EntomoNews
435.5K views | +112 today
Follow
EntomoNews
Dernières nouvelles des insectes, collemboles, myriapodes et autres arthropodes...
Your new post is loading...
Your new post is loading...
Scooped by Bernadette Cassel
Scoop.it!

Des acariens mâles aident les femelles à se débarrasser de leur exuvie afin d'être les premiers à s'accoupler avec elles

Des acariens mâles aident les femelles à se débarrasser de leur exuvie afin d'être les premiers à s'accoupler avec elles | EntomoNews | Scoop.it
In males of many species, it pays to identify females that are nearing maturity to be the first in line for mating. Now researchers reporting in the journal iScience have found a remarkable example: male spider mites guard and then actively strip off the skin of premature females that are soon to molt and mature to make them accessible for mating sooner.

 

Spider mite males undress maturing females to win the first mating

 

-------

NDÉ

Traduction

 

Chez de nombreuses espèces, il est avantageux pour les mâles d'identifier les femelles qui approchent de la maturité afin d'être les premiers à s'accoupler. Des chercheurs ont maintenant découvert un exemple remarquable : les acariens rouges mâles surveillent et retirent activement la peau des femelles immatures qui sont sur le point de muer et de devenir matures, afin de les rendre accessibles à l'accouplement plus rapidement.

 

"Notre étude documente un comportement mâle exceptionnel dans le règne animal, à savoir que les acariens rouges mâles retirent la peau des femelles immatures qui sont proches de muer pour atteindre l'âge adulte", explique Peter Schausberger de l'Université de Vienne, en Autriche.

 

"Ce comportement de déshabillage par le mâle est adaptatif, c'est-à-dire qu'il augmente leur succès reproducteur, car ce serait un énorme coût pour le mâle qui garde la femelle si un rival emmenait la femelle et la fécondait à la place du mâle qui a investi du temps et de l'énergie pour la garder. Les gardes auraient investi des heures dans la protection d'une future partenaire sans aucune récompense."

 

Chez les acariens rouges, la compétition pour le premier accouplement est particulièrement intense, explique Schausberger. En effet, le premier partenaire de copulation d'une femelle est celui qui engendre toute la descendance. En fait, les mâles engendrent uniquement des filles car les fils proviennent d'œufs non fécondés. En raison de cette intense compétition pour être le numéro un, les mâles acariens rouges gardent les femelles immatures pendant plusieurs heures avant que celles-ci ne muent pour atteindre le stade adulte.

 

"Pendant environ une ou deux heures avant la mue, les femelles prennent un aspect argenté en raison de l'air qui remplit l'espace entre l'ancienne peau, appelée exuvie, et la nouvelle peau ; à cette phase, les mâles gardiens modifient leur comportement - parfois ils tambourinent avec leurs pattes antérieures sur les femelles, peut-être pour stimuler les femelles à amorcer le processus de mue et à faire enfler et craquer l'exuvie", explique Schausberger.

 

"Une fois que l'exuvie a craqué, le mâle gardien devient très actif et tire sur la partie arrière de l'ancienne peau avec ses pédipalpes jusqu'à ce qu'elle soit retirée du corps de la femelle et que l'ouverture génitale de la femelle, située sur la face inférieure de l'extrémité de son abdomen, soit exposée afin que le mâle puisse se glisser en dessous de la femelle et insérer son édéage", poursuit-il. "Les femelles qui sont déshabillées par un mâle se débarrassent d'abord de la partie arrière de l'ancienne peau en raison des tractions du mâle, tandis que les femelles qui muent sans l'aide d'un mâle tirent d'abord la partie avant de l'ancienne peau."

 

Schausberger et ses collègues s'intéressent généralement à la sélection sexuelle chez les acariens rouges, et en particulier aux tactiques de reproduction alternatives des mâles, notamment les combats et la "furtivité". En observant et en enregistrant de nombreuses interactions entre mâles et entre mâles et femelles, ils ont remarqué le comportement de déshabillage qu'ils ont maintenant décrit en détail.

 

Ces découvertes offrent un autre exemple des comportements fascinants qui sont motivés par la sélection sexuelle, selon les chercheurs. Elles rappellent également que même de minuscules arachnides présentent des comportements très sophistiqués.

 

Dans leurs travaux futurs, ils espèrent étudier plus en détail le comportement de déshabillage pour déterminer si les mâles combattants diffèrent des mâles "furtifs" dans ce comportement. Ils souhaitent également découvrir ce qui se passe lorsque les mâles en train de déshabiller une femelle doivent faire face à des rivaux, et si le comportement de déshabillage agit comme un signal de la qualité d'un mâle pour les femelles."

 

[Tetranychus urticae]

 

 

L'étude

 

 

[Image] Graphical Abstract

No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
Scoop.it!

« Un coup dans l'aile » et c'est son rival qui rejoint la belle

« Un coup dans l'aile » et c'est son rival qui rejoint la belle | EntomoNews | Scoop.it

"Dans le monde des insectes, chez pas mal d'espèces, les messieurs se défient et se battent pour les faveurs d'une dame. Leurs armes sont des épines, des éperons, des cornes, des mandibules… instruments contondants capables de blesser l'adversaire. On admet que qui inflige le plus de contusions et de plaies à son concurrent est le plus à même de gagner."

 

Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2021 : Février


"Ce n'est qu'une hypothèse. John J. Wiens et Zachary Emberts l'ont testée expérimentalement, en recrutant 300 Punaises du mesquite Thasus neocalifornicus (Hém. Coreidés) mâles, armés d'épines sur les pattes postérieures, servant à trouer les ailes de l'adversaire. Ces punaises sont des recrues de choix, car les dommages infligés se mesurent facilement et ne s'effacent jamais.


