J'ai vu passer pas mal de questions ces derniers temps concernant les correcteurs thermiques, et parfois des questions sur les dosages.
J'aimerai revenir sur un fondamental théorique pour que cette notion soit bien appréhendée par tous.
Qu'est-ce qu'un correcteur thermique ? Et pourquoi l'employer si ce n'est pas un isolant ?
Un correcteur thermique, c’est un complexe, un ensemble de matériaux qui vont permettre de modifier l’effusivité, la diffusivité, la capacité thermique massique de la paroi à l’intérieur de l’habitat.
Ce concept est issu de l'observation principale suivante : la paroi froide. Dans le bâti ancien, on est en présence de murs maçonnés avec des matériaux minéraux, lourds, à très forte inertie. En hiver, ces matériaux sont froids, puisqu'ils sont en contact avec l'air extérieur, et même si le chauffage fonctionne, la paroi restera à des températures qui tournent autour de 12-13°, éventuellement 16° si on chauffe fort.
Par ailleurs, un mur maçonné à une très forte effusivité, c'est à dire qu'il se réchauffe peu en surface tout en absorbant une grande quantité de calories, et une forte diffusivité, c'est à dire que les calories migrent rapidement dans la matière, vers le coté froid.
Ainsi, même si l'air intérieur est chauffé à 19 ou 20, il se fera un équilibre de température entre la paroi et l'air, générant une forte sensation d'inconfort.
Pour remédier à cela, on va donc modifier le comportement du mur en relation avec l'élément sensible de l'équation, nous ! C'est à dire qu'il est totalement contre productif d'envisager un correcteur à l'extérieur, puisque nous n'y sommes pas !
Pour améliorer la sensation de confort, il nous faut donc baisser l'effusivité, la diffusivité, et la capacité thermique de la paroi. Avec quoi fait on cela ? avec des fibres naturelles. La paille, le chanvre par exemple.
Ainsi, c'est évident mais cela va mieux en le disant, ce qui nous apporte du confort, ce sont bien les fibres, et pas le liant.
Pourquoi j'insiste là dessus, parce que je vois des recettes de "correcteurs" où il y a bcp de liant, (chaux ou terre) qu'on va venir projeter à la truelle et talocher ensuite, sans coffrage, sans banchage.
De mon point de vue, il me semble tout à fait logique que cette méthode ne peut pas corriger quoi que ce soit, puisqu'on continue à avoir plus de minéral que de végétal.
Pour moi, un correcteur thermique s'entend donc, s'il est fait à la main, déversé dans un coffrage qui permettra d'avoir la tenue suffisante malgré la faible quantité de liant, soit projeté mais à la machine, avec un compresseur et tout le tralala.