Belgique - Avortement : allonger les délais, une solution ? | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : une échographie d’un fœtus - Didier Pallages

 

 

Belgique - Avortement : allonger les délais, une solution ?

 

Chaque année, un millier de femmes belges se rendent aux Pays-Bas pour avorter. Cela représente 5 % du nombre total des interruptions de grossesse. L’explication : en Belgique, impossible d’avorter au-delà de ces douze semaines de grossesse. Aux Pays-Bas, par contre, ce délai est de 22 semaines. À l’occasion des 25 ans de la dépénalisation de l’avortement, une série d’acteurs de la santé et de la société civile demandent un allongement de ce délai.

 

L’idée serait de faire passer le délai de douze semaines actuellement, à seize dans le futur. Une « solution palliative » et rien de plus pour Dominique Roynet, médecin et administratrice du GACEHPA, le Groupe d’action des centres extra-hospitaliers pratiquant l’avortement.


Pour elle, la loi actuelle offre déjà des outils pour permettre aux femmes d’avorter, au-delà des douze semaines de grossesse. La loi prévoit en effet une exception pour les femmes dont la santé est en danger. « Il est évident que si ces femmes demandent une interruption de grossesse, c’est que dans la majorité des cas, elles sont dans une situation de danger social ou psychologique ». « Or, en Belgique, personne n’envisage autre chose que la santé physique », déplore-t-elle. Tout serait donc une question d’interprétation de la loi actuelle.

 

 

« La solution : un peu de courage »

 

Mais peu de praticiens hospitaliers seraient prêts à pratiquer un avortement, une fois le délai des douze semaines de grossesse dépassé. Pour Dominique Roynet, il s’agit avant tout d’un manque d’intérêt pour la question. Les années de militantisme seraient derrière nous. Pour elle, ces professionnels de la santé ont pourtant un rôle primordial à jouer dans la lutte contre ce qu’elle appelle le « tourisme abortif ». Un rôle bien plus important que celui du législateur. « La solution c’est surtout d’avoir un peu de courage pour faire ce que les femmes attendent que les médecins fassent pour les aider », conclut-elle. 

 

 

 

Par Barbara Schaal - rtbf.be - le 24 mars 2015.