Pour des confrontations un contre un, ils ont fixé un rectangle en skaï, indéchirable, sur le dos de 50 d'entre eux. Ces protégés ont 1,6 fois plus de chances de gagner. Hypothèse vérifiée.


Différentes espèces du genre Thasus ont des armes différentes : une grande épine ou une rangée de plus petites. L'évolution s'est-elle faite selon la gravité des blessures provoquées ? Avec un collègue de l'université nationale de Singapour, Wei Song Hwang, nos deux chercheurs ont mesuré les épines des pattes postérieures de 17 Coréidés du monde entier, ainsi que le nombre et la taille des déchirures infligées aux ailes antérieures (combats intraspécifiques). Certaines armes sont effectivement plus vulnérantes, mais des dispositifs très différents le sont également, comme plusieurs épines sur le fémur vs une unique épine sur le tibia.


Il y a donc eu une évolution vers la diversité des armes, favorisée par l'égalité de leur efficacité.


Au programme : l'évaluation du coût physiologique des blessures reçues."


D'après « Battling bugs help solve mysteries of weapon evolution », par Daniel Stolte. Lu le 4 février 2021 à //phys.org/news/

 

  • Defensive structures influence fighting outcomes. Zachary Emberts, John J. Wiens. Functional Ecology, 2020; DOI: 10.1111/1365-2435.13730

 

  • Weapon performance drives weapon evolution. Zachary Emberts, Wei Song Hwang, John J. Wiens. Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences, 2021; 288 (1943): 20202898 DOI: 10.1098/rspb.2020.2898


Photo :  Thasus neocalifornicus, le concurrent de droite est protégé. Cliché Z. Emberts

Bernadette Cassel's insight:

 

'sélection sexuelle' in EntomoNews | Scoop.it
https://www.scoop.it/topic/entomonews/?&tag=s%C3%A9lection+sexuelle

 

(15 scoops et plus)

No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
Scoop.it!

« Punaise, quelles antennes ! », longues, larges, spectaculaires, mais coûteuses et encombrantes

« Punaise, quelles antennes ! », longues, larges, spectaculaires, mais coûteuses et encombrantes | EntomoNews | Scoop.it
Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2020 : Février

 

"Une équipe chinoise vient de nommer Magnusantenna wuae une punaise Coréidé de l’ambre de la Birmanie, la première punaise jamais trouvée dans l’ambre. Figée au 5e (et dernier) stade larvaire, elle vivait il y a 99 millions d’années.


Les antennes sont longues dans cette famille mais là… Elles font plus de 12 fois la taille de la tête en longueur et 4,4 fois en largeur.


Pour quels usages ? Pour l’olfaction à longue distance, de façon à repérer ses plantes-hôtes et, au stade adulte, à percevoir la phéromone de rapprochement des sexes, fonctions conservées chez les Coréidés actuels et donc déjà bien présente au Crétacé supérieur. C’en est la première trace chez les punaises.


Comme signal discriminant dans la sélection sexuelle ; il est plausible que les mâles de cette espèce observaient des rituels de cour.


Ou peut-être pour attirer l’attention d’un prédateur sur un organe qui peut se régénérer et le détourner d’attaquer la tête ou le reste du corps en tuant la punaise.


Ces avantages supposés se payent. Leur développement consomme une partie importante des ressources de l’individu et ces appendices encombrants sont un handicap s’il faut fuir. À l’instar de ce qu’on sait d’autres animaux, ils ont pu provoquer l’extinction de l’espèce."


Article source (en anglais, gratuit)

 

  • A Cretaceous bug indicates that exaggerated antennae may be a double-edged sword in evolution | bioRxiv, 12.02.2020
    https://www.biorxiv.org/content/10.1101/2020.02.11.942920v1


Photo : Magnusantenna wuae, 5e stade, dans l’ambre. Cliché des auteurs 

No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
Scoop.it!

« L’un chante, l’autre pas » - l’un se fait lentement dévorer, l’autre fait forcément ceinture

« L’un chante, l’autre pas » - l’un se fait lentement dévorer, l’autre fait forcément ceinture | EntomoNews | Scoop.it

Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2019 : Juillet


"Le Grillon du Pacifique Teleogryllus oceanicus (Orth. Gryllidé) est bien connu pour se faire avoir à tous les coups. En effet, comme tout le monde, il stridule pour attirer et séduire une partenaire sexuelle. Mais qui arrive et lui saute dessus à la place d’une alliciante grillonne ? La mouche Ormia ochracea (Dip. Tachinidé) bien connue pour avoir l’oreille plus que fine (que les ingénieurs essayent d’imiter, d’ailleurs).

 

En guise de noces, notre grillon subira durant une semaine une lente mais radicale perte de ses moyens, miné de l’intérieur par l’asticot de la tachinaire ; il lui restera toutefois la capacité de se nourrir et de se toiletter… Puis, vidé, il crèvera.


On connaît et on suit depuis quelques décennies, à Hawaï, la présence d’un phénotype nouveau du grillon chez une partie des individus : les mâles « aux ailes plates », incapables de striduler. Muets, donc condamnés au célibat en principe, mais échappant au parasitoïde.

