Par Pierre Feillet, Membre de l'Académie des technologies. Le Monde. « Avec l'accroissement de la population mondiale, les insectes pourraient bientôt envahir nos assiettes... C'est sans doute le schéma que s'imagine bon nombre d'entre nous. D'après Pierre Feillet, les partisans de cette théorie risquent d'être déçus ! Et vous, qu'en pensez-vous ? »
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..... Chez les populations les plus pauvres des pays chauds, celles vivant en forêts, les insectes sont consommés à l'état adulte ou plus souvent larvaire (notamment des chenilles de papillons), bouillis, grillés, frits ou en farine pour compléter la diète quotidienne ou comme produit de substitution durant les pénuries alimentaires. Chez les populations urbaines et plus aisées de ces pays, ils sont consommés occasionnellement pour « se faire plaisir ». En Europe, les cibles visées sont des « bobos » fortunés : une société française vend en sachet 160 vers de farines (ou 50 grillons) natures et déshydratés, à croquer à l'apéritif, au prix de 12 euros !
Protéines : la chenille fraîche derrière le poulet !
L'une des raisons avancée par leurs promoteurs pour consommer plus d'insectes est leur valeur nutritionnelle exceptionnelle, notamment leur teneur élevée en protéines de bonne qualité. En réalité, si on y regarde de plus près, on observe que pour une même quantité de produits consommés, une chenille fraîche apporte à l'organisme une quantité de protéines certes supérieure à celle du lait, mais comparable à celle des oeufs et inférieure à celle du poulet, du boeuf ou du poisson.
Entre une cinquantaine de grosses chenilles bien fraiches ou une tranche de gigot d'agneau, à chacun de choisir pour « ingurgiter » une même quantité de protéines de bonne qualité ! »