Statistique et fabrique d’un discours d’État : les chômeurs « fraudeurs » - éditions Agone | Essentiels et SuperFlus | Scoop.it

Le 8 mars 2012, Nicolas Sarkozy, président de la République et candidat déclaré à sa succession, est interviewé, lors d’une émission matinale très populaire, par Jean-Jacques Bourdin sur la radio RMC. Il n’y cesse, comme dans la plupart de ses apparitions médiatiques, de mobiliser des statistiques dites « officielles ». Les chiffres permettent au candidat-président de raconter l’histoire suivante : certes, le chômage a augmenté (« 17 % ») depuis 2007 en France, mais bien moins que dans d’autres pays européens (« 281 % en Espagne ») – ce qui atteste de l’efficacité du président « protecteur ». Mais s’il y a beaucoup de chômeurs (« 2,8 millions ») ou de titulaires du RSA (« 1,8 millions de foyers »), c’est parce que certains ne veulent pas travailler (« 500 000 offres d’emploi non satisfaites ») ou se former (seulement « 10 % de chômeurs en formation ») et profitent du système d’indemnisation et de prise en charge (« la fraude ») qui coûte cher aux Français (« 35 milliards d’euros » pour la formation ; « 10 milliards » pour le RSA)...


Via Alcofribas