 

En examinant la descendance de 2e génération produite au labo de femelles capturées, Jessie Tanner et ses deux collaboratrices (université du Minnesota, États-Unis) ont trouvé que les mâles stridulants l’emportent nettement en termes de succès reproductif sur leurs compères « ailes plates » ; que la plupart des femelles ont copulé avec plusieurs partenaires, surtout des stridulants, et que les femelle ne portent que rarement la mutation responsable du mutisme. La sélection sexuelle en faveur des stridulants est très forte au labo. Mais puisqu’on trouve des muets en nature en proportion grosso modo constante, c’est que celle-ci est fortement contrebalancée par une sélection en faveur des muets dans la nature - où sévit Ormia."


D’après, notamment, « Male crickets losing ability to sing, despite reproductive advantage of singing », com. univ. Minnesota. Lu le 2 juillet 2019 à //phys.org/news

 

  • Sexual signal loss in field crickets maintained despite strong sexual selection favoring singing males, Evolution (2019). DOI: 10.1111/evo.13761


Photo : Ormia ochracea sur Teleogryllus oceanicus. Cliché Ron Hoy

No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
Scoop.it!

« Choisir une antenne », sa forme et son revêtement, selon qu’on est petit ou gros

« Choisir une antenne », sa forme et son revêtement, selon qu’on est petit ou gros | EntomoNews | Scoop.it

Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2018 : Mars

 

"Quel est le meilleur modèle ? Ce récepteur de phéromone de rapprochement des sexes, si important dans la sélection sexuelle, doit être aussi sensible que possible tout en restant léger et peu encombrant.
Deux types sont en service chez les papillons de nuit (Hétérocères) mâles : le type bipectiné (en double peigne) et le type filiforme.


Un flagelle d’antenne avec de nombreuses ramifications offre beaucoup de sites pour les sensilles olfactives : la place sur l’antenne monobrin est comptée. D’où, pour ce dernier type, la nécessité de dispositifs spéciaux pour augmenter la sensibilité ; c’est le rôle d’écailles, disposées de diverses façons.


Ce qui était pressenti depuis longtemps a été vérifié par une équipe australo-chinoise, qui a modélisé le revêtement écailleux à partir de vues au microscope électronique à balayage et a fait « tourner le modèle » avec des nanoparticules représentant la phéromone et la poussière.


Les écailles créent effectivement une zone de calme au-dessus des sensilles ; de plus, elles repoussent les particules plus grosses, les poussières. Ce qui compte pour les papillons,  qui n’arrivent pas à toiletter leurs antennes jusqu’au bout.


Le bénéfice des écailles, en terme de détection de l’odeur de la femelle, est supérieur chez les petits papillons.
La corrélation positive entre angle des écailles et effectif de sensilles est vérifiée chez les Héliozélidés.


Chez les grosses espèces, le supplément de poids et de traînée aérodynamique est bien supporté : ils peuvent avoir des antennes spectaculaires."


D’après « It's not only size, but scales that matter in some male moth antennae », lu le 13 mars 2018 à https://phys.org/news/


Photo : Antispila metallella, Lép. Héliozélidé. Cliché Mark Skevington  

 

 

No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
Scoop.it!

Darwin avait raison : De grandes antennes sont importantes dans la sélection sexuelle

Darwin avait raison : De grandes antennes sont importantes dans la sélection sexuelle | EntomoNews | Scoop.it

"Près de 150 ans après que Charles Darwin ait proposé une prédiction peu connue de sa théorie de la sélection sexuelle, les chercheurs ont constaté que les papillons mâles avec des antennes plus grandes sont plus performants pour détecter les signaux féminins."


 Par Jacqueline Charpentier, 27.05.2017

 

 

[Uraba lugens, Lepidoptera Nolidae]

No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
Scoop.it!

Nymphomanes

Nymphomanes | EntomoNews | Scoop.it

Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2016 : Février


« Elizabeth Droge-Young, doctorante à l’université de Syracuse (New-York, États-Unis), s’est penchée sur la vie sexuelle du Ténébrion rouge de la farine, Tribolium castaneum (Col. Ténébrionidé), chez qui la sélection sexuelle semble s’exercer de façon particulière. Les accouplements se répètent plusieurs fois par jour, voire par heure. Ce sont les femelles qui sont demandeuses ; il leur arrive de violer un mâle récalcitrant.


Quel bénéfice pour elles ? Quatre hypothèses ont été testées, qui tiennent compte du milieu très sec dans lequel elles vivent : 1) supplément de sperme, 2) stimulation de la ponte par le plasma du sperme, 3) apport nutritif et 4) hydratation par l’éjaculat.


Expériences faites, il appert que les coïts fournissent de l’eau à la femelle et augmentent leur fitness. Les mâles, en revanche, vivent moins vieux. C’est original. On observe le contraire d’habitude.
Un bref passage des mâles comme des femelles dans une atmosphère humide ne modifie pas le succès copulatoire des premiers ni l’appétit sexuel des femelles.


D’après « Journal publishes doctoral candidate's findings on beetle promiscuity ». Lu le 3 février 2016 à phys.org/news/  » 

                     

[Image] A mating pair of Tribolium castaneum flour beetles. By mating with multiple males, inbred females can rescue their reproductive fitness.

via Inbreeding makes female beetles frisky - LiveScience
http://www.nbcnews.com/id/44641287/ns/technology_and_science-science/t/inbreeding-drives-female-beetles-promiscuity/


[L'étude] Extreme ecology and mating system: discriminating among direct benefits models in red flour beetles - Behavioral Ecology, 13.11.2015 http://beheco.oxfordjournals.org/content/early/2015/11/13/beheco.arv191

                           

No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
Scoop.it!

Les mouches Diopsidae : des yeux loin perchés !

