ai une autre réflexion à partager avec vous : troisièmement, les deux partis devraient identifier plus de domaines de coopération. Je pense que la connectivité continentale mutuelle serait la meilleure chose pour commencer.

 

En tant que diplomate, comme je l’ai dit tout à l’heure, j’ai voyagé dans environ dix pays d’Amérique latine, et je sais que certains pays ont encore un très grand besoin de maintenance et de construction pour leur réseau de transport national, et il y a clairement un manque dans les réseaux continentaux, ce qui est devenu le véritable obstacle pour que le rêve de rajeunissement continental puisse se réaliser.

 

Pour cette raison, les deux parties devraient faire le point sur le dialogue bilatéral et régional existant et les mécanismes de coopération avec la Chine. Pour finir, mais pas le moins important, les deux parties devraient travailler ensemble pour créer des conditions dans lesquelles les peuples des deux côtés puissent se rencontrer plus facilement, se rendre visite, se comprendre l’un l’autre. Tout simplement car ce sont eux le véritable moteur pour une coopération rapprochée entre nos deux partis.

 

— Votre référence à la connectivité continentale mutuelle est fortement appréciée en Amérique du Sud parce que la question de l’infrastructure, en particulier le projet d’un chemin de fer biocéanique (reliant l’Atlantique au Pacifique) que la Chine aiderait à construire, intéresse beaucoup de pays et beaucoup de gens avec qui je me suis entretenu. Permettez-moi maintenant de poser une question franche que, je n’en doute pas, l’on vous pose tout le temps (au moins sous forme de chuchotements). Cette question est la suivante : quelles sont les vraies motivations de la Chine ? Dans le monde occidental, les médias font des heures supplémentaires pour convaincre leurs lecteurs que la Chine a des objectifs non avoués et qu’elle nourrit d’obscures intentions ! Pouvez-vous, pour nos auditeurs, clarifier cette question ?

 

En tant qu’économiste, permettez-moi d’être franc. D’abord, la Chine a cherché les voies et les moyens d’un développement pacifique. La Chine s’est engagée à le faire et elle le fait. À cet égard, la Chine organise ses relations avec les pays d’Amérique latine en accord avec les normes internationales et aussi en consultation avec les pays en question en tant que partenaires égaux. À ce jour, la Chine est un pays membre de l’OMC et a signé des accords pour des échanges commerciaux avec les pays d’Amérique latine sur le principe du « gagnant-gagnant » qui n’ont rien d’obscur !

 

Actuellement la Chine offre aux pays d’Amérique latine une coopération industrielle par laquelle notre pays entend apporter un soutien financier et technologique à ses partenaires afin d’aider les autres à mettre en œuvre un réseau infrastructurel, en particulier comme nous venons de le discuter, le chemin de fer biocéanique, capable de relier les marchés industriels de ce continent, d’élargir leur dimension économique, d’augmenter leur productivité et leur compétitivité et d’augmenter leurs exportations vers la Chine. Qu’est-ce qui ne va pas avec cela ?

 

Ensuite, la Chine et la plupart des pays américains sont dans la phase post-décollage en termes de développement économique et social, ce qui justifie qu’ils étendent leurs frontières économiques au-delà de leurs frontières traditionnelles. Cependant, si nous l’organisons sur une base commerciale, et permettez-moi de le souligner, nous le faisons sur la base du principe de bénéfice mutuel. La Chine n’a jamais imposé de conditions unilatérales sur quiconque dans ses relations avec les pays d’Amérique latine. Je vous invite à le vérifier en consultant les annales économiques sur cette question.

 

Ainsi, j’aimerais m’adresser à mes amis des médias occidentaux, en me servant de la tribune que vous m’offrez, et leur faire passer le message suivant : les médias de masse se doivent eux aussi de se soumettre à des principes d’intégrité professionnelle. Les correspondants étrangers et les commentateurs politiques, ainsi que les institutions des médias doivent apprendre à rechercher la vérité à partir des faits. La mentalité de la guerre froide, comme je l’appelle, ne fera rien pour promouvoir des relations saines entre la Chine et l’Amérique latine.

