Plateau de Saclay : l’accident nucléaire trotte dans la tête des habitants | Home | Scoop.it
Le dernier réacteur en fonction au Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de Saclay, Orphée, doit s’arrêter en 2019.(P. Stroppa/CEA)
 
 

«C’est quelque chose qui me trotte dans la tête ». Marie-Laure habite depuis un an à Villiers-le-Bâcle. Jeudi soir, elle s’est rendue à la réunion d’information sur la prochaine distribution d’iode stable (lire ci-contre). Car, comme tous les habitants du village, ceux de Saint-Aubin, et une partie de Saclay et de Gif-sur-Yvette, elle vit à moins de 2,5 km d’installations nucléaires. « Je sais qu’il y a un risque potentiel. C’est de la vigilance, pas de la paranoïa. J’ai des proches qui résidaient ici et qui sont morts au-delà de 80 ans ! », avance Marie-Laure.

Deux sites font l’objet d’une surveillance draconienne. Le commissariat à l’énergie atomique (CEA) et les laboratoires de CIS Bio, fabriquant de médicaments radioactifs utilisés par exemple en radiothérapie.

« L’un de nos réacteurs, Osiris, est à l’arrêt depuis décembre 2015. La fin d’activité de l’autre, Orphée, destiné à la recherche, est prévue pour 2019. Les risques se réduisent », avance Michel Bédoucha, le directeur du CEA de Saclay. « Un système anti-incendie généralisé a été installé. Et, au maximum, nous ne stockons plus en même temps que 600 doses patient », rassure le responsable de CIS Bio.

 

 

« Il reste toujours un fond de méfiance »

« Les sites du plateau de Saclay ont été inspectés 32 fois en 2015. 46 événements significatifs ont été relevés. On parle là d’incident de niveau 0 ou 1 sur une échelle qui va jusqu’à 7, comme Fukushima. En France, l’alerte maximale est montée à 4, jamais au-dessus », avance Jacques Connesson, adjoint au chef de la division d’Orléans de l’autorité de sûreté nucléaire, en charge des sites de Saclay.

« C’est plus encadré qu’il y a 30 ans, c’est sûr mais il reste toujours un fond de méfiance. Personne n’a oublié les mensonges du nuage de Tchernobyl qui s’arrête à la frontière française », confie Sandrine, une habitante de Saint-Aubin.

La réunion publique se termine dans le calme. « Les gens ici sont sensibilisés. Beaucoup d’habitants du secteur travaillent au CEA (NDLR : le site emploie 7 500 personnes). Il y a aussi beaucoup de scientifiques. Au niveau de la pédagogie, c’est plus facile », assure le maire (PS) de Villiers-le-Bâcle, Patrice Gilbon.