Les mouches Diopsidae : des yeux loin perchés ! | EntomoNews | Scoop.it
Les mouches Diopsidae possèdent des yeux perchés au bout de longs pédoncules oculaires : venez découvrir leur écologie, leur biologie et leur évolution

 

Par Benoît GILLES, 18.11.2015

 

[...]

 

Origine évolutive des pédoncules

 

La morphologie singulière de ces mouches et leur évolution ont longtemps intrigué les entomologistes :

 

  • « Pourquoi la sélection agit-elle sur les yeux et non sur une autre partie du corps ? »

 

Il n’y a pas de réponse à cette question. Cependant, chez beaucoup de familles de Diptères, comme les Syrphidae, les yeux des mâles sont plus écartés que ceux des femelles. Cette caractéristique suggère à la base un rôle fonctionnel sélectionné au cours de l’évolution. Les mouches Diopsidae, comme celles de la famille des Richardiidae (voir photo 4), pousse se phénomène à l’extrême. Il est donc possible qu’une pression, un facteur écologique spécifique à ces insectes, conduise la sélection naturelle en faveur d’un déplacement des yeux à l’extrémité de pédoncules oculaires.

 

  • « Quels sont les mécanismes évolutifs et de sélection à l’origine de tels organes ? »

Plusieurs hypothèses sont proposées :

 

  • Hypothèse 1 : certains entomologistes, comme Burkhardt & Motte (1987), expliquent que les pédoncules oculaires apporteraient un bénéfice par une vision stéréoscopique sur une plus longue distance, 800 mm par exemple chez les mâles Cyrtodiopsis whitei, une distance plusieurs fois supérieure à celle d’autres espèces de mouches sans pédoncules comme le genre Calliphora. Cette vision à haute résolution et à large champ aurait été avantagée dans les forêts tropicales et sub-tropicales pour la recherche de congénères, rares et éloignés les uns des autres, dans un environnement sombre et dense ou pour la détection de prédateurs.

 

  • Hypothèse 2 : l’allongement des pédoncules oculaires serait soumis à la pression de la sélection sexuelle : les femelles sélectionneraient les mâles aux pédoncules oculaires les plus longs, leur conférant un avantage sélectif. Par exemple, l’écartement des yeux serait un caractère héritable rendant les mâles sous conditions-dépendance. En d’autres termes, la longueur des pédoncules oculaires des mâles renseignerait les femelles sur la « qualité » de leur génome (ensemble des gènes), les femelles choisiraient ainsi les mâles les plus vigoureux, ceux dont le génome exprime de longs pédoncules oculaires, même lorsque les ressources alimentaires sont limitées ou peu disponibles.

 

  • Hypothèse 3 : la fertilité des mâles serait corrélée à la longueur des pédoncules oculaires: ainsi, les femelles en choisissant les mâles aux plus longs pédoncules oculaires augmenteraient leur fitness (succès reproducteur)

 

Or la présence d’espèces phylogénétiquement proches monomorphiques et dimorphiques démontre l’existence de pressions de sélection autres que celle de la sélection sexuelle."

No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
Scoop.it!

Pourquoi n’y a t’il pas que des femelles ? - GuruMeditation

Pourquoi n’y a t’il pas que des femelles ? - GuruMeditation | EntomoNews | Scoop.it
Dans leur étude, l’équipe de Gage a fait évoluer des coléoptères, des Tribolium rouges de la farine (composant l’image d’entête), pendant plus de 10 ans dans des conditions contrôlées en laboratoire, où la seule différence entre les populations était l’intensité de la sélection sexuelle au cours de chaque phase de reproduction adulte.

La force de la sélection sexuelle variait d’une concurrence intense, où 90 mâles sont rentré en compétition pour seulement 10 femelles, à l’absence complète de sélection sexuelle, avec des couples monogames où les femelles n’avaient pas le choix et les mâles pas de concurrence.

Après sept ans de reproduction, ce qui représente environ 50 générations, les scientifiques ont constaté que les populations où il y avait eu une forte sélection sexuelle, étaient en meilleures forme et plus résistantes à l’extinction face à la consanguinité.

Mais les populations avec une faible sélection sexuelle, ou inexistante, ont montré un déclin plus rapide de leur santé face à la consanguinité et toutes se sont éteintes à la dixième génération.

L’étude publiée dans Nature : Sexual selection protects against extinction.
No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
Scoop.it!

Des cornes qui ne coûtent pas cher

Des cornes qui ne coûtent pas cher | EntomoNews | Scoop.it
Les grandes cornes du scarabée-rhinocéros ne semblent pas avoir un coût particulier pour l'insecte, contrairement à ce que suppose la théorie de la sélection sexuelle.

 

Maurice Mashaal, 16 oct 2013
 
"Le scarabée-rhinocéros Trypoxylus dichotomus est est un grand coléoptère asiatique dont le mâle arbore deux cornes de taille remarquable. Ces attributs, mi-armes, mi-ornements, lui servent à lutter contre d’autres mâles dans la compétition pour s’attirer la faveur des femelles. Une étude d’Erin McCullough et Douglas Emlen, de l’Université du Montana, aux États-Unis, indique que, de façon étonnante, le développement de ces grandes cornes n’est pas associé à un surcoût pour l’organisme qui les porte.

Par des comparaisons entre individus, les deux biologistes ont en effet montré que le développement des cornes ne détourne pas de ressources au détriment d’autres parties du corps (ailes, yeux, pattes antérieures, organes génitaux), et qu’il n’y a pas d’impact sur l’immunité de l’insecte ni sur sa probabilité de survie dans la nature.