 

 

— Vous avez mentionné l’approche « gagnant-gagnant » de la Chine. Pouvez-vous préciser la pensée de Xi Jinping sur cette question, en opposition avec la doctrine de la géopolitique qui, en réalité, domine le monde depuis des siècles ? Et, comme vous le savez sans doute, de nombreux pays d’Amérique latine ont été victimes de cette géopolitique, y compris des guerres alimentées par des puissances étrangères et alors qu’ils entrent dans le XXIe siècle, il leur reste à surmonter cet héritage.

 

C’est un sujet si vaste qu’il faudrait probablement trois heures pour y répondre. Permettez-moi de le faire en deux minutes. Vous pensez sans doute à la politique d’« une Ceinture, une Route » (politique de corridors de développement économique tout le long des nouvelles routes de la soie terrestre et maritime, NDLR) promue par mon président Xi Jinping.

 

D’abord, la quintessence de cette politique, c’est qu’il s’agit du dernier effort en date pour amener la Chine sur la voie d’un développement pacifique en s’entremêlant autant que nécessaire avec l’économie mondiale, en respectant les normes internationales. Il s’agit d’aboutir à un développement commun avec des relations rapprochées en termes d’échanges, d’investissement, de coopération industrielle et de transferts de technologie ainsi qu’une coopération renforcée en termes de ressources humaines.

 

Sur cette question, la Chine a pris les devants via des accords précommerciaux dans le cadre de l’ASEAN, de l’Organisation de coopération de Shanghai, des BRICS ainsi que des partenariats stratégiques avec la Russie et un certain nombre d’autres pays d’Europe centrale, d’Asie centrale, au Moyen-Orient, de l’Asie du Sud et d’Amérique latine.

 

Ces mécanismes bilatéraux, régionaux et multilatéraux de coopération, je n’en doute pas, vont transformer, le cas échéant, la Chine et les pays en question dans une communauté d’intérêt de développement commun et une communauté de destin permettant à ces pays en question de protéger leurs intérêts communs et d’élargir la dimension internationale de leur développement commun.

 

Deuxièmement, la vision du Président Xi Jinping d’« Une Ceinture, une Route », permettra aux pays partenaires de créer un réseau de transport tridimensionnel permettant de se relier par terre, par air et par mer. Cela facilitera les conditions d’une connectivité mutuelle des facteurs de production, aidera la libre circulation des biens et des services et permettra de promouvoir l’investissement dans les deux sens ainsi que la coopération industrielle.

 

Troisièmement, le Président Xi a créé plusieurs plates-formes financières telles que la BAII, le Fonds de la Route de la soie ou le Fonds de développement de l’Organisation de coopération de Shanghai. Ces institutions financières permettront à des pays en voie de développement de démarrer des grands travaux d’infrastructure sur la base d’accords et de bénéfices mutuels.

 

Quatrièmement, la Chine a proposé la création d’un certain nombre de hubs logistiques, de zones de libre-échange et de parcs industriels tout le long de la Nouvelle route de la soie. Ces composantes produiront à terme des dividendes économiques qui seront partagés par les pays partenaires du projet, leur permettant de promouvoir le progrès social, la stabilité politique et la sécurité générale dans la région.

 

En conclusion, permettez-moi de souligner que la vision d’une ceinture, une route n’est pas seulement un concept pour le grand rajeunissement du rêve chinois, mais qu’il s’agit également d’une plate-forme bénéfique pour la prospérité commune de tous les pays le long du projet et d’une combinaison organique du rêve chinois avec les rêves de tous ces partenaires.

 

 

— Merci pour cette réponse sommaire qui est effectivement un condensé d’une discussion de trois heures ! Pour conclure, libre à vous d’ajouter ce qui vous semble important pour ceux qui sont réunis ici à Lima ou ceux qui regarderont l’émission dans d’autres pays.

