Nous approchons d’une société où la consommation sera totalitaire, estime notre chroniqueur. Pour lui, cette aliénation est une prison sans visage, dont il faudra pourtant trouver la sortie tant notre mode de vie est intenable.
Le progrès technique et technologique nous libère peu à peu de la nécessité. Les productions agricoles ou industrielles s’éloignent de nous. Nous ne sommes plus sommés de produire, mais de consommer toujours davantage une myriade d’objets et de services, une myriade de rêves et de possibles. Et si nous ne voulons pas de ces rêves, si nous ne voulons pas de ces possibles, nous devenons un grain de sable dans les rouages de la machine, nous devenons une épine dans le pied du pouvoir. Avons-nous encore le droit d’explorer d’autres voies, de chercher d’autres pistes, sans être traités de « zadistes » ou de « décroissants », comme s’il s’agissait d’une insulte ?
Jolie tirade d'un authentique (néo)paysan, contre ce monde consumériste qui fait de nous des aliénés de la croissance.
Nous avons certainement atteint (en Occident) un seuil critique, où le savoir-faire a été détrôné par le savoir-être. Un seuil qui pourrait nous faire basculer dans un effondrement de civilisation ?