 

Ce résultat va à l’encontre de ce que supposent en général les théoriciens de la sélection sexuelle. Selon eux, l’existence d’un surcoût dû à de tels attributs est nécessaire pour que ces derniers soient des « signaux honnêtes », c'est-à-dire des indicateurs fiables de la qualité du mâle aux yeux des femelles et des autres mâles."

 

 

[Image] Large male Trypoxylus dichotomus showing the long branched head horn and sharp thoracic horn.

Crédit : Akira Ozono

 

[Trypoxylus dichotomus, Coleoptera Dynastidae]

 

______________________________________

 

AJOUT :

 

Autres publications de la chercheuse Erin L. McCullough :

 
 
No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
Scoop.it!

Communication clandestine chez les grillons de Hawaï : Un signal d'accouplement mâle, un chant "ronronnant", a récemment évolué et semble ne pas être détecté par les parasitoïdes

Communication clandestine chez les grillons de Hawaï : Un signal d'accouplement mâle, un chant "ronronnant", a récemment évolué et semble ne pas être détecté par les parasitoïdes | EntomoNews | Scoop.it
Parasitoid flies eavesdrop on the mating songs of male Hawaiian crickets, creating conflict between sexual and natural selection. Here, the authors investigate the selection acting on a recently evolved male mating signal, a “purring” song, which appears to be undetected by parasitoids.

 

Responses of intended and unintended receivers to a novel sexual signal suggest clandestine communication

 

Nature Communications, 04.02.2021

 

Robin M. Tinghitella, E. Dale Broder, James H. Gallagher, Aaron W. Wikle & David M. Zonana

 

Traduction :

 

Les mouches parasitoïdes écoutent les chants d'accouplement des grillons hawaïens mâles, créant un conflit entre la sélection sexuelle et naturelle. Les auteurs étudient ici la sélection agissant sur un signal d'accouplement mâle récemment évolué, un chant "ronronnant", qui semble ne pas être détecté par les parasitoïdes.

 

 

Résumé (extrait) :

 

Dans les études de terrain, les grillons femelles répondent positivement aux ronronnements, mais pas les mouches parasitoïdes qui écoutent aux portes, ce qui suggère que le ronronnement peut permettre une communication privée entre les grillons. Contrairement aux hypothèses de biais sensoriel et de préférence pour la nouveauté, les fonctions de préférence (pression sélective) sont presque plates, et sont déterminées par une variation interindividuelle extrême de la forme de la fonction. Notre étude offre un test empirique rare des rôles de la sélection naturelle et sexuelle dans les premières étapes de l'évolution des signaux.

 

Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

 

[Image] Positive phonotactic behavior in female crickets and flies depends upon song type.

 

[Pacific field crickets, Teleogryllus oceanicus / North American parasitoid fly, Ormia ochracea]

Bernadette Cassel's insight:

 

À (re)lire :

 

 

 

No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
Scoop.it!

Les grillons Eneopterinae : un groupe modèle pour étudier l'évolution et la communication

Les grillons Eneopterinae : un groupe modèle pour étudier l'évolution et la communication | EntomoNews | Scoop.it
Par leur mode de communication unique, les grillons Eneopterinae font l'objet d'études portant sur l'évolution de la communication

 

Par Tony Robillard, 17.01.2021

 

"Les grillons forment un groupe d’insectes Polynéoptères appartenant à l’ordre des Orthoptères et au sous-ordre des Ensifères. Comme beaucoup d’Ensifères, ils se caractérisent par la faculté des mâles à produire des signaux de communication, émis à l’aide de structures spécialisées portées par leurs élytres (ailes antérieures rigidifiées). Cet appareil stridulatoire leur permet de produire des sons servant généralement à attirer la femelle pour la reproduction.

 

Ces insectes sont principalement tropicaux ; on n’en trouve que quelques espèces en France métropolitaine, bien qu’ils peuplent beaucoup de laboratoires de biologie et d’animaleries, où ils servent de nourriture aux NAC (nouveaux animaux de compagnie) en tous genres… De ce fait, seule une poignée d’espèces de grillons a fait l’objet de nombreuses études portant sur la communication acoustique, la sélection sexuelle, ou le fonctionnement du système nerveux. Mais cette apparente familiarité, pour le public comme pour le biologiste, dissimule une grande diversité, souvent méconnue, chez ces insectes dont on connaît près de 5 000 espèces (Cigliano et al. 2021).

 

Cette diversité résulte de leur longue histoire évolutive, car on estime l’origine des grillons à environ 250 millions d’années (Song et al. 2015). Cette diversité touche non seulement leur morphologie, mais aussi leurs habitats, leurs comportements et leurs émissions sonores.

 

Les représentants de la sous-famille Eneopterinae constituent la parfaite illustration de cette diversité, ce qui fait d’eux un groupe modèle depuis une vingtaine d’années pour des études portant sur l’évolution de la communication et sur la diversification, notamment en milieu insulaire (Nouvelle-Calédonie, en Asie du Sud-Est)."

 

 Études publiées en 2020 :

 

 
 
 
 

 

[Image] Système de communication des Lebinthini, incluant chant du mâle à haute fréquence et réponse vibratoire de la femelle, acquis par exploitation sensorielle du réflexe de fuite présent chez les autres grillons (Source : Robillard, 2021)

Bernadette Cassel's insight:

 

"L’exemple de grillons Eneopterinae permet de démontrer que la taxonomie et l’histoire naturelle dans son ensemble sont primordiales dans l’étude de l’évolution, à la fois pour reconstruire les relations phylogénétiques à tous les niveaux, pour retracer l’histoire biogéographique des lignées, et pour explorer la diversité des traits des taxons. Des pans entiers de la diversité du vivant se dissimulent encore bien trop souvent derrière les espèces modèles ou archétypes que l’on croit « bien connus », en particulier chez les insectes dont la diversité est immense."

