[livre] 1984, ou le reflet parfait de la contre-utopie.. – Darkness of Soul | J'écris mon premier roman | Scoop.it
J’ai dû le lire pour le français. Et je suis étonnée de ne pas l’avoir lu plus tôt, car il en vaut vraiment la peine. Petites informations Auteur : George Orwell Genre : contre-utopie Nationalité : Royaume-Uni Traduction : Amélie Audiberti Edition originale : Secker and Warburg Edition française : Gallimard Parution originale : 8 juin 1949 Parution française : 1950 Résumé « De tous les carrefours importants, le visage à la moustache noire vous fixait du regard. BIG BROTHER VOUS REGARDE, répétait la légende, tandis que le regard des yeux noirs pénétrait les yeux de Winston… Au loin, un hélicoptère glissa entre les toits, plana un moment, telle une mouche bleue, puis repartit comme une flèche, dans un vol courbe. C’était une patrouille qui venait mettre le nez aux fenêtres des gens. Mais les patrouilles n’avaient pas d’importance. Seule comptait la Police de la Pensée. » J’ai sur-adoré ce livre. C’est une évidence. Ce livre, oh mon dieu ! En plus d’être une superbe critique d’un monde contre-utopique et d’un régime totalitaire, il nous fait réfléchir, nous enfonce dans les tourments de la pensée et de la trahison. Il est juste poignant, essoufflant. Quand je l’ai commencé, j’avoue n’avoir pas été conquise de suite. Surtout que l’épaisseur me faisait peur, pas dans le sens où il est trop épais pour moi (j’ai lu bien pire) mais dans le sens où je me suis dis, putain mon gars 400 pages sur un truc de défoncé, ça va être moyennement cool. En réalité, ça n’a rien d’un truc de défoncé. Dès que l’Océania, la puissance dans laquelle vit Winston, fut présentée, et que l’action commença, j’ai été immergé totalement dans le livre. Orwell parvient à imaginer une société basée sur la haine, la censure et le contrôle, société qui se rapproche fortement des régimes totalitaires que l’on connaît. Il décrit à merveille ce contrôle omniprésent, cette lutte acharnée et condamnatrice pour demeurer intact et soi-même face à ce régime, les souffrances et pressions psychologiques, la naïveté. Tout, jusqu’au moindre détail, est décrit avec cette écriture riche et particulière. Notons que la présence du Novlangue, la langue propre à cet univers, est quand même assez déroutante parfois, mais complète si bien cet univers contrôlé dans ses moindres recoins. La propagande, la censure, la pression dans les esprits, toutes les contradictions qui règnent (Ministère de la Paix pour la guerre, et j’en passe) caractérisent cette société sur-exagérée et pourtant dans laquelle on pourrait facilement tomber. La quête obsessionnelle de pouvoir est épuisante. Le contrôle des actes également, jusqu’à même l’abolition de la vitalité en quelque sorte, avec l’interdiction d’une sexualité épanouie, du rire, du chant (hormis les chants de propagande). On s’attache vraiment à Winston. Parfois il paraît pénible, mais on s’attache à lui, à son combat, son entêtement, sa force de caractère. Et Julia nous éblouit par son audace. Cette femme a du cran, et jusqu’à la fin on y croit. La fin peut d’ailleurs paraître très décevante. Et l’histoire passionnelle, charnelle de Winston et Julia a quelque d’interdit, de téméraire, de brave. J’avoue qu’à certains moments, j’étais lasse de devoir poursuivre la lecture, la trouvant barbante ou ennuyeuse. Mais venant de le terminer, je peux affirmer qu’il en vaut la peine. Bien évidemment, ce livre n’est pas fait pour tous, car il est très dur à comprendre. J’ai eu la chance d’en saisir le sens large facilement, mais beaucoup de gens de ma classe ont eu du mal. Le livre est lourd, difficile, malgré sa richesse et sa profondeur. Il mérite d’être lu. Et je l’ai quand même adoré. Note Histoire : 4,8/5 Ecriture : 4/5 Emotions, richesse : 4/5