L’immobilier victime d’une crise de désir et de confiance | Immobilier | Scoop.it

La crise économique expliquerait le ralentissement des marchés immobiliers en France où l’on observe une baisse des volumes de transaction de l’ordre de 20 % dans l’ancien alors que le marché du neuf est atone.

Ce n’est pas seulement du à la crise ou à un manque d’offre, mais à une absence de demande ! Une crise de confiance qui provoque l’attentisme…

Les marchés immobiliers ont toujours été drogués à l’incitation fiscale, dopés par une succession de mesures renommées et retoquées à chaque changement de ministres du logement.

Les subventions nourrissent la hausse des prix et soutiennent artificiellement un marché immobilier déjà perturbé par les règles du marché social. Le coût de nos politiques en matière de logement se porte pourtant à 40 milliards d’euros. Pour quels résultats ?

La désintoxication était en marche avec la fin du dispositif  Scellier, la fin des aides à l’emprunt via le prêt à taux zéro, et la réforme des plus-values.

L’avenir ne dépendra pas des cadeaux fiscaux. Le dispositif  Duflot n’y fera rien. Il faut laisser le marché se réguler, libérer le foncier disponible et inverser le système de taxations des plus-values pour inciter les propriétaires à vendre.

Certes, la baisse des volumes a permis quelques ajustements de prix de l’ordre de -3 à -5 % suivant les régions mais n’a pas engendré une baisse généralisée. Or, une baisse des prix entraînerait une baisse des loyers et donc la possibilité pour tous, de se loger. Cette baisse doperait l’économie et la croissance car le logement occupe aujourd’hui 50% des dépenses des ménages.

Les taux d’intérêt historiquement au plus bas ne permettent pas non plus de solvabiliser la demande. Les primo-accédants sont écartés du marché après avoir enrichi ceux qui ont profité de la fabuleuse évolution à 3 chiffres de la dernière décennie.

Les conditions d’octroi du crédit ont été durcies. Fort heureusement, nous n’avons pas subi les excès de la financiarisation qui ont conduit outre-manche à créer des produits toxiques, ces prêts subprime destinés aux emprunteurs difficilement finançables.

 

Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel. Je prône un retour aux fondamentaux de l’immobilier pour le bien des propriétaires, des vendeurs ou futurs acquéreurs mais aussi pour celui des investisseurs, bailleurs et locataires.

La spéculation n’est plus possible et les plus-values sont dernière nous. L’achat immobilier ne doit pas être guidé par la fiscalité mais habité par la raison, celle de se loger ou d’investir en vue d’un rendement locatif incitatif et raisonnable.

J’en appelle de mes vœux pour que la fiscalité soit stable et non confiscatoire, afin que particuliers, investisseurs et professionnels, aujourd’hui désorientés, puissent concevoir et nourrir leurs projets.

La pierre n’est pas un actif comme les autres. Pour rester une valeur refuge, elle a besoin de confiance et de pérennité dans les dispositifs fiscaux.


Via Stephane Pujol