 Tony Robillard

No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
Scoop.it!

« Les richards se planquent » et entretiennent brillamment la confusion

« Les richards se planquent » et entretiennent brillamment la confusion | EntomoNews | Scoop.it

Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2020 : Janvier


"Pourquoi être brillant ? À quoi sert une cuticule revêtue d’une couche iridescente, d’arborer des couleurs métalliques coruscantes et de mériter le nom de richard, donné en 1715 aux buprestes par Geoffroy ?


Deux explications sont avancées par les entomologistes : c’est de l’aposématisme, pour avertir les prédateurs de son mauvais goût (pas esthétique, gastronomique) ou c’est de la sélection sexuelle, pour s’afficher le plus formidable des mâles aux yeux de ces demoiselles. Oubliée la suggestion d’Abott Tayler, faite en 1906 : la livrée métallisée permet de mieux se dissimuler sur un fond bariolé et mouvant – comme du feuillage.


Menée par Karin Kjernsmo, une équipe de l’université de Bristol (Royaume-Uni) a entrepris de tester l’hypothèse de Tayler. Le richard choisi fut Sternocera aequisignata (Col. Buprestidé), à la larve rhizophage, répandu en Asie orientale, où il est consommé. Ses élytres bleus ou verts selon l’incidence de la lumière y sont utilisés en joaillerie.


Première manip : des élytres de ce bupreste (une centaine), sont disposés sur les feuilles dans un massif de végétaux variés, avec d’autres, d’espèces non iridescentes, de différentes couleurs. À chacun est attaché un ver de farine. Les élytres brillants « survivent » en plus grande proportion au bec des oiseaux. Un substrat brillant augment leurs chances d’y échapper. Camouflage ou aposématisme ?


Seconde manip : ce sont des humains qu’on envoie chercher les élytres iridescents à la place des oiseaux. Ceux-ci les trouvent moins facilement que les élytres ternes.


Dans le cas de S. aequisignata au moins, étinceler sert à se dissimuler. Il doit en être de même pour les autres insectes-joyaux et cette fonction de camouflage contribue sans doute à ce que les couleurs métalliques soient si répandues.


L’équipe va désormais chercher, à l’aide de l’apprentissage automatique, à déterminer l’allure (couleur, patron) la plus efficace pour passer inaperçu dans un type de feuillage défini."


Article source (en anglais, gratuit)


Photo : Sternocera aequisignata. Catalogue Corbis.  


À (re)lire : Couleurs d’insectes, par Alain Fraval. Insectes n° 188 (2018-1)


NDLR : 50 élytres valent 11,31 € chez Etsy.

No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
Scoop.it!

« Gonflette et poil aux pattes » : la méthode infaillible pour séduire, conclure, et se faire offrir un cadeau substantiel

« Gonflette et poil aux pattes » : la méthode infaillible pour séduire, conclure, et se faire offrir un cadeau substantiel | EntomoNews | Scoop.it

Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2018 : Septembre

  

"Des chercheurs canadiens et anglais (universités de Toronto et de Stirling) attachent, entre deux piquets, par du fil de pêche, un transparent maintenu horizontal. Y sont imprimées en noir de petites silhouettes de mouche, de différentes tailles. L’endroit est fréquenté par les essaims de demoiselles (et très jeunes dames) Rhamphomyia longicauda (Dip. Empidiné) espérant être choisies par un monsieur.


Avant de rejoindre l’essaim et de parader, la demoiselle se fait belle, c’est-à-dire grosse, en gonflant d’air ses sacs pleuraux et en serrant ses pattes très « poilues » contre son abdomen. Son succès, et sa sortie accompagnée du ballet aérien, dépendront de sa taille apparente, comme le confirme le comptage des mâles abordant les images du transparent.


Le monsieur, qui croyait avoir choisi une future mère de sa progéniture bien en chair et donc prolifique, comprend-il mais trop tard qu’il est berné ? Non, la gent féminine de cette espèce trompe les prétendants impunément - mais pas sans efforts ni conséquences : l’investissement dans ses ornements gonflables peut réduire fortement sa fécondité. Et pas sans bénéfice non plus : elle reçoit de chaque monsieur à chaque rencontre un cadeau : un petit insecte bien protéiné et c’est ce qui l’intéresse.


La guerre des sexes, au long de l’évolution, pèse pour une fois sur les femelles."

 


Article source DOI: 10.1098/rspb.2018.1525

 

___________________________________________________________________

 

 

 

[Image] Big-bodied and hairy – a winning combination

David Funk

 

[via] Dance flies attract males with their hairy legs and inflatable sacs | New Scientist, 19.09.2018 https://www.newscientist.com/article/2180031-dance-flies-attract-males-with-their-hairy-legs-and-inflatable-sacs/

 

No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
Scoop.it!

[Entomologie] Ig Nobel 2017, la science dans sa forme la plus pure

[Entomologie] Ig Nobel 2017, la science dans sa forme la plus pure | EntomoNews | Scoop.it
Le prix Ig Nobel 2017 de biologie a été décerné à Kazunori Yoshizawa, Rodrigo Ferreira, Yoshitaka Kamimura et Charles Lienhard pour la découverte d’un pénis féminin et d’un vagin masculin… chez un insecte de grotte.

