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11-Septembre : un article scientifique censuré au dernier moment lors d’une importante conférence sur le métier d’ingénieur

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11-Septembre :

Un article scientifique censuré au dernier

moment lors d’une importante conférence

sur le métier d’ingénieur

 

(Orléans, France) – La conférence de la SEFI qui s’est déroulée du 29 juin au 2 juillet dernier s’est ouverte sur une controverse autour d’un cas de censure. Un article que deux auteurs étaient venus [des États-Unis] présenter a en effet été retiré du programme dans les tout derniers jours avant le début de la conférence, et les auteurs s’en sont vus interdits l’entrée. L’article (désormais disponible en français et en anglais sur le site censoredbySEFI.org) consistait en la discussion d’un cas d’étude dans lequel un processus de relecture par des pairs (peer review) avait échoué à propos d’un important sujet d’ingénierie. L’article évoquait aussi les risques que ces processus faussés de peer review entrainaient pour la crédibilité de la profession d’ingénieur.

 

N’ayant trouvé aucune faute ou erreur technique, le comité de sélection de SEFI 2015 avait accepté que cet article soit présenté [à Orléans] le 1er juillet dernier. Par la suite, ce même comité a censuré l’article, pour de vagues raisons sur lesquelles il a refusé de s’étendre. Cette censure de dernière minute, alors que les auteurs se rendaient à la conférence, indique que des raisons non techniques ont joué un rôle central dans ce retrait. De plus, cela montre qu’une discussion sur l’éthique n’a pas sa place dans le curriculum d’ingénieur en Europe.

 

L’article censuré souligne les risques que court la profession d’ingénieur avec ces manquements éthiques qui poussent le public partout dans le monde à se demander si l’on peut vraiment se fier aux organisations représentatives des ingénieurs. Le papier étudie un cas où la relecture par des pairs d’un article technique dans un journal prestigieux ne s’est pas conformé à une analyse scientifique solide. Cela a débouché sur la publication de conclusions non étayées et sur le fait que les explications alternatives n’ont pas été autorisées.


L’article de huit pages intitulé « Les analyses du World Trade Center : Étude de cas sur l’éthique, la politique publique et la profession d’ingénieur » présente le contexte et une discussion critique de la seule publication scientifique expliquant le mécanisme de destruction des Tours Jumelles du World Trade Center le 11 septembre 2001. L’analyse de ce cas d’étude montre que l’explication présentée dans le Journal of Engineering Mechanics, “What Did and Did Not Cause the Collapse of World Trade Center Twin Towers in New York” (Z. P. Bažant 2008) ne correspond pas aux observations de première main.

 

Un élément-clef dans la critique de l’hypothèse de Bazant est le fait que seule une infime partie des matériaux de structure de la Tour Nord a été retrouvée à la base de la tour, dans ce qu’on appelle le Lobby (hall d’entrée). Cela n’est pas compatible avec l’hypothèse de Bazant basée sur un effondrement purement gravitationnel, et on doit donc se poser la question : « Où sont passés les débris des 106 étages supérieurs, qu’on aurait nécessairement dû retrouver dans l’hypothèse d’un processus d’effondrement « Crush-Down/Crush-Up » depuis le haut de la Tour jusqu’au niveau du Lobby. »

 

Si une conférence comme SEFI 2015 ne peut pas traiter des manquements éthiques dans la profession d’ingénieur, quel lieu reste-t-il pour demander aux ingénieurs, comme le demande d’ailleurs la National Society of Professional Engineers (USA), d’adhérer à un code d’éthique « … qui soit dédié à la protection de la santé publique, de la sécurité et au bien-être (welfare). » La profession d’ingénieur pourrait bien se réveiller un jour et s’apercevoir que la crédibilité du public dans ses capacités à répondre à des problématiques comme le changement climatique ou la durabilité (sustainibility) s’est totalement évaporée.

 

La page « À propos de SEFI » sur leur site Web stipule que « LA SEFI a pour objectif de… renforcer la position des professions d’ingénieurs dans la société. » Ces aspirations éthiques s’ajoutent à celle de la National Society of Professional Engineers américaine, laquelle affirme que « les ingénieurs doivent exercer leur profession en adoptant un comportement professionnel qui respecte les plus hauts principes et standards en matière d’éthique. » Des violations caractérisées de cette même éthique, par la censure des discussions critiques sur des sujets aussi importants [que le 11/9] constituent un camouflet pour les « objectifs » de la SEFI.

 

Les auteurs demandent qu’en réponse à cette censure, qui est à la fois une violation de l’éthique et de la liberté académique, les deux présidents du Comité scientifique de la SEFI soient démis de leurs fonctions, et qu’une des institutions membres de la SEFI finance un nouveau voyage pour que M. Wayne H. Coste puisse présenter son article lors d’une prochaine conférence.

 

 

Par censoredbysefi.org, le 1er juillet 2015 - traduction : Christophe pour ilFattoQuotidiano.fr (de IlFatto) – le 22 juillet 2015

 

Pour plus d’information, consulter cette page.

 

Notes de l’auteur : La SEFI est le plus grand réseau d’institutions liées à la formation d’ingénieurs, de personnes, d’associations et de sociétés en Europe

 

Le premier auteur, Wayne H. Coste est un ingénieur professionnel diplômé dans l’État du Michigan, il dirige la Truth Outreach, Inc.

 

Architectes et Ingénieurs pour la vérité sur le 11/9 est une association non partisane d’architectes et d’ingénieurs dont la mission est de rechercher, de compiler et de diffuser le plus largement possible les preuves scientifiques de la destruction des trois gratte-ciel du World Trade Center, d’appeler à une véritable enquête indépendante, et d’aider à ce que justice soit faite.

 

Note de la traduction : Le résumé en anglais de l’article censuré est disponible ici

 

Titre original :

PRESENTATION NOW AVAILABLE
ACCEPTED ENGINEERING ETHICS PAPER CENSORED BY CONFERENCE
CASE STUDY OF FLAWED PEER REVIEW IN ENGINEERING JOURNALS

1er juillet 2015

Contact : Wayne H. Coste, PE

Email :

wcoste@CensoredBySEFI.org –

MSmith@AE911Truth.org

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Pour la PAIX - Mobilisons-nous !

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Pour la PAIX - Mobilisons-nous !

 Par Pierre Laurent

 

« Aujourd’hui, l’affirmation de la paix est

le plus grand des combats »

 

Ces mots prononcés par Jean Jaurès en janvier 1914 résonnent en nous avec intensité. Ces mots résonnent en nous, parce que nous voici nous aussi à un moment d’une extrême gravité.

 

Comme vous, je suis inquiet et révolté. Inquiet de voir la violence, la guerre se développer et se répandre à travers le monde particulièrement dans les pays où les peuples vivent déjà dans la misère et l’humiliation ; et je suis révolté de voir les dirigeants des premières puissances mondiales, les mêmes qui nous parlent depuis 20 ans de « lutte contre le terrorisme », employer toujours les mêmes méthodes, à commencer par les interventions militaires, pour un résultat qui n’est pas seulement nul au regard de leurs propres objectifs mais qui empire toujours la situation.

 

Ces dirigeants qui s’entendent si bien pour régler l’ordre du monde à la place de tous, pour soutenir tous les dictateurs possibles de Saddam Hussein à Ben Ali, en passant par Bachar Al-Assad jusqu’à ce qu’ils ne leur servent plus, fondent les points de croissance de nos pays, non sur les salaires et le pouvoir d’achat de nos peuples ou la réindustrialisation, mais sur le commerce des armes et le contrôle des ressources pétrolières ou gazières, et des richesses naturelles de continents entiers comme c’est le cas en Afrique dont les pays, à cause de décennies d’ajustements structurels, n’ont même pas les moyens de traiter l’épidémie d’Ebola – et avec lesquels notre solidarité doit se manifester plus que jamais.