 

Je serai bref. Un dicton anglais affirme qu’il « faut être deux pour danser le tango ». Une ceinture, une route prendra plus que deux pays le long de la route. Cela va être un groupe de pays dansant les claquettes qui échangera leurs contributions et coordonnera les politiques de l’ensemble des participants au projet. Et cela impliquera les différents gouvernements, les différentes industries ainsi que la société civile et les peuples. Eh bien, la Chine a pris le devant et est montée sur le podium. Et maintenant, je pense que c’est aux gouvernements d’Amérique latine, aux industriels et aux peuples de nous rejoindre et de répondre à l’invitation afin d’avoir une belle équipe capable de danser les claquettes pour réaliser notre rêve commun de relations bilatérales durables, d’une bonne économie, d’une bonne vie pour le peuple et que devienne réalité notre rêve de notre rajeunissement national ! Merci !

 

 

 

Par la Rédaction de Solidarité & Progrès – le 1er juin 2015.

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Washington entend torpiller la BAII

Washington entend torpiller la BAII | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Selon l’ambassadeur français à Pékin, « Nous pourrons, par exemple, construire un chemin de fer à grande vitesse entre la Chine et Lyon, le terminus de la Route de la soie ». Ici la « Porte de la soie », fresque murale à Lyon. Crédit : http://www.mongi-guibane.com/# ! la-soie -- lyon/co5e

 

 

Washington entend torpiller la BAII

 

 

Le secrétaire général par intérim de la Banque asiatique d’investissement dans l’infrastructure (BAII), Jin Liqun, a déclaré le 22 mars que 35 pays ont décidé de se joindre en tant que membres fondateurs à l’institution, à moins d’une semaine de la date limite de déclaration des candidatures, le 31 mars.

 

Liqun a également déclaré que la banque doit obtenir le feu vert de ses actionnaires pour doubler son capital, qui doit atteindre 100 milliards de dollars.

 

Furieuse de se retrouver à nouveau isolée [1] après la décision de la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et l’Italie de devenir membres fondateurs de la nouvelle institution, l’administration Obama cherche désespérément à justifier sa bévue.

 

Les propos de plusieurs hauts responsables de l’Administration, sous le couvert de l’anonymat ou non, sont cités dans un article publié par Ian Talley, dans le Wall Street Journal.

 

« Face à la défiance de ses alliés », résume le WSJ, Obama propose maintenant qu’un mécanisme de « cofinancement » soit mis en place entre la BAII et le duo FMI/Banque mondiale. Afin d’éclaircir ce que ceci peut bien vouloir signifier, le journal cite des responsables du gouvernement Obama :

 

« Cette approche collaborative est conçue pour orienter la nouvelle banque vers les objectifs économiques des principales économies mondiales, de manière à ce qu’elle ne devienne pas un instrument de la politique étrangère de Pékin. »

 

Et de citer ainsi Nathan Sheets, sous-secrétaire américain pour les Affaires internationales : « Le cofinancement des projets avec les institutions existantes comme la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement [contrôlée par la États-Unis et le Japon] permettra de garantir la haute qualité de normes qui ont résisté à l’épreuve du temps. »

 

Le journal présente de manière plus détaillée ce que peuvent être ces « normes de haute qualité » :

 

« Il faut s’assurer que les normes de la nouvelle institution seront conçues de sorte qu’il n’y ait pas d’accumulation de mauvaises dettes [beaucoup apprécieront l’expertise incontestée du FMI en la matière], ni d’abus des droits humains, ni de risques environnementaux. (…) La nouvelle banque mise en place par la Chine risque de semer la défiance à l’égard des États-Unis et de générer tout un éventail de problèmes sociaux et économiques. Elle pourrait aider à subventionner les intérêts des entreprises chinoises. Un manque de transparence dans le fonctionnement de la nouvelle banque pourrait nourrir la suspicion, par exemple, sur la manière dont Pékin utiliserait ses financements pour développer des ports en eau profonde dans des ports stratégiques pouvant accueillir une marine Chinoise en voie d’expansion (sic).


