Cécile Duflot veut contenir l’extension des villes | Immobilier | Scoop.it

Lotissements, zones commerciales… La périphérie des villes ne cesse de s’étendre. Le gouvernement entend limiter ce grignotage en modifiant les règles d’urbanisme.

Les urbanistes appellent ça l’artificialisation des terres. La France perd l’équivalent d’un département français tous les dix ans en surface agricole. Un sujet d’inquiétude pour les agriculteurs, notamment ceux qui travaillent à proximité des grandes agglomérations. Le gouvernement est en train de se pencher sur la question, est venue leur dire, vendredi au Salon de l’Agriculture, Cécile Duflot, la ministre du Logement et de l’Égalité des Territoires.

« Il faut favoriser l’évolution de la ville sur la ville pour éviter la consommation à outrance du foncier » , déclare la ministre écologiste. Par exemple en réutilisant les terrains d’anciens bâtiments industriels désaffectés, plutôt que d’ouvrir à la construction des terres agricoles, que ce soit pour du logement ou des zones d’activités, explique-t-elle. Problème : ce type d’opération est plus coûteux.

Comment les pouvoirs publics comptent-ils s’y prendre ? Via les futures lois urbanisme et logement et de décentralisation. Il s’agirait de rendre obligatoires les plans locaux d’urbanisme intercommunaux (PLUi). Certaines communautés de communes doivent déjà élaborer ce document, qui fixe les règles d’urbanisme, à l’échelle de leurs territoires depuis la loi Grenelle 2. Le seuil, actuellement en discussion, pourrait se situer autour de 20 à 30 000 habitants.

Objectif « zéro artificialisation »

Mais la ministre entend aller plus loin. « L’objectif à moyen terme, c’est zéro artificialisation nette, c’est-à-dire qu’on arrête d’artificialiser les sols, a déclaré Cécile Duflot. On ne peut évidemment pas arriver à ce stade du jour au lendemain. Mais il est absolument indispensable de réutiliser le foncier existant, déjà construit, et de le faire muter pour préserver les espaces agricoles. »

En ligne de mire : les espaces agricoles périurbains, qui peuvent contribuer à alimenter les populations des villes. « Quand on voit le débat qu’on a aujourd’hui sur la traçabilité et la qualité de l’alimentation, on voit bien l’intérêt qu’il y aura et qu’il y a déjà dans les circuits courts » , estime la ministre.