Un étudiant sur dix s'évapore chaque année de l'université | Essentiels et SuperFlus | Scoop.it
Lassitude de l'échec, erreurs d'orientation, envie d'entrer dans la vie active... Une étude a été consacrée à ceux qui décrochent.

 

Collège et lycée ne sont pas seuls à produire des décrocheurs. Un étudiant sur cinq sort de l'enseignement supérieur sans diplôme. Le ministère, qui a enquêté en 2010 sur le devenir des bacheliers 2008, observe que le taux d'évaporation oscille entre 17 % en BTS et 1 % en classe préparatoire, en passant par 10 % à l'université.

Les raisons de ces décrochages sont multiples. Mauvais aiguillage après le bac, difficultés d'insertion dans une vie étudiante loin du domicile familial et mauvaise gestion de l'autonomie sont des facteurs récurrents. "J'ai rempli trop vite mes vœux sur le site Admission post-bac, en inscrivant une fac de cinéma sans trop réfléchir, et je n'ai pas pu, ensuite, corriger comme je le voulais", reconnaît Romane Hassoun, issue d'un milieu plutôt aisé et ancienne lycéenne à Janson-de-Sailly - un prestigieux établissement parisien. Preuve que le décrochage touche toutes les catégories sociales, et qu'avoir obtenu brillamment le bac n'en protège pas.

 

Dans une enquête réalisée pour le Céreq (Centre d'études et de recherches sur les qualifications) à partir de soixante entretiens, le sociologue Gérard Boudesseul a dessiné quatre profils types de décrocheurs de l'enseignement supérieur.

L'opportuniste. D'après le chercheur, 17 étudiants sur 60 considèrent le diplôme comme un atout parmi d'autres. Ils savent activer leurs réseaux et multiplier les expériences, rétribuées ou pas, pour se faire une place, donc s'éloigner des amphithéâtres....

Le "raccrocheur". Certains étudiants (13 sur 60) s'éloignent un temps des études pour mieux y revenir, avec un projet professionnel plus précis. Celui qui fait partie de cette catégorie est "attaché à l'obtention d'une certification. Après avoir quitté l'université, il recherche rapidement une nouvelle formation professionnelle, le plus souvent de niveau CAP, BEP ou bac pro"....

Le studieux. Cet étudiant a un parcours scolaire sans anicroches mais a été pris au dépourvu par la liberté qu'offre l'université. Il n'a pas compris comment y travailler et fait l'expérience cruelle de la solitude...

L'étudiant en errance. Enfin, l'enquête du Céreq constate que certains peuvent avoir été bons lycéens mais n'ont pas vraiment choisi entre diplôme et emploi. "C'est le public le plus fuyant, le plus insaisissable, qui interpelle les pratiques pédagogiques des enseignants chercheurs, analyse M. Boudesseul....


Via Vincent DUBOIS