 

La guerre, toujours la guerre comme unique solution – pourtant, détruire ce qui est déjà détruit ne permet pas de construire quoi que ce soit.

 

Oui, le commerce des armes, c’est Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, qui s’en félicite le 9 septembre, avec un incroyable cynisme « Ne boudons pas notre plaisir : les résultats de 2013 sont en forte hausse, et ce en dépit d’une très rude concurrence internationale, et la tendance au recul des dépenses militaires des États occidentaux, qui orientent à la baisse le marché de l’exportation de Défense. La France grâce à notre mobilisation collective a obtenu des résultats meilleurs encore qu’en 2012. En un an, les exportations d’armement ont réalisé un bond de près de 43 %, avec un total de 6,87 milliards d’euros de prises de commandes en 2013. Ces résultats, qui sont exceptionnels au regard de ces dernières années, mais surtout prometteurs, permettent à la France de figurer parmi les cinq premiers exportateurs mondiaux de matériels de défense, aux côtés des États-Unis, du Royaume-Uni, de la Russie et d’Israël. »

 

« Sans les exportations d’armement, précise-t-il, le déficit commercial de la France, sur la période 2008-2013, aurait été de 5 à 8 points plus élevé chaque année. » Et peu importe que ce commerce alimente les répressions, les crimes de guerre, les trafics d’armes, les guerres privées ou le mercenariat que notre gouvernement prétend combattre avec sa politique étrangère et de défense.

 

Car ces ventes d’armes si profitables financièrement en 2013, où et à qui ont-elles servi ? Quelle menace terroriste ont-elles endigué ? Certaines vendues à la Turquie d’Erdogan ont servi à réprimer les manifestants de la place Taksim faisant 6 morts et plus de 4 000 blessés. D’autres sont allés en Tunisie sous le gouvernement d’Ennahda. D’autres encore en Israël pour, à lui seul, un total de plus de 35 millions d’euros… ont sans nul doute servi lors des bombardements et l’offensive terrestre israélienne qui a fait plus de 2 000 morts palestiniens et plus de 12 000 blessés l’été dernier.

 

Non, pour ce gouvernement, les ventes d’armement participent à regonfler la balance du commerce extérieur, alors « continuons… » Et, on nous dit aussi : « Pour contenir la menace terroriste qui se répand, nous devons intervenir militairement ».

 

Mais d’où sortent ces forces obscures comme l’État islamique qui décime un peuple entier ? Elles ne sortent pas de nulle part. N’ont-ils rien retenu, nos dirigeants, des interventions en Afghanistan, en Irak, en Libye ? Lequel d’entre eux aura l’honnêteté d’avouer qu’elles ont été des désastres enfonçant les peuples dans l’humiliation et la misère ?

 

Lequel d’entre eux cessera cette hypocrisie de salon et reconnaîtra qu’ils ont joué délibérément avec le feu en en faisant des alliés de circonstances, en laissant des puissances régionales leur fournir des armes et des hommes, en contribuant à faire tomber en déliquescence des États entiers comme en Irak, en Libye ou au Mali, en attisant le confessionnalisme et le communautarisme, en laissant la misère et l’humiliation grandir.

 

Et maintenant que suggèrent-ils ces stratèges émérites ? De recommencer !


Oui, le monde est dangereux, car il est profondément inégalitaire, et que les fanatiques se nourrissent d’abord de cela : de la misère, de l’injustice, des inégalités et de leur cortège d’humiliations. Ils profitent du vide laissé par des États défaillants, corrompus, et des blessures de sociétés fragmentées et divisées par les haines religieuses ou raciales.

 

Ceux qui au lendemain des attentats du 11-septembre ont parlé d’un soi-disant « choc des civilisations » ont en fait tout mis en œuvre pour le créer. Se dire « occidental » aujourd’hui pour un pays comme la France ce n’est pas seulement se penser et se vouloir supérieur, ce qui est déjà grave, mais c’est avoir plusieurs siècles de retard, c’est rester englué dans l’esprit colonial. La France, ce n’est pas ça. C’est celle de l’internationalisme, des libertés, des droits, de l’égalité et de la fraternité entre tous les peuples du monde.

 

Ma conviction, et celle de millions de femmes et d’hommes de progrès et de démocrates en France, en Europe et dans le monde, est que nous devons mettre une ardeur inégalée à unir nos forces et nos voix pour enrayer cette folle mécanique.

 

Le capitalisme mondial et financiarisé, et sa crise historique, profonde, inédite entraînent les peuples du monde vers de plus grandes souffrances – et ceux qui veulent instaurer des régimes théocratiques dignes du Moyen-Age ne cherchent rien d’autre qu’à entraîner les peuples et le monde en arrière : dans ces pays, il y a des forces progressistes et démocratiques qui résistent et qui ont besoin de notre solidarité.

 

Si les États-Unis demeurent la première puissance mondiale, s’ils imposent à tous leur diktat dans la marche du monde et sur la logique qui prévaut aux relations internationales, avec la complicité de dirigeants qui comme en France démissionnent de l’indépendance et de la souveraineté de nos nations, les États-Unis sont en réalité désormais incapables de maîtriser le cours des événements. Ils sont dépassés par les monstres qu’ils ont eux-mêmes contribué à créer pour diviser et affaiblir des sociétés entières.

 

Ce monde est dangereux parce qu’il n’est pas démocratique, parce que les relations internationales ne se déroulent pas sur un pied d’égalité : il y a les puissants en perte de vitesse, peu nombreux (le club du g7 ou la bande du g20), et le reste du monde, la majorité, qui devrait accepter cette hiérarchie.

 

La Guerre froide terminée, l’OTAN ne devrait même plus exister. Cette organisation politique et militaire est un anachronisme qui n’a aucune légitimité au regard des conventions et du droit international, et de la Charte des Nations unies et qui, comme on le voit, dans la crise ukrainienne attise le feu.

 

Non vraiment, il n’y a aucun espoir du côté de l’OTAN dont tous les membres sont réduits à des vassaux des États-Unis. La France n’a rien à faire, n’a rien à gagner dans cette alliance qui la prive de son indépendance politique et diplomatique, et qui l’entraîne sur tous les sentiers de la guerre.

 

À chaque fois, la réponse est militaire, strictement militaire, alors qu’à chaque fois, ces situations de violence et de destruction se sont installées en plusieurs années et qu’il était possible de faire d’autres choix, d’autres politiques fondées sur le développement, la coopération et la solidarité avec pour objectif l’éradication de la pauvreté, et la sécurité dans tous les domaines : santé, éducation, habitat, emploi et la lutte contre les trafics…

 

Oui « l’affirmation de la paix » est aujourd’hui « le plus grand des combats », car tout est fait pour empêcher les peuples de l’espérer et de la construire. Tout au contraire est facteur de division. On nous dit qu’un « monde sans leader » ne peut pas fonctionner et qu’à tout prendre, il faut accepter qu’il y ait un chef, que ce soit les États-Unis et leurs alliés dans l’OTAN.

 

Il ne faut pas nous laisser impressionner : un monde sans chef ne veut pas dire un monde sans loi ni droit. Ce dont nos peuples ont besoin c’est d’égalité et d’égalité devant le droit international comme d’égalité dans le droit au développement, de partage des ressources et des richesses, de démocratie.

 

 

 

Par Pierre Laurent - partage-le.com – le 21 janvier 2015

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Les impérialistes pleurent le roi Abdallah

Les impérialistes pleurent le roi Abdallah | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

 

Les impérialistes pleurent le roi Abdallah

 

Il serait difficile de trouver quelque chose de plus dégoutant, en termes de servilité et d’hypocrisie, que le déluge d’éloges des puissances impérialistes pour pleurer la mort du roi Abdallah d’Arabie saoudite. Le roi Abdallah est mort le 23 janvier à l’âge de 90 ans.

 

Des hommages sont parvenus des gouvernements aux quatre coins de la planète.