[...] Cet insecte est assez connu des scientifiques, car c’est le seul cas connu de l’inversion sexuelle. L’organe génital de la femelle ressemble à un pénis et celui du mâle ressemble à un vagin. Et les chercheurs démontrent qu’il y a une évolution corrélée sur cette inversion sexuelle.

Mais pourquoi une telle inversion sexuelle ? Dans la sélection sexuelle de l’évolution, le mâle a toujours un avantage largement supérieur grâce à son nombre élevé gamètes (il a beaucoup de spermatozoïdes) tandis que la femelle a peu d’ovules. Les chercheurs supposent que la situation s’est inversée au cours de l’histoire pour cet insecte dans la mesure où c’est la femelle qui a dû rivaliser pour avoir les gamètes mâles et donc, leurs organes respectifs ont évolué en conséquence.

 

 

[Image] Male and Female Genitalia of Prionoglarididae

(A) Neotrogla curvata in copula.

(B and C) Prionoglaris dactyloides spermathecal duct opening (B; light blue) and phallosome (C).

(D and E) Speleketor irwini, same as in (B) and (C).

(F and G) Neotrogla aurora gynosome (F; parts highlighted as in Figures 2 and 3) and phallosome (G). The green arrowhead in (G) indicates the left lateral pouch in the male genital chamber.

No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
Scoop.it!

Père surnourri, fils élus

Père surnourri, fils élus | EntomoNews | Scoop.it

Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques - En épingle en 2017 : Février


"Un père peut transmettre à sa descendance de quoi bien démarrer dans la vie autrement que par des mécanismes génétiques. Ainsi, s'il a été bien nourri dans sa propre enfance , avec une forte proportion de protéines, aura-t-il des fils que leur mère mettra au monde de préférence à ceux qu'elle pourrait concevoir d'une union parallèle.


Il en est ainsi chez la Mouche du vinaigre. Les spermatozoïdes issus d'un mâle élevé sur un régime fortement protéiné l'emportent - c'est Madame qui choisit - sur ceux offerts à la même femelle par un père moins bien alimenté. La sélection sexuelle postcopulatoire dépend là d'effets transgénérationnels.


Pour mettre ceci en évidence, les chercheurs d'une équipe australo-états-unienne ont croisé des drosophiles transgéniques hyperprotéinées dont les têtes des spermatozoïdes et des cellules somatiques fluorescent en rouge et des drosos peu protéinées en vert, mâles et femelles. Les femelles consommaient un premier mariage avec des mâles « rouges » puis, dès le lendemain un second, durant 4 jours avec des « verts ».


À l'analyse, les gènes de l'immunité s'expriment moins chez les fils d'hypoprotéinés, tandis que ceux liés au métabolisme et à la reproduction sont surexprimés chez les « rouges », en plus. Le mécanisme est inconnu."


Article source (gratuit, en anglais)  

 

[Image] via "Protein-Fueled Fruit Flies More Likely to Produce Successful Sons" | GW Today | The George Washington University, 16.02.2017 https://gwtoday.gwu.edu/protein-fueled-fruit-flies-more-likely-produce-successful-sons

 

[L'étude] High-protein paternal diet confers an advantage to sons in sperm competition | Biology Letters, 15.02.2017 http://rsbl.royalsocietypublishing.org/content/13/2/20160914

 

No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
Scoop.it!

Copuler ou dévorer : les araignées sauteuses femelles sont extrêmement pointilleuses sur la parade des mâles qui tentent de les séduire

Copuler ou dévorer : les araignées sauteuses femelles sont extrêmement pointilleuses sur la parade des mâles qui tentent de les séduire | EntomoNews | Scoop.it
Les fantastiques et “trop choupinous” araignées sauteuses paon d’Australie sont la preuve vivante que le travail acharné porte ses fruits pour les mâles qui tentent de séduire une partenaire… en même temps, s’ils échouent, ils peuvent terminer en encas pour leur dulcinée.

Ceux qui réussissent à prendre au collet une compagne sont, bien évidemment, les mâles qui ont mis le plus d’ardeur et d’efforts pour obtenir l’attention et l’approbation des femelles, selon une nouvelle étude. Celle-ci a confirmé, pour la première fois, qu’une forte sélection sexuelle par les femelles a joué un rôle dans l’évolution de l’ornementation et de la signalisation complexe entre certaines espèces de mâles.


Par GuruMeditation, 05.12.2015


L’étude publiée cette semaine dans The Royal Society Proceedings B : Female preference for multi-modal courtship: multiple signals are important for male mating success in peacock spiders.

                                    

No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
Scoop.it!

Plus de charme, moins d'asticots

Plus de charme, moins d'asticots | EntomoNews | Scoop.it


Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. « Les Épingles parues dans le n° 178 d'Insectes »


« Drosophila serrata, mouche du vinaigre australienne, sert à des études sur la sélection sexuelle et l’adaptation au climat. La sélection sexuelle est efficace pour augmenter la diversité des phénotypes. Sa contribution à l’adaptation et à l’élimination des mutations délétères reste inconnue. »                       

« D’où les travaux récents de Steve Chenoweth de l’université du Queensland, associé à des chercheurs canadiens, visant à démêler les rôles des sélections naturelle et sexuelle. »   

                   

« 12 populations de D. serrata ont été élevées durant 13 générations dans des conditions où les possibilités d’accouplement étaient manipulées. Puis plus de 1 400 SNPs « snips » (séquences d’ADN différant par un seul nucléotide entre individus) ont été génotypés. Avec ce résultat inattendu : la sélection sexuelle et la sélection naturelle affectent les mêmes régions génomiques, avec des résultats parallèles ou opposés. » 