Des prêts accordés à des gouvernements sans se soucier de savoir s’ils seront en mesure de rembourser pourraient semer les germes de crises financières à venir (re-sic). Des investissements dans des barrages qui pourraient provoquer une relocalisation massive de la population, sans mesures protectrices adéquates, pourraient multiplier les abus en matière de droits de l’Homme. [2] »

 

Le WSJ ne prend pas la peine d’expliquer en quoi la politique étrangère de Pékin pourrait être source de problèmes à l’échelle internationale, une évaluation que ne partage pas l’ambassadeur de la France à Pékin, Maurice Gourdault-Montagne.

 

Celui-ci explique en effet, dans un article publié par le site China.org.cn, que l’initiative chinoise « Une ceinture, une route », qui concernera plus de 70 pays, est

« une politique stratégique avec une vision de l’avenir, alors que les Français ne se rendent pas pleinement compte de son importance et des opportunités qu’elle peut apporter. D’une grande flexibilité, cette théorie s’applique à différents partenaires géopolitiques. Je pense que la France doit comprendre cette vision, s’adapter et en saisir les opportunités. Nous pourrons, par exemple, construire un chemin de fer à grande vitesse entre la Chine et Lyon, le terminus de la Route de la soie. »

 

Ainsi, termine l’article, « l’ambassadeur français estime en outre que la stratégie de la Ceinture économique de la Route de la soie et de la Route de la soie maritime du 21e siècle est non seulement d’une grande importance pour l’Europe et pour la France, mais qu’elle contribuera également à un monde plus stable. »

 

L’hostilité de Washington à l’égard de cette politique n’a pas empêché le quotidien Xinhua de s’exclamer, le 18 mars dernier, à propos de l’AIIB :

 

« Bienvenue à l’Allemagne ! Bienvenue à la France ! Bienvenue à l’Italie ! (…) L’AIIB est ouverte à toutes les parties intéressées, y compris les États-Unis. Washington, qu’attendez-vous ? »

 

 

 

Par la Rédaction de Solidarité & Progrès – le 24 mars 2015.

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Au sommet d’Oufa, les BRICS passent à l’acte

Au sommet d’Oufa, les BRICS passent à l’acte | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Au sommet d’Oufa,

les BRICS passent à l’acte

Par Christine Bierre

 

« Les BRICS sont les futurs dirigeants de l’économie mondiale » et la Chine en « reste la locomotive », a déclaré Vladimir Poutine, lors d’une conférence de presse à l’issue des sommets des BRICS et de l’Organisation de la coopération de Shanghai (OCS), tenus à Oufa en Russie du 8 au 10 juillet.

 

Compte tenu de la crise interminable, et peut-être finale, dans laquelle s’est engagée l’Union européenne en voulant faire de la Grèce la victime expiatoire d’une crise qui est en réalité celle de toute l’Europe, et de la zone transatlantique, plombées par la faillite du système en 2008, les progrès accomplis à Oufa par les BRICS, l’OCS et l’Union économique eurasiatique (UEEA) qui les a rejoints, représentent aujourd’hui le seul espoir d’une sortie de crise et d’un retour à des politiques de croissance permettant d’assurer un avenir à notre planète.

 

N’en déplaise aux Occidentaux, dont les médias ont, pour la plupart, boycotté la couverture de ces sommets, les BRICS ont annoncé le lancement, en un temps record, de leur Nouvelle banque de développement (NDB) (100 mds de dollars) ainsi que d’un fonds commun de réserve de change (100 mds), deux initiatives adoptées lors du dernier Sommet des BRICS il y a tout juste un an, à Fortaleza, au Brésil.

 

La NDB pourra commencer à prêter dès avril 2016 ! Elle pourrait notamment participer au financement de la construction de la ligne à grande vitesse Moscou-Kazan, selon le ministre russe des Finances Anton Silouanov, président du Conseil d’administration de la NDB. « Nous sommes en train d’étudier cette question », a précisé le ministre avant d’ajouter que la Russie proposera également ce projet à la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (BAII).

 

À cela s’ajoute la perspective adoptée par les BRICS d’accroître leurs échanges, non pas en dollar, mais en devises des pays membres, en particulier en yuans et en roubles.

 

Mais pour Sylvie Kauffman, du quotidien Le Monde (qui avait refusé en 2012 de couvrir la candidature présidentielle de Jacques Cheminade), le sommet des BRICS est un non-évènement et le « Congrès d’Oufa n’aura pas lieu » !