À Londres, le gouvernement britannique a mis en berne les drapeaux des édifices gouvernementaux et du Palais de Buckingham. Le prince Charles et le Premier ministre David Cameron se sont rendu en Arabie saoudite le weekend suivant sa mort.

 

Quant aux États-Unis, l’administration Obama a annoncé qu’elle modifierait l’itinéraire du président, qui était alors en Inde, afin qu’il puisse faire un voyage spécial à Riyad pour rendre visite au successeur d’Abdallah, son demi-frère de 79 ans, Salmane. La Maison-Blanche a publié un communiqué notant l’«amitié authentique et chaleureuse » entre le président Obama et le défunt monarque.

 

Salmane est le sixième des enfants d’al-Saoud, le fondateur du régime semi-féodal. Le fait qu’il soit atteint de la maladie d’Alzheimer est peut-être un reflet approprié de la nature du gouvernement dont il sera le dirigeant. Simon Henderson, le directeur du programme pour le Golfe et la politique énergétique à l’Institut sur la politique du Proche-Orient à Washington, a écrit le mois dernier que « le cerveau de Salmane est manifestement ravagé par la démence. Des visiteurs ont rapporté qu’après quelques minutes de conversation, il devient incohérent. »

 

Il est bien sûr possible pour un dirigeant, même avec des capacités grandement réduites, d’occuper un poste de figure de proue sans aucun pouvoir réel pendant une longue période de temps, comme Ronald Reagan l’a fait pendant la majeure partie de sa présidence. Mais, cela montre de toute évidence pourquoi il était de la plus grande importance, du point de vue de la Maison-Blanche, du Pentagone et du département d’État que le premier geste du nouveau roi était de confirmer que son successeur et prince héritier serait le plus jeune des fils d’al-Saoud, le prince Moqren, âgé de 69 ans.

 

La sélection du prince Mohammed Ben Nayef, le ministre de l’Intérieur, en tant que vice prince héritier et présumé successeur de Moqren était encore plus critique, du point de vue de l’impérialisme américain. Âgé de 55 ans, le prince est le premier occupant potentiel du trône choisi par la génération des petits-fils d’al-Saoud. En tant que chef des opérations antiterroristes de l’Arabie saoudite, il a travaillé étroitement avec la CIA et le Pentagone. Le Wall Street Journal a écrit dans un éditorial : « Le prince Mohammed a été longtemps vu comme le candidat favori de Washington parmi les jeunes princes qui aspirent à être roi. »

 

La collaboration étroite entre Washington et le régime saoudien en dit long sur la nature de l’intervention américaine au Moyen-Orient. Malgré le fait qu’une administration après l’autre a prétendu que la politique étrangère américaine défendait la démocratie, l’impérialisme américain a recours depuis longtemps au régime le plus réactionnaire et oppressif du Moyen-Orient. Depuis 70 ans, il y a un accord entre les États-Unis et la monarchie saoudienne : les États-Unis arment le régime jusqu’aux dents contre des menaces aussi bien intérieures qu’extérieures, tandis que l’Arabie saoudite les approvisionne en pétrole et défend généralement la politique étrangère américaine.

 

Même si les administrations américaines ont, pendant plus d’une décennie, adhéré à la « guerre contre le terrorisme », maintenant décrite par l’administration Obama comme une « lutte contre l’extrémisme violent », la pierre angulaire de la politique étrangère américaine au Moyen-Orient a été une alliance avec un État qui défend le fondamentalisme islamique et qui finance et arme des groupes fondamentalistes islamiques droitistes dans la région.

 

Dans les années 1980, l’administration Reagan et l’Arabie saoudite ont conjointement commandité les moudjahidines afghans, la guérilla de fondamentalistes islamiques recrutée par la CIA et sanctionnée et payée par l’Arabie saoudite, afin de combattre le régime prosoviétique en Afghanistan. La collaboration entre les États-Unis et l’Arabie saoudite en Afghanistan a donné naissance à Al-Qaïda, mené par Oussama Ben Laden, le fils d’un magnat de la construction devenu riche par ses contrats en Arabie saoudite. L’argent de l’Arabie saoudite – dont une partie provenait directement de la monarchie – a financé les attaques terroristes du 11—Septembre contre les États-Unis et 15 des 19 pirates de l’air étaient des Saoudiens.

 

Mais, l’administration Bush a glissé ces liens sous le tapis, premièrement en envahissant l’Afghanistan et, ensuite, en concoctant un lien entre Saddam Hussein et le 11—Septembre dans le but de justifier l’invasion et l’occupation criminelles de l’Irak en 2003. Même si les Saoudiens se sont opposés verbalement à l’intervention américaine (parce qu’ils voyaient Saddam Hussein comme un rempart contre l’Iran), l’armée américaine a bénéficié d’un accès complet aux bases saoudiennes afin de mener leurs opérations militaires pendant la guerre.

 

Récemment, l’Arabie saoudite a appuyé la guerre de l’OTAN menée par les États-Unis contre la Libye et est fortement intervenue en Syrie dans le cadre de la campagne orchestrée par les États-Unis pour déstabiliser le régime de Bachar al-Assad, un allié de l’Iran, le principal rival régional de l’Arabie saoudite.

 

L’alliance entre l’Arabie saoudite et les États-Unis a été un désastre sans équivoque pour les habitants du Moyen-Orient. L’Irak, la Syrie, la Libye et maintenant le Yémen, qui se trouve à la frontière sud de l’Arabie saoudite, ne sont plus des sociétés fonctionnelles et ont été dévastées par des offensives militaires (que ce soit directement, comme dans le cas de l’Irak ou de la Libye, ou indirectement, comme dans le cas de la Syrie ou à distance, via des frappes de missiles par drones, comme dans le cas du Yémen).

 

Les forces militaires saoudiennes ont envahi le Royaume de Bahreïn – le siège social des opérations navales américaines dans le Golfe persique – afin de supprimer l’opposition populaire à la famille dirigeante. En 2013, Washington et Riyad ont appuyé le coup d’État du général Al-Sisi en Égypte et le retour d’une dictature militaire contre l’État le plus peuplé du monde arabe.

 

En Syrie, les dollars saoudiens et les armes américaines fournies par l’Arabie saoudite ont alimenté l’émergence de l’État islamique en Irak et en Syrie (EI ou ISIS en anglais). Cela a mené à la débâcle de l’été dernier, lorsque les combattants d’ISIS ont conquis la majeure partie de l’ouest de l’Irak, incluant la deuxième plus grande ville d’Irak, Mossoul. Maintenant, les pilotes saoudiens ont rejoint la campagne de bombardement mené par les États-Unis en Syrie, le prélude à un conflit de beaucoup plus grande envergure et encore plus sanglant.

 

Le dernier exemple de collaboration entre les États-Unis et l’Arabie saoudite est la décision de l’OPEC, avec l’Arabie saoudite en tête, de rejeter toute réduction de production de pétrole au moment même où les prix chutent. Ce geste vise à acculer l’Iran et la Russie, deux alliés majeurs de la Syrie, à la faillite, en coupant les revenus que ces gouvernements peuvent tirer des exportations de pétrole dont ils dépendent.

 

Mais c’est un couteau à double tranchant. Aux États-Unis, la chute des prix du pétrole a dévasté l’industrie du gaz de schiste et a commencé à créer du chômage de masse au Texas et au Dakota du Nord. En Arabie saoudite, la chute des prix du pétrole a créé un manque à gagner de près de 40 milliards de dollars dans le budget national, forçant le pays à puiser dans ses réserves internationales.

 

La pauvreté et le chômage se répandent dans le pays, malgré sa richesse pétrolière. Une récente étude la CIA sur ce pays a estimé que 506.000 jeunes vont entrer sur le marché du travail en Arabie saoudite en 2015, où plus de la moitié de la population de 27 millions a moins de 25 ans. Étant donné que seulement 1,7 des 8,4 millions de salariés en Arabie saoudite sont des citoyens saoudiens – la grande majorité d’entre eux sont des immigrants –, le régime fait face à ce qu’un stratège impérialiste décrit comme étant « un défi incroyable en terme de stabilité nationale ».

