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Émission « C dans l’air » : L’Europe fédérale, une dictature économique qui prépare le chaos

Émission « C dans l’air » : L’Europe fédérale, une dictature économique qui prépare le chaos | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Dessin : voxeurop.eu


  

Émission « C dans l’air » :

L’Europe fédérale, une dictature économique

qui prépare le chaos

 

La période est concernant l’Europe, à faire se révéler au grand jour le vrai projet européen que sous-tend depuis toujours la construction européenne, à travers cette volonté d’accélérer le processus d’intégration. Dans l’émission « C dans l’air » d’hier, on a entendu les promoteurs de l’Europe fédérale faire œuvre comme jamais de propagande en faveur d’une économie mettant sous tutelle le politique. Le projet européen en ressortait comme une pathologie destructrice des libertés conduisant au risque du chaos.

 

Les intervenants étaient tous d’accord à peu de choses près, de se saisir à front renversé du prétexte de la crise grecque, pour aller encore plus loin dans l’intégration européenne. Autrement dit, franchir le pas d’une Europe fédérale qui supprime toute capacité des États et de leurs peuples à choisir la moindre partie de leur destin !

 

Il faudrait faire, selon ceux-là, le choix avec l’Europe fédérale d’être Européen avant d’être Français. Mais depuis que l’Europe existe, c’est le chômage, la crise non maitrisée, les inégalités qui courent, la démocratie bafouée, et le marché roi.

 

Que nous propose-t-on, pardon, que nous impose-t-on ? Un modèle d’intégration politique autour des pays les plus influents économiquement où tout se règle entre quelques chefs d’État. Un Parlement fédéral européen serait censé en sortir pour sauver les apparences, qui n’aurait plus de parlement que le nom, loin de toute représentation des peuples.

 

On explique que pour en arriver là, puisqu’il en irait de modifier les institutions européennes dans le sens de plus de transfert de souveraineté, il faudra peut-être malheureusement en passer par les peuples et donc des référendums ! « Non ! » s’esclaffe un des participants à ce débat à sens unique par défaut de contradicteur : « S’il y a des référendums, on est foutu ! (…) L’illusion serait de croire que la démocratie serait la solution. L’Europe se fait avec des débats, mais pas des votes ». On a là tout le condensé du cynisme des serviteurs d’un système inique qui entend soumettre les peuples à un nouvel asservissement par l’effacement de la démocratie elle-même. Cela a le mérite d’avoir été dit, nous en sommes donc prévenus. La démocratie ne serait, pour ces chantres du fédéraliste, rien de moins que du nationalisme ! Cette Europe fédérée dépossèderait de toute possibilité d’alternative à la domination sans partage du capitalisme les peuples, par l’effet de la concentration des pouvoirs qui en est le principe chimique. Ce serait par les forceps de cette Europe liguée contre les peuples, établir dans la réalité le capitalisme comme fin obligé de l’histoire. Rien de moins qu’une dictature économique !

 

On nous explique que l’Allemagne est évidemment le modèle à suivre, puisque c’est elle qui est parvenue à imposer à son peuple l’austérité qui aujourd’hui la présenterait dans de beaux habits blancs. Mais la mariée est bien trop belle, lorsqu’on nous explique comme formidable que le puissant syndicat allemand IG Metall ait aidé à faire passer les réformes au début des années 2000, main dans la main avec le patronat, comme modèle de référence, ce que d’aucuns appelleraient de la collaboration de classes, pour faire se soumettre à cet ordre injuste les salariés Allemands. On justifie au passage que toute une partie de l’Allemagne se soit appauvrie comme prix à payer, qui connait effectivement les fameux « mini-jobs » à 460 euros par mois, pour seule perspective !

 

On se félicite que l’Allemagne ait historiquement retrouvé sa souveraineté et une autorité comme État, grâce à l’Europe, qui l’a remise en scelle parmi le concert des pays européens, en lui permettant de dépasser le « fardeau » de la Seconde Guerre mondiale. C’était d’ailleurs le projet des États-Unis à travers l‘idée de faire de l’ancienne Allemagne un État fédéral à son image, qu’elle puisse s’imposer un jour comme modèle à tous les pays européens, en transformant l’Europe elle-même en Fédération d’États. C’était à l’image du modèle économique et politique américain, rendre quasiment impossible toute velléité de changement, par cette division des intérêts de la nation en sous-États fédérés, qui plus est chapeauté par un gouvernement économique.