 

 

Triple union : BRICS, OCS, UEEA

 

Oufa fut également le lieu de rassemblement non seulement des BRICS et de l’OCS, mais aussi de l’Union économique eurasiatique (UEEA), organisation fondée en janvier 2015 par la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan et l’Arménie.

 

Pour ceux qui comptaient encore pouvoir manipuler la Russie contre la Chine, la Chine contre l’Inde, etc., ils en seront pour leurs frais. L’intégration entre BRICS, OCS et UEEA engendrera non seulement un nouvel ordre économique mondial, mais accroîtra les retombées bénéfiques pour les peuples d’Eurasie.

 

Ce fut le thème répété à l’unisson par les trois dirigeants.

Nous sommes prêts à travailler très étroitement pour coordonner et nouer des liens entre les deux projets d’intégration – UEEA et Ceinture économique de la route de la soie, a déclaré Vladimir Poutine. Nous y voyons la grande promesse de construire un système commun de transports pour l’OCS, utilisant notamment le potentiel de transport offert par le Transsibérien et le Baïkal-Amour en Russie.

 

« La Chine est prête à renforcer sa coopération avec tous les pays pour réaliser des projets prioritaires », a dit Xi-Jinping, annonçant son intention d’« organiser le soutien financier pour réaliser des études de faisabilité et de design et participer à des investissements conjoints. » Pour lui :

 

Il est important d’établir un scénario de coopération pour la région, qui inclura, dans les prochaines années, la construction de 4 000 kms de voies ferrées et de plus de 10 000 kms d’autoroutes. La Chine s’engage à créer au plus vite une banque de l’OCS pour aider à financer la production dans la région, et elle est prête à utiliser son fonds de la Route de la soie dans ce but.

 

Évoquant dans un entretien au quotidien indien The Hindu, le « puissant sursaut économique (...) qui résultera de l’association entre ressources matérielles, capital humain et énormes marchés à la consommation » de ces trois régions du monde, Vladimir Poutine a précisé aussitôt : « Pour nous, il ne s’agit pas d’un échiquier ou de jeux géopolitiques » ; l’espace eurasiatique est « notre maison et nous voulons que la paix et la prospérité règnent chez nous, pour qu’il n’y ait aucune place pour l’extrémisme ou des tentatives pour certains de chercher leur propre intérêt au détriment des autres ».

 

 

Rapprocher les frères ennemis indo-pakistanais

 

Autre flanc consolidé au cours de ces sommets, l’Inde et le Pakistan : les deux frères ennemis ont tous deux fait leur entrée à l’OCS. Associés à la Russie et à la Chine, voilà une combinaison qui bloquera les Games of Thrones chers aux Anglo-américains dans cette région.

 

Les deux chefs d’État, Narendra Modi et Nawaz Sharif, se sont rencontrés en marge du sommet de l’OCS à Oufa et ont convenu d’une visite de M. Modi au Pakistan, lors du Sommet des pays de l’Asie du Sud l’année prochaine. Autre invité de marque aux sommets, l’Iran, qui a posé sa candidature pour rejoindre l’OCS.

 

Rappelons le rôle important de cette organisation dans la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme et le trafic de drogue, véritables plaies endémiques dans cette partie du monde. La Structure antiterroriste régionale de l’OCS (SATR) pourra mieux fonctionner avec la présence de l’Inde et du Pakistan. D’autant que l’Afghanistan était aussi parmi les invités. Son président Ashraf Ghani a participé à la réunion en Russie, tournant définitivement la page des années sombres de l’invasion soviétique.

 

L’entrée de l’Inde et du Pakistan à l’OCS, composée jusqu’à présent de six États, Chine, Russie, Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan et Ouzbékistan, a vite fait naître la rumeur qu’un nouveau G8 s’était constitué...

 

Après Oufa, M. Modi a continué son périple au Turkménistan où il a promu le corridor de transport Nord-Sud passant par l’Iran.