 

La force la plus réactionnaire de la région – la monarchie saoudienne – est alliée avec la force la plus réactionnaire de la planète – l’impérialisme américain. Il en résulte une combinaison toxique de convulsions économiques, d’intensification des conflits tribaux et sectaires et d’escalade des interventions militaires impérialistes.

 

 

Par Patrick Martin mondialisation.ca – le 30 janvier 2015

Article paru d’abord en anglais, WSWS, le 26 janvier 2015

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La fin de l’après-11 septembre ?

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Photo : La sénatrice Dianne Feinstein présentant le rapport sur les pratiques insoutenables de torture par la CIA.

 

 

La fin de l’après-11 septembre ?

 

En réaction à la publication le 9 décembre du rapport de la Commission d’enquête du Sénat sur les actes de torture commis par la CIA, l’économiste américain Lyndon LaRouche a déclaré que ces révélations sonnent la fin d’une époque, c’est-à-dire de la dynamique amorcée par les attentats du 11 septembre 2001, qui ont livré les États-Unis aux visées impériales et dictatoriales des deux gouvernements Bush et des deux gouvernements Obama.

 

L’origine de ce qui est arrivé le 11 septembre [2001] ne se trouve pas dans l’événement lui-même. Lyndon LaRouche avait fait une mise en garde contre ce danger, de manière explicite, neuf mois avant les attaques du 11 septembre : il avait prévenu, le 3 janvier 2001 que l’administration Bush, [Bush venait d’être élu à la présidence en novembre 2000 et s’apprêtait à prendre ses fonctions quelques semaines plus tard en janvier] aurait recours à un événement du type « incendie du Reichstag » pour imposer un régime dictatorial d’urgence aux États-Unis. Laissez-moi vous montrer un extrait vidéo de la présentation faite par LaRouche le 3 janvier 2001, neuf mois avant le 11 septembre :

 

« Nous allons avoir quelque chose ressemblant à un régime nazi (…) Ce que nous aurons avec un gouvernement Bush confronté à la frustration sera un système de gestion de crise : où les membres des équipes d’opérations spéciales, du Gouvernement secret, commettront des provocations qui seront utilisées pour mettre en place des pouvoirs dictatoriaux et engendrer des émotions, au nom de la gestion de crise. Nous aurons des « petites guerres » dans plusieurs régions du monde, auxquelles répondra le gouvernement Bush, avec des méthodes de provocation relevant de la gestion de crise. »

 

Neuf mois plus tard, les attaques ont eu lieu, et toutes les mises en garde de LaRouche devinrent réalité. Comment savait-il cela ? Ce n’est pas qu’il avait accès à quelque information privilégiée ou quelque chose de ce genre. La caractéristique nazie du gouvernement Bush était visible aux yeux de tous, si on prenait la peine d’y regarder de plus près. Elle était préprogrammée dans le gouvernement bien avant que Bush ait été choisi pour devenir président des États-Unis.

 

L’élément le plus pertinent ici est la déclaration qui a servi de fondement au Projet pour un nouveau siècle américain (PNAC), que l’on peut décrire comme le manifeste des néoconservateurs, ou la feuille de route vers un nouvel empire anglo-américain. L’un des membres fondateurs du PNAC [un groupe de réflexion fondé en 1997] n’est nul autre que Jeb Bush, le frère cadet de George W. Bush.

 

Les autres membres fondateurs représentent l’essentiel des milieux néocons qui allaient composer la totalité du gouvernement Bush/Cheney. Notons au passage que l’un des deux principaux cofondateurs du PNAC était Robert Kagan, le mari de Victoria Nuland [membre influente de l’équipe rapprochée d’Obama et chaude partisane des brigades néonazies à l’origine du coup d’État ukrainien du 21 février 2014].

 

Que proclamait ce manifeste ? Il proclamait que dans la période suivant la Guerre froide, la politique étrangère américaine devait être de faire tout ce qui est nécessaire pour maintenir l’hégémonie des États-Unis et son principal allié, le Royaume-Uni. Et d’empêcher la montée de la Russie, de la Chine, ou toute autre nation pouvant mettre à défi cette hégémonie. Le manifeste proclamait : « L’histoire du 20e siècle aurait dû nous enseigner qu’il est important de façonner les événements avant que n’émergent les crises, et faire face aux menaces avant qu’elles ne deviennent désespérées. »

 

Qu’entendent-ils par « façonner les événements avant que n’émergent les crises » ? Que souhaitaient les membres du PNAC, bien avant le 11 septembre ?

 

Déjà en 1998, ses représentants faisaient ouvertement campagne pour un changement de régime en Irak, sous prétexte que Saddam Hussein possédait des armes de destruction de masse et qu’il était sur le point de les utiliser contre les États-Unis. Cela vous rappelle-t-il quelque chose ? Tel était le mensonge utilisé par Bush, Cheney et Tony Blair pour justifier le bombardement de l’Irak cinq ans plus tard, en 2003, en prétendant également que Saddam Hussein était, d’une manière ou d’une autre, lié aux attentats du 11 septembre.

 

Autre exemple qui fait froid dans le dos : En 2000, le PNAC a publié un autre rapport intitulé « Reconstruire les défenses de l’Amérique », qui appelait à préserver la domination anglo-américaine par l’entremise d’un renforcement massif des moyens militaires, afin de « décourager la montée d’une nouvelle grande puissance concurrente », en particulier la Chine, qui devait faire l’objet d’un encerclement. Le rapport appelait aussi à des changements de régime en Irak, en Iran et en Libye, essentiellement tous les pays de la région considérés comme hostiles aux intérêts anglo-américains. Le rapport appelait également à « consolider la victoire dans la Guerre froide en Europe par la création d’une Europe entièrement libre, de la Baltique à la mer Noire », en usant de révolutions de couleur tout autour de la Russie, incluant en Ukraine. Il faut se rappeler que ceci est écrit par Robert Kagan, le mari de Victoria Nuland.

 

Rappelons que Kagan avait explicitement attaqué John Quincy Adams [l’un des premiers présidents des États-Unis] pour avoir dit que « les États-Unis ne cherchent pas de monstres à détruire », auquel il répond : « Pourquoi ne pas aller à l’étranger et chercher des monstres à détruire ? Car les États-Unis ont la capacité d’endiguer de nombreux monstres dans ce monde ; une politique consistant à s’asseoir sur une colline et à donner l’exemple devient en pratique une politique de couardise et de déshonneur. » D’où la politique impériale de changement de régime et de guerre perpétuelle.

 

La chose la plus effrayante concernant ce rapport, écrit un an avant les événements du 11 septembre, est qu’il reconnaît ouvertement qu’une telle politique d’armement et d’encerclement de la Russie et de la Chine nécessiterait un long moment pour sa mise en place dans des circonstances normales, dans un climat pacifique, en l’absence de « quelque événement catastrophique et agissant comme catalyseur, un nouveau Pearl Harbor ». Faudrait-il ensuite être surpris de voir comment ce dispositif allait se mettre en place dans l’heure suivant les attentats du 11 septembre ? Et que l’on serait prêt à lancer des guerres, la surveillance domestique, des tactiques d’État policier, et la torture ?

 

Il faut lire le rapport Feinstein en gardant tout ceci à l’esprit, en se souvenant des événements qui ont servi de toile de fond à ce programme de torture. Si Bush et Cheney souhaitaient véritablement remonter jusqu’aux responsables du 11 septembre et empêcher qu’un autre attentat de ce type ne se reproduise, alors pourquoi n’ont-ils pas permis la publication des 28 pages du rapport de la Commission d’enquête conjointe du Congrès sur le 11 septembre, décrivant le rôle de l’Arabie saoudite, sous la responsabilité de celui qui occupait alors le poste d’ambassadeur à Washington, le Prince Bandar ? Pourquoi Tony Blair a-t-il mis fin à l’enquête sur l’accord BAE/Al-Yamamah, qui aurait fait la lumière sur le soutien britannique à l’opération saoudienne du 11 septembre ? Pourquoi Obama refuse-t-il obstinément de relâcher ces 28 pages, toujours maintenues sous le sceau du secret ?