                    

« Le séquençage du génome des individus des différents lots, en fin de manip, a montré que la présence de certains gènes, jouant sur l’adaptabilité, augmente dans les cas où les mâles étaient peu nombreux face aux femelles mais s’atténuait chez les drosos placées dans les conditions normales. C’est-à-dire de harcèlement sexuel.
La suite est plus entomologiquement classique et relève d’observations du comportement. Les mouches qui ont la meilleure fitness (succès reproductif) sont naturellement les plus attractives. Elles passent tellement de temps à repousser leurs prétendants qu’elles pondent peu. La sélection sexuelle va donc à l’encontre de la sélection naturelle et annule les bénéfices de celle-ci. »

                      

D’après, entre autres « Attractive female flies harmed by male sexual attention », lu le 26 juin 2015 à //phys.org/news/             

                       

Photo (petite mais sexuellement explicite)


[L'étude] Genomic Evidence that Sexual Selection Impedes Adaptation to a Novel Environment: Current Biology, 25.06.2015
http://www.cell.com/current-biology/abstract/S0960-9822(15)00608-9

                    

No comment yet.
Scooped by Bernadette Cassel
Scoop.it!

Entomophagie prophylactique

Entomophagie prophylactique | EntomoNews | Scoop.it

Par Alain Fraval. OPIE-Insectes. « Les Épingles parues dans le n° 175 d'Insectes : Entomophagie prophylactique, ... »


« Consommer des méloés est dangereux mais ça peut payer. À l’état adulte, ces gros Coléoptères (Méloïdés) se trainent dans l’herbe où ils ne passent pas inaperçus avec leur gros abdomen souvent découvert et leur livrée noire et rouge aposématique. Le prédateur risque gros en effet, l’insecte contient de la cantharidine, mortelle à dose modérée. Cette substance est aussi un antihelminthique et un antibactérien (et un aphrodisiaque). »   


« La grande outarde Otis tarda a un régime omnivore, partiellement entomophage. À la saison des amours, les mâles paradant et les femelles les observant becquettent des méloés mais seuls les premiers les préfèrent parmi l’entomofaune ambiante et en choisissent les plus gros spécimens : le Méloé mélangé Berberomeloe majalis (jusqu’à 45 mm) et Physomeloe corallifer. Des observations précises menées en Espagne découle l’hypothèse que leur comportement alimentaire ressortit à la sélection sexuelle : il augmente leur succès reproducteur. »  


« Durant la parade, le mâle piétine, aboie et – comportement très original - écarte les plumes blanches autour de son croupion de façon à bien exposer son cloaque. Ce dernier fait l’objet d’un examen rapproché et attentif de la part de son éventuelle future partenaire. Madame exigerait un cloaque blanc c’est-à-dire notamment sans trace de diarrhée trahissant un mauvais état de santé. » 


« Il sera très difficile de le prouver mais tout porte à croire que les outardes mâles avalent des méloés comme des pilules contre les désordres digestifs et les maladies sexuellement transmissibles. Ils pratiquent ainsi une automédication – non dépourvue de risques d’intoxication - de façon à se présenter comme sains aux femelles qu’ils convoitent et qui sont extraordinairement suspicieuses. » 


Article source : Males of a Strongly Polygynous Species Consume More Poisonous Food than Females. Carolina Bravo et al. En ligne (gratuit) sur www.plosone.org/


[Image] PLOS ONE: Males of a Strongly Polygynous Species Consume More Poisonous Food than Females
http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0111057

                      

Bernadette Cassel's insight:


SUR VARIÉTÉS ENTOMOLOGIQUES

From www7.inra.fr - December 30, 2014 6:46 PM :

Le dernier "Insectes" : n°175 – 4e trimestre 2014


Jacques Mignon's curator insight, January 19, 2015 3:00 PM
Article source !
PLoS One. 2014 Oct 22;9(10):e111057. doi: 10.1371/journal.pone.0111057. eCollection 2014.Males of a strongly polygynous species consume more poisonous food than females.Bravo C1, Bautista LM1, García-París M2, Blanco G1, Alonso JC1.Author informationAbstract

We present evidence of a possible case of self-medication in a lekking bird, the great bustard Otis tarda. Great bustards consumed blister beetles (Meloidae), in spite of the fact that they contain cantharidin, a highly toxic compound that is lethal in moderate doses. In addition to anthelminthic properties, cantharidin was effective against gastrointestinal bacteria that cause sexually-transmitted diseases. Although both sexes consumed blister beetles during the mating season, only males selected them among all available insects, and ingested more and larger beetles than females. The male-biased consumption suggests that males could use cantharidin to reduce their parasite load and increase their sexual attractiveness. This plausibly explains the intense cloaca display males perform to approaching females, and the meticulous inspection females conduct of the male's cloaca, a behaviour only observed in this and another similar species of the bustard family. A white, clean cloaca with no infection symptoms (e.g., diarrhoea) is an honest signal of both, resistance to cantharidin and absence of parasites, and represents a reliable indicator of the male quality to the extremely choosy females. Our results do not definitely prove, but certainly strongly suggest that cantharidin, obtained by consumption of blister beetles, acts in great bustards as an oral anti-microbial and pathogen-limiting compound, and that males ingest these poisonous insects to increase their mating success, pointing out that self-medication might have been overlooked as a sexually-selected mechanism enhancing male fitness.