On surenchérit encore en avançant que c’est l’occasion de réaffirmer le christianisme comme fondement de l’Europe, la référence à Jérusalem, celle du pardon des offenses, tentant par ce biais sans vergogne, de nous faire croire dans une morale européenne par ce retour à Dieu, derrière cette opération contre la nation, la République et les libertés. L’occasion d’en finir avec la laïcité, liberté de conscience et donc, de croire ou de ne pas croire, mise à l’index, qui avait levé l’hypothèque de la religion comme opium des peuples pour ainsi mieux la réédifier.

 

La nouvelle France administrative et politique que l’on vient de découper en 13 régions est à l’honneur, lorsqu’on nous avoue que cette réforme structurelle va dans le sens de l’intégration européenne régionaliste, prolongeant le modèle allemand.

 

On nous vante les mérites de notre Chef d’État, un certain François Hollande, qu’on nous présente à l’avant-garde du projet européen, avec la proposition de donner à la zone monétaire un gouvernement économique renforçant encore l’autocratie européenne. Autrement dit, comme le « non » grec montre que ça ne marche pas, on va encore plus intégrer pour empêcher les peuples de se rebeller, pour au plus vite conjurer le risque qu’ils puissent s’exprimer comme nations libres de leur sort.

 

Ce que propose Hollande, ce serait selon ces apôtres de l’Europe fédérale, « une révolution »… Non ! Une contrerévolution, les Droits de l’Homme et la démocratie à l’envers ! Le PS est, concernant l’Europe, définitivement passé à droite ! Il n’y a rien de pire que de trahir les idéaux sur lesquels on s’est fait élire, car c’est à coup sûr promouvoir une haine aveugle chez ceux que l’on spolie derrière cette façon obscène de gouverner, qui conduit à la violence et presque naturellement dans les bras de l’extrême droite. C’est faire le lit du chaos !

 

L’économie occupant la totalité du champ, l’Homme est totalement oublié et à oublier, il est en situation de se rebeller sous toutes les formes possibles, y compris les plus violentes. Telle que la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1793 le suggère : « quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple et pour chaque portion du peuple le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs » (Art. 35). Espérons de ne pas en avoir à en passer par là !

 

 

 

Par Guylain Chevrier - agoravox.fr – le 21 juillet 2015.

 

Guylain Chevrier : docteur en histoire, mes domaines de prédilection sont l’antiquité grecque et l’anthropologie historique. La laïcité constitue un enjeu de société qui me passionne ce qui m’a amené à participer à de nombreuses interventions publiques. J’enseigne les politiques sociales et l’histoire sociale, j’initie aux sciences politiques, dans le cadre de la formation des (...)

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USA - Émission TV « poverty porn » - 100.000 $ à partager (ou pas) avec une autre famille plus pauvre que soi

USA - Émission TV « poverty porn » - 100.000 $ à partager (ou pas) avec une autre famille plus pauvre que soi | Koter Info - La Gazette de LLN-WSL-UCL | Scoop.it

Photo : capture d’écran de l’émission The Briefcase. © CBS

 


100 000 $ à partager (ou pas) avec une autre famille plus pauvre que soi. En vogue aux États-Unis, le « poverty porn » a atteint de nouveaux sommets avec la nouvelle émission de CBS.

 


Rarement la presse américaine aura été aussi unanime pour dénoncer l’indécence d’une émission de télévision. Lancée le 27 mai dernier sur la chaîne CBS, The Briefcase place deux familles des classes populaires, et fortement endettées, face à un choix cornélien après avoir reçu 100 000 $ de la production : garder l’argent pour elles, le partager avec une autre famille dans le besoin, ou tout donner. Évidemment, chaque famille n’apprend qu’après avoir pris sa décision, qu’un autre couple a été mis dans une situation similaire et va aussi partager sa donation avec eux.

 

Le troisième épisode, diffusé mercredi en prime time, mettait face à face deux familles que tout oppose, mis à part leurs dettes qui se comptent en dizaines de milliers de dollars. D’un côté, les Wylie, une famille chrétienne texane, ardente supportrice du Parti républicain, qui aime ses enfants autant que ses armes, et décore ses murs de croix et de trophées de chasse. De l’autre, les Bailey-Stewart un couple lesbien multiracial du Massachusetts, qui élève deux neveux dans une banlieue pas très fréquentable de Boston.