 

En lisant le rapport Feinstein, il est aussi utile de garder à l’esprit ce qu’a déclaré l’ancien vice-président Dick Cheney hier dans une interview sur la chaîne Fox News, à l’effet que ce rapport est « rempli de conneries » et qu’il avait lui-même « pleinement soutenu ce programme » [de torture], « que nous avions parfaitement raison de le faire et que je referais la même chose immédiatement ».

 

 

Par la Rédaction de Solidarité & Progrès – le 13 décembre 2014

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Ils avaient pourtant été prévenus, mais ils n'ont pas réagi, au contraire, ils ont laissé faire et cela continue ...


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USA - Quand l’économie décline, la guerre menace

USA - Quand l’économie décline, la guerre menace | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Paul Craig Roberts

 

USA - Quand l’économie décline, la guerre menace

Par Paul Craig Roberts (*)

 

Les événements marquants de notre temps sont l’effondrement de l’Union soviétique, le 11 septembre, la délocalisation de l’emploi et la déréglementation financière. Ces événements sont à l’origine de nos problèmes de politique étrangère et de nos difficultés économiques.

 

Les États-Unis ont toujours eu une haute opinion d’eux-mêmes, mais avec l’effondrement de l’Union soviétique, cette autosatisfaction a atteint de nouveaux sommets. Nous sommes devenus le peuple d’exception, le peuple indispensable, le pays choisi par l’Histoire pour exercer son hégémonie sur le monde. Cette doctrine néoconservatrice exonère le gouvernement US des contraintes du droit international, et permet à Washington d’user de la coercition à l’encontre d’États souverains pour refaçonner le monde à son image.

 

En 1992, pour protéger le statut de puissance unique de Washington qui a résulté de l’effondrement de l’Union soviétique, Paul Wolfowitz a élaboré ce qu’il est convenu d’appeler la doctrine Wolfowitz. C’est le fondement de la politique étrangère de Washington. Voici son énoncé :

 

« Notre premier objectif est d’empêcher l’émergence d’un nouveau rival, sur le territoire de l’ancienne Union soviétique ou ailleurs, qui constitue une menace comparable à celle de l’Union soviétique. Cette considération dominante sous-tend la nouvelle stratégie de défense régionale. Elle exige que nous fassions tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher un pouvoir hostile de dominer toute région dont les ressources seraient suffisantes, avec un contrôle consolidé, pour disposer d’un pouvoir global. »

 

En mars de cette année, le Conseil des relations extérieures a étendu cette doctrine à la Chine.

 

Washington est désormais engagé dans le blocage de la montée en puissance de deux grands pays possédant l’arme nucléaire. C’est cet engagement qui justifie la crise provoquée par Washington en Ukraine et son exploitation comme propagande contre la Russie. La Chine est aujourd’hui confrontée au nouvel axe de la politique étrangère de Washington baptisé Pivot to Asia. La construction de nouvelles bases navales et aériennes US vise ainsi à lui assurer le contrôle de la mer de Chine méridionale, aujourd’hui considérée comme une région vitale pour les intérêts nationaux des États-Unis.

 

Le 11 septembre a servi à lancer la guerre des néoconservateurs pour l’hégémonie au Moyen-Orient. Le 11 septembre a également servi à fonder l’État policier aux États-Unis. Pendant que les libertés civiques y fondaient comme neige au soleil, les États-Unis étaient en guerre pendant quasiment tout le début du XXIe siècle, des guerres qui nous ont coûté, selon Joseph Stiglitz et Linda Bilmes, au minimum 6 trillions de dollars [milliers de milliards, NDT]. Ces guerres ont très mal tourné. Elles ont déstabilisé les gouvernements dans une région importante pour la production d’énergie. Ensuite, elles sont largement responsables de la prolifération de terroristes, dont la répression a servi à justifier officiellement ces guerres.

 

Tout comme l’effondrement de l’Union soviétique a donné libre cours à l’hégémonie US, il a entraîné la délocalisation de l’emploi. L’effondrement soviétique a convaincu la Chine et la Russie d’ouvrir leurs marchés de la main d’œuvre, largement sous-exploités, au capital US. Les grandes entreprises US, même réticentes, incitées par la menace d’OPA menées par les grands distributeurs et Wall Street ont transféré à l’étranger leurs activités de fabrication industrielles et des services professionnels tels que le génie logiciel. 

 

Cela a décimé la classe moyenne états-unienne et immobilisé l’ascenseur social. Le PIB et l’assiette fiscale US se sont envolés en Chine et en Inde en même temps que les emplois. La vraie classe moyenne US a cessé de croître et a décliné. En l’absence d’augmentation du revenu pour stimuler l’économie, Alan Greenspan a eu recours à l’endettement des consommateurs, procédé qui a cependant fait son temps. L’économie est aujourd’hui en panne.

 

Lorsque les biens et les services produits par le travail délocalisé sont introduits aux États-Unis, ce sont des importations qui ne font que dégrader la balance commerciale. Les étrangers profitent de leurs excédents commerciaux pour acquérir des titres, des actions, des entreprises et des biens immobiliers US. En conséquence, les intérêts, les dividendes, les gains en capital et les loyers ne tombent plus dans l’escarcelle des États-Unis, mais de pays étrangers. Cela ne fait que creuser davantage le déficit actuel.

 

Afin de protéger la valeur du dollar sur le marché des changes face à l’ampleur du déficit des comptes courants et à la création de monnaie pour soutenir le bilan des banques trop grandes pour faire faillite, Washington contraint les banques centrales japonaise et européenne à faire tourner la planche à billets aussi. L’impression de yens et d’euros compense l’impression de dollars, protégeant ainsi la valeur de la monnaie US sur le marché des changes.

 

La loi Glass-Steagall, qui avait séparé les activités commerciales des banques de leurs activités d’investissement, a été quelque peu érodée avant d’être abrogée complètement au cours du second mandat de Clinton. Cette abrogation, en même temps que celle de la régulation des marchés de dérivés, l’abolition de la limite de position imposée aux spéculateurs, ainsi que l’énorme concentration financière qui a résulté du fait que les lois antitrust étaient désormais lettre morte, se sont traduites non par la réalisation de l’utopie du marché libre, mais par une crise financière grave et durable. Les liquidités émises par suite de cette crise ont entraîné la formation de bulles sur les marchés actions et obligataires.

 

 

Implications, conséquences et solutions 

 

Lorsque la Russie a bloqué l’invasion de la Syrie et le bombardement de l’Iran prévus par le régime Obama, les néoconservateurs se sont rendu compte que, pendant qu’ils se focalisaient sur leurs guerres au Moyen-Orient et en Afrique depuis une décennie, Poutine avait restauré la puissance économique et militaire russe

 

Le premier objectif de la doctrine Wolfowitz, empêcher l’émergence d’un nouveau rival, avait été manqué. La Russie disait « Non » aux États-Unis. Le parlement britannique s’est joint à elle en opposant son veto à la participation du Royaume-Uni à une invasion US de la Syrie. Le statut du gendarme du monde était ébranlé. 

 

Cela a conduit les néoconservateurs à délaisser le Moyen-Orient pour tourner leur attention vers la Russie. Au cours de la décennie précédente, Washington avait investi en Ukraine 5 milliards de dollars dans le financement de politiciens ayant le vent en poupe et d’organisations non gouvernementales en vue de les mobiliser pour protester dans les rues. 