Si nous utilisons la route iranienne, Achgabat (Turkménistan) sera la première capitale desservie en Asie centrale. Avec le chemin de fer Kazakhstan-Turkménistan-Iran et l’investissement proposé par l’Inde dans le port iranien de Chabahar, ces initiatives renforceront les relations économiques entre les deux pays.

 

Au cours de sa rencontre avec le président turkmène Gurbanguly Berdymuhamedov, M. Modi a appelé à la construction rapide du pipeline Turkménistan-Afghanistan-Pakistan-Inde, devant acheminer 33 milliards de m3 de gaz naturel par an depuis le Turkménistan vers l’Asie du Sud, dont 41 millions de m3 par jour en Inde. Ce gazoduc sera le deuxième au monde en largeur.

 

 

Entrer dans l’âge industriel

 

Infrastructures, recherche de pointe, hautes technologies étaient aussi au menu d’Oufa. Lors du Business Council des BRICS, le dirigeant des chemins de fer russes et proche collaborateur de Poutine, Vladimir Iakounine, a précisé :

 

La question n’est pas juste de construire des infrastructures – chemins de fer, routes et infrastructure énergétique –, mais de créer des plateformes économiques étendues, avec la participation d’institutions financières et manufacturières internationales.

 

Le vice-premier ministre russe Dmitri Rogozine a annoncé le 6 juillet que la Russie et la Chine s’apprêtent à renforcer leur coopération spatiale. Suite aux tensions avec les États-Unis, les Russes ont en effet réorienté leur collaboration vers la Chine pour en faire leur principal partenaire. Celle-ci s’équipera désormais en moteurs-fusées RD 180 russes pour son programme lunaire, en échange de quoi elle livrera de l’électronique de pointe aux Russes, moins chère que celle achetée aux États-Unis.

 

Le Sommet de la jeunesse des BRICS fut aussi un point fort de ces journées. Un mémorandum a été signé en vue de construire une station spatiale pour explorer l’espace lointain et faire des programmes spatiaux habités le symbole des valeurs que les BRICS veulent imprimer au nouvel ordre économique qu’ils construisent.

À Oufa, en effet, l’air était bien plus respirable qu’en Europe où un nouveau Traité de Versailles a été imposé à la Grèce.

 

Battons-nous pour rejoindre au plus vite la dynamique des BRICS.

 

 

 

Par Christine Bierre - solidariteetprogres.org – le 16 juillet 2015.

 

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Les États-Unis jettent l’éponge. Ils vont coopérer avec la BAII

Les États-Unis jettent l’éponge. Ils vont coopérer avec la BAII | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it


Les États-Unis jettent l’éponge.

Ils vont coopérer avec la BAII

 

Les grands adorent le suspens. D’abord, la Russie, dont on savait pourtant qu’elle ne pouvait pas ne pas être membre de la BAII, qui n’annonce sa candidature qu’à quelques jours de la date limite, et maintenant les États-Unis, encore plus fort, qui attendent le tout dernier jour pour dire que, finalement, ils allaient coopérer avec la nouvelle banque qu’ils se sont pourtant acharnés à combattre.

 

Ce mardi 31 mars, la date butoir pour le dépôt des candidatures pour devenir membre fondateur de la BAII, le secrétaire américain au Trésor Jacob Lew a déclaré que son pays prévoyait de coopérer avec la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (BAII). Cette annonce s’est faite après un entretien d’une heure que M. Lew a eu avec le Premier ministre chinois Li Keqiang ce lundi à Beijing, selon le vice-ministre chinois des Finances Zhu Guangyao. M. Zhu a confirmé, à l’Agence de Presse Xinhua que le secrétaire américain au Trésor souhaitait la bienvenue à la Chine pour jouer un plus grand rôle dans les affaires économiques internationales.

 

C’est une passation de pouvoir, pour ne pas dire une capitulation.

Après avoir vu ses alliés les plus solides partir, l’un après l’autre, rejoindre le projet chinois, les États-Unis ont fini par faire un constat amer ; ils ont été tout simplement ignorés et traités comme quantité négligeable dans cette affaire. Avec ou sans eux, la BAII se fera, et le monde entier, hormis le fidèle Japon et quelques petits satellites, sera là pour y participer. Que faire d’autre maintenant sinon tenter de jouer avec les instruments qui sont encore en sa possession, le FMI et la Banque Mondiale, avec lesquels la BAII aura à coopérer d’une manière ou d’une autre ?

