En 13 ans d'école, mon aîné qui est en 1ère a vu quelques 60 à 70 enseignants. Si si, j'ai fait le compte! En encore je n'ai pas compté les remplaçants... il est vrai devenus denrée rare depuis quelques années, (je ne remercie pas la RGPP). Le plus jeune, qui est au collège, en a vu un peu moins, bien entendu. Je réfléchis souvent à tous ces enseignants, si différents les uns des autres que je ne résiste pas à la tentation: il faut que je les classe! L'exercice est idiot et donc il me plait. Il va m'attirer des commentaires acerbes qui déploreront mon simplisme navrant.
Première catégorie d'enseignants: ceux qui ne doutent pas d'eux. Ce ne sont pas les plus nombreux, mais il y en a. Des enseignants qui refusent de discuter avec qui que ce soit, (sauf avec la hiérarchie). Des enseignants qui ne comprennent pas l'intérêt de bouquiner, de se former puisqu'ils savent tout. ...
Deuxième catégorie d'enseignants: ceux qui doutent d'eux... et ont peur! Je crois que la majorité des enseignants ne sont pas certains de leurs pratiques, doutent de leur pédagogie, se rendent compte des limites de la situation actuelles, voient les enfants s'ennuyer. Mais cette première catégorie a besoin de se protéger. Ces enseignants-ci ferment les fenêtres, les portes, et n'aspirent qu'à une chose: ne plus entendre parler d'école dès qu'ils sont chez eux, le soir ou en vacances...
Enfin, les enseignants qui doutent... et cherchent... Il existe une fraction non négligeable d'enseignants qui doutent tout autant de leurs pratiques, de leur quotidien, mais qui ont envie d'explorer, de chercher, de partager... Ces enseignants s'inscrivent dans la droite ligne des mouvements pédagogiques. Ils sont souvent sur le Net. Ce sont eux qui peuplent ces rencontres dont je parlais juste auparavant.
Ils ne sont pas plus sûrs d'eux que les autres, mais ils acceptent d'envisager d'autres pratiques. Lorsqu'ils ferment la porte de leur classe et quittent l'établissement, ils sont prêts pour d'autres aventures autour de l'éducation. Alors attention: ces enseignants-là, il leur arrive d'être un peu découragés parfois...
Via Vincent DUBOIS