 

Lorsque le président ukrainien a procédé à une analyse du rapport coût-bénéfice de la proposition d’associer l’Ukraine à l’UE, il a constaté qu’il n’était pas avantageux et l’a rejeté. C’est alors que Washington a fait descendre les ONG dans la rue. Les néonazis ont provoqué la violence et le gouvernement, qui n’y était pas préparé, s’est effondré.

Victoria Nuland et Geoffrey Pyatt ont choisi le nouveau gouvernement ukrainien et mis en place un régime vassal.

 

Washington espérait profiter du coup d’État pour évincer la Russie de sa base navale en mer Noire, seul port russe en eaux tempérées. La Crimée, qui a fait partie de la Russie pendant des siècles, a toutefois choisi de la réintégrer.

 

Dans sa frustration, Washington s’est remis de sa déception en décrivant l’autodétermination de la Crimée comme une invasion et une annexion russes. Washington a profité de cette opération de propagande pour briser la relation économique et politique de l’Europe avec la Russie en la contraignant à prendre des sanctions contre celle-ci.

 

Ces sanctions ont eu des conséquences néfastes pour l’Europe. En outre, les Européens sont préoccupés par l’attitude de plus en plus belliqueuse de Washington. Elle n’a rien à gagner à un conflit avec la Russie et craint d’être entraînée dans la guerre. Certains éléments donnent à penser que les gouvernements européens envisagent une politique étrangère indépendante de Washington

 

La virulente propagande anti-russe et la diabolisation de Poutine ont détruit la confiance de la Russie en l’Occident. Avec le commandant de l’OTAN, Breedlove, qui demande sans cesse plus d’argent, plus de troupes et plus de bases aux frontières de la Russie, la situation devient critique. Dans le cadre d’un défi militaire direct à Moscou, Washington s’efforce d’intégrer à la fois l’Ukraine et la Géorgie, deux anciennes provinces russes, dans l’OTAN

 

Dans le domaine économique, le dollar en tant que devise de réserve pose un problème au monde entier. Les sanctions et autres manifestations de l’impérialisme US conduisent certains pays, dont de très importants, à abandonner le système de paiement en dollar. Le commerce international passant de moins en moins par le dollar, la demande de cette devise chute en dépit de la disponibilité de masses considérables de monnaie résultant du Quantitative Easing [planche à billets, NDT].

 

Du fait de la production délocalisée et de la dépendance aux importations des États-Unis, la chute de la valeur du dollar sur le marché des changes entraînerait une inflation sur le marché intérieur. Les niveaux de vie baisseraient encore, ce qui menacerait par contrecoup les marchés des hydrocarbures, des actions, des obligations et des métaux précieux. 

 

La vraie raison d’être du Quantitative Easing est le soutien du bilan des banques. Toutefois, il vise officiellement à stimuler l’économie et à soutenir sa reprise. Le seul signe de reprise est le PIB réel, qui apparaît positif uniquement parce que le facteur déflationniste est sous-estimé.

 

Il est cependant bien évident qu’il n’y a pas de reprise économique. Avec un PIB négatif au premier trimestre et probablement négatif également au deuxième trimestre, on pourrait assister cet été à une nouvelle aggravation de cette longue récession. 

 

De plus, le taux élevé du chômage (23 %) est différent de ce que l’on connaissait auparavant. Au XXe siècle, après la Seconde Guerre mondiale, la Réserve fédérale maîtrisait l’inflation en ralentissant l’économie. Il s’ensuivait alors une baisse des ventes, une accumulation des stocks et des licenciements. Lorsque le chômage augmentait, la Fed inversait la vapeur et les travailleurs retrouvaient leur emploi. Aujourd’hui, les emplois ont disparu. Ils ont été délocalisés. Les usines sont parties. Les travailleurs ne peuvent plus reprendre leur emploi : il est parti.

 

Restaurer l’économie exige d’inverser le flux des délocalisations et de ramener ces emplois aux États-Unis. Ce serait possible en changeant l’imposition des entreprises. L’impôt sur le bénéfice des sociétés pourrait être fixé en fonction du lieu où elles apportent de la valeur ajoutée aux produits qu’elles commercialisent aux États-Unis. Si les biens et services étaient produits à l’étranger, le taux d’imposition serait élevé. S’ils étaient produits dans le pays, le taux d’imposition serait faible. Il serait possible de fixer les taux d’imposition de manière à compenser le faible coût de production à l’étranger

 

À en juger par la puissance du lobby des multinationales et de Wall Street, cette réforme semble toutefois improbable. J’en conclus que l’économie des États-Unis va poursuivre son déclin.


En politique étrangère, l’orgueil démesuré et l’arrogance des États-Unis, qui se considèrent comme un pays exceptionnel et indispensable, détenteur d’un droit d’hégémonie sur les autres pays, impliquent que le monde s’achemine vers la guerre. Ni la Russie ni la Chine n’accepteront le statut de vassaux accepté par le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France et les autres pays d’Europe, le Canada, le Japon et l’Australie. La doctrine Wolfowitz indique clairement que le prix à payer pour la paix dans le monde est l’acceptation de l’hégémonie de Washington. 

 

En conséquence, à moins d’un effondrement du dollar entraînant celui de la puissance US, ou bien que l’Europe trouve le courage de rompre avec Washington pour suivre une politique étrangère indépendante en disant au revoir à l’OTAN, nous risquons fortement une guerre nucléaire.

 

L’agression et la propagande flagrante de Washington ont convaincu la Russie et la Chine que les États-Unis veulent la guerre, ce qui les a conduites à conclure une alliance stratégique. Le 9 mai, les commémorations de la victoire sur Hitler en Russie ont marqué un tournant historique. Les gouvernements occidentaux les ont boycottées, tandis que les Chinois prenaient leur place. Pour la première fois dans l’histoire, des soldats chinois ont défilé avec des soldats russes, et le président de la Chine était assis aux côtés du président de la Russie.

 

Le rapport du Saker sur les commémorations de Moscou est intéressant. En particulier, le tableau des victimes de la Seconde Guerre mondiale est éloquent. Comparé au nombre de morts US, britanniques et français, celui des morts russes montre très clairement que c’est la Russie qui a vaincu Hitler. Dans l’univers orwellien des pays occidentaux, la réécriture récente de l’histoire omet le fait que c’est l’Armée rouge qui a détruit la Wehrmacht. Selon la version réécrite, Obama n’a mentionné que l’armée US à l’occasion du 70e anniversaire de la reddition de l’Allemagne. À l’inverse, Poutine a exprimé sa gratitude aux « peuples de Grande-Bretagne, de France et des États-Unis d’Amérique pour leur contribution à la victoire ». 

 

Depuis de nombreuses années, le président russe insiste publiquement sur le fait que l’Occident n’écoute pas la Russie. Washington et ses vassaux européens, ainsi que le Canada, l’Australie et le Japon, n’écoutent pas lorsque la Russie dit « ne soyez pas injustes avec nous, nous ne sommes pas votre ennemi. Nous voulons être vos partenaires. »

 

Washington étant resté sourd pendant toutes ces années, la Russie et la Chine sont finalement parvenues à la conclusion qu’elles n’avaient que le choix entre la vassalité et la guerre. Si le Conseil national de sécurité, le Département d’État ou le Pentagone avaient été dirigés par des gens intelligents, Washington aurait été averti que la politique des néoconservateurs ne faisait que semer la méfiance. Cependant, le gouvernement n’étant constitué que de néoconservateurs à l’orgueil démesuré, Washington a commis une erreur qui pourrait être fatale à l’humanité.

 

 

 

Par Paul Craig Roberts (*) (strategic-culture) - traduit par Gilles Chertier, relu par jj pour le Saker Francophone - le 11 mai 2015.

