Blocage des loyers : le moment de rassurer les investisseurs | Immobilier | Scoop.it

... La ministre n'a pas assez dit que les excès et les abus étaient la véritable cible de son geste règlementaire. Il nous appartient d'être désormais très clairs à ce sujet.

Au demeurant, ces dérèglements sont sans aucun doute bien davantage le fait de particuliers qui gèrent eux-mêmes, sans repères de marché, avec l'idée que fixer le loyer au plus haut revient à optimiser la situation, ignorant les périls à moyen terme. Je suis persuadé que le décret de régulation va convaincre beaucoup d'entre eux à confier la gestion de leur logement et sa location à un professionnel, plus apte à déterminer le loyer d'équilibre. Voilà la plus belle opportunité pour les gestionnaires locatifs de faire croître leur taux de pénétration: il ne tiennent aujourd'hui qu'un tiers du parc locatif privé, ce qui ne constitue pas un gage de sécurité et de stabilité pour le pays.

Il importe aussi, à ce stade, de dire aux investisseurs que le placement pierre est le plus sûr qui soit, loin des incertitudes liées aux autres supports, dans cette période particulière de l'économie mondiale. En outre, le gouvernement s'est engagé à alléger l'imposition des plus-values sur les biens locatifs, alourdie jusqu'à l'insupportable par le précédent gouvernement. D'ailleurs, signe des temps, les institutionnels regardent de nouveau le logement locatif avec les yeux de Chimène, après l'avoir quitté ces vingt dernières années au profit du bureau: ils n'ont pas la réputation d'arbitrer de façon inconsidérée.

En somme, le moment de l'apaisement et des discours dépassionnés est venu. Les agents immobiliers, les gestionnaires, les promoteurs doivent prendre la mesure de leur rôle: défendre auprès de l'Etat les conditions d'un fonctionnement sain du marché, mais aussi lire la réalité sans jamais forcer le trait sous peine d'inquiéter inutilement et de tordre l'information objective. Pour moi, je m'assigne ces deux missions, et je veille à ce que la première ne me fasse pas oublier la seconde.