 

 

Au jeu du plus pauvre

 

Le premier parti-pris cynique de l’émission est de faire croire dans un premier temps aux familles que les 100 000 $ ne sont que pour elles. Les Wylie rêvent déjà de pouvoir envoyer leurs enfants à l’université, d’aider financièrement une de leurs filles, enceinte, et d’offrir des conditions de vie décentes à la sœur de la mère, qui vit dans une caravane sans toilettes. Premiers pleurs et premier remerciement à Dieu, sous l’œil des caméras et du public, complice malgré lui de la supercherie, et forcément gêné. Le couple de Boston s’imagine lui déjà payer une fécondation in vitro et avoir son premier enfant, rêve inatteignable jusqu’à alors.

 

Puis les deux familles apprennent la situation financière du couple qu’ils peuvent aider. Commence alors un jeu sordide pour savoir laquelle des deux familles est le plus dans le besoin. Dois-je garder l’argent pour ma famille avec l’espoir de vivre désormais dans de meilleures conditions, mais avec le risque de passer pour un pingre à la télévision, ou venir en aide à une famille qui n’a pas les moyens de financer l’éducation de ses enfants ?

 

« Que ferait Jésus ? », s’interroge le père texan, Matt Wylie. Dans un premier temps, ce dernier se rappelle que la Bible suggère de placer les autres avant soi-même. Puis vient le moment où il apprend que les personnes qu’il peut aider sont un couple lesbien qui souhaite avoir recours à une fécondation in vitro. « Je crois en Adam et Ève, pas Adam et Steve », rétorque le père texan, presque gêné d’avoir un temps eu l’idée d’aider une famille dont ils ne partagent pas les valeurs. « Ce que l’on veut n’entre pas toujours dans les plans de Dieu », dit-il, en référence à la fécondation in vitro. « Moi, je veux une licorne, mais seul le tout-puissant contrôle ce que je reçois. » Gêne aussi à Boston où le couple lesbien se demande s’il est vraiment utile de partager avec une famille proarmes qui n’approuverait sans doute pas leur mariage.

 

 

Pleurs, sourires et câlins

 

Après avoir visité la maison de l’autre famille – sans la rencontrer – et avoir été informés de leurs difficultés financières, les candidats sont invités à se retrouver à Los Angeles pour partager leurs décisions en face à face. Malgré les pleurs, les sourires et les câlins entre les deux familles, le final est très gênant. Le couple lesbien – moins pauvre et moins endetté que leur alter-ego du sud des États-Unis – ne garde que 400 $ sur les 100 000 $, tandis que la famille texane s’octroie 75 000 $ sur l’enveloppe qui leur avait été confiée. L’émission a réussi son coup : une famille passe pour généreuse, l’autre, endettée à hauteur de 158 000 $ et qui a consenti à donner 25 000 $, donne l’impression d’avoir fait preuve de radinerie.

 

« The Briefcase oblige la classe populaire américaine à se battre avec elle-même pour les restes que veulent bien lui accorder les riches qui travaillent à la télévision », s’est indigné sur le site internet Vox l’influent spécialiste télé Todd VanDer Werff. Qualifiée de « pire émission de télé-réalité de l’histoire » par un journaliste contributeur du Time, le programme a néanmoins obtenu d’excellences audiences (5 millions de téléspectateurs en moyenne) et ne sera pas annulé par la chaîne. Assaillis de critiques pour leur exploitation de la pauvreté au service d’une émission de divertissement, les producteurs ont dû défendre leur programme. Selon l’un d’eux, David Broome, The Briefcase « n’est pas centrée sur l’argent. C’est avant tout sur l’amour, sur la communication dans un mariage et sur les liens qui peuvent unir deux familles qui ne se ressemblent en rien. »

 

Genre en vogue dans les pays anglo-saxons, le poverty porn n’en est pas à son coup d’essai aux États-Unis. Entre 1945 et 1964 était diffusée à la radio puis à la télévision l’émission Queen for a Day. En plateau, une dizaine de femmes racontaient en pleurs leurs problèmes financiers. L’une d’entre elles était ensuite élue, à l’applaudimètre, et voyait ses demandes exaucées, qu’il s’agisse d’une intervention chirurgicale ou d’un traitement médical onéreux pour un de ses enfants malades. Dans un pays où près d’un habitant sur sept vit aujourd’hui en dessous du seuil de pauvreté, les producteurs de télévision ne seront jamais à court de familles dans le désespoir, dont la tragédie peut être transformée en divertissement.

 

 

 

Par Gaétan Mathieu - television.telerama.fr – le 12 juin 2015.

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