 

(*) Paul Craig Roberts, économiste et journaliste paléoconservateur américain a été sous-secrétaire au Trésor dans l’administration Reagan (1981-1982), et est un des pères fondateurs des Reaganomics. Il a également été rédacteur en chef adjoint au Wall Street Journal… (Source Wikipédia)

 

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SwissLeaks : le diamantaire israélie d’Al-Qaïda était lié au Mossad

SwissLeaks : le diamantaire israélie d’Al-Qaïda était lié au Mossad | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Serge Michel, journaliste du Monde - facebook.com/GrandJournal


 

 

SwissLeaks : le diamantaire israélien

d’Al-Qaïda était lié au Mossad

Par HICHAM HAMZA (*)

 

Découvrez la stupéfiante connexion — passée sous silence dans l’affaire SwissLeaks — entre un trafiquant d’armes israélien, Al-Qaïda et le Mossad.

 

À l’insu de ses protagonistes, ce fut un grand moment de télévision.

Vendredi soir, sur le plateau du Grand Journal de Canal+, le malaise était presque palpable à l’écran.

 

Invité spécial du jour : Serge Michel, journaliste du Monde impliqué — avec une centaine de confrères à travers le monde — dans la révélation du scandale SwissLeaks (portant sur un vaste et occulte système d’évasion fiscale mis en place par la filiale suisse du groupe bancaire britannique HSBC).

 

Sa révélation, formulée sur un ton badin (et mise en exergue, le lendemain, par le site de Canal+) : un évadé fiscal, détenteur d’un compte à HSBC, était un polycriminel (trafiquant d’armes, de diamants et de drogue) israélien qui avait financièrement assisté le groupe terroriste Al-Qaïda à la veille des attentats du 11— Septembre.

 

Interlocuteurs visiblement embarrassés (à l’instar d’un membre médusé du public) qui enchaînèrent aussitôt — avec un ton désinvolte — sur des remarques (« Bien… ») ou des questions (« Combien d’argent ? ») ineptes : l’animateur Antoine de Caunes, l’humoriste Sébastien Thoen et le chroniqueur politique Karim Rissouli.

 

Ni Natacha Polony ni Jean-Michel Apathie, chroniqueurs de l’émission, n’ont ensuite posé à Serge Michel (venu en compagnie de Louis Dreyfus et Gilles Van Koten, respectivement président du directoire et directeur de la rédaction du Monde) une question pourtant évidente : qui était exactement cet Israélien ? 

 

La consultation du site du Monde permet de répondre – partiellement — à cette interrogation : son nom est Shimon Yelinek.

 

Samedi 14 février, dans la soirée, le site du journal a discrètement publié — sans l’annoncer sur sa page Facebook — un article à son sujet. Le portrait expéditif brossé à l’antenne par Serge Michel y est plus développé.

 

Il faut également se référer à un autre journal partenaire du Monde dans la divulgation du scoop SwissLeaks : L’Hebdo.

 

Jeudi 12 février, ce média suisse avait consacré un article complémentaire — et relayé vendredi, dans l’indifférence générale, sur Facebook — au sujet de Shimon Yelinek, ex-courtier israélien basé au Panama qui suscita déjà l’intérêt de la presse américano-latine en 2002/2003. 

 

Contrairement à L’Hebdo, Le Monde évoque — sans s’y attarder davantage — l’identité du principal « collègue » de Yelinek, dénommé Ori Zoller et présenté comme un « ancien membre des forces spéciales israéliennes ».

 

La réalité est plus complexe.

 

Propriétaire d’une agence de courtage (en armes à feu) basée au Guatemala, Zoller n’était pas seulement un ex-militaire israélien. Cet homme, également impliqué — comme Yelenik — dans le trafic de diamants avec Al-Qaïda — avait été exposé par l’Organisation des États américains : en janvier 2003, cet organisme avait publié un minutieux rapport d’enquête relatif à l’acheminement illégal d’armes du Nicaragua — via le tandem Zoller/Yelinek — à destination d’un groupe paramilitaire colombien d’extrême droite.

 

Zoller y fut cité comme un « ex-agent du renseignement israélien » et représentant (au Guatemala) de la société Israël Military Industries (une compagnie contrôlée par le gouvernement israélien) qui bénéficia encore, fin 2001, d’importants virements bancaires effectués depuis Tel-Aviv.

 

En juin 2002, le Miami Herald (journal de la ville où séjournait régulièrement — dans l’hôtel Mariott — Yelinek) était plus incisif : selon une information rapportée par le quotidien Panama America et directement issue — via une source confidentielle du Conseil de sécurité nationale du Panama, Zoller était encore un agent du Mossad durant son étroite collaboration (dans les années 1999-2001) avec Yelinek.

 

Résumons : Yelinek, l’Israélien qui assista financièrement — via un intermédiaire libanais et en amont des attentats de 2001 — le réseau Al-Qaïda, était donc en relation — à travers son partenaire Zoller — avec le Mossad.

 

Une telle conjonction ne devrait pourtant pas surprendre les lecteurs fidèles de Panamza.

 

L’auteur de ces lignes a consacré un ouvrage à la connexion israélienne du 11-Septembre et, plus précisément, à l’implication — factuellement étayée — de la frange radicale de la mouvance américano-sioniste dans la genèse, l’exécution et le camouflage de cette opération militaire israélo-américaine réalisée sous fausse bannière.

 

Constat inquiétant sur la liberté de la presse : dans la France de 2015, les faits bruts à ce sujet — et non de prétendues « théories du complot » — sont généralement passés sous silence — ou édulcorés — par les chasseurs de conspirationnistes et leurs idiots utiles sur les réseaux sociaux.

 

Pour conclure cet article, un élément singulier — relatif à l’environnement israélien, mafieux et barbouzard dans lequel évoluait Shimon Yelinek — mérite ici d’être souligné. Le chapitre 2 de mon ouvrage Israël et le 11— Septembre : le grand tabou est consacré à un rapport méconnu du FBI — finalisé en 2005.

 

 

 

Rappel préliminaire des faits, déjà évoqués, à maintes reprises, par Panamza :

 

Cinq Israéliens ont été arrêtés par la police du New Jersey, le 11 septembre 2001, pour avoir manifesté une joie incongrue à la vue du crash du premier avion dans le World Trade Center.

 

Après 71 jours de détention, ils seront renvoyés à Tel-Aviv. Certains médias locaux, comme The Record, rapporteront l’incident et révéleront par la suite, telle la revue de la communauté juive new-yorkaise dénommée The Forward, que deux d’entre eux étaient des agents du Mossad sous couverture.

 

Question : pourquoi des employés des services secrets israéliens avait-ils exprimé leur jubilation, en se prenant en photo, devant la Tour Nord embrasée du World Trade Center ?

Cette arrestation n’est que le sommet de l’iceberg : environ 200 Israéliens, déguisés en étudiants en art ou en vendeurs de jouets et soupçonnés d’espionnage, ont été arrêtés sur le sol américain, autour de la date du 11 septembre 2001.

 

Plus étrange : certains d’entre eux étaient domiciliés à proximité  des futurs « pirates de l’air » présumés.

 

Extrait, à propos du rapport du FBI, de mon livre dans lequel est mentionnée — incidemment — une anomalie aujourd’hui significative : « Un des cinq Israéliens arrêtés dans le comté de Bergen disposait également du contact téléphonique d’un homme localisé « en Amérique du Sud » et lié à des militants islamiques du Moyen-Orient » (6, p.40).

 

 

 

Par HICHAM HAMZA  - panamza.com - le 15 février 2015

 

(*) HICHAM HAMZA : journaliste et directeur de publication du site Panamza

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Monsieur Obama, si vous êtes réellement contre le terrorisme, alors déclassifiez les 28 pages !

Monsieur Obama, si vous êtes réellement contre le terrorisme, alors déclassifiez les 28 pages ! | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : Obama, ici lors de l’inauguration du National Memorial Museum à New York érigé en souvenir des victimes de l’attentat du 11 septembre. Crédit : Reuters

 


Monsieur Obama, si vous êtes réellement contre le terrorisme, alors déclassifiez les 28 pages !