 

C’est d’ailleurs ce que propose M. Lew dans sa déclaration après son entretien avec le Premier ministre chinois, dans laquelle il dit que la coopération ne peut être mise en œuvre qu’à travers le dialogue stratégique et économique États-Unis-Chine, la Banque mondiale et la BAII, ainsi qu’à l’aide d’autres mécanismes admis par les deux pays. Une manière de dire : « rien ne se fera sans nous », mais l’on sent bien que c’est juste une manière d’en sortir la tête haute, car la BAII a été créée précisément pour s’affranchir de toute dépendance vis-à-vis de la Banque Mondiale et le FMI.

 

 

 

Par AvicRéseau International – le 31 mars 2015.

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L’amertume du New York Times quant à la BAII

L’amertume du New York Times quant à la BAII | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Le lancement de la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (BAII), en octobre 2014, à Pékin. Takaki Yajima/Reuters lemonde.fr


 

 

L’amertume du New York Times quant à la BAII


Un récent éditorial publié par le New York Times (NYT) représente un parfait exemple de la mentalité amère des États-Unis quant à la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (BAII) créée à l’initiative de la Chine.

 

Cet article, intitulé « Les alliés des États-Unis appâtés par la banque chinoise » teinté de condescendance, qualifie la décision du Royaume-Uni, de l’Allemagne et de plusieurs autres nations européennes de joindre la BAII de « nouvelle ruée vers l’or ».

 

Si l’on met le sarcasme voulu de côté, il est juste de conclure que c’est le potentiel des bénéfices que peuvent rapporter les investissements dans des projets d’infrastructures en Asie qui a motivé ces alliés des États-Unis à embarquer sur le navire de la BAII.

 

Comme l’ont remarqué de nombreux experts dans le monde, la Chine, avec sa riche expérience dans le financement et la prise en charge de tels projets dans les grandes régions du monde moins développées est la seule à pouvoir propulser les investissements dans les infrastructures en Asie.

 

Malgré les demandes répétées de Washington à ses partenaires, de garder leurs distances avec cette banque, qu’il déclare comme ayant des « standards douteux » sur sa gouvernance et ses dispositifs de protection sociale et environnementale, de plus en plus de ses alliés rejoignent maintenant l’initiative chinoise.

 

Leurs choix sont un vote de confiance pour la Chine, qui a réussi à maintenir trois décennies de succès économique, et s’est préparée à faire de grandes contributions au développement global. Cependant, ce qui rend la BAII si populaire ne s’arrête pas là.

 

À la différence d’autres organisations globales d’emprunt déjà existantes telles que la Banque mondiale, dans laquelle les États-Unis jouent un rôle dominant et ont un pouvoir de veto, la BAII ne donnera pas de tel privilège à la Chine. Au contraire, tous ses membres participeront dans le processus de décision afin d’obtenir des résultats gagnant-gagnant.

 

Ceci dit, la BAII ne cherche cependant pas à affaiblir les institutions établies, mais à les renforcer et à faire progresser de manière plus énergique l’économie mondiale.

 

L’Oncle Sam se sent peut-être embarrassé par le fait que non pas un, mais plusieurs de ses alliés ont fait fi de ses avertissements et ont adhéré à la BAII, mais comme la « Gray Lady » (surnom du New York Times) l’a indiqué dans son éditorial, « c’est un problème que les États-Unis se sont créé tout seuls ».

 

En effet, les États-Unis ont été presque apathiques dans l’avancée des réformes des institutions financières mondiales existantes, au sein desquelles la distribution du pouvoir ne reflète plus la réalité du paysage économique mondial.

 

Les députés américains doivent se rappeler que s’ils ne prennent pas le train du changement en marche, ils se feront alors bientôt dépasser par le train lui-même.

 

 

 

Par french.xinhuanet.com – le 22 mars 2015

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