 

De nombreux médias ont assisté hier à Washington, quelques heures après l’attentat de Paris, à la conférence de presse organisée par les députés américains Walter Jones (républicain de l’État de Caroline du Nord) et Stephen Lynch (démocrate du Massachusetts), pour exiger de l’administration Obama la déclassification immédiate des 28 pages du rapport de la Commission d’enquête conjointe du Congrès, documentant le rôle de l’Arabie saoudite dans les attentats du 11 septembre 2001.

 

Le principal invité à cette conférence de presse, prévue depuis quelque temps déjà, était l’ancien sénateur démocrate Bob Graham, qui avait codirigé la Commission d’enquête conjointe du Congrès, et qui s’est battu sans relâche depuis 12 ans pour la publication de la totalité du rapport, incluant les 28 pages censurées à l’origine par George W. Bush et aujourd’hui par Barack Obama. (Rappelons que deux jours à peine avant l’attentat contre les locaux de Charlie Hebdo à Paris, le magazine Paris Match avait publié un article sur ces mêmes 28 pages et les efforts de responsables américains pour obtenir leur publication.)

 

En plus de ces trois responsables politiques, se trouvaient également parmi les intervenants Terry Strada, coprésidente de l’association 9/11 Families and Survivors United for Justice Against Terrorism (Familles et survivants unis du 11 septembre pour la justice contre le terrorisme) ; Sylvia Carver, sœur d’une victime de l’attentat du 11 septembre au Pentagone ; et Abraham Scott, mari d’une autre victime au Pentagone.


Les députés Jones et Lynch ont également annoncé avoir déposé la veille à la Chambre des représentants, soit le 6 janvier, une nouvelle proposition de loi demandant au Président Obama de faire le nécessaire pour la publication des 28 pages.

 

Dans ses remarques, le sénateur Graham a insisté sur le fait que le refus d’Obama de lever le sceau du secret sur ces 28 pages constitue d’abord un déni de justice et d’accès à la vérité pour les victimes, les familles des victimes et l’ensemble du peuple américain, et a pour effet d’affaiblir la sécurité nationale des États-Unis. Le sénateur a démontré que le prétexte de la sécurité nationale avancé par Obama pour justifier la censure ne tient pas la route, et a rappelé comment le Président Lincoln avait tenu au cours de la Guerre civile à informer la population américaine de chaque message qu’il faisait parvenir au département d’État, en particulier sur le rôle de la Grande-Bretagne et son soutien aux rebelles confédérés :

 

"Prenons un exemple de la Guerre civile. Les Britanniques avaient signé un accord de neutralité avec les États-Unis, s’engageant à ne pas s’ingérer dans la Guerre civile. On a trouvé, par la suite, que leurs arsenaux avaient construit des navires militaires pour le compte des Confédérés. Après la guerre, les États-Unis n’ont pas oublié ; ils n’ont pas ignoré les effets négatifs de la perfidie britannique. Au contraire, ils ont persisté et obtenu une reconnaissance de ce que les Britanniques avaient fait, et obtenu quelque compensation pour les conséquences de leurs actes. Quelle différence dans la manière dont ce pays concevait son rôle en tant que défenseur valeureux de la justice pour ses citoyens, par rapport à ce que nous voyons aujourd’hui !"

 

Graham a ensuite conclu son intervention en se référant à l’attentat qui venait d’avoir lieu, quelques heures plus tôt, dans les locaux de Charlie Hebdo, à Paris :

 

"Je vais insister aujourd’hui sur le fait que la non-publication [de ces 28 pages] constitue bel et bien une menace à la sécurité nationale, et nous venons d’en avoir un autre exemple, aujourd’hui, à Paris.

 

Voici quelques faits : Les Saoudiens savent ce qu’ils ont fait. Il s’agit de personnes qui ne sont pas inconscientes des conséquences des actions de leur gouvernement. Ensuite, les Saoudiens savent que nous savons ce qu’ils ont fait ! Quelqu’un au sein de notre gouvernement a lu ces 28 pages, quelqu’un au sein de notre gouvernement a lu tous les autres documents qui ont été censurés jusqu’ici. Et les Saoudiens le savent.

 

Que pensez-vous de ce que serait leur position, s’ils savaient ce qu’ils ont fait, et savaient que les États-Unis savaient ce qu’ils ont fait, observant que les États-Unis ont adopté une attitude de passivité, voire même d’hostilité, contre l’idée de laisser ces faits parvenir jusqu’au public ? Que ferait le gouvernement saoudien dans ces circonstances, qui sont précisément celles que nous avons vues, depuis plus d’une décennie ?

 

Et bien, ils ont maintenu, et même accru leur soutien à l’une des formes les plus extrêmes de l’Islam, la Wahhabisme, à travers le monde, en particulier au Moyen-Orient. Ensuite, ils ont soutenu la ferveur religieuse, par des moyens financiers ou autres, des institutions qui ont propagé ces formes extrêmes d’Islam. Ces institutions comprennent des mosquées, des madrasas, et des moyens militaires. Al Qaïda était une créature de l’Arabie saoudite ; les groupes régionaux tels que al-Shabaab sont dans une large mesure des créatures de l’Arabie saoudite ; et aujourd’hui, l’État islamique (EI) est leur dernière créature ! (...)

 

Ainsi, la conséquence de notre passivité à l’égard de l’Arabie saoudite est que nous avons toléré cette succession d’institutions, violentes, extrêmes, et extrêmement dangereuses pour le Moyen-Orient, et une menace pour le monde, comme nous l’avons vu ce matin à Paris.

 

Quant aux députés Jones et Lynch, ils ont rappelé qu’ils ont écrit personnellement au Président Obama, exhibant la copie de la lettre envoyée en avril dernier à ce sujet, et rappelé qu’Obama avait lui-même déclaré aux familles des victimes qu’il allait autoriser la publication des 28 pages. Ils n’ont toujours pas reçu, à ce jour, une réponse à leur lettre.

 

De nombreux médias ont assisté à la conférence de presse, dont des représentants de CNN, Fox News, US News and World Report, Newsweek, Daily Beast, the New York Times, ABC, NBC, Huffington Post, et la National Review, ainsi que plusieurs sites consacrés aux attentats du 11 septembre, dont 28pages.org et hr428.org.

 

Déjà mercredi soir, plusieurs médias avaient couvert la conférence de presse, certains faisant le lien avec l’attentat contre le bureau de Charlie Hebdo à Paris.

 

Il est clair que si Barak Obama souhaite vraiment, comme il l’a déclaré hier, « être solidaire avec la France » (qu’il a décrite comme l’un des plus anciens et des plus proches alliés des États-Unis), suite à « une attaque lâche et maléfique » contre « la liberté d’expression et la liberté de la presse », il doit mettre fin à sa lâcheté et faire en sorte que le contenu de ces 28 pages soit publié aujourd’hui même.

 

 

>>> Vidéo de la conférence de presse (en anglais)

 

 

Par la Rédaction de Solidarité & Progrès – le 8 janvier 2015

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11-Septembre, zones d'ombre


Interview de l'historien Daniele Ganser extraite du premier des trois documentaires "Sociétés secrètes" diffusés sur Arte le 4 janvier 2014.


Depuis que les attentats se sont produits, on en voit qui s’accrochent comme si leur équilibre mental en dépendait à la toute première présentation des faits, celle qui a émergé dans le feu de l’action et qui pour cette raison ne pouvait qu’être la plus lacunaire et la plus manichéenne : c’est celle de l’« Occident », naturellement vertueux et transparent, attaqué par surprise et comme par le plus grand des hasards par le fanatisme islamique et la barbarie orientale.


Les mêmes, et à leur suite l’ensemble des grands médias (ce qui est plus problématique), ont dès lors refusé toute légitimité au principe même d’une discussion raisonnée, usant pour cela d’arguments d’autorité et même plus simplement disqualificatoires. Dans ces conditions, comment ne pas voir en eux  les défenseurs d’une vérité très politique ?


Voir l'article associé